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1.août.20191.8.2019 // Les Crises

Europe : l’avenir d’une illusion – par Régis Debray

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Source : France culture, Régis Debray, 25-07-2019

Où en est le désir d’Europe ? Régis Debray, philosophe et écrivain, vient dans « les Matins d’été » parler de l’Europe et rappeler les analyses visionnaires de Paul Valéry. « L’Europe n’a pas de corps » nous dit-il…

Où en est le désir d’Europe ? Posée autrement, la question pourrait être : de quelle illusion ou de quel fantôme, l’Europe est-elle encore le nom ? Et comment construire avec ce qui reste des grands idéaux ? Mais aussi avec ceux de Paul Valéry, d’André Gide ou de Stephan Zweig. La question se pose aussi avec ce qui reste de “politique européenne”, à l’heure du Brexit. Où est passée “l’âme érasmienne” de l’Europe ?

Benoît Bouscarel reçoit le philosophe et écrivain Régis Debray à l’occasion de la parution de son livre Un été avec Paul Valéry (Editions des Equateurs) pour mettre en résonance la vision européenne de Paul Valéry avec les récents événements (élections européennes, arrivée de Boris Johnson au poste de Premier ministre britannique, etc).

Nous vivons un changement d’ère, historique et atmosphérique. Il faut penser un basculement de civilisation en ce moment, c’est un beau chantier. » Régis Debray

Je suis frappé que les politiques ne commencent pas par lire Paul Valéry, c’est pourquoi il font beaucoup de conneries ». Régis Debray

En 1945, il a eu ce mot étonnant « l’Europe est morte » en tant que cerveau du monde. Il voyait que de dominante, l’Europe allait devenir un dominion. Il a eu cet autre mot : « L’Europe n’a pas eu la politique de sa pensée ». L’Europe n’a pas pris corps, nous n’avons pas de sentiment d’appartenance, donc chacun reprend ses billes. Régis Debray

Valéry pensait à une Europe politique et culturelle, il pensait donc à la Méditerranée, aujourd’hui c’est le club Med. Ça a glissé vers le Nord. Régis Debray

On ne fait pas un peuple avec une monnaie. Régis Debray

Pour faire l’Europe, il faut trois choses, d’abord un ennemi, l’Europe s’est construite au départ contre Staline, elle a voulu faire bloc, contre un bloc, des frontières, et une transcendance, c’est-à-dire un idéal partagé. Sur ces trois points, on peut voir un délitement. Régis Debray

Une civilisation dominante c’est celle qui unit, avec le plus d’intensité, une capacité d’absorption et une capacité d’émission. Absorber et diffuser. L’Europe n’est plus qu’une culture. Le laboratoire n’est plus chez nous. Régis Debray

Jean Moulin voulait que Valéry soit président de la République après la guerre. Valéry est divinatoire. Régis Debray

Avec l’arrivée de la télévision, il y a l’émotionnel, la régression du rationnel. Régis Debray

Qu’on ne fasse pas le coup du fascisme, parce qu’après on vous demande de voter banquier, mais c’est le banquier qui fait le fascisme ! Régis Debray

La gauche de gouvernement a perdu ses repères, elle a oublié la lutte des classes, elle a oublié qu’il y a des pauvres et des riches, elle a oublié qu’une Europe de comptables a des effets fâcheux, la loi du fric ne fait qu’aggraver le mal. Régis Debray

Valéry a dit « Il faut se déprendre du monde pour comprendre le monde », il faut prendre du recul par rapport à l’actualité. Régis Debray

Il n’y a jamais eu autant d’Europe qu’entre 1920 et 1935, il y avait une circulation les intellectuels, une rencontre entre Freud et Einstein, organisée par Valéry. Régis Debray

Source : France culture, Régis Debray, 25-07-2019

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catherine // 01.08.2019 à 08h47

Je ne comprends pas ce genre de propos.
Il n’y a jamais eu d’idéal d’aucune sorte dans la tête de ceux qui ont œuvré pour élaborer l’europe telle qu’elle est. C’est le peuple qui petit à petit en a vu tous les inconvénients pour lui malgré les mantras de ses dirigeants.
L’Europe, et De gaulle le savait très bien, a été voulue par ceux (et ça c’était leur seul idéal) dont les intérêt se trouvaient dans un espace apolitisé, et donc sans démocratie, un vaste territoire de consommateurs abrutis, à la culture uniformisée et appauvrie et à l’histoire oubliée, sans frontière pour une circulation aisée des capitaux des fortunés.
Non il ne s’agit pas d’un échec pour ceux qui ont construit l’Europe telle qu’elle est mais bien une réussite.
Il aura fallu l’entêtement honni des « eurosceptiques » pour que le peuple petit à petit commence à y voir clair et que les « défauts » de l’Europe commence, par obligation, à faire partie du discours politique.

54 réactions et commentaires

  • Linder // 01.08.2019 à 07h42

    Qu’on ne fasse pas le coup du fascisme, parce qu’après on vous demande de voter banquier, mais c’est le banquier qui fait le fascisme ! Régis Debray. Est-il possible de sourcer cette citation au combien intéressante ?

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    • Duracuir // 01.08.2019 à 11h47

      Oui: Régis Debray, 25/7/2019, France Culture 🙂

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      • emmanueL // 01.08.2019 à 16h53

        On imagine la tête du journaliste de FC quand Debray l’a rembarré sur le discours piteux de l’ancien collaborateur de Blair… D’autant que Macron est clairement sur la même ligne (de mire).

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  • Calal // 01.08.2019 à 07h46

    « C’est le banquier qui fait le fascisme… »

    Ben ouais.ces mecs sont trop dangereux,faut les surveiller comme le lait sur le feu et des qu’ils sortent du rang,paf, les sanctionner durement.

    Nul doute que Mme la garde va le faire…elle a le profil d’une communiste incorruptible…

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  • Catalina // 01.08.2019 à 08h05

    Quel rapport en l’Europe d’après 1945 et cette UE ?
    Cette confusion entretenue dans quel but ?
    Hormis le fait que les usa voulait s’installer et ce sont installés dans les 28 pays de l’UE, mais pas dans toute l’EUROPE.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Europe

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  • catherine // 01.08.2019 à 08h47

    Je ne comprends pas ce genre de propos.
    Il n’y a jamais eu d’idéal d’aucune sorte dans la tête de ceux qui ont œuvré pour élaborer l’europe telle qu’elle est. C’est le peuple qui petit à petit en a vu tous les inconvénients pour lui malgré les mantras de ses dirigeants.
    L’Europe, et De gaulle le savait très bien, a été voulue par ceux (et ça c’était leur seul idéal) dont les intérêt se trouvaient dans un espace apolitisé, et donc sans démocratie, un vaste territoire de consommateurs abrutis, à la culture uniformisée et appauvrie et à l’histoire oubliée, sans frontière pour une circulation aisée des capitaux des fortunés.
    Non il ne s’agit pas d’un échec pour ceux qui ont construit l’Europe telle qu’elle est mais bien une réussite.
    Il aura fallu l’entêtement honni des « eurosceptiques » pour que le peuple petit à petit commence à y voir clair et que les « défauts » de l’Europe commence, par obligation, à faire partie du discours politique.

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    • Véronique // 01.08.2019 à 09h49

      Je sursaute aussi quand j’entends qu’on aurait soit-disant oublié l’ADN de l’Europe. On n’a rien oublié du tout. L’UE a toujours été telle qu’elle est aujourd’hui.
      Il est navrant de constater à quels point bon nombre d’intellectuels sont à côté de la plaque sur ce sujet.

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      • Guadet // 01.08.2019 à 16h40

        Il ne faut pas confondre Europe et UE. Jusqu’au XIXe siècle il y a eu Une civilisation européenne. Il ne faut pas croire ce qu’on dit, que l’UE construit l’Europe : au contraire, l’UE détruit l’Europe et sa civilisation pour se mettre au service de l’Amérique et du Marché. Il y avait des guerres entre cousins pour se partager l’héritage commun ; il y a la paix entre étrangers qui ne partagent que les mêmes maîtres et la même misère intellectuelle et spirituelle.

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        • Véronique // 01.08.2019 à 16h59

          Je ne confonds pas. Mais je n’ai pas remarqué qu’il y avait une civilisation européenne.
          L’Europe est un grand continent avec des cultures différentes.
          Mais je suis d’accord sur le fait que l’UE détruit l’Europe.

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          • Duracuir // 01.08.2019 à 21h03

            Et bien renseignez vous un peu et vous verrez que oui, il y a bien une civilisation européenne. Bien que le nier soit la dernière marotte de certains.

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            • Nux // 01.08.2019 à 22h14

              Il y a une culture européenne suite à environ 2000 ans d’histoire et de conflits, mais ce que veux dire Veronique, à mon avis, c’est qu’il n’y a pas de peuple européen. Et cette culture européenne résulte justement de la « promiscuité » de ces peuples à la fois semblables par cette histoire et cette compétition, et très différents au regard des grandes structures familiales, sociales et politiques.
              L’UE, c’est tout autre chose: c’est la vassalisation d’un continent par l’intermédiaire d’institutions anti-démocratiques, au profit d’une oligarchie.

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            • Véronique // 04.08.2019 à 11h57

              Oui je suis renseignée. Je vois des civilisations européennes, et non pas une civilisation européenne.

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          • Guadet // 02.08.2019 à 19h18

            @ Véronique

            Duracuir a raison : c’est l’UE qui nie l’existence d’une civilisation européenne, parce qu’elle ne veut voir qu’une communauté d’intérêt qui permette de justifier et d’imposer un totalitarisme idéologique néolibéral. L’Europe est un petit continent qui n’avait qu’une philosophie, qu’un art, qu’une pensée politique. Il y a des nuances entre les pays, mais qui sont difficiles à percevoir depuis les autres points de la planète. L’Asie est un grand continent où la Russie, la Chine et l’Inde portent encore à intérieur même de leurs frontières des diversités plus marqués. Ça ne m’empêche pas d’être plutôt nationaliste parce que, à l’intérieur de l’Europe, l’émulation et la coopération seraient bien plus riches que l’uniformisation et la soumission.

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            • Véro // 06.08.2019 à 01h04

              C’est une affirmation avec laquelle je ne suis pas d’accord.
              Et j’ajoute que cette affirmation ne repose sur rien, elle est un choix politique.
              Bien des dirigeants de l’UE aussi veulent voir l’Europe comme une seule civilisation, chrétienne bien sûr (voir le projet de constitution européenne).
              Mais même le christianisme n’est pas LA religion de l’Europe. Il y a des catholiques, des protestants, des orthodoxes.
              Sur le plan politique il y a des royautés et des républiques.
              Il y a des langues différentes, des cultures différentes, des systèmes juridiques différents, des traditions différentes…
              Bien sûr que ça n’empêche pas d’être nationaliste, cette idée de civilisation européenne est aussi portée par les nationalistes.
              Pour ma part, j’estime que considérer l’Europe comme une seule civilisation est une vue de l’esprit. Simplification abusive de l’histoire et de la géographie, au service de différents objectifs politiques.

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      • Yannis // 01.08.2019 à 19h51

        Toujours cette même confusion (souvent volontaire) entre Europe et UE, entre d’un côté l’Histoire, une utopie, un idéal, aussi une réalité – l’universalisme européen, les échanges culturels, intellectuels très forts mais au sein d’une élite européenne privilégiée, et particulièrement au tournant des XIXe et XXe siècles, facilité des transports première classe et des communications), et de l’autre côté l’UE qui est une volonté antidémocratique et une politique d’asservissement des peuples, avec le nivellement par le bas de leurs droits et de leurs conditions de vie, voire même une chute vertigineuse de l’État de droit, plus généralement.

        On aimerait sortir de cette confusion par le haut mais ce n’est pas ce qui est en train de se dessiner, malheureusement.

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        • Lustig // 01.08.2019 à 23h36

          l’Europe s’est fondée par la colonisation arabo-musulmane au sud de la Méditerrannée, qui a rompu le « Mare Nostrum » romain… en 732 à la Bataille de Poitiers, les seigneurs francs se coalisent et repoussent les armées sarasines… c’est la date de fondation de l’Europe en tant que réalité culturelle, ethnique et géopolitique… Par la suite, Charlemagne reprend cet héritage… l’Europe s’est donc longtemps confondue plus ou moins avec « la chrétienté »… le grand schisme, puis surtout la Réforme et ensuite la Révolution industrielle, entraineront le morcellement de cet ensemble… L’europe philosophique du 18ème siècle ou l’europe des nations du 19ème ne sont que les filles de cette réalité anthropologique… l’actuelle UE (projet impérial américain) s’est néanmoins appuyée sur cet héritage inconscient plus ancien

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          • Véronique // 04.08.2019 à 12h02

            Le morcellement de l’ensemble est intervenu bien plus tôt que ça. En fait il n’y a eu d’ensemble européen que sur une période très courte au regard de l’histoire.
            Quant à la chrétienté, elle s’est aussi très tôt morcelée.

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    • JLR72 // 01.08.2019 à 10h08

      Tout à fait! Et c’est en raison de cette volonté (de liberté des capitaux) que même au sein de l’UE nous avons aujourd’hui des paradis fiscaux et que toute remise en cause/réforme de la fiscalité requiert l’unanimité des 28; autrement dit c’est impossible à obtenir. Et même au delà de cette contrainte des 28, il n’y a aucune volonté réelle des élites. S’il y avait une réelle volonté, nous aurions fait pression sur le Luxembourg (et l’Irlande), un pays de moins de 700 000 habitants.

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    • Robert // 01.08.2019 à 12h55

      Catherine, vos propos sont justes. Cet Europe a été voulue comme un espace mercantiliste soumis aux USA. Rien d’autre.
      La gestuelle européiste n’est qu’une illusion pour faire perdurer le système… mais les faits sont têtus et le brouillard de l’ignorance commence à se dissiper.

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    • Zevengeur // 02.08.2019 à 10h43

      Pour voir clair dans la genèse de la construction de l’UE (*) et de ses résultats lamentables, j’avais fait cette analyse se voulant exhaustive :
      https://zevengeur.wordpress.com/2019/06/09/gilets-jaunes-contre-oligarchie-et-peste-bleue-genealogie-dune-guerre-ouverte/

      (*) ne pas confondre avec l’Europe, on ne le répètera jamais assez.

      En résumé, l’UE est un projet US de l’après-guerre pour vassaliser l’Europe de l’ouest à l’hégémon américain.
      De fil en aiguille, nos élites formatées et aidées par l’oligarchie se sont appropriées cette idéologie économico-militaire durant les 70 dernières années. On constate cependant aujourd’hui la déchéance en cours de l’empire qui tente malgré tout et de toutes ses forces d’affaiblir ses rivaux sur toute la planète.
      Cette bataille est déjà perdue mais nous sommes dans une phase de tous les dangers car un fauve est d’autant plus dangereux qu’il est blessé.

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  • Droiteo // 01.08.2019 à 10h06

    L’UE n’est qu’un sous-produit des USA, qu’ils ont créé pour disposer d’une zone d’influence commerciale et idéologique manipulable et surtout rentable pour leurs investissements: depuis plus de 20 ans le scandale des GAFA et de l’optimisation fiscale des grands groupes est une spoliation des citoyens européens, qui croulent eux, sous les impôts, maintenant prélevés à la source pour éviter toute désobéissance civile.
    Le citoyen qu’ils façonnent n’est plus qu’un consommateur abruti de jeux video et de films violents sans identité ni culture, pendant que des tâcherons portés au pouvoir par des financiers, bradent nos industries, déstabilisent les gouvernements étrangers pour créer des vagues de migrants qui viennent à leur tour destabiliser nos pays…Vaste programme dont nous serons les complices, si nous ne prenons pas les mesures qui s’imposent pour balayer cette engeance. Nous sommes à front renversé où ceux qui prétendent défendre nos démocraties en sont les fossoyeurs: la farce des socialistes qui ont porté au pouvoir la macronie ultraliberale est révélatrice de ce renversement des valeurs.

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  • Sandrine // 01.08.2019 à 12h03

    Je rajoute au florilège de citation de l’émission, celle-ci :
    « Si l’Europe est aujourd’hui allemande, Valéry aurait pu vous expliquer pourquoi »
    Avec cette explicitation de Debray : l’Allemagne aborde la guerre et la guerre économique de la même façon : sens de l’organisation, primauté du calcul et cohésion collective. On a vu ce que ça a donné lors des deux guerres mondiales : un échec, beaucoup de morts, de souffrance et au final une perte d’indépendance.
    Est-ce bien raisonnable de centrer l’Europe à Berlin ?
    L’idée de Valéry de faire parler l’Europe en Français était excellente. Y-a-t-il encore en France des gens prêts à envisager cette idée autrement que comme un douce rêverie nostalgique (A l’instar de Debray qui « ne veux pas faire de politique » )?

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    • Veloute // 01.08.2019 à 12h57

       » . Y-a-t-il encore en France des gens prêts à envisager cette idée autrement que comme un douce rêverie nostalgique. »?

      Dans ce pays où a été instillée la haine de soi, non.
      Pour les dissendents, s’il en est, la pensée unique a ostracisé / désactivé toute parole teintée de fiertée nationale (hors liesse nationale footballistique), la jetant dans la fosse du nauséabond facho-pas-beau.
      De là, alors, toute velléité de rayonnement de la culture ou de la langue est fiction.

        +14

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      • Bhhell // 01.08.2019 à 18h30

        Eh bien à choisir, je préfère la « haine de soi « à la dite fierté nationale et autres fièvres identitaires auxquelles nos amis d’outre Atlantique sont si sensibles. Je laisse le rayonnement culturel aux empires qui imposent la romanité, les valeurs humanistes, la civilisation, les droits de l’homme, la démocratie à la lance, la baïonnette ou au drone pour « éclairer » le monde depuis déjà trop longtemps. Personnellement, je me sentirai toujours plus proche d’un sans papier soudanais que de monsieur Xavier Niel (qui fait rayonner la France, tout comme Bernard Arnault)

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        • Veloute // 01.08.2019 à 19h34

          « Je laisse le rayonnement culturel aux empires qui imposent la romanité, les valeurs humanistes, la civilisation, les droits de l’homme […] je me sentirai toujours plus proche d’un sans papier soudanais que de monsieur Xavier Niel »

          C’est choupi. Mais votre sentiment de proximité vous le justifiés comment sinon par quelque valeur humaniste que vous jetez pourtant à la poubelle ?

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          • Bhhell // 01.08.2019 à 20h39

            L’humanisme est un concept historique occidental dont je crois nombre de populations éteintes, en voie d’extinction ou colonisées, se seraient volontiers passé. Les indiens n’ont pas cherché à exporter militairement leur humanisme, ni les chinois d’ailleurs, et je leur en sais gré

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            • Sandrine // 01.08.2019 à 21h41

              Et du coup, en quoi vous vous sentez proche d’un sans papiers soudanais?

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            • Bhhell // 01.08.2019 à 22h12

              Eh bien Sandrine pour la même raison qui aurait fait qu’ un soldat français de 14 se serait senti plus proche d’un soldat allemand que des généraux et politiciens, bourgeois, aristocrates, censés le représenter

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            • Ballot // 02.08.2019 à 08h16

              L’humanisme est-il absolument à jeter à la poubelle parce que daté et lié à des circonstances historiques qui l’ont dévoyé?
              Il me semble que vous allez bien vite en besogne en le jetant aux poubelles de l’histoire.
              Nous sommes aujourd’hui à une période où, pour les curieux, nous pouvons voir dans les différentes histoires et cultures des peuples à travers le monde des choses à garder et reproduire pour le bien de l’humanité et d’autres à définitivement abandonner.

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            • Lustig // 02.08.2019 à 13h54

              @ bhhell : je suis désolé, mais le fait de résumer l’humanisme aux crimes de la colonisation est un expédiant intellectuel indigeant à mon avis… c’est manichéen et puritain (mais c’est très courant chez les anar’ et autres).
              Par exemple, le problème c’est justement qu’en 1914 les soldats ont été du côté des nationalismes bourgeois… quant aux nations qui ont été impériales, on en a vu sous toutes les latitudes et à toutes les époques de l’histoire… Rien à voir spécifiquement avec l’humanisme.

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          • bhhell // 02.08.2019 à 17h45

            Lustig: je ne fais pas dans le manichéisme (la civilisation est une succession de catastrophes, et contrairement à certains, je ne crois pas au « c’était mieux avant ou après » ou « c »est mieux ailleurs »), je dis simplement qu’avec l’humanisme, l’occident a pu se livrer au pillage et à l’asservissement (jusque là rien de bien nouveau dans l’histoire de la civilisation) au nom du bien et de la vertu (nouveau). Les romains ne cherchaient pas de justification morale à leurs exactions. L’anthropocentrisme humaniste pose aussi un grave problème. La nature au service des humains suppose la destruction de tous les habitats non humains, l’épuisement de toutes les ressources au nom de notre droit à proliférer. Aborder la crise écologique existentielle avec le logiciel de l’humanisme est une pure folie.

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            • Sandrine // 02.08.2019 à 19h24

              « droit à proliférer »
              Ah bon, parce qu’il y a quelqu’un qui peu accorder ou non un droit à proliférer ? Qui ça ? Vous peut-être?

              « Les Romains ne cherchaient pas de justification morale à leurs exactions ». Déjà, ça c’est vous qui le dites car les Romains avaient une haute idée de la vertu et cherchaient à s’y conformer.
              Mais surtout, qu’est-ce que ça change? Vous trouvez qu’un massacre est plus sympathique si celui-ci qui le perpétue se contrefiche de la morale?

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            • bhhell // 03.08.2019 à 10h10

              Sandrine, vous dites que les romains avaient une haute idée de la vertu et cherchaient à s’y conformer. Les civilisations cherchent toujours à justifier leurs exactions, au nom de leur supériorité. Quand Jules César extermine 1 million de Gaulois et en réduit autant en esclavage, sa vertu reste intacte, il ne viole aucune tradition romaine. Les millions d’esclaves des sociétés antiques (dont la dite démocratie grecque) se consolaient ils de savoir qu’ils étaient la propriété de vertueux maîtres stoïques?
              La civilisation est hiérarchique, elle consiste à justifier les crimes de l’élite et rendre invisible ses victimes.
              Ensuite sur le droit à proliférer: je me borne à constater les données physiques et l’incompatibilité entre civilisation et soutenabilité: la civilisation ne survivra pas à la fin du pétrole, seul capable d’alimenter 8 milliards d’individus; elle laissera à nos enfants une biomasse en voie d’effondrement, un climat impropre à la vie sur terre et des centaines de centrales nucléaires en déshérence. Je ne prône en aucun cas un sursaut eugéniste pour sauver la civilisation, je constate son échec
              Amicalement

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    • Robert // 01.08.2019 à 13h00

      Malheureusement, je crois que les français n’ont pas les « épaules », faute d’un homme providentiel sachant les mobiliser et les entraîner.
      L’ histoire a montré que ce pays a besoin d’un homme providentiel dans les heures noires de son histoire, mais n’est pas Clémenceau ou de Gaulle qui veut.
      Notre lent déclin, qui paraît s’accélérer, devrait donc perdurer…

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      • Bhhell // 01.08.2019 à 18h45

        Les Américains qui eux croient en leur destinée de moins en moins manifeste ont su choisir leur homme providentiel en un homme d’affaire corrompu et aux tendances fascistes, les Anglais férocement indépendants et patriotes ont choisi un bouffon xénophobe aux ordres du bouffon d’Amerique. Oui ça fait saliver, les français attendent fébrilement eux aussi leur homme providentiel.

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        • corh // 01.08.2019 à 21h46

          « les Anglais férocement indépendants et patriotes ont choisi un bouffon xénophobe aux ordres du bouffon d’Amerique. »
          Ils sont indépendants et patriotes vous dites et je suis d’accord et j’ajouterais fiers de leur culture et de leur histoire, et ils ont bien raison. Ils se tourneront un peu plus vers les état unis (ce qu’ils ont souvent fait) si c’est leur intérêt que ce soit Obama ou Trump ou Clinton, lis s’en tamponnent , ça a l’air d’être votre probleme mais clairement pas le leur.

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    • Lustig // 02.08.2019 à 13h24

      @ sandrine : les historiens situent la fin de la France comme super-puissance à 1815, la chute de Napoléon… (ils l’évaluent comme répondant aux critères de la « super-puissance » entre Louis XIV et Napoléon, Révolution comprise)… dès lors, il s’avère simplement que l’âge de la France en tant qui puissante dominante est passé… nous sommes un peu comme les restes de l’Empire Ottoman ou de l’Empire Perse… une belle civilisation, surtout dans les musées, et un reste de vitalité juste suffisant dans l’ancien coeur du pouvoir…

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  • tepavac // 01.08.2019 à 13h08

    Pas réellement de différence entre l’Europe à l’époque du reich et celle d’aujourd’hui.
    Après un ministre des armées Allemand, voilà maintenant un conseillé Italien à Matignon.

    https://www.lopinion.fr/edition/politique/luigi-di-maio-sandro-gozi-nomination-matignon-nationalite-194107

    Ceci dit, après la danse du ventre de Vals en Espagne le tempo était annoncé.

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    • Kasper // 01.08.2019 à 23h59

      Bah, Mazarin aussi était italien. Le problème est de savoir, est ce un talent qui arrive la par son mérite ou un copain coopté par des coquins. J’ai mon idée sur la question…

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    • Lustig // 02.08.2019 à 13h27

      @ tepavac : « Pas réellement de différence entre l’Europe à l’époque du reich et celle d’aujourd’hui. »… à mon avis, ce genre de phrase (si elle fait référence au 3ème Reich) est complètement contre-productive…
      Le 3ème Reich a réendossé en partie le vieil impérialisme allemand, mais il lui a adjoint des choses nazies tout à fait spécifiques… si on est intègre en histoire, il faut parler d’impérialisme allemand, éventuellement de 4ème Reich, mais en soulignant la différence avec le 3ème…

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      • Müller // 05.08.2019 à 09h26

        Idee de looser et de haine envers l’Allemagne!!!! C’est pourtant la France qui a impose cette Europe a l’Allemagne pour anéantir son Deutsche Mark….De quoi vous Francais vous plaignez aujourd’hui….C’est bien ahurissant. Qui souhaite plus d’intégration aujourd’hui C’est bien Macron!!!!!! Chaque peuple a les elites qu’il merite. Ici en Allemagne et dans tous les pays de l’Est personne ne sevpleint de l’Eurpoe….chacun en profite…Mettez vous au travail en France!!!! L’Allemagne utilise l’euro pour conquérir le monde pendant que la France utilise l’EURO pour se protéger des marchés et s’endetter….Voilä la vrai différence……
        Point de vue d’un allemand…

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  • Ando // 01.08.2019 à 13h40

    Un peu comme ceux-là qui pleurent leur Paris perdu qui n’est jamais que l’allégorie d’une vie passée. On peut se delecter d’une crise de mélancolie, miel amer qui finit tout de même par ecoeurer. L’Europe est toujours la, vivante et bien en chair, et c’est sans doute l’un des plus beaux endroits de la terre. Pour le reste, l’Europe est un nain politique sans souveraineté ? Certes, mais il ne tient qu’aux États qui font partie du club UE de se reapproprier s’ils en ont envie un peu de cette souveraineté. Et puis, d une certaine manière, en defendant avec talent sa souveraineté face au geant étasunien (la grosse brute de nos cours d’école qui veut terrifier qui elle peut) la fédération russe defend aussi la « souveraineté européenne ».

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    • Véronique // 01.08.2019 à 15h29

      non les Etats ne peuvent pas grand-chose, ils n’ont aucune maîtrise de leur monnaie en particulier.

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  • Elie Arié // 01.08.2019 à 18h47

    Il ne pourra pas y avoir d’ Europe tant qu’il n’ y aura pas de « peuple  » européen, c’est-à-dire des gens qui, malgré leurs divergences politiques, idéologiques, religieuses, etc. les plus profondes, ont le sentiment d’ appartenir à un même ensemble, et acceptent que la majorité gouverne, même s’ils désapprouvent son action.
    Mais peut-être cela existera-t-il dans 1 ou 2 générations ?

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    • Lustig // 02.08.2019 à 13h34

      difficile de savoir si ça arrivera… la tendance historique longue est plutôt au morcellement… l’Europe c’était la chrétienté par opposition au monde arabo-islamique. La colonisation musulmane au sud de la Méditerranée a rompu le « Mare-Nostrum » romain… En 732, les barons francs se coalisent pour repousser les armées sarasines à Poitiers… C’est l’acte de naissance politique de l’Europe en tant que réalité ethnique, culturelle et géopolitique… Charlemagne en héritera… Par la suit l’Europe se confondra plus ou moins avec « la chrétienté » ou le « monde blanc »… Elle se morcellera avec l’émergance progressive des états nations, les schismes et notamment la Réforme protestante, et finalement la révolution industrielle qui anéantit les vieilles structures et cultures… Dès lors, les intellectuels et les humanistes essayeront de faire revivre cette ancienne unité (plus ou moins réelle) de l’Europe… l’UE américaine s’adossera à ce vieil inconscient collectif pour mieux imposer son ordre impérial et marchand

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  • corh // 01.08.2019 à 21h29

    Regis Debray ! quel penseur! Nos chers médias, ne lui présentant jamais leurs micros, mais plutôt à des commentateurs insignifiants à longueur d’années, j’ai cru qu’il n’était plus de notre monde.

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  • Renaud // 02.08.2019 à 00h55

    Après la fin de l’Empire Romain d’Occident, à peu près vers l’an 500 après JC, l’Empire Romain d’Orient lui survivra encore presque 1000 ans, depuis l’an 500 jusqu’à la chute de Constantinople prise par les Turcs en 1453, ne pas oublier que l’Europe préexiste aux nations. Bien plus tard, pendant et après les tribulations historiques que l’on sait durant le 19ème siècle et surtout le 20ème siècle, le projet de « faire l’Europe » a germé. Vouloir faire une super nation sur des nations – déjà formées – me fait penser, par image, à ce qui est arrivé il y a quelques années avec le phénomène de la vache folle. Il se trouve qu’on avait fait manger à des herbivores des aliments à base carnée… Le résultat fut affreux. Le traitement « européen » est un vrai poison pour les nations et les peuples concernés. Le libre-échange+alimentation frelatée=maladie et folie. Dès le début, l’ « Europe » s’est révélée insipide. L’euro est un immense piège, c’est un mark allemand qui ne dit pas son nom. Je l’ai dit et je le redis. De même vouloir mélanger l’Europe du Nord avec l’Europe du Sud revient à donner tout le pouvoir à l’Europe du Nord qui s’approprie l’Europe du Sud !

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    • Müller // 07.08.2019 à 09h15

      Qui a voulu l’EURO au départ?????? C’est bien les elites francaises: Mitterrand, Jacques ATTALI, Delors, J. Claude TRICHET etc…. . Moi je me demande: pourquoi les francais ne demandent-ils pas de comptes a leurs elites????? Toujours accuser l’Allemagne des malheurs francais est unsupportable!!!!
      Point de vue d’un Allemand.

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  • Pol ux // 02.08.2019 à 03h08

    Sans la Russie, point d’Europe.

    Construire un Europe des pays Unis ne peut se faire qu’en y incluant tous les pays européens.

    Construire une union européenne sans le pays européen le plus grand ? C’est une plaisanterie.

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    • Zevengeur // 02.08.2019 à 12h18

      @ Pol ux

      C’est une évidence, dans l’histoire la France s’en est toujours tirée contre l’Allemagne grâce à des alliances de revers avec la Russie.
      Ne nous leurrons pas, le but de nos voisins immédiats est de garder l’hégémonie sur le continent.
      C’est d’ailleurs la raison pour laquelle dans le cadre du contrôle de l’UE par l’Allemagne, « on » autorise des déficits excessifs à la France afin que cette dernière se tienne tranquille et ne rentre pas en conflit avec les intérêts allemands.

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    • Lustig // 02.08.2019 à 13h44

      @ pol ux : « sans la Russie point d’Europe »…
      Le statut de la Russie est particulier en Europe… Car la Russie a partiellement « quitté » l’Europe avec le schisme de 1054 (quoi qu’on en pense par ailleurs)… au 17ème siècle, la Russie s’est voulue moderne et « européenne »… les cartographes de Pierre le Grand ont repoussé la frontière de l’Europe du Don à l’Oural… Mais cela n’efface par un antagonisme né au coeur du moyen-age… A l’époque précisément où l’Europe existe réellement en tant qu’ensemble assez unifié par « la chrétienté ». Pour que la Russie réintègre pleinement l’Europe, il faudrait quelque chose de plus fort que 1054… (bien sûr, cela ne veut pas dire que je soutiens les débiles politiques russophobes actuelles, je parle simplement d’histoire)

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  • Lustig // 02.08.2019 à 14h41

    pour moi l’Europe méditerranéenne est une vaste illusion et un oxymore… l’Europe s’est justement constituée après la rupture du « Mare-Nostrum » par l’invasion arabo-musulmane. Elle s’est alors constiutée en tant que conscience et volonté géopolitique, culturelle, ethnique des barons francs contre cet impérialisme venu du sud (quoi qu’on en pense par ailleurs). La bataille de Poitiers est fondatrice en ce sens. « La Chanson de Rolland » est un document de notre histoire politique et culturelle, car justement il témoigne de cette volonté qui existait « en Europe » de rester chrétiens et francs…
    L’invasion arabe dans la méditerranée n’a fait qu’accentuer une tendance ouverte avec la « peste justinienne » au 7ème siècle, qui avait déjà affaibli l’Europe du Sud. Dans le même temps, les peuples germaniques avaient fait tomber les murs du limès romain, et s’étaient unifiés culturellement et religieusement au Nord.
    Il y a donc eu un « glissement » logique des centres de pouvoir « vers le nord » de l’Europe. Vers la Rhénanie… Aix la Chapelle, quoi… Charlemagne en quelques sortes…
    C’est ça l’histoire ancienne de l’europe, et elle ne tient à aucune malveillance… elle est semblable à l’histoire de toutes les régions du monde… Et il faut l’aborder sans idéologie, pour comprendre.

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    • Müller // 05.08.2019 à 09h37

      C’est la loi de la nature !!!! Qui paye commande!!!!! Le sud ne peut pas gouverner le nord. Tous les dirgeants Francais se sont cassés les dents sur l’Allemagne. ….Les Allemands sont bien apprécies dans tous le nord de l’Europe…. vpoilä la réalité!!!!C’est parti pour 1000 ans de domination…..heureusement il n’y aura plus de guerre!!!!!! C’est aux Francais de se mettre au travail …..

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  • Maurice // 03.08.2019 à 21h20

    Jules Monnerot « Désintox »:
    « Mais en définitive, le joueur Occident ne gagnera la partie du siècle que s’il existe.
    Cette question ne concerne pas seulement les « unités politiques » ou « Polities », les nations, mais la civilisation qu’elles constituent ensemble. L’Occident, jadis, ne s’était pas délivré par le seul effort des royaumes, mais aussi par celui des Ordres religieux et combattants, qui recrutaient, sans tenir compte des frontières intra-européennes, les élites chevaleresques de la Respublica christiana. Les Polonais, les Teutoniques, les Hongrois, les Impériaux à l’Est, les Français, vainqueurs des barbaresques au Sud, ont tracé jadis les frontières à l’intérieur desquelles s’est élevée l’Europe. Les techniques sont plus nouvelles que les situations. »

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