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16.juin.201916.6.2019 // Les Crises

Européennes 2019 : La triple claque. Par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 03-06-2019

« Waterloo, morne plaine ». Elle devait être « la bataille des batailles ». Aujourd’hui, il ne s’agit pas de Napoléon Bonaparte avant Waterloo mais d’Emmanuel Macron, le président qui ne voulait pas être spectateur du scrutin européen du 26 mai 2019. Celui qui s’est engagé dans l’ultime ligne droite pour prévenir, en même temps, la victoire de la peste brune et la dislocation de l’Europe, sans parler de l’abstention. Austerlitz s’est transformé en Waterloo1. Comment en est-on arrivé là ? Par quelles fautes, quelles erreurs ? Faut-il n’y voir qu’une malchance, la faute à pas de chance ? Faut-il y voir l’intervention de puissances étrangères : la main de Poutine dans la culotte du zouave européen, le verbe de Steve Bannon, voire qui sait un coup de Trafalgar de la perfide Albion ? Faut-il y voir une sorte de punition divine des bobards jupitériens sur l’Europe après l’incendie de Notre-Dame-de-Paris ? Les experts se perdent en conjectures. Mais, du côté du pouvoir, la défaite est transformée en victoire2. Jupiter pense qu’il ne fera qu’une bouchée du RN en 20223.

Manifestement, les « mouvements populistes » (nous n’aimons pas ce terme qui ne signifie rien) ont le vent en poupe depuis plusieurs années dans toute l’Europe. C’est une vérité d’évidence qu’il est trop facile de méconnaître. À trop ignorer les nationalistes, les souverainistes, avant de les vilipender, la bienpensance en a fait leur lit. Un remake de « L’étrange défaite » de Marc Bloch que semblent découvrir nos perroquets à carte de presse sidérés… comme toujours. Pour simplifier la problématique, le résultat des élections pour le renouvellement des députés français au Parlement européen peut s’analyser à trois niveaux : celui de la tête de liste La Renaissance (Nathalie Loiseau), celui de son mentor (Emmanuel Macron)4 et celui de l’État concerné (la France). Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’est pas brillant. Le dénominateur commun aux trois étages de cette fusée européenne (rien à voir avec la fusée européenne Ariane) à trois étages est celui de la claque, une sorte de juin 1940 dont les effets ne manqueront pas de se faire sentir dans les mois, dans les années à venir pour le plus grand malheur de la France. Un scrutin lourd d’enjeux pour l’Europe, ce qui va sans dire5. Toutes choses que nos médias omnipotents et omniscients s’évertuent à ignorer, drogués qu’ils sont aux fameux EDL (éléments de langage), sorte d’opium du XXIe siècle.

UNE CLAQUE POUR NATHALIE LOISEAU : MADAME SANS-GÊNE

Au fil des semaines, Nathalie Loiseau a révélé en pleine lumière sa véritable personnalité : une pitoyable candidate sans le moindre charisme, affabulatrice à l’occasion doublée d’une pitoyable candidate sans projet, ce qui est le comble pour une ex-ministre en charge des Affaires européennes. Affaires européennes qui lui ont toujours été très étrangères.

Une pitoyable candidate sans charisme

L’ex-directrice de l’ENA, ex-ministre en charge des Affaires européennes, Nathalie Loiseau née Ducoulombier aura été sans conteste la vedette de cette déculottée (en termes de tendance) pour son Dieu Jupiter. Vedette médiocre de cette pantalonnade, à l’insu de son plein gré, elle n’a eu de cesse d’effectuer les mauvais choix stratégiques et médiatiques. Avec une constance qui mérite louange, elle aura creusé la tombe des espoirs mis en La Renaissance du projet européen d’Emmanuel Macron (cela se murmure déjà). Chacun de ses nombreux mensonges, chacune de ses innombrables bourdes, chacun de ses mots inappropriés aura été le meilleur carburant du Rassemblement national (qui empoche un million de voix supplémentaires par rapport au dernier scrutin)6. Et le résultat de Loiseau de mauvais augure est encore plus catastrophique si l’on pense à la débauche de moyens médiatiques mis en œuvre par la machine d’État pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être. La ligne Maginot de la propagande officielle a été contournée par le bon sens populaire. Pour être sortie de la cuisse de Jupiter, Madame « Cui Cui » n’en est pas moins minable compte tenu de son éducation bourgeoise (née à Neuilly-sur-Seine dans le 92 à ne pas confondre avec le 93), fille et femme de banquier, passée par Sciences Po Paris et par l’INALCO. Comment paraître crédible lorsque l’on joue la carte éculée du parti de l’étranger pour discréditer la RN ?7 En être réduit à de pareilles extrémités traduit à l’évidence le désarroi de l’élève Loiseau et de toute sa clique de perroquets. La prétendue Renaissance ressemble à s’y méprendre à un effondrement électoral8, à un affaissement moral.

Une pitoyable candidate sans projet

Comment prendre au sérieux, une seule seconde, une candidate officielle dont le seul projet affiché pour l’avenir de la construction européenne se résumait à battre le Rassemblement National alors que l’Europe est en voie de dislocation ? Nathalie Loiseau aura pratiqué avec brio l’art de la diversion, faute de pouvoir présenter un bilan crédible de son action au Quai d’Orsay et une perspective enthousiasmante pour l’avenir de la construction européenne en ce début du XXIe siècle. Elle aura pratiqué avec brio l’art de l’anathème et de la disqualification de celui ou de celle qui a le malheur de ne pas penser comme elle et son Dieu Jupiter. Faute d’être armée pour traiter de la substance, on s’évertue à excommunier l’autre. Quel signe évident de faiblesse pour cette personne qui se prétend forte, en termes d’intelligence et de connaissance de ses dossiers. Ce dont nous n’avons cessé de douter, depuis qu’elle présidait aux destinées de la DGA du MAE et de l’ENA, contrairement à nos journalistes atteints de psittacisme. L’ont-ils, au moins une seule fois, véritablement interrogée sur les dossiers européens ? La réponse est dans la question. Comment mieux démonter la vacuité de son absence de projet européen que par le slogan figurant sur son affiche de campagne (« En marche pour l’Europe !») : « Reprendre en main le destin de l’Europe » ? Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt et avoir perdu inutilement les deux années écoulées ? De quelles assurances dispose-t-on que ce qui n’a pas été possible hier le serait demain ? Pourquoi ne pas expliciter ce que sont les questions cruciales pour l’Europe au lieu d’évoquer les fantasmes de l’armée européenne9, de l’écologie punitive ? La campagne de Nathalie Loiseau relève de la pure communication, pour ne pas dire de la propagande la plus basse alors qu’elle aurait dû présenter un projet structuré porté par une vision d’avenir. À l’heure où Theresa May sort un énième lapin de son chapeau (idée d’un second referendum) et prend la porte, nous ne connaissons toujours pas la position de la LRM sur la question du « Brexit »10. On l’aura compris, tout ceci n’est pas sérieux. La campagne tourne au « concours de beauté sans conséquences »11 et au jeu de massacres pour la candidate lors du débat du 23 mai 2019, acculée dans les cordes qu’elle fut.

Pour plus de précisions, nous renvoyons nos lecteurs au feuilleton tenu sur notre blog par Ali Baba au cours des dernières semaines (« Les Malheurs de Nathalie »). La veste de notre Loiseau déplumé n’était que la chronique d’une défaite annoncée dès l’annonce risible de sa candidature (face à Marine Le Pen) et de l’effondrement de la tribune lors de la présentation de sa liste à la Patrie reconnaissante. Tout un signe annonciateur du destin ! Il faut, parfois, savoir, interpréter les signes que vous adresse la Providence surtout lorsque l’on « n’imprime pas ».

Au-delà du sort personnel de Nathalie Loiseau – qui n’a pas la moindre importance tant elle est insignifiante et inconséquente -, se pose une question plus importante, celle de la capacité du président de la République, Emmanuel Macron à peser sur le débat européen durant les trois années à venir. Le moins que l’on soit autorisé à dire est que la réponse à cette question est loin d’être rassurante. Elle serait plutôt du genre inquiétante quoi qu’en disent ses plus fidèles affidés et autres thuriféraires à la petite semaine

UNE CLAQUE POUR EMMANUEL MACRON : NARCISSE EN POLITIQUE

De l’avis d’une majorité de Français, ce scrutin du 26 mai 2019 – dans lequel Emmanuel Macron, le grand manipulateur12, s’est pleinement et personnellement impliqué – constitue un échec personnel pour Jupiter. Une double déconvenue pour « Monsieur je sais tout » dont la campagne a été réhaussée d’une propagande indigne d’une démocratie et d’un état de droit digne de ce nom. Et cela en dépit des déclarations lénifiantes de sa mauvaise troupe13. Son projet européen est mort-né tandis qu’il a perdu son pari risqué, celui d’infliger une correction à la liste du Rassemblement national.

Un projet européen mort-né

Au cours des derniers mois, les discours sur l’Europe furent nombreux, lyriques, le style flamboyant toujours au rendez-vous mais l’irréalisme aussi. Mais Emmanuel Macron n’a pas réussi à imposer son projet de réforme de l’Union européenne. L’Allemagne n’a pas répondu à l’enthousiasme du chef de l’État (Cf. son discours de la Sorbonne du 26 septembre 2017 dont personne ne parle)14. Tous ses discours n’ont pas apporté le début de réponse à la question des « 7 péchés capitaux de l’Europe »15. Comment rendre l’Europe plus efficace et plus proche ? Quand la plupart des humains contournent les flaques d’eau, Emmanuel Macron, lui, saute dedans à pieds joints. Au risque de s’éclabousser. Deux ans après son élection, le risque est double pour le chef de l’État. Que son bilan apparaisse mince alors qu’il promettait une « vision conquérante » de l’Europe, « sensible, sensuelle, amoureuse ». Que la suite de son quinquennat (le fameux acte II) soit conditionnée aux quelques pourcentages de voix qui feront la différence avec le score du Rassemblement national. Pour tenter de verdir son programme, Emmanuel Macron réunit à trois jours du scrutin (23 mai 2019), le premier conseil de défense écologique, une carte verte à dimension électoraliste. Encore une astuce de garçon de bain qui ne concerne que les gogos alors même que les Européens, unis et non divisés, devraient prendre des décisions cruciales pour l’avenir du continent16. En deux ans, qu’a fait Emmanuel Macron pour réunir ses homologues, leur proposer des axes de réflexion permettant de porter remède aux maux de l’Europe ? Il s’est contenté de semer les germes de la division, de la discorde, humiliant tel et tel sans prendre conscience du caractère mortifère de cette démarche puérile et contre-productive17. Il n’a toujours pas compris les raisons de la colère du peuple depuis le contournement par le Parlement de son vote après le rejet du traité constitutionnel. Péché originel sarkozyste lourd à porter dans un contexte de fractures européennes entre Est et Ouest… que celui du retour des peuples18. Emmanuel Macron rate son OPA sur l’Union19 mais entend jouer les faiseurs de rois20.

Alors qu’il y a le feu à la maison, qu’essaie-t-il de vendre à ses partenaires européens ? Un énième projet de réforme du machin grippé ? Que nenni. Les « qualités éminentes » de Michel Barnier qui justifient selon lui qu’il puisse prétendre à succéder à Jean-Claude Juncker à la présidence de la Commission européenne, dans un entretien publié le 22 mai 2019 dans le quotidien belge Le Soir. Michel Barnier, notre crétin des Alpes préféré qui n’a toujours rien compris au film qui a pour titre « Brexit » et qui ne comprendra jamais rien à la Perfide Albion. De l’art de répondre à une question qui ne se pose pas. L’actuel négociateur en chef de l’Union européenne pour le « Brexit » n’est pour l’instant pas candidat à ce poste et son camp, le Parti populaire européen (PPE), premier groupe au Parlement européen même affaibli, a choisi l’Allemand Manfred Weber comme candidat. Une fois de plus, cette logorrhée indigeste prouve que les Français ont « mis un gamin à l’Élysée » (Luc Ferry) qui n’a rien compris à l’essence des relations internationales et à l’alchimie complexe de la diplomatie. Il est vrai que sa formation d’inspecteur des Finances ne le prédisposait pas aux combinaisons complexes de cet art que certains qualifient de diplomatie. Comme disait Talleyrand, le diplomate, qui ne doit pas seulement être ignorant mais aussi être poli, doit avoir de l’avenir dans ses vues. Et cela ne s’improvise pas… Emmanuel Macron n’a rien compris au « réveil des nations »21, à « l’Europe que nous voulons »22. Il est atteint de surdité précoce.

Un referendum bel et bien perdu23

Le pari manqué d’Emmanuel Macron24 même si l’Élysée salue « un score honorable ». Telle est la dure réalité. À trop s’impliquer dans la campagne électorale pour les élections au Parlement européen du 26 mai 2019 pour sauver les meubles25, Emmanuel Macron n’a-t-il pas fait un superbe cadeau à Marine Le Pen ?26 En tout cas, il a fait un double pari27. Double pari qu’il a perdu et dont il n’a pas tiré les conséquences qui s’imposaient à la manière du général de Gaulle en 1969. Le pari du chef de clan alors qu’il est censé être, selon les termes de la constitution de la Ve République, le président de tous les Français et non celui de la République en Majesté. Le pari du referendum pour ou contre lui, pour ou contre l’Europe qu’il a manifestement perdu qu’il le veuille ou non28. Une fois de plus, les faits sont têtus, aussi têtus qu’il ne l’est, muré dans ses certitudes de premier de la classe et d’énarque puant car sorti dans la botte (Inspection des Finances). Compte tenu de sa défaite, c’est la partie la plus charnue de son individu que les citoyens dupés devraient botter tant le scrutin pose la question de l’efficacité électorale du président de la République. Et de nous expliquer qu’Emmanuel Macron entend muscler son jeu après le 26 mai, en fait continuer comme avant. Mais, comment ose-t-il dire cela alors que toute sa démarche ne va pas au-delà d’une pure opération de communication ?29 Avec ce scrutin, Emmanuel Macron est comptable du « passif d’une illusion »30. Il en sort affaibli et devra adapter son discours, sa posture, sa politique, sa personnalité31, qu’il le veuille ou non.

Avec ce scrutin, Emmanuel Macron joue son influence en Europe. Comme le souligne justement, le directeur de campagne de la liste Renaissance, Stéphane Séjourné (21 mai 2019) : « Il ne faut pas être dupes ! Les chefs d’État et de gouvernement regarderont évidement le score de notre liste… Le président de la République joue sa capacité d’influence en Europe ». Comme le souligne également Nathalie Loiseau : « Le plus grand risque, c’est d’affaiblir la France ». Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt et ne pas avoir réfléchi aux moyens de renforcer l’efficacité de la France ? Question que l’on attend les derniers jours de la campagne électorale pour se poser. Emmanuel Macron n’a toujours pas compris que les temps ont changé depuis l’époque où « l’Europe s’est construite dans une ambiance un peu bisounours » (Hubert Védrine)32. Fini le duopole au Parlement européen !33Les recompositions sont en marche34. Le monde a changé et Jupiter ne veut pas le voir. Ses propos de circonstance (« nous sommes face à une nouvelle étape de l’aventure européenne ») à Bruxelles (28 mai 2019) ne trompent personne. La ficelle du parti charnière est un peu grosse et usée.

Une propagande indigne

Une minable propagande digne d’une « démocratie illibérale » (« néolibéralisme et illibéralisme s’entretiennent »35) que le président de la République ne cesse de stigmatiser ! Notons que, pour des raisons déontologiques, deux journaux régionaux (« La Voix du Nord » et « Le Télégramme ») ont refusé de prendre sous la dictée l’entretien qu’Emmanuel Macron a organisé avec l’ensemble de la presse régionale (21 mai 2019) à la veille du scrutin du 26 mai 2019. L’opération de communication ratée de l’Élysée est la dernière illustration en date du mépris que le chef de l’État ne cesse de manifester à l’encontre du droit de savoir des citoyens36, des droits fondamentaux des femmes et des hommes. Encore un procédé indigne pour tenter de dissuader les électeurs de coter RN. On ordonne aux ministres de téléphoner aux électeurs. De manière encore plus partisane, Emmanuel Macron accorde le 24 mai 2019 un entretien à un youtuber, Hugo Travers pour répondre en direct aux questions des jeunes sur YouTube et Facebook (« Ne votez pas contre, votez pour ! », il fallait y penser)37. Encore une manière indigne de s’ingérer dans la campagne et de jouer pleinement la carte de la démagogie. Mais cela lui explose littéralement à la figure avec l’explosion d’un colis piégé à Lyon le même jour. Un signe du destin ? Un nouveau après l’effondrement de la tribune le jour où Nathalie Loiseau présentait sa liste de choc et de bric et de broc. Et, Emmanuel Macron ose encore critiquer le premier ministre hongrois qui recueille 56% des suffrages populaires.

Au-delà du sort des personnes, qui passent, plus grave encore est celui de notre Douce France, celle qui demeure ! Notre pays sort particulièrement affaibli sur le plan européen de cette triste farce jupitérienne. Une de plus si l’on veut bien y regarder de plus près.

UNE CLAQUE POUR DAME FRANCE : MARIANNE OUTRAGÉE

L’outrage pour notre pays, la France éternelle est double. Il peut être envisagé sur le court terme mais aussi sur le moyen terme, au moment de la distribution des prix dont la France risque très vraisemblablement écartée durablement.

Une défaite à court terme : la marginalisation du président de la République

Peu importe le score arithmétique (1 point de différence entre le RN et la Renaissance) à l’issue du scrutin du 26 mai 2019 ! Le président est apparu affaibli sur la scène nationale et donc, par voie de conséquence, sur la scène européenne. À l’heure de l’internet et des réseaux sociaux, l’information circule à la vitesse de l’éclair. Le président a démontré son incapacité à répondre au malaise structurel de l’Europe autrement que par des incantations irréalistes dénuées de tout soutien allemand38 et des imprécations contre les populistes, nationalistes et autres souverainistes39. Comment envisager sérieusement de résoudre des graves problèmes si l’on se refuse à décrire la réalité et si l’on se contente de taxer ses opposants de fascistes, de souverainistes, de populistes (terme confus qui englobe tout et n’importe quoi). Où est la liberté de parole au pays des droits de l’homme ? Comment envisager sérieusement de réduire la fracture de l’Europe en opposant les gentils progressistes (à l’ouest) et les méchants populistes (à l’est). Emmanuel Macron n’a toujours pas compris que l’on ne construit pas l’Europe en insultant ceux qui ne pensent pas comme vous. Dans ces conditions, comment apparaître raisonnablement comme un leader de l’Europe, le porteur d’une réforme indispensable ? En dernière analyse, la stratégie du vote utile trouve ses limites40. Cela ne marche pas à tous les coups. Sur un plan intérieur, le face-à-face calamiteux entre le centre et l’extrême droite ouvre lentement mais sûrement la possibilité d’un scénario à l’italienne41. Ultime farce, la Justice française déboute les plaignants qui trainaient le ministre de l’Intérieur devant elle pour violation de la loi sur les « fake news ». Démonstration par l’absurde que cette loi ne servait à rien !42 Encore une loi gadget de circonstance, marque de fabrique d’un macronisme déclinant.

Une défaite à moyen terme : l’aggravation du déclassement de la France

Dès sa prise de fonctions, Emmanuel Macron avait voulu faire de l’Europe un démultiplicateur d’influence de la France sur le continent et sur la scène internationale. Deux ans après, l’Europe se transforme en démultiplicateur de faiblesse de la France macroniste sur le continent et ailleurs dans la planète (Cf. ses contorsions peu diplomatiques sur le dossier libyen43). L’addition risque d’être salée au moment où seront distribuées les récompenses après le scrutin tant au Parlement qu’à la Commission européenne et à la Banque centrale européenne44. Au moment de la distribution45, la France ne pourrait avoir que les miettes que nous laisseront les Allemands qui sortiront renforcés de ce scrutin. Finies les chansons sur la solidité du couple franco-allemand !46 Il semblerait que l’inquiétude ait gagné le château à la veille de l’échéance en raison des résultats des sondages d’opinion. Dans les gazettes et les lucarnes, le chef de l’État embouche le clairon de la patrie en danger, s’en prend aux Russes, comme s’ils allaient mettre la France à feu et à sang. En vérité, il sait que cette élection ne redorera son blason ni en France, ni en Europe47. Et cela, même si le fantaisiste et opportuniste ministre de l’Économie, Bruno Le Maire ose dire que l’Europe sera l’empire du XXIe siècle48 pour tenter de rassurer l’électorat sur l’état du « continent perdu »49, sur « l’Europe fantôme »50. Avec ses déficits structurels conjugués à son inaudibilité sur l’échiquier du continent, la France d’Emmanuel Macron apparaitra plus que jamais comme « le maillon faible de l’Europe »51. Nous verrons également quelle sera la nationalité des directeurs de cabinet des futurs commissaires européens ? Il y vingt ans encore on s’arrachait des Français. Hier, et plus encore demain, ils feront figure de parents pauvres face aux Allemands52. Les faits sont têtus… L’influence de la France au sein des institutions européennes est une asymptote de zéro. Il ne faut pas hésiter à le dire. Comme le souligne Pascal Lamy : « Quand on perd du poids, il faut gagner du muscle ». Nous n’en sommes malheureusement pas encore là.

« Europe : peut-on encore éviter le naufrage ? », tel est le titre d’un document préparé par l’hebdomadaire L’Express à la veille du scrutin du 26 mai 2019 ! La vraie question que ni Nathalie Loiseau, ni Emmanuel Macron n’ont jamais posé parce qu’elle était dérangeante et parce qu’ils n’avaient pas le moindre début de réponse. Alors que l’Europe est au pied du mur53, notre duo chic et choc n’a pas le moindre projet crédible pour sauver l’Union d’une faillite annoncée si ce n’est quelques belles paroles creuses. Quel projet réaliste portent-ils pour répondre à la question lancinante du défi migratoire (autre que celle de la répartition par quota des migrants arrivés illégalement sur le sol européen) qui fait le lit du « populisme » ? Aucune.

Comment répondre à « l’immense inquiétude collective » (François-Xavier Bellamy) de nos compatriotes ? Comment accorder le moindre crédit à la thèse du président de la Commission, le luxembourgeois aviné, Jean-Claude Juncker selon laquelle l’Europe agirait ?54 Les citoyens ne s’en sont pas aperçus. Par contre, ils ont bien perçu que le seul à mener le combat contre l’impérialisme chinois grandissant était le facétieux Donald Trump55. Ce dernier ne s’embarrasse pas de beaux discours mais s’en tient à une action concrète et efficace (Cf. les sanctions promises au géant des télécoms, Huawei) alors que l’Union européenne ne fait presque rien, si ce n’est quelques agitations stériles et sans lendemain en dépit des acrobaties de l’élève de Machiavel56. En définitive, ces élections au Parlement européens signifient une triple claque pour la France, ni plus, ni moins…

Guillaume Berlat
3 juin 2019

1 Jean-François Kahn, Une victoire, une fausse défaite et trois enterrements, Marianne, 31 mai-6 juin 2019, p. 6.
2 Tugdal Denis/Geoffrey Lejeune, L’opération cannibale, Valeurs Actuelles, 30 mai 2019, pp. 17 à 22.
3 Mickaël Fonton, Macron-Le Pen, objectif 2022, Valeurs Actuelles, 30 mai 2019, pp. 27-28.
4 Alexandre Lemarié, Le pari à hauts risques de Macron, Le Monde, 25 mai 2019, p. 2.
5 Jérôme Fenoglio, Voter pour l’Europe, Le Monde, 25 mai 2019, pp. 1-33.
6 Fabien Escalona, « Le RN stabilisé à un très haut niveau », www.mediapart.fr , 31 mai 2019.
7 Le parti de l’étranger, Le Canard enchaîné, 22 mai 2019, p. 2.
8 Frédéric Saint-Clair, L’élection de la renaissance… ou de l’effondrement ?, Valeurs actuelles, 23 mai 2019, pp. 8-9.
9 Général d’armée Bertrand Ract-Madoux/Amiral Pierre-François Forissier, Poursuivre la coopération plutôt que le fantasme de l’armée européenne, Le Figaro, 17 mai 2019, p. 18.
10 Anne Rovan, Sans illusions, les Européens espèrent la fin du casse-tête britannique, Le Figaro, 23 mai 2019, p. 2.
11 Emmanuel Rivière, Les européennes, un concours de beauté sans conséquences ?, Le Figaro, 20 mai 2019, p. 21.
12 Marc Endeweld, Le grand manipulateur, Stock, 2019.
13 Olivier Faye/Virginie Malingre/Cédric Pietralunga, Macron perd son pari mais sauve l’essentiel, Le Monde, 28 mai 2019, p. 10
14 Merkel, une ennemie qui vous fait du bien, Le Canard enchaîné, 22 mai 2019, p. 2.
15 Louis Vogel, Les 7 pêchés capitaux de l’Europe, Ramsay, 2019.
16 Yuval Noah Hariri, « Les Européens doivent prendre des décisions cruciales pour l’avenir du continent », Le Monde, 24 mai 2019, p. 28.
17 Albert Zennou, Européennes : le « vote utile », une stratégie dangereuse, Le Figaro, 17 mai 2019, p. 19.
18 André Bercoff, Le retour des peuples, Valeurs Actuelles, 30 mai 2019, pp. 29-30-31.
19 Jean-Michel Demetz, Macron rate son OPA sur l’Union, Valeurs Actuelles, 30 mai 2019, pp. 36-37.
20 Ellen Salvi, À Bruxelles, Macron entend jouer les faiseurs de rois, www.mediapart.fr , 31 mai 2019.
21 Ivan Rioufol, L’Europe, ébranlée par le réveil des nations, Le Figaro, 17 mai 2019, p. 19.
22 Natacha Polony/Jean-François Kahn/jacques Julliard/Régis Debray/Marcel Gauchet/Jean-Pierre Chevènement, L’Europe que nous voulons, Marianne, 24-30 mai 2019, pp. 7 à 17.
23 Ellen Salvi, Macron : pari perdu, cap maintenu, www.mediapart.fr , 27 mai 2019.
24 François Ernewein, Le pari manqué de Macron, La Croix, 27 mai 2019, p. 1.
25 Le chef de l’État s’implique de plus en plus avant les Européennes. Macron à l’offensive, CNEWS.FR , 22 mai 2019, p. 7.
26 Catherine Nay, Un cadeau à Marine Le Pen, Valeurs actuelles, 16 mai 2019, p. 12.
27 Alexandre Lemarié/Cédric Pietralunga, Macron monte en première ligne dans la campagne, Le Monde, 22 mai 2019, p. 4.
28 Françoise Fressoz, Le vrai-faux referendum du 26 mai 2019, Le Monde, 22 mai 2019, p. 30.
29 François-Xavier Bourmaud/Marcelo Wesfreid, Macron veut muscler son jeu, Le Figaro, 23 mai 2019, p. 6.
30 François Bonnet, Macron, le passif d’une illusion, www.mediapart.fr , 25 mai 2019.
31 Virginie Malingre, Comment Macron prépare le jour d’après, Le Monde, 26-27 mai 2019, pp. 8-9.
32 Luc Cédelle, « Bisounours », Le Monde, 30-31 mai 2019, p. 29.
33 Dominique Reynié, La fin d’un duopole au Parlement européen, Le Monde, 29 mai 2019, p. 27
34 Anne Rovan, En Europe, recul des grands partis traditionnels et forte poussée verte, Le Figaro, 27 mai 2019, pp. 2-3.
35 Régis Debray, « Néolibéralisme et illibéralisme s’entretiennent », Marianne, 31 mai-6 juin 2019, p. 12.
36 Laurent Mauduit, « La Voix du Nord » et Le Télégramme » refusent d’obtempérer à la « convocation » de Macron, www.mediapart.fr , 21 mai 2019.
37 François-Xavier Bourmaud/Charles Sapin, Macron d’adresse aux jeunes sur YouTube, Le Figaro, 25-26 mai 2019, p. 3.
38 Arnaud de la Grange, Confrontation, Le Figaro, 16 mai 2019, p. 1.
39 Alexandre Devecchio/Etienne Campion (propos recueillis par), Bruno Le Maire-Henri Guaino : comment répondre au malaise de l’Europe ?; Le Figaro, 23 mai 2019, p. 18.
40 Sarah Boulouezzane/Alexandre Lemarié/Abel Mestre/Lucie Soulier/Sylvia Zappi, Face à l’abstention, la stratégie du vote utile, Le Monde, 24 mai 2019, p. 2.
41 Luc Ferry, Le nouveau paysage politique français, Le Figaro, 23 mai 2019, p. 19.
42 Sandrine Cassini, Premier désaveu pour la loi sur les « infox », Le Monde, 24 mai 2019, p. 18.
43 Marc Semo, Reçu par Macron, le maréchal Haftar refuse un cessez-le-feu, Le Monde, 24 mai 2019, p. 10.
44 Cécile Ducourtieux, Duel annoncé entre Merkel et Macron sur les postes européens, Le Monde, 26-27 mai 2019, p. 6.
45 Cécile Ducourtieux/Jean-Pierre Stroobants/Virginie Malingre, Combats de chefs à la tête de l’UE, Le Monde, 30-31 mai 2019, p. 2.
46 Catherine Nay, Macron et Merkel, un couple chancelant, Valeurs actuelles, 23 mai 2019, p. 16.
47 La lettre de M. de Rastignac, Veillée d’armes, Valeurs actuelles, 23 mai 2019, p. 89.
48 Bruno Le Maire, Le nouvel empire. L’Europe du XXIe siècle, Gallimard, 2019.
49 Guy Mettan, Le continent perdu. Plaidoyer pour une Europe démocratique et souveraine, éditions des Syrtes, 2019.
50 Régis Debray, L’Europe fantôme, Tracts, Gallimard, 2019.
51 Marek Gladysz, La France, maillon faible de l’Europe ?, L’artilleur, 2019.
52 François d’Orcival, L’Allemagne fait cavalier seul en Europe, Le Figaro Magazine, 24 mai 2019, p. 42.
53 Yves Thréard, L’Europe au pied du mur, Le Figaro, 22 mai 2019, p. 1.
54 Jean-Claude Juncker, Oui, l’Union européenne agit !, Le Figaro, 22 mai 2019, p. 15.
55 Gaëtan de Capèle, Leçons d’Amérique, Le Figaro, 21 mai, p. 1.
56 La lettre de M. de Rastignac, Valeurs Actuelles, 30 mai 2019, p. 89.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 03-06-2019

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Commentaire recommandé

florian lebaroudeur // 16.06.2019 à 08h24

Le petit marquis n’a pas été placé à la tète de la maison France pour la remettre sur les rails mais pour la liquider de l’intérieur en étant naïvement persuader d’aller dans « le sens de l’histoire ».
Vu le parcours de cet homme, quoi qu’on en dise, il est inconcevable d’attribuer ses claques à de l’incompétence, mais à une certaine compétence à reproduire de manière efficace ( et peut être inconsciente ) les dessins machiavéliques de ses mentors de l’ombre…

39 réactions et commentaires

  • Fabrice // 16.06.2019 à 07h09

    L’auteur semble encore s’illusionner sur le rôle du parlement européen, avoir une position de majorité n’apporte rien, les décisions se font essentiellement dans l’organe non démocratique qu’est la commission européenne et le conseil de l’Europe (dont je me demande quel est sont vrai rôle et si il joue un vrai rôle à part peut être des orientations ? Ou un rôle de direction réelle ? Pour moi c’est un peu flou).

    Ce qui m’inquiète le plus c’est que le vote des européennes révèle un possible second mandat de Macron avec une petite possibilité de victoire de Marine Le Pen.

    Encore une fois le reliquat de démocratie est pris en otage pas de vrai opposition les républicains sont en plein suicide collectif, la France insoumise presque pas mieux et les autres c’est à pleurer, les écologistes ont prouvé par le passé leur compromission en acceptant de ravaler leur fond de boutique pour un poste en vue, l’UPR ne décollera pas vu sa visibilité médiatique.

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  • MARTIN // 16.06.2019 à 07h24

    Macron n’existe que par son opposition au RN.Enlever le RN,plus de Macron.Il a été élu président en arrivant en-tête derrière le RN. Aux européennes les autres partis ont été laminés,Macron a donc réussi son coup,pour le moment.Il finit de tuer les LR en debauchant des maires sous les projecteurs des medias du pouvoir. C’est son seul objectif,il se moque complètement de l’europe,(comme tous les membres du conseil européen) l’important est le national et sa réélection.

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    • Jean Aymard // 16.06.2019 à 17h19

      Le problème est qu’il se fiche aussi complètement du national: son seul intérêt est dans la préservation de son train de vie et celui de ses « amis » milliardaires.

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  • Charles Michael // 16.06.2019 à 08h12

    Loiseau est déjà recalée comme prez du Parti Centriste à Bruxelles.
    Macron est bien seul au milieu de ses impairs et vis à vis de ses pairs

    consolation:10 % des Français en âge ont choisi Macron aux zeuropéennes.

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  • florian lebaroudeur // 16.06.2019 à 08h24

    Le petit marquis n’a pas été placé à la tète de la maison France pour la remettre sur les rails mais pour la liquider de l’intérieur en étant naïvement persuader d’aller dans « le sens de l’histoire ».
    Vu le parcours de cet homme, quoi qu’on en dise, il est inconcevable d’attribuer ses claques à de l’incompétence, mais à une certaine compétence à reproduire de manière efficace ( et peut être inconsciente ) les dessins machiavéliques de ses mentors de l’ombre…

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    • moshedayan // 16.06.2019 à 13h19

      Florian, votre jugement est peut-être juste. Quant à l’inquiétude de Guillaume Berlat sur le « déclassement » de votre pays. Je trouve qu’il se berce d’une illusion nostalgique.
      je vous joins cette vidéo !
      https://www.youtube.com/watch?v=lKS7huBkDEE
      23 mars au 10 juin 1999
      avec en menu : les accords de Dayton en 1995
      Conclusion : la France s’est soumise aux Etats-Unis depuis très longtemps, elle a validé une agression en Europe , sans l’ONU, contre la Chine et la Russie.
      Le 28 mai 2019, les forces spéciales kosovars ont mené des arrestations à Mistrovica-partie nord contre des Serbes et un citoyen russe représentant officiel (avec des coups et blessures portés). Et les nationalistes kosovars s’apprêtent à demander le rattachement du Kosovo à l’Albanie.
      La France ne dit rien avec tous les pays de l’OTAN – aucun avertissement !
      Conclusion : tous les ingrédients sont là pour une 3e Guerre mondiale (que l’UE souhaite déclencher ? tant son projet est dans l’impasse).
      Le Kosovo reviendra à la Serbie. S’il n’en est pas autrement .???
      C’est bien d’autres pays, et la France en premier qui connaîtra une « kosovorisation »; destructrice de sa nation.

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      • florian lebaroudeur // 16.06.2019 à 15h02

        Je partage votre analyse et votre inquiétude.

        Nous sommes en présence d’une situation dramatique et désespéré dont les tenants et aboutissants échappent complètement à la majorité de nos contemporains drogué au développement personnel et à la déresponsabilisation consentie.
        Même les meilleures spécialistes, intellectuels, économistes, historiens, géopoliticiens, militaires, du moins ce qu’il en reste, sont unanimement persuadés à tord que c’est le progrès humain qui a permis le progrès scientifique, technique et économique depuis 1945 alors que c’est principalement l’énergie bon marché et le tour de passe-passe de la création monétaire qui est à l’origine du monde imaginaire et ludique des générations de pays industrialisés nés à partir des années 50.
        C’est ce qui explique les conceptions folles, totalement irréalistes et délirantes de notre époque qui gagne un nombre de plus en plus important d’individus complètement paumés et incapable de prendre la mesure du problème.
        Pendant que les initiés opportunistes qui connaissent la gravité de la situation ont déjà financés à coup de millions leur bunker personnel en se disant qu’ils pourront échapper aux conséquences du foutoir qu’ils ont eux-mêmes contribuer à créer.
        Ces gens qui ne peuvent concevoir autre chose que l’environnement qui leur a permis d’être ce qu’ils sont et sans laquelle ils ne sont rien, seront prêt à tout, quitte à sacrifier une grande partie de leurs confrères humains en utilisant tous les moyens à leur disposition, la fin justifie les moyens…

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    • Patrick // 16.06.2019 à 14h37

      oui, mais le « petit marquis » est en train de tout rater , ceux qui l’ont mis là auront -ils la patience d’attendre la fin du quinquennat ou bien prendront-ils la décision de le remplacer ? et comment ?

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      • Alfred // 16.06.2019 à 20h58

        Où voyez vous qu’il rate quoi que ce soit? Si l’objectif est de tuer notre pays il y arrive parfaitement.

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        • Patrick // 16.06.2019 à 22h20

          multiples reculs devant les gilets jaunes , avec 10 milliards de dépenses
          aller-retour face aux retraités , CSG / moins de CSG / plus de CSG / un peu de CSG … bon ok , il a quand même réussi à piquer du fric aus retraités , mais beaucoup moins que nécessaire.
          claque aux européennes

          pour l’instant , il n’y a rien de significatif , deux ans de perdus

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      • Trollman, le héros des temps modernes // 17.06.2019 à 14h30

        Je pense également qu’il y arrive très bien : destruction de la SNCF, découpage puis revente in fine au privé des morceaux d’EDF qui rapportent le plus, diminution générale des retraites (retraite à point), durcissement des dispositifs anti-chômeur, vente de la FdJ et (peut être) de AdP… C’est vraiment un expert du progrès !

        Il y a des résistances mais il y a la police dernière lui pour les décourager à coup de matraque, gaz, grenade et LBD : autant dire qu’il n’en a pas grand chose à faire de l’avis des français.

        Je pense qu’il fait vraiment ce pour quoi il a été mis au pouvoir : liquider les actifs du pays (ainsi que les acquis sociaux, qui ne sont jamais « acquis » d’ailleurs car il faut les défendre et les étendre en permanence si on veut les garder).

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        • Patrick // 17.06.2019 à 14h38

           » les acquis sociaux, qui ne sont jamais “acquis”  »
          les acquis il faut les financer , c’est pour cela qu’un acquis n’est jamais acquis et qu’il ne le sera jamais , surtout dans un monde de dettes

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          • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h14

            Les acquis sociaux sont définis par une législation. Ils sont aussi inscrits dans la Constitution. Ce n’est pas l’argent, disponible ou pas, qui en décide. D’ailleurs, c’est par le biais de la loi qu’ils ont entrepris de démolir la république sociale mise en place en 1945. Pas en fermant les robinets.
            Quand on veut trouver de l’argent, on en trouve toujours. Pour les entreprises par exemple, par la réduction Fillon depuis 2003 (coute 4.600 euros par salarié et par an à l’URSSAF) et le CICE depuis 2013 (nous a couté près de 100 milliards).

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  • J // 16.06.2019 à 08h28

    L’analogie avec Waterloo peut aller plus loin. Il semble que Napoléon soit passé près de la victoire, mais une victoire à l’arraché avec de lourdes pertes, donc une victoire à la Pyrrhus vu qu’il affrontait une petite partie des armées ennemies avec l’essentiel de la sienne. De même, une « victoire » (?) de LREM sur le RN n’aurait pas résolu les problèmes structurels insolubles de l’Union Européenne.

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    • moshedayan // 16.06.2019 à 15h05

      J,
      je vous donne des avis venus d’amis slovaques et russes : ils pensent qu’en France à cause de l’immigration, tôt ou tard, le RN ou des affiliés du RN comme Marion Maréchal arriveront au pouvoir, et moi j’ajouterai sauf événement international imprévu.
      Je précise d’ailleurs concernant le Kosovo, que le projet de rattachement à l’Albanie est lié à la directive initiale du pouvoir albanais et à l’échec économique de ces deux espaces – renforcé par la crise en Grèce. Albanie et Kosovo sont soutenus à bout de bras par l’UE-OTAN, c’est un « gouffre financier » immense et au profit de la mafia. D’ailleurs, si vous essayez de connaître les programmes de l’UE sur cette zone – confusion, discrétion et rétention d’informations publiques

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      • baretous // 16.06.2019 à 15h59

        même avis m’a été donné par un serbe venu à la maison pour m’acheter du matériel agricole. il m’a raconté la scene suivante.Il habite à env50 km du kosovo. « nous serbes beaucoup rire quand voir albanais tourner en rond en tracteur, nous pas comprendre puis nous voir caméras tv étrangeres , alors là nous comprendre, eux là pour faire accepter guerre à vous.
        Etant orthodoxe en prenant le café il m’a montré ce qui se passait actuellement sur son portable.les églises attaquées en plein jour par les kosovars , croix abattues et églises incendiées…. et de rajouter: « vous fous accepter musulmans! pourquoi vous faire ça ? »

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      • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h26

        Je pense qu’il est dans l’esprit des slovaques et des russes d’imaginer que nos pays pourraient clasher « à cause de l’immigration ». On connait un petit peu certaines de leurs xénophobies….

        Avant 1939, il y avait quasiment 3 millions d’immigrés en France ; rapporté à la population de l’époque, ça ne fait pas grande différence. Alors qu’on cesse de nous brandir la menace de l’immigration sans arrêt !

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  • Fritz // 16.06.2019 à 08h43

    Merci M. Berlat d’avoir remis les pendules à l’heure : Macron a perdu les élections européennes. S’il avait un peu d’honneur, il aurait démissionné, comme Chirac aurait dû démissionner en 1997 (après la dissolution) et en 2005 (après la victoire du NON au référendum sur le TCE).
    « Mais, du côté du pouvoir, la défaite est transformée en victoire. Jupiter pense qu’il ne fera qu’une bouchée du RN en 2022 ». Plusieurs commentateurs ont partagé cette vision des choses, même sur ce blog.

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    • Patrick // 16.06.2019 à 14h40

      L’objectif est clairement de n’avoir plus que le RN comme opposant pour un 2ème tour contre LePen.
      C’est une stratégie qui fonctionne depuis Miterrand , pas sur que ça continue à fonctionner.
      Quoique!! les retraités râlent et se font laminer mais je suis sur qu’ils revoteraient pour Macron, alors il aurait de se priver de les mettre sur la paille.

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      • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h32

        le FN (devenu RN) sert à tout le monde. Aux dirigeants pour faire peur aux citoyens et obtenir leurs voix, au peuple pour manifester aux dirigeants leur mécontentement. Depuis Mitterand, c’est leur seule utilité : épouvantail.
        A trop jouer ce jeu-là, les candidats « traditionnels » (on ne sais plus comment les appeler, car au fond ils sont aussi salauds que les FN) nous amène doucement sur un terrain très dangereux. On voit ce qui se passe chez nos voisins, mais ça ne nous sert à rien…

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  • tchoo // 16.06.2019 à 09h10

    Affaiblir le pays pour le faire disparaître, telle est sa mission qu’il mène avec une certaine efficacité.
    Beucoup d’electeurs raisonnant avec leur tripes ont crus pouvoir pousser la blonde en avant pour exprimer leur.
    Il va nous en coûter à tous
    Bientôt viendra Marion

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  • RGT // 16.06.2019 à 09h29

    Comme d’habitude, ces « élections » ont bien démontré la victoire des « partis » sur la population.

    Si vous vous contentez de regarder non pas les « valeurs » portées par ces partis mais leurs ACTES réels vous vous apercevez que ce qui les motive le plus, c’est simplement le train de vie de leurs dirigeants.

    Il en va de même pour toutes les « structures » de nos « états républicains », des « partenaires sociaux » aux « Hauts fonctionnaires si intègres qui placent l’intérêt de l’État au dessus de tout ».

    Au lieu de voter pour de « Grands Esprits si Intelligents », votez plutôt pour votre voisin.
    Même si vous le trouvez stupide, obtus, gênant, pénible, etc. il sera toujours largement moins nuisible que que ces « divins penseurs » pour la collectivité.

    Comme cette pratique est strictement interdite par « nos » institutions je me demande bien pourquoi il existe encore tant d’anencéphales pour se précipiter pour élire le boucher qui découpera leurs carcasses dans le grand abattoir institutionnel.

    Le jour où le vote sera rendu obligatoire je me rendrai dans l’isoloir l’urinoir muni de bulletins de votes portant les mentions « Attila », « Barbe-bleue », « Napoléon », « Pétain » ou n’importe quel nom de « bienfaiteur » de l’humanité disparu depuis fort longtemps.
    Au moins, je voterai pour une personne RECONNUE nuisible mais qui ne pourra plus venir imposer son venin toxique à la population.

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    • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h38

      Le « train de vie des dirigeants » n’est qu’un petit effet collatéral d’une machinerie bien plus importante et vaste que cela, aux visées largement plus hautes.
      Destruction des états (donc disparition des démocraties et des républiques) et prise de pouvoir total sur les peuples par les mercanti (banquiers, industriels, financiers).

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  • Chris // 16.06.2019 à 09h48

    « Au moment de la distribution (5 nominations aux postes clefs de l’UE !), la France ne pourrait avoir que les miettes que nous laisseront les Allemands qui sortiront renforcés de ce scrutin ».
    Tous les postes tenus par les Brits, reviendront aux Allemands. Ça vous étonne ?
    Là, ça va saigner !
    Macron pousse la candidature de Merkel pour remplacer Juncker, mais il s’illusionne. Merkel n’à plus aucune influence : la CDU a été liquidée tout comme UMPS et les Tories.
    A surveiller cependant la montée des Verts, qui de mon point de vue, sont une recomposition de la gauche progressiste (Dems, PS, Labor, etc…) : ils n’apporteront rien de bon car ils jouent le rôle dévolu à nos RN/FI.

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  • Evariste // 16.06.2019 à 10h21

    Ce qui est terrible, c’est que cette défaite de M. Macron n’offre aucun débouché politique, en tous cas à court et moyen terme. Les listes authentiquement populaires et/ou souverainistes ont été laminées au profit du RN et des Verts qui tous les deux ont un discours résolument européiste, de façon tactique et cynique dans le cas du RN (la volte-face a été spectaculaire quelques mois à peine avant l’élection) et façon bisounours béat du côté EELV (qui espère toujours réformer l’UE de l’intérieur sans clairement remettre en cause le néolibéralisme). Du coup Macron a perdu mais paradoxalement l’Europe néolibérale s’en sort bien. « En même temps » les contradictions qui minent cette UE continuent leur œuvre, si bien que l’UE ressemble de plus en plus à une construction bien ripolinée mais tellement pourrie de l’intérieur qu’elle risque à tous moments de s’écrouler. Le tragique de l’affaire pour la France est que celle-ci aura été tellement désarmée qu’elle risque fort de se disloquer ou d’être reléguée au rang d’état féal lorsque cela arrivera. A vrai dire c’est déjà de plus en plus le cas. Et un peuple qui ne dispose pas de sa liberté de choix et de son indépendance dans le périmètre de ses frontières n’existe pas en tant que peuple. N’est ce pas justement le projet néolibéral qui considère qu’il n’existe pas de « peuple » mais une masse informe d’individus (cf l’analyse remarquable de Barbara Stiegler à ce sujet)?

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    • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h41

      Si, toujours un peuple, mais sans sentiment d’appartenance et surtout sans plus aucune alternative que la dictature des mercanti.

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  • Julie // 16.06.2019 à 11h35

    L article mentionne un blog et une rubrique « les maheurs de Nathalie » par Ali Baba. Y’a t-il un lien disponible?

    Et où trouver les résultats de l’abstention pays par pays? ni Wiki ni l’EU ne les ont mis en ligne à ce jour

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  • Renard // 16.06.2019 à 12h06

    Le problème c’est que les médias ont qualifié les élections de victoire pour LREM, le gouvernement trouve donc tout à fait légitime de reprendre pleine bourre son programme de privatisation.

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  • Louis Robert // 16.06.2019 à 15h12

    Ouvrons les yeux, nous sommes à la fin de la partie. L’ère des empires révolu, «l’Europe (NE)sera (PAS) l’empire du XXIe siècle ».

    Autant nous l’avouer: avec son «vote utile » inutile, sa seule véritable et écrasante majorité d’abstentionnistes, sa « menace russe » et son double « Péril Jaune », la France affaiblie donne des signes pitoyables d’épuisement, n’est plus dans le jeu.

    Elle n’a tout simplement plus qui il faut ni surtout ce qu’il faut pour se refaire et renaître. Tout comme la maîtresse de l’unique Donald, « combattant » tant envié, créature d’ «action concrète et efficace » tant estimée, sa grandeur est derrière elle.

    Il est minuit. L’heure du grand repos a sonné. Qu’elle repose en paix!

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  • jules Vallés // 16.06.2019 à 21h28

    «  »pour prévenir, en même temps, la victoire de la peste brune «  »

    Incorrigible…. Qui, matraque, mutile,gaze, organise des procès iniques, contrôle TOUS les grands médias et y déverse ses mensonges et sa propagande à longueur de temps ??
    Les « fascistes » fantasmés ou nos super démocrates, légalement élus?
    Il y a un moment, faudrait arrêter de délirer et regarder le monde comme il est RÉELLEMENT

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    • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h46

      Tous les méfaits de la « peste brune » sont perpétrés aujourd’hui, en nos murs. Et bien peu en conviennent vraiment. D’ailleurs, le nazisme n’avait pas le monopole des actes dictatoriaux ni même de la barbarie. Et ces méfaits n’ont aucune raison d’avoir disparu de la planète avec l’effondrement du 3ème Reich. La brutalité policière et la répression abusive sont devenus notre quotidien.

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  • charles // 16.06.2019 à 21h38

    2 trucs qui me chagrinent dans la pensée de mr berlat.

    > De l’avis d’une majorité de Français, ce scrutin du 26 mai 2019 – dans lequel Emmanuel Macron, le grand manipulateur12, s’est pleinement et personnellement impliqué – constitue un échec personnel pour Jupiter.

    Le résultat reste quand même que la majeure partie c’est abstenue, et que la majorité de votant à soutenu le parti fasciste au pouvoir.
    Soit je suis légitimiste et après 6 mois de GJ et un pic a 70% d’opinion favorable, et dans ce cas, les français sont cons.
    Soit cette élection est truquée, j’entends par là bourrage d’urnes, remplacement des votes, et dans ce cas là, partit d’où il est partit, on peut parler d’un succès certain….

    > Les citoyens ne s’en sont pas aperçus. Par contre, ils ont bien perçu que le seul à mener le combat contre l’impérialisme chinois grandissant était le facétieux Donald Trump.

    Mon avis très perso c’est moins la machination du grand ennemi chinois qui fait du bien que de se dire que quelqu’un peut/veut encore y faire quelque chose. Utile, je sais pas, mais quelque chose…… On en est là.

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  • Marc Michel Bouchard // 18.06.2019 à 09h04

    De démocratie en U.E on la cherche avec une loupe pour ceux qui voudraient y croire encore. La minorité de gens qui doute des grands ensembles qui s’y intéresse à l’Europe politique sait qu’elle est un échec et qu’à vouloir créer les États-Unis d’Europe contre la Chine et un peu la Russie on n’y gagne que le simulacre de la réalité devenue caricature. L’idée de l’U.E est le produit d’un millénarisme libéral, une sorte de projet religieux encore de sortie de l’Histoire, avatar négatif de Lumières du 18ème siècle devenues folles comme a peu près l’URSS avant hier par un marxisme militant qui s’est aussi cru à tort absolument scientifique.

    Dans le cadre U.E, la démocratie politique française est atteinte d’une grave maladie qui la rend inexistante ce qui fait de l’abstention le premier parti. La médiocrité présente de tous les partis politiques et pire des médias de masse force plus que jamais la liberté d’information sur le net français et la liberté d’édition d’essais qui subsiste encore de façon crédible.
    La liberté d’expression qui se maintient mais affectée par l’État, les lobbys et les géants californiens c’est le phare politique du pays. Après les mauvais symptômes des européennes. L’article de G.Berlat est bien positif.

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    • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h51

      En France, on cumule 12,1 millions d’abstentions mais aussi 4,6 millions de non inscrits. C’est à dire que les gens vont plus loin encore que de s’abstenir ! 16,7 millions de français tournent le dos au système électoral !!! On ne peut se contenter de critiquer leur attitude ; cela peut tout à fait être attribué à une forme de lucidité. Cynique certes, improductive aussi. Mais c’est le système qui est pourri. Ca aussi, je pense que c’est voulu : moins il y a de votants, moins il y a de bulletins qui dérangent…

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  • Louis St.O // 19.06.2019 à 15h34

    Je ne voudrais pas être des-agréable mais vous me les hachez menu menu avec vos abstentionnistes qui ont gagné.
    Pouvez vous me montrer la liste des députés abstentionnistes aux européennes.
    Parce que moi je ne les vois pas. Par contre ce que je vois c’est LREM et RN aux manettes.
    Alors arrêtez de dire qu’ils ont perdu, NON ils nous ont mis une raclé grâce au abstentionnistes.
    Merci les abstentionnistes !!

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    • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h56

      Les abstentionnistes sont peut-être aussi des gens qui ont tout compris. Je dis peut-être. Et ils sont 17 millions en tout (non inscrits + abstentionnistes), ce qui n’en fait pas simplement un paquet d’imbéciles qui sont responsables de tout. Il se peut qu’ils aient une haute conscience de la vacuité de voter.
      Avez-vous l’impression, vous, que nos votes servent à quelque chose ? Rappelez-vous les élections de 2002, le référendum de 2005, les suites de l’élection de Grand Flan Mou en 2012, etc..

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  • Lonewolf // 22.06.2019 à 22h59

    Ces histoires de rôle des pays respectifs ne seraient-ils pas tout simplement une énorme farce !?
    Regardons en face ce qui se passe au niveau européen, mais avec suffisamment de recul. Ne trouvez-vous pas que l’Europe ne s’appartient pas elle-même ? Ne trouvez-vous pas qu’elle est elle-même aliénée ?

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