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20.juin.201720.6.2017 // Les Crises

Éviter la guerre contre la Chine, par Chas W. Freeman Jr.

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Source : Consortium News, Chas W. Freeman, 31-05-2017

Ces dernières années, beaucoup de dirigeants américains sont devenus désinvoltes avec la guerre nucléaire, particulièrement avec la Russie. Cependant, il existe aussi un risque de conflit dévastateur avec la Chine, comme l’observe l’ancien ambassadeur américain Chas W. Freeman Jr.

Par Chas W. Freeman Jr. (au cours d’un discours du 1er mai à Brown University)

Ne nous faisons pas d’illusions. Les forces armées des États-Unis et de Chine sont désormais très avancées dans la planification et l’entraînement à une entrée en guerre des unes contre les autres. Aucune d’entre elles n’a la moindre idée de quand et de pourquoi elles devraient emmener l’autre sur le champ de bataille mais chacune s’accorde sur une liste d’événements qui pourrait déclencher le conflit. Ceux-ci vont d’échauffourées entre navires dans la zone des îles Spratly ou Senkaku, jusqu’à un combat tous azimuts pour l’indépendance de Taïwan ou sa réunification avec la Chine.

Le président Donald Trump accueille le président Chinois Xi Jinping à un dîner d’État pendant leur sommet à Mar-a-Lago en Floride, le 6 avril 2017. (copie d’écran de whitehouse.gov)

Le contexte dans lequel ces événements pourraient se produire reflète un déséquilibre des pouvoirs laissés par l’histoire. Les forces américaines sont déployées à l’avant, le long des frontières de la Chine, dans un modèle hérité de la politique « d’endiguement » de la Guerre Froide. Les forces chinoises sont déployées pour défendre les frontières de la Chine, telles que celle-ci les définit. La Chine considère les États-Unis comme étant potentiellement le pays le plus capable et le plus susceptible de violer ces frontières et de l’attaquer.

Les États-Unis cherchent à maintenir la domination militaire sur le Pacifique occidental dont ils bénéficient depuis le renversement du pouvoir impérial japonais en 1945. Washington est déterminé à empêcher la contraction de la sphère d’influence qu’ils ont constitué pendant la Guerre Froide. La Chine lutte pour établir des frontières maritimes défendables, pour empêcher le Japon, la Malaisie, les Philippines et le Vietnam de faire prévaloir leurs contre-revendications sur les îles et rochers dans ses mers proches, et pour réintégrer Taïwan, que es États-Unis ont séparé du reste de la Chine et placé dans leur sphère d’influence il y a 67 ans, en 1950.

Des éléments de l’armée américaine patrouillent agressivement dans les airs et les mers contigus à la Chine. Leur objectif est d’être prêts à paralyser l’Armée Populaire de Libération (APL) en frappant des bases sur son territoire si un conflit avec les forces américaines ou alliées des américains se produit. Sans surprise, la Chine s’oppose à ces missions. Elle renforce continûment ses défenses, non seulement pour repousser les tentatives américaines de les infiltrer ou de les pénétrer, mais également pour récupérer Taiwan par des moyens coercitifs.

Les forces armées américaines et l’APL se sont déjà rencontrées auparavant sur le champ de bataille, mais jamais sur le sol chinois. Les guerres sino-américaines ont eu lieu seulement dans des pays tiers comme la Corée, par procuration ou dans des opérations secrètes, comme en Indochine. Mais toute guerre entre les États-Unis et la Chine, selon les circonstances que tous deux envisagent actuellement, débuterait dans des lieux que la Chine considère comme faisant partie de son territoire.

Il pourrait être possible de limiter le conflit aux îles et aux eaux de la mer de Chine méridionale. Mais une confrontation sino-japonaise à propos des îles Senkaku (Diaoyu) ou une guerre sino-américaine à propos de Taiwan impliquerait certainement des frappes américaines sur le territoire chinois. La doctrine chinoise, pour de telles attaques, appelle à des représailles contre les bases américaines et le territoire américain.

La doctrine chinoise du « non-usage en premier » est une barrière importante contre l’utilisation de l’arme nucléaire par la Chine pour de telles représailles, mais il est facile d’imaginer qu’elle soit transgressée, en temps de guerre, sous la pression d’une crise. Beijing considérerait probablement des attaques américaines sur des bases chinoises où coexistent des armes nucléaires et non-nucléaires comme une première frappe stratégique conçue pour neutraliser la menace nucléaire chinoise. Toute menace perçue comme existentielle par les dirigeants du parti communiste chinois inciterait certains à plaider en faveur de représailles aussi bien nucléaires que cybernétiques contre des installations comparables aux États-Unis.

Amnésie nucléaire

Dans l’élite politique américaine et dans les corps d’officiers, l’inquiétude sur les dommages qu’une frappe nucléaire pourrait causer et sur la riposte qu’elle impliquerait a succombé à « l’amnésie nucléaire ». « L’allergie » nationale à l’utilisation d’armes nucléaires s’est affaiblie de manière concomitante. Washington explore à nouveau des utilisations tactiques d’armes nucléaires et investit dans des programmes pour les développer. Les Américains ont cessé de considérer ce qu’un échange nucléaire avec la Russie, la Chine, ou une autre puissance étrangère ennemie ferait aux États-Unis.

Illustration par Chesley Bonestell de bombes nucléaires explosant sur la ville de New York, intitulée « Hiroshima U.S.A ». Colliers, 5 août 1950.

L’hystérie actuelle à propos de la Corée du Nord peut corriger cela à temps. Mais, désormais, les Américains restent dans le déni, en imaginant que leur programme de bouclier anti-missile fonctionnerait, malgré toutes les preuves du contraire. Personne ne prépare de scénarios dans lesquels il serait inefficace.

Pendant ce temps, les relations entre les établissements de sécurité nationaux chinois et américains sont bien moins solides qu’elles ne l’étaient entre Américains et Soviétiques pendant la Guerre Froide. Il y a très peu de confiance mutuelle, si même elle existe, entre Beijing et Washington. Les officiers militaires supérieurs américains comprennent peu ou pas du tout la doctrine politico-militaire de la Chine. Il n’existe aucune compréhension ni aucun mécanisme sino-américain de contrôle de l’escalade. Il est grand temps, mais il n’est pas trop tard pour les créer.

Ce n’est pas une situation rassurante. Mais il existe beaucoup de facteurs qui inhibent des réponses chinoises irréfléchies à une crise,. Il y en a aussi du côté américain. Ni la Chine, ni les États-Unis ne veulent une guerre avec l’autre.

Sous la République Populaire, la Chine s’est fait une doctrine de soixante-dix ans de prudence stratégique et de préférence pour les solutions diplomatiques et paramilitaires plutôt que militaires aux problèmes de sécurité nationale. La Chine préfère clairement utiliser des mesures pacifiques pour se protéger mais elle a montré qu’elle est entièrement préparée à entrer en guerre pour défendre ses frontières et ses intérêts stratégiques. Pour les Chinois, l’utilisation de la force a toujours été, de manière notable intentionnelle, déterminée, disciplinée, et centrée sur des objectifs limités, sans changer les règles du jeu.

En Corée, où des forces Chinoises disparates ont combattu les États-Unis entre 1950 entre 1953 jusqu’à l’arrêt des hostilités, la Chine s’est contentée d’une restauration de facto du statu quo d’avant guerre – abandon stratégique de la moitié nord de la péninsule coréenne à des forces hostiles. En 1958, elle a mis fin à sa présence militaire en Corée. Lorsque des escarmouches frontalières ont précipité la guerre entre la Chine et l’Inde en 1962, la Chine a premièrement montré à l’Inde que l’APL pourrait renverser la situation si elle était provoquée. Ensuite, après avoir marqué ce point, la Chine a ramené ses troupes sur leurs positions d’origine. Au cours de la guerre sino-vietnamienne de 1979, la Chine a accepté des pertes colossales sur le champ de bataille afin de faire comprendre au Vietnam que les coûts de la construction continue d’un empire en association avec l’Union Soviétique serait inacceptablement élevé. Une fois que le Vietnam a semblé être convaincu de cela, la Chine a désengagé ses troupes.

La Chine a attendu une décennie pour répondre aux prises de possession multiples sur les îles et récifs disputés dans la mer de Chine méridionale par d’autres pays revendicateurs. Les Philippines ont commencé le processus des faits accomplis maritimes en 1978, suivies par le Vietnam en 1982, et par la Malaisie en 1983. En 1988, la Chine est intervenue pour arrêter l’expansion des possessions vietnamiens.

Depuis que la Chine s’est installée durablement sur sept îles artificiellement élargies en mer de Chine méridionale, elle n’a pas tenté de déloger les autres pays revendicateurs d’aucun des quatre douzaines d’avant-postes qu’ils ont implantés sur des territoires revendiqués par la Chine. Elle s’est montré prudente pour ne pas provoquer des confrontations militaires contre ses voisins ou contre la marine américaine, malgré l’arrogante confiance en soi de cette dernière.

Un modèle de retenue

On constate un modèle de retenue similaire et évident concernant les îles Senkaku, considérées comme faisant partie de Taïwan pour la Chine et d’Okinawa pour le Japon. Là-bas, la Chine cherche à présenter un défi actif aux efforts du Japon pour clore d’avance la discussion sur le différend entre les deux parties concernant la souveraineté . Cela a été plutôt effectué à l’aide des bateaux des gardes côtes faiblement armés, qu’au moyen des navires de guerre de l’APL. Le Japon a également été prudent.

Les îles au centre du conflit territorial entre la Chine et le Japon. (Crédit image : Jackopoid)

La Chine a négocié la réunification de Hong Kong et de Macao, bien qu’elle aurait pu utiliser la force, comme l’a fait l’Inde vis-à-vis de Goa afin d’achever sa réintégration.

La Chine a négocié de généreux accords et marquages de ses frontières avec l’Afghanistan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Népal, le Pakistan, la Russie, le Tadjikistan et le Vietnam. Les frontières de la Chine partagées avec les anciennes colonies de l’Empire Britannique que sont le Bhoutan, l’Inde et le Myanmar restent officiellement en suspens même si elles sont majoritairement pacifiées.

Ces interactions entre la Chine et ses voisins démontrent un haut degré de compétence de la part de la Chine dans la gestion des différends sans conflit armé. Elles donnent des motifs d’optimisme. Une guerre, y compris une guerre accidentelle entre la Chine et ses voisins – ou entre la Chine et les États-Unis comme allié de quelques uns de ses voisins – est loin d’être inévitable.

La Chine a même été prudente vis-à-vis de Taïwan – le plus chauvin des pays à problèmes. Aucun échange de feu n’a eu lieu depuis 1979 entre les rivaux de la guerre civile sur les rives opposées du détroit de Taiwan. Le 1er janvier de cette année, les États-Unis ont reconnu Pékin comme la capitale de la Chine et ont mis fin à leur reconnaissance formelle de Taipei comme leur champion. Pékin a répondu en arrêtant sa promotion d’une « libération » par la force de Taïwan et en annonçant une politique qui vise à une réunification pacifique.

Jusqu’à présent, malgré des provocations occasionnelles venant des forces pro-indépendance de Taiwan, la Chine s’en est tenue à cette politique, accordant tout autant d’importance à la séduction qu’à l’intimidation. Le rayonnement auprès des Taïwanais du « front uni » proposé par Pékin s’ajoute à la pression militaire que sa capacité croissante à dévaster l’île fait peser sur la nécessité d’un arrangement des deux côtés du Détroit.

La ligne de crête est que, tout en prenant au sérieux les avertissements des Chinois, il ne faut pas surestimer leur agressivité. La Chine tend à agir militairement avec prudence, sur avertissement, jamais hâtivement. Sa richesse et son pouvoir augmentent, ce qui la pousse à différer vers le futur les affrontements, lorsque sa force relative sera plus grande et que de nouvelles opportunités de gagner sans combattre auront pu surgir.

Le dossier montre que la Chine adhère à des objectifs limités, à des moyens limités et à des échelles de temps limitées. D’un autre côté, de manière caractéristique, elle est déterminée, une fois que les dés sont jetés, à investir tout niveau d’effort nécessaire pour atteindre ses objectifs. La Chine a été particulièrement prudente pour éviter « l’enlisement » dans le sillage de son succès. Il n’y a aucune preuve que ses ambitions soient sans fin ou débridées. Si on lui donne un doigt, il est peu probable qu’elle cherche à prendre le bras.

Risques de guerre

Alors, quel est le problème ? Pourquoi nous préoccupons-nous des moyens d’éviter la guerre avec la Chine ? Il y a à cela deux raisons, une à court terme et une à long terme.

Le général Tchang Kaï-Chek qui dirigea les nationalistes chinois et fuit à Taïwan après la victoire communiste en Chine continentale.

La première concerne Taïwan, que les États-Unis ont promis d’aider à se défendre. L’île est actuellement gouvernée par un gouvernement anti-réunification et indépendant. Les déclarations de l’administration Trump ont soulevé des doutes quant à la capacité de Washington à améliorer les relations avec Taipei, à relancer l’engagement des États-Unis envers la politique « une seule Chine », ou à changer d’orientation sur ce problème, le plus névralgique de tous pour le nationalisme chinois.

La Chine a maintenant les moyens militaires de mettre Taïwan à sa botte, malgré l’opposition des États-Unis. Les incertitudes semées par les tweets de M. Trump semblent avoir poussé Pékin à examiner s’il fallait agir avant que le problème ne déraille.

Il est tout à fait possible qu’une fois passé le 19e Congrès du parti, à l’automne, les arguments pour résoudre la question de la relation de Taïwan avec le reste de la Chine à l’occasion du 100e anniversaire de la fondation du Parti communiste chinois, en 2021, gagnent en force. Si tel est le cas, le rendez-vous sanglant et longtemps différé des États-Unis avec le nationalisme chinois pourrait survenir, si Pékin fait à Taipei « une offre qu’il ne peut pas refuser ». Les Américains devront décider à quel point nous nous investissons dans notre engagement, datant de la guerre froide, de garder la Chine divisée.

À plus long terme, alors que Washington persiste dans l’hypothèse que les États-Unis peuvent dominer à jamais la périphérie chinoise, la crédibilité de ce concept a régulièrement diminué en Asie. Le pouvoir de l’Amérique décline de manière visible, non seulement par rapport à la Chine, mais aussi par rapport à ses alliés et amis dans la région, de plus en plus autonomes vis à vis des États-Unis. Ces tendances donnent tous les signes d’une accélération. Elles reflètent des réalités sous-jacentes que l’augmentation les dépenses de défense des États-Unis ne pourra ni modifier ni inverser.

La rivalité sino-américaine – politique, économique et militaire – semble destinée à s’intensifier. La Chine peut et va facilement s’adapter aux augmentations du budget de défense des États-Unis. Les forces armées américaines auront beau boxer dans le vide, la primauté militaire américaine dans le Pacifique occidental va graduellement s’étioler. Autant les coûts de l’engagement trans-pacifique américain que les risques de conflits armés augmenteront. Les états de la région se couvriront : soit ils se rapprocheront de Pékin, soit resteront collés à Washington, soit – plus probablement – ils essayeront de sortir de l’étau entre Chinois et Américains. Pour la plupart, ils ne répudieront pas leur alliance avec l’Amérique. Pourquoi abandonner quelque chose pour rien ? Mais ils dépendront moins des États-Unis et agiront de manière plus indépendante.

Donc, la question centrale sur la question de savoir si les États-Unis peuvent éviter la guerre avec la Chine se résume à ceci : combien de dommages à notre patrie sommes-nous prêts à risquer pour poursuivre des objectifs spécifiques de politique étrangère qui posent la Chine en ennemi ? Au Vingt et unième siècle, lorsque les Américains tuent des étrangers au loin, il faut s’attendre à ce que ceux-ci réagissent, et que d’une manière ou d’une autre, nous payions un prix en décès de civils, ici à la maison.

Il est temps de devenir sérieux. Nous, les Américains, ne sommes pas omnipotents. Nous ne sommes pas non plus invulnérables. Mais nous sommes un peuple qui apprécie l’honneur. Dans le cas de la Chine et de ses voisins, comment équilibrons-nous nos intérêts avec notre honneur ?

L’ambassadeur Freeman préside Projects International, Inc. Ancien responsable américain de la défense, diplomate et interprète,récipiendaire de nombreux honneurs et distinctions, il est aussi un conférencier populaire et l’auteur de cinq livres.

Source : Consortium News, Chas W. Freeman, 31-05-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Louis Robert // 20.06.2017 à 04h02

Comme la Russie, la Chine a une connaissance approfondie de la guerre et peut vivre avantageusement sans elle. Or bien qu’il en vive, l’Empire à courte vue ignore tout de la guerre. Ainsi, alors que les peuples russe et chinois sont prêts à vaincre, y compris dans une guerre totale et nucléaire, les peuples de l’Empire n’y sont aucunement préparés.

Si la Russie et la Chine devaient être forcées de s’engager dans une guerre totale et nucléaire, celle-ci sera nécessairement patriotique, défensive et menée en territoire ennemi. Dévasté, l’Empire, lui, ne sortira jamais victorieux d’une telle campagne. L’enjeu est pour lui d’accepter de devenir inévitablement, en ce monde, et sans déshonneur, le numéro deux, trois…ou quatre. Le siècle américain a pris fin depuis un temps déjà.

30 réactions et commentaires

  • Louis Robert // 20.06.2017 à 04h02

    Comme la Russie, la Chine a une connaissance approfondie de la guerre et peut vivre avantageusement sans elle. Or bien qu’il en vive, l’Empire à courte vue ignore tout de la guerre. Ainsi, alors que les peuples russe et chinois sont prêts à vaincre, y compris dans une guerre totale et nucléaire, les peuples de l’Empire n’y sont aucunement préparés.

    Si la Russie et la Chine devaient être forcées de s’engager dans une guerre totale et nucléaire, celle-ci sera nécessairement patriotique, défensive et menée en territoire ennemi. Dévasté, l’Empire, lui, ne sortira jamais victorieux d’une telle campagne. L’enjeu est pour lui d’accepter de devenir inévitablement, en ce monde, et sans déshonneur, le numéro deux, trois…ou quatre. Le siècle américain a pris fin depuis un temps déjà.

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  • Alfred // 20.06.2017 à 07h18

    Ce n’est même pas les états Unis, c’est bêtement la géographie. Même un adolescent jouant au jeu vidéo comprends que les états Unis doivent tout (absolument tout) à leur position géographique. (L’ado en question commence sa « civilisation » dans un coin de la carte et la fait croître tant qu’elle n’a pas été découverte par d’autres joueurs. Celui qui a évolué le plus loin des autres remporté la bataille car ses ressources n’ont pas été gaspillée en comparaison de
    ceux qui ont des positions plus centrales et conflictuelles.) Proteges mar leur position d’ile continent, sans avoir à partager leur ressources les etats unis ne pouvaient à qu’exposer economiquement et militairement. Leur destin hégémoniqueique s’est écrit à partir de la dernière victoire sur le Mexique. Il était « inratable » après la victoire de l’union dans la guerre civile (seul événement qui aurait pu nous éviter ce déséquilibre continental si les états du Sud s’étaient émancipés.)

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  • Fritz // 20.06.2017 à 07h48

    Deux scénarios évoqués par l’auteur avaient été développés dans un ouvrage paru il y a dix-sept ans, Les 7 scénarios de l’apocalypse (Guillaume Bigot, Flammarion) : une guerre au sujet de Taiwan (avec utilisation par la République populaire de ses missiles nucléaires Dongfeng) et un engrenage fatal en Mer de Chine.

    Les États-Unis défendant contre Taiwan contre la Chine populaire, c’est comme si l’URSS de Gorbatchev déclenchait une guerre nucléaire en 1990, pour défendre la RDA contre la RFA. Et imagine-t-on la Chine populaire adopter une défense « en avant », en plaçant ses forces navales au large des côtes de Californie ?

    Bigot n’avait pas prévu le scénario d’un engrenage en Syrie. Avec l’avion syrien abattu avant-hier par les Américains, on n’en est plus très loin.

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  • PatrickLuder // 20.06.2017 à 07h57

    Il y a trop a perdre de chercher la guerre contre la chine ( quelle mentalité ! ), mais tous moyens pour leur mettre la pression est bon à prendre ( décidément, quelle mentalité ! ).

    Finalement, ne pourrait-on pas confier la politique étrangère à des lycéens de 18 ans ? … le monde ne pourrait que mieux s’en porter !

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    • Fritz // 20.06.2017 à 08h03

      Pas sûr : les Américains, ou du moins leurs grands chefs, ont une mentalité de collégiens de 14 ans…

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  • Nerouiev // 20.06.2017 à 08h24

    La photo est admirable, Xi Jimping : « cause toujours mon lapin ! ».

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  • martin // 20.06.2017 à 09h38

    Il faut raison garder

    Certes, certains think tanks Us caressent l’idée de première frappe et se bercent d’illusions au sujet de l’ABM. Mais les experts américains savent ce qu’il en est réellement. Le bouclier, même contre la Chine (dont les progrès technologiques sont exponentiels), risque de n’être pas du tout efficace. Les russes brouillent Aegis, c’est certain, mais il est très probable que les chinois sont capables de la même chose. Les systèmes Dong Feng sont redoutables et il faut craindre le pire du côté cybernétique. Tout ceci, sans examiner le spatial. Bref, tout cela est connu des Etats-Majors US qui diront la vérité le moment venu, et la disent déjà, très probablement.

    Cela étant dit, un dérapage est toujours possible car les chinois, moins forts que les russes au plan défensif, risquent d’avoir la gâchette plus facile.

    MD

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  • martin // 20.06.2017 à 09h50

    Mon sentiment est que les observateurs américains, même les mieux avisés (comme ici) n’ont toujours pas réalisé que leur pays fait AU MIEUX jeu égal avec les russes et les chinois dans le domaine militaire. Ils raisonnent encore comme si le répondant sino-russe était sous-dimensionné. En un mot, ils se trompent de dix ans. La question militaire a cessé d’être centrale, la guerre 2.0 est finie. Restent des apparences et une nouvelle donne géopolitique (cosmopolitique?) qui se dessine rapidement ( énergie, monnaie, grandes infrastructures d’échelle planétaire, intégration eurasiatique etc.).

    MD

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  • Mr K. // 20.06.2017 à 10h05

    La puissance maritime que sont les États-Unis appuie cette puissance sur le contrôle des flux. Flux de marchandises, informatiques, de monnaie, …

    Un des aspects de la crise en Ukraine, avec la nouvelle guerre froide, est d’empêcher la création massive de flux commerciaux par terre entre l' »Europe » et l’Asie, non contrôlable par l’Empire. Par contre beaucoup plus ennuyeux à plus long terme, cela amène un rapprochement stratégique entre la Russie et la Chine.

    La possibilité de contrôle des flux en mer de Chine par les USA diminue au fur et à mesure que la Chine y développe des têtes de ponts militaires. La présence seule de bases permet de changer la donne.

    Le plus dangereux pour la paix est peut-être le besoin absolu du maintient du dollar comme monnaie d’échange internationale pour la survie des États-Unis comme puissance première. C’est le dollar qui assure aux USA un train de vie payé en grande partie par le reste du monde.

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  • Albert // 20.06.2017 à 10h14

    Freeman est un ambassadeur, idéologue sur la réalité des faits qui se passent dans le Pacifique: il est encore dans Yalta, et le partage du monde par des Grandes Puissances. Il présente la Chine comme non agressive et uniquement défensive, par seul souci diplomatique. Mais qu’on demande un peu leurs avis aux paysans Tibétains, ou aux pêcheurs philippins, vietnamiens ou Indonésiens. Par exemple: depuis 1973, la Chine a décidé d’occuper militairement des centaines d’îles du Pacifique, puis d’y implanter des populations et des administrations, et d’y construire des polders. Ce sont des faits totalement agressifs, et impérialistes. Il faut rappeler que la Chine a demandé (il y a quelques décennies) le statut d’Archipel à l’ONU, qui lui a refusé. Mais quand elle aura poldérisé tout le Pacifique Sud et colonisé toutes les îles qui s’y trouvent, ce statut lui sera forcément accordé. Arrêtons de dormir: l’impérialisme n’est pas qu’américain.

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    • Mr K. // 20.06.2017 à 11h24

      Je suis diablement intéressé par la colonisation par la Chine du Pacifique, occupant militairement des centaines d’îles, que vous décrivez.

      Pourriez vous nous donner des sources solides que je puisse mettre à jour mes connaissances (en amateur) sur ce sujet?

      J’en étais resté bêtement à une expansion américaine militaire constante depuis 70 ans encerclant la Chine. Comme décrit dans le film du dissident australien John Pilger, « La menace d’une guerre contre la Chine » :

      http://www.les-crises.fr/choisir-une-guerre-avec-la-chine-par-john-pilger

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    • Kami74 // 20.06.2017 à 13h15

      « Ce sont des faits totalement agressifs, et impérialistes. »

      Certes, mais comparé à l’impérialisme états-unien, les faits que vous citez ne sont que du badinage : la guerre d’agression contre l’Irak a fait à elle seule plus d’1 million de victimes…

      D’accord pour dire que les Chinois de ne sont pas des saints, mais combien de pays le sont-ils ?

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    • Lysbeth Levy // 20.06.2017 à 16h11

      Donc impérialisme américain serait égal a un illusoire impérialisme chinois ? Avez vous des preuves sur les « iles poldérisées » ou les « pêcheurs vampirisés » par le péril jaune ? Merci a vous d’autant qu’il me semble que la Chine a connu ces heures de colonisations sauvage de la part des anglo-saxons a travers notamment des guerres de l’opium..Sinon le budget militaire comparé font que celui des Usa couvre la « totalité de tous les budgets mondiaux » ! . Les Usa sont les plus agressifs et le restent a plus d’un titre : http://www.clio.fr/bibliotheque/pdf/pdf_la_doctrine_de_monrOE_________________un_imperialisme_masque.pdf et la suite
      http://www.carre-rouge.org/Numeros/N21/27.pdf
      Le missionnarisme, Destinity Manifeste, le « nous sommes les Elus » et le désir d’imposer au monde, au reste du monde sa vision est surtout américain et non chinois ou russe.
      http://www.cheneliere.info/cfiles/pdf/cartes_coul_01_4.pdf

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    • martin // 20.06.2017 à 19h54

      @ Albert

      Votre description, quoique juste par certains côtés, ne prend pas en compte le réel. Comme dit plus haut, la Chine est littéralement comprimée dans son espace maritime par les flottes US et par la tenaille nippo-coréenne, sans parler de la dague pointée depuis Taiwan sur le coeur stratégique de la Chine.

      Non, la Chine n’est pas impérialiste, elle demande seulement à négogier une grosse place pour son gros derrière, voilà tout. Qui ne ressent pas une forme de tendresse à la vue de ce spectacle n’est pas préparé au parlement des civilisations.

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  • Kiwixar // 20.06.2017 à 10h56

    « nous sommes un peuple qui apprécie l’honneur »

    Je dirais plutôt : « Le visage pâle a la langue fourchue. »

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    • Alae // 20.06.2017 à 12h38

      La phrase « Mais nous sommes un peuple qui apprécie l’honneur » est directement contredite par celle du dessus, « Au Vingt et unième siècle, lorsque les Américains tuent des étrangers au loin, il faut s’attendre à ce que ceux-ci réagissent, et que d’une manière ou d’une autre, nous payions un prix en décès de civils, ici à la maison. »

      Traduction : les USA veulent bien tuer des étrangers au loin, pas de problème, et même en tuer des masses, mais pas s’ils risquent un retour de bâton.

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  • Ubu // 20.06.2017 à 15h19

    Je fais juste une remarque qui semblera peut-être déplacée par rapport au sujet, mais la Chine tient ses engagements en faveur des accords de Paris, et semble préoccupée par les enjeux climatiques de la planète, ce qui traduit un certaine volonté de pérennité. Or, on ne peut pas en dire autant des USA.
    De fait, qui des deux, apparaît le plus délétère ?
    Et qui aujourd’hui est le plus belliqueux à travers le monde ?
    L’honneur, ils doivent certainement l’apprécier, chez les autres, au cinéma, ou dans leur mafia.

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  • Le Rouméliote // 20.06.2017 à 15h46

    « Au cours de la guerre sino-vietnamienne de 1979, la Chine a accepté des pertes colossales sur le champ de bataille afin de faire comprendre au Vietnam que les coûts de la construction continue d’un empire en association avec l’Union Soviétique serait inacceptablement élevé. Une fois que le Vietnam a semblé être convaincu de cela, la Chine a désengagé ses troupes. » Je ne comprends pas ce raisonnement. En fait, la Chine a pris une déculottée monumentale au Viêt-Nam en 1979. les troupes chinoises ont été arrêtées à Lang Son (tiens !) et les minorités chinoises de Cat Ba et Ha Long ont pris la poudre d’escampette. C’est bien visible dans le paysage encore aujourd’hui. Par contre, les provocations chinoises depuis 5 ans environ en mer de Chine méridionale sont bien réelles. Une confrontation maritime est plus vraisemblable que terrestre entre les deux pays.

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  • Etienne2 // 20.06.2017 à 18h54

    Mais bon sang, la perspective d’un conflit nucléaire dévastateur conduirait au chaos:ce serait comme si la chose pourrait advenir…le monde entier serait touché…comme dans un jeu de domino!
    On a le sentiment qu’auprès de l’opinion publique, l’inacceptable devrait être consenti comme une très forte probabilité quand bien même l’analyse paraitrait lucide et réaliste…
    Où sont les hommes de paix pour se dresser et dire NON!Il y a urgence!
    Dans le cas où l’empire US subirait une première frappe surprise, tout leur arsenal sophistiqué serait prêt pour une contre-attaque depuis n’importe coin de la terre…on ne jouera plus, il ne restera que des ruines!
    Clair qu’on ne peut pas vaincre dans une guerre totale et nucléaire!

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  • RGT // 20.06.2017 à 19h16

    Tant que la chine était l’usine délocalisée à bas coût servile des USA tout allait pour le mieux et il n’y avait aucun problème.

    Désormais, ce pays s’est développé et souhaite faire entendre son point de vue et défendre ses intérêts.

    Quoi de plus normal ?

    Pour relativiser, « l’agressivité incommensurable » de la Chine se limite seulement à quelques ilôts inhabités sur lesquels elle construit des bases avancées pour protéger ses frontières.

    Au niveau expansionnisme, pour l’instant, en dehors du Tibet la Chine a été loin d’égaler les « démocraties » occidentales qui foutent le bordel partout où ils mettent les pieds.

    Sincèrement, la Chine, je m’en fous… Bien que je sois allé dans ce pays et que j’aie trouvé ses habitants très sympathiques (du moins les « sans dents »).

    Si nos « dirigeants éclairés » pouvaient foutre la paix aux autres peuples un grand pas serait fait pour toute l’humanité.

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    • Subotai // 20.06.2017 à 20h47

      Et encore pour le Tibet il s’agit d’empêcher « l’Occident » (suivez mon regard) de prendre le contrôle de l’alimentation en eau du pays.
      La géographie, toujours, la géographie…

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  • amer // 21.06.2017 à 01h34

    Article très instructif.

    Les principes militaires de la Chine moderne reposent sur les mêmes que ceux de la tradition chinoise; ces principes doctrinaux de la pensée militaire chinoise se retrouvent dans « l’art de la guerre » de Sun Tzu; on comprend mieux ainsi la méthode de la Chine actuelle à vouloir régler les contentieux frontaliers et territoriaux avec prudence et stratégie selon les conseils du grand stratège de la Chine antique et toujours d’actualité :

    « Jamais guerre prolongée ne profita à aucun pays. »

    « L’art de la guerre, c’est de soumettre l’ennemi sans combat. »

    « Soumettre l’ennemi par la force n’est pas le summum de l’art de la guerre, le summum de cet art est de soumettre l’ennemi sans verser une seule goutte de sang. »

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    • Sam // 21.06.2017 à 15h58

      « Jamais guerre prolongée ne profita à aucun pays. »

      Sun Tsu ne connaissait manifestement pas le capitalisme.
      Pourvu qu’elle soit loin et que l’on puisse vendre des armes à tout le monde, la guerre est devenue une entreprise juteuse.

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  • Gokudo // 21.06.2017 à 14h37

    l’article était sympa mais la fin m’a fait doucement sourire :
    « Nous les americains aimont l’honneur », et bien putain il fallait la placer celle la.

    Je vais pas faire un résumer de toutes les guerres hybrides et les coups d’états financé par les USA, ca serait trop long.

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  • christian gedeon // 22.06.2017 à 11h16

    Il n’ y aura pas de guerre contre la Chine…Amazon et Ali Baba s’entendent très bien.A moins d’un scenario style le Secret de l’Espadon…

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  • Albert // 29.06.2017 à 20h07

    Arrêtons ces vieilles fixations amoureuses qui croient encore à la Chine victime et pacifique. Ceux qui vivent en Asie, non loin de la Chine, voient depuis des décennies (dès les années 90 pour ma part) les carcasses de chars ou de bateaux de pêcheurs qui reviennent des combats qui se déroulent régulièrement dans le Pacifique Sud. C’est la guerre, là-bas : réveillez-vous ! Ne refaisons pas Munich, 1938. On a de droit (voire le devoir) d’être anti impérialiste à l’égard des USA, mais qu’on arrête de se cacher devant ce totem. L’impérialisme chinois existe, il est même revendiqué au nom de vieilles cartes présentées à l’ONU que tous les asiatiques refusent. Et puis qu’on arrête ce prétendu anti-racisme contre le péril Jaune (parle t-on de péril Blanc en critiquant l’impérialisme Yankee ?) : il y a un vrai péril Chine (l’Etat actuel, et non les chinois eux-mêmes, bien sûr), et tous les asiatiques (et donc tous les Jaunes…) y sont confrontés. Mais pas les Occidentaux, pour l’instant…..

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    • Lysbeth Levy // 29.06.2017 à 20h23

      Soir Albert ça vaut pas grand chose ce que vous dites la Chine a subit des guerres impérialistes des occidentaux et non le péril jaune est moins dangereux que le « péril blanc » qui lui a génocidé des peuples entiers, et continuent de nos jours. https://fr.wikipedia.org/wiki/Imp%C3%A9rialisme_am%C3%A9ricain la chine n’a jamais divisé le monde entre quelques zones a gérer comme au monopoly Sorry ..

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  • Albert // 29.06.2017 à 21h40

    Les avis que Lysbeth Levy ne partage pas sont traités de …pas grand chose ! Belle ouverture d’esprit…Je rappelle ces faits: déjà dans les années 30, les USA étaient l’un des plus grands états impérialistes de la planète, la Grande Bretagne aussi, et la France aussi. Et devant cette réalité, l’Allemagne était présentée comme une victime (du Traité de Versailles, en particulier): et c’est vrai. Et, au nom de la lutte contre l’impérialisme franco-anglais (réel), beaucoup ont fermé les yeux devant le danger allemand (réel). D’autant que Hitler se disait socialiste et flattait les classes populaires (comme le FN aujourd’hui). Le totem de l’impérialisme occidental et yankee a permis à de nombreux citoyens de s’endormir. Et à cette époque, beaucoup était fascinée par le Japon, et sa culture magnifique (ce qui est vrai). Pourtant, l’impérialisme nippon fut sanguinaire, tout comme l’impérialisme allemand, malgré la grandeur de la culture germanique. Des faits. Bonne nuit aux somnambules.

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  • Albert // 29.06.2017 à 22h05

    Je commente rapidement quelques affirmations légères.
    1) la Chine a subi des guerres impérialistes.
    La plus grande guerre impérialiste réelle qu’ait subie la Chine est venue…du Japon. Et les Chinois s’en souviennent encore…. Ce dit, ce n’est pas parce qu’on a subi des injustices qu’on est en droit d’en faire subir au autres (Exemple: Israël). Va t-on accepter que les Irakiens, demain, envahissent l’Iran ou la Turquie, parce qu’ils ont été détruits par les USA ?
    2) La Chine n’a jamais divisé le monde entre quelques zones a gérer.
    Bien sûr que si !
    Tibétains, Ouïgours musulmans, Mongols et autres Vietnamiens le savent. Quant à l’invasion actuelle du Sud Pacifique, ça s’appelle comment ?
    On peut aimer la culture chinoise, et les Chinois, sans être obligé de fermer les yeux devant les agissements agressifs et autoritaires des gouvernements chinois successifs…! Et on peut être anti-américain et ouvrir aussi les yeux sur les autres impérialismes …!

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