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29.mars.201529.3.2015 // Les Crises

GEAB – Médias, finances, système-pétrole, appareil militaro-industriel, QE : la guerre des narratifs

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Je partage avec vous aujourd’hui un extrait du « GlobalEurope Anticipation Bulletin », qui est pour moi de loin une des meilleures sources d’information sur la Crise…

Bon, ce numéro est particulièrement « europtimiste » – ce que je ne partage pas -, mais cela donne un autre point de vue…

pic geab 93

Dans le chaos qui caractérise toute crise, les discours explicatifs se multiplient comme autant de tentatives d’imposer sa vision du monde, dont l’enjeu est la domination de celui-ci. La « béance[1] » chaotique ouverte par une crise est aussi un espace de guerre narrative dont les vainqueurs seront soit les plus forts (pour un temps court), soit les plus lucides (pour un temps long).

Pour le citoyen ou acteur lambda, la grande difficulté consiste à ne pas perdre la tête au milieu de ces innombrables storytellings. La mission que se donne le GEAB depuis janvier 2006 est précisément celle-ci : aider ses lecteurs à dépasser les évidences et les bruits dominants, et tenter de se rapprocher au plus près de la réalité des évolutions profondes. Ce travail est important à titre individuel dans les décisions que chacun doit continuer à faire dans un contexte instable. Mais c’est plus important encore sur le plan collectif, car le choix narratif est bien entendu un choix d’avenir. Or, entre la narration qui s’impose par la force et celle qui prévaut par la réalité, une société peut s’enfermer dans un système idéologique ou s’engager résolument dans un monde ouvert.

Au XXe siècle, les peuples qui ont basculé dans des systèmes idéologiques déconnectés de la réalité ont probablement eu peu le choix. Aujourd’hui, les sociétés ultra-connectées et multi-informées ont une vraie responsabilité du choix de leur avenir. C’est pourquoi le GEAB et l’anticipation politique, sans prétendre avoir toujours raison, proposent une grille de lecture des narrations tentant d’optimiser l’objectivité et aider ses lecteurs à conserver le plus possible de distance face aux événements, à distinguer entre information factuelle et opinion, entre information fallacieuse et information fiable, et à se donner les outils pour forger et avoir confiance en sa propre opinion.

Nous avons déjà évoqué le fait que 2015 serait caractérisé par un « chevauchement monstrueux » entre monde d’avant et monde d’après, où les deux mondes sont en apparence à égalité : l’un par la puissance des outils de pouvoir dont il disposait et qui sont encore opérationnels (médias, armées, finance…), l’autre par sa force intrinsèque.

En réalité, le monde d’avant est désormais éminemment affaibli et son résidu de domination n’est plus que le fruit de ses efforts surhumains à « faire parler » ses outils de puissance à sa place, effort dans lequel il s’épuise, tout autant que l’URSS s’était épuisé dans la course à l’armement.

Notre équipe a choisi de rendre publique la première partie de la section « Perspectives », consacrée aux outils de puissance en crise, sachant que la deuxième partie propose une analyse du QE européen et de la parité euro-dollar.

Quatre outils de puissance en crise

Observons un instant où en sont ces fameux outils du pouvoir du monde d’avant :

. des médias en plein questionnement sur leur objectivité, leur professionnalisme, leur valeur ajoutée, etc., avec l’affaire Charlie Hebdo en événement emblématique de cette profonde remise en question. Le contraste entre des chefs de rédaction aux méthodes ultra-autoritaires soudain fiers de se badger « Je suis Charlie » ne manque pas d’interroger des classes entières de journalistes, mais aussi les citoyens, sur la liberté d’expression. Un débat sain sur le travail réalisé par les médias occidentaux sur l’Ukraine, par exemple, apparaît timidement. La question se pose quant à la pertinence de médias pyramidaux bien trop petits (problème de plomberie) pour pouvoir retraiter correctement l’immense complexité de la réalité d’un monde multipolaire, multiculturel, multilinguistique, etc. La question aussi de la légitimité de cette auto-proclamation comme « quatrième pouvoir » qui ressemble de plus en plus à une « usurpation de pouvoir », celle des citoyens qu’ils avaient en effet comme mission implicite de représenter avant Internet. Mais celui-ci est là, et désormais, si les médias ont un rôle à jouer, ce n’est certainement pas celui d’un quelconque exercice de quatrième pouvoir, mais bien celui, originel et incontournable, de contribuer à la bonne information du vrai quatrième pouvoir : les gens. La couverture de la crise ukrainienne a révélé la mise sous tutelle des médias par des intérêts divers, mais aucunement citoyens. Les dégâts pour cette profession sont considérables, lui imposant de persister en une officialisation de son virage propagandiste ou de se réinventer. Mais dans les deux cas, les médias auront bien du mal à servir de manière crédible le système d’avant.

. un système financier dollaro-centré en pleine surchauffe[2], dopé par l’instabilité et les opportunités de spéculation, mais totalement déconnecté de ses missions premières de financement de l’économie. La réalité, c’est que les banques de détail continuent à licencier et à faire faillite[3] ; seules les banques d’investissement spéculatif prospèrent, mais d’une manière qui n’obtient plus l’adhésion de qui que ce soit. Les particuliers ont quitté le monde des actions boursières qui s’était ouvert à eux tel un pays de cocagne dans les années 1990[4]. Les États-souverains (en particuliers émergents, telle la Chine) ne savent plus quoi inventer pour se protéger des bulles qu’elles essaiment sur leur passage, provoquant toujours plus d’instabilité et perturbant toute planification économique stratégique[5]. L’économie réelle s’en éloigne aussi, qui n’en obtient plus les financements dont elle a besoin pour se développer et cherche désormais du côté de nouvelles formules, telles que le crowdfunding pour n’en citer qu’une[6].

. un « système-pétrole » en plein effondrement. La mainmise nord-américaine sur la suprême ressource énergétique du XXe siècle s’est effondrée sous le triple choc du découplage pétrole-dollar opéré par l’arrivée de l’euro en 2002 (suivi des efforts de certains pays producteurs de vendre leur pétrole en euros pour se dégager de la tutelle US), de la dislocation du système américano-centré de gouvernance du pétrole, l’Opep, induite à l’instigation des États-Unis eux-mêmes par les forages schisteux, enfin de la transition énergétique menée par l’Europe au premier plan, bientôt suivie par tous les émergents, aboutissant à l’effondrement des cours… et de ce qu’il restait de crédibilité au dollar.

. un appareil militaro-industriel occidental attaqué par les coupes budgétaires et les plans d’austérité. Et ce n’est pas parce que le ministre allemand des Finances, Schaüble, annonce qu’il va falloir réaugmenter les budgets militaires à l’horizon 2017 (!) que cela change quoi que ce soit au fait que les dépenses militaires allemandes ne font que baisser – encore cette année[7] – et que la Grèce de Tsipras ne manquera pas d’entreprendre de diminuer la monstrueuse ponction effectuée par l’armée sur les Grecs via le financement d’une armée totalement disproportionnée avec la « menace » turque[8]. On observe également les réductions du budget militaire britannique qui inquiètent les Américains[9], la Bulgarie vient pour sa part d’annuler tout budget militaire[10], etc. La réalité, c’est que l’Occident n’a plus les moyens de sa politique.

Les grincements stridents de ces outils émoussés

Alors, bien sûr, ces quatre piliers de la puissance du monde d’avant n’ont jamais crié aussi fort que maintenant. Et les grincements stridents de tous ces outils émoussés créent de vrais dangers :

. du côté des médias, tout en manifestant des vraies tentatives de réinvention, la tentation subsiste de s’idéologiser encore davantage, s’y autorisant même pour contrer la propagande, très officielle celle-ci, de la machine médiatique russe, par exemple[11].

. les banques, les marchés financiers, les statistiques, les montants des amendes et des profits, et surtout les hausses toujours plus improbables des cours de la bourse remplissent les pages des médias financiers et les esprits hypnotisés par le précipice qui sépare ces sommes astronomiques de la réalité économique. Mais la puissance que donnent ces chiffres faramineux autorise le système bancaire et financier à dicter pour quelque temps encore sa loi aux banques centrales et aux gouvernements.

. l’effondrement du pétrole rend plus centrales que jamais les puissances pétrolières aux abois et en plein impératif de réorganisation : Arabie Saoudite, au premier plan, qui tente de faire main basse sur la région via ses armées d’islamistes daeshiens répandant le wahhabisme sur le Moyen Orient[12].

. l’Otan, quant à elle, a tenté un coup d’État militaire sur l’Europe en 2014, tirant profit d’une gestion inepte des relations de voisinage de l’UE. Le fait est qu’il n’est pas facile de demander sa bourse à celui qui tient le pistolet… La stratégie de l’appareil militaro-industriel occidental est donc simple et parfaitement logique : capitaliser sur, voire créer des conflits pour se rendre indispensable et parvenir à maintenir/redresser ses budgets.

C’est ainsi que l’affaiblissement considérable des outils de pouvoir, qui restaient l’apanage d’un monde d’avant malade, fait courir encore un temps des risques importants à la planète, à savoir : risques de guerre (pétrole, Otan), risques d’enfermement idéologique d’un camp occidental sur lui-même (médias), risques d’effondrement économique (marchés financiers)…

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[1] Le mot « chaos » vient du grec « khaos » qui signifie « béance, faille ». Source : Wikipedia

[2] Notre équipe s’est souvent demandée dans quelle mesure la sortie de route de l’étalon-dollar ne se ferait pas plutôt par le haut que par le bas. La surchauffe actuelle de la monnaie étasunienne, même si elle n’est pas définitive, semble consommer actuellement la transition du dollar US hors de son statut d’étalon mondial.

[3] Le grand nettoyage, en particulier aux États-Unis, s’est certes surtout produit au début de la crise (2008-2010), et le nombre réduit de survivants rend plus anecdotiques leurs difficultés. Cela dit, les banques souffrent toujours comme en témoigne cette liste de licenciements et faillites récentes : Boston Bank, Doral Bank Puerto Rico, banques hongroises, banques polonaises, ANZ Bank Australie, Bank of America, JP Morgan, Royal Bank of Scotland, etc…08/01/2013)

[4] Sources : La Tribune, 08/01/2013; CNN, 27/12/2012

[5] Source : Ecns.cn, 02/03/2015

[6] Source : BusinessBecause, 18/02/2015

[7] Source : Deutsche Welle, 01/03/2015

[8] Source : The Guardian, 19/04/2012

[9] Source : Washington Post, 12/03/2015

[10] Source : Novinite, 24/02/2015

[11] Nos équipes ont constaté une hystérie sur la prétendue guerre médiatique entre l’Occident et la Russie, qui semble autoriser l’usage de discours propagandistes pour équilibrer les forces en présence. Un média comme Ukraine Today, par exemple, s’est créé dans le camp occidental ukrainien avec pour objectif officiel de faire de la contre-propagande (soit de la propagande, bien entendu). Il est intéressant de lire ce que dit la BBC sur ces questions (03/03/2015)

[12] Source : New Statesman, 27/11/2014

Source : GEAB (Global Europe Anticipation Bulletin), 2015.


Abonnement : pour ceux qui en ont les moyens, en particulier en entreprise, je ne peux que vous recommander l’abonnement à cette excellente revue de prospective sur la Crise, qui avait annoncé dès 2006 la crise actuelle.

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Commentaire recommandé

Patrick Luder // 29.03.2015 à 07h29

« Aujourd’hui, les sociétés ultra-connectées et multi-informées … »

Qui dit ultra-connectés dit relations sociales appauvries. L’ultra-connection déconnecte l’individu des relations sociales réelles. Quand on échange sur le net avec quelque’un depuis longtemps et qu’on apprend ensuite à le connaître dans la vie réelle, on se rend compte combien la relation Internet est déconnectée de la réalité des personnes.

La multi-information a le même effet de dénaturalisation. Quand on a un accès à de l’information illimitée on trouve toujours quelque chose qui correspond mieux à ce que l’on pense déjà, à ce que l’on souhaite, mais c’est au détriment d’une approche réelle d’un événement, d’une situation ou d’individus.

Il est indéniable que l’ultra-connexion et la multi-information permet à chacun de se faire sa propre opinion d’un événement ou d’une situation … mais est-ce que sa propre opinion est proche de la réalité? Finalement que savons-nous réellement de ce que vivent les gens en Syrie, en Irak, en Grèce, en Chine ou en Russie ? Nous ne nous approchons pas plus de la réalité extérieure aujourd’hui qu’il y a 30 ou 50 ans, lorsque les reporters passaient plusieurs semaines ou plusieurs mois au coeur d’un événement pour nous en apporter une approche la plus objective possible. Aujourd’hui encore plus que hier, les réalités du monde nous échappent totalement et les réalités de notre propre vie sont souvent bien déformées.

Non, nous ne passons pas d’une monde de pouvoirs décisionnels à un monde ou le pouvoir d’Internet serait roi, nous passons d’un mode de vie réel à un mode de vie artificiel bien plus facile à manipuler.

L’énergie sont accès et son prix, ont décidés seuls, depuis les années 1850 à aujourd’hui, de l’industrialisation et de la globalisation du monde … il en ira de même dans le futur, une raréfaction de l’énergie anéantira la mondialisation et conduiront les peuples à se faire la guerre pour les dernières ressources, avant de se recentrer sur eux-même pour essayer de retrouver un équilibre de proximité. La folle finance n’aura été possible que grâce à la mondialisation qui a été possible grâce aux énergies fossiles. Le seul critère financier valable et monnayable pour le futur seront l’exploitation et le commerce des ressources dans un premier temps, puis l’équilibre et la stabilité des peuples dans un deuxième temps.

Encore un mot à tous ceux qui compte sur les progrès technologique pour l’avenir (fusion nucléaire ou fusion froide) … Même notre monde d’aujourd’hui n’arrive pas à la cheville des peuples qui ont construit les pyramides, ou de ceux qui vivaient depuis des millénaires en autarcie et en harmonie avec la nature ;o)

18 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 29.03.2015 à 07h29

    « Aujourd’hui, les sociétés ultra-connectées et multi-informées … »

    Qui dit ultra-connectés dit relations sociales appauvries. L’ultra-connection déconnecte l’individu des relations sociales réelles. Quand on échange sur le net avec quelque’un depuis longtemps et qu’on apprend ensuite à le connaître dans la vie réelle, on se rend compte combien la relation Internet est déconnectée de la réalité des personnes.

    La multi-information a le même effet de dénaturalisation. Quand on a un accès à de l’information illimitée on trouve toujours quelque chose qui correspond mieux à ce que l’on pense déjà, à ce que l’on souhaite, mais c’est au détriment d’une approche réelle d’un événement, d’une situation ou d’individus.

    Il est indéniable que l’ultra-connexion et la multi-information permet à chacun de se faire sa propre opinion d’un événement ou d’une situation … mais est-ce que sa propre opinion est proche de la réalité? Finalement que savons-nous réellement de ce que vivent les gens en Syrie, en Irak, en Grèce, en Chine ou en Russie ? Nous ne nous approchons pas plus de la réalité extérieure aujourd’hui qu’il y a 30 ou 50 ans, lorsque les reporters passaient plusieurs semaines ou plusieurs mois au coeur d’un événement pour nous en apporter une approche la plus objective possible. Aujourd’hui encore plus que hier, les réalités du monde nous échappent totalement et les réalités de notre propre vie sont souvent bien déformées.

    Non, nous ne passons pas d’une monde de pouvoirs décisionnels à un monde ou le pouvoir d’Internet serait roi, nous passons d’un mode de vie réel à un mode de vie artificiel bien plus facile à manipuler.

    L’énergie sont accès et son prix, ont décidés seuls, depuis les années 1850 à aujourd’hui, de l’industrialisation et de la globalisation du monde … il en ira de même dans le futur, une raréfaction de l’énergie anéantira la mondialisation et conduiront les peuples à se faire la guerre pour les dernières ressources, avant de se recentrer sur eux-même pour essayer de retrouver un équilibre de proximité. La folle finance n’aura été possible que grâce à la mondialisation qui a été possible grâce aux énergies fossiles. Le seul critère financier valable et monnayable pour le futur seront l’exploitation et le commerce des ressources dans un premier temps, puis l’équilibre et la stabilité des peuples dans un deuxième temps.

    Encore un mot à tous ceux qui compte sur les progrès technologique pour l’avenir (fusion nucléaire ou fusion froide) … Même notre monde d’aujourd’hui n’arrive pas à la cheville des peuples qui ont construit les pyramides, ou de ceux qui vivaient depuis des millénaires en autarcie et en harmonie avec la nature ;o)

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  • Georges Clounaud // 29.03.2015 à 11h29

    Malheureusement je crois qu’il y a en réalité qu’un seul et unique risque. Les États-Unis vont continuer la propagande médiatique afin de déclencher un conflit. Cela permettra d’assurer au complexe militaro-industriel de juteux profits et aux marchés financiers de continuer à prospérer sur des ruines.
    Mais à force de jouer avec des allumettes…
    I hope the Americans love their children too.

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  • ulule // 29.03.2015 à 12h35

    Pour Jean-Michel Quatrepoint, la vente d’Alstom est un «scandale d’État».
    http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2015/01/05/31007-20150105ARTFIG00339-vente-d-alstom-les-dessous-des-cartes-par-jean-michel-quatrepoint.php

    « C’est désormais le groupe américain qui décidera à qui et comment vendre ces turbines. C’est lui aussi qui aura le dernier mot sur la maintenance de nos centrales sur le sol français… Nous avons donc délibérément confié à un groupe américain l’avenir de l’ensemble de notre filière nucléaire.
    « En outre, on a également oublié de dire qu’il donne à GE le monopole de la fourniture de turbines de l’ensemble de notre flotte de guerre.
    « il est un autre secteur qu’apparemment on a oublié …une petite filiale … Alstom Satellite Tracking Systems, spécialisée dans les systèmes de repérage par satellite. Ces systèmes, installés dans plus de 70 pays, équipent, bien évidemment, nos armées, et des entreprises du secteur de la défense et de l’espace. C’est un domaine éminemment stratégique, car il concerne tous les échanges de données par satellite. General Electric récupère cette pépite … Le ministère de la Défense a t il donné son avis?

    « Tout se passe comme si cette pression psychique, voire physique, sur les dirigeants, la crainte d’être poursuivi, voire emprisonné (comme ce fut le cas pour un des responsable d’une filiale du groupe aux Etats Unis), la menace d’amendes astronomiques avaient poussé ces dirigeants a larguer l’activité énergie. Comme par hasard il y avait un acheteur tout trouvé: Général Electric. Ce ne sera jamais que la cinquième entreprise soumise à la vindicte de la justice américaine que ce groupe rachète.

    « Oui, il y a bien une corrélation entre l’étrange défaite de 1940, qui vit en quelques semaines l’effondrement de notre pays et celle, plus insidieuse et plus longue, qui voit le délitement de notre appareil industriel. »

      +9

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    • ulule // 29.03.2015 à 12h48

      Le président n’est-il pas le garant de la souveraineté en matière d’industries stratégiques ?

      En relisant la constitution :

      « Art 5 : Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État.
      Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités. »

      On serait dans le cadre de la violation de la garantie de l’indépendance nationale (secteur de l’industrie stratégique) et le non respect flagrant de la constitution (?)

      Ce serait une grande Première dans l’histoire de notre République, qu’un Président puisse, par les actes énoncés plus haut, être destitué de ses fonctions pour haute-trahison !

        +13

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      • Michel Roissy // 29.03.2015 à 14h51

        vous avez tout à fait raison… mais qui le ferait ?

        certainement pas cette classe politique totalement corrompue, tous horizons politiques confondus.

        il n’y a aurait qu’un changement total de paradigme qui pourrait encore nous sauver mais, en l’état actuel des choses, je ne vois pas qui pourrait l’impulser.

          +5

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      • Gregoirdo // 29.03.2015 à 17h23

        Ne rêvez pas trop, mais nos frileux du gouverne-ment auront de toute manière à y répondre en temps voulu du crime de Haute-Trahison, étrangement passé par pertes et profits du temps maudit du nain… Après 2007 si mes souvenirs sont bons.

        La purge est inévitable. Et cela, ils le savent. Ce qui explique la profusion actuelle de lois forcément « antiterroristes ». En faisant mine de protéger le bon peuple de France, ils protègent leurs arrières.

          +4

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      • RGT // 29.03.2015 à 17h26

        « …qu’un Président puisse, par les actes énoncés plus haut, être destitué de ses fonctions pour haute-trahison ! »

        Il ne faut pas rêver.
        De Gaulle avait introduit la haute trahison dans la constitution pour destituer les gouvernants qui trahissaient leurs peuples.

        Ce point crucial de la constitution a été abrogé par le traître Sarközy de Nagy-Bosca…
        Sans doute craignait-il par dessus tout que ce « point de détail » puisse le faire tomber.

        Aujourd’hui, la clique des prosticards se sent bien à l’abri derrière leur impunité totale. La seule entrave à leur perfidie a été écartée par l’un d’entre eux et ils peuvent désormais se lâcher en toute quiétude.

        Et ne vous en faites pas, si d’aventure un homme intègre avait la possibilité de rétablir ce « point de détail » il serait immédiatement balayé par le conseil constitutionnel pour un motif futile…

        Nous vivons bien dans une mafiocratie, dans une ripoux-blique.
        Les professionnels de la « politique » s’arrogent tous les droits.

          +10

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        • C6po // 29.03.2015 à 22h04

          Le sentiment d’impunité dont ces gens-là se sentent assurés est notre meilleure arme. Ne l’oubliez jamais. Ils sont complètement déconnectés de la réalité. C’est du pain béni pour nous. Et comme le fruit pourri d’un arbre, ils tomberont tous les uns après les autres. L’Internet est notre memoire et la mémoire sera leur jugement.

            +1

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      • Nerouiev // 29.03.2015 à 18h42

        Tout fout le camp là-bas. Il reste encore de bonnes turbines en Italie, mais pour combien de temps ?

          +1

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      • Eric // 01.04.2015 à 12h58

        Oui mais justement le délit pour haute-trahison a été pratiquement supprimé dans l’indifférence générale ou au minimum vidé de sa substance de telle sorte que les plus hautes fonctions de l’état ne pourront plus être traduit en justice pour haute-trahison !!!

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  • ulule // 29.03.2015 à 12h41
  • yt75 // 29.03.2015 à 12h56

    A propos de pétrole, à noter la parution du livre de M Auzanneau « or noir », reprenant toute l’histoire du pétrole à travers ses aspects industriels, financiers, geopolitiques, etc :
    http://petrole.blog.lemonde.fr/2015/03/24/combien-de-guerres-du-petrole-or-noirmon-histoire-de-labondance-energetique/
    (en train de le lire, vraiment bien fait, il y a tellement de choses peu connues à ce sujet)

      +7

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    • Charles Michael // 29.03.2015 à 14h44

      Je l’ai commandé et je l’attends.

      je me demande s’il y a des courbes d’augmentation de la consommation de pétrole depuis le premier derrick. A la louche je dirai à peine 120 ans qu’on l’utilise à fond .

        +0

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  • obermeyer // 29.03.2015 à 17h59

    A propos du cadeau Alstom à G.E. , un des rares une fois de plus à s’en offusquer : Jean Luc Mélenchon qui avait fait un long papier sur son blog sur le sujet. A force de défendre nos bijoux de famille et notre souveraineté, je lui trouve des ressemblances avec De Gaulle .

      +7

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  • Milou // 23.04.2015 à 09h22

    GEAB a chaussé ses lunettes roses en avril 2015.
    Pas de Krach Mondial !! Qu’en pensez vous ?

    2015 – Le krach mondial n’aura pas lieu
    pic geab 94

    Nous aurions aussi pu intituler notre article : « Non, le gonflement des bourses chinoises n’est pas une bulle », car c’est beaucoup de la Chine dont il va être ici question. La délirante augmentation de 100 % de la bourse de Shanghai en un an est certes effrayante, mais elle traduit une dynamique réelle (ou plutôt un rattrapage) du développement économique du pays. Il faut vraiment se demander comment du vrai argent (l’épargne des Chinois) s’investissant dans de vrais besoins (infrastructures, systèmes sociaux, dépollution, route de la soie, etc.) pourrait générer une bulle.

    Notre équipe souhaite relever l’incohérence qu’il y a à s’effrayer de la prise de valeur de places financières situées dans d’évidentes zones de développement économique comme la Chine, alors que depuis des années le monde entier doit s’émerveiller des scores des bourses occidentales, et en particulier américaines, en complète contradiction avec les fondamentaux économiques des zones concernées. Oui, la bourse étasunienne est en pleine bulle (ainsi que, dans une moindre mesure, le Japon et l’Europe). Mais la libération des dynamiques des émergents se dotant des outils infrastructurels à la taille de leurs flux est sur le point d’absorber toutes ces bulles pour financer un développement d’activité d’une échelle encore jamais vue. Le krach mondial n’aura donc pas lieu, parce que la « planète finance » vient seulement de naître.

    Les sous-parties de l’article :

    Bourse chinoise : une ouverture bien préparée
    Route de la soie : la Chine vient de lancer un New Deal mondial
    BRIICS et BAII libèrent la puissance des économies émergentes
    De la globalisation à la globalité : problème de plomberie résolu !
    Un monde ouvert, mais pas béant
    Vers un krach occidental… ou pas

    Notre équipe a choisi de rendre public la partie de cet article intitulée « De la globalisation à la globalité : problème de plomberie résolu ! »,

    De la globalisation à la globalité : problème de plomberie résolu !

    Il ne tient qu’à l’Occident de saisir cette formidable opportunité. D’un côté, il y a la montagne insurmontable des problèmes des États-Unis : une économie qui entre à nouveau en récession[1], la précarité qui atteint des sommets[2], les revenus des 80 % les moins riches qui baissent depuis déjà deux ans[3], une sécheresse qui n’en finit plus en Californie, le spectre d’un nouveau shutdown en novembre[4] avec possibilité de défaut de paiement à la clé, une bourse en surchauffe[5], etc.

    communiqueFigure 1 – Évolution des revenus par quintile, entre les périodes juillet 2012-juillet 2013
    et juillet 2013-juillet 2014. Source : Bloomberg

    De l’autre côté, il y a les perspectives prometteuses des BRIICS dans une logique de collaboration mondiale.

    Nos lecteurs savent bien à quel point nous nous sommes inquiétés l’an dernier du risque d’enfermement de l’Occident sur lui-même. Depuis trois mois, nous avons repris le fil de nos anticipations concernant l’émergence du monde multipolaire, des défis posés par son organisation, des obstacles à sa mise en place et des écueils à son développement aussi. Avec l’accord iranien, le monde est soudain redevenu passionnant… car les problèmes qui se présentent sont autant de défis à relever et non plus des menaces de mort. Les solutions existent.

    Ces problèmes sont innombrables : dégâts de la crise systémique globale à réparer autant que problèmes structurels à résoudre ensemble. Mais la machine est relancée et elle est mondiale pour la première fois dans l’histoire. Ce passage d’un monde occidental à un monde global a finalement surtout posé des problèmes de plomberie : une seule monnaie appuyée sur une petite économie nationale US, des marchés financiers non adaptés à la taille des flux, des institutions internationales incapables d’intégrer les nouvelles réalités globales… Alors, les BRICS ont relevé leurs manches et créé les conditions de réinvention du système monétaire international multi-monnaie, de marchés financiers véritablement mondiaux (par des innovations comme la connexion de leurs deux places financières de Shanghai et Hong Kong[6], sans parler du réseau de transaction en yuans qui traverse désormais la planète), des banques multipolaires ou mondiales comme la banque BRICS ou la toute nouvelle Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (AIIB), vers laquelle les pays européens, après avoir boudé la banque BRICS, se ruent désormais à l’invitation des Chinois (Londres d’abord, puis Paris, Rome et Berlin)[7], au point que les États-Unis, après avoir « grondé » les Européens pour leur enthousiasme[8], se retrouvent obligés de marquer une certaine volonté de coopération[9]. Même Israël, qui s’est fait courtiser par l’AIIB, comme par hasard pendant les négociations avec l’Iran a décidé de poser sa candidature[10].

    Il manquait à toute cette ingénierie le terrain d’application. La Route de la soie en fournit la première trame. Le monde multipolaire est à construire, les milliards et les milliards qui flottaient dans l’air des marchés financiers occidentaux vont à nouveau pouvoir trouver où se poser. C’est un véritable New Deal que nous proposent les Chinois, nous l’avons vu, mais cette fois, il est mondial. L’Occident a inventé la globalisation, mais c’est la Chine, et les BRICS, qui ont bouclé le processus et mis en place la globalité. Pour lire la suite, abonnez-vous au GEAB.

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    [1] Source : Business Insider, 02/04/2015

    [2] Selon une étude de 2013 (déjà), 80 % des Américains ont fait face au chômage au cours de leur vie professionnelle, ou pendant au moins un an ont dépendu des aides de l’État ou ont vécu avec des revenus inférieurs à 150 % du seuil de pauvreté. Source : Associated Press, 28/07/2013

    [3] Source : Bloomberg, 02/04/2015

    [4] Source : CNBC, 16/03/2015

    [5] Source : MarketWatch, 25/03/2015

    [6] Source : China Stock Markets web

    [7] Source : Le Monde, 17/03/2015

    [8] Source : The Guardian, 13/03/2015

    [9] Source : Xinhuanet, 30/03/2015

    [10] Source : Japan Times, 02/04/2015

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