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13.décembre.201713.12.2017 // Les Crises

[GEAB] Petroyuan et Arabie Saoudite : De la tentation du “QE militaire” US à la naissance du Moyen Orient 3.0

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Source : GEAB

Fin 2017-début 2018, toutes les grandes banques centrales occidentales sortent des politiques monétaires non conventionnelles, les fameux quantitative easing (QE) qui ont permis d’approvisionner en liquidités les banques en manque de confiance mutuelle de l’après-crise des subprimes.

QE fiscaux dans les pays riches
La Banque centrale européenne, la Bank of England et la Bank of Japan s’approchent toutes d’un ralentissement du rachat d’obligations. En Europe, Draghi l’a répété à l’envi[1] : la banque centrale ne peut pas tout et il faut donc des réformes structurelles de la monnaie unique. C’est ainsi qu’on parle de « QE fiscal »[2] (permettant notamment de financer les infrastructures via un renforcement des politiques fiscales au niveau européen) qui servirait l’économie réelle et qui serait le renforcement logique du plan Juncker[3].
La politique annoncée de la BoJ consiste grosso modo en la même stratégie, à ceci près qu’elle n’a pas à consolider une gouvernance pour sa monnaie comme préalable. La victoire électorale récente de Shizo Abe fournit a priori les conditions nécessaires et suffisantes pour enclencher la transition de diminution du rythme des rachats et du montant de leur dette (200 % du PNB)[4].

QE militaire dans les autres
Quant à la BoE, elle n’en est pas encore à annoncer la fin le resserrement de sa politique monétaire, mais les problèmes d’inflation qu’elle rencontre actuellement (3 % malgré une hausse des taux) ne devraient pas tarder à l’y obliger[5]. Il est probable qu’une politique fiscale ne constitue pas une option pour le Royaume-Uni dont les habitants connaissent des problèmes d’endettement importants[6]. Alors, sont-ils susceptibles de s’engager eux aussi dans un QE militaire convaincant ? Ou bien l’Europe constituera-t-elle in fine la seule planche de salut disponible ?

Côté États-Unis, les choses sont un peu différentes : la Fed a mis fin à son QE il y a trois ans déjà et se contentait depuis d’entretenir son stock en réinvestissant systématiquement les montants des obligations qui arrivaient à échéance dans de nouvelles obligations[7]. Or, depuis le mois d’octobre, la Fed a entrepris de diminuer le stock d’obligations qu’elle avait acquises pour soutenir son économie. Cette diminution se fait essentiellement : 1/ en « annulant » les écritures de monnaie créée sur les comptes des banques (pour la partie création monétaire pure) ; 2/ en trouvant pour les émissions ou renouvellement de bons du Trésor de vrais clients puisque la Fed ne jouera plus ce rôle. Problème : dans un monde désormais multipolaire et ultra-concurrentiel, comment créer un fort différentiel positif d’attractivité de l’économie nord-américaine ?

Les bons du Trésor pourraient être vendus aux citoyens américains eux-mêmes, mais encore faudrait-il qu’ils aient de l’épargne. Ce n’est toujours pas le cas… Au contraire, on note actuellement une ré-augmentation de l’endettement des ménages et des défauts de paiement[8]. Cette situation donne deux informations : une politique fiscale n’est pas plus envisageable que la vente des T-Bonds aux Américains, et il n’y a pas de temps à perdre si on veut éviter une nouvelle crise des subprimes. Ce deuxième point montre que la stratégie de relance de l’économie par affaiblissement du dollar (et donc l’enchérissement des produits importés) est une politique de bien trop longue haleine.

De quoi les États-Unis disposent-ils qui présente un potentiel de très forte rentabilité à part leur fameux appareil militaro-industriel ? Pas grand-chose en fait, en tout cas pas grand-chose qui ne soit déjà optimisé. Selon ce qu’on intègre au budget militaire, il représente tout de même entre 700 et 1000 milliards de dollars par an[9]

Figure 1 – Budgets militaires 2016 des neuf pays les plus dépensiers. Source : PGPF.

C’est ainsi qu’est apparu à l’esprit de notre équipe le concept de « QE militaire », en écho au « QE fiscal » européen. La question devenant alors : comment les États-Unis pourraient-ils optimiser de manière rapide et significative la rentabilité de ce pan de leur économie ?

Les trois pistes

Trois pistes simples apparaissent alors :

1- Piste européenne : les États-Unis mettent de l’huile sur les nombreux conflits de la planète, justifiant leur présence qu’ils font payer aux pays concernés. La crise euro-russe de 2014, le déploiement de troupes US-Otan en Europe et l’augmentation des contributions des membres de l’Alliance au budget, sont en fin de compte une première application de cette notion de QE militaire (au moment précis où la Fed arrêtait son QE, d’ailleurs…).

Défauts :

. en augmentant leurs contributions, les alliés reprennent la main sur les fonctions de commandement et peuvent utiliser cette marge de manœuvre pour calmer les tensions (la Corée du Sud en fournit un bon exemple) ;

. ça rapporte, mais ça coûte aussi. Même si les alliés contribuent mieux au budget, si le budget total augmente, la part US augmente également ;

. et si personne ne calme les tensions, il y a aussi des risques de réel embrasement qui ne sont en fait pas l’objectif de l’appareil militaire US : problème de coûts, mise en transparence de l’avantage réel de l’arme US sur les autres, image désastreuse conduisant au déploiement de stratégies de découplage de l’ « allié » US.

2- Piste japonaise : au lieu de miser sur le « militaro », les États-Unis misent sur l’« industriel » et opèrent une vraie réforme de leur appareil suivant un principe de rationalité économique : diminution des dépenses (bases, hommes, missions, etc.) et optimisation des recettes (vente d’armements). Dans cette logique, il peut toujours y avoir intérêt à attiser les conflits, mais en laissant les pays concernés prendre leur indépendance stratégique (une tendance dont le Japon fournit le parfait exemple[10]).

Défaut : le monde peut devenir un endroit très dangereux, ce qui n’est in fine dans l’intérêt de personne. Aucun dirigeant moderne ne peut ignorer le fait de la globalisation (non pas économique, mais sociétale. Ce qui arrive en un point a des conséquences d’un bout à l’autre du globe.

3- Piste moyen-orientale (?) : les États-Unis misent résolument sur l’explosion des dépenses militaires dans un monde multipolaire pour profiter de ce marché au moment où leur primauté technologique est encore avérée et crédible[11]. Ils recréent la confiance de leurs futurs clients en adoptant une plus grande impartialité dans les conflits, voire en participant à la réduction des tensions. Ils ramènent vers eux une partie des dépenses liées à la mise en place des systèmes de défense des gros acteurs géopolitiques émergents qui commençaient à regarder davantage vers la Russie ou la Chine. Ils dégagent des marges, redonnent de la matière à leur économie, et peuvent même réinvestir une partie des bénéfices dans la recherche pour augmenter à nouveau leurs chances de garder leur avance sur les concurrents (c’est le Moyen-Orient qui inaugure, si l’analyse que nous faisons dans les Perspectives de ce numéro est juste, cette nouvelle stratégie, pensons-nous).

Défaut : même si ces conditions de déploiement du marché de l’armement mondial sont plus rassurantes, le monde peut quand même devenir un lieu dangereux à terme. Sauf si l’évolution est concomitante de la mise en place d’une nouvelle gouvernance multipolaire qui, sur le plan stratégique notamment, fonde la confiance de ses partenaires sur des systèmes militaires de défense et non d’attaque.

En chiffres…

Livrons-nous alors à un petit exercice mental… Le pays n’a plus les moyens de maintenir les 800 bases militaires qu’il possède à l’étranger et qui lui coûtent de l’ordre de 160 milliards de dollars par an[12].

Figure 2 – Bases militaires US à l’étranger, 2015. Source : Politico.

Si les États-Unis abandonnaient la moitié de leurs bases étrangères, les économies s’élèveraient à environ 65 milliards par an[13]. Par ailleurs, dans un monde multipolaire où la paix serait assurée par l’équilibre des forces, le besoin d’armement est encore énorme. Ainsi, par exemple, le Japon se remilitarise rapidement[14]. Les exportations étasuniennes d’armes seraient donc considérablement renforcées. Si celles-ci augmentent par exemple de 50 %, ce serait encore de l’ordre de 25 milliards de rentrée d’argent supplémentaire[15]. On atteint ainsi 90 milliards de dollars par an d’économies ou de bénéfices. Si l’on tient compte en outre de la forte augmentation du budget militaire 2018 voulue par Trump et votée presque à l’unanimité par le Congrès[16], on atteint un « stimulus » de l’ordre de 150 milliards de dollars par an. Le voilà, le nouveau QE : c’est un « QE militaire » dans le sens où, plus que jamais (ce n’est pas peu dire concernant les États-Unis), les dépenses militaires soutiennent massivement l’économie. Les montants en jeu sont évidemment bien moindres que ceux du QE de la Fed, mais il faut se rappeler aussi qu’un tel soutien est beaucoup plus efficace pour l’économie réelle. D’ailleurs, les premiers signes du remplacement du pétrodollar par le QE militaire que nous venons de décrire semblent d’ores et déjà visibles, quand on sait par exemple que les exportations d’armes US vers l’Arabie saoudite ont augmenté en 2016, tandis que dans le même temps les importations US de pétrole en provenance de ce pays ont fortement baissé[17], rééquilibrant de ce fait la balance commerciale US-AS en faveur des premiers. Étant donné les balances commerciales auxquelles les États-Unis nous ont habitués depuis plusieurs décennies, ce genre de petit fait peut facilement être interprété comme un vrai changement de tendance et le début du fameux « atterrissage économique » des États-Unis que nous anticipons depuis plusieurs mois, et dont le pays a tant besoin pour réduire ses doses de perfusions financières et recommencer à marcher tout seul…

_______________________________

[1] Dernier discours en date le 18 octobre. Source : BCE, 18/10/2017
[2] À ce sujet, lire CNBC, 05/10/2016
[3] Plan que nous avons étudié dans notre article sur la BEI dans le GEAB n°118 d’octobre 2017
[4] Source : Tokyo Foundation, 09/11/2017
[5] Source : Seeking Alpha, 10/11/2017
[6] Source : The Guardian, 18/09/2017
[7] Source : Les Echos, 08/11/2017
[8] Source : MarketWatch, 14/11/2017
[9] Sources : The Balance (24/05/2017), POGO (10/02/2016)
[10] Shinzo Abe travaille depuis des années à l’obtention d’une modification de la constitution japonaise devant permettre au pays de reprendre la main sur sa défense nationale. Il paraît aujourd’hui bien positionné pour obtenir cet amendement d’ici 2020. Source : Japan Times, 03/05/2017
[11] Voir l’article du GEAB n°117 (« La supériorité de l’armement US en question ») sur le resserrement de l’avance technologique US vis-à-vis des nouveaux acteurs de l’industrie de l’armement. Source : GEAB n°117, 15/09/2017
[12] Source : Mint Press News, 07/03/2016
[13] Soit 80 milliards par an correspondant à la moitié du coût des bases étrangères, à quoi il faut tout de même retrancher les dépenses en personnel qui resteront à honorer, soit environ 15 milliards. En effet, Il y a environ 300 000 soldats US à l’étranger, soit 150 000 à rapatrier. Chacun « coûte » en moyenne 100 000 $ par an. Source : Wikipedia, ici et
[14] Sources : Reuters (04/06/2016), BFMTV (05/09/2017)
[15] En moyenne, les États-Unis ont exporté pour 47 milliards par an entre 2012 et 2016. Source : Wikipedia
[16] Dans une étonnante entente entre démocrates et républicains qui ont alloué plus que ce que Donald Trump demandait… Signe sans doute que chacun a conscience du soutien à l’économie que représentent les dépenses militaires. Source : New York Times, 18/09/2017
[17] Source : Bloomberg, 14/11/2017

Source : GEAB

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Commentaire recommandé

Jean // 13.12.2017 à 05h40

=> De quoi les États-Unis disposent-ils qui présente un potentiel de très forte rentabilité à part leur fameux appareil militaro-industriel ?

Les États-Unis peuvent aussi compter sur l’application du principe d’extraterritorialité du droit américain pour rançonner leurs partenaires.

https://fr.sputniknews.com/international/201712121034288329-airbus-usa/

36 réactions et commentaires

  • Jean // 13.12.2017 à 05h40

    => De quoi les États-Unis disposent-ils qui présente un potentiel de très forte rentabilité à part leur fameux appareil militaro-industriel ?

    Les États-Unis peuvent aussi compter sur l’application du principe d’extraterritorialité du droit américain pour rançonner leurs partenaires.

    https://fr.sputniknews.com/international/201712121034288329-airbus-usa/

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    • Fritz // 13.12.2017 à 06h52

      Ils peuvent compter également sur la veulerie et le masochisme de leurs partenaires européens, comme en témoigne la carte mondiale de l’occupation militaire américaine.

      Ils peuvent compter encore sur la fascination de leurs partenaires pour la langue de l’Empire : incapables de traduire en français « Quantative easing », ou les légendes de leurs cartes. Quant à l’expression à la mode 2.0, 3.0, j’aimerais qu’on me dise ce qu’elle apporte de plus.

      Ils peuvent compter enfin sur la nullité intellectuelle des experts européens, qui produisent ce genre de sentence : « Aucun dirigeant moderne ne peut ignorer le fait de la globalisation (non pas économique, mais sociétale. Ce qui arrive en un point a des conséquences d’un bout à l’autre du globe. »

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      • Alfred // 13.12.2017 à 10h25

        Surtout que pour ce qui concerne l’europe on en est au « patch » v9.47.2 ou un truc du genre…

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      • kWh // 13.12.2017 à 11h57

        ….sentence: »…

        Vous voulez dire « sentence » ou « phrase » ? ;-o)

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        • Fritz // 13.12.2017 à 12h21

          J’ai voulu dire : ce genre de phrase pompeuse et sentencieuse.
          Désolé, j’étais pressé ce matin.

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        • Chris // 13.12.2017 à 13h59

          Dans le contexte exprimé, j’ai envisagé les deux sens !

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    • Nicolas // 13.12.2017 à 07h06

      oui, très bon rappel. En dehors des attaques contre BNP, Airbus, on se souvient des attaques contre Pirate Bay, et le fait que Kim Dotcom a eu des actifs saisis par décision US alors qu’il n’y a jamais mis les pieds. Ou le cas Assange
      et également une suprématie effroyable (hors Chine) dans le domaine d’internet: GAFA + surveillance totale.
      et aussi le contrôle total du vivant, avec les OGM imposés partout et maintenant le forçage génétique
      et aussi de nombreux domaines industriels de pointe. En concurrence serrée avec la Chine et l’Allemagne en général, mais souvent une longueur d’avance
      et le mythe du rêve américain et Hollywood, qui attirent des millions d’immigrés qualifiés venant innover et produire

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      • basile // 13.12.2017 à 08h09

        vous oubliez la SNCF, accusée pour des faits remontant à 70 ans.

        Et nos bons chiens de garde, si prompts à dénoncer la menace russe (pas forcément militaire), filent subitement doux comme un môme qui s’est pris une fessée, et qui avouerait, (se confesserait plutôt car c’est bien la mentalité punitive anglo-saxonne) :

        « j’ai fauté, je l’ai bien mérité. Merci maître. Par ta punition, tu m’offres la rédemption. »

        on est en plein rapports sado-maso

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        • Chris // 13.12.2017 à 14h04

          « rapports sado-maso » ou peur panique des squelettes dans l’armoire, tel Clinton Fondation, Weinstein et autres galipetteurs ?

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    • LBSSO // 13.12.2017 à 08h33

      @Jean,Nicolas et Fritz.
      Vous apportez de l’eau au moulin à la thèse du GEAB en évoquant l’extraterritorialité.
      En effet,d »après ce think-tank , les US sont obligés de revoir la stratégie de leur système militaro- industriel en raison :
      -de leur endettement massif
      -qui ne sera plus possible dans les mêmes proportions en raison de l’avènement du PetroYuan.

      Mais de même que s’organise une alternative au dollar ,il se met en place une alternative à extraterritorialité.
      Dans le monde: http://geab.eu/a-lecoute-des-signaux-faibles-de-tendances-notre-selection/
      En France:voir l’intervention d’Hubert Védrine sur ce sujet qui explique que les français réalisent des montages pour faire du commerce avec l’Iran.Ici à 29 mn https://www.franceinter.fr/emissions/le-grand-face-a-face du 10 12.
      Les US, anticipent ces réactions aux différents outils de leur hégémonie, en changeant de stratégie militaro-industrielle, selon le prospective du Geab.

      ps: petroyuan et SWIFT http://www.leap2020.net/une-reaction-a-notre-article-du-geab-sur-le-petroyuan-par-irina-yarigina-professeur-de-luniversite-financiere-detat-de-moscou/

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  • Fritz // 13.12.2017 à 07h18

    « les États-Unis misent […] sur l’explosion des dépenses militaires […] pour profiter de ce marché au moment où leur primauté technologique est encore avérée et crédible ».

    Pardon ? On parle bien du JSF ?

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    • martin // 13.12.2017 à 09h36

      En effet, on peut s’étonner.

      La supériorité Us dans le domaine militaro-industriel n’est plus ni avérée ni crédible. Dernier exemple en date, le missile Zyrkon. Après deux ans d’essais, celui-ci entre en service dans l’armée russe. Il se déplace à Mach 8 et transporte une cybernétique dont on devine aisément la dangerosité. Résultat:

      1> L’ABM américain est totalement obsolète (no stop).
      2> Les porte-avions Us se retrouvent définitivement en caleçon. (Sitting duck)

      Les Usa ont maintenant 15 ans de retard sur les russes (et peut-être les chinois). Ils doivent TOUT changer, et ce rapidement.

      Le QE militaro-industriel n’est donc pas une option réaliste quelque soit l’option choisie.

        +17

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    • Kiwixar // 13.12.2017 à 09h53

      Je pense que l’article veut parler de la primauté technologique militaire US à Hollywood.

        +23

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      • martin // 13.12.2017 à 10h24

        En effet, il doit plutôt s’agir de cela.

        Mais ça n’a pas empêché un F.22 américain de faire les gros yeux à deux vénérables Sukhoi 24 qui venaient gentiment bombarder les takhfiristes à l’est de l’Euphrate, en appui aux YPG. Les russes ont été obligés de mettre un Sukhoi 35 en l’air pour que le F.22 rentre à la niche (Kaî! Kaî).

        Pitoyable!

          +8

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        • PierreH // 13.12.2017 à 12h42

          Ouais, faut arrêter l’exagération sur le matériel militaire américain, il est loin d’être aussi nul qu’on le prétend… Certes, avec leur folie des grandeurs les USA se sont pris les pieds dans le tapis sur leurs projets récents, ceci dit je ne serais pas aussi certain que beaucoup ici sur les résultats d’une confrontation non-atomique Russie-USA.

            +2

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          • tepavac // 13.12.2017 à 19h01

            Une confrontation que certains aimeraient se voir produire, avec un peu de bave aux lèvres…
            Heureusement que les Russes sont « nos » ennemis, pas comme Al-Qaïda ou Daesh hein!
            Pas comme ceux qui nous dépouille de nos industries, « s’invitent » dans notre intimité comme dans nos affaires, ou nous empoisonnent avec leurs OGM.
            Parce que sinon qu’est-ce qu’on leur mettrait!

            Il faut dire qu’en ces temps de mensonges universel, n’est-ce pas, il est bien bon d’avoir un ennemis virtuel sur lequel s’égosiller….

              +5

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            • martin // 13.12.2017 à 20h57

              S’égosiller seulement, car vu l’avalage de chapeaux que doit maintenant subir Tillerson, que japonais, sud-coréens, russes et chinois ont « invité » à parler (calmement) à Kim, et le Donald avec lui, la « terrible » menace militaire américaine semble un peu moins crédible, n’est-ce pas?

              Finies les clowneries! Le big dick est tout rabougri!

                +2

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        • Chris // 13.12.2017 à 14h18

          Sans oublier le Patriot !
          Les performances des missiles Patriots battues en brêche
          http://www.dedefensa.org/article/le-bal-des-patriot

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          • martin // 13.12.2017 à 22h21

            Ahhh! Le patriot!

            Les israéliens ont acheté cette daube pour faire plaisir à Washington puis l’ont mise au garage, tout en développant leur propre système, nettement plus efficace.

              +0

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      • LBSSO // 13.12.2017 à 13h14

        « Hollywood a été plus rapide que l’armée américaine pour mettre le F-35 à l’affiche de ses films de super-héros »

        C’est le GEAB qui reprend cette phrase, issue d’ un article des Echos de 2016 qu’il reprend sur son site.
        http://geab.eu/lavion-f-35-le-plus-cher-de-lhistoire-pret-au-combat/
        https://www.lesechos.fr/03/08/2016/lesechos.fr/0211179971707_l-avion-f-35–le-plus-cher-de-l-histoire–pret-au-combat.htm#xtor=EPR-8-%5B18_heures%5D-20160803-%5BProv_%5D-1778089%402

          +2

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        • Chris // 13.12.2017 à 14h27

          Ouais bon, un avion qui ne peut pas sortir par temps de pluie, dont la maintenance et temps d’arrêt est le triple du Rafale (lequel est déjà le double d’un SU), une informatique erratique, une furtivité devenue obsolète avec les progrès de détection…
          http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/la-furtivite-du-f-35-revelee-un-168355
          Le F35 va rejoindre le Patriot : cher et décoratif.

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          • martin // 14.12.2017 à 19h59

            Excellent!

            Je ne connaissais pas cette source. Avec le F.35 on n’est JAMAIS déçu! C’est l’enclume la plus drôlatique du monde! America first!

            Ca m’amuserait vraiment d’assister à un duel (amical) entre un F.35 et un Su.57 (par exemple). La poilade assurée.

            Félicitations aux ingénieurs qui ont conçu cette enclume « volante ».

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    • LBSSO // 13.12.2017 à 13h08

      Dans cet article le GEAB renvoit en note (11) à une de leur publication:

      « La supériorité de l’armement US en question
      Cet appareil militaro-industriel est aussi un business qui rapporte énormément d’argent aux Etats-Unis. Mais ce business, comme tous les autres, subit de plein fouet la concurrence des nouvelles puissances (Russie, Chine, Inde, etc…). Si le pays n’a plus les moyens d’investir dans son absolue supériorité technologique, les concurrents sont nombreux pour récupérer les parts de marché. Or la course à la supériorité technologique dans ce domaine est bien entamée et les concurrents sont dans un mouchoir de poche désormais[17] ».

      La note (17) renvoie à :
      [17] Depuis longtemps, DeDefensa tente d’attirer l’attention du public sur cette évolution avec des articles très documentés sur les échec du F-35, sur le limites de la domination aérienne US, etc… Source : DeDefensa, 16/09/2015. Lire également à ce sujet l’article « L’Armée US est en mauvais état ». Source : NationalInterest, 14/02/2017

        +9

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    • Fulsi // 14.12.2017 à 01h43

      Aucun des commentaires ne parlent d’armes informatiques. J’entends par la l’ensemble des virus deja installes (centrale electrique etc…) ainsi que la force de frappe (virus etc…)
      En plus de l’aviation et des missiles ce domaine aussi devrait etre considerer

        +1

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  • LBSSO // 13.12.2017 à 08h03

    Certes , on voit ,dans cet article, le relais de croissance que peut constituer un « QE militaire  » pour les US mais son titre suggère qu’il va plus loin.
    Je tente d’interpréter la thèse du GEAB:
    -L’émergence d’un monde multipolaire favorise un accroissement du marché de l’armement.
    -D’une part,les US voient l’arrivée de concurrents sur ce marché.
    -D’autre part, le système dollar, qui permet un endettement nécessaire au système militaro-industriel actuel, est menacé par le « Petroyuan ».
    -Ils doivent donc se libérer des marges de manœuvres en passant d’un système militaro-industriel basé sur l’endettement ( grâce au dollar) à un autre fondé sur l’économie réelle : moins de dépenses ,plus de ventes.;
    -Ils doivent se montrer d’une plus grande impartialité dans les conflits, voire participe(r)  » à la réduction des tensions » afin de gagner la confiance du plus grand nombre possible de clients.
    -Cette stratégie serait favoriser par une éventuelle et « nouvelle gouvernance multipolaire qui, sur le plan stratégique notamment, fonde la confiance de ses partenaires sur des systèmes militaires de défense et non d’attaque ».

      +3

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    • LBSSO // 13.12.2017 à 08h06

      Amha:
      Cette thèse,s’appliquerait au MO si on en croit le titre de l’article du GEAB. Après la paix permise par le commerce ,voici le second tome :la lutte contre l’endettement engendrera la paix…Doux rêve.
      Si les US veulent faire supporter une partie du coût de « leur aide « par les alliés ,cela ne les empêche aucunement de maintenir « les tensions ».Celle ,organisée, avec l’Iran a plus pour objectif de maintenir l’Arabie Saoudite dans le camps occidental que d’engager un conflit direct avec les iraniens, tout en lui vendant des armes.

        +2

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    • Chris // 13.12.2017 à 14h30

      Vous êtes en train de décrire la quadrature du cercle !

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      • LBSSO // 13.12.2017 à 20h23

        Oui , je décris la quadrature du cercle selon …le Geab.
        Je l’ai fait pour plusieurs raisons car il me semble que beaucoup de commentaire passent à côté de l’article.
        1 le Geab n’ignore pas les fiablesses militaires des US (cf 4 références de ce think tank que je rappelle).C’est donc un faux procès.
        2 C’est parce que les US voient bien que le dollar ET l’extraterritorialité, qu’ils utilisent comme des armes , sont peu à peu contournés qu’ils cherchent une stratégie.Il est de moins en moins vrai d’écrire ‘Les États-Unis peuvent aussi compter sur l’application du principe d’extraterritorialité du droit américain pour rançonner leurs partenaires’.
        3 c’est cette nouvelle orientation que tente de cerner le Geab.
        Donc tous les commentaires sur la faiblesse des US tombent à plat car c’est justement compte tenu de celle-ci,qui est déjà actée par le Geab, qu’un échappatoire original (pas tant qu’il y paraît) est recherché.
        C »est amha celui-ci qui aurait du être discuté dans les commentaires.

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  • Crapaud Rouge // 13.12.2017 à 08h49

    « Le pays n’a plus les moyens de maintenir les 800 bases militaires qu’il possède à l’étranger » : il faut croire que si puisqu’elles sont toujours là, plusieurs ayant été créées récemment en Syrie.

    « Si les États-Unis abandonnaient la moitié de leurs bases étrangères » : hypothèse farfelue comme celle d’imaginer que les Allemands pourraient accepter des eurobonds. Poubelle !

    Il faudrait expliquer à ces braves que des scénarios écrits sur la base d’hypothèses arbitraires sont eux-mêmes arbitraires, et que dans ces conditions ils feraient mieux de les faire écrire par des robots.

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  • Jean // 13.12.2017 à 08h49

    Trois phénomènes, destinés à s’amplifier dans l’avenir, empêcheront à mon avis le sauvetage économique des USA par son complexe militaro-industriel :

    – La corruption dont l’aventure du F35 à 1500 milliards de dollars est une illustration.

    – La concurrence chinoise et russe, qui comblent rapidement son retard technologique et qui propose et proposera de plus en plus des moyens aussi efficaces de se défendre pour moins cher.

    – La perte d’influence des USA qui lui permettait d’être la seule alternative auprès de ses partenaires régionaux.

    Sources :
    https://www.meretmarine.com/fr/content/bataille-de-chiffres-autour-du-cout-du-programme-f-35
    https://fr.sputniknews.com/international/201710181033517143-s-400-arabie-saoudite-russie-contrat-livraison/

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  • Bouddha Vert // 13.12.2017 à 11h59

    Cette analyse du GEAB déroule une vision du monde, où, le rôle central des EU dans la géopolitique se modifie parce que les flux économiques et financiers empruntent réellement d’autres voies et créent de nouveaux fleuves: Petroyuan…
    Parce qu’également l’enrichissement du monde s’homogénéise sur les territoires nationaux et fait beaucoup de malheureux dans les pays de l’OCDE.
    Bref, le GEAB nous fait par de ses anticipations mais, comme d’habitude(??), oublie que les sphères économiques, politiques… ne font que s’appuyer sur la géosphère, l’atmosphère, la biosphère…
    Des anticipations « business as usual »… et c’est dommage car le continent américain est bien placé dans les changements en cours, cyclones, sécheresses, incendies, inondations…
    Une vision du monde qui s’appuie encore sur une réalité du monde antique: la corne d’abondance.
    Une planète où partout il est inscrit « terra incognita », où les espaces sont vastes et riches.
    Aujourd’hui une utopie, « cornucopienne », celle qui aura accompagné le progrès technique pour le plus grand nombre.

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  • christian gedeon // 14.12.2017 à 06h38

    Donc le petro yuan. Mais à supposer qu’il fonctionne,il ne sera qu’un instrument financier de plus,et les plus riches le seront en dollars …et en petroyuans. Fin de l’histoire.Sérieusement,vous pensez que « les plus riches  » et les supranationales seront moins « méchants  » parce qu’il y a le petroyuan? les « oligarques  » mondiaux doivent bien se marrer en regardant les cabris sauter en criant petroyuan,petroyuan.On les a bien eus,doivent ils pouffer.

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