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8.décembre.20178.12.2017 // Les Crises

« La résistance palestinienne » – 3 questions à Bernard Ravenel, par Pascal Boniface

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Source : Blog Mediapart, Pascal Boniface, 07-11-2017

Bernard Ravenel, agrégé d’histoire, fut responsable des relations internationales du PSU. Ancien président de l’AFPS (2001-2009) et de la plateforme des ONG françaises pour la Palestine (2001-2011), il répond à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage : « La résistance palestinienne : des armes à la non-violence », aux éditions L’Harmattan.

Pourquoi, selon vous, le succès de la première Intifada tient-il à son caractère à 95% non violent ?

En 1987, l’Intifada a éclaté au sein d’un contexte caractérisé par un climat de désobéissance civile. En effet, la société civile palestinienne (syndicats, mouvements étudiants, organisations de femmes, etc.) s’est organisée à travers la création de multiples associations et d’organisations non gouvernementales. Considérant comme impossible toute résistance armée dans les territoires occupés, les organisations politiques membres de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), en particulier l’influent Parti communiste jordano-palestinien, ont fondé ce réseau associatif de masse, guidé par un double objectif : prendre en charge les secteurs vitaux négligés par les autorités israéliennes (hôpitaux, agriculture) d’un côté, et développer la conscience nationale pour une mobilisation politique de masse contre l’occupation de l’autre côté. Toujours en 1987, la société palestinienne, soumise à une occupation qui couvre une accélération de la colonisation après l’arrivée de Sharon en 1979 comme ministre de l’Agriculture, connaît une effervescence grandissante. La tendance principale est alors l’affirmation d’un processus d’autonomie de vie face à l’occupant, ce qui suppose de désobéir à ses injonctions et à ses contraintes. Il faut enfin prendre en compte la grande défiance dans le processus politico-diplomatique du moment. Il suffira alors d’un grave incident meurtrier (mort de quatre ouvriers palestiniens causée par un chauffeur de camion israélien à Gaza) pour qu’éclate le soulèvement, qui se diffusera rapidement sur l’ensemble des territoires occupés.

Quelques jours après, la direction extérieure de l’OLP à Tunis et son stratège, Abou Djihad, demande et ordonne que ne soit utilisée aucune arme à feu. Cette décision, historique, fut respectée intégralement pendant de nombreux mois, démontrant ainsi l’incontestable légitimité populaire de la centrale palestinienne. À partir de ce moment, se développe une insurrection civile sans précédent dans le monde arabe.

La véritable surprise a été sa nature durablement non violente. Certains ont voulu contester cette qualification en insistant sur la violence que constitue l’usage de la pierre comme moyen de résistance : ils parlèrent ainsi de « guerre des pierres ». En réalité, la fonction des « lanceurs de pierres » a été de jouer, en accord explicite avec le « mouvement », le rôle d’avant-poste du territoire de leur communauté. Bien que constituant un certain niveau de violence – ciblant essentiellement les véhicules blindés israéliens – elle se situe à l’intérieur de la stratégie de résistance populaire non violente, contrainte à déployer et à maîtriser une certaine dose de violence, mais ne visant jamais à tuer. Mais, surtout, il faut considérer comment le recours aux pierres, mais non aux armes à feu, a démontré aux yeux du monde, et en particulier aux citoyens israéliens, que la « menace » palestinienne venue de l’Intifada ne mettait pas en cause, même symboliquement, l’existence physique ou la « sécurité » d’Israël, au nom de laquelle il justifiait ses guerres. La menace potentielle vise l’occupant israélien, mais non le territoire israélien au sein des frontières de 1949.

En dernière analyse, le fait majeur de l’Intifada est d’ordre stratégique : la puissance destructrice de la machine de guerre israélienne a été en bonne partie neutralisée face à une population entièrement désarmée. Elle n’a pas réussi à écraser l’Intifada. Tel est le sens profond de la défaite militaire d’Israël et de la victoire politique des Palestiniens.

Vous expliquez qu’Israël avait pour objectif la militarisation de la seconde Intifada. Pouvez-vous développer ?

Il ne faut jamais oublier qu’Israël est déterminé à se vouloir victime. Les Palestiniens n’eurent jamais les moyens de constituer une menace militaire. Mais, pour le pouvoir israélien, le fait de se trouver face à une « force » armée, fût-elle fictive, confère sa légitimité à la stratégie militaire d’occupation et de colonisation. Face à cette nouvelle insurrection qu’est la seconde Intifada, la stratégie israélienne est claire : éviter à tout prix le renouvellement d’une Intifada du type de la première, restée longtemps non armée et dont la tentative de répression militaire avait été délégitimée par l’opinion internationale, permettant ainsi une victoire politique palestinienne. D’où la décision de militariser le conflit en provoquant une réaction armée des Palestiniens, afin de se voir reconnu le droit d’employer les armes, y compris les plus lourdes (chars, hélicoptères). Ce qui s’est d’ailleurs effectivement produit.

Vous expliquez également que le mouvement palestinien a pris conscience qu’un principe essentiel était de se battre sur un autre terrain que celui choisi par l’adversaire. Pourquoi ?

C’est précisément à partir de la pratique de la non-violence, c’est-à-dire en passant explicitement de la violence armée à la non-violence, que les Palestiniens ont compris que les Israéliens avaient perdu un pouvoir essentiel : celui de se présenter devant l’opinion publique internationale comme victime des armes palestiniennes. De fait, l’état de victime du pacifisme ou de la non-violence est peu glorieux. Les Israéliens ont alors inventé le terme de « terrorisme pacifiste » pour être plus crédibles et justifier leur violence armée contre une population désarmée…mais sans réussir.

En réalité, le terrain de la non-violence choisi par les Palestiniens, largement médiatisé, qui a rendu simultanément visibles l’image de la non-violence palestinienne et celle de la violence israélienne, a abouti à une chute sans précédent de la légitimité de la violence israélienne. Elle a ruiné la totalité des efforts du système médiatique israélien visant à légitimer l’usage de l’extrême violence, ou de la riposte « disproportionnée ». D’où, aujourd’hui, la volonté des autorités israéliennes de mettre en place une stratégie de communication, où le poids des mots et des photos peut pencher en leur faveur : c’est l’actuel objet de la bataille médiatique et sémantique pour assimiler toute résistance palestinienne, en particulier celle non violente, au terrorisme et à l’antisémitisme.

Dans ce monde où règne la communication télévisée en temps réel, la transmission de la résistance non violente est devenue un enjeu majeur pour l’image de la lutte palestinienne, mais aussi pour le pouvoir israélien très soucieux de présenter les Palestiniens comme l’ennemi terroriste, et de se présenter comme potentielle victime d’une menace permanente des Arabes.

Source : Blog Mediapart, Pascal Boniface, 07-11-2017

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Owen // 08.12.2017 à 09h42

On va faire simple: si les israéliens n’occupaient pas les territoires palestiniens, pensez-vous que le Hamas existerait ?

33 réactions et commentaires

  • LBSSO // 08.12.2017 à 06h49

    Dans le billet présenté hier, R Naba écrit :

    « 1ère faute : La renonciation à la lutte armée de l’OLP
    La renonciation à la lutte armée avant la satisfaction de ses objectifs nationaux, autrement dit la répudiation guérilla, la marque de fabrique des guerres de Libération, un des fondements du combat national, a constitué la première faute majeure, rendant le mouvement palestinien captif de l’agenda des parrains d’Oslo, les États-Unis »

    Aujourd’hui,B Ravenel explique.:
    « C’est précisément à partir de la pratique de la non-violence, c’est-à-dire en passant explicitement de la violence armée à la non-violence, que les Palestiniens ont compris que les Israéliens avaient perdu un pouvoir essentiel : celui de se présenter devant l’opinion publique internationale comme victime des armes palestiniennes »

    Avec l’acte de D Trump , ce sont surtout l’hypocrisie des défenseurs de la solution à « deux états » et la loi du fait accompli qui l’ont emporté.
    Ah qu’ils avaient beau jeu sur les plateaux TV et radio , ces géopoliticiens, de moquer les « clowneries de Trump » qui venait de prendre une décision… à laquelle certains d’entre eux rêvaient.

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    • Julien // 08.12.2017 à 14h04

      Je partage votre avis sur la décision de Trump. Il est beau d’hurler alors que l’administration Obama a systématiquement mis son veto sur les résolutions d’Israël.
      Le processus de paix est brisé, quelle bonne blague. Quel processus ? Cet espèce d’entre les deux qui n’avancent pas. Trump a tranché, maintenant, malheur aux perdants.

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      • Thanos // 08.12.2017 à 15h20

        « Jerusalem should be recognized as the capital of the State of Israel; and the United States Embassy in Israel should be established in Jerusalem no later than May 31, 1999. »
        Article 2et 3 du JERUSALEM EMBASSY ACT OF 1995 voté en 1995 par un très large consensus (90% des voix pour) au Congres US. Trump ne fait qu’appliquer une promesse de campagne qui n’est autre que l’application d’une loi découlant de la volonté souveraine des représentants du peuple. Obama avait lui aussi fait la promesse d’appliquer cette loi. https://www.congress.gov/104/plaws/publ45/PLAW-104publ45.pdf
        En dehors de tout jugement sur un conflit qui ne me/nous concerne en rien, en termes « d’éthique politique » et « d’éthique démocratique », doit-on blâmer un président étranger élu qui tient ses promesses de campagne ? Doit-on blâmer un un président étranger élu, en tant que « tête » de l’exécutif, de faire appliquer une loi qui n’est pas de l’initiative de son propre mandat et voté par une très large majorité de tous les représentants du peuple, dans le respect absolu des processus démocratiques?

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        • manuel // 08.12.2017 à 17h49

          Oui on peut blâmer cette application d’une loi dans la mesure ou elle soutient un principe inique. Toutes les lois votées à la majorité ne sont pas étiques. Les dernières années et surtout au moyen orient montrant que les décisions de soi-disant états démocratiques ont abouti à des résultats non éthiques.
          Quand au point de savoir si nous sommes concernés par les conflits au proche et moyen orient il faudra en parler aux victimes des attentas en France. L’émergence de mouvements religieux terroristes sont dus aux actes des européens : partage Balfour, destruction du mouvement laïc Nasser et autres.

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          • Thanos // 09.12.2017 à 15h03

            « Inique », « soi-disant démocratique »… Ce sont des jugements de valeur, point de vue subjectif soustrayant au droit votre opinion morale, ici, dans un « champ politique et citoyen » qui n’est pas le votre, à moins que vous soyez citoyen américain. L’idée qui soutient votre raisonnement est celle qui justifie, par exemple, que l’expression de la souveraineté démocratique soit secondaire (ainsi le non respect du referendum de 2005 est légitime) ou le fameux droit d’ingérence légitimant les renversements de régime ou autres ingérences politiques ou économiques au nom de la morale, ou plus simplement le non respect des engagements de nos élus. Votre « raisonnement » permet d’évacuer les principes de souveraineté et d’expression démocratique. Pourquoi pas, mais il ne faudra pas s’en plaindre lorsque ceci vous affecte(ra). Enfin, quant à votre 2eme paragraphe, vous avez le rapport de causalité tout aussi caricatural que lapidaire,mais cela vous permet de faire l’économie de la complexité du monde et d’avoir, plutôt qu’une réflexion, une réaction morale auto centrée. Vous préférez donc une « dictature » de l’émotion mondialisée à la souveraineté démocratique institutionnalisée?

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  • Fritz // 08.12.2017 à 06h53

    Il y a une telle dissymétrie entre la force israélienne et la faiblesse palestinienne que la position officielle des chancelleries : « deux États (entre la mer et le Jourdain) » me paraît très hypocrite.
    Les frontières « de 1967 » résultent elles-mêmes d’une guerre et d’un nettoyage ethnique en règle, bien décrit par Ilan Pappé.

    Certes, l’Intifada de 1987 avait délégitimé la violence israélienne, mais depuis une quinzaine d’années, le discours assimilant les Arabes aux Nazis s’est renforcé. Le calendrier d’Oslo n’a jamais été appliqué, la feuille de route non plus, voilà le résultat de la politique « raisonnable » de l’OLP qui a coïncidé avec le temps béni de « l’hyperpuissance » américaine et de la veulerie européenne.

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    • christian gedeon // 08.12.2017 à 09h56

      Cher Fritz,c’est loin d’être aussi simple.1947,plan de partage,dont on peut penser ce qu’on veut,mais plan de partage quand même,refusé…par les pays arabes,sans trop demander leur avis aux premiers concernés,c’est à dire les palestiniens eux même. Avec le discours un peu débile du on va rejeter les jjuifs à la mer et patin couffin,ouvrant la voie à la guerre de 1948,à la défaite des armées arabes,jordaniens mis à part,et à la fin du « partage « ,aujourd’hui tant recherché.Oh je ne fais pas d’illusions,çà a du bien arranger l’Irgoun et le Stern,cette affaire là,n’est ce pas? Il n’en demeure pas moins vrai que si partage il y avait eu,la face des choses eut été bien différente. Certainement pas idyllique,mais différente.Bien sûr,on peut toujours m’objecter qu’Israel n’aurait jamais du voir le jjour.Mais Israel est là,et à cause du refus du partage,qui je le redis n’ a pas été du fait des palestiniens,mais des pays arabes, on est devant une quadrature du cercle.

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      • Fritz // 08.12.2017 à 10h34

        Entièrement d’accord avec vous : les dirigeants arabes et la Ligue arabe portent une lourde responsabilité dans le sort actuel des Palestiniens.
        Et n’oublions pas que la Cisjordanie avait été annexée par le roi de Transjordanie, Abdallah.

        Au moins, la position de la droite israélienne (Sharon par exemple) : le véritable État palestinien, c’est la Transjordanie, serait viable, à défaut d’être juste. La Transjordanie avait été détachée de la Palestine par les Anglais.

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      • Chris // 08.12.2017 à 17h35

        Et que dites-vous du « plan de partage » voulu par l’Union Européenne pour mettre en place le remplacement des populations vieillissantes ?
        Qui est d’accord parmi les gens sains d’esprit ? Personne !

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    • LBSSO // 08.12.2017 à 11h53

      Je partage les différents points historiques,@Fritz, @christian gedeon que vous mettez en relief.
      A présent , beaucoup de questions restent posées.Pour ma part, et pour tenter d’élargir le débat , j’en vois deux :
      -Que reste-il aux Palestiniens à négocier ?
      -Qui les soutiendra réellement ? Et selon la réponse à celle-ci, je vois un « piège » tendu aux nations concurrentes des USA dans cette région, je pense bien sûr en particulier à l’Iran.

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      • christian gedeon // 08.12.2017 à 13h11

        Quand on dit « aux palestiniens  » en parlant d’une entité unique,on fait déjà un contresens en quelque sorte.Car,il y a les deux millions et des d’israéliens dits arabes,donc palestiniens,ceux de Cisjordanie,ceux de Gaza,ceux des « camps  » du Liban,de Syrie et de Jordanie et ceux de la disapora. Il y a les profondes divisions entre Fatah,Hamas,jihad et la myriade d’organisations secondaires ou dissidentes.Alors en effet que reste-t-il aux palestiniens,mais lesquels? La question serait plutôt que reste-t-il des palestiniens.

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      • Owen // 08.12.2017 à 14h10

        2ème question: on sait que Trump a son Janus en politique internationale: Rex Tillerson pour la concertation, Jared Kushner pour la force.
        – On sait aussi que Trump tient une promesse faite à l’AIRPAC https://www.youtube.com/watch?v=M_A8OfYaIlw.
        – L’ONU est un vieux commissariat qui se contente d’enregistrer les plaintes et résolutions palestiniennes.

        – L’Iran ne devrait pas tomber dans le piège. Les vielles ficelles de Washington: la provocation ou la manipulation, sont tellement apparentes que ça devient gênant. Kim Jong Un ne s’y trompe pas, les libanais ont bien réagi à la capture du premier ministre… Depuis la guerre syrienne, les états développent une autre intelligence diplomatique: les coups fourrés deviennent foireux.
        – Trump révèle de façon subliminale l’hypothèse désastreuse d’une subordination de Washington à Tel Aviv: elle ronge l’autorité (effrayante ou rassurante, selon) d’une nation comme 1ère force mondiale. « Mécaniquement », me remonte le propos d’A. Sharon: « Ne vous inquiétez pas des pressions américaines sur Israël. Nous, le peuple juif, contrôlons l’Amérique, et les Américains le savent. »
        – Quasiment tous les états condamnent la décision de Trump.
        – Même en France, cela évolue: Hollande n’aurait pas fait la déclaration de Macron. Et le CRIF a perdu un point avec sa contre déclaration.

        Le renoncement d’une solution à deux états n’est donc pas acté.

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        • Didier Mermin // 08.12.2017 à 14h49

          « Le renoncement d’une solution à deux états n’est donc pas acté » : oui, seulement remise aux calendes grecques…

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      • LBSSO // 08.12.2017 à 19h46

        En conséquence si les Palestiniens sont divisés, si leurs éventuels soutiens exterieurs évitent « les pièges » et si leurs soi-disant alliés continuent à se moquer d’eux , les dès lors palestiniens ( avec un « p » minuscule 😉 @c gedeon) risquent de se retrouver bien esseulés.
        Je tente de poursuivre par une troisième question : dans ces conditions ,qui ne sont pas toutes nouvelles,quelle sera leur place, compte tenu de leur démographie, au sein d’une nation juive et démocratique?
        (Merci pour vos analyses).

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        • Bouddha Vert // 10.12.2017 à 01h42

          La place qui accouchera de la volonté de faire un MO beaucoup plus simple pour des acteurs puissants et « locaux » comme les EU, l’Arabie Saoudite et Israël.
          De cette volonté qui dure, dans un monde qui économiquement, politiquement se métamorphose à des vitesses et dans des proportions sans équivalent Historique, qui peut savoir?
          L’assèchement accéléré des terres du pourtours méditerranéen en plus, et les contraintes d’approvisionnement sur les ressources augmentant au rythme de notre croissance mondiale, au milieu de toutes ses contraintes, quelle « crise » verrons nous en premier.
          Pourtant, cet évènement a l' »avantage » de distribuer les cartes pour une, enfin possible, bifurcation dans la manière de réinterroger le sort des Palestiniens.
          Il va devenir intéressant d’observer Israël et la manière dont elle accueille ce cadeau, empoisonné?

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  • J // 08.12.2017 à 08h56

    Heu, déjà les premières lignes, une non-violence qui lance des pierres sur des gens pour les pousser à riposter, c’est une drôle de non-violence…

    Enfin, si ce blog a choisi son camp au point de refuser d’entendre ce que peut dire l’autre (et s’étonne d’être suspecté d’antisémitisme…), qu’il le dise ! Je tente encore ma chance : les statuts mêmes du Hamas font de l’éradication d’Israël un devoir religieux, conforme d’ailleurs à ce que dit depuis toujours la doctrine sunnite. On en pense ce qu’on veut mais ça fait partie du tableau. Ne voir la mauvaise foi que d’un côté, sans autre examen, c’est du deux poids deux mesures et de la partialité. Si c’est parce qu’il s’agit essentiellement de Juifs…

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    • Owen // 08.12.2017 à 09h42

      On va faire simple: si les israéliens n’occupaient pas les territoires palestiniens, pensez-vous que le Hamas existerait ?

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      • Alfred // 08.12.2017 à 10h48

        Sans compter que le Hamas n’est pas né de rien. Sa montée puissance a été choisie par les Israéliens afin de deligitimer l’OLP est de faire glisser la question du politique (négociable et position indéfendable d’Israël face au monde extérieur) au religieux (innegociable et diabolisation possible). Le Hamas est depuis le début l’ennemi préféré (politiquement vaincu par avance) et favorisé. De même que de nos jours il vaut mieux avoir daesh aux portes du Golan que l’armée syrienne.
        Ce genre de procédé du pourrissement par le choix du pire acteur n’est absolument pas propre aux dirigeants israéliens (ça s’est vu ailleurs) mais ils l’ont bien appliqué. J vous ne devriez pas faire semblant de ne pas le savoir (l’origine du Hamas). Votre accusation d’antisémitisme est particulièrement malvenue (c’est donc votre seul argument ?).
        Il y a bien une duplicité des uns et des autres dans cette affaire et on peut dire sans se tromper que les élites (notamment israéliennes mais pas que) ne souhaitent pas la paix.

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      • J // 08.12.2017 à 11h44

        On me pose une question, je ne peux pas y répondre, c’est affolant !
        Je réessaie : OUI, sous cette forme ou une autre, puisque c’est une conséquence inéluctable de la doctrine sunnite.

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        • Fritz // 08.12.2017 à 15h22

          @Owen, vous ne comprenez pas les charmes de l’essentialisme.
          @J s’use à vous les répéter.
          La charte nazie du Hamas existe de toute éternité dans la doctrine sunnite.

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          • Owen // 08.12.2017 à 16h56

            Fritz, j’ai surtout compris son appel à la bonne foi dans toutes les parties d’un débat. Il a raison: je découvre avec lui la difficulté de cet exercice.

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            • Fritz // 08.12.2017 à 17h49

              Je veux bien entendre les arguments de @J, car il a raison sur un point : certains font une fixation malsaine contre Israël. Mais alors, qu’il arrête ses insinuations contre ce blog.

              En effet, débattre sereinement des questions israélienne et palestinienne est un exercice difficile. Un rappel raisonné du passé peut nous aider. Et évitons tous d’utiliser comme des massues les catégories d’antisémitisme, de colonialisme, de racisme, etc.

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    • Nasir // 08.12.2017 à 11h30

      « et s’étonne d’être suspecté d’antisémitisme » : par cette phrase vous vous insérez vous-même dans la tentative israélienne d’assimilation de toute vision critique des ses actes avec le terrorisme et l’antisémitisme, d’ailleurs décrit dans cet article et régulièrement dénoncé sur ce blog.

      La ficelle est un peu grosse pour désamorcer toute recherche d’analyse un peu objective (c’est à dire qui dévierait un tant soi peu du story-telling israélien).

      Mais je vais quand même essayer : oui, on peut critiquer la politique d’Israël sans être nécessairement antisémite, oui on peut chercher à décortiquer sans exaltation les actes des groupes palestiniens sans détester l’ensemble des Juifs.

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      • J // 08.12.2017 à 15h09

        Personne ne dit le contraire. Critiquer Israël n’est pas antisémite en soi. Mais le diaboliser, en faire le sommet de l’horreur humaine actuelle, sachant ce qui peut se passer ailleurs, c’est un deux poids deux mesures dont il faut bien se demander de quoi il procède. Si c’est de ce qu’il s’agit essentiellement de Juifs…

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    • Fritz // 08.12.2017 à 12h46

      « si ce blog a choisi son camp au point de refuser d’entendre ce que peut dire l’autre (et s’étonne d’être suspecté d’antisémitisme…) »

      Merci pour vos soupçons. Un grand merci.

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    • LBSSO // 08.12.2017 à 13h29

      Votre commentaire cogne, frappe ,et blesse.Vous le faîtes avec sincérité mais permettez-moi d’ajouter aussi ,avec maladresse.
      -Vous savez bien qu’il est légitime de critiquer le gouvernement israélien sans être pour autant antisémite.
      -Vous avez pu lire dans les commentaires et surtout les échanges ,très souvent de qualité et complémentaires, des avis qui font la part des responsabilités des uns et des autres.Le dialogue,parmi d’autres, entre @Fritz et @christian gedeon ,hier et aujourd’hui en témoigne.
      Alors, @J, svp , par votre opinion nécessaire et indispensable ,contribuez à ce que chacun puisse chercher et comprendre :
      « En hébreu, le mot « liberté » contient la racine h-f-ch, « chercher ». Un homme est libre quand il continue de chercher, quand rien n’est acquis définitivement, quand il ne dit pas « je sais ».
      Marc-Alain Ouaknin dans « Les Dix Commandements ».

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  • Crapaud Rouge // 08.12.2017 à 09h03

    « Dans ce monde où règne la communication télévisée en temps réel » : l’auteur aurait pu continuer sa phrase autrement, comme ceci : il est impossible de se montrer sans un minimum de violence qui fasse événement. Quelle caméra pourrait montrer la « désobéissance civile », sérieusement ?

    Bref, comme déjà dit, les Palestiniens n’ont plus la moindre stratégie gagnante. Et s’ils parvenaient à un accord de paix, il ne ferait probablement qu’entériner la situation actuelle, (tant il est évident que les Israéliens ne veulent pas reculer d’un centimètre), et Israël ne se gênerait pas pour le piétiner sur le terrain. Sans compter l’eau et le gisement gazier dont les médias ne parlent jamais…

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  • Le Wallon // 08.12.2017 à 10h26

    Le pire dans toute cette affaire c’est que la situation actuelle était, déjà, en formation durant les années 1990 (voir l’éclairant documentaire de Charles Enderlin « Le rêve brisé », 2002, France Télévision Distribution, 3-322069-870378). Le Hezbollah ne veux pas de la paix, le Fatah est trop lâche pour se battre afin qu’elle advienne, le Parti Travailliste israélien a implosé et le Likoud ne veut qu’une seule chose, le grand Israël.

    Répétons-le ici, une fois pour toute : Israël est la seule, et unique, garantie qu’ont les Juifs du monde entier que quelque-chose de ressemblant à la Shoah ne se reproduira plus jamais. Mais les Palestiniens ont, eux-aussi, le droit de pouvoir s’organiser en un Etat (et Dieu sait que les Palestiniens furent très souvent instrumentalisés pour servir les visées des états les plus rétrogrades de la région) et d’y vivre en paix.

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    • Alfred // 08.12.2017 à 11h02

      « Israël est la seule, et unique, garantie qu’ont les Juifs du monde entier que quelque-chose de ressemblant à la Shoah ne se reproduira plus jamais. »
      Excusez moi mais c’est très binaire pour rester poli.
      Si c’est des juifs qu’il s’agit l’existence de l’état d’Israël (ni même ses bombes atomiques) ne garanti hélas en rien qu’il n’y ait pas de pogroms dans le futur dans d’autres pays. C »est très peu probable mais ce ne peut être une certitude telle que vous l’affirmez.
      Si c’est de génocide qu’il s’agit. Le ou les futurs n’auront probablement rien à voir avec les passés que ce soit en termes d’acteurs ou de victimes. Et l’existence de l’état d’Israël n’y changera rien (comme l’existence de la République socialiste d’Arménie n’a pas eu d’impact sur la mise en œuvre de la shoah).

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    • Fritz // 08.12.2017 à 14h16

      « Israël est la seule, et unique, garantie qu’ont les Juifs du monde entier que quelque-chose de ressemblant à la Shoah ne se reproduira plus jamais »
      L’existence d’Israël a permis, hélas, la quasi-disparition des communautés juives dans les pays musulmans, par attraction vers le pays de Sion, mais aussi à cause des vagues de judéophobie soulevées par le conflit israélo-arabe.

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      • Chris // 08.12.2017 à 17h38

        Hélas, des shoas ne cessent de se répéter à travers le monde, sans que personne ne lève un sourcil.
        Dites, docteur, serait-on malade de la tête (comme disent les Belges) ?

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  • Fritz // 08.12.2017 à 17h43

    Au Liban il serait interdit de mentionner l’État d’Israël sur une carte :
    https://francais.rt.com/international/46338-liban-ecole-francaise-presente-ses-excuses-mentionne-israel-carte « la loi libanaise interdit explicitement tout référence à l’existence de l’Etat israélien, avec lequel le Liban est toujours théoriquement en guerre »

    N’étant pas Libanais, je me garderais de juger cet interdit. Mais cela montre que le « vivre ensemble » n’est pas acquis au Proche-Orient.

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    • christian gedeon // 09.12.2017 à 12h08

      Vous savez Fritz,le fait d’interdire de mentionner Israël ne l’empêche pas d’exister,y compris dans le quotidien des Libanais. Pour ce qui me concerne,je pense vraiment que les peuples de cette région,excités de tous bords mis à part,en ont marre,raz la casquette,plein les bottes.Ils sont usés,fatigués,détruits par cette guerre qui n’en finit plus et qui les fait vivre sans arrêt sous une gigantesque épée de Damoclès. En Europe,on ne se rend pas bien compte de la souffrance permanente des ces peuples qui vivent sur un volcan en éruption permanente.le Liban est un exemple formidable de résilience. Plusieurs fois détruit,plusieurs fois reconstruit,mais la force des gens a des limites. une nouvelle fois,il est au coeur d’une possibilité de guerre,qui n’est pas la sienne.C’est juste dégueulasse.

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