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7.décembre.20177.12.2017 // Les Crises

Centenaire Balfour : La Palestine cent ans après, par René Naba

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Source : Madaniya, René Naba, 27-11-2017

Texte publié en partenariat avec Golias http://www.golias-editions.fr/http://golias-news.fr/.

« Si j’étais un dirigeant arabe, je ne signerai jamais un accord avec Israël. C’est normal : Nous avons pris leur pays. Il y a eu l’antisémitisme, les Nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : Nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ?»

David Ben Gourion, premier chef du gouvernement israélien, le 18 juillet 1948, dans les semaines qui suivirent la déclaration unilatérale d’indépendance de l’État Hébreu.

LA PERMANENCE DU GÉOTROPISME OCCIDENTAL OU LE COMPLEXE DE GIBRALTAR

Il serait fastidieux et vain de dresser une chronologie de l’Histoire de la Palestine, c’est-à-dire le récit linéaire des événements tels qu’ils se sont produits depuis la promesse Balfour jusqu’à nos jours, plus exactement depuis la promesse de création d’un Foyer National Juif en Palestine, jusqu’à la prolifération et la consolidation de bantoustans sous occupation israélienne, autour des grandes agglomérations urbaines palestiniennes, Ramallah, Bethléem, Naplouse, Hébron et Djénine.

Des Bantoustans, en guise de Foyer National Palestinien, ayant vocation à constituer le futur état palestinien que les pays occidentaux veulent ériger en guise de solde de tout compte d’un conflit centenaire et dont la responsabilité première incombe exclusivement aux pays occidentaux.

Pas une histoire totale donc, mais une histoire problématisée, c’est-à-dire une histoire qui essaye d’expliquer les raisons de ces événements. Il incombe, pour ce faire, de procéder à un décryptage de l’histoire récente ou plutôt à la déconstruction des mythes fondateurs de la stratégie occidentale à l’égard de la rive méridionale de la Méditerranée, sa rive arabo-musulmane.

LA THÉORIE DU VACUUM, « LE RES NULLUS »

L’Europe, qui a longtemps symbolisé l’Occident, n’a jamais pardonné aux Arabes non seulement la conquête de la rive méridionale de la Méditerranée mais aussi la rive africaine de l’Océan Atlantique. A une époque où la navigation maritime constituait la principale voie de ravitaillement des Métropoles, la présence de l’Islam sur les rives africaines de l’Atlantique a été perçue par l’Europe une menace stratégique sur la navigation transocéanique occidentale, celle reliant l’Europe à l’Amérique Latine (via Dakar).

Au delà de la conquête de marchés captifs et des réserves de matières premières, la colonisation de la Méditerranée a répondu au souci de neutraliser cette menace potentielle ou virtuelle. Cela quand bien même nulle poussée arabe n’a été enregistrée en direction de l’Europe depuis près de quatre siècles, soit pour les Arabes, depuis la perte de Grenade en 1492 et la restauration de la souveraineté catholique sur l’Espagne. Nulle poussée musulmane, non plus, depuis le retrait des troupes musulmanes de l’Empire ottoman des portes de Vienne, le 13 avril 1683. Sous couvert d’une motivation religieuse (la libération du tombeau du Christ à Jérusalem), les Croisades répondaient à cette préoccupation. La colonisation aussi.

Les grands principes universels découlent rarement de considérations altruistes. Elles répondent davantage à des impératifs matériels. Du temps des Croisades, le mot d’ordre mis en avant était la « libération du tombeau du Christ ». Le sac de Constantinople constituera, à cet égard, selon l’historien Jacques Le Goff, une des pages honteuses de l’histoire de l’Occident.

Du temps de la colonisation, ce sera « le fardeau de l’homme blanc » et son double corollaire économique, -la liberté de navigation et la liberté du commerce et de l’industrie-, c’est-à-dire la liberté pour l’Europe de façonner à son image les territoires conquis, d’asservir les peuples, et sous prétexte de civilisation et de modernité, de coloniser leurs territoires pour son expansion économique.

Le promontoire de Gibraltar qui contrôle la jonction Mer Méditerranée-Océan Atlantique est bien revenu sous souveraineté européenne, en fait anglaise, mais les Occidentaux ne se sont jamais libérés du complexe de Gibraltar. Gibraltar (Jabal Tareq), qui tire son nom du conquérant arabe Tarek Ben Ziad continue de retentir dans le subconscient occidental comme un camouflet stratégique majeur.

Toutes les voies de communications maritimes de l’espace arabe sont ainsi depuis quatre siècles sous contrôle occidental. Gibraltar pour la jonction Méditerranée-Océan atlantique, l’île de Massirah, -dans le sultanat d’Oman, qui contrôle le détroit de Bab et Mandeb-, pour la jonction Golfe arabo-persique/Océan indien, enfin Chypre, ou plutôt les bases d’Akrotiri et de Dekhélia pour la jonction Méditerranée- Golfe-Océan indien, via le Canal de Suez.

Les deux bases de souveraineté anglaise de Chypre ont été aménagées en base anglaise de repli après la perte du Canal de Suez, auparavant sous condominium franco-anglais. La nationalisation de la voie d’eau, en 1956 par Nasser a d’ailleurs donné lieu à une expédition punitive franco-anglo-israélienne, première opération militaire conjointe israélo-occidentale contre le Monde arabe destinée à châtier un dirigeant nationaliste arabe, Gamal Abdel Nasser, coupable d’avoir cherché à récupérer sa principale richesse nationale, le Canal de Suez.

D’autres expéditions punitives ont eu lieu depuis Suez. Les guerres croisées des États-Unis en Irak pour le compte d’Israël, depuis 2003, la guerre d’Israël au Liban contre le Hezbollah pour le compte de l’Amérique, en 2006, constituent de parfaites illustrations de l’intrication d’Israël dans la stratégie occidentale.

DE LA VACUITÉ GÉOGRAPHIQUE : UN PEUPLE SANS TERRE POUR UNE TERRE SANS PEUPLE

Le Foyer National Juif s’est déployé en Palestine, précisément, et non à Madagascar ou en Argentine comme cela était prévu dans le projet originel pour l’évidente raison que la mise en place de cette entité occidentale au cœur du Monde arabe répondait avant tout à un géotropisme permanent des puissances coloniales :

Le verrouillage de l’espace arabe au prétexte de la liberté de navigation et de la sécurité de la route des Indes : Gibraltar, le Canal de Suez, l’île de Massirah, la côte des pirates auront ainsi tout au long de l’histoire moderne constitué autant de jalons de l’expansion européenne, autant de places fortes de garnison et de vigiles de l’Empire britannique.

L’implantation du Foyer National Juif en Palestine a été précédée de la conquête de l’Algérie, en 1830, du protectorat de la France sur la Tunisie, en 1881, du protectorat anglais en Égypte, en 1882. Elle est concomitante du Mandat français sur la Syrie et le Liban, en 1920 et du Mandat anglais sur l’Irak et la Palestine.

Soixante dix ans après l’indépendance des pays arabes, au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, la présence militaire occidentale est plus forte qu’à l’époque coloniale.
L’ensemble arabo-musulman est ainsi enserré dans un maillage, sans doute l’un des plus denses au monde. Qu’on en juge : le Qatar abrite la base du centcom, la plus importante base américaine du tiers monde dont la zone de compétence s’étend de l’Afghanistan au Maroc et le Bahreïn le QG de la V me flotte américaine opérant dans la zone Golfe-Océan indien.
Zone de pré positionnement des troupes américaines dans le golfe, le Koweït sert de base arrière pour le ravitaillement stratégique des troupes combattantes américaines dans la zone.

L’Arabie saoudite abrite sur la base du prince sultan, -dont la superficie excède la superficie de Paris, les avions radars Awacs-, et le Maroc, la base aérienne de Kénitra pour la surveillance aérienne depuis la rive arabe du passage de Gibraltar. Enfin le Sultanat d’Oman, sur l’île de Massirah relevant de sa souveraineté, une base aéronavale anglaise verrouille la jonction Océan Indien-Golfe arabo-persique.

Au passage, relevons que la quasi-totalité des monarchies arabes se trouvent en situation de subordination ou, pour être charitable, de « servitude volontaire » vis-à-vis des puissances occidentales. L’importance de l’implantation du Foyer National Juif en Palestine apparaît rétrospectivement ainsi comme un élément du maillage.

Le choix de la Palestine s’est fait en vertu du principe de la vacuité géographique. L’habillage idéologique à cette entreprise de prédation se résumait par ce slogan « Un peuple sans terre pour une terre sans peuple». Un slogan mystificateur car il revenait à nier l’existence d’une population dont les ancêtres s’étaient frottés victorieusement aux Croisés, en Palestine.

Nier l’existence d’une civilisation, marquée par une économie agricole réputée pour son huile, ses vins, le vin de Latroun, ses agrumes, les oranges de Jaffa célèbres dans l’ensemble de la Méditerranée, bien avant la fertilisation du désert par les vaillants Kibboutznik, autre mystification de la légende sioniste.

LES DIVERSES DÉCLINAISONS DE LA NOTION DE VACUITÉ

La notion de vacuité s’est depuis lors déclinée dans toutes ses variantes. De la vacuité géographique nous sommes ainsi passés à la vacuité culturelle puis à la vacuité politique.
-La vacuité culturelle : La Palestine a été décrétée en situation de vacuité par application de la théorie de Metternich « le Res Nullus » , tout simplement parce qu’elle a eu la mauvaise idée de se situer du mauvais côté de la frontière et de l’imperium européen :
« En dehors des frontières de la civilisation, il était loisible d’insérer librement, au milieu des populations plus ou moins arriérées -et non contre elles- des colonies européennes qui ne pouvaient être que des pôles de développement», expliquera benoîtement le chancelier autrichien.
Autrement dit, la Palestine n’était pas un territoire vide démographiquement, mais culturellement, vide d’une sorte de vacuité culturelle, car ne répondant pas au standard européen. Près de cent ans plus tard, l’Irak était, à son tour, frappé de « vacuité politique », qu’il importait de lui appliquer la démocratie américaine, avec les déplorables conséquences que l’on constate quotidiennement sur le terrain.

LA VACUITÉ POLITIQUE OU LA NÉGATION DE L’IDENTITÉ PALESTINIENNE

La théorie de la vacuité palestinienne s’applique d’ailleurs d’une manière discontinue depuis 1948 sur le plan politique.

L’absence de progrès dans la recherche de la paix a toujours été imputée à l’absence de volonté de paix chez les Arabes, ce qui a été vrai un certain temps, mais qui n’est plus vrai depuis 1982 (adoption du plan de Fès-Maroc), et surtout à l’absence d’interlocuteurs palestiniens, ce qui n’a jamais été vrai.

Des « animaux à quatre pattes », selon l’expression de l’ancien premier ministre Golda Meir, aux « cafards » d’Avigdor Liberman, le chef de file de la droite radicale, les Palestiniens ont rarement été identifiés pour eux mêmes, pour ce qu’ils sont, des Palestiniens, les habitants originels de la Palestine.
Quand ils n’étaient pas qualifiés de « terroristes », ils ont été tour à tour, arabes israéliens ou habitants des territoires (lesquels ?) ou alors, selon leur appartenance communautaire ou ethnique (druzes, bédouins) jamais arabes palestiniens ou tout simplement palestiniens.

La négation de l’identité palestinienne a trouvé son illustration la plus achevée avec la mise en résidence forcée de Yasser Arafat, Président démocratiquement élu de la Palestine et Prix Nobel de la Paix, par le dirigeant israélien le plus controversé pour ses pratiques terroristes, le premier ministre Ariel Sharon avec la complicité des pays occidentaux. En revanche, les tortuosités israéliennes relèvent elles du registre de la générosité.

Tout le monde se souvient des « offres généreuses » d’Ehoud Barak, le prédécesseur de Sharon, lors des négociations israélo-palestiniennes de Way Plantation sous l’égide du président Bill Clinton.
La mystification des « offres généreuses » n’a pas tenu longtemps car elle a été vite dénoncée par des journalistes israéliens eux-mêmes, puisqu’elles consistaient à obtenir de Yasser Arafat une reddition sans condition tant sur le statut futur de Jérusalem que sur le statut des réfugiés palestiniens, que sur leur Droit au retour).

La promesse Balfour est en fait une promesse faite, le 2 novembre 1917, par le ministre anglais des Affaires étrangères Arthur James Balfour à Lord Walter Rothschild d’aménager un « Foyer National Juif en Palestine».
Arthur Koestler, un écrivain nullement suspecté d’antisémitisme, en tirera un accablant constat qui se passe de commentaires : « Pour la première fois dans l’histoire, écrira cet auteur hongrois anticommuniste philo sioniste, « une nation promet solennellement à une autre (nation en gestation) le territoire d’une troisième nation».
Une fraction de la Palestine est promise aux Juifs non pour les dédommager des atrocités commises à leur égard par les Palestiniens ou les Arabes, mais en compensation des persécutions qu’ils ont eu à subir en Europe. En somme, comme cela se dit vulgairement, c’est à dire dans le langage populaire, « on les dédommage sur le dos de la bête».

Plus cruellement, l’Occident chrétien a pensé purger son passif avec le judaïsme et lui témoigner sa solidarité expiatoire en créant l’état d’Israël en vue de normaliser la condition juive diasporique dans des composantes nationales claires (Abraham B. Yehoshua).

Mais il a dans le même temps transmuté son contentieux bimillénaire avec une religion longtemps considérée comme « déicide » en un conflit israélo-arabe et un conflit islamo-judaique, en négation avec la symbiose andalouse. Ce faisant, l’Occident a transféré en terre arabe les problèmes lancinants de l’antisémitisme récurrent des sociétés occidentales.

L’histoire du Monde arabe contemporain demeurera incompréhensible à quiconque ne prendra en considération la blessure originelle représentée par l’implantation de l’état d’Israël en Palestine tant il est vrai que de toutes les grandes dates qui jalonnent l’Histoire des Arabes, la date du 15 Mai 1948, est sans doute la plus traumatique.

LA RUPTURE DU CONTINUUM STRATÉGIQUE DU MONDE ARABE

Au-delà des considérations bibliques, la création d’une entité occidentale au cœur du Monde arabe à l’intersection de sa rive asiatique et de sa rive africaine, scellait la rupture définitive de la continuité territoriale de l’espace national arabe, la rupture du point d’articulation entre la voie continentale et la voie maritime de la « Route des Indes », la voie marchande des caravanes reliant le couloir syro-palestinien à son prolongement égyptien, une rupture stratégique du continuum au point de confluence des voies d’eau arabes (le Jourdain, le Yarmouk, le Hasbani et le Zahrani) et de ses gisements pétroliers, source de sa richesse, de son décollage économique et de sa puissance future.

Un choc à tous égards traumatique. Il sera vécu à juste titre comme tel, comme une amputation du patrimoine national, une spoliation de l’identité arabe. Il conditionnera durablement la relation du Monde arabe et de l’Occident à l’époque contemporaine et explique une large part de sa nature conflictuelle, de ses dérives successives, de ses déflagrations répétitives, et, enfin dernière et non la moindre des conséquences, l’aversion révulsive et la méfiance instinctive que continue de nourrir le camp arabe face à toute initiative occidentale.

DÉCOUPLAGE GOLFE MÉDITERRANÉE : LA PAIX COMME APPÂT À LA CAUTION ARABE D’UNE POLITIQUE BELLICISTE OCCIDENTALE

Au delà de la théorie du vacuum, la stratégie occidentale a toujours cherché à opérer un double découplage :

  • Découpler la zone du golfe de la zone méditerranéenne du monde arabe, c’est-à-dire la zone d’abondance repue et docile de la zone de pénurie, découpler sa chasse gardée pétrolière de la turbulence de la démographie frondeuse de la Méditerranée.
  • Découpler les problèmes du golfe arabo-persique du conflit israélo-arabe, utilisant le règlement de la question palestinienne comme un appât pour obtenir une caution arabe à sa politique belliciste à l’égard du monde arabe, quand bien même elle a, elle-même, pris l’initiative de subordonner le règlement du problème palestinien au règlement des problèmes plus généraux du Moyen-Orient.
  • La conférence de Madrid, en 1991, s’est tenue, en novembre-décembre 1990, dans la foulée de la première guerre contre l’Irak. Une belle parade diplomatique sans lendemain. La première percée significative sur la voie de règlement du conflit israélo-palestinien a eu lieu avec les accords d’Oslo, en 1993.

Elle a pu se produire car elle a été opérée, en catimini, entre Israéliens et Palestiniens, à l’insu des impératifs de la diplomatie américaine, non par un élan de générosité israélienne à l’égard des Palestiniens mais pour la simple raison que le premier ministre israélien de l’époque Yitzhak Rabin était parvenu à la conclusion, au terme de la première Intifada, que ce conflit de basse intensité, saignait l’économie israélienne en une lente hémorragie, altérait l’image d’Israël, alors que l’occupation pervertissait la moralité de la jeunesse israélien.

Les accords d’Oslo prévoyaient la constitution d’un État palestinien dans un délai de cinq ans. La feuille de route de George Bush, lancée en 2003 dans la foulée de l’invasion américaine de l’Irak, prévoyait, elle aussi, l’édification d’un État palestinien dans un délai de cinq ans, c’est-à-dire en 2008. Le dernier forcing de Condoleeza Rice au Moyen-Orient, trois voyages au premier trimestre 2007, vise à soulager la pression anti-américaine sur l’Irak.

LE PÉRIL CHIITE : L’OBJECTIF DE DIVERSION DE LA DIPLOMATIE OCCIDENTALE

Entre temps, la diplomatie occidentale s’est fixée un objectif de diversion :

  • Combattre le péril chiite, suscité par les Américains en décapitant les deux adversaires idéologiques -et sunnites- de l’Iran chiite révolutionnaire, les Talibans, en Afghanistan, en 2001, et l’Irak baasiste et laïc de Saddam Hussein, en 2003.
  • Combattre la menace nucléaire iranienne suscitée par la prépondérance militaire israélienne et son hégémonie régionale du fait de sa possession de l’arme atomique et son refus de se soumettre aux contrôles prévus par le Droit International quand bien même l’Iran est devenue une puissance régionale redoutée non pas tant sous l’effet d’une politique volontariste, mais par effet d’aubaine consécutive à la politique erratique américaine.

L’Islam sunnite, sous l’égide du président égyptien, Gamal Abdel Nasser, puis de Yasser Arafat, chef de l’Organisation de Libération de la Palestine, a été diabolisé lorsqu’il s’est identifié au combat nationaliste arabe pour la restauration des Droits Nationaux Palestiniens. Nasser comme Arafat ont été traités d’ « Hitler » par les médias israéliens et leurs alliés occidentaux, alors que les Chiites sous l’autorité du Chah d’Iran étaient cités en modèle de modernité et d’intégration occidentale.

Alors que l’équation se retourne, les dirigeants arabes sunnites, affidés de l’Occident, se voient gratifiés d’un vocable qui se veut flatteur « l’axe de la modération », quand bien même figurent au sein de cette alliance certains des dirigeants les plus rétrogrades de la planète.

C’est Israël qui a introduit la course aux armements atomiques au Moyen Orient et cela depuis cinquante ans et c’est l’Iran qui constitue l’unique danger nucléaire de la zone.
Ce sont quinze Saoudiens qui participent aux attentats aériens du 11 septembre 2001 contre des objectifs américains et c’est l’Irak baasiste et laïc qui est soupçonnée de connivence avec l’organisation fondamentaliste sunnite Al Qaida, quand bien même il est de notoriété publique que l’ordonnateur des attentats du 11 septembre 2001 est le poulain commun des Saoudiens et Américains, Oussama Ben Laden.

Cette drôle de logique illustre le discours disjonctif occidental à l’égard du monde arabo-musulman, une logique variable en fonction des intérêts des occidentaux. Un discours qui explique largement les déboires occidentaux en terre arabe.

Au passage signalons, qu’Israël est le seul état du Monde à vouloir désigner au préalable ses interlocuteurs, en délimitant au préalable l’ordre du jour, en anticipant, au préalable, ses propres résultats, sans que cette morgue ne suscite la moindre critique dans les cercles dirigeants occidentaux, plongés dans une sorte de léthargie amnésique pour tout ce qui concerne le problème palestinien.

Au delà de la diversité des composantes de la fédération américaine, l’Amérique s’est dotée par la force d’un état fédéral de cinquante états -« les États-Unis d’Amérique »- et cherche à s’adjoindre le Canada et le Mexique au sein de l’ALENA, l’Europe, à son tour, s’applique à édifier une Union Européenne de 27 membres, mais tant l’Amérique que l’Europe veillent à maintenir le monde arabe dans un état de balkanisation.

Le bloc atlantiste répugne à la constitution d’un ensemble arabe au nom du particularisme des diverses composantes du Monde arabe (sunnites, chiites, druzes et alaouites, kurdes et arabes, chrétiens et musulmans, Machreq et Maghreb, arabes, kabyles), alors que cet ensemble de près de 400 millions de personnes représente davantage de similitude culturelle et linguistique qu’un plombier polonais et un pécheur maltais ou qu’un résident de l’État huppé du Massachusetts et un texan de San Antonio, ou encore qu’un basque et un breton.

Les Occidentaux s’acharnent ainsi à vouloir appliquer vigoureusement la légalité internationale au Monde arabe, tout en s’exonérant de cette obligation envers Israël, un état « hors la loi », sur le plan international, du fait de son propre comportement, détenteur d’un record mondial absolu des résolutions de l’ONU non respectées par l’État hébreu. Pas moins d’une quarantaine.

Pour aller plus loin sur ce sujet

La liste des résolutions de l’ONU non respectées par Israël http://www.monde-diplomatique.fr/2009/02/A/16775

L’Amérique veut imposer par la force la démocratie dans le Monde arabe, mais n’en tire pas toutes les conséquences lorsque les résultats d’un scrutin démocratique lui sont défavorables.
Elle récuse le Hamas au prétexte qu’il ne reconnaît pas Israël, mais ne souffle mot ni des assassinats extrajudiciaires des dirigeants palestiniens (160 en quatre ans), illégaux au regard du Droit international, ni de l’annexion rampante de la Cisjordanie et du Golan syrien, ou de la judaïsation de Jérusalem, ou enfin du blocus quasi permanent aux populations palestiniennes sous occupation israélienne

RAPPEL À L’ORDRE DES CIRCONVOLUTIONS DES DIVERS PLANS DE PAIX

Le « Plan de partage » des Nations unies aux Palestiniens proposait 47% des 100% du territoire de la Palestine du mandat britannique qui appartenait aux Palestiniens à l’origine. Puis par une sorte de réduction successive, toutes les autres initiatives de paix proposaient des plans dégressifs :

  • Les « Accords d’Oslo » (1993) proposaient aux Palestiniens une superficie réduite de moitié : 22% des 100% qui leur appartenaient à l’origine.
  • L’« Offre généreuse » d’Ehoud Barak aux Palestiniens, réduisait l’offre à sa portion congrue : 80% des 22% des 100% de votre territoire d’origine.
  • La « Feuille de route » envisagée par Bush pour les Palestiniens en vue d’obtenir la caution arabe à la guerre contre l’Irak soumet la création d’un État palestinien à diverses conditions qui constituent un chef d’œuvre d’hypocrisie diplomatique et de mauvaise foi.

La création d’un État palestinien est soumise aux conditions suivantes :

  • La renonciation à la lutte armée, c’est-à-dire la résistance à l’occupation, ainsi que la neutralisation de tous les combattants et leur démobilisation
  • La renonciation au Droit au retour des réfugiés vers les maisons de leurs ancêtres
  • La désignation de représentants politiques agréés par les États-Unis et Israël
  • L’acceptation des faits accomplis sur le terrain notamment la séparation de la Cisjordanie de Jérusalem via le Mur de Sharon, ainsi que les routes de contournement militaire des agglomérations palestiniennes, réservées à l’usage exclusif des Israéliens. Ce dispositif brise la continuité territoriale palestinienne, de la même manière que l’État d’Israël avait brisé le continuum stratégique arabe
  • La renonciation à Jérusalem pour capitale
  • La modification des programmes scolaires dans un sens agrée par les Américains et les Israéliens.
  • L’instauration d’un planning familial et de la limitation des naissances en vue de brider la démographie galopante des Palestiniens

La satisfaction de ces sept conditions pourrait ouvrir la voie à la constitution d’un état palestinien au terme de négociations avec les Israéliens qui porteraient sur 80% des 22% des 47 % du territoire palestinien d’origine.

CENT ANS APRÈS BALFOUR, LE MOUVEMENT NATIONAL PALESTINIEN DANS L’IMPASSE

Un quart de siècle après les accords israélo-palestiniens d’Oslo, le Mouvement National Palestinien est dans l’impasse et sa refondation sur une base révolutionnaire s’impose comme une question de survie, sous peine de dépérissement.

Ayant accédé aux responsabilités suprêmes par défaut, par suite de l’élimination des principaux dirigeants palestiniens par les services israéliens, notamment Abou Djihad, chef de la branche militaire de la centrale, et Abou Iyad, chef des services de renseignenemt, Mahmoud Abbas apparaît comme président par défaut d’une République bananière.

Captif de la puissance occupante, sans charisme, discrédité par l’affairisme de son entourage, président d’une « République Bananière » sous contrôle rigoureux de son ennemi israélien, Mahmoud Abbas, est néanmoins partisan d’une coopération sécuritaire avec l’État Hébreu.

Sa présence à la tête de l’Autorité Palestinienne est perçue comme « le moindre mal », par ses parrains occidentaux, trop heureux de cet abcès de fixation, oubliant que « politiquement, la faiblesse de l’argument du moindre mal est que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu’ils ont choisi le mal » (Hannah Arendt (Responsabilité et Jugement).

Le Mouvement National Palestinien est l’unique Mouvement de Libération Nationale au Monde à avoir commis deux fautes stratégiques à l’effet de le projeter dans une impasse tragique, au point de dénaturer son combat, en dépit d’un lourd tribut payé à la reconnaissance de la légitimité de sa cause, en dépit du bien fondé de sa revendication.

1ère faute : La renonciation à la lutte armée de l’OLP

La renonciation à la lutte armée avant la satisfaction de ses objectifs nationaux, autrement dit la répudiation guérilla, la marque de fabrique des guerres de Libération, un des fondements du combat national, a constitué la première faute majeure, rendant le mouvement palestinien captif de l’agenda des parrains d’Oslo, les États-Unis.

2e faute : La dérive stratégique du Hamas lors de la guerre de Syrie (2011-2017)

La décision du Hamas de privilégier une alliance avec les pétromonarchies, sur une base sectaire, en reniant ses anciens frères d’armes, -la Syrie, l’Iran et le Hezbollah libanais, pourtant artisans de sa propulsion militaire-, a constitué une dérive rarissime dans les annales des guerres de libération nationale, en même temps qu’un acte d’ingratitude absolu mettant en question la crédibilité politique du mouvement et la pertinence de son appréciation des rapports de force régionaux.

Cette aberration idéologique explique la suspicion et la perplexité que le Hamas projette parmi les nombreux sympathisants de la cause palestinienne à travers le Monde.

Suprême infamie : L’Arabie saoudite a capitalisé une rente de situation sur une position maximaliste à connotation antisémite sur le conflit israélo-arabe, au cours du premier demi siècle de son existence, pour finir par détourner les combattants vers l’Afghanistan, à cinq mille km du champ de bataille de la Palestine, dans la décennie 1980 ; par une instrumentalisation de l’islam contre arme de combat contre l’athéisme soviétique, avant de basculer, pour la survie du trône wahhabite, vers une normalisation rampante avec Israël, à la mesure de l’annexion rampante de la Palestine par l’État Hébreu, pour la survie du trône wahhabite au prétexte de combattre l’Iran schismatique chiite.

Pour toutes ses raisons, il m’a paru nécessaire de vous offrir cette lecture en contrechamp de l’Histoire de la Palestine tant il est vrai que le passé éclaire très cruellement le présent, et sans doute l’avenir, qu’il est tout aussi vain de vivre dans la pénombre et la périphrase, et, d’admettre enfin, et là je m’adresse aux amis de l’état hébreu qui se déclarent attacher à son existence, qu’Israël ne connaîtra une légitimité que lorsqu’il aura été pleinement reconnu par sa victime, les Palestiniens, librement, souverainement, sans condition préalable.

Les Occidentaux soutiennent le droit à la sécurité d’Israël et le Droit à l’existence du peuple palestinien, sans l’assortir de considérations sur sa sécurité.

À en juger par les multiples actions préventives menées par Israël au cours de son histoire, l’équation vraie, le bon droit, consiste à réclamer non un droit à la sécurité d’Israël et un devoir d’insécurité pour les pays arabes, mais un droit égal à la sécurité pour l’ensemble des pays de la zone, y compris la Palestine, car il est tout aussi légitime pour Israël que pour les pays arabes de disposer d’un droit égal à la Sécurité.

Souvenons nous, in fine, que tant qu’existe un revendicateur un Droit ne se perd pas et une fausse symétrie ne sert pas une bonne administration de la justice.

Source : Madaniya, René Naba, 27-11-2017

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Commentaire recommandé

J // 07.12.2017 à 06h02

La citation de Ben Gourion est tronquée comme d’habitude !
« Pourquoi les Arabes feraient-ils la paix ? Si j’étais, moi, un leader arabe, jamais je ne signerais avec Israël. C’est normal : nous avons pris leur pays. Certes, Dieu nous l’a promis, mais en quoi cela peut-il les intéresser ? Notre Dieu n’est pas le leur. Nous sommes originaires d’Israël, c’est vrai, mais il y a de cela deux mille ans : en quoi cela les concerne-t-il ? Il y a eu l’antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une chose : nous sommes venus et nous avons volé leur pays. Pourquoi l’accepteraient-ils ? Ils oublieront peut-être dans une ou deux générations, mais, pour l’instant, il n’y a aucune chance. Alors, c’est simple : nous devons rester forts, avoir une armée puissante. Toute la politique est là. Autrement, les Arabes nous détruiront. »

48 réactions et commentaires

  • J // 07.12.2017 à 06h02

    La citation de Ben Gourion est tronquée comme d’habitude !
    « Pourquoi les Arabes feraient-ils la paix ? Si j’étais, moi, un leader arabe, jamais je ne signerais avec Israël. C’est normal : nous avons pris leur pays. Certes, Dieu nous l’a promis, mais en quoi cela peut-il les intéresser ? Notre Dieu n’est pas le leur. Nous sommes originaires d’Israël, c’est vrai, mais il y a de cela deux mille ans : en quoi cela les concerne-t-il ? Il y a eu l’antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une chose : nous sommes venus et nous avons volé leur pays. Pourquoi l’accepteraient-ils ? Ils oublieront peut-être dans une ou deux générations, mais, pour l’instant, il n’y a aucune chance. Alors, c’est simple : nous devons rester forts, avoir une armée puissante. Toute la politique est là. Autrement, les Arabes nous détruiront. »

      +31

    Alerter
    • Fritz // 07.12.2017 à 09h54

      Merci. Une deuxième citation à l’appui :
      « Il n’est pas vrai que les Arabes détestent les Juifs pour des raisons personnelles, religieuses ou raciales. Ils nous considèrent, et à juste titre de leur point de vue, comme des Occidentaux, des étrangers, des envahisseurs qui se sont emparés d’un pays arabe pour en faire un pays juif… Dès lors que nous sommes obligés de réaliser nos objectifs contre la volonté des Arabes, nous devons vivre dans un état de guerre permanent ».

      Déclaration d’un pacifiste bêlant, quasiment un islamo-gauchiste : Moshe Dayan.
      Source : François Massoulié, Les conflits du Proche-Orient, Casterman-Giunti, 1994, p. 113.

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      • J // 07.12.2017 à 12h02

        Sauf que les raisons religieuses sont particulièrement fortes (et de plus en plus fortes puisque l’islamisme monte en puissance… Dayan est mort en 1981), en particulier pour le Hamas aussi bien que pour le Hezbollah et les dirigeants iraniens. Une terre qui a été islamique doit le rester ou le redevenir. Se trouvant enclavé dans des pays à majorité islamique, Israël est par son existence même un scandale et une humiliation permanente pour le dar el-Islam.

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        • Crapaud Rouge // 07.12.2017 à 15h04

          Les « raisons religieuses » ne sont qu’une conséquence. L’on n’a besoin de réveiller ce fond culturel aussi vieux que l’humanité que dans des situations qui l’exigent, le reste du temps il s’inscrit dans le quotidien (des croyants) sans faire de vagues.

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          • J // 08.12.2017 à 08h22

            C’est quand même terrible, on n’a pas le droit de dire ce que disent les statuts du Hamas quand on parle de la motivation palestinienne. Pour le coup, ce blog contribue à une désinformation.

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          • J // 08.12.2017 à 08h41

            Ce blog aurait-il choisi son camp, au point de soutenir sa désinformation ? Je répète, ce sont les statuts mêmes du Hamas qui disent qu’éradiquer Israël est un devoir religieux. Ne pas le laisser dire est malhonnête et biaise complètement le débat.

              +3

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            • Fritz // 08.12.2017 à 14h20

              Et vous ? Avez-vous choisi le camp du Décodex et de Conspiracy Watch ?

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      • D’aubrac // 07.12.2017 à 13h30

        Pour compléter.
        Source : Testament politique de David Ben Gourion. Arte Mai 2017. Cette déclaration que Ben Gourion aurait faite en 1968 :

        « Si j’avais le choix entre la paix et les territoires conquis l’an dernier (en 1967), je choisirais la paix, à l’exception de Jérusalem et du Golan ».

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    • Chris // 07.12.2017 à 16h23

      Tronqué certes, mais un raccourci qui ne change en rien l’appréciation de la situation.

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  • Christian Gedeon // 07.12.2017 à 07h33

    L’ OLP était tellement pressée de reconquérir les territoires palestiniens qu’elle a confondu Liban et Israël, Jounieh et Tel Aviv. C’est ballot dis donc,non?

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    • Fritz // 07.12.2017 à 09h47

      Vous connaissez mieux que nous les Accords du Caire (1969) signés entre le général Boustani et Yasser Arafat… La présence intrusive des Palestiniens au Liban s’explique aussi par les événements de 1970 en Jordanie (septembre noir).

        +2

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      • christian gedeon // 07.12.2017 à 11h43

        les accords du Caire sont une trahison achetée avec l’argent saoudien. Ils ont livré le sud chiite et chretien du Liban,à l’occupation et aux exactions palestiniennes quotidiennes.Et les palestiniens ont essayé ni plus ni moins de renverser le roi Hussein et de prendre la Jordanie,comme ils ont essayé au Liban… et là ils se sont pris septembre noir dans la gueule. Arrêtez de raconter une histoire « romantique « …les faits sont bien différents.

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        • Fritz // 07.12.2017 à 15h58

          Ou avez-vous lu que j’ai raconté une histoire « romantique » ?
          Quant aux faits, j’en ai rappelé deux, datés et situés.
          Bon, voulez-vous que je raconte la romantique histoire de la Quarantaine ?
          Ou celle de Damour ?

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          • christian gedeon // 07.12.2017 à 16h12

            Il y aurait beaucoup à dire sur les deux évènements que vous citez,et qui ne sont pas de même nature,n’est ce pas? Désolé toutefois pour mon ton un peu véhément.Mais la triste histoire de la « résistance palestinienne » est qu’elle s’est d’abord et surtout exercée contre les pays d’accueil,que ce soit la Jordanie ou le Liban,ou instrumentalisée comme en Syrie ou en Irak par les régimes en place. Quand vous parlez de présence intrusive qui « s’explique « ,vous expliquez l’inexplicable,en fait. C’est à dire qu’un invité dans votre maison essaye de vous en chasser,d’où ma sur réaction. Bien à vous.

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  • Politzer // 07.12.2017 à 07h56

    La responsabilité incombe non  » aux pays occidentaux » mais à l impérialisme occidental. Nuance . Pour éviter de verser ds la lutte d un nationalisme contre un autre en dissolvant la responsabilité des requins ds la masse des petits poissons

      +13

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    • Crapaud Rouge // 07.12.2017 à 08h59

      Excusez-moi, mais je ne vois vraiment pas comment la nuance entre « pays occidentaux » et « impérialisme » conduirait à différencier les « requins » des « petits poissons ». Le fond du problème n’est pas là. Les occidentaux ont poussé à la création de cet État pour qu’il serve leurs intérêts dans la région, (et d’épine dans le pied aux pays arabes), mais finalement ce sont eux, les occidentaux, qui servent les intérêts d’Israël. Les plans les plus machiavéliques sont parfois les plus stupides.

        +16

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  • François Lacoste // 07.12.2017 à 08h37

    Sujet bien traité.
    Pour illustrer les répercutions de ce conflit en Europe en France et ailleurs…

    Une réalité qui n’est pas nouvelle,
    (- pour les personnes pressées, lire à 6′ 30…)
    https://www.youtube.com/watch?v=toKG_MFh7IU

    Une situation particulière,
    https://www.monde-diplomatique.fr/2009/02/A/16775
    [Modéré]
    etc.

    Pour faire taire l’argument trop souvent avancé de la volonté de détruire Israël,
    https://www.lesechos.fr/10/09/1993/LesEchos/16473-091-ECH_la-reconnaissance-mutuelle-d-israel-et-de-l-olp–un-tournant-historique.htm

    Les luttes légitimes trop souvent judiciarisées,
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Boycott,_d%C3%A9sinvestissement_et_sanctions
    https://www.ujfp.org/spip.php?article5241

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    • J // 07.12.2017 à 11h51

      Pourquoi BDS est-il judiciarisé ? Parce qu’il préconise le boycott d’un pays et d’un seul, comme si c’était le sommet de l’horreur ou de l’iniquité humaine dans le monde d’aujourd’hui. C’est ou de l’ignorance crasse de ce qui se passe ailleurs, ou un deux poids deux mesures qui, s’il vient de ce que la cible est juive pour l’essentiel, s’appelle antisémitisme.

        +3

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      • Crapaud Rouge // 07.12.2017 à 15h14

        Un « deux poids deux mesures » peut-être justifié par la visibilité mondiale du conflit israélo-palestinien, non ? Un conflit du même type colonial dont ont souffert nombre de pays colonisés. Un conflit sur fond du souvenir de la « Shoa », savamment entretenu par Israël et les juifs pour se dédouaner, et mondialement médiatisé par un fameux procès orchestré par le fameux vainqueur d’une fameuse guerre mondiale. Un conflit qui devrait par ailleurs justifier la mise au banc d’Israël pour cause d’apartheid, avec embargo et tout le tralala des mesures répressives, comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud, mais que l’on attend toujours…

          +4

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        • J // 08.12.2017 à 13h59

          Vision partielle et partiale. Ca a commencé bien avant la Shoah. Le point de départ a été 1853. Il y avait déjà des juifs dans la région, mais soumis à un statut discriminatoire et l’acceptant. Et puis l’Empire Ottoman a subitement aboli ce statut, dit dhimmitude, avec l’esclavage. Pas de lui-même, parce que la France et l’Angleterre l’exigeaient en échange de leur alliance contre les Russes, lesquels s’apprêtaient à prendre facilement Istanbul. Donc, des Juifs d’Europe ont lorgné vers ces terres peu peuplées, qui ne demandaient qu’à être mises en valeur, et avec la permission des autorités ottomanes ils s’y sont installés en masse sans gros problème. Et puis l’Empire Ottoman s’est effondré après 1918, ce qui ouvrait la voie à un état juif qui a failli se créer alors. C’était parier sur un affaiblissement durable de l’Islam en tant que doctrine politico-religieuse. Ce pari s’est révélé mauvais sur le long terme, d’où la situation actuelle. Mais ce n’est pas purement une situation « coloniale ».

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      • Sam // 08.12.2017 à 21h04

        C’est l’apartheid que BDS sanctionne, pas la judaïté.

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        • J // 09.12.2017 à 01h41

          Quel apartheid ? Il y a des bancs ou je ne sais quoi réservés aux Juifs en Israël ? S’il y a discrimination, très relative, elle est moins grave que celle qui frappe les non-musulmans dans beaucoup de pays musulmans. En Egypte, à moins que ça ait changé récemment, les coptes n’ont pas le droit d’enseigner l’arabe, qui est pourtant aussi leur langue nationale et maternelle. Et ça vient du laïque Nasser.

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          • Sam // 09.12.2017 à 18h28

            Si apartheid ne vous plait pas, alors disons plutôt le blocus de la bande de Gaza, cruel, inhumain, et au mépris de toutes les normes internationales, des décisions de l’ONU, qui déploit tous les deux ans ses avions et ses chars d’assauts face à des civils et détruit tous les espoirs d’un peuple entier.

            Si c’est pas de l’apartheid c’est quoi ? C’est encore pire ?

              +1

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            • J // 09.12.2017 à 19h45

              Blocus ? La bande de Gaza n’a pas de frontière commune qu’avec Israël, que je sache. Et il s’agit de protection contre des harcèlements. Donc, deux poids deux mesures dont il faut bien se demander ce qui le motive…

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            • Sam // 11.12.2017 à 12h14

              Donc, deux poids deux mesures dont il faut bien se demander ce qui le motive…

              L’antisémitisme, bien évidemment. C’était facile : toutes critiques, des plus absurdes aux plus justifiées, sont balayées ainsi.
              Les tartuffes de l’antisémitisme, comme Valls qui hurle au loup dès qu’on lui tend un micro, sont bien plus dangereux pour les juifs dans le monde qu’un bataillon d’antisémites.

              Le statut d’israélien n’absout de rien, et devant la masse de civils palestiniens massacrés au court de chaque ratonnade au plomb durci, on devrait pouvoir parler de crimes de guerre sans être accusé à son tour d’être un nazi.

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    • christian gedeon // 08.12.2017 à 16h23

      je suis très dubitatif sur le BDS. D’abord à cause de son efficacité discutable,et ensuite parce qu’il se base sur « les droits de l’homme ». Et là le bât blesse sérieusement. parce qu’il n’y a pas de boycott à l’égard de pays (on se demande qui hein? qui font bien pire et sans aucune comparaison qu’Israël est supposé le faire. Vous avez dit « droits de l’homme? ». Il vaudrait mieux afficher la couleur clairement et dire que ce boycott est politique et s’attaque à Israël en tant qu’Israël. Ce serait moins hypocrite à défaut d’être plus honnête.

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      • Alfred // 08.12.2017 à 18h14

        @J et @christian gedeon.
        J’entends vos arguments relatifs au boycott et je les trouve totalement recevables bien que je sois favorable à la campagne BDS. Vous avez raison de souligner que le boycott devrait aussi être appliqué à d’autre pays. Ceci étant dit je trouve proprement scandaleux de judiciariser ce qui n’est QUE le refus d’acheter certains produits de manière organisée. C’est quand même une singulière perversion que de faire passer le refus de commercer comme un crime. Je pense que le droit au boycott devrait être au contraire un droit fondamental au même titre que le droit de grève. Il est d’ailleurs beaucoup plus pertinent et puissant dans notre monde moderne. Il devrait s’appliquer essentiellement contre des entreprises mais pouvoir s’appliquer aussi à des pays. C’est une question de démocratie directe. A ce titre les décisions récentes des plus hautes juridictions françaises sont calamiteuses et anti-démocratiques. Au motif de lutter contre le boycott d’israel (car celui-ci serait en essence antisémite (ce que je conteste)) on affaiblit la possibilité de boycotter Google, Gazprom, la birmanie, les etats unis ou la chine (ou n’importe quoi). Cela devrait pourtant être un droit de base.

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  • Crapaud Rouge // 07.12.2017 à 09h19

    C’est depuis le début un combat injuste. Schématiquement, depuis la déclaration Balfour, Israël s’adosse sur le droit, souffle sur la culpabilité occidentale et mise sur l’impossibilité de l’occident de se désister. Ainsi tout lui est permis, ses « exactions » ne provoquent jamais le moindre changement politique. A l’inverse, les Palestiniens sont condamnés à voir en Israël un adversaire, donc à représenter un danger aux yeux de l’opinion mondiale. Et quand ils cherchent la négociation, Israël les renvoie dans les cordes, histoire que chacun reste à sa place. Leur combat est perdu d’avance, erreurs stratégiques ou pas.

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    • Crapaud Rouge // 07.12.2017 à 10h56

      Exemple caricatural, voir le Monde : « Nétanyahou : « Un pas important pour la paix » »,
      « Le Hamas appelle à une « nouvelle Intifada » après l’annonce de Trump sur Jérusalem ».

      La sincérité est bien sûr chez les Palestiniens, l’hypocrisie dans le camp adverse. Quand les premiers jettent des pierres et quelques roquettes au hasard, peuvent-ils prétendre poursuivre des buts militaires (a priori légitimes dans un contexte de guerre) ? Non, évidemment, mais quand on bombarde avec l’aviation, quand on envahi avec des chars et de vrais militaires armés jusqu’aux dents, là oui, on peut prétendre que les buts sont militaires, et ainsi les « légitimer » par la « sécurité nationale ».

        +5

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    • J // 07.12.2017 à 11h48

      « Leur combat », de qui ? Personnellement je ne parierai ni sur un côté ni sur l’autre à terme. Après, les Israéliens défendent avant tout leur peau.

        +1

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      • Crapaud Rouge // 07.12.2017 à 15h23

        Comment ça « Leur combat de qui ? » Mon post était clair, non ? Il s’agit évidemment de celui des Palestiniens. Mais que peut bien signifier votre « pari » ? Quand j’écrivais « Leur combat est perdu d’avance », c’était pour signifier que les Palestiniens ne disposent d’aucune stratégie gagnante, et donc que « leur combat » est destiné à durer une éternité, ou jusqu’à ce qu’on finisse par les oublier complètement, et qu’ils se retrouvent comme bien des minorités indigènes partout ailleurs dans le monde. Quant à dire que « les Israéliens défendent avant tout leur peau », vous êtes gentil, mais ils défendent quoi, les Palestiniens ?

          +7

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        • J // 07.12.2017 à 16h29

          Au niveau des Palestiniens lambda, il doit bien y avoir de tout, y compris des gens qui regrettent le bon vieux temps où ils faisaient de bonnes affaires avec leurs voisins israéliens, ce que les intifadas successives ont rendu très difficile. Mais le Hamas, la principale organisation, émanation des Frères Musulmans, défend clairement l’Islam, et donc la nécessité d’éradiquer Israël (c’est inscrit dans ses statuts).

            +3

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          • Crapaud Rouge // 07.12.2017 à 18h21

            « ce que les intifadas successives ont rendu très difficile » : les colonies et les opérations du genre « plomb durci », (pour n’en citer qu’une), c’était pour leur permettre de « bonnes affaires » avec leurs « voisins israéliens » ?

              +5

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            • J // 07.12.2017 à 19h00

              Non, c’était à chaque fois pour faire cesser un harcèlement, en cognant de plus en plus fort. Il faut savoir si on est en paix ou en guerre. Si on est en paix on ne lance même pas de caillou, si on est en guerre il ne faut pas s’étonner si l’ennemi riposte.

                +3

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        • Chris // 07.12.2017 à 16h44

          Les Palestiniens finiront comme les Amérindiens : encabanés, décimés par les maladies, alcool et drogues gracieusement mis à disposition, et déménagés de temps en temps pour exploiter les ressources minières ou énergétiques…
          Au fait, vous avez lu ?
          https://www.lematin.ch/monde/long-gazoduc-sousmarin-verra-jour/story/29234504

          Champ gazier Leviathan… face à Gaza
          https://www.rtbf.be/info/monde/detail_gisements-gaziers-au-large-de-gaza-la-face-cachee-d-une-guerre?id=8322286

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          • Vince // 08.12.2017 à 11h00

            Quand on compare la démographie palestinienne à la démographie israélienne je ne suis pas sur que « les palestiniens finiront comme les amérindiens ».
            Le conflit ne peut que perdurer un bon moment et même s’accentuer.

              +3

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      • Chris // 07.12.2017 à 16h51

        Leur peau ? Non, leur butin !

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  • Herve CRUCHANT // 07.12.2017 à 12h51

    Même appuyé par le Maître en la matière, le vol, le recel, l’anarchie universelle, l’assassinat ciblé, les meurtres dans le noir, les coups terroristes à l’étranger, le chantage, enfin, cette posture ignoblement mensongère même et y compris envers ses propres citoyens et sa propre morale religieuse, même appuyé et encouragé par le Maître en la matière, ce métier injustifiable contre l’humanité doit être bien fatigant. Que penser alors de la future dislocation de tout cet édifice malsain ? Car, inévitablement, il y aura une fin comme il y a une fin à tout. Dans le sang et les larmes ? A l’abri d’un soit-disant message d’un soit-disant dieu inventé, outil universel bien pratique ? La toute prochaine guerre mondiale devrait commencer à la frontière avec le Liban, peut-être sur le plateau syro-palestinien du Golan ? Çà devrait être la faute à Poutine, au Hamas, au réchauffement climatique, à la lune rousse, à n’importe quoi. Ecoutez donc la vox americana en buvant un jus d’orange ou autre chose acheté sous Tafta-Ceta… Une honte humanitaire.

      +8

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  • Fritz // 07.12.2017 à 12h59

    « Le Foyer National Juif s’est déployé en Palestine, précisément, et non à Madagascar ou en Argentine comme cela était prévu dans le projet originel pour l’évidente raison que la mise en place de cette entité occidentale au cœur du Monde arabe répondait avant tout à un géotropisme permanent des puissances coloniales ». (René Naba)

    Phrase surchargée de mots démonstratifs, qui néglige l’existence des Hébreux en Palestine, bien avant l’expansion arabe. Cela dit, les Juifs du XXe siècle ne sont pas les Hébreux de l’Antiquité.

      +2

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    • rene naba // 08.12.2017 à 04h23

      bravo pour votre science fritz. Les Hébreux en Palestine. Mais avez vous jamais entendu parler des Philistins en Filistine (Palestine), lesquels, eux, n’ont jamais quitté leur terre,les philistins, les ancêtres des palestiniens.Il convient d’invoquer l’histoire avec précaution

        +6

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      • Fritz // 08.12.2017 à 06h48

        Non seulement j’ai entendu parler des Philistins, mais j’en parle à tous mes élèves de 6e, alors qu’ils sont ignorés pas nos programmes officiels d’histoire.

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      • christian gedeon // 08.12.2017 à 16h42

        les philistins ne sont pas plus les ancêtres des palestiniens d’aujourdhui que les israéliens ne sont les descendants des hébreux de david…apparemment apparentés aux peuples de la mer et donc d’origine dite indo européenne,les philistins. Ils ont laissé leur nom,comme le royaume d’Israël des omrites, jadis honni par les prophètes, et dont la capitale n’était pas Jérusalem n’est ce pas(lol!) a laissé son nom à Israël d’aujourd’hui…¨ Ils se sont trompés de nom les nouveaux hébreux…s’ils veulent Jérusalem comme capitale,va falloir se renommer état de Juda,et çà ne sonne pas très bien.D’ailleurs les « juifs  » du royaume d’Israël(en réalité,c’était un kaléidoscope de religions) étaient en lutte permanente contre ceux de Juda, qu’ils trouvaient sinistres,et plutôt potes avec les phéniciens de l’époque,qu’ils trouvaient beaucoup plus drôles.Et Jésus,quand il avait besoin d’un moment de tranquillité,c’est aussi au sud du Liban qu’il allait se reposer…

          +4

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  • James Whitney // 07.12.2017 à 13h57

    « L’absence de progrès dans la recherche de la paix a toujours été imputée à l’absence de volonté de paix chez les Arabes, ce qui a été vrai un certain temps, mais qui n’est plus vrai depuis 1982… »

    ???

    Vaut mieux de lire le bouquin
    http://www.fayard.fr/le-nettoyage-ethnique-de-la-palestine-9782213633961

    de l’historien israélien Ilan Pappe.

      +6

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  • ledufakademy // 07.12.2017 à 17h25

    Sur ce sujet je n’ai rien trouver de mieux que la phrase de Shlomo Sand : « Israël est un enfant né d’un viol » …
    La question est surtout de savoir ce qu’on fait quoi de cet enfant ?

    Doit-on le tuer ? … pour ma part je pense que non.

    Et pour vous ?

      +2

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    • Fritz // 07.12.2017 à 22h38

      Pour moi ? Il y a deux Israël : celui de la Bible, autre nom de Jacob, plus tard royaume hébreu du nord. Et « le nouvel État d’Israël » (c’était son nom exact en 1948, il me semble), celui qui suscite des passions contradictoires. J’ai l’impression que cet Israël-ci aura le même destin que l’Algérie française, s’il ne parvient plus à susciter la sympathie.

      Quant à l’expression de Shlomo Sand, je la trouve caricaturale. Sand insinuait que les Ashkénazes descendraient des Khazars ! Quelle énormité ! Rappelons que les Khazars étaient de langue turque, alors que le yiddish dérive du moyen-allemand franconien.

        +0

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      • christian gedeon // 08.12.2017 à 16h49

        Sand,sacré Sand qui recrée l’histoire pour qu’elle corresponde à ses « visions « . Il n’en demeure pas moins que les khazars s’étaient bel et bien convertis au judaïsme avant d’être plus tard battus et dispersés.Vous êtes sûrs qu’ils étaient de langue uniquement turque? Il me semble que le groupe de tribus qui constituait les Khazars étaient assez mélangé,un peu à la mode des nations qui suivaient Attila.

          +1

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  • Fritz // 07.12.2017 à 22h45

    Quand même étrange qu’un billet sur le centenaire de la déclaration Balfour (1917) ait pour photo d’illustration la reconnaissance de l’État d’Israël par Harry Truman (1948).

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    Alerter
  • bili // 07.12.2017 à 23h12

    Ce texte replace les fait dans l histoire,
    et les fait dans leur cronologie parle d eux même.
    Aussi sur que perssone n échappe à la mort… Un jour justice sera rendus.

      +1

    Alerter
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