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10.décembre.201710.12.2017 // Les Crises

[Vidéo] Emmanuel Todd : Où en sommes-nous? Une esquisse de l’histoire humaine

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Source : Agora des Savoirs, Youtube, 06-12-2017

De l’émergence d’homo sapiens à nos jours, cette brève histoire de l’humanité est délibérément tournée vers l’intelligence du monde tel qu’il se recompose sous nos yeux. Or, c’est dans les profondeurs les moins conscientes de la vie sociale, celles auxquelles Emmanuel Todd a consacré sa vie de chercheur, que gît l’explication de ce qui nous apparaît aujourd’hui comme le grand désordre du monde. Il s’agit ainsi de saisir la dynamique de longue durée des systèmes familiaux, l’articulation de ces systèmes avec la religion et l’idéologie, d’explorer les ruptures induites par le progrès éducatif si l’on veut comprendre l’effet de divergence qui affecte les nations avancées : le paradoxe d’un homo americanus simultanément innovateur et archaïque, le phénomène Trump, le manque de réalisme des volontés de puissance allemande et chinoise, l’efficacité russe, la renonciation japonaise, les récentes métamorphoses de l’Europe et le Brexit. Cette revisitation magistrale de l’histoire de l’humanité nous permet finalement d’apercevoir en toute lucidité ce qui nous attend demain. Emmanuel Todd est historien et anthropologue. Il a notamment publié Le Rendez-vous des civilisations (Seuil, 2007, avec Youssef Courbage), Après la démocratie (Gallimard, 2008), L’Origine des systèmes familiaux (vol. 1, Gallimard, 2011) et Qui est Charlie ? (Seuil, 2015).

Source : Agora des Savoirs, Youtube, 06-12-2017

Commentaire recommandé

Catalina // 10.12.2017 à 07h56

entre deux guerres, les Américains n’avaient pas tout le pays à reconstruire, rien d’étonnant donc, ce n’est pas de la supériorité, c’est un peu de l’opportunisme, d’autre part, comparer cette nation dans l’oeuf aux civilisations anciennes est un peu poussé, les Américains ont profité pleinement de toutes les connaissances apportées par les civilisations, c’était un peu comme une page blanche. Il est possible que n’importe quel pays qui serait né à ce moment là, en aurait profité, rien de très particulier, rien d’original. Quand on voit le niveau universitaire des usa aujourd’hui, franchement, ils se sont bien loupés.

52 réactions et commentaires

  • Catalina // 10.12.2017 à 07h33

    à l’heure où le brexit est remis en question…. et semble en bonne voie de connaître le sort de notre référendum de 2005……
    Rien que le sondage pose question….pourquoi un sondage quand on a le « oui » au brexit ?
    https://gaideclin.blogspot.fr/2017/12/le-sondage-dont-les-medias-ne-vous.html

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  • Catalina // 10.12.2017 à 07h47

    Pour la révolution russe, l’affirmation de Todd comme quoi une de ses composantes a été l’alphabétisation me laisse dubitative, c’est APRES cette révolution que l’alphabétisation est intervenue, à tel point que la Russie a été à ce moment le pays le plus alphabétisé au niveau mondial.

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    • lemoine001 // 10.12.2017 à 11h41

      L’alphabétisation ne vient jamais de rien. Il faut former des enseignants, imprimer des livres, les diffuser. Il faut surtout avoir besoin du savoir. Tout cela suppose un développement de l’économie, une évolution des rapports sociaux qui ne viennent pas de rien.

      Mais cela E. Todd ne veut pas le voir. Il répugne manifestement à admettre le rôle du développement des forces productives. Il évite tout ce qui pourrait avoir un parfum matérialiste. Il est très réticent à admettre une coévolution entre le développement des forces productives, l’évolution des rapports de production et les formes de la famille (plus généralement la forme du rapport social de sexe). Ceci alors qu’il multiplie les exemples qui démontrent un lien entre ces rapports. exemple page 52 “Chacune de ces émergences agricoles a conduit, dans chacune des populations concernées, à une invention du principe patrilinéaire”. Aussi pages 58, 64, 84, 88, 116, Dommage ! Il avance quelque part dans son livre (je omis de noter le passage) l’idée de mouvement systémique mais il ne l’a pas développée. Dommage !

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      • Pierre Tavernier // 10.12.2017 à 19h40

        E. Todd ne propose pas LA grille de lecture, il propose UNE grille de lecture de l’histoire de l’humanité, dont il tire une esquisse (c’est le sous-titre du bouquin). Tant que vous n’intégrerez pas cela, vous ne tirerez aucun enseignement de ses recherches (et c’est fort dommage !).

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        • lemoine001 // 11.12.2017 à 14h12

          Une vérité partielle n’est pas LA VERITE. Si elle n’est pas un moment vers la vérité, elle se retourne et devient une erreur car elle introduit la confusion.

          Alors c’est vrai que l’alphabétisation est nécessaire au développement. Mais c’est une vérité partielle. En Afrique elle se décline ainsi : l’alphabétisation des femmes permet la diminution de la natalité et les libère pour jouer un rôle économique et social positif.

          Mais en France amener toute une classe d’âge ou presque au niveau du baccalauréat n’a pas eu d’effet économique positif. La politique économique ultra libérale ne l’a pas permis. Elle provoque, au contraire, un chômage de masse.

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    • Gerald B // 10.12.2017 à 22h45

      @Catalina
      A part votre ressenti, quelles sources vous permettent de dire que E. Todd s’est planté sur le taux d’alphabétisation des Russes avant la révolution ?
      Pour ma part, j’ai tapé dans le moteur de recherche Google ‘taux alphabetisation russie tsar’
      J’ai obtenu entre autres résultats : Les révolutions russes: « Que sais-je ? » n° 986
      Livre dans lequel on peut lire :
      « Sociologiquement, elle [la révolution] s’explique par trois facteurs :
      l’existence d’une masse d’ouvriers de souche, qualifiés, cultivés, très critique à l’égard du pouvoir, n’ayant plus (ou presque plus) de liens avec la campagne ;
      la hausse remarquable du taux d’alphabétisation des jeunes venus du village, que des ouvriers de souche parviennent désormais à entraîner dans des actions revendicatives …/… Dans ces milieux, définitivement désabusés par le régime tsariste comme par les libéraux, les idées socialistes progressent rapidement. »
      Avec ça, rendons justice à Todd, non ?

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    • gracques // 11.12.2017 à 14h04

      Le déclencheur d’une demande démocratique et donc potentiellement révolutionnaire est pour TODD le franchissement des 50% d’alphabétisés des adultes masculins ….. on est loin de la pleine alphabétisation.
      il ne le dit peut etre pas explicitement dans cette video , mais tres clairement dans « apres la démocratie » ….

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  • Catalina // 10.12.2017 à 07h56

    entre deux guerres, les Américains n’avaient pas tout le pays à reconstruire, rien d’étonnant donc, ce n’est pas de la supériorité, c’est un peu de l’opportunisme, d’autre part, comparer cette nation dans l’oeuf aux civilisations anciennes est un peu poussé, les Américains ont profité pleinement de toutes les connaissances apportées par les civilisations, c’était un peu comme une page blanche. Il est possible que n’importe quel pays qui serait né à ce moment là, en aurait profité, rien de très particulier, rien d’original. Quand on voit le niveau universitaire des usa aujourd’hui, franchement, ils se sont bien loupés.

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    • christian gedeon // 10.12.2017 à 11h50

      Mais oui,mais non,en fait. Définir pays à reconstruire…après tout,le « faisons du passé table rase  » trouvait « merveilleusement  » à s’appliquer. L’échec a été patent. Quant aux US,ils avaient subi lors de la guerre de sécession une saignée épouvantable au plan humain,et l’économie du méchant sud esclavagiste avait été réduite à néant. A part que cette guerre a pris pour prétexte la fin de l’esclavage,et seulement pour prétexte. Ce n’est que dans les années soixante,et encore,que les droits civiques des noirs,pardon des africains américains ont été officiellement reconnus. Mais les US ont fait preuve d’une extraordinaire faculté d’adaptation,européenne,en fait. je ne fais injure à personne en rappelant que le flot continu d’immigrants venait d’Europe essentiellement,et qu’il a fallu avaler tout ce petit monde. Ce qui m’agace le plus à l’égard des US,c’est que la vison de ce pays,de la part de ses détracteurs,comme de celle de ses thuriféraires,reste en noir et blanc…hé,les gars,çà fait un bail que la couleur a été inventée,non?

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  • Catalina // 10.12.2017 à 08h30

    comment M Todd a t’-il pu analyser l’euro en 1992 alors qu’il n’existait pas?
    à 1:10:16

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    • Fritz // 10.12.2017 à 08h43

      En effet : la monnaie unique, qui aurait dû s’appeler l’Écu, n’a reçu le nom d’Euro qu’en décembre 1995. Trois ans après le référendum sur Maastricht. Je fais confiance à M. Todd quand il dit avoir pronostiqué l’échec de cette monnaie dès 1992, mais en l’appelant euro, il est victime d’un biais courant : regarder le passé avec les yeux du présent.

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      • Catalina // 10.12.2017 à 09h16

        comment pouvait-il en avoir prévu la chute avant sa mise en circulation ? il n’est pas économiste et ce n’est pas ses connaissances en anthropologie qui pouvaient lui apporter de quoi soutenir ce diagnostic.

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        • Charles-de // 10.12.2017 à 16h08

          Moi aussi, sans être économiste, ni anthropologue, ni historien, je pensais en 67 que si l’Angleterre entrait dans le Marché commun, c’était pour le faire exploser de l’intérieur ou le transformer en zone de libre échange. J’en ai parlé à l’époque avec l’ambassadeur d’un pays de l’AELE, manigancée par la perfide Albion. Maintenant qu’ils y ont réussi, ils se tirent. J’avais dit aussi lors du Programme commun de la Gauche qui réclamait la retraite à 60 ans (1972) que même si elle était votée, elle ne tiendrait pas. Etc, etc.

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        • René Sigrist // 10.12.2017 à 18h33

          Désolé Catalina, mais les économistes ont bien souvent une vision trop étriquée de l’écomomie, qui est d’abord un phénomène anthropologique. Emmanuel Todd n’est d’ailleurs pas le seul anthropologue à avoir un discours clairvoyant sur l’économie: voyez par exemple Paul Jorion, qui a d’ailleurs les deux formations. Il dit bien que sa lucidité en tant qu’économiste (qui avait prévu le krach de 2008 dès 2006) lui vient de l’anthropologie.

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          • Alain // 10.12.2017 à 22h26

            On pourrait nommer aussi David Graeber, à lire absolument.

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      • isidor ducasse // 10.12.2017 à 09h30

        https://www.lexpress.fr/informations/l-ecu-est-mort-vive-l-euro_611457.htm
        Remarquez, dans cet article, que c’est bien les Allemands qui décident et dirigent la monnaie européenne à leur avantage: cela s’appelle la solidarité européenne.

        Donc l’Allemagne, perdante et conquise en partie par les USA en 1945 puis totalement conquise aprés la chute du mur de Berlin, dirige l’UE.

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        • calal // 10.12.2017 à 09h36

          bah,qu’on on voit la qualite des dirigeants francais, des fois je me dis que si les americains,les allemands ou les banquiers nous dirigent,c’est peut etre pas plus mal…
          parce que pour les vautours,on ne peut voler des richesses qu’apres qu’elles ont ete crees. Nos chefs sont incapables de favoriser la creation de richesses, ils ne peuvent que piller l’existant. Et amha on arrive au bout de ce dernier…

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          • Fisset // 10.12.2017 à 10h59

            Il y a du vrai dans ce que dit calal, un exemple: la compétitivité des produits français s’est souvent exclusivement traduite par un écrasement des coûts de production, particulièrement du travail alors que les allemands, sans négliger ce facteur crucial, ont toujours développé la qualité de leurs produits…. tout a l’honneur de leurs cadres et ingénieurs.

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          • Un_passant // 10.12.2017 à 11h12

            Difficile de ne pas penser aux politiciens français de ces quarante dernières années comme des catastrophes quand certains sont capables de se réclamer de gauche et livrer la France pieds et poings liés à la finance au travers des dettes de l’Etat et des collectivités. Bilan des courses, inflation démentielle des fonctionnaires dans l’administration des collectivités intermédiaires (les moins transparentes pour le contribuable), fermetures en masse des services publics, le tout associé à une performance notable ; la pression fiscale est passée de 45% du PIB à 57%. Où est passé l’argent?

            C’est beau l’Euro et la politique sociale à la française, les détracteurs avaient prévenu, ils ont été raillés, on voit le résultat.

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        • Catalina // 10.12.2017 à 09h55

          l’eurO a été adossé au mark….. l’Allemagne étant une colonie us, le projet européen n’est pas européen mais américain. Par ailleurs, dans les plans nazis, cette ue existait pratiquement telle que nous l’avons aujourd’hui, et comment donner toute la puissance à l’Allemagne ? en créant l’EURO;
          L’ue a été pensée pour favoriser les profits us comme tout ce que les us d’ailleurs ont pensé ou fait depuis le début très récent de leur pays. le tafta est là pour nous le démontrer, bon, le ceta, c’est du pareil au m^me.

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    • Pepin Lecourt // 10.12.2017 à 11h18

      Le projet d’une monnaie unique est né en 1970 et l’euro est créé par les dispositions du traité de Maastricht, en 1992. et mis en circulation le 1er ja,vier 2002 !

      Dès 1992 les esprits lucides et compétents en économie pouvaient dénoncer cette aberration économique.

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      • Charles-de // 10.12.2017 à 16h17

        L’euro, créé et mis au point sous divers noms, à été mal conçu et s’il n’est pas mort-né, il souffre d’une maladie congénitale inguérissable.

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  • Duracuir // 10.12.2017 à 09h57

    J’adore Todd, mais là, 2H25MN, je capitule. Dommage, j’aurai bien aimé avoir la quintessence de ce qui fut dit.

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    • anatole27 // 10.12.2017 à 10h47

      C’est sur que si vous avez pas 2h25min devant vous il faut pas regarder.
      Ne prenez pas mal ma remarque, mais combien de temps avez vous ?

      Perso je les ai écoutées les 2h25, personne m’y a forcé mais j’y ai pris plaisir .
      Si vous avez que 7min je vous suggère le passage à 1h03min40s sur la Russie.

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      • Duracuir // 10.12.2017 à 12h55

        Super! merci. En fait, c’est exactement ça que je trouverai génial, une bonne âme qui a eu le temps de regarder toute la vidéo et qui minute les sujets: 1.03.40, la Russie, et 0..10.. ceci, et à tel moment celà.
        Je cours regarder à 1h03. Si vous en avez d’autres, n’hésitez pas. Merci.

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      • Duracuir // 10.12.2017 à 13h43

        Et voilà, j’en viens, plus de 10′ à regarder E.T. chercher ses mots, digresser pour dire quelque chose que je savais déjà car je l »avais lu chez lui en deux phrases.
        Voila vraiment ce qui m’agace avec les vidéos de conf.

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        • Fritz // 10.12.2017 à 13h49

          D’où l’intérêt d’acheter les bons vieux livres en papier. Todd est concis dans ses livres (comme L’Illusion économique, 1997, et Après l’empire, 2002) et souvent diffus dans ses conférences.

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    • tepavac // 10.12.2017 à 20h28

      E. Todd est éclectique dans ses pensées. Je dirai même que son exposé est « synoptique ». c’est à dire englobant un ensemble de notion générales.
      Difficile en ce cas d’en faire une com « utiles » dans la foulée de son discours;
      Nous pouvons juste « affirmer » que E.Todd explicite l’évolution sociale par la base de la structure familiale.
      Je préfère le dire assez simplement, E.Todd surf sur des concepts qui s’expriment en dehors de la vulgarisation. C’est au-dessus de la compréhension des intervenants du site. Je dis intervenants, pas lecteurs.

      Plus précisément, nous sommes là dans une dimension de la recherche fondamentale, de l’expectative analytique, et non dans la dimension explicative purement factuelle.

      Je pense, c’est mon avis, que nous devrions en débattre après quelques jours de réflexions personnelles.

      Ps; OB. c’est pas sympas de nos refiler un tel sujet à débattre sur le « chaud » ,

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      • Brigitte // 11.12.2017 à 18h43

        Je vous trouve bien dédaigneux Tepavac de dire que les concepts de Todd dépassent la compréhension des intervenants du site. Nous ne sommes peut-être pas anthropologues de formation mais nous avons eu je pense pour la plupart une formation universitaire poussée qui nous donne la possibilité de réfléchir sur différents sujets. D’autre part, si E. Todd avait voulu s’adresser uniquement à ses pairs, il aurait publié son livre dans une revue spécialisée. C’est un essai qui s’adresse à un large public averti sur le plan intellectuel mais éclectique.
        Je vais même me permettre de participer à la discussion ci-après sur ce site.

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  • Louis Robert // 10.12.2017 à 10h52

    « Tout est prêt pour que tout empire » (Hervé Kempf),
    « Requiem pour l’espèce humaine » (Clive Hamilton),
    « Cosmos » et « Décadence » (Onfray),
    « Où en sommes-nous? Une esquisse de l’histoire humaine » (Todd),
    « La fin de l’histoire » (Fukuyama),
    etc. etc. etc.

    … décidément, narcissique, l’Empire se porte de plus en plus mal.

    « Go East, young man! Go East! »

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  • Pepin Lecourt // 10.12.2017 à 11h06

    J’ai presque terminé la lecture de son dernier livre  » Où en sommes nous « , absolument remarquable et passionnant que je recommande vivement à tous, c’est un incontournable pour essayer de comprendre le monde dans lequel nous vivons !

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  • lemoine001 // 10.12.2017 à 12h06

    A un moment dans « Où en sommes-nous ? » l’explication par le système familial laisse la place à celui par le niveau d’éducation. E. Todd pense ainsi damer le pion à ce qu’il appelle « l’économisme » sous lequel il n’est pas difficile de voir le marxisme. Il oublie seulement que la science est devenue dans nos sociétés une force productive directe. Alors que dans la société industrielle le machinisme et ses servants humains étaient la première force productive qui dictait la forme des rapports sociaux (la grande industrie et le salariat), c’est aujourd’hui le savoir qui transforme la société modifie les rapports sociaux. Les acquis du salariat sont remis en cause, le travail s’adapte au mode de fonctionnement par « projets » des entreprises informatisées. La classe ouvrière est en échec historique (momentané). Elle laisse la place aux ingénieurs et autres informaticiens. Cela modifie sans doute la forme de la famille du fait de la mobilité et de la précarité généralisée que cela induit. Loin de réfuter le marxisme, cela conforte ses analyses !

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    • Un_passant // 10.12.2017 à 13h02

      La place aux ingénieurs? Même pas, ce sont les postes financiers, marketings et commerciaux qui sont considérés comme essentiels. Je me suis livré à une petite analyse des salaires d’entrée des ingénieurs et le salaire versé est identique à celui des années 1990 (je parle d’une conversion directe, qui ne prend donc pas en compte l’inflation, notamment de l’immobilier). Ils sont plus nombreux, mais gagnent plutôt moins, c’est particulièrement vrai pour les moins de 40 ans; et les plus 55 ans sont encouragés à partir (mutations ou installation comme « consultant » freelance). Dans l’informatique, c’est même pire, si à 35 ans vous n’êtes pas chef de projet, il y a fort à parier que vous ayez changé de métier ou soyez freelance.

      Le seul secteur dans lequel je n’entends pas parler de plans sociaux pour supprimer des informaticiens, c’est l’aéronautique. Tout ce qui est web et bancaire, sorti du big data et de l’IA (deep learning en particuler), ça dégraisse ou stagne.

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      • lemoine001 // 10.12.2017 à 13h33

        Il s’agit d’identifier la classe sociale qui met en œuvre les forces productives en développement, celle qui par son travail bouleverse les rapports sociaux et les modes de consommation. Sa montée est la conséquence du passage d’une société fondée sur le charbon (puis le pétrole) et l’acier, à une société de l’information fondée sur les sciences de l’information.

        Voir : https://lemoine001.com/2017/10/23/sur-le-transhumanisme-et-la-dictature-du-proletariat/

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        • LBSSO // 11.12.2017 à 08h00

          Je vous propose cette vidéo (brève) sur la conscience ouvrière des développeurs informaticiens , les « cols ciel », susceptible de vous intéresser ainsi que @Un_passant.
          http://www.xerfi-precepta-strategiques-tv.com/emission/Emmanuelle-Duez-Decoder-les-developpeurs-enquete-sur-un-metier-incontournable_3745014.html

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          • lemoine001 // 11.12.2017 à 16h30

            C’est effectivement très intéressant. A la fin se révèle le contenu de cette « conscience ouvrière » avec les aspirations qui seraient les leurs : l’agilité, la subsidiarité, le travail au niveau international, la flexibilité, le présentiel choisi. C’est clairement ce à quoi tend la casse du code du travail. et particulièrement l’idée de contrats de projets, la huberisation etc.

            C’est bien comme je le disais cette classe sociale (qui prend conscience d’elle-même) qui bouleverse les rapports sociaux et qu’il est impératif de ramener à gauche. Ce qui pourrait se faire en lui faisant comprendre qu’elle travaille contre elle-même et pour son patronat (en France en mettant Macron au pouvoir) .

              +2

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      • Un_passant // 11.12.2017 à 20h55

        Petite précision, je suis développeur. Et vous rêvez si vous imaginez que les développeurs vont virer à gauche, un grand nombre ne rêve que de devenir le prochain Zuckerberg.

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        • lemoine001 // 12.12.2017 à 09h35

          Oui c’est bien le piège qui leur est tendu et même avec à la fin l’immortalité par le transhumanisme ! Mais c’est comme le bâton de maréchal que tout soldat a dans sa sacoche. Il court après et …. se fait tuer !

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          • Un_passant // 12.12.2017 à 10h04

            Le communisme ne pourra pas prendre avec les développeurs :
            1. Ils sont plus sensibles à la fibre écolo-libertaire qu’apprenti-communistes.
            2. Ils peuvent détenir leur outil de travail : un pc suffit.

            Comme le reportage de LBSSO l’explique, ils ne sont NI ouvriers NI cols blancs, encore que ce dernier point se discute (le parcours type, c’est développeur puis chef de projet/freelance, si vous êtes en SSII, le but de tout développeur, c’est d’être embauché chez un client, ou, autrement, devenir consultant ou freelance).

            Le transhumanisme? Vaste question, beaucoup de mythes et d’illusions, ça me fait penser à la manière dont les gens rêvaient l’an 2000 jusque dans les années 80, au final, la grande majorité s’est plantée. Ma seule certitude : le communisme est incapable de répondre à l’ensemble des problématiques, ça le dépasse complètement, ça couvre trop de domaines transversaux. Il faut autre chose, sans doute à créer ex nihilo ou qui va apparaître petit à petit.

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  • Manuel // 10.12.2017 à 13h30

    Je sors de mon silence pour proposer une idée et y retourner par la suite.

    Est-il possible de rajouter des points à des billets que l’on trouve intéressant, comme pour les commentaires. Et ainsi d’avoir une section avec les billets qui ont reçu le plus de points positifs.

    C’est juste une suggestion et merci pour cette superbe vidéo d’E. TODD.

      +8

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  • BA // 10.12.2017 à 14h57

    L’actrice Anémone : « On nous traitait de fous, de Cassandre, peste-t-elle. Alors que c’est frappé au coin du bon sens : on ne peut pas rêver d’une croissance infinie de la population et de la consommation individuelle sur une planète qui n’est pas en expansion. »

    Aujourd’hui, elle envoie tout balader, ne veut même plus se révolter parce que « c’est trop tard, toutes les études convergent. Il y a cinquante ans, on aurait pu faire autrement. Maintenant, démerdez-vous. Ça va finir avec de grands bûchers. On n’arrivera plus à enterrer les gens tellement ils mourront vite. »

    Et Anémone d’enfoncer le clou de la désespérance : « C’est une loi de la biologie : toute espèce proliférante arrivée au stade de la pullulation (ce qui est le cas de l’espèce humaine) connaît un crash démographique à la hauteur du boom qui a précédé. Je ne vois pas pourquoi on ferait exception. »

    L’article est ici :

    http://www.regards.fr/IMG/pdf/anemone.pdf

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  • Renaud // 10.12.2017 à 15h20

    Les principaux piliers politiques, « démocratiques » et financiers sont l’Angleterre, les États-Unis et la France est-il souligné ici. Je ne suis pas sûr que des études historiques, voire aussi anthropologiques aient été faites sur la « génétique » de la démocratie occidentale (dont l’origine est en Grande-Bretagne).
    Car l’Angleterre put – se payer – la démocratie en faisant – suer le burnous – dans son empire.

    Or, il n’existe qu’une seule vraie Démocratie politique en son principe, c’est celle d’Athènes d’avant JC,
    Mais aussi, l’ « Europe », loin d’amoindrir les problèmes des nations, ne fait que les augmenter.

    On peut souligner que c’est en Angleterre qu’est née la démocratie parlementaire « moderne » entre 1649 et 1700. Ce type de démocratie procède, de l’aristocratie britannique au sortir de la Révolution anglaise qu’on peut dater de 1689, cette révolution fut l’essence et l’inspiratrice de la Révolution française, au bain de sang près…
    Mais la démocratie anglaise révéla que: 1) démocratie et 2) hautes finances vont de paire, la première étant le cosmétique ou le faux-nez de la deuxième… Situation qui dure encore aujourd’hui. Voir les soutiens et les patrons de Macron.

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    • Duracuir // 11.12.2017 à 18h11

      Cette révolution là avait pu être de « velours » uniquement parce que 30 ans plus tôt la révolution de Cromwell avait préparé le terrain et celle-ci fut tout aussi radicale et sanglante que la révolution française.

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  • Renaud // 10.12.2017 à 15h52

    Tout comme les divinités anciennes, la Démocratie politique malgré ses « séductions », n’empêche pas le système économique et financier de réclamer son lot de victimes.

    Partout où elle s’installe dans le monde, la démocratie politique n’a nullement résolu les ravages causés en cols blancs. Exemple, le mode inique de création de monétaire, c’est à dire toute la monnaie actuelle en circulation, sortie pour l’essentiel du néant, quelque soit ses formes monétaires visibles ou invisibles. On retrouve ce même problème répétitif, devenu suraigu avec les crises et leurs conséquences trop connues des bulles financières qui sont des ectoplasmes très nocifs qui entrainent (et le font déjà) les sociétés productrices à la pauvreté assurée… Les manœuvres et les enfumages (QE) des banques centrales forment un brouillard épais pour que les gens ne perçoivent pas de quoi il s’agit. Il n’y aura sans doute pas de crash soudain, donc pas de dénouement à l’horizon
    Enfin je souligne à nouveau que la priorité des priorités est de parvenir à faire fonctionner la:

    DÉMOCRATIE-ÉCONOMIQUE.

    À quoi sert donc la Démocratie « politique » si c’est pour rester fauchés, à végéter sous la férule du pouvoir financier usuraire qui contrôle le politique?? Rien n’est moins démocratique que l’argent (quel qu’en soit sa forme visible ou invisible).
    Mais cette Démocratie Économique est déjà à l’état de germination, par exemple:

    http://portail.eco.free.fr/ADED.html

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  • Goudal // 11.12.2017 à 14h43

    Si vous êtes intéressé par les travaux de Todd,
    consultez le site :
    http://www.etudestoddiennes.fr
    Un groupe d’une quarantaine de personnes se réunit deux fois par an et travaille sur et autour des bouquins de Todd.

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  • Roiwik // 11.12.2017 à 18h09

    Les problèmes actuelles de la population française ou italienne ou espagnole ,ou grec ou portugaise etc… proviennent de l’euro qui a rendu la vie chère et un déséquilibre par rapport aux salaires et au prix à la consommation , au prix de l’immobilier et aux prix des loyers : c’était une diminution du pouvoir d’achat et une entrave aux développements économiques de ces pays. Ceci s’est caractérisé par la faillite dans des pans entier de l’industrie textile , de la sidérurgie, de la construction navale et globalement une diminution de niveau de vie avec un chômage massif qui est toujours élevé depuis l’a mise en vigueur de l’euro.:L’euro = deutsche mark .

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  • Brigitte // 11.12.2017 à 19h15

    C’est en effet passionnant d’essayer de comprendre pourquoi a telle période de l’histoire, telle civilisation a émergé dans tel pays, a pris une place majeure puis a finalement laissé la place à une autre. Vouloir expliquer cela par un ou deux paramètres laisse un peu songeur. Néanmoins, le mérite de Todd est de proposer une piste, d’apporter une pierre à l’édifice.
    Debray a écrit « comment sommes-nous devenus américains » Onfray a écrit « décadence, une esquisse » . La question de la transition vers une autre civilisation nous taraude. Nous sommes encore et toujours dans l’espérance d’un nouveau monde, meilleur si possible. Nous l’attendons avec ardeur et patience. Nous sommes prêts pour l’accueillir. Qu’il advienne.

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  • Barbier // 12.12.2017 à 11h57

    Ce type est quand même extraordinaire d’intelligence et de drôlerie. Après ce qu’il dit, on est d’accord ou pas mais il possède un raisonnement et il s’y tient. Pour ce qui est de la chine et de l’inde concernant le ratio homme/femme déficitaire en défaveur des femmes;cela entraîne l’existence de trafics de femme à vendre pour le mariage avec les masses d’hommes esseulées de ces deux deux pays.(Népal et Bhoutan pour la traite entre autres). Ceci étant dit, qu’importe pour la Chine et l’Inde de perdre 200/300 millions d’habitants sur une génération du fait de l’eugénisme ambiant ? Moins d’habitants donc moins de problèmes futurs. Et élévation automatique du niveau de vie par tête de pipe. C’est de la démographie déconstructive et au pied du mur….Comme dans le sketch des Inconnus ! :o)

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  • Michel Martin // 13.12.2017 à 14h13

    Une petite confusion commune entre instruction et éducation de mon point de vue. L’éducation renvoie au savoir être et l’instruction aux connaissances. L’essentiel de l’éducation se fait dans le milieu familial et concerne essentiellement dans l’apprentissage du contrôle des pulsions. L’essentiel de l’instruction se fait surtout à l’école et maintenant aussi sur internet.
    Nous sommes passés de l’instruction publique en 1790 à l’éducation nationale en 1932.
    Le fait que nous parlions maintenant d’éducation nationale veut-il dire que les familles auraient baissé les bras?

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  • Michel Martin // 13.12.2017 à 15h02

    Inexactitude sur l’impulsion capitaliste attribuée à l’Angleterre, alors que la région Belgique Hollande l’a précédé (bourse de Bruges, Anvers, Utrech, Amsterdam, Les Provinces Unies qui gagnent la guerre contre l’empire espagnol grâce à des fonds « capitalistes modernes ».

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  • labellebleue // 15.12.2017 à 16h17

    Pas un mot sur l’Afrique.. Dommage.

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