Les Crises Les Crises
12.décembre.201712.12.2017 // Les Crises

MBS, version édulcorée : comment les médias occidentaux étouffent la violence du prince héritier

Merci 336
J'envoie

Source : Middle East Eye, Gregory Shupak, 23-11-2017

L’accueil favorable réservé par les commentateurs occidentaux à Mohammed ben Salmane passe sous silence la brutalité du gouvernement saoudien à l’intérieur des frontières du royaume comme à l’étranger

a couverture trompeuse des mesures récentes prises par le gouvernement saoudien a été généralisée. Les commentaires sur la purge lancée par le prince héritier Mohammed ben Salmane et ses initiatives contre le Liban et l’Iran ont eu tendance à brouiller la répression intérieure, le sectarisme et le bellicisme de l’État saoudien, tout en obscurcissant le rôle des États-Unis et de ses alliés dans les mesures saoudiennes.

Un large pan de la couverture médiatique est caractérisé par la dissimulation de l’horreur infligée par l’Arabie saoudite, les États-Unis, le Royaume-Uni et leurs partenaires dans leur guerre au Yémen

Une grande partie de la couverture propage l’idée selon laquelle les mesures prises par le prince Mohammed ben Salmane sont des efforts nécessaires, bien que peut-être durs, pour faire évoluer l’Arabie saoudite. Souvent, ces éloges ne concernent pas seulement les initiatives qu’il a prises au cours des deux dernières semaines, mais aussi ce qu’il a fait à plus long terme.

La brutalité passée sous silence

Le titre d’un article rédigé par Patrick Wintour pour le Guardian décrit le prince héritier comme « un homme téméraire animé d’une ferveur réformatrice ». L’auteur inscrit ensuite la purge dans le cadre d’une « révolution culturelle et sociale » plus large et répète une seconde fois la notion de « révolution ».

Dans le New York Times, Thomas Friedman affirme : « J’ai interviewé Mohammed ben Salmane deux fois […] J’ai trouvé authentique sa passion pour la réforme, significatif le soutien dont il bénéficie auprès des jeunes de son pays et convaincant son argumentaire en faveur d’un changement radical en Arabie saoudite […] Et s’il n’existait pas, le système saoudien aurait dû l’inventer. Quelqu’un devait secouer le cocotier. »

Cet accueil favorable passe sous silence la conduite brutale du gouvernement saoudien depuis le coup d’État de palais mené par Mohammed ben Salmane en juin. En juillet, les autorités saoudiennes ont interdit l’accès à la ville chiite d’al-Awamia. L’État a intensifié sa répression contre les habitants d’al-Awamia, mécontents des plans du gouvernement visant à démolir le quartier d’al-Musawara. Selon un chercheur de Human Rights Watch, la violence gouvernementale était motivée par des « préjugés antichiites ».

Amnesty International rapporte que de juillet à octobre, l’État saoudien a tué 60 personnes, « multipli[ant] les exécutions, avec une moyenne de cinq mises à mort par semaine », selon Lynn Maalouf, directrice du travail de recherche pour Amnesty au Moyen-Orient.

L’organisation affirme que de nombreuses personnes condamnées à mort et exécutées en Arabie saoudite se voient refuser un procès équitable et sont souvent reconnues coupables uniquement sur la base d’« aveux » extorqués sous la torture. Comme le souligne Maalouf, « les autorités saoudiennes utilisent la peine de mort pour étouffer la dissidence et mater les minorités, ce qui témoigne de leur indifférence à l’égard de la vie humaine ». Mais ce n’est pas ce que la plupart des commentateurs occidentaux nous apprennent dans leurs publications.

Photo d’un quartier en ruines d’al-Awamia, prise par un activiste (@SahatAlbalad)

Un État qui fomente l’effusion de sang et la misère

La couverture des récentes machinations saoudiennes est également caractérisée par une incapacité généralisée à critiquer ce sectarisme ou les mesures internationales agressives prises par le royaume, bien que Friedman y touche. L’éminent néoconservateur Dov Zakheim amplifie même le sectarisme saoudien dans Foreign Policy, lorsqu’il prétend que « l’influence iranienne […] se manifeste désormais véritablement sous la forme du croissant chiite ». Plus tard, il déplore le prétendu « soutien [de l’Iran] à l’instabilité dans toute la région ».

Robert Fulford se fait également le porte-voix de points de discussion sectaires lorsqu’il affirme :

« L’Iran a eu la liberté de s’établir à travers ses liens terroristes en tant que puissance dirigeante dans la région. Le Hezbollah, la faction terroriste islamiste chiite soutenue par l’Iran, est si bien placé au Liban qu’il dispose de représentants au parlement national et de suffisamment de sièges au sein du gouvernement pour opposer son veto à toute législation. Les Saoudiens ont en grande partie ignoré les progrès de l’Iran, mais il semblerait aujourd’hui qu’ils aient reconnu cette menace et décidé de s’y opposer. »

Ainsi, Fulford, qui passe une grande partie de son article à s’époumoner au sujet de la démocratie mais montre son mépris pour cette dernière en se plaignant des Libanais qui ont voté pour le Hezbollah, approuve la dangereuse escalade de l’hostilité du gouvernement saoudien à l’égard de l’Iran et du Liban.

Ni Zakheim, ni Fulford ne présentent de preuves pour étayer leurs accusations contre le Hezbollah ou l’Iran, ni ne décrivent le rôle important joué par l’État saoudien dans l’effusion de sang et la misère qu’il a fomentés au-delà de ses frontières.

En effet, un large pan de la couverture médiatique est caractérisé par la dissimulation de l’horreur infligée par l’Arabie saoudite, les États-Unis, le Royaume-Uni et leurs partenaires dans leur guerre au Yémen.

Le pays fait face à ce que l’ONU considère comme « l’épidémie de choléra la plus virulente jamais enregistrée », avec 895 000 cas, un désastre dans lequel les États-Unis et le Royaume-Uni ont joué « un rôle crucial », selon un groupe de chercheurs médicaux. Sept millions de personnes au Yémen, soit environ un quart de la population, sont au bord de la famine, tandis que 17 millions d’habitants au total souffrent d’insécurité alimentaire.

En janvier, le bilan parmi les civils était de 10 000 morts et 40 000 blessés. Elliot Abrams ne mentionne même pas la guerre au Yémen dans son analyse consacrée à l’Arabie saoudite pour le Times.

Alors que les rédacteurs du Times critiquent la purge du prince Mohammed ben Salmane et formulent des mises en garde face à l’escalade américano-saoudienne contre l’Iran, le journal mentionne simplement la guerre au Yémen sans critiquer la conduite de l’Arabie saoudite et de ses alliés.

La guerre américano-britannique contre le Yémen

Dans le magazine Newsweek, Miriam Eps décrit une politique saoudienne au Yémen « controversée et percutante ». À cause de la guerre, 18,8 millions de Yéménites ont actuellement besoin d’aide humanitaire : « percutante » est le bon mot. Plus tard dans son article, Eps juge « coûteux » le rôle de l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen ; néanmoins, elle évoque là les coûts pour l’Arabie saoudite plutôt que les coûts engendrés par les deux millions de personnes déplacées au Yémen ou par les 188 327 personnes qui ont fui vers les pays voisins.

De même, Fulford affirme que le Yémen « s’est transformé en [un] État défaillant », comme si cela avait été produit par un mystère indéchiffrable.

Bien que Wintour qualifie de « brutale » la guerre saoudienne au Yémen, il omet de mentionner que cette guerre est également américaine et britannique, tout comme l’éditorial du Times, qui la décrit comme une guerre par procuration entre l’Iran et l’Arabie saoudite.

Aucune analyse des agissements saoudiens n’est complète si elle ne rend pas compte de la manière dont ceux-ci se déroulent dans le contexte de la « relation spéciale » entretenue par le pays avec Washington

Pourtant, durant la première moitié de 2017, la Grande-Bretagne a vendu 1,1 milliard de livres d’équipement militaire à l’État saoudien. Les États-Unis ont vendu 1,3 milliard de dollars d’armes au gouvernement saoudien en 2015 dans le but exprès de le réapprovisionner en munitions au Yémen ; ils ont également vendu 58 milliards de dollars d’armement aux Saoudiens entre 2009 et 2015.

Depuis les premières phases de la campagne de bombardement saoudienne au Yémen, les États-Unis échangent des renseignements avec les Saoudiens. Tout au long de la guerre, les États-Unis ont ravitaillé les avions saoudiens servant à bombarder le Yémen, doublant ses approvisionnements dans les mois qui ont suivi une frappe saoudienne qui a fait 140 morts au cours de funérailles. En outre, des militaires américains et britanniques se trouvent dans la salle de commandement des frappes saoudiennes au Yémen.

Des femmes manifestent à Sanaa (Yémen) contre les frappes aériennes de la coalition saoudienne (Reuters)

En outre, le gouvernement saoudien a travaillé avec les États-Unis pour alimenter la guerre en Syrie et orchestré un blocus contre le Qatar ; il semble également avoir contraint le Premier ministre libanais à démissionner. L’Arabie saoudite a ensuite rappelé ses citoyens vivant au Liban et a affirmé que le Liban lui avait déclaré la guerre, deux événements qui peuvent être considérés comme une menace à peine voilée : l’Arabie saoudite envisage une attaque militaire contre le Liban.

Aucune analyse des agissements saoudiens n’est complète si elle ne rend pas compte de la manière dont ceux-ci se déroulent dans le contexte de la « relation spéciale » entretenue par le pays avec Washington ; pourtant, parmi les articles que j’ai évoqués, seul Zakheim aborde le sujet en détail.

Les États-Unis sont le parti le plus puissant de ce partenariat, fondé sur les pétrodollars et les ventes d’armes.

Une alliance forgée entre les États-Unis, l’Arabie saoudite et Israël – trois pays déçus de voir que le gouvernement syrien et ses partenaires semblent avoir vaincu leurs intermédiaires dans la guerre qui sévit dans ce pays – vise à affaiblir voire à détruire complètement le Hezbollah et l’Iran. Les trois pays cherchent également à normaliser la dépossession et l’oppression des Palestiniens orchestrée par Israël, de sorte que la puissance saoudienne et israélienne soit incontestée dans la région, sous l’égide de l’empire américain.

Si les gens vivant en Grande-Bretagne, au Canada et aux États-Unis comprennent que leurs classes dirigeantes s’associent à l’Arabie saoudite pour perpétrer une violence et une oppression extrêmes, il est possible d’arrêter ces États. Mais leurs médias ont érigé une barrière pour empêcher cela.

 

– Greg Shupak est un auteur militant qui enseigne l’étude des médias à l’Université de Guelph, au Canada.

Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.

Photo : des Saoudiens discutent devant une affiche du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane lors du « MiSK Global Forum » organisé sous le slogan « Meeting the Challenge of Change » (« Relever le défi du changement »), à Riyad (Arabie saoudite), le 15 novembre 2017 (Fayez Nureldine/AFP).

Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.

Source : Middle East Eye, Gregory Shupak, 23-11-2017

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Fabrice // 12.12.2017 à 06h02

Nous sommes dans le règne du no news et lorsque quelqu’un s’avisera de révéler au grand public ce type d’information, je ne parle pas du site les crises.fr, il se verra traité de fake news.

Ce qui n’apparaît dans les grands médias n’existe tous simplement pas, le monde réel autorisé qui nous est diffusé, le public sent bien le malaise mais est orienté par ce monde certifié ou du politiquement correct qui fait loi et n’a pas assez intérêt à se révolter contre un système qui est confortable pour un monde inconfortable et fait de désordre (il fera avec et c’est compréhensible).

19 réactions et commentaires

  • Fabrice // 12.12.2017 à 06h02

    Nous sommes dans le règne du no news et lorsque quelqu’un s’avisera de révéler au grand public ce type d’information, je ne parle pas du site les crises.fr, il se verra traité de fake news.

    Ce qui n’apparaît dans les grands médias n’existe tous simplement pas, le monde réel autorisé qui nous est diffusé, le public sent bien le malaise mais est orienté par ce monde certifié ou du politiquement correct qui fait loi et n’a pas assez intérêt à se révolter contre un système qui est confortable pour un monde inconfortable et fait de désordre (il fera avec et c’est compréhensible).

      +51

    Alerter
    • Galvan // 12.12.2017 à 22h57

      Ca ne vous fait pas penser à un film tout cela ? Matrix, et les habitants de la terre vivant dans un monde virtuel pendant qu’on leur pompe leur énergie vitale…
      Alors, c’est quand l’heure de prendre la pilule rouge ?

        +7

      Alerter
  • LBSSO // 12.12.2017 à 06h23

    Paris et Ryad ne sont plus tout à fait alignés sur une vision géostratégique commune de la région du Golfe. Car à être trop proche des positions saoudiennes, la France n’a pas été respectée par l’Arabie Saoudite.
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/quand-la-france-decue-s-eloigne-de-l-arabie-saoudite-1-3-755483.html
    Quand Ryad veut que la société ODAS,qui représente les intérêts des groupes français dans le Royaume et qui gère actuellement une kyrielle de contrats en cours d’exécution, soit liquidée, Paris fait de la résistance. La relation bilatérale en matière d’armement est en panne entre la France et l’Arabie Saoudite.
    MBS a ainsi nommé un Allemand, Andreas Schwer, jusqu’ici directeur international de Rheinmetall à la tête de la Saudi Arabia Military Industries (SAMI), l’entreprise d’armement saoudienne créée pour constituer une industrie de défense.
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/bis-repetita-placent-l-arabie-saoudite-a-la-france-odas-khalass-2-3-760242.html
    Le rapprochement de l’Arabie Saoudite et de la Russie rebat les cartes dans la région du Golfe. Et au-delà…
    https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/pourquoi-l-arabie-saoudite-s-est-rapprochee-de-la-russie-3-3-760447.html
    Michel CABIROL,Extraits de La Tribune.
    La position de la France vis à vis de l’Iran sera intéressante suivre.

      +9

    Alerter
  • Albert // 12.12.2017 à 08h10

    On fait des affaires avec les petromonarchie, c’est vrai, mais ça fait maintenant plusieurs années qu’on trouve beaucoup d’articles très critiques sur ces régimes dans les jouneaux mainstream. Oui, comme tout le monde, l’arabie et le qatar font de la pub, s’achetent de l’influence… Mais personne n’est dupe, non? si?

      +2

    Alerter
  • Marianne // 12.12.2017 à 08h42

    Pourquoi version édulcorée ?…… c’est pas une idée construite (!) c’est une question construite voilà pourquoi mon message est court ….

      +0

    Alerter
  • openmind // 12.12.2017 à 08h51

    Sur les méthodes de ce nouveau prince et le silence radio généralisé même en Russie où les intérêts pétroliers sont aussi très grands, un article à prendre avec du recul mais qui questionne. Quant à l’appartenance des médias et à quels maîtres ils obéissent, chacun se fera aussi son opinion bien sûr.

    http://plumenclume.org/blog/303-quand-le-chien-n-aboie-pas

      +4

    Alerter
    • Libraire // 12.12.2017 à 09h01

      Voir aussi cet article sur ce sujet:
      http://plumenclume.org/blog/303-quand-le-chien-n-aboie-pas

        +0

      Alerter
      • Libraire // 12.12.2017 à 09h45

        Ceci dit ce blog est intéressant, mais sulfureux par sa capacité à relayer quelques courants dont le fondamentalisme borné m’exaspère!

          +2

        Alerter
    • SanKuKai // 12.12.2017 à 09h28

      Excellent article sur les méthodes de MBS. Qu’aurait-on entendu si la Russie avait fait de même.

      D’un autre côté MBS a trouvé un moyen très simple et apparement populaire d’appliquer la taxe á 70% sur les haut revenus promise par Françoise Hollande.
      Et le trésor saoudien a récupéré plusieurs milliards en quelques semaines.

        +13

      Alerter
    • Owen // 12.12.2017 à 16h36

      Merci openmind.

      Une puissante ironie décapant nos pensées ronronnantes, pour mieux percevoir ensuite dans le clair-obscur qui sont les grands fauves et quelles sont les tractations.
      On vérifie la nationalité de l’auteur pour se rendre compte que…oui…
      Puis on ferme l’article comme on referme la porte des Enfers où vivent les Gorgones.

        +0

      Alerter
    • Subotai // 12.12.2017 à 18h20

      Ne vous trompez pas.
      Les dites « méthodes » de ce « nouveau Prince » ne sont que le mode de fonctionnement culturel/traditionnel/normal du monde Arabe/Musulman.
      Il y a ~ 4000 prétendants légaux au trône.
      Le Souverain choisit qui il veut dans ce panel. (pas nécessairement sa descendance directe)
      Ceux qui acceptent la succession vivent leur vie.
      Ceux qui la conteste risquent leur vie – à la mesure de leur engagement contre la décision.
      Toutes les successions ne sont pas violentes, mais dans la Déglingue actuelle, avec les intérêts des pays occidentaux pour l’unique ressource du Royaume, il ne faut pas s’attendre à autre chose.

        +3

      Alerter
  • SanKuKai // 12.12.2017 à 09h18

    D’un autre côté, dans le silence assourdissant des chiens de gardes, MBS a trouvé le moyen d’appliquer la fameuse taxes á 70% sur les hauts revenus qu’avait promis François Hollande. Et le trésor public saoudien a récupéré plusieurs milliards en quelques semaines seulement.

    Explications ici:
    http://arretsurinfo.ch/quand-le-chien-naboie-pas/

    Comme indiqué dans l’article, qu’aurait-on entendu si la Russie avait fait de même.

      +3

    Alerter
    • rosecestlamort // 17.12.2017 à 15h04

      « le tresor saoudien », c’est un euphemisme pour designer le compte en banque de MBS ?

        +0

      Alerter
  • Erwan // 12.12.2017 à 13h46

    Surpris que la France soit oubliée dans « la guerre américano-britannique contre le Yémen » : certes nous ne fournissons pas autant d’armement que les Etats-Unis ou le Royaume Uni (plus d’1 milliard chacun), mais avec 450 millions la France mérite largement d’être considérée complice de crime de guerre comme eux.

    http://www.lepoint.fr/editos-du-point/jean-guisnel/armement-la-france-supermarche-de-l-arabie-saoudite-20-03-2017-2113291_53.php

      +9

    Alerter
    • fanfan // 12.12.2017 à 21h17

      Éric Denécé : « Yémen : silence ! On massacre ! »
      « Evidemment, il existe une explication : les États-Unis fournissent les renseignements, le ravitaillement en vol, l’armement et les munitions à leurs alliés saoudiens. Et la France et le Royaume Uni soutiennent cette opération. Surtout, Riyad menacé l’ONU d’arrêter de fournir de l’argent pour ses efforts de secours si elle dénonçait cette guerre. D’ailleurs, le Conseil de Sécurité a voté – à l’exception notable de la Russie – le 16 avril 2015, la légitimation de l’agression sous le chapitre 7, ce qui est un scandale et décrédibilise l’ONU. Les Occidentaux, en restant délibérément silencieux sur les atrocités commises par l’Arabie Saoudite et ses alliés au Yémen sont complices de crimes contre l’humanité…
      https://www.cf2r.org/editorial/yemen-silence-on-massacre/

        +4

      Alerter
  • fanfan // 12.12.2017 à 14h03

    David Hearst : « For Saudi Arabia, it’s been Operation Shoot Yourself In The Foot »
    Des divisions apparaissent entre les forces terrestres yéménites et étrangères qui combattent les Houthis dans le pays, ce qui pourrait menacer l’avenir de la coalition dirigée par les Saoudiens…
    http://www.middleeasteye.net/columns/operation-shoot-yourself-foot-1469375052

      +2

    Alerter
  • Hannibal GENSERIC // 12.12.2017 à 17h12

    Arabistan. Quand le chien n’aboie pas, c’est que le voleur n’est autre que son maître

    L’héritier de la couronne MBS a trouvé la solution. Il a coincé des centaines de gens parmi les plus riches de son royaume, les a parqués dans le Ritz Carlton cinq étoiles de sa capitale Riyad, et il leur a dit de cracher au bassinet. Quand ils lui ont ri au nez, il a fait appel à des tortionnaires américains pour mettre en place la ponction, style mafia.
    Plus d’infos »
    http://numidia-liberum.blogspot.com/2017/12/arabistan-quand-le-chien-naboie-pas.html

      +3

    Alerter
    • fanfan // 12.12.2017 à 22h54

      « Dans le cas de MBS, le roquet médiatique garde le silence. Cela signifie que le méga patron du système médiatique, l’ensemble de ceux que j’appelle les Maîtres du Discours, a permis et autorisé l’opération racket. Nous sommes témoins d’un évènement médiatique unique, à la limite de la révélation. Comment se peut-il qu’un prince d’un Etat de troisième rang ait été autorisé à séquestrer des premiers ministres, à descendre des princes à coup de missiles terre-air, à garder sous clé et à torturer de puissants hommes d’affaires et dignitaires, en toute impunité, et sans que les médias réagissent ? …

        +4

      Alerter
    • fanfan // 12.12.2017 à 22h57

      « l’Axe du bien, soit Trump, Netanyahou et MBS, avec la force qui est derrière eux, (auraient-ils) décidé de laisser le champ libre au prince volontaire qui leur a promis de leur livrer Jérusalem et d’offrir la Palestine en concession à perpétuité aux Juifs ? »

      « Ce qu’on appelle le plan de paix de Trump, discuté et mis en forme par Jared Kushner et MBS, comporte(rait) la reddition de la Palestine, l’abandon du droit au retour pour les réfugiés de 1948, le renoncement à la souveraineté palestinienne, le renoncement à Jérusalem. Les Palestiniens paieront, Juifs et Saoudiens se partageront les dépouilles.

        +3

      Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications