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11.décembre.201711.12.2017 // Les Crises

Macron est un joueur de flute – Entretien avec Gaël Brustier

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Excellente interview de l’excellent site Le Vent Se Lève

Source : Le Vent Se Lève, Gaël Brustier, 05-11-2017

Gaël Brustier est conseiller politique, essayiste et politologue. Il est notamment l’auteur de Le Mai 68 conservateur : que restera-t-il de la Manif pour tous ? paru en 2014 aux éditions du Cerf et de A demain gramsci, paru en 2015 chez les mêmes éditions.

LVSL : Vous évoquez dans la première partie de votre ouvrage la « fascination de l’extrême-droite pour Gramsci ». Dans quelle mesure la référence à Gramsci a-t-elle joué dans l’élaboration de leurs stratégies ?

D’abord la fascination de l’extrême droite pour Gramsci est ancienne. Franco Lo Piparo dit qu’il est très probable que le premier lecteur des Cahiers de Prison ait été Mussolini. De manière plus significative, en Italie, Ordine Nuovo et une partie du MSI, les camps Hobbits dans les années 1970, se sont réclamés de Gramsci. La fille de Pino Rauti dit de lui qu’il était un intellectuel gramscien. En Italie, et en France dans les années 1970, avec la Nouvelle droite autour d’Alain de Benoist, il y a l’idée d’un gramscisme de droite. Il y a bien sûr des angles morts dans le gramscisme de droite. Jean-Yves Le Gallou l’a reconnu devant Nicolas Lebourg : il n’y a pas de prise en compte du bloc historique. Pour eux, le combat culturel se résume à imposer des mots. La conception que se font les droites italienne et française de Gramsci est assez simpliste.

Ensuite, l’extrême droite a toujours un complexe d’infériorité par rapport à la gauche. Les gens de droite sont fascinés par ce qu’ils estiment être le pouvoir culturel de la gauche. Dès qu’on interroge un militant d’extrême droite, qu’il soit païen ou ultra-catholique, il est béat d’admiration devant les marxistes, devant le PCF, etc. Le Printemps français, par exemple, puise son iconographie dans le PCF des années 1950, la Manif Pour Tous allait puiser ses identifiants et ses symboles dans l’histoire de la gauche et de Mai 68. Le complexe d’infériorité par rapport à la gauche est donc pour beaucoup dans cet usage de Gramsci.

C’est une utilisation de Gramsci très hémiplégique, résumée à l’idée du combat culturel pour imposer une vision du monde. On ne retrouve pas l’idée que l’hégémonie commence à l’usine, qu’il existe une pluralité de fronts : le front social, le front culturel, le front économique, qu’il faut mener en même temps. La droite française est rétive à l’idéologie et est fascinée par les gens qui organisent leur pensée. Ils sont persuadés que les socialistes ont une idéologie, un projet, c’est vous dire…

LVSL : Comment expliquez-vous le succès de l’extrême droite nationale-populiste ? A travers notamment la réappropriation des signifiants liberté, démocratie, etc.

A partir de 2011 et jusqu’à maintenant, on observe un cycle de cinq années au cours desquelles ces droites ont été extrêmement dynamiques. Ce cycle correspond aux suites de la crise. Dans ce dernier cycle, on remarque une prise en compte des mutations des sociétés occidentales et des préoccupations liées aux libertés individuelles. Il y a une demande d’Etat social paradoxalement combinée à une méfiance à l’égard de l’Etat concernant les libertés individuelles jugées menacées. C’est Andreas Mölzer, du FPÖ autrichien, qui misait sur les questions de libertés numériques par exemple. Ils tentent de conquérir un électorat qui jusque-là leur échappait. Par exemple, les femmes et les homosexuels, à qui ils expliquent que les musulmans sont leurs ennemis mais aussi les diplômés. Il y a donc une mutation des droites national-populistes à partir de la crise à la fois sur la relative prise en compte de l’individu autonome, et sur la question démocratique car ils se posent comme les principaux contestataires des malfaçons démocratiques et comme les défenseurs d’une démocratie idéale. Ils prennent en considération un certain libéralisme culturel, paradoxalement combiné au conservatisme qui a pour clé de voûte la haine de l’islam et un occidentalisme, dont ils n’ont pas le monopole puisqu’il est partagé jusqu’au cœur de la « gauche ».

LVSL : Vous écriviez en octobre 2016 l’article « Et à la fin, c’est Wauquiez qui gagne », dans lequel vous reveniez sur l’ambition du président de la région Auvergne-Rhône Alpes de fédérer toutes les chapelles de la droite en un seul et même parti. Cette ambition vous semble-t-elle réalisable aujourd’hui, malgré l’émergence d’un pôle néolibéral représenté par La République en Marche et les vifs débats qui agitent actuellement le Front national ? L’union des droites est-elle possible ?

Oui, je le pense. Il y a un obstacle, c’est le patronyme Le Pen. Pour le reste, et Philippot l’a compris, c’est le triomphe des mégretistes : Bruno Mégret a dit récemment que dans la stratégie actuelle, ce qui manque, c’est l’union des droites. Evidemment, tout cela est bloqué par le fait que le mode d’organisation du FN ne permet pas une évolution rapide. Le FN est tout de même une affaire familiale, même sur le plan juridique. C’est assez compliqué de faire évoluer les choses rapidement. Personne ne veut tenter sa chance au Front national car il risquerait d’être viré au bout de quelques années, comme Florian Philippot.

Je pense qu’un espace se constitue à droite. Ils bâtissent une droite qui est l’antithèse totale de la droite gaulliste qui a dominé les débuts de la Ve République. C’est assez amusant de voir l’utilisation de l’Algérie pour liquider l’héritage du gaullisme. Les droites se recomposent à partir d’éléments anciens et nouveaux, et la grande victime sera De Gaulle, qui va finir déboulonné : ils diront qu’on a abandonné les harkis, mettront en avant les massacres d’Oran, parleront de crime contre l’humanité. Valeurs actuelles et Le Figaro Magazine s’en donneront à cœur joie et ce sera fini : à partir de là, il n’y aura plus de barrière idéologique entre le FN et la droite parlementaire car ils seront dans la même vision idéologique identitaire-sécuritaire. Anti-mai 68 ? Non, pro-avril 61 ! Ce qui se passe à droite c’est un Petit-Clamart qui est en passe de réussir.

LVSL : Le gaullisme existe-t-il encore aujourd’hui ?

Non, je ne pense pas. Il y a des reliquats, mais l’héritage va être liquidé. Cela a commencé avec Juppé il y a 25 ans. Il se prétend gaulliste aujourd’hui, mais il a liquidé les cadres gaullistes du RPR, impitoyablement. Dupont-Aignan qui prétendait être gaulliste a prouvé, en se ralliant à Le Pen, qu’il était étranger à la culture d’une France qui avait en mémoire le maquis. Il existe des familles, il existe une France où l’idée de voter pour le parti de Victor Barthélémy et Roland Gaucher ou de leurs séides locaux, des Sabiani aux Henriot, est impossible. Ce n’est pas massif dans le pays mais ça existe.

LVSL : Cela implique une rupture radicale avec les classes populaires, ou une tentative de les conquérir uniquement à travers le prisme identitaire ?

Oui, je ne pense pas que ce soit une option viable dans l’évolution des clivages aujourd’hui. Il y a des conséquences de la crise qui sont matérielles, et une gauche radicale qui monte. Je pense que la question identitaire est un peu derrière nous. La dernière présidentielle ne s’est pas jouée sur les propositions de droite ou d’extrême droite, aucun de leurs thèmes ne s’est imposé dans la campagne. Je pense qu’on en est à la fin de la droitisation, c’est-à-dire du processus continuel de déplacement à droite du débat public. En revanche, je ne vois pas pour l’heure de signe de « gauchisation » mais plutôt la possibilité d’activation d’autre clivages et d’articuler des demandes, des colères, d’une nouvelle façon.

C’est comme après un tremblement de terre : tout s’est écroulé. Même s’il n’y a pas de secousses à venir, le monde d’hier est révolu. On ne peut pas pointer l’arabe du coin de la rue comme fauteur de troubles dans une ville où il n’y a plus d’usines, c’est aussi une réalité. A un moment donné, les gens commencent à réagir, à réfléchir, ils subissent les conséquences des inégalités scolaires, territoriales, etc. C’est pourquoi l’hypothèse Mélenchon a pu avancer auprès d’un électorat populaire qui jusqu’ici était mu par des constructions plus identitaires. Même s’ils n’ont pas voté pour lui, l’hypothèse Mélenchon a pu s’installer. Et l’hypothèse Mélenchon ce n’est pas que la personne Mélenchon, c’est une gauche radicale de gouvernement qui s’adresse à tous.

LVSL : Comment définiriez-vous l’ « objet politique » Macron ? Certains auteurs parlent d’un populisme néolibéral, vous employez l’expression de « populisme élitaire ». Sa victoire n’est-elle pas la manifestation d’une révolution passive, sur le mode du « tout changer pour que rien ne change » ?

Emmanuel Macron, c’est l’homme qui part de 6% d’électeurs sociaux-libéraux et qui agglomère autour de lui un électorat composé des groupes sociaux les plus favorisés, et une France « optimiste » notamment ceux de l’ouest qui ressentent la situation comme meilleure qu’il y a trente ans. Il vise à adapter le pays au capitalisme californien et à une Ve République régénérée. Cela suppose de liquider le système partisan précédent pour imposer une armée de clones. Íñigo Errejón parle de populisme antipopuliste. C’est un populisme qui nie les clivages, les frontières entre les Français, qui utilise l’idéologie du rassemblement national. C’est une tentative de transformisme, un populisme des élites dans le sens où son projet va bénéficier aux groupes sociaux les plus favorisés qui essaient de reprendre le contrôle du pays. Lui, c’est le joueur de flûte qui raconte une histoire à laquelle sont supposés adhérer les Français.

LVSL : L’élection d’Emmanuel Macron en France, de Justin Trudeau au Canada, de Mauricio Macri en Argentine, ou encore l’émergence de Ciudadanos en Espagne, n’est-ce pas la preuve que le néolibéralisme est résilient, réussit à s’adapter à l’époque ?

En 1981, on élisait en France un Président socialiste quand les Etats-Unis et le Royaume-Uni choisissaient Reagan et Thatcher. Il est vrai qu’il est surprenant qu’un Président libéral soit aujourd’hui élu dans un pays qui ne l’est pas. Il ne faut pas néanmoins oublier le carambolage électoral et le score élevé de Marine Le Pen qui questionne sur le fonctionnement démocratique, le candidat « anti-Le Pen » était élu d’avance. On ne construit pas un projet durable en faisant voter une nation sur un enjeu tel que « Pour ou contre les Le Pen ». Mais je pense que le néolibéralisme est battu en brèche parce que ces évidences ne sont plus là : l’individualisme triomphant, il faut se faire de l’argent, le ruissellement, l’égalité des chances, etc. Je crois que beaucoup de gens n’y croient plus.

LVSL : Pour Emmanuel Todd, la dynamique serait à la renationalisation. Il prend Donald Trump et Theresa May comme les exemples d’un populisme conservateur, comme formes de reprise en charge de la question nationale. C’est comme si on assistait à une divergence dans le monde occidental.

Il est vrai que la critique des excès du thatchérisme et du reaganisme est aussi venue de la droite en Grande Bretagne et aux Etats-Unis, alors qu’on l’attendait de la social-démocratie dans le monde occidental qui n’a pas cessé de s’aligner sur l’idée de l’expansion du marché. May est un peu inspirée par Philipp Blond. Il y a un paradoxe. Les droites radicales ont bénéficié de la colère des classes populaires, on le voit en Autriche avec le vote FPÖ ou avec la ligne Philippot en France, qui n’était d’ailleurs qu’une reprise de la ligne Martinez dans le FN de Jean-Marie Le Pen. Je pense que dans la population, l’idée qu’il faut privatiser les services publics ne prend plus. Mais il n’y a pas forcément d’appareils politiques capables d’incarner un projet alternatif qui succéderait au néolibéralisme, il n’y a pour l’instant pas d’issue à cette crise. On est dans un état transitoire, dans un interrègne qui peut durer très longtemps.

LVSL : En octobre 2016, vous parliez d’une « Ve République entrée en crise finale ». En Espagne, les gauches radicales évoquent régulièrement la « crise du régime de 1978 ». Vous reprenez cette expression à votre compte et parlez d’une « crise de régime de la Ve République ». En quoi la Ve République traverse-t-elle une crise de régime ?

Cette grille de lecture s’applique à la France mais aussi à l’Italie, assez bien à l’Autriche et à l’Union européenne plus généralement. Le régime de la Ve République a eu deux évolutions majeures : la décentralisation et l’intégration européenne. Le récit de l’intégration européenne a chuté en 2005, quant à la décentralisation on commence à s’apercevoir du fait que c’est une machine à accélérer les inégalités. Toutes les promesses de la Ve République, qui est au départ un régime modernisateur, où les élites techniques étaient censées être au dessus des clivages, de même que le Président, tout cela est aujourd’hui battu en brèche, les gens n’y croient plus. On observe une chute de la confiance dans les institutions, jusqu’aux maires d’ailleurs. C’est une vraie crise de régime : par exemple, au cours du dernier quinquennat, on a vu deux grands mouvements, la Manif pour Tous et le mouvement contre la Loi Travail, dont le leitmotiv était non seulement de contester la légitimité de la loi mais aussi la légitimité de ceux qui font la loi. C’est un fait nouveau. Il y a la défection de groupes sociaux qui étaient jusqu’alors porteurs de la Ve République. Les élections législatives ont montré un taux de participation minable. Il y a un pourcentage de votes blancs et nuls qui n’a jamais été aussi important.

LVSL : Vous revenez dans votre livre sur les caractéristiques de la déclinaison française du mouvement des places, Nuit Debout. En Espagne, le mouvement des Indignés a eu un réel impact sur les trajectoires des militants et a fortement contribué au remodelage du sens commun de l’époque. Iñigo Errejón parle à ce propos de l’émergence d’un « discours contre-hégémonique » à même de bousculer les certitudes qui ordonnaient jusqu’alors la vie politique espagnole et le bipartisme pour laisser place à des grilles de lecture du type « ceux du haut » contre « ceux d’en bas ». D’après vous, Nuit Debout et le mouvement contre la Loi Travail au printemps 2016 ont-ils eu ce type d’impact ? Si non, pourquoi ?

Nuit Debout était d’une certaine manière la rébellion des diplômés des villes qui sont aujourd’hui déclassés. Quand on observe le vote pour Benoit Hamon à la primaire socialiste, on observe la même cartographie que Nuit Debout. Cela ne signifie pas que les gens de Nuit Debout ont voté Hamon, cela signifie que les préoccupations de cette sociologie là se sont retrouvées à un moment donné dans Nuit Debout, puis dans le vote Hamon. Il y a un mouvement des diplômés vers une radicalisation : ils ont dégagé Valls, ils ont voté Hamon et Mélenchon. C’est le même mouvement qu’en Espagne, qu’au Royaume-Uni avec Corbyn. Il y a un vrai mouvement des classes moyennes éduquées qui subissent les conséquences matérielles de la crise et qui se voient privées de perspectives.

Des idées, des projets, des réseaux ont germé à Nuit Debout. Le mouvement aura des conséquences, mais pas les mêmes que les Indignés, ce n’est pas le même nombre de personnes, il y avait un poids plus important des autonomes. Il y a une question de fragmentation territoriale. Certains m’ont dit que la victoire serait acquise dès que les ouvriers investiraient la place de la République. Mais les usines de l’Oise n’ont pas débarqué en masse à Paris. C’était une illusion.

LVSL : La campagne présidentielle française a opposé, parmi les gauches, deux stratégies politiques bien distinctes. Celle de Benoît Hamon, supposée incarner une « gauche de gauche », et celle de Jean-Luc Mélenchon, se fixant pour objectif de « fédérer le peuple ». Pouvez-vous expliciter ces différends stratégiques qui sont aujourd’hui loin d’être tranchés au sein de la gauche française ?

Le deuxième a eu une logique plus transversaliste. Au PS, l’idée de la transversalité était inenvisageable. Le mot « peuple » est déjà mal perçu. Jean-Luc Mélenchon s’est donné les moyens d’élargir sa base électorale, même s’il faut relativiser, car à la fin il a bien un électorat majoritairement de gauche. C’est la même chose pour Podemos. Cependant, la subversion du clivage gauche droite a un intérêt sur un plus long terme.

Benoît Hamon a quant à lui payé l’éclatement du noyau électoral socialiste. Il a été lâché et trahi de toutes parts et n’était dès lors plus crédible pour incarner le candidat de la gauche. Ses thématiques sont des thématiques d’avenir, de même que son électorat composé de jeunes diplômés. Mais il ne mordait plus du tout sur d’autres segments électoraux, puisque l’essentiel du noyau socialiste s’est tourné vers Macron. Par ailleurs, les choses sont allées trop vite. Pour gagner en crédibilité, Benoît Hamon a technocratisé sa proposition de revenu universel au point d’en dénaturer l’idée. Puisqu’il a un peu reculé, les gens se sont dits que ce n’était pas sérieux. Il est allé trop loin dans l’utopie pour laisser des technocrates déformer sa proposition, il aurait dû poursuivre dans sa ligne de la primaire.

LVSL : Benoît Hamon n’a-t-il pas été incapable d’incarner la figure présidentielle ? N’a-t-il pas payé son inadéquation à la Ve République ?

Oui, je pense. Quand il se présente à l’élection présidentielle, il est candidat pour succéder aux rois capétiens ! On ne peut pas faire un projet participatif, horizontal, pour gouverner le pays. Quand il explique qu’il n’a pas la vérité infuse, qu’il consultera pour prendre une décision collégiale, cela passe mal. Les gens ne votent pas pour quelqu’un qui veut diminuer son propre pouvoir. C’est comme le Président normal, personne ne veut avoir son voisin comme président de la République ! Tant qu’on est dans le Vème il y a des figures imposées.

LVSL : De Podemos à la France Insoumise, la transversalité a fait du chemin. Au-delà de la construction de nouvelles lignes de fracture politiques et de l’éloignement vis-à-vis des codes des gauches radicales traditionnelles, quelle stratégie adopter pour ces mouvements désormais installés dans leurs paysages politiques respectifs ? Iñigo Errejón, par exemple, insiste sur la nécessité pour les forces progressistes de proposer un ordre alternatif et d’incarner la normalité pour obtenir la confiance de « ceux qui ne sont pas encore là »…

Cela suppose qu’une culture de gouvernement s’ancre dans les forces telles que la France Insoumise. Ce n’est pas gagné, car une grande partie de la technostructure de gauche est partie chez Macron. C’est plus rentable et c’est fait avec des bons sentiments du genre « parlons aux centristes », ce qui ne veut pas dire grand chose. Les propositions viennent après la vision du monde et la construction discursive du sujet politique, mais tout cela est bien arrimé si on a des propositions concrètes, crédibles, dont on peut imaginer la mise en œuvre par un personnel politique auquel on peut fait confiance. Je ne suis pas persuadé que les cadres de la France Insoumise inspirent aujourd’hui confiance à tous les Français.

LVSL : Cette recherche de la confiance en politique ne passe-t-elle pas par la conquête de bastions dans la société, à travers l’échelon municipal par exemple, à l’image du Parti socialiste avant la victoire de François Mitterrand en 1981 ?

Les projets municipaux originaux aujourd’hui sont difficiles à mettre en œuvre, les budgets sont de plus en plus contraints. La France Insoumise a conquis la centralité à gauche, sa responsabilité est de tendre la main. D’autant que le Parti socialiste, à défaut d’avoir une idéologie et une stratégie, n’est pas dépourvu de ressources et dispose encore de réseaux d’élus locaux de gauche.

LVSL : Y a-t-il un espace pour la social-démocratie aujourd’hui en France ?

Non, je ne pense pas, et c’est justement pour cela qu’il faut tendre la main. La radicalisation de la social-démocratie est la seule voie qu’il reste, sinon elle sombre comme le Pasok.

Source : Le Vent Se Lève, Gaël Brustier, 05-11-2017

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Commentaire recommandé

Raphaël // 11.12.2017 à 06h56

Encore un citadin qui parle au nom de tous les français… Ses punchlines doivent faire forte impression dans les milieux intellectuels de gauche (un pléonasme il va sans dire), mais la réalité du terrain est très loin de la fiction de salons que décrit ce monsieur avec son prisme déformant. Il manque la grille de lecture essentielle : mondialisme hystérique des grande cités contre patriotisme des campagne qui ont tout perdu, c’est le seul angle de lecture politique qui reste. Parler encore de droite et de gauche en France n’est que tromperie ou naïveté. Et que je sois clair, la PME familiale de Saint Cloud n’est pas plus le représentant de cette France marginalisée que le tribun faussement anti UE qu’on nous sert encore dans ces pages encore trop régulièrement.

Nous n’avons plus le choix en politique qu’entre différentes nuances du mondialisme de la classe urbaine dominante. Dont la grande majorité des français ne fait pas partie.

57 réactions et commentaires

  • Raphaël // 11.12.2017 à 06h56

    Encore un citadin qui parle au nom de tous les français… Ses punchlines doivent faire forte impression dans les milieux intellectuels de gauche (un pléonasme il va sans dire), mais la réalité du terrain est très loin de la fiction de salons que décrit ce monsieur avec son prisme déformant. Il manque la grille de lecture essentielle : mondialisme hystérique des grande cités contre patriotisme des campagne qui ont tout perdu, c’est le seul angle de lecture politique qui reste. Parler encore de droite et de gauche en France n’est que tromperie ou naïveté. Et que je sois clair, la PME familiale de Saint Cloud n’est pas plus le représentant de cette France marginalisée que le tribun faussement anti UE qu’on nous sert encore dans ces pages encore trop régulièrement.

    Nous n’avons plus le choix en politique qu’entre différentes nuances du mondialisme de la classe urbaine dominante. Dont la grande majorité des français ne fait pas partie.

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    • bob // 11.12.2017 à 07h38

      mais la grande majorité des français sont des veaux …

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      • calal // 11.12.2017 à 07h56

        toujours trop de retraites et de fonk trop bien payes par la dette de l’etat. pourvu que ca dure…
        la devaluation des salaires impose aux salaries du primaire et du secondaire du secteur prive par la mondialisation va se transmettre au tertiaire liberal (baisse du pouvoir d’achat des clients) . Tant que les citoyens accepteront l’austerite, les fonks pourront beneficier de leur trop hauts salaires (par rapport a la productivite du reste du monde et du secteur primaire,secondaire) en transferant l’argent emprunte sur les marches mondiaux des budgets necessaires au budget dedie a leur salarial: grosso merdo de moins en moins de service public mais toujours autant de fonks et de masse salariale … toussa en echange de vote…

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      • Brigitte // 11.12.2017 à 09h51

        Pauvres bêtes…non la majorité des français (urbains) sont des globotomisés!

          +8

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        • Vincent // 11.12.2017 à 22h35

          globotomisés, non.
          mais une bonne part d’entre eux sont les gagnant du système actuel. ils votent donc pour des intérêts bien compris.
          le système actuel rend non-rentable 30% de la population et 50% du territoire.
          ces gens, ces territoires, commencent a se rebeller et comprendre qu’ils sont les dindons de la farce.
          la « gauche » a la Hamon considère qu’on doit leur jeter les restes sous forme de transferts sociaux, et qu’ils devraient s’en contenter.
          Macron veut les faire culpabiliser en leur disant qu’ils sont les perdants du systeme et qu’ils ne le doivent qu’a leur propre mediocrité.
          et ce monsieur s’étonne qu’ils votent pour la « radicalité »…

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    • Jean // 11.12.2017 à 07h56

      Je commence à être fatigué par tous ces gens qui ne savent plus ce qu’est la gauche au point de la confondre avec ces prédateurs de salon, ruisselant de bons sentiments, comme des loups déguisés en agneaux. C’est pourtant pas compliqué : La gauche prend l’argent des riches pour le donner aux pauvres alors que la droite fait le contraire et toutes les théories économiques se résument à ces deux alternatives.

      PS : Dans les villes aussi il y des ghettos, de la misère et des individus qui n’ont rien à voir avec ces esclavagistes au grand cœur.

        +61

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      • Raslebol // 13.12.2017 à 08h09

        c’est très réducteur votre définition de gauche vs droite
        C’est quand même plus compliqué, reprenons:
        La gauche prend l’argent des riches pour le donner aux pauvres ( la gauche de Jules Ferry prend l’argent des pauvres colonisés pour le donner aux riches capitalistes) alors que la droite fait le contraire ( Création de l’assurance chômage par la droite gaulliste contre les riches capitalistes pour les pauvres)

          +2

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        • Jean // 13.12.2017 à 12h41

          La question à laquelle répondre pour distinguer la gauche de la droite est : Comment se repartie la richesse produite par un pays et dans quel sens s’effectue le transfert de richesse à l’intérieur de ce même pays. Ce qui revient à juger un arbre à ses fruits.

          Toute chose étant relative par ailleurs ont peut effectivement chipoter au niveau global mais imaginez-vous qu’un gouvernement puisse accaparer toute la richesse produite, pour la redistribuer aux miséreux de la planète entière, et qu’il puisse se dire de gauche à cette seule condition ?

          La question de la création de l’assurance chômage est accessoire par rapport à celle de la répartition des richesses. Pour rester dans l’esprit de votre interpellation, il vaut mieux être un travailleur riche dans un pays sans assurance chômage que d’être un chômeur misérablement indemnisé.

            +1

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          • Raslebol // 13.12.2017 à 13h26

            C’était un exemple parmi bien d’autres pour faire remarquer que le clivage gauche/droite n’a pour moi plus d’intérêt aujourd’hui. On nous enferme depuis des lustres dans ce schéma alors qu’il faut penser autrement, c.a.d mondialiste d’en haut contre souverainiste d’en bas, la ligne Macron d’en haut et Mélenchon/ Lepen d’en bas.

              +1

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    • kriss34 // 11.12.2017 à 08h21

      La réalité de la France, c’est ceci :
      80% des Français sont urbains, ratio stationnaire [Source: INSEE 2012]
      24% de la population a moins de 20 ans, léger fléchissement [Source: INED 2017]
      Indice de Développement Humain = 0,89 [INSEE 2014]
      44% des Français nés après 1980 possèdent un diplôme d’enseignement supérieur. Ratio en augmentation [Min. EES, 2007]

      Cette base urbaine, jeune et éduquée a donc toute légitimité à s’exprimer.

        +7

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      • Jean // 11.12.2017 à 08h42

        En démocratie tout le monde a la légitimité de s’exprimer mais personne n’a celle de confisquer la parole au nom de tous.

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        • Bruno // 12.12.2017 à 14h10

          Faux : en démocratie, vous avez parfaitement le DROIT de le faire. La majorité décide. Mais vous risquez la révolution.

          En dictature, si vous êtes un dominant, vous pouvez aussi le faire, puisqu’il n’existe pas de droit. Vous risquez aussi la révolution…

            +0

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          • Jean // 12.12.2017 à 20h47

            Peut-être que ce que vous prenez pour une démocratie n’en est pas vraiment une, mais je ne peux pas vous en vouloir vu les exemples que vous avez sous les yeux.

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      • Fougnard // 11.12.2017 à 09h04

        Entièrement faux. Vous mélangez les grandes métropoles avec les petites et moyennes villes de la France périphérique. Et les urbains des grandes métropoles n’ont aucune légitimité à imposer leur point de vue.
        Bien entendu, ils ont, comme vous le dites, une légitimité à s’exprimer, mais ça, c’est ce que l’on appelle une lapalissade (pour être gentil).

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      • Raphaël // 11.12.2017 à 12h02

        Quand je vais à Paris centre (à mon grand désarroi je dois avouer) je vois une armée d’esclaves se pressant dans les transports en commun servir quelques nantis du centre ville. Donc si vous voulez une définition plus précise de la classe urbaine dominante, je dirais classe qui vit de sa rente immobilière qui augmente sans fin et qui a la mondialisation heureuse grâce à l’esclavagisme moderne. ça exclue d’emblée les quartiers périphériques des grandes villes où habitent lesdits esclaves modernes et les villes moyennes, vous savez, celles où vous n’allez jamais de peur de devenir pauvre comme si c’était une maladie contagieuse.

          +43

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      • calal // 11.12.2017 à 12h02

        et la constitution est cense nous garantir que deux urbains ne puissent pas faire de lois pour plumer le non urbain…
        mais il est vrai que c’est le traite de lisbonne qui prime de nos jours…

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      • Fritz // 11.12.2017 à 12h51

        « Cette base urbaine, jeune et éduquée » : l’ennui, c’est qu’on ne voit plus qu’elle. Même dans les manuels de collège, on ne voit plus que cette classe bobo.
        Elle est En Marche derrière son joueur de flûte, comme à Hameln…
        Ça me rappelle les Yuppies des années 80…

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        • Le Rouméliote // 11.12.2017 à 15h49

          “Cette base urbaine, jeune et éduquée” : urbaine, oui ; jeune, oui, mais éduquée ? Il serait plus exact de dire « diplômée » et encore, pas avec n’importe quels diplômes ! Des bidules de sciences po ? Des masters en communication ? Des doctorats en études de genre ? Avec des options chichons et cocos ? Ce sont des gens tout juste capables d’écrire des notes de synthèse et de rédiger des devoirs de partiels de licence en recopiant bien la méthode du prof et en ressassant les idées préconçues qu’on leur a inculquées. Y’a qu’à écouter les discours de Micron !

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      • fabrice rhodes // 12.12.2017 à 11h18

        Cette base urbaine, jeune et éduquée dont vous parlez, quel type d’éducation civique, politique a t-elle reçue ? L’endoctrinement parachevé dans les systèmes d’enseignements sont réellement signifiant et l’absence de développement du sens critique n’arrange rien. Il ne suffit pas d’avoir le bac ou une licence et un peu d’éducation pour être suffisamment armé intellectuellement. Cela passe par une conscience historique, politique et sociologique, ce n’est certainement pas à la fac qu’on acquiert ce type de dispositions…

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      • Bruno // 12.12.2017 à 14h08

        Oui vous avez raison. Tout le monde a la droit de s’exprimer.
        Mais quand les expressions de chacun sont trop divergentes, quand on ne parle plus d’un seul pays mais de différentes régions ou de différents groupes sociaux qui coexistent, alors c’est le chaos.

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      • thmos // 16.12.2017 à 18h15

        Absolument la « légitimité de s’exprimer » en tant que minorité. En commun avec les quelques +50% d’employés et ouvriers, cette catégorie diplômée de l’enseignement supérieur, ces jeunes adultes partagent la précarité, le chômage probable, urbains bien éduqués pauvres ou en devenir, ils pâtissent de 30 ans de déclassement/désillusion par rapport à ce que ces diplômes supposaient … Qu’exprimeraient-ils de spécifique en tant qu’électeurs ?

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    • Alfred // 11.12.2017 à 09h19

      Effectivement il est dit quelques choses intéressantes: Par exemple la fascination de l’extrême droite pour la charpente idéologique ne la (vraie) gauche me semble bien vue (je ne parle pas de la « droite » ni de la fausse gauche qui n’ont pas vraiment le goût de se fatiguer pour masquer leur intérêt pour le fric et rien d’autre).
      Pour autant ce monsieur décrit parfois plus le monde tel qu’il le voudrait que tel qu’il est (et il fait alors immanquablement penser à un membre d’une élite coupée du monde réel). Un exemple entre mile est l’affirmation que les questions identitaires sont derrière nous. Z’etes certain mon ami? Rien ne se joue dans le domaine à travers « la guerre contre le terrorisme », la réussite de l’intégration les communautarismes, les vagues migratoires, les indépendantismes plus ou moins sponsorisés, « l’immortelle » construction européenne, la souveraineté résistante des uns et le mondialisme des autres?…. Parole d’expert dis donc.

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      • LBSSO // 11.12.2017 à 13h29

        « Un exemple entre mile est l’affirmation que les questions identitaires sont derrière nous. Z’etes certain mon ami?  »

        @Alfred ,vous avez raison de souligner ce point .car la question identitaire est liée à l’insécurité économique , sociale, à la globalisation et donc ne peut disparaître par magie.On peut le regretter mais c’est ainsi.Tant qu’une certaine gauche de la gauche refusera de le reconnaître et de proposer ses solutions, elle ne sera que l’idiote utile d’E Macron (ou de M Valls) ou d’autres. Cette erreur ,que vous avez très justement relevée ,est si grossière que je me demande si Gaël Brustier ne se repose pas uniquement sur l’ éventuel effondrement (en cours?) du FN pour évacuer la question identitaire.

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  • Jean // 11.12.2017 à 07h43

    On peut être moralement centriste et économiquement d’extrême droite cad néolibérale, c’est ce que macron incarne. Bien que cette extrême droite là ait meilleur presse, elle produit pourtant une souffrance et une exclusion bien supérieur, chez un plus grand nombre de gens, qu’une idéologie moralement d’extrême droite. C’est une leçon que la caste au pouvoir à apprise à ses dépends aux USA avec l’élection de Trump et elle risque de l’apprendre en France, si macron ne tempère pas ses ardeurs de prédateur.

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    • RV // 11.12.2017 à 19h37

      Le « néolibéralisme » bien mal nommé,
      mais ça participe de la tromperie,
      réactive la pensée orthodoxe économique des année 1920,
      dont les éléments fondateurs furent posés entre le XVI et le XIXe siècle.
      Héritage caché s’il en est dans la mesure où il se prétend issu de nouvelles écoles écloses après Keynes.
      « Homo œconomicus – libre concurrence – libre-échange des biens, services et capitaux, donc suppressions des entraves telles que : charges fiscales, charges sociales, lois, règlementations, politiques publiques – condamnation des politiques keynésiennes – Etat minimum (police, justice, défense) – condamnation des déficits publics – banque centrale indépendante – etc.  »
      ( à lire dans « La grande Régression » de Jacques Généreux)

        +3

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      • Dominique // 11.12.2017 à 20h13

        « “Homo œconomicus – libre concurrence – libre-échange des biens, services et capitaux »

        L’UE, ne reculant devant aucun sacrifice à l’autel du Néo a ajouté la libre circulation des personnes (des travailleurs).

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  • Fougnard // 11.12.2017 à 09h05

    La morale n’a rien à voir avec le néolibéralisme. Ce dernier est axiologiquement neutre : ni morale, ni religion, ni philosophie particulière.

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    • Roger // 11.12.2017 à 10h02

      Donc le néolibéralisme ne relèverai d’aucune idéologie?
      Ça c’est justement la plus belle manifestation de l’idéologie la plus vicieuse: elle n’est même pas consciente d’elle même.

        +22

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      • Chris // 11.12.2017 à 12h26

        néolibéralisme ? Prédation maximum de ce qui peut être encore pressuriser. La propriété doit changer de mains pour se concentrer en quelques-unes : retour au féodalisme.

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    • Jean // 11.12.2017 à 12h41

      Le néolibéralisme c’est la lois du plus fort, qui est la philosophie de l’homme des cavernes, à un tel point que le dénouement naturel de cette désorganisation économique est le fascisme. Car l’Etat policier est l’unique organisation politique qui puisse empêcher la populace de se révolter devant une répartition des richesses aussi scandaleuse. Ce n’est pas par hasard si ce processus est en cours de réalisation en Europe.

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      • Galvan // 12.12.2017 à 00h33

        Le néolibéralisme est surtout consubstantiel à la notion de Psychopathie : pas de filtre, pas d’empathie, et surtout une immense considération de soi-même, à tel point que ses adeptes confondent la notion de privilèges avec élitisme.
        On est très loin d’une relation de « maitre » (au sens maitrise – art martial ou art musical par exemple) à « élève ». Les soit-disant « élites » autoproclamées sont incapables de traiter un quelconque sujet en dehors de son aspect communication, démontrant par la même leur condition de privilégiés assistés et non d’élites.

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  • Homère d’Allore // 11.12.2017 à 09h44

    En effet, Wauquiez, c’est le triomphe de Bastien-Thiry.

    Et Dupont-Aignan comme Philippot sont ridicules lorsqu’ ils se réclament du gaullisme après avoir fricoté avec Le Pen.

    Il y a bien quelqu’un qui garde réellement un programme gaulliste au sens de 1945 mais il est blacklisté. Il est dommage que cet article, par ailleurs très éclairant, n’en parle pas.

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    • Alfred // 11.12.2017 à 16h57

      … très éclairant justement pas ses zones d’ombres, ses non dits et bébés jetés avec l’eau du bain…
      Triste en fait. Cette façon de ne jamais comprendre et de refaire toujours les mêmes erreurs.

        +6

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    • LBSSO // 11.12.2017 à 18h48

      Bonsoir @Homère d »Allore,
      le « quelqu’un » que vous évoquez est effectivement blacklisté ; il incarne une tradition gaullienne,nous en sommes d’accord.
      Toutefois je soumets à votre réflexion cette question : si il est « blacklisté » , cette situation n’est-elle pas également ,pour partie,le résultat d’un « blacklistage  » ,d’un évitement délibéré et issu de sa propre réflexion et stratégie, de sujets qui pour aller vite représentent 50% des inquiétudes des français ?.
      Si vous n’abordez que la moitié des préoccupations françaises , vous perdez 50% d’audience , non ?
      Il existe sur ces sujets un espace (tout le monde attend l’autre en ce moment ou écarte la question comme Gaël Brustier) pour présenter un programme audacieux. Le gaullisme c’est aussi le courage de perdre certains soutiens pour en gagner d’autres.
      Et à ce titre vous avez raison de dénoncer les imposteurs cités dans cet article..

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    • bhhell // 12.12.2017 à 08h18

      Mais le gaullisme n’est jamais qu’un pragmatisme résigné, une adaptation aux contraintes du moment (et aussi le fruit d’un contexte économique de croissance ultra favorable qui permettait de balancer plus de miettes à la population):
      De Gaulle est forcé de composer avec des éléments auxquels il était tout à fait hostile: les droits sociaux issus du conseil de la résistance. De Gaulle n’avait rien à redire aux politiques « néolibérales » de l’entre 2 guerres qui imposaient l’austérité et le remboursement de la dette pour assumer les responsabilités du « ménage France ». Une politique d’ailleurs européenne à l’époque, à laquelle adhérait pleinement Churchill. Une politique qui a mis Hitler au pouvoir et provoqué la 2e guerre mondiale.
      Le De Gaulle social est une fiction inventée de toute pièce. Si Macron avait été élu dans les années 50, bien sûr que lui aussi aurait dû s’adapter (certes plus médiocrement) aux contraintes du moment, sans que cela préjuge de ses opinions réelles.

        +2

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  • Brigitte // 11.12.2017 à 10h27

    Intéressant, analyse parfois subtile de la sociologie politique. Dommage que la vraie question politique de fond, l’Europe, n’est pas été abordée, même entre les lignes. Les histoires de droite et de gauche n’intéressent plus grand monde. C’est ce désintérêt qui a permis à Macron d’accéder au pouvoir, par défaut. Au mépris de la démocratie certes mais le peuple sait-il ce qu’il veut? Non, il se contente de faire des « non choix ».C’est vrai qu’il est plus facile de rassembler « contre » que « pour », à cause de l’hétérogénéité du « peuple ». Sauf au sujet de l’Europe.
    La question européenne est devenue l’erzast politique. On y fourre toutes les promesses et tous les mirages que les partis politiques ne peuvent plus décemment s’approprier.
    A que voilà, le populisme néolibéral est né, droite et gauche confondues, incarné en France par Macron. Que reste t-il autour pour assurer le clivage nécessaire, Mélenchon tout seul ? y a donc une autre place à prendre.

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    • Brigitte // 11.12.2017 à 12h13

      Désolée pour la faute d’orthographe à ersatz. je deviens dyslexique au clavier.

        +2

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  • Le Rouméliote // 11.12.2017 à 11h54

    L’état de l’opinion publique française et, plus largement européenne (dans les limites de l’UE) me paraît plus proche de celle de l’URSS du temps de Brejnev ou de la Bulgarie de Todor Jivkov : cause toujours tu m’intéresses ! Droite et gauche, Le Pen ou Mélenchon, au fond, on s’en fout ! Quand les statistiques économiques ne correspondent plus à aucune réalité tangible et que les débats médiatiques se déroulent autour de sujets dont on se bat l’oeil, on se replie sur sa survie individuelle et celle de ses enfants (par ex. : une de mes filles vient de soutenir brillamment, aux dires mêmes du jury, sa thèse avec le statut de chômeuse…). Et ce jusqu’à ce que le système s’écroule et le plus vite sera le mieux !

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    • Chris // 11.12.2017 à 13h01

      Un commentaire qui me parait le mieux correspondre à la réalité !
      Ces discours (ou plutôt masturbations intellectuelles) sur les partis n’ont plus aucun sens et ce depuis bien longtemps, disons depuis Maastricht, voire Greenspan (krach de 1987)…
      Ces idéologies à la mord-moi le noeud pour balayer sous le tapis sont exténuantes de vacuité alors que le maitre-mot de ce qui se passe est la domination complète des corporations et de la haute finance sur l’économie, à travers la dette, libre circulation des capitaux (évasion et paradis fiscaux), libre-échange dans tous les domaines (désindustrialisation aux différentiels… surproduction !), entrainant désorganisations sociales et sociétales, impuissance, hébétude et ou révolte des floués.
      Le corps social ne fonctionne plus et les « chimiothérapies » appliquées laissent un nombre croissant de gens sur le carreau.
      Le processus de décomposition est lent, mais bien ancré : un saut vers le néant(*) pour bon nombre de gens. L’Europe jusque-là préservée -spécialement en France- est en train d’expérimenter la stratégie du choc. Tsipras-Yeltsine-Schröder nous indique le chemin !
      * néant et non pas inconnu.

        +17

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      • Alfred // 11.12.2017 à 14h38

        tout à fait vrai. Attention cependant « mal nomer les choses ajoute aux malheurs du monde ». Ainsi: « ce qui se passe est la domination complète des corporations et de la haute finance sur l’économie ». Vous voulez sans doute dire multinationales ou conglomérat à la place de corporations (ce qui est un anglicisme dans ce sens). En bon français une corporation est quelque chose qui n’existe plus vraiment économiquement ni légalement depuis la révolution française (sauf sous forme déguisée dans quelque niches). D’aucuns pensent d’ailleurs que si le système des corporations avait été preservé nous nous en porterions bien mieux…

          +7

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        • Chris // 11.12.2017 à 17h02

          Oui, excusez-moi pour cet anglicisme venu du milieu dans lequel je vis…
          En effet, je parle des transnationales (multinationales) qui tuent les économies autochtones et pompent les richesses.

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      • RV // 11.12.2017 à 19h53

        @ Chris Le 11 décembre 2017 à 13h01
        ——————————————-
        « Le processus de décomposition est lent, mais bien ancré » et « L’Europe jusque-là préservée »
        ——————————————–
        Les « néolibéraux » aux commande doivent boire du petit lait à lire une sentence pareille.
        Leur lavage de cerveaux fonctionne à merveille !
        ——————————————–
        Ce sont bien eux qui nous vendent à longueur d’année l’affaiblissement de l’Etat, la perte de pouvoir des politiques, la globalisation contre laquelle il faut s’adapter, etc.
        ——————————————–
        Mais qui donc, pour ne prendre que l’exemple de l’U€, a signé les traités, si ce ne sont les Politiques ? La concurrence libre et non faussée n’est pas une loi divine, elle a été promulguée, non ? Contre l’avis des citoyens consultés, non ?
        _-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-
        Alors, oui, la perte de pouvoir des Politiques est une vaste escroquerie qu’il faut dénoncer haut et fort, et surement pas reprendre à son compte, c’est se tirer une balle dans le pied !

          +5

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  • Seraphim // 11.12.2017 à 14h38

    Y’a pas que Macron qui joue de la flûte!! Ce trop long texte alambiqué, sans synthèse, jouant à tout hasard sur tous les tableaux et registres, refilant les lieux communs les plus ressassés sur le sociétal, l’islam ou pas etc..(arriver à mettre « les musulmans » et « les diplômés » dans le même sac, fallait le faire) tout ça pour tenter de définir ce qu’est l’extrême droite. Nous sans doute, ferait mieux de le dire vite et carrément!
    Ce qu’il faut arriver à dire surtout, ce que l’on entend depuis des années, c’est que les pro-Brexit ou les pro-Trump, ou les anti-guerre (Syrie, Libye, Ukraine..), sont des bas-du-front, ennemis des femmes, de la culture et du progrès. Mais ce concert éculé finira par lasser.

      +12

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  • yann35 // 11.12.2017 à 15h14

    Gaël Brustier, c’est qui … ptit tour sur wkpedia.Le bobo parfait que l’on verra sans doute bientôt palabrer avec Barbier dans c dans l’air. Décidément, plus il y a de docteurs et d’IEP en France, moins il y a de bon sens.
    Une bonne solution serait d’interdire totalement le glyphosate et d’envoyer tous ces hurluberlus faire du désherbage en tant qu’intellectuels organiques ! Ils pourraient continuer à parler à 4 pattes dans les sillons, mais il en sortirait quelque chose d’utile et surtout de concret.
    oui, je sais, Mao l’a déjà fait … et alors ?

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    • bobob // 11.12.2017 à 15h53

      Et aussi… membre du Parti Socialiste de 2006 à 2013 !

      Le PS c’est le parti qui a créé Le Pen, l’euro et qui a privatisé à tours de bras. Du temps de Mélenchon.
      De son temps à lui, le PS s’est assis sur le vote de 2005 (le non à 72% des sans diplômes vs les 64% de oui pour les « au moins bac+3 »). A fait exploser le chômage en produisant Hollande qui a ensuite produit Macron.

      Et monsieur vient faire la leçon ?

        +11

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      • Seraphim // 12.12.2017 à 03h35

        Du constat de 64% de Bac+3 ou plus en 2005, il en a été déduit où sont désormais les « bas du front ».
        Sauf que, d’abord, si on fait Bac+5 ou plus, on trouve quoi?

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        • bobob // 12.12.2017 à 16h08

          Je ne sais pas. Ma source est un sondage ipsos que je ne retrouve qu’à cette adresse : http://wallu.pagesperso-orange.fr/refe.htm et ils ne donnent pas le résultat pour les « bacs+5 ou plus ».

          Mais il n’y a pas de raison de penser que le résultat irait en s’inversant.

          Pour ma part, je ne vois pas ce résultat comme la marque d’une différence « d’intelligence ». Mais comme la marque d’un vote de classe.
          Le système est fait pour et par les classes moyennes supérieures (les « au moins bac+3 » en gros). Il n’est donc pas étonnant qu’elles le soutiennent en masse.

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  • SARTON Bernard // 11.12.2017 à 16h47

    La décomposition de la société française se poursuit inévitablement car l’élite capitaliste au pouvoir ne cherche pas à sauver le pays mais plutôt à l’inféoder au capitalisme anglo-saxon plus rentable que le capitalisme d’Etat gaullien mis à mal par Mitterrand-Chirac-Sarkozy-Hollande et maintenant par Macron et son équipe de banquiers d’affaires qui dirigent le Medef . Les Français des quartiers populaires et des zones rurales continuent leur descente aux enfers de la pauvreté inexorablement.
    Cette logique historique va entraîner des ripostes dites révolutionnaires à terme car le vote cyclique des citoyens ne sert à rien puisque rien en change en mieux. Le mécontentement est là malgré le contrôle médiatique du pouvoir et les sondages manipulés. La colère contenue par l’abstention massive commence à déborder sur le plan électoral (vote des corses pour les nationalistes, échec électoraux dans les partielles pour les macronistes). Et cela ne fait que commencer car le système annonce des licenciements massifs partout . Alors l’étincelle peut arriver à tout moment !!!!

      +14

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  • Galvan // 12.12.2017 à 01h01

    « De son temps à lui, le PS s’est assis sur le vote de 2005 (le non à 72% des sans diplômes vs les 64% de oui pour les “au moins bac+3”) » –> Parfaitement logique.
    Des études ont montré que plus on est « intelligent » (ce qui n’est pas synonyme d’informé), et plus on est manipulable : parce que les concepts manipulés par la propagande prennent plus facilement racine chez les gens qui ont une plus forte capacité de conceptualisation que ceux qui raisonnent plus de manière matérielle, ou par bon sens « paysan » (voir les études sur Bernays, l’inventeur de la publicité et du marketing, entre-autres choses …)

      +7

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    • RV // 12.12.2017 à 12h58

      « S’assit sur le vote » en s’abstenant majoritairement lors du vote du Congrès, réuni à Versailles, permettant une majorité qualifiée.
      Si nos assemblées n’étaient pas élues au suffrage universel mais tirées au sort cette majorité n’aurait pas été possible et la France aurait fait capoter le traité de Lisbonne.
      Nos représentants « élus » sont allés contre la majorité exprimée en 2005.

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  • Perret // 12.12.2017 à 08h23

    Article faible. L’auteur ne sait pas que Mussolini était socialiste quand il a pu être influencé par Gramsci, il ne prend pas non plus en compte la récupération de Mussolini par l’Intelligence Service et son évolution à l’anglo-saxonne vers la dictature.
    En ce qui concerne les catholiques, ils ont une « doctrine sociale de l’Eglise » qui balise leur engagement en politique. Le catholicisme prend en compte la totalité des activités humaines, Gramsci n’a donc qu’une utilisé très réduite dans l’action catholique et ne peut se substituer à une vision globale d’une société catholique.
    C’est seulement un outil de réflexion et il peut s’avérer efficace (voir la Vendée transformée culturellement en profondeur par le Puy du Fou en 40 ans, sur des bases de réflexion en grande partie catholiques mais avec un Villiers qui a fait référence à Gramsci sans qu’on sache quelle la part de communication ayant pour fonction d’éviter l’accusation de « grenouille de bénitier » et la part de réutilisation dans une optique que Gramsci n’avait certainement pas envisagé).
    La Manif pour Tous a démontré la résistance des catholiques à la destruction de la famille et de la filiation. Curieusement, les funérailles de Johnny Halliday démontrent que le catholicisme est profondément enraciné au coeur de groupes sociaux qu’on imaginait déchristianisés.
    Les politiques en tiennent compte et tentent de récupérer à leur profit un mouvement de fond.

      +8

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  • Josephine // 12.12.2017 à 11h02

    Ce qui me dérange dans les commentaires c’est ce que je lis un peu partout quel que soit le sujet: rejet/ discrédit d’un groupe, là en l’occurrence des jeunes urbains diplômés forcément cretins, forcément complices de leurs maîtres mondialisés, ailleurs les pro: anti Johnny, les charlies pas charlies…tout est prétexte à clivage. Donc en effet on ne peut que constater un délitement de la société; n’empeche, même brouillon, même suspect de tout ce qu’on veut, Nuit debout a au moins tenté une réponse collective, là où je vois tout autour de moi que plainte, accusation, et repli. Moi la première. Il me semble qu’Olivier Berruyer ( qui correspond typiquement au français jeune diplômé, urbain, que vous critiquez à longueur de commentaires) propose avec ce blog de dépasser les oppositions stériles et de se concentrer sur les véritables « ennemis ».

      +7

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    • Scorpion bleu // 12.12.2017 à 20h29

      Je trouve votre commentaire tout à fait pertinent. Les jeunes diplômés urbains sont anxieux pour la plupart. ils ne sortent pas tous de ScPo et les doctorats ne sont pas tous indigents….

      Les clivages sont humains, surtout dans une situation générale aussi tendue et grave. Ca craque de partout.

        +3

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  • SuperToto // 12.12.2017 à 18h40

    Il conviendrait qu’on nous présente une définition consensuelle (l’université) de l’extrême-droite. A ma connaissance, il n’y en a pas. Que veut dire une phrase contenant une notion, un mot, dont l’auteur est incapable d’exposer une définition consensuellement admise ? A mon avis rien. Il ne faut pas croire que rien dire est neutre. Produire des phrases coomprtant des notions indéfinies permet d’occuper l’espace de débat. Quand les mots ne sont pas définis le débat est dès lors indisponible. Lorsque rien ne peut-être rigoureusement discuté le pouvoir idéologique en place est de fait mis hors de portée de la contestation. Multiplier les notions floues permet de renforcer le pouvoir idéologique en place. Il est peut probable que demain le système médiatique exige, par exemple, une définition de la notion d’extrême droite. Le pouvoir idéologique en place n’y aurait rien à gagner. 1984 ! Vous n’aurez pas de définition : c’est dangereux, donc interdit !

      +4

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    • thmos // 16.12.2017 à 18h22

      Quant à l’objet de diabolisation terminale lire absolument  » Un paradoxe français – L’extrème droite dans la résistance et les anti racistes dans la collaboration  » de Simon Epstein. Car le révisionnisme en Histoire est une technique de travail que préconise ce professeur à l’université de Jerusalem pour révéler des faits troublants après 70 ans de récit du roman mythique national.

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  • fanfan // 13.12.2017 à 17h45

    Alain Deneault : Le totalitarisme pervers
    Un court essai dans lequel le philosophe met en lumière les processus par lesquels les entreprises multinationales soumettent le pouvoir politique aux lois du marché, façonnent les lois et les procédures à leur avantage grâce au lobbying. Il s’appuie sur le cas de Total, synthétisant l’analyse dans «De quoi Total est-elle la somme ?»
    Les Amis du Temps des cerises : https://www.youtube.com/watch?v=osl8AjdiruE

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  • thmos // 16.12.2017 à 17h57

    De cette analyse d’écrans , quelques sujets absents qui risquent de conditionner le prochain scrutin présidentiel : L’EU ( car 60% d’ « euro septiques  » ) (et l’ € dans une crise monétaire aggravée en 2021) alors que FN et « Insoumis » ont déserté le thème et donc le combat cette année. L’environnement en mode catastrophes récurrentes pendant les 5 ans à venir – dont ravages de la malbouffe … ( Exit EELV et autres trotskistes repeints en vert dans l’opinion ) La fracture géo politique ( Forteresses bobos des métropoles VS périurbains et loosers de la mondialisation des champs ) Flux de migration…ET le plus influent : le choix de l’immuable quatrième pouvoir

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