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11.novembre.201811.11.2018 // Les Crises

Général Edouard de Castelnau : Comme un anti-Pétain. Par Régis de Catelnau

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Source : Vu du droit, Régis de Catelnau, 08-11-2018

« Parlons de moi, il n’y a que ça qui m’intéresse » disait Pierre Desproges. Cette citation me revient à l’esprit à ce moment où s’achève la commémoration du centenaire de la Très Grande Guerre. Je mesure dans l’agitation qui accompagne cette marche vers le 11 novembre à quel point ce que nous vivons depuis maintenant un peu plus de quatre ans, me touche bien au-delà de ce que j’aurais imaginé. Cela entre en résonance de façon parfois douloureuse, toujours émouvante avec ce qui relève de l’intime, de l’enfance, de l’éducation et du rapport à la France.

Je m’en suis expliqué et l’on trouvera ci-dessous les liens qui renvoient aux articles où je l’ai fait. Et à l’approche de ce 11 novembre 2018 qui allait clôturer ces quatre années de commémoration, je n’éprouvais pas l’envie ni le besoin d’intervenir à nouveau. Considérant que la façon dont ces commémorations étaient conduites était peut-être discutable -comment pouvait-elle ne pas l’être- mais que cela ne justifiait pas de participer à des débats ou des polémiques aussi justifiées soient-elles pour certaines. Pour ma part la conviction de l’importance de la place de la tragédie dans la mémoire de notre peuple, me rassure sur les ressources de celui-ci. Et c’est là l’essentiel.

Mais il se trouve que l’actualité immédiate produit divers télescopages par lesquels la dimension et le vécu familial reviennent au premier plan. Emmanuel Macron, avec cette capacité presque grandiose à être systématiquement à côté de la plaque, a déclenché une réaction contre lui en forme de tsunami et transformé son itinérance mémorielle en chemin de croix. Faisant référence au « grand soldat » il a rendu au militaire Philippe Pétain un hommage du type de ceux de ses prédécesseurs. Il a ramassé la foudre, et pour plusieurs raisons. Tout d’abord sa parole de chef de l’État est complètement disqualifiée, et sa faiblesse politique et son narcissisme l’empêchent de sortir de la nasse. Il pourrait dire : « Il fait jour à midi » que ce serait aussitôt une tempête qui lui répondrait : « non il fait nuit, à cause des heures sombres ». Ensuite, le problème Pétain est insoluble, car le séparer en deux parties comme l’avait fait Charles De Gaulle, est aujourd’hui impossible. Sa place dans la mémoire collective est désormais d’abord et avant tout celle de ce qu’il est, un traître antisémite.

Pour ma part Philippe Pétain est « la triste enveloppe d’une gloire passée portée sur le pavois de la défaite pour endosser la capitulation et tromper le peuple stupéfait » (Charles De Gaulle, 18 juin 1941). Il est ensuite et aussi le traître qui fera délibérément le choix de l’ennemi y compris dans ses aspects les plus ignobles. Il n’y a qu’un tarif pour cette trahison, un poteau dans les fossés de Vincennes et 12 balles, fussent-elles symboliques comme ce sera le cas pour lui. Mais la question de ses mérites militaires dans la première guerre mondiale relève aujourd’hui du débat et de la recherche historique. Emmanuel Macron aurait dû, éviter de se prendre pour de Gaulle et ne pas s’en mêler, mais nous savons maintenant d’expérience qu’il ne comprend pas grand-chose.

Lorsque je parle du retour de la dimension familiale, je pense au surgissement dans l’opinion publique à ce moment de la figure de mon arrière-grand-père, Édouard de Castelnau qui méritait plus que tout autre d’être élevé à la dignité de maréchal de France. Et ce surgissement se fait comme le symbole contraire de celui de Pétain. Claude Askolovitch (!!) le résume très bien dans un tweet en forme de commentaire sur la polémique Pétain :« Pensée au général de Castelnau, qui sauva en 14 l’armée de Lorraine, qui perdit trois fils dans la Grande guerre, dont la République ne fît pas un maréchal car il était trop catholique, et qui condamna Pétain en 1940 et encouragea la Résistance. A propos de « grands soldats…».

Et l’aspect étonnant de cette forme d’intronisation comme contre modèle de celui qu’il avait nommé à Verdun le 23 février 1916, c’est qu’elle est absolument justifiée. Les historiens s’accordent à considérer à la fois sa stature, l’importance de son rôle, l’ampleur de ses sacrifices, et le caractère injuste de la mesquinerie politicienne dont il eut à souffrir. Mais il y a plus. On sait peu aujourd’hui, compte tenu de l’importance de cette fin des hostilités sonnée sur la terre de France en cette 11e heure du 11e jour du 11emois de cette année 1918, que le 13 novembre la IIe armée française commandée par Édouard de Castelnau devait lancer en Lorraine l’offensive pour permettre de rentrer sur la terre de l’ennemi. Et le mettre complètement à genoux. Je suis de ceux qui pensent que l’armistice du 11 novembre était inévitable pour mettre fin au cauchemar et qu’il est difficile d’en faire le reproche à ceux qui l’ont voulu. Mais l’Histoire a montré ensuite, comme l’avait analysé Castelnau dès ce moment-là que c’était une erreur stratégique majeure. Son territoire inviolé, son armée rentrant à peu près en bon ordre, la légende du coup de poignard dans le dos pouvait naître en Allemagne et amener aux conséquences funestes que l’on sait. 20 ans plus tard cette erreur allait coûter les 60 millions de morts et les horreurs de la deuxième guerre mondiale. Entre les deux guerres, chaque fois qu’il appelait à la méfiance et à la vigilance vis-à-vis de l’Allemagne on le traita de Cassandre et de belliciste. Un parlementaire lui lancera même à la face : « trois fils, mon général ce n’est pas assez ? ».

Lorsque surviendra l’effondrement de 40, âgé de 90 ans, il désavouera l’armistice et l’instauration de l’État français, auquel il refusera son soutien. Deux de ses petits-fils et deux de ses petits-neveux en âge de porter les armes rejoindront, avec son approbation les armées de la France combattante et participeront aux combats pour la Libération. Noël de Mauroy sera tué dans les Vosges en décembre 1944, Jean de Castelnau dans son char, Le 23 novembre en rentrant dans Strasbourg, Urbain de La Croix le petit-fils orphelin qu’Édouard avait élevé sera tué le 9 avril 1945 au passage du Rhin. Gérald de Castelnau, mon père, le dernier des quatre sera grièvement blessé. Eh oui, il faut croire que le destin avait décidé que pour le service de ce pays, trois fils ce n’était pas assez. Pendant ce temps, Philippe Pétain poursuivait jusqu’au bout, jusque tout en bas, le chemin de ses trahisons.

Alors, Édouard de Castelnau, l’anti-Pétain, le contre-exemple ? C’est l’évidence, et Claude Askolovitch l’a bien senti. Voyez-vous, Monsieur le président de la république, une fois de plus vous avez voulu faire le malin, en étalant maladroitement votre absence de sens politique et votre ignorance historique. Mais la référence à ce « grand soldat » là, dont vous n’aviez probablement pas la moindre connaissance, n’apparaît pas seulement à cause de vos errances mémorielles, mais aussi à cause de ce que vous voulez faire à la France. Ce rappel intervient alors même que vous annoncez votre projet d’armée européenne avec l’Allemagne avec cette justification sidérante « pour faire face à la Russie qui est à nos frontières ».Pardon ? On rappellera pour mesurer l’inanité de cette formule que Paris et Moscou sont séparés par 2800 km et pas moins de quatre grands pays. Et pendant que vous vous moquez ainsi du monde, on apprend l’existence de discussions pour une mise en commun de la dissuasion nucléaire française et du partage du siège de la France au conseil de sécurité de l’ONU. Êtes-vous inconscient au point de faire ainsi de la France une cible privilégiée de la Russie, qui n’a rien demandé et qui ne nous menace en rien ? Pour faire plaisir à l’Allemagne avec laquelle nous avons des intérêts à ce point divergents. Vous entendez donc pousser encore un peu plus loin la soumission à l’Union Européenne sous direction allemande ? Mettre en cause dans ces proportions l’indépendance de la France ? Philippe Pétain trahissait sa patrie en promulguant ses ordonnances antijuives avant même que les Allemands l’ait demandé. Et il faisait tout pour mettre les ressources de son pays au service de l’Allemagne nazie dans la guerre immonde qu’elle menait. Mais il ne faut pas l’oublier, il avait un projet politique, celui d’une France abaissée dans une Europe dominée par l’Allemagne. Ce projet là, serait-ce donc aussi le vôtre ?

Mais ce sera non, Monsieur Macron ! Comment voulez-vous que nous l’acceptions ? Nous le refuserons d’abord parce que c’est l’intérêt de notre pays alors que vous même, êtes en train de l’abîmer et de lui faire prendre des risques inconsidérés. Mais nous le refuserons aussi parce que nous avons de la mémoire et en particulier celle des sacrifices de ceux de 14/18 et de 39/45, et de la raison de ceux-ci.

Et que cette mémoire aussi, nous oblige.

Source : Vu du droit, Régis de Catelnau, 08-11-2018

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Georges Clounaud // 11.11.2018 à 08h10

Merci Olivier de reprendre ce jour cet émouvant texte de Régis de Castelnau.
Sur son blog, il avait également à l’occasion du centenaire de la bataille de Verdun évoqué le rôle décisif et trop méconnu de son aïeul.

http://www.vududroit.com/2016/03/1241/

http://www.vududroit.com/2016/02/edouard-de-castelnau-le-sauveur-oublie-de-verdun/

Nous pouvons regretter qu’en cette période de commémorations de l’Armistice on n’ait pas distingué et élever au rang qu’il mérite le Général Edouard De Castelnau. « En même temps » il aurait été dommage que ce soit Emmanuel Macron qui ait cet honneur…
J’ose espérer que dans un futur proche un chef de l’État français digne de ce nom répare cette injustice.

67 réactions et commentaires

  • Georges Clounaud // 11.11.2018 à 08h10

    Merci Olivier de reprendre ce jour cet émouvant texte de Régis de Castelnau.
    Sur son blog, il avait également à l’occasion du centenaire de la bataille de Verdun évoqué le rôle décisif et trop méconnu de son aïeul.

    http://www.vududroit.com/2016/03/1241/

    http://www.vududroit.com/2016/02/edouard-de-castelnau-le-sauveur-oublie-de-verdun/

    Nous pouvons regretter qu’en cette période de commémorations de l’Armistice on n’ait pas distingué et élever au rang qu’il mérite le Général Edouard De Castelnau. « En même temps » il aurait été dommage que ce soit Emmanuel Macron qui ait cet honneur…
    J’ose espérer que dans un futur proche un chef de l’État français digne de ce nom répare cette injustice.

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    • Serge WASTERLAIN // 11.11.2018 à 08h15

      Je n’aurais pas su mieux dire !

        +8

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    • Bordron Georges // 11.11.2018 à 10h58

      Émouvant! Nous ne savions pas.
      1918, la France a gagné la guerre mais elle a perdu la paix.
      Après, dans un pays qui avait payé le prix fort, ce furent l’anglo-saxonisation et les années folles.
      Seigneur protégez moi de mes amis; mes ennemis je m’en occupe.

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      • Duracuir // 11.11.2018 à 18h21

        Excusez moi, mais je crois que vous n’avez pas la bonne lecture historique:
        1815: les Anglais(les autres, Autrichiens, Russes, Prussiens comptent pour du beurre) ramènent la monarchie en France, et traite avec cette pourriture de Talleyrand. Depuis, nous sommes une simple vassalité des anglo-saxons, anglais d’abord, Yankees ensuite. Nous avons fait une guerre contre la Russie en Crimée où nous n’avions aucun intérêt stratégique, 70000 Français morts pour l’Angleterre. Nous avons fait une guerre 14 pour faire plaisir aux Anglais. Nous avons laissé mourir la République Espagnole suite à un ultimatum Anglais, nous avons déclaré la guerre à Hitler qui n’avait aucun projet pour nous, pour suivre les Anglais. A chaque fois, nous avons payé le prix fort pour que l’anglosphère tire les marrons du feu.

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        • Alfred // 11.11.2018 à 21h10

          Et nous restons dans ce sillon contre la Russie… Il est urgent de faire comprendre que la paix avec la Russie est l’intérêt profond de la France depuis 150 ans…

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        • La hire // 11.11.2018 à 22h06

          faux archi faux … Que laFfrance se batte en vain pour les beaux yeux de la GB oui mais pour le reste.C’est Alexandre deRussie qui rétablit la monarchie les puissances continentales désiraient démembrer la France.La guerre de Crimée permit à Napoléon III de mettre fin à l’ordre européen issu du Congrés de Vienne: La Sainte Alliance dont la direction était l’autocratie tsariste.la gurre de14 pour faire plaisir aux Anglais Ha bon? le jeu des alliances avec la Russie pour faire contrepoids au IIéme Reich connais pas?La républque espagnole : la non intervention française ne serait pas du à la pussilinamité de Léon Blum?Hitler n’avait aucun projet pour la France :Une bonne soirée à relire les bonnes feuilles de Mein Kampf vous déssillerez les yeuxQue vous n’appréciez pas le RU c’est votre droit!! mais ne vous trompez pas si les Anglo saxons nous méprisent faites la bonne analyse !!! et votre aveuglement ne permettra pas de rétablir quoi?La grandeur de La France !! LAnthropocène annule toute expérience historique !!! Anglais pas anglais rien à faire !!Tous nos chefs d’état sont de tristes clowns sans intéret
          PS/Bien sur ceci n’est qu’un niveau de lecture disons le niveau diplomatique

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          • Kaiser // 12.11.2018 à 09h00

            Le tsar a certes rétabli la monarchie mais il nous a sauvés des projets prussiens et autrichiens qui voulaient démembrer la France. Il a d’ailleurs été aidé par les Anglais

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        • R.C. // 12.11.2018 à 20h14

          Exactement, c’est l’Angleterre qui a poussé Napoléon III à se lancer dans la désastreuse campagne de Crimée. Il s’agissait déjà d’affaiblir la puissance de la Russie (et de la France, par la même occasion : d’une pierre deux coups !). De surcroît, les Anglais se sont montrés militairement minables dans cette guerre.
          Cela étant, vu de l’autre côté de la Manche, les Anglais conduisent leur barque dans leur propre intérêt et avec intelligence (la « lèpre nationaliste » dirait Macron ?).

          Pour Talleyrand, je ne vous suis pas. Il était certes avide à l’extrême et amoral mais ce fut l’un des plus grands ministres des Affaires étrangères que la France ait jamais eus.
          Sans lui, le Congrès de Vienne faisait disparaître la France (au profit… de la perfide Albion).
          S’il n’y avait pas eu le catastrophique épisode des « Cent jours » la France serait sortie au mieux de la tragique aventure napoléonienne, Talleyrand avait fait ce qu’il fallait ( pas toujours avec élégance…) pour que le royaume revienne à une place inespérée.

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  • Pierre Kiroul // 11.11.2018 à 08h23

    Merci Monsieur de Castelnau pour ce document remarquable sur l »Histoire de la Grande Guerre, sur le rôle de Pétain, sur celui du Général de Castelnau, et sur la situation de la France aujourd’hui. Ce que vous dites est juste et incontestable. Comme vous, nous sommes prêts à refuser ce que nous impose Monsieur Macron au pas de course. C’est dit.
    Mais que doit-on faire maintenant ?
    La difficulté pour chacun de nous n’est pas de faire notre devoir, mais bien de savoir quel est notre devoir ?

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  • Jérôme // 11.11.2018 à 08h51

    Si Macro, contrairement à ce qu’il affecte, avait vraiment une culture historique et le sens de l’Histoire, il aurait élevé à titre posthume à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, les deux meilleurs généraux français de la 1ère guerre mondiale :

    – Édouard de Castelnau qui, plus encore que Pétain, est le vainqueur de Verdun, et dont à peu près tout le monde de compétent en matière militaire, Lyautey, Von Kluck côté allemand, et les américains, mesuraient qu’il était le meilleur général français. Oui mais voilà, les bouffeurs de curés, les petits marquis bien à l’abri dans leur état-major et cirant les pompes de l’incompétent Joffre (en 1er lieu le funeste Gamelin, déjà à l’oeuvre), et les autres petits marquis cirant les pompes du doctrinaire Foch, grand consommateur d’hommes avec sa non-stratégie absurde d’offensice à outrance, n’en voulaient pas.

    – et le plus méconnu de tous, le véritable sauveur de la France sans qui la France aurait été battue en 2 mois en août 1914, le général Charles Lanzerac, qui a pris l’immense responsabilité (qui n’en était pas moins une obligation pour un commandant d’armee, de désobéir aux ordres absurdes de Joffre et à ainsi sauvé pas seulement la 5ème armée qu’il dirigeait mais toutes les armées françaises et le pays entier. Comme Joffre ne pouvait pas avoir tort, il a limogé Lanzerac en remerciement. Et il a fallu 27 mois de plus d’incompétence ruineuse en hommes pour limoger Foch. Des parlementaires isolés ont rétabli la vérité sur Lanzerac après guerre.

    La 4ème République l’a bien fait pour de Lattre et Leclerc. Mitterrand l’a bien fait pour Koenig.

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    • Philou // 12.11.2018 à 18h08

      Oui, mais c’est LanReZac…

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  • Macarel // 11.11.2018 à 08h55

    « Jupiter » est indigne de la fonction qu’il occupe suite à un coup de force politico-médiatique.

    Pauvre France, outragée, humiliée, et de nouveau à libérer.

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  • Pierre Tavernier // 11.11.2018 à 08h58

    Je me revendique comme patriote, mais j’aimerais revenir sur l’origine de cette boucherie que fut 14-18, que l’on a tendance à oublier il me semble dans le débat actuel.
    Michel Collon sur les motivations financières :
    http://www.entelekheia.fr/2018/10/25/14-18-on-croit-mourir-pour-la-patrie-on-meurt-pour-des-industriels/
    Le point de vue de Bruno Adrie qui revient sur les souffrances des humbles et les profiteurs du roman national :
    https://brunoadrie.wordpress.com/2018/11/10/1914-1918-entre-gloires-et-profits-la-souffrance-des-humbles-suite-a-lecture-dun-article-de-regis-de-castelnau-par-bruno-adrie/
    On trouvera précédent ce dernier article l’opinion de Annie Lacroix-Ritz sur Edouard de Castelnau, chacun pourra le consulter s’il le désire, personnellement, par respect, je ne prendrai pas part à ce débat.

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    • Jérôme // 11.11.2018 à 09h19

      Quels que soient les idées fixes assez répandues quant au rôle du pognon, il n’y a pas que l’argent dans la vie et l’argent n’était pas la raison de l’entrée de la France dans la 1ère guerre mondiale.

      Il suffit de relire les termes de l’ultimatum de l’Allemagne à la France pour l’établir de manière incontestable et définitive.

      L’Allemagne donnait le choix entre se soumettre sans combattre ou se faire attaquer militairement par l’Allemagne. Autrement dit : « soumettez-vous de plein gré ou on vous soumettra. »

      Elle s’est défendue contre une agression.

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      • Pierre Tavernier // 11.11.2018 à 11h19

        Vous rendez-vous compte que vous justifiez par ces propos (tout à fait justes par ailleurs) « il n’y a pas que l’argent dans la vie » « elle s’est défendue contre une agression » toute la propagande nationalo-militariste (présente des deux côtés bien évidemment) d’il y plus d’un siècle et qui a conduit à la boucherie de 10 millions d’hommes, des blessés, des estropiés et plus ou moins directement à cette horreur encore plus grande que fut la seconde GM ?
        Sur ce site qui dénonce régulièrement les propagandes de guerre, je trouve cela absolument fascinant.

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        • Jérôme // 11.11.2018 à 13h12

          Je me rends surtout compte que vous ne vous rendez même pas compte, par votre pacifisme jusqu’au-boutiste, qu’il valait mieux se soumettre que se battre.

          Pour vous, toute personne qui ne se rend pas face à la menace de violence est un affreux militariste buveur du sang du peuple. C’est par ce genre de pensée que la majorité des modérés et de la gauche a précisément basculé dans le pétainisme et la collaboration en 1940. Confère le livre de Simon Epstein.

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          • Pierre Tavernier // 11.11.2018 à 15h04

            Vous me prêtez des opinions qui ne sont pas les miennes, et vous le faites de façon insultante qui plus est.
            Ne pas être dupe des motivations des fauteurs de guerre et des marchands de canons n’implique pas d’être un lâche. Être dupé par les propagandes de guerre implique d’être un idiot.
            Vous ne me verrez jamais critiquer le soldat, appelé ou engagé, qui a risqué sa vie au feu sous les couleurs nationales.
            Mais je me réserve le droit de critiquer le politique belliciste qui l’y a envoyé en mentant et sous de faux prétextes.
            Et si vous ne le savez pas, apprenez que Régis De Castelnau revendique d’être communiste et d’avoir voté Mélenchon en 2012 et 2017.

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          • Pierre Tavernier // 11.11.2018 à 15h25

            De plus je vous parle de 1914 et vous me répondez 1940… Totalement incohérent !

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            • Jérôme // 11.11.2018 à 21h14

              Si c’est cohérent. Tirez donc les conséquences de votre logique. Vous dites que défendre son pays militairement c’est être militariste et qu’il aurait fallu se soumettre. On a vu les résultats d’un tel état d’esprit en 1939-40.

              Je sais très bien que Regis de Castelnau à été communiste. Et que Leclerc et de Gaulle ont été maurrassiens. Et je m’en contrefiche. Un héros patriote est un héros patriote, qu’il soit communiste ou croix de feu ou cagoulard ou royaliste.

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            • Pierre Tavernier // 11.11.2018 à 21h56

              @Jérôme
              Je n’ai jamais parlé de soumission, je n’ai jamais parlé de 1940, vous êtes un guignol qui attribue aux autres des propos qu’il n’ont jamais prononcés. Allez troller ailleurs, vous êtes ridicule.
              Et pour info, De Castelnau est toujours communiste !

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    • cb821 // 11.11.2018 à 10h19

      @Pierre Tavernier
      Merci pour la seconde info, qui  » éclaire autrement », la vie de l’arrière grand-père…
      Après, à chacun de voir où est son « intérêt »…
      Perso, je refuse tout ce qui touche à une religion…
      Je suis Athée… grâce à Dieu, et LAÏC 🙂

        +3

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    • Sandrine // 11.11.2018 à 11h55

      @Pierre Tavernier. Pour rebondir sur votre message: aujourd’hui, cérémonie du 11 novembre dans mon village, lecture du message du président ; le message se termine sur la citation des noms des soldats français morts au Mali en 2018 accompagné de la mention « morts pour la France ».
      Soudain, de très gros doutes m’assaillent. Ces soldats morts au Mali sont-ils vraiment « morts pour la France »?
      Et les soldats de 14-18? Ils sont morts pour la France, assurément. Mais pour quelle France?

        +4

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      • Pierre Tavernier // 11.11.2018 à 12h16

        Oui ils sont morts pour la France, mais pour quels intérêts, on peut se poser la question.
        Pour citer Rosa Luxembourg :
        « Ces millions de morts, neuf sur dix sont des ouvriers et des paysans, c’est une guerre inédite, industrielle, déclenchée au nom du nationalisme mais menée pour la domination des marchés. »
        Pour le Mali, on peut légitimement je pense, se poser la question de la responsabilité de ceux, qui détruisant la Lybie, ont permis aux groupes islamistes opérant au Sahel de s’armer et de prospérer.
        Et n’oublions pas que le nord du Mali est riche en ressources minières (Uranium, par ex., d’importance stratégique pour la France)

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      • Alfred // 11.11.2018 à 13h50

        J’ai aussi hélas écouté le message de notre président devant le monument de la commune. Entre l’hommage appuyé au sacrifice des colonisés (la tarte à la crème indipensable de la décennie (l’hommage est mérité et necessaire mais son côté appuyé est sordidement électoraliste)) et la grande mayonnaise du « plus jamais ça » (ils sont morts pour qu’il y ait plus de morts qu’on soit en paix (mais bon on va casser la lybie et on préfère subir des pertes civiles que se fâcher avec des riches néfastes)) c’était indigne.

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        • Malthus // 11.11.2018 à 19h21

          La paix au dessus tout a-t-il déclaré aujourd’hui.

          Au-dessus des ventes d’armes à l’Arabie pour utilisation immédiate au Yémen?
          Ou la paix des cimetières.

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      • Seraphim // 12.11.2018 à 04h13

        « Pour quelle France » en effet, voilà une question centrale posée très justement. Du point de vue de leurs sentiments, de leur coeur, de leur élan personnel. Instrumentalisés ou non, à quoi croyaient-ils, personnellement, intimement? A la « République » et ses « valeurs »?? Il faut n’avoir jamais lu leurs récits pour croire et faire croire à ces fariboles! Ils avaient pourtant une « idée de la France », sûrement la plus haute puisqu’elle valait leur sang! Leur rendre hommage ce serait rappeler, et incarner, cette idée. Ce que je n’ai entendu nulle part ce 11 novembre…

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    • Alfred // 11.11.2018 à 21h12

      Pour sortir un peu de notre ronron intellectuel contemporain: La grande guerre, la dernière où les élites se sont sacrifiées:
      http://www.dedefensa.org/article/le-sacrifice-des-elites

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  • Lairderien // 11.11.2018 à 09h07

    Je suis partagé sur ce billet qui vilipende Pétain à juste titre et qui rappelle le rôle du Général de Castelnau. Du point de vue purement militaire, d’accord De Castelnau mérite qu’on rétablisse les faits.

    Pour le reste et surtout la suite après 1918, ce Général très à Droite ne mérite pas d’éloges, au contraire.
    A ce sujet, Régis de Castelnau n’a pas apprécié qu’un lecteur de son billet (Bruno Adrie) demande à Annie Lacroix-Riz de lui répondre en mettant un lien vers cette réponse sous le billet de R. De Castelnau.
    Notre avocat a alors carrément pété les plombs en insultant et en diffamant Annie Lacroix-Riz. Je pense que quelques lecteurs l’ont remarqué comme moi. S’apercevant ensuite en bon avocat des risques juridiques de son commentaire hargneux, il l’a effacé. Cet incident montre bien l’étendue des manipulations mémorielles existantes. Bon il a tout de même laissé le lien donné par Bruno Adrie sous son billet.
    Pour en juger, lire ce qu’écrit Annie Lacroix-Riz, qui s’appuie toujours sur les archives dont elle donne les sources:
    https://brunoadrie.wordpress.com/2018/11/09/edouard-de-castelnau-anti-petain-antigaulliste-et-toujours-anglophobe-en-1942-en-reponse-a-un-article-de-regis-de-castelnau-par-annie-lacroix-riz/?fbclid=IwAR0vL_-ZvfvEXn4c5xyxaT-i4mlLgilm41QuQ_flbHrFuhxAEO5IoId1otY

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    • Jérôme // 11.11.2018 à 10h25

      Ce général était très catholique. Il était de droite sociale, soutenant le programme social du front populaire. C’était un patriote et un républicain. Sur les une certaine gauche haineuse et bouffeuse de curés réduisait la république à la gauche.

      Annie Lacroix-Riz, qui semble être votre seule référence historique, est une historienne militante. Cela nuit à l’ibjectivité de son propos.

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    • fons // 11.11.2018 à 13h03

      « Annie Lacroix-Riz, qui s’appuie toujours sur les archives »

      C’est en effet son slogan marketing, mais il se pourrait qu’il faille y regarder à deux fois.

      Voir un texte de Laurent Dingli, « docteur en Histoire » où, à propos de ce qu’elle a pu dire sur Louis Renault, elle se fait descendre en flammes précisément pour sa méconnaissance des archives, ou, pire, pour leur utilisation biaisée.
      ( http://louisrenault.com/reponse-a-a-lacroix-riz/ )

      « Nous allons démontrer que le texte d’Annie Lacroix-Riz est constellé d’amalgames et d’erreurs historiques majeures. »

      « N’ayant aucune preuve de ce qu’elle avance, l’historienne militante insinue que le dossier Renault de la Préfecture de police de Paris a été littéralement vidé (par qui ?) […] »

      « Sans apporter davantage de preuves ni citer la moindre source à ce sujet, […] »

      « […] question qu’Annie Lacroix-Riz, qui n’a jamais travaillé sur le sujet, résume à une citation très opportunément tronquée et à deux sources indirectes, […]

      « Voici donc une militante communiste qui, pour servir sa thèse idéologique anti-patronale, appelle à la rescousse le témoignage suspect d’un ancien membre de la Waffen SS….»

      « Aux affirmations sans preuves et aux citations tronquées, s’ajoute le procédé bien connu de l’amalgame, […] »

      « Voici donc la preuve irréfutable que l’information sur laquelle Madame Lacroix-Riz a construit l’essentiel de son pamphlet est erronée. »

      « Si Madame Lacroix-Riz maîtrisait un peu plus le sujet, elle aurait toute de suite remarqué que […] »

      « […] l’historienne militante serait bien mieux inspirée d’approfondir la critique des sources, travail élémentaire de l’historien. »

      « … elle prend pour argent comptant des informations particulièrement fantaisistes émanant des services de renseignements gaullistes, faute de recouper les sources et d’avoir approfondi la question. »

      « Un travail sérieux d’historien eût consisté à recouper et à confronter les différentes sources dont nous disposons sur le sujet, contrairement à ce qu’a fait Annie Lacroix-Riz : les 2 km d’archives de l’entreprise Renault (série 91 AQ), jamais citées ; le dossier d’instruction concernant Louis Renault aux Archives Nationales (Z6 NL9), jamais cité ; les Archives du service historique de l’armée de terre (SHAT), jamais citées ; les milliers d’archives de la Société d’Histoire du Groupe Renault – jamais citées, exceptée une seule lettre communiquée par un ancien syndicaliste CGT de Renault, Michel Certano et qui, nous l’avons vu, a été tronquée et dénaturée.
      Voilà en quoi consiste le travail de Madame Annie Lacroix-Riz. »

      Je n’ai pas les compétences pour savoir ce qu’il faut en penser.

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    • Marie (Pan Pan) // 11.11.2018 à 16h13

      Ah bah si votre perplexité sur ce billet se justifie parce que de Castelnau était « trés à Droite…et ne mérite pas d’éloges.. » comme vous l’écrivez…du coup il faudrait passer au crible, aux vues des critères actuels, tous nos personnages historiques, militaires et civils…un déboulonnage à la mode US.

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    • xc // 11.11.2018 à 18h11

      Le général De Castelnau mérite doublement des éloges pour son rôle dans la victoire et pour sa loyauté envers un régime à l’opposé de ses propres convictions. Ce qu’il a pu faire après la Guerre n’efface pas ce qu’il a fait avant.

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      • RV // 11.11.2018 à 22h01

        Diriez vous la même chose de Pétain ?
        « Ce qu’il a pu faire après la Guerre n’efface pas ce qu’il a fait avant. »

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  • Peter Wardein // 11.11.2018 à 09h33

    Pour une fois, Askolovitch a émis une opinion profondément censée. Ce qui prouve son intelligence, mais aussi le mauvais usage qu’il fait habituellement de cette intelligence.

      +9

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  • sauvingnin // 11.11.2018 à 09h36

    Merci.
    Je pense à la profonde douleur et à l’écoeurement qu’un combattant de la grande guerre aurait ressenti s’il avait eu le malheur de vivre encore sous Macron et son itinérance mémorielle.

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  • sauvingnin // 11.11.2018 à 09h42

    J’ajoute pour rabattre un peu l’émotion mainstreamique suite au câlin Merkel-Macron dans le wagon, cette phrase de Paul Valéry (en substance) : la grande guerre ? Dix millions d’hommes qui ne se connaissaient pas se sont massacrés et sont morts pour les intérêts d’une centaine d’autres qui se connaissaient bien.

      +15

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    • FARINET // 11.11.2018 à 10h09

      L’itinérance mémorielle de Macron est en marche sur un chemin scabreux. Il est permis de penser que le GPS du marcheur est un peu déboussolé voir complètement « azimuté ». Il faut bien dire que son magnétisme est, si l’on en croit les sondages en « baisse croissante » dans un langage oxymorique d’énarque élitiste.
      Néanmoins cette itinérance ne nous conduit elle pas vers la déshérence voulue, de la république, de la nation française au profit d’un système néo libéral financier, ce qu’avait commencé à faire Pétain en abolissant la République pour créer l’Etat français et la collaboration.
      A noter que cette grandiose idée (comme toujours) de la com du château, vu la « sémitophilie » légendaire pétainiste , a du provoquer dans la famille Rothschild comme un léger pincement, au cœur, vite contenu par l’épaisseur du portefeuille de la poche droite, rempli de la capitalisation des dividendes d’une longue tradition de ces financiers humanistes.
      Bref juste un léger battement d’aile de papillon, comme la trace d’un avion furtif dans le ciel couvert d’un 11 novembre.

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  • Sandrine // 11.11.2018 à 09h44

    Texte extraordinaire. Merci de l’avoir publié aujourd’hui.

      +8

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  • Duracuir // 11.11.2018 à 09h49

    Au niveau de l’incompétence narcissique crasse de Macron, à peine deux semaines après avoir traité Merckel de démago, et les dirigeants Hongrois et Polonais de « fous », trois jours après la polémique Pétain, il décrit les USA, au même titre que la Russie et la Chine comme des puissances puissantes contre lesquels une armée européenne doit faire rempart. Celle-là, même de Gaulle ne l’avait pas osé. Par contre, s’il l’avait fait, il aurait persisté inébranlablement et aurait concrétisé par des actions.
    On connait la suite, tweet furieux(et justifié) de Trump, 180° et couchage en règle de Macron.
    Encore un peu et il nous trouve du pétrole.

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    • Jérôme // 11.11.2018 à 10h03

      Eh bien pour ma part, bien que très critique de Macron, de sa politique comme de sa personne sans oublier le coup d’état médiatico-judiciaire par lequel il a été élu, je suis en partie d’accord avec son propos en ce que les USA sont bel et bien aujourd’hui d’une part hélas la principale menace pour la paix dans le monde, et d’autre part l’une des 2 grandes menaces pour nos intérêts stratégiques avec la Chine.

      L’absurdité de son propos, c’est de prétendre que la Russie nous menacerait alors que la Russie ne veut que coopérer avé les pays européens, ce que nous lui refusons obstinément depuis 1991 par inféodation à l’impérialisme anglo-saxon.

      Trump et les USA veulent qu’on paie plus de dépenses militaires et qu’on reste soumis aux USA.

      Il est grand temps que les USA plient armes et bagages et retournent sur leur continent. Et de Gaulle aurait, lui clairement déclaré que « Aujourd’hui la Russie ne nous menace pas. Les USA doivent respecter notre souveraineté, laisser l’Europe librement organiser sa défense. »

      Et il n’est pas été en reste sur le pillage économique chinois au détriment de l’Europe.

        +5

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      • Duracuir // 11.11.2018 à 11h07

        Merci de ne pas contredire mon propos en le tronquant, c’est fort agaçant. Et le critiquer en n’en retenant que la première partie ne rime à rien. Ce que je critique, c’est pas qu’il ai décrit les USA comme une menace car selon moi, ce pays est la principale menace qui pèse sur le nôtre contrairement à la Russie qui n’a strictement aucun intérêt stratégique divergent avec la France.
        Ce que je lui reproche, c’est d’avoir joué 17 secondes à de Gaulle et, comme d »habitude, de se désavouer lui même le lendemain et dans la soumission la plus abjecte.
        S’il avait maintenu son propos, défiant inévitablement les foudres de tous nos médias, militants ou inféodés à l’agenda atlantistes, celles de tous nos « alliés » de l’OTAN et de l’UE, celles de tous nos politicards vendus ou à vendre, comme su le faire de Gaulle en son temps, sans compter ses mandants banquiers internationaux, et qu’il avait parlé de sortir la France de l’OTAN et sommé ses partenaires de l’UE à choisir entre l’OTAN et une vraie armée européenne(avec quelle diplomatie?mystère), alors je serai devenu un militant actif de Macron le défendant envers et contre tout. Mais je vois là un gamin pas très fute fute, habitué à l’admiration confinée des salons restreints commettre une balourdise politique ou diplomatique par jour et obligé à la contrition(et celle de la France avec) la plus humiliante.

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        • Jérôme // 11.11.2018 à 14h20

          Je comprends mieux votre propos avec ce 2ème message.

            +3

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    • Charles // 11.11.2018 à 10h35

      Ce qui a été réellement dit par Macron (vérification faite par Arrêts sur Images) :

      « nous sommes bousculés par les tentatives d’intrusion dans le cyberespace et l’intervention d’ailleurs dans notre vie démocratique de plusieurs. » […] « Nous devons nous protéger à l’égard de la Chine, de la Russie, et même des États-Unis d’Amérique. »

      6 minutes plus tard :

      « Moi, je crois dans un projet d’une Europe souveraine, d’une Europe puissance. On ne protégera pas les Européens si on ne décide pas d’avoir une vraie armée européenne. Face à la Russie qui est à nos frontières et qui a montré qu’elle pouvait être menaçante. » […] « Moi je veux construire un vrai dialogue de sécurité avec la Russie, qui est un pays que je respecte, qui est européen. Mais on doit avoir une Europe qui se défend davantage seule, et sans dépendre seulement des Etats-Unis, et de manière plus souveraine. »

        +1

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      • Duracuir // 11.11.2018 à 11h10

        Tout ça pour s’applatir devant Trump le lendemain en lui faisant même des mamours gestuels dignes d’une étude étologique sur les comportements de soumission chez les grands singes(voyez la vidéo, c’est consternant) et en décrétant exactement le contraire à savoir qu’une défense Européenne ne saurait être dissociée de la défense européenne. Lequel des deux Macrons a menti? En 24H!!!!

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        • Duracuir // 11.11.2018 à 11h21

          Pensez vous réellement qu’un seul dirigeant mondial puisse prendre le notre au sérieux désormais avec ce collier de perles permanent.

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  • robert pierron // 11.11.2018 à 10h46

    Emouvant ! respects pour cette glorieuse famille. Quel sens de l honneur et du sacrifice ! ça nous redonne de l espoir .

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  • Ludovic // 11.11.2018 à 11h09

    Ce personnage n’est pas irréprochable non plus, en 1936 il condamnait les républicains espagnols qu’il désignait sous le nom de « Frente Crapular » (Echo de Paris, 26 août 1936). Enfin personne n’est parfait…

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    • Duracuir // 11.11.2018 à 11h12

      Irréprochable en quoi? Nul part il n’est fait de procès en canonisation gauchesque du général de Castelnau.
      En 1936, de Gaulle et Mitterand étaient à l’Action Française.
      Nobody’s perfect. 🙂
      Et si vous allez par là, Victor Hugo était un satyre notoire immonde, abuseur de « bonniches » et tenant même la comptabilité de ses « veuves » dans la misère. ça empêche la grandeur de l’écrivain et du politique?
      Voltaire était un type absolument abject qui nourrissait les mêmes goûts que Hugo pour le viol des jeunes domestiques(c’est écrit sur sa statue à Ferney) et s’enrichissait monstrueusement en spéculant sur les fournitures aux armées qu’ils trainaient dans la boue par ailleurs. Les Anglais considéraient eux mêmes qu’il avaient fait autant de mal aux intérêts Français dans le monde que toute une flotte de la Navy et ne manquaient pas de lui porter un toast rigolard juste après celui traditionnel adressé au roi d’Angleterre. il a même léché le c… au tyran Prussien. Et ça enlève à la valeur de l’écrivain.
      Ne mélangeons pas tout
      Castelnau n’était pas un militant de la SFIO. C’était un militaire, aristocrate et catholique. N’allez pas le jauger(juger?) à l’aune de critères de gauche.

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      • Ludovic // 11.11.2018 à 15h21

        C’est une prise de position passée sous silence sur sa page Wikipédia, que j’ai découverte en lisant l’ouvrage « La guerre-monde » d’Alya Aglan et Robert Frank, décrivant assez bien le climat politique et intellectuel qui régnait à l’époque, climat qui a eu les conséquences que l’on sait sur la suite…

        Pour le reste je suis d’accord, beaucoup de personnalités respectables ont des points noirs dans leurs biographies, il n’y a qu’à voir celle de Churchill…

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        • Marie (Pan Pan) // 11.11.2018 à 16h25

          Ces points noirs font parti du paquet, du sac, de l’emballage,
          de la peau humaine tout simplement.
          En attendant la perfection que nous promettent le transhumanisme et l’Oréal,
          les êtres humains et leurs ponts noirs vont continuer à s’illustrer ou pas
          dans ce qu’ils ont de meilleur et de pire.
          Je serais curieuse de connaître celui ou celle d’entre nous, humains, illustres ou pas, capable de fournir une bio et une peau irréprochable?

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  • Louis Robert // 11.11.2018 à 11h18

    Cette voix mâle et forte de la France qui tance ce tout petit imprésario opportuniste et narcissique me laisse à la fois très ému, très ému… et très fier, étant par ailleurs chaque jour triste à mourir de ne la pas entendre.

    « Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France. Le sentiment me l’inspire aussi bien que la raison…. S’il advient que la médiocrité marque, pourtant, ses faits et gestes, j’en éprouve la sensation d’une absurde anomalie, imputable aux fautes des Français, non au génie de la patrie. Mais aussi, le côté positif de mon esprit me convainc que la France n’est réellement elle-même qu’au premier rang ; que, seules, de vastes entreprises sont susceptibles de compenser les ferments de dispersion que son peuple porte en lui-même ; que notre pays, tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit. Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur. »

      +2

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  • Jacques // 11.11.2018 à 11h59

    Je suis profondément ému par ce texte de Régis de Castelnau …
    Il fallait que je le dise afin que l’on veuille bien pardonner mon ignorance de cette aspect de notre Histoire !
    Merci, Monsieur !

      +1

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  • Olivier1973 // 11.11.2018 à 12h11

    Je serai toujours très étonné par ces volontés d’honneurs et de gloire, surtout quand ceux-ci se « méritent » par des sacrifices humains par dizaines de milliers. Ce sont toujours les autres qui sont sacrifiés. Faut-il donc des titres et des breloques pour être heureux? C’est surtout la promesse de nouvelles occasions de se « glorifier ». Faire croire que tous ces sacrifiés sont morts pour la France ou pour l’Allemagne quand ils sont morts pour les industriels est le pire des mensonges. Malheureusement il marche et fait marcher. Tous ces généraux et commandants sont debout sur des montagnes de cadavres. Quelle gloire! Commémorer aujourd’hui la paix quand celle-ci n’existe ni en Afghanistan, ni en Irak, ni en Libye, ni en Ukraine, ni en Syrie, ni au Yémen est une tartuferie. Car ce sont les vainqueurs de 14-18 qui sont responsables de ces guerres directement ou par mercenaires interposés.

    Le véritable courage s’exprime dans cette chanson:
    https://www.youtube.com/watch?v=DTfh2sMUWfg

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    • Fred79 // 11.11.2018 à 18h50

      Malheureusement, ce n’est pas quand le pays est attaqué que l’on peut adopter cette attitude, car on ne sait pas après la défaite à quelle sauce on sera mangé.
      Mais dans l’autre sens quand on veut nous faire attaquer un pays, ce devrait être une obligation morale.
      J’aurais tellement apprécié que nos militaires exigent une explication complète et sans ambiguïté de ce que veut dire « zone d’exclusion aérienne pour protéger la population civile » stipulée dans la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies, avant de décider d’obéir à l’ordre d’aller bombarder la Libye et sa population.

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  • Louis St.O // 11.11.2018 à 13h27

    Le choix de Macron n’est pas anodin, bien au contraire, il faut avoir lu la littérature de l’extrême droite pour savoir à quel point elle dit que Pétain est un héros ou dans toute cette littérature on retrouve les « qu’il n’a accepté le pouvoir qu’en faisant « don de sa personne à la France » et autres balivernes.
    Non Macron c’est très bien ce qu’a été Pétain, mais à la clé, il y a toutes ces voix de droite et d’extrême droite qu’il essaye de ramener à lui.
    Il se sait perdu et il est en train de racler les tiroirs, même si au fond de ces tiroirs c’est la crasse qui pénètre ses ongles.

      +6

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  • Villegagnons // 11.11.2018 à 14h19
    • xc // 11.11.2018 à 18h20

      On peut comprendre que Clemenceau ait envisagé les pertes induites par une telle offensive et voulu arrêter les frais. Mais s’il avait pu prévoir la suite…

        +0

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    • Seraphim // 12.11.2018 à 04h22

      Pétain lui aussi voulait aller jusqu’à Berlin. A la décision de Clémenceau, il a pleuré de ce renoncement.

        +2

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  • Sam // 11.11.2018 à 16h12

    Achille eut le choix entre une vie paisible et heureuse ou une mort stupide et une gloire éternelle.
    La guerre doit être bien belle pour lui dédier le premier des poèmes, notre plus vieux souvenir.
    Et la gloire bien étrange si elle s’obtient en envoyant des hommes à la mort.

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    • Villegagnons // 11.11.2018 à 18h08

      La comparaison est légitime si l’on prend la totalité des éléments à comparer. Or au sujet de l’oeuvre d’Homère il convient en premier de bien comprendre la commission stratégique constituée par Pisistrate. Cette commission a semble-t-il non seulement modifié la liste des combattants, mais, plus encore, compliqué la location des champs Élysées.

        +1

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  • TINA2009 // 11.11.2018 à 21h39

    Que pensez – vous des propos et références de Mr Adrien ABAUZIT, concernant Mr PETAIN ?

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    • villegagnons // 12.11.2018 à 06h51

      Je pense que la pensée européenne est beaucoup trop kantienne. Qu’il y a un conflit entre le travail de l’historien et l’analyse stratégique. L’historien produit toujours un travail tragique car si l’on reproduit l’histoire alors cela signifie que la conscience humaine ne fait rien, la conscience sera toujours sous le joug de structures historiques qui rend son exercice inutile. Appuyer la stratégie sur l’histoire c’est reproduire les erreurs du passé.
      Pire est le travail de l’idéologue qui souhaite figer une vision de l’histoire à des fins politiques (pro-Petain, anti-Petain). L’écriture de l’histoire est toujours ouverte car le futur est toujours ouvert. Puisque le futur doit ouvrir le plus grand possible alors l’histoire doit être la moins figée possible. On peut même dire que pour regarder le futur en face, il faut laisser la matière historique inerte afin que le futur puisse combiner ce matériau avec le plus de liberté possible.
      Maintenant, la combinatoire stratégique peut se perdre si l’on pense que notre conscience est illusoire, d’où le combat théorique entre les nietzschéens nazis et les nietzschéens orthodoxes sur le concept de « volonté de puissance ». Le combat à mener sur ce front n’est pas le plus simple, mais c’est un combat qu’il faut gagner.

        +1

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  • Louis // 12.11.2018 à 00h30

    Effectivement Castelnau, très grande famille de soldats de la noblesse francaise. On est de plein pied dans la tradition millénaire des 3 corps sociaux avec des familles comme ça. Le noble est militaire pour défendre la terre, le prêtre s’occupe des âmes, le paysan nourrit les deux autres.

    Pour en revenir à Pétain, de toute façon a partir du moment ou nos lignes étaient enfoncées et la metropole était envahie il fallait un Petain. Qu’il s’appelle Petain ou Bismuth. Si la France n’avait pas eu un gouvernement de francais, elle aurait eu un gouvernement d’allemands et on aurait encore moins rigolé.

    Si certaines personnes sont coupables c’est surtout l’état major français qui a très mal preparé la guerre. Nous n’aurions tout simplement jamais du nous retrouver dans cette situation.

    Enfin pour tous ceux qui sont toujours très rapide à traiter Pétain de tous les noms, on verra quelle sera leur attitude quand ils auront 80 ans eux aussi. M’est avis qu’ils seront pas trop en train de grimper sur des barricades mais plutôt de dire « on peut peut-être s’arranger, vous savez moi du moment qu’on me verse ma retraite hein, les autres je m’en fous »

    ps : et Macron est une andouille mais ça on a l’habitude maintenant

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    • BOURDEAUX // 12.11.2018 à 09h54

      D’accord avec vous. J’ai récemment lu l’histoire de vichy, par robert Aron; conclusion évidente : Pétain en 40, c’est un vieillard sénile, qui a parfois des absences, instrumentalisé par des hommes en pleine possession de leurs moyens (le plus actif et le plus dangereux fut Laval). Mes deux grands-pères, l’un prisonnier en 40, l’autre revenu « à poil » avec l’armée en déroute, étaient catégoriques : en 40, l’immense majorité des français étaient Pétainistes : entendez par là que la déculottée qu’avaient reçue nos troupes, nos 100 000 morts en 15 jours, rendaient évidente la nécessité d’un armistice. Comme vous l’écrivez, nous « n’aurions jamais du nous retrouver dans cette situation »…Eh oui, Napoleon l’avait dit : il y a des moments en politique où l’on ne peut faire que des fautes. Chaque fois que l’on brûle Pétain en effigie, ne serait-ce pas pour faire l’économie d’une analyse de l’époque qui a fini par imposer un Pétain aux français pour leur sauver la peau ?…

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  • alain maronani // 12.11.2018 à 17h45

    On peut comprendre un attachement a son histoire familiale. Petain a toujours été un conservateur, un réactionnaire, un anti-sémite, son attitude durant l’occupation, sa collaboration sans faille lamentable, mais il n’était pas seul, loin de là. On peut penser a ces intellectuels discrets pendant cette période, Sartre, de Beauvoir, Lacan qui poursuivait sa pratique et les autres tous les autres, Cocteau, Marguerite Duras responsable de l’attribution du papier pour la publication des livres (donc de la censure aussi), Paul Leautaud, Mitterrand et sa francisque, Celine, etc… Une exception notable René Char qui a refusé de publier quoi que ce soit et s’est engagé dans le maquis. Pour en revenir a de Castelnau il n’est en rien différent, sur le fond, de ces généraux français, anglais dont certains ont mérité des titres peu flatteurs comme Haig, le boucher de la Somme ou Mangin. Penser que le 9 Novembre 1918 le commandement français ordonne une attaque pour franchir la Meuse a Vrigne-sur-Meuse (ou sera tué le dernier combattant français 10 minutes avant la onzième heure), offensive inutile qui fera plus de 100 tués. L’armée osera dater la date de leur décès au 9 ou 10 Novembre tout comme le dernier tué Augustin Trébuchon. Regretter que votre arrière grand-père n’ai pas eu la chance (?) de sacrifier 50.000, 100.000, 150.000 hommes de plus et attribuer à ce fait la renaissance de l’Allemagne (l’armée allemande n’a pas été vaincue…) c’est ignorer que dès 1922 l’état major allemand (ce qu’il en reste) prépare la reconstruction de celle-ci. Quand Hitler arrive au pouvoir tout est prêt, les plans sont là, il est nécessaire de lancer la fabrication. Les nationalismes français, allemand, serbe, les militaires de tous les côtés ne rêvaient que d’en découdre malgré les exemples et leçons de la guerre russo-japonaise en 1904 ou des conflits dans les Balkans en 1912-1913 (plus de 250.000 morts).
    Un maréchal de plus, non merci. Pour Macron oublions-le il n’est qu’une parenthèse je peux me demander si cette association avec Petain n’est pas en fait AUSSI le désir de l’état-major des armées françaises…

    Vrigne-la_Meuse l’offensive inutile…

    http://www.horizon14-18.eu/vrigne-sur-meuse-11-11-18.html

    Augustin Trebuchon (date de décès sur la tombe le 10 Novembre 1918)

    https://www.wikiwand.com/en/Augustin_Tr%C3%A9buchon

    Enfin un document sonore, le bruit des canons le 11 Novembre 1918…qui s’arrête a 10,59 le 11 Novembre suivi du bruit des oiseaux…(Imperial War Museum)

    https://videos.metro.co.uk/video/met/2018/11/07/5965684548800394248/640x360_MP4_5965684548800394248.mp4

    Quand on se pique d’histoire…..

      +2

    Alerter
  • Denis // 12.11.2018 à 20h03

    Bonsoir,
    ce qui devait être dit l’a été!
    Quel bel avenir s’ouvre devant nous!
    Comme disait quelqu’un qui s’était autorisé:
    « la bêtise humaine est la seule chose qui donne
    une idée de l’infini. »

    J’y pense et puis j’oublie!

    J’ai pu apprendre qu’un général altruiste et désintéressé,
    et ses enfants bien élevés, avait agi pour la France!
    Bien sur, sa France! Celle des dominants qui font les guerres
    comme d’autres font leurs fortunes sur le travail des autres.
    Un militaire qui a choisi le métier des armes se fait tuer à la guerre,
    la belle affaire! Fait-on autant des circonvolutions pour ignorer le mineur
    mort d’un coup de grisou; le charretier, tué d’être tombé dans un ravin;
    d’un bouvier écrasé par ses bœufs.
    On a besoin de belles histoires avec des gentils chevaliers chevaleresques,
    en fait, on a affaire à des tueurs compulsifs et de masse. Je ne parle pas
    de leur comportement avec les dames!!!
    Néanmoins, on peut constater que demain il se passera
    des choses semblables: puisque les mêmes causes auront, évidement,
    les mêmes effets. Seul le nombre de cadavres changera!

    Je suis pas gai ce soir, demain ça ira mieux. 🙂

      +2

    Alerter
  • Hubert LENGLET // 14.11.2018 à 12h39

    Vu du droit

    Le Maréchal Pétain n’a pas trahi!

    « Celui qui connait la vérité et ne gueule pas la vérité, se fait le complice des faussaires et des menteurs » Charles Péguy, Cahiers de la quinzaine.

    Henri Amouroux, La page n’est pas encore tournée, janvier-octobre 1945, la Grande histoire des Français sous l’Occupation, tome 10, Editions Robert Laffont/ France Loisirs 1994. Page 560 et suivantes.

    Témoignage du capitaine de vaisseau Jean Tracou, directeur du cabinet du Maréchal de fin 1943 à juillet 1944 au procès du maréchal Pétain :

    « Fidèle et fin, Tracou, en quelques phrases, décrivit un chef d’Etat asservi, privé de tous pouvoirs, à qui son geôlier Renthe-Finck, qui habitait l’hôtel du Parc et aurait voulu que son bureau voisinât celui du Maréchal, dictait ce qu’il devait écrire et décidait de ce qu’il devait dire, tout en refusant de saisir les protestations qu’on lui tendait.
    Tracou donna lecture d’une partie de la lettre qu’au nom du Fürer Ribbentrop avait adressé à Pétain, en novembre 1943. En d’autres temps et en d’autres circonstances, cette lettre eût pu remplacer toutes les plaidoiries. Il s’agissait, en effet, d’une justification de l’action de Pétain puisque Ribbentrop reprochait au Maréchal non seulement de ne pas en avoir « fait assez », mais surtout d’avoir saboté la collaboration.

    « …Si on jette un regard sur les rapports franco-allemands depuis trois ans, écrivait-il, il apparait incontestable que les mesures que vous avez prises comme chef de l’Etat français n’ont eu malheureusement que le résultat trop fréquent de contrarier la collaboration.
    Cette lutte constante contre tout travail de reconstruction a, par contre, pour conséquence, Monsieur le Maréchal, par votre résistance permanente, de rendre impossible la nomination aux postes les plus importants du gouvernement et de l’administration française des hommes dont l’attitude loyale aurait assuré l’exécution d’une politique de consolidation.
    Pour toute ces raisons, vous ne pourrez être surpris, Monsieur le Maréchal, que le gouvernement du Reich ait observé votre activité de chef de l’Etat avec une réserve toujours croissante, et une chose est établie, à savoir que l’Etat français s’est engagé dans une voie que le gouvernement du Reich ne saurait approuver et qu’il n’est pas disposé à accepter à l’avenir en tant que puissance occupante. »

    Qu’ajouter de plus, au lecteur de se faire son opinion, mais la vérité reste une et indivisible.

    Pour apprendre plus loin, que De Gaulle a demandé la peine de mort, afin qu’il pût accorder sa grâce!
    Qui a trahi? Ce procès est un magnifique florilège de toutes les bassesses et ignominies dont les hommes sont capables devant un vieillard à terre qui n’a plus les faveurs du jour. La conclusion en revient à Henri Amouroux, la page n’est pas encore tournée.
    Il nous offre là un très beau témoignage d’information, à nous de faire un témoignage de réinformation!
    Qui a trahi, qui sont les traîtres? Où est cette lettre, qu’en ont-ils fait?

    Hubert LENGLET

      +0

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