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24.avril.201924.4.2019 // Les Crises

La France, les inégalités et l’ascenseur social. Par Laurence Boone

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Source : OCDE, Laurence Boone, 25-02-2019

Par Laurence Boone, Chef économiste de l’OCDE et Antoine Goujard, Bureau France, Département économique de l’OCDE

Les récentes manifestations des gilets jaunes pourraient n’être qu’une variante des fractures territoriales et sociales potentiellement liées à un même phénomène de rejet de la mondialisation qui s’est retrouvé dans plusieurs pays de l’OCDE. C’est probablement en partie le cas, mais les raisons de ce mouvement trouvent aussi leur racine dans une profonde inégalité des chances. Il faut plus de 6 générations en France à une personne du bas de la distribution des revenus pour en rejoindre la moyenne. Plus de 15% des adolescents de 15 ans ont de faibles compétences numéraires et de compréhension, ce qui se traduira probablement par des difficultés d’insertion dans la vie professionnelle. Seule la Hongrie montre plus de déterminisme social dans tous les pays de l’OCDE que la France.

Des inégalités des chances qui se reproduisent à travers le système éducatif et les générations

Contrairement à ce qui est souvent affirmé, la France souffre non pas d’une trop faible redistribution, mais d’une inégalité des chances qui perpétue les situations économiques et sociales de génération en génération. Dit autrement, l’ascenseur social est en panne et depuis longtemps. Cette inégalité des chances ne frappe pas que les plus pauvres : elle affecte aussi en partie les classes moyennes.

Les disparités entre catégories socio-professionnelles et territoires s’ancrent dès le plus jeune âge. Alors que le système social et les aides publiques prennent en charge la garde des jeunes enfants de façon importante, chez le tiers de la population le moins aisé, seuls 30% des enfants intègrent des modes d’accueil dits « formels », crèches, halte-garderie ou assistantes maternelles, contre près de 60% pour l’ensemble de la population. C’est en partie une question d’accès : selon la commune ou le quartier où l’on habite, ces modes de gardes sont plus ou moins développés. Or ils permettent le développement dès le plus jeune âge des enfants, leur socialisation et leur éveil.

Les désavantages d’un milieu socio-économique moins favorisé se poursuivent à l’école. Les performances des élèves de 15 ans sont mesurées par l’OCDE dans les études PISA. Celles-ci révèlent qu’en France, la part des élèves ayant de faibles compétences de compréhension des textes et des mathématiques atteint les 15%, soit parmi les plus élevées des pays de l’OCDE. En outre, les mêmes études PISA montrent que l’influence du milieu social sur les performances scolaires est parmi les plus élevées des pays de l’OCDE, et tout particulièrement en mathématiques, matière qui, comme on le sait, conditionne beaucoup l’accès aux meilleures filières éducatives en France. Là encore, les disparités territoriales jouent un rôle important, avec des difficultés accrues pour attirer des enseignants expérimentés et des concentrations d’élèves en difficulté dans certaines écoles et zones géographiques.

Les divergences de niveau d’éducation conditionnent l’accès à l’emploi. Les jeunes sans formation et sans emploi représentent une part plus importante en France que la moyenne de l’Union européenne. Or l’insertion dans le marché du travail est très différente selon le niveau de qualification, avec une prime nettement plus élevée qu’ailleurs aux hauts diplômés. Les sortants du système éducatif avec un diplôme moyen de la filière générale (du secondaire ou post-secondaire non supérieur) ont un taux d’emploi, de 51%, parmi les plus faibles de l’Union eEuropéenne (seules l’Italie et la Grèce font pire). Alors que le taux d’emploi des diplômés du supérieur s’élève à 83%, et se situe dans la moyenne de l’Union Européenne.

Ces divergences d’accès au marché du travail se poursuivent tout au long de la vie, notamment parce que le système de formation professionnelle ne permet pas de remédier à ces inégalités chez les moins qualifiés. La part élevée de jeunes peu qualifiés persiste à travers les générations et la part des adultes faiblement qualifiés est également parmi les plus élevées des pays de l’OCDE : la France se classe au 5ème rang des pays où les compétences des adultes sont les plus faibles mesurées par PIAAC, l’enquête d’évaluation des compétences des adultes de l’OCDE. Ce qui n’est pas corrigé par l’accès à la formation professionnelle. D’abord, les peu diplômés ont 50% moins de chances d’avoir accès à une formation que les autres. Ensuite, le taux de participation aux formations formelles dans l’éventail de formation professionnelle disponible est, là encore, parmi les plus faibles des pays de l’OCDE. Les récentes réformes visent à changer cela mais de gros efforts restent à faire : si des plans ponctuels ont récemment soutenu l’accès des chômeurs à la formation, cela n’a pas été le cas pour les inactifs.

Les écarts de revenus reflètent les disparités d’accès au travail et la fiscalité. En France, le revenu des 20% les plus pauvres, comme le revenu disponible médian, n’a pas cru de 2008 à 2016. Le système d’allègement de cotisations sociales a certes permis de réduire de façon significative le coût du travail au niveau du SMIC mais les cotisations sociales continuent de peser lourdement au niveau du salaire médian. Les cotisations sociales employeurs en part du salaire brut sont très faibles au niveau du SMIC à 4% avec les derniers allègements, mais celles portant sur le revenu médian s’élèvent à 36%, un écart unique dans les pays de l’OCDE. Même si cela contribue à soutenir de façon bienvenue l’emploi des peu qualifiés, c’est probablement aussi un frein à l’augmentation des revenus entre salaire minimum et médian, ce qui peut expliquer en partie la faible progression du pouvoir d’achat des travailleurs à bas salaires.

Le système de redistribution corrige des inégalités les plus criantes mais bénéficie peu aux classes moyennes. Le système de redistribution en France est important et corrige bien la pauvreté via d’importants transferts vers les ménages les moins aisés. Néanmoins, avant impôts et transferts, les inégalités des revenus de la population sont élevées par rapport à la moyenne de l’OCDE. Le système d’impôts et transferts, incluant les prestations chômage et retraites, ne ramène les inégalités de la distribution de revenus qu’au niveau de la moyenne de l’OCDE. Cela suggère une moins forte redistribution des transferts nets d’impôts en faveur des classes moyennes.

À ces écarts de distribution de revenus, il faut ajouter des dépenses contraintes de logement importantes. Les dépenses de logement constituent un poste de consommation majeur pour les ménages, et la part du logement dans la consommation des ménages en France est supérieure à la moyenne européenne. À nouveau, ceci est corrigé par un parc de logements sociaux développé et par des aides au logement significatives pour les ménages les moins aisés. Cependant, non seulement tous les ménages les moins aisés n’en bénéficient pas, mais c’est encore moins le cas pour les classes moyennes.

En conclusion, la redistribution par les impôts et transferts sociaux est un puissant outil de réduction des inégalités de revenu mais les inégalités d’opportunité sont importantes, largement liées au système éducatif.La redistribution soutient le niveau de vie des ménages les plus pauvres, mais ne corrige pas les disparités au sein du milieu de la distribution. Et surtout, elle ne suffit pas à contrer les inégalités des chances liées au milieu socio-économique ni les inégalités territoriales. L’urgence de redonner la possibilité à chacun de réussir passera d’abord par une réforme du système éducatif, pour assurer que chaque enfant aura la chance de progresser grâce à l’enseignement, la formation, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie ; que chaque adulte qui a manqué une marche peut se rattraper. La prochaine étude de l’OCDE sur la France, qui sera publiée en avril, fera des recommandations en ce sens.

Source : OCDE, Laurence Boone, 25-02-2019

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Kokoba // 24.04.2019 à 09h36

On voit bien ici la stratégie des Macrons and co.

La classe la plus pauvre doit être surveillée de près car elle peut se révolter donc on lui jettera quelques miettes (confert gilets jaunes) juste pour lui maintenir la tête hors de l’eau.

La classe moyenne au contraire doit être présurée jusqu’à disparaitre.
Cette classe moyenne qui a encore les moyens de sortir, de se cultiver, de partir en vacances, c’est très désagréable.
Rien de pire d’être sur les pistes de ski et de se retrouver entouré par cette bande de gueux qui se croient votre égal.

La société idéale de Macron, c’est 0,1% de très, très riches qui vivent de leurs privilèges et 99,9% de gens qui ne sont rien et qui sont au travail (et pas sur les pistes de ski).

54 réactions et commentaires

  • david // 24.04.2019 à 08h19

    C’est marrant comme article, ce que j’en retiens
    L’éducation nationale est mauvaise comparée aux autres pays de l’OCDE malgré son coût massif
    Les classes moyennes sont les dindons de la farce fiscale
    Être pauvre est une maladie qui se soigne grâce à papa Etat et que si tu le vaux bien et ben tu vas enfin être heureux… merci qui ?
    Bref l’illusion égalitaire et méritoire dans toute son absurdité
    Personne ne veut comprendre qu’on peut vivre modestement et heureux mais pour ça papa Etat doit changer radicalement de logiciel et se défaire du marxisme. Il doit se concentrer sur la décence commune et sa condition d’existence.
    Vaste programme

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    • Benny // 24.04.2019 à 10h20

      La France se situe dans la moyenne de l’OCDE pour les dépenses d’éducation. Parler d’un coût massif est donc abusif. C’est la légende nationale qui prétend que l’éducation est une priorité de la république.

        +19

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      • calal // 24.04.2019 à 13h18

        vous voudriez dire que le paiement des interets de la dette n’est pas le premier poste de depense du budget de l’etat?
        vous comprenez que plus vous augmentez le budget de l’ED nat avec son rendement actuel,plus les interets de la dette augmente?
        Ah oui ca c’etait avant… Parce que maintenant avec des taux a 0% voir negatif, on peut emprunter et depenser pour de l’education qui « cree de la valeur ajoutée » a 1 % et dire qu’on est un bon gestionnaire…

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    • bhhell // 24.04.2019 à 10h30

      L’idéologie méritoire n’est pas marxiste mais libérale et sert à justifier les distorsions du capitalisme en les imputant aux individus. D’où l’enthousiasme appuyé des médias pour « les politiques de formation qui marchent » (en général à l’étranger). D’où le besoin perpétuel de « pédagogie » de nos dirigeants pour justifier les changements.
      Le maître mot est adaptation. L’industrie se transfère arbitrairement sur un autre continent? Aux individus de s’adapter à ces bouleversements « naturels » et « inévitables ». Ce n’est pas du ressort de nos experts, qui sont des experts de l’adaptation. La structure est bonne, il faut juste s’y adapter grâce à la formation et à de modestes correctifs fiscaux.
      Si c’est cela que vous appelez marxisme, il y a erreur sur la marchandise. La diabolisation de l’Etat social a produit le néolibéralisme américain. S’il prône les valeurs traditionnelles, familiales, contre l’ingérence de l’Etat fédéral, en réalité il a dérégulé intégralement l’économie en faveur des banques et multinationales et achevé de détruire ce qu’il prétendait défendre. Si vous ne changez pas structurellement l’économie, la suppression de papa Etat comme vous l’appelez ne fera que créer une rente de situation pour les multinationales. Je préfère encore nos institutions publiques déclinantes et peut-être perverties à des monopoles rentiers privés. Et ce n’est pas un hasard si les régimes autoritaires de la planète n’ont pas de services publics dignes de ce nom. Sans qu’en bénéficie pour autant la décence commune.

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    • Ballot // 24.04.2019 à 13h42

      Le début de votre commentaire est pertinent mais il me semble que vous confondez interventionnisme de L’État (notamment sur le plan social) et marxisme.
      Bien à vous

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      • Marie // 24.04.2019 à 18h45

        D’accord avec vous : l’interventionnisme de l’ Etat a été longuement développé par J.M-Keynes (Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie). Pour Marx, même en simplifiant, tout est « marché »…combien d’actualité…et l’ Etat n’intervient…que pour, in fine, « dépérir ».

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  • Marie // 24.04.2019 à 08h34

    Expression absurde que l' »ascenseur social » . Faire fi de l’individualité qu’est tout un chacun ( et non de l’individualisme !). Croire au « tout collectif » et à la réussite dite « sociale »? On peut être « bien dans sa peau » quand on a maitrisé ses besoins et que la « course au toujours plus » (comme ses voisins) ne signifie plus rien. On peut être heureux de ce que l’on a. Sans l' »envie » perpétuelle et matérielle, ce cancer…

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    • ocine // 24.04.2019 à 12h23

      pour respecter l’individualité il faut donc le milieu social de naissance détermine l’avenir des personnes et si un pauvre veut un peu d’éducation pour trouver un travail et ne plus être obligé de faire les poubelles pour manger c’est le cancer de l’envie perpétuelle et matérielle.

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  • Urko // 24.04.2019 à 08h37

    Les statistiques de ces économistes retraitent elles l’impact des flux d’immigration sur le « stock » des diverses catégories sociales qu’ils identifient et des compétences des enfants desdites catégories en matière scolaire ? Il me semble que cela doit a priori introduire un biais fort : même si les enfants des catégories populaires, par exemple, progressaient, cela serait dilué dans les statistiques par l’apport d’immigrés et de leur progéniture, lesquels, par définition, n’ont pas le même capital culturel et social que des populations établies depuis longtemps, dans ces catégories populaires. Étant donné l’importance des arrivées d’immigrés et, surtout, de la démographie de ces derniers (plus « subventionnée » que dans le reste de l’OCDE, d’où le taux de fécondité français), je pense qu’il s’agissait d’un facteur à ne surtout pas négliger. En n’en tenant pas compte, Laurence Boone et Antoine Boujard ont pris le risque de ne pas bien cerner le problème qu’ils se proposaient de regarder. Quel ascenseur social pour les classes populaires si celles-ci se voient ajouter des effectifs majeurs, importés, chaque année ? C’est Sisyphe…

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    • BOURDEAUX // 24.04.2019 à 21h54

      Il n’empêche que la faillite de l’école est encore une fois ici patent. Ayant regardé récemment plusieurs témoignages de français rescapés de la shoah réalisés par le mémorial de la shoah, j’ai été très frappé par 3 témoignages concordants sur une immense vertu de la communale de la troisième république : les enfants immigrés dont les parents n’étaient pas francophones (polonais, hongrois…) constituaient pourtant un bon tiers des « prix d’excellence ». Si l’instruction dispensée dans les communales de cette époque était élémentaire, elle était en granit, et donnait aux défavorisés une chance de briller et de partir avec un bagage de départ tout aussi bien garni que celui du fils de bourgeois . Nos piteux pédagogues ont réalisé cet exploit d’interdire à ces défavorisés toute chance, même minime, d’accéder à ce niveau-là en dégradant l’art d’instruire la jeunesse à un niveau tel qu’il est totalement inefficace pour un enfant qui n’a pas le secours de parents francophones.

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      • porcinet // 25.04.2019 à 12h00

        Pour finir cadre lèche-cul ou pire, journaliste, avocat, assureur, publicitaire, etc…
        Je préfère prendre l’escalier de la cave.
        Quand un système est pourri, il y a quelque chose de terrible à vouloir faire parti des meilleurs.

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    • Fanno // 25.04.2019 à 11h18

      Ça doit être un biais important mais les gilets jaunes qui ce revolte’sont des blancs qui en général ont fuient les banlieues pour plus vivre avec les immigrés et leurs descendante et pourtant ils n y arrivent pas.
      C est peut être que le biais dont vous parlez ne fausse pas le résultat et si votre vrai ennemi venait des votre et que finalement votre intérêt n était de faire sentir votre mépris aux immigrés et à leurs descendants mais de faire cause commune.
      Quand il y a plus de lutte des classe en général ya lutte des races
      Cordialement

        +1

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      • Totote // 25.04.2019 à 23h51

        C’est peut-être plutôt que du racisme (et après vous parlez de biais) que les banlieues défavorisées sont totalement pourries avec de la délinquance, un taux de chômage record, des services publiques merdiques, en plus d’être sales, ghettoïsées, moches et surpeuplées. C’est quand la dernière fois que vous êtes allé y faire un tour pour fraterniser avec les immigrés ?

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  • K // 24.04.2019 à 08h38

    Je me rappelle de la présentation des résultat PISA l’an dernier. On y découvrait que les écoliers français ont un niveau qui ne baisse pas mais qui stagne (alors qu’il augmente dans certains pays) mais surtout que
    1) Les résultats scolaires sont plus corrélés France au niveau CSP des parents que dans tout autre pays (y compris Anglo-Saxons ou emergents…)
    2) le differenciel entre les bons et les mauvais éleves a plus augmenté en France qu’ailleurs.
    Et à mes yeux, le plus choquant n’est pas la conclusion de l’étude mais plutôt son accueil critique en France. Malgrés la passion francaise pour l’égalitarisme, personne ne semblait vraiment scandalisé que l’école française soit l’une des plus inégalitaires au monde.
    Autrement dit, chaque personne veut plus d’égalité vis-à-vis de ceux qui lui sont supérieurs, mais cette même personne se satisfait très bien de l’inégalité vis-à-vis de ceux qui lui sont inférieur. Le principe collectif d’égalité a donc laissé la place au principe individuel de jalousie/mépris (on jalouse le haut et on méprise le bas).

      +40

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    • Crapounet // 24.04.2019 à 08h52

      Ça c’est valable partout ( relation social, professionnel..)
      Le nombre de gens qui fayotent avec le haut du panier et qui sont méprisants à souhaits avec ceux du bas.

        +24

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      • Chris // 24.04.2019 à 13h43

        L’instinct du colon : à la base, « l’indigénat » et au dessus, les grands diplômés et auto-proclamées élites.
        Perso, je regarde un étage au-dessus pour expliquer ces anomalies : l’organisation jacobine qui sous-tend toutes les structures en dépit d’une pseudo décentralisation qui n’a fait qu’ajouter une couche administrative couteuse et irresponsable puisque sous l’autorité du Parrain parisien qui alloue les enveloppes, généralement sous l’angle du copinage politique… ou copinage tout court.
        Par ailleurs, la formation est restée entre les mains de l’EN, dont les instituteurs et ou profs n’ont jamais mis les pieds dans une PME/PMI et ce depuis plusieurs générations (dans mon cercle familial et amical : 3 !).
        On ne voit pas ça en Allemagne ou en Suisse dont les systèmes sont très proches : les Land/Canton/Commune mènent leur propre politique industrielle et sociale (éducation, santé, fiscalité) en attirant industries et services créateurs d’emplois. Ce sont eux qui drainent les revenus, négocient et reversent à l’état fédératif ou confédératif un quota qui alimente les transferts (règles de péréquation) entre Länder/Cantons et provisionne les charges de l’Etat (Défense, Diplomatie, AVS, Chômage). La Santé résultant d’un partenariat semi privé.
        Ça donne forcément une autre toute autre dynamique.

          +8

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  • Le Belge // 24.04.2019 à 08h40

    Toutes les mesures dépréciant l’enseignement et la formation continuée pour les adultes (voire également, les cours du soir) ont pour but de stratifier la société, de revenir à une société de classes à l’instar de ce qu’elle était durant l’Ancien Régime. L’éducation est la seule véritable chance qui, normalement et théoriquement, est accordée par la société aux plus défavorisés et les enseignants ont, entre leurs mains, l’économie de demain car ils forment les générations de demain.
    Six générations c’est 150 ans ! La meilleure manière de motiver quelqu’un est de lui procurer de l’avancement professionnel, salarial et social.

      +8

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  • calal // 24.04.2019 à 08h49

    il me semble que macron va recruter des profs pour faire diminuer le nombre d’enfants par classe en maternelle et en cp-ce1 (cycle 2).

    Bref,d’un cote on nous menace de robots dans le prive qui ne serait pas concurrentiel sur le plan international et de l’autre on recrute dans un secteur non soumis a la concurrence mondialisee.

    Evidemment,ces profs voteront pour une europe et un monde ouvert…
    et ca continue encore et encore et ce n’est que le debut d’acoord d’accord…

      +3

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    • Alfred // 24.04.2019 à 09h27

      « macron va recruter des profs ».
      Effectivement cela aurait probablement été de bon petit soldats compte tenu de l’oral du concours mais rassure vous il n’est jamais questions de recruter POUR de VRAI.
      Même les postes promis par Hollande n’avaient pas été pourvus dans leur entièreté. Les suppressions par contre sont bien suivies d’effet.
      Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres seule compte l’annonce. La réalité derrière n’est pas obligée de suivre.

        +22

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    • BOURDEAUX // 24.04.2019 à 22h12

      Compte tenu du salaire insultant proposé, le recrutement s’annonce laborieux. Compte tenu ensuite de l’environnement kafkaïen où se débattent les quelques profs qui n’ont pas encore tout à fait renoncé à tenter d’accomplir leur mission, l’augmentation des effectifs, qui ne dépassera pas le stade de l’annonce publicitaire comme le dit alfred, n’augmenterait rien d’autre que la consommation d’antidépresseurs dans notre beau pays, sans aucune conséquence sur le niveau des connaissances acquises.

        +1

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  • Eric83 // 24.04.2019 à 08h57

    Laurence Boone :Merill Lynch, Barclays, Bank of America, Bilderberg 2015…et entre 2014-2016, conseillère économique puis conseillère spéciale pour les affaires économiques et financières multilatérales et européennes, sherpa de Hollande.

      +27

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  • Duracuir // 24.04.2019 à 09h21

    Je crois qu’il y a trois problèmes essentiels en France:
    1; l’orientation. Les centres d’information d’orientation et les méthodes d’aides en ce sens sont lamentables. Rien, absolument rien n’est fait pour expliquer aux PARENTS dés le plus jeune âge de leurs enfants, les arcanes de la sélection ou celle des formations qualifiantes. Seuls les parents très motivés et très au fait de ce système par leur connaissance et leurs recherches personnelles tirent l’épingle de leurs enfants du jeu. On ne me fera pas croire qu’on ne connait pas ce problème et qu’on ne connait pas les solutions.
    2: la discipline en milieu scolaire tend à être réduite à zéro. Pas de la faute des enseignants qui la subisse de plein fouet mais bien de leur hierarchie qui ne les soutient pas, voire les empêche. Et je pèse mes mots. Ce phénomène crée des écoles et des lycées poubelles.
    3; on va me clouer au mur, mais aucun pays en Europe ne subit une telle immigration, en volume comme en origine sociale. Les plus pauvres des plus pauvres viennent du Magreb et d’Afrique sub saharienne, souvent analphabètes, dans leur propre langue. Rajouter le choc de culture. Il faudrait que ces parents soient surhumains pour maîtriser la finesse et la complexité du système.
    L’effort de formation au système éducatif et d’information doit être fait en priorité vers les parents.

      +33

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    • Duracuir // 24.04.2019 à 11h33

      Par exemple, le jeu des grandes écoles. Si les classes moyennes(et ne parlons même pas des deux derniers déciles) n’y sont représentées qu’à moins de 15% ontre 85% et + pour les CSP+, il ne s’agit pas tant d’argent qu’effectivement de détermination dés la naissance et même avant. Pour les parents CSP+ il est impensable que leurs enfants ne fassent pas d’études supérieures et s’ils présentent des grandes qualités scolaires qu’ils ne prétendent pas au top des Grandes Ecoles ou de médecine. De là, ils vont anxieusement, dés la naissance, tout capitaliser pour augmenter le potentiel de l’enfant, souvent par des méthodes apprises dans des livres(Doman, Dodson ect..), puis ils vont attentivement anticiper le parcours scolaire de leur enfant. Intégrer Polytechnique ou Centrale, c’est à 80% avoir fait une prépa de très haut niveau(y compris publique donc gratuite) . Pour ça, il faut présenter un dossier terminal et première en béton armé si possible lamellé d’or massif et dans un lycée d’excellente réputation. Pour ça, il faudra avoir rusé avec les options ou utilisé le bras long pour y mettre son gosse après la troisième. Et là encore, il aura fallu un dossier en béton.
      Pendant ce temps là, les CSP- ou les derniers déciles pensent qu’il suffit que leur gamin travaille bien à l’école…
      Je persiste à dire que si la détection de talents chez les enfants était doublé d’une super information des parents, on pourrait remédier au problème. Et sans faire de quota « positifs ».
      Ce qui est dingue, c’est là où des centaines de milliers de pros et d’amateurs se tuent au travail pour détecter et faire émerger les talents sportifs; rien, que dalle, wallou, pour les talents scolaires.
      Demander dans une école de ZEP c’est quoi le centre de formation du PSG ou de l’OM? Puis demander c’est quoi Polytechnique, Centrale, Mines, Ponts, HEC, Essec, Science Po. Faites les test.
      Le vrai problème, je crois, c’est que ça arrange tout le monde dans les CSP+ que les parcours restent confidentiels et soient reservés, de fait, à leur progéniture

        +29

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    • Krystyna Hawrot // 24.04.2019 à 13h08

      Il y a aussi l’Europe de l’Est. En région parisienne, grande immigration de Roumains, Moldaves, Ukrainiens… En tant qu’Européenne de l’Est je suis aussi contre l’émigration, contre le vidage de nos pays de nos forces vives qui deviennent des prolétaires de m… dans le pays « d’accueil ».

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      • BOURDEAUX // 24.04.2019 à 22h26

        Prolétaires de M, dites-vous ? Pas sûr…Je connais plusieurs roumains travaillant dans le bâtiment qui me font davantage penser à des « mercenaires » en campagne. Cotisations sociales ramenées au minimum (50% d’ouvriers déclarés à mi-temps mais qui bossent 50h par semaine, 50% pas déclarés du tout), système d’achat d’espèces à des réseaux turcs pour traiter le maximum de choses sous les radars du fisc, et : grosses berlines allemandes, et construction de véritables petits palaces au pays en attendant de rentrer. J’ai plutôt l’impression que ces « prolos » ont tout saisi du parti qu’ils peuvent tirer de la sottise française.

          +6

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  • Kokoba // 24.04.2019 à 09h36

    On voit bien ici la stratégie des Macrons and co.

    La classe la plus pauvre doit être surveillée de près car elle peut se révolter donc on lui jettera quelques miettes (confert gilets jaunes) juste pour lui maintenir la tête hors de l’eau.

    La classe moyenne au contraire doit être présurée jusqu’à disparaitre.
    Cette classe moyenne qui a encore les moyens de sortir, de se cultiver, de partir en vacances, c’est très désagréable.
    Rien de pire d’être sur les pistes de ski et de se retrouver entouré par cette bande de gueux qui se croient votre égal.

    La société idéale de Macron, c’est 0,1% de très, très riches qui vivent de leurs privilèges et 99,9% de gens qui ne sont rien et qui sont au travail (et pas sur les pistes de ski).

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    • Kiwixar // 24.04.2019 à 13h28

      « on lui jettera quelques miettes (confert gilets jaunes) juste pour lui maintenir la tête hors de l’eau. »

      A mon avis, le plan des 1% du haut (avec l’assentiment des 20% du haut), c’est d’exterminer les 20% du bas (les « déplorables ») : en les poussant au suicide, au manque de soin, à l’overdose d’opiacés (devraient bientôt arriver en France massivement vu que ça « fonctionne » aux USA).

        +32

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      • jp // 24.04.2019 à 15h22

        extermination est déjà en cours, par ex, visitez une maison de retraite en arrivant à l’improviste à 18 h, heure du diner. Plus de la moitié des pensionnaires (les plus invalides) ne mangent pas parce que personne ne leur porte la cuillère a la bouche.
        Pareil pour un service de gériatrie, une personne avec grave AVC : pas de nourriture du tout, incapable de manger et pas de perf, elle est morte de faim en une semaine.
        Je l’ai vu.

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  • Pinpin // 24.04.2019 à 10h32

    Ces graphes nous mettent devant le nez la faillite des politiques depuis près de 40 ans ainsi que le lent déclin de la France. Ce que l’OCDE ne souligne pas (pas dans le scope ?), c’est que ce déclin social de la classe moyenne est le résultat d’une création de richesse insuffisante (cf poids des charges sociales et fiscales qui étrangle les PME, et fait fuir à l’étranger, quand ils le peuvent, les créateurs de richesse). Par ailleurs, notre système social et éducatif se traine un poids de plus en plus lourd, poids que nous craignons de formuler, par peur de la doxa bien pensante, l’immigration. Les descendants Français de ces immigrés à faible possibilité d’ascenseur social, couplé à l’arrivée massive de nouveaux immigrés qui, à force de devenir clandestins deviennent de fait résidents, ne fait qu’aggraver le tableau, tout en réclamant un financement de plus en plus lourd à la classe moyenne.

      +17

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  • charles // 24.04.2019 à 12h21

    moi ça ne me rassure pas sur l’avenir de voir de tels articles. Pas de souci en soit avec celui ci, je l’ai lu en diagonale, pleins d’explications forts intéressante.

    Par contre, quelqu’un la haut peut il prendre un peu de hauteur de vue sur les problèmes qui nous concernent, et non pas les gens pour changer, afin de réaliser qu’il faut vite que l’on résolve ces questions pour passer la quatrième, direct, sur tous les sujets vraiment important, ou au moins un, la survie de notre éco-système….. c’est un peu sur déterminant à tous les autres problèmes. Juste un peu. merci.

      +1

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  • Krystyna Hawrot // 24.04.2019 à 13h03

    On peut retenir que ca serait dix ou vingt fois pire s’il n’y avait le système de redistribution issu de 1945. La bourgeoisie française qui ne produit rien mais rackette les pauvres sur le logement. Qu’est ce que ca serait sans les allocs, la sécu et les HLM. Il y aurait des bidonvilles à chaque coin de rue et des Français bien blancs dedans. Que l’OCDE veuille la peau de ce qui reste de 1945 l’école publique c’est dans le droit fil de la tiers mondisation de la France.

      +20

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  • un citoyen // 24.04.2019 à 13h41

    (1/2) « Les désavantages d’un milieu socio-économique moins favorisé se poursuivent à l’école. »
    Je réagis -aussi- sur ce point. Ces désavantages ont bien sûr un impact sur le plan scolaire mais l’OCDE ne se pose pas la question s’il y aurait d’autres facteurs.
    Par exemple, dans les habitudes des enfants (TV, jeux vidéos, écrans divers…), leurs passions, l’apparition d’internet, … .

    Il n’y a pas longtemps, j’ai rencontré mon cousin avec qui on avait grandi ensemble lors des années 70-80. On était tous les deux passionnés par l’ordinateur puis plus tard attirés par le domaine scientifique. L’internet n’existait pas, si on voulait se documenter il fallait faire un effort et on en savait beaucoup moins que ce qui est accessible aujourd’hui. Chaque savoir acquis était une victoire et nous encourageait à aller plus loin, et on voulait aller au delà.
    Mon cousin me raconta la différence avec ses enfants d’aujourd’hui. Ces derniers ont tout mais veulent tout tout de suite, ils s’intéressent mais ne cherchent pas ou trop peu. Tout le contraire de ce que l’on était. On est issue de la classe moyenne et les enfants de mon cousin aussi, certes, mais je pense que l’on pourrait faire un même constat avec les classes plus pauvres (sans vouloir non plus généraliser), qui ont eux aussi accès à tout (TV, jeux vidéos, écrans, internet, …).

      +5

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    • un citoyen // 24.04.2019 à 13h43

      (2/2) Sinon, en écoutant hier soir un interview de J.Assange lorsqu’il était encore à l’ambassade, ce dernier nous renseignait qu’il essayait de fabriquer des radeaux avec ses copains lorsqu’il était petit. Ce n’est bien sûr pas ce que j’ai retenu le plus de l’interview mais cela m’a conduit vers une réflexion annexe. C’est en dehors du scolaire mais cette activité découlant d’une passion enfantine fait apprendre bon nombre de choses (expérimentation, connaissances sur les éléments, …). Qu’en est-il aujourd’hui, est ce que les enfants font autant d’activités similaires ?
      A l’école, on essaie aussi de sortir du cadre des cours classiques pour aller dans ce sens, mais c’est pris alors sur le temps des apprentissages à l’école liés aux programmes à suivre.

      En résumé, je pense que l’évolution de la société y est pour quelque-chose, et à mon avis c’est beaucoup plus que les désavantages des milieux socio-économiques.

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    • jp // 24.04.2019 à 20h34

      « les habitudes des enfants » et surout leurs loisirs sont liées au niveau éducatif et financier des parents.
      Les plus pauvres ne jouent pas au tennis, ne vont pas étudier au conservatoire, ne font pas d’équitation, ne vont pas au ski, ni en vacances – quand ils peuvent partir – très loin, ne font pas de séjours linguistiques à l’étranger, etc.

      Alors leur passion est celle que leurs parents peuvent leur permettre

        +4

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      • un citoyen // 24.04.2019 à 23h16

        C’est en partie pour cela que j’ai écrit au début que les désavantages ont bien sûr un impact sur le plan scolaire.

        Une remarque à votre remarque sinon : je pense qu’il faut distinguer les loisirs (ski, tennis, équitation, … ) et les projets des enfants où une passion porteuse s’est créée (construction d’un radeau, programmation informatique, projets musicaux, littérature, projets sportifs, …). Ce que je veux dire c’est qu’un loisir n’est pas nécessairement un projet d’enfant.
        Pour les séjours linguistiques, là c’est autre chose, c’est quelque-chose d’ordre pédagogique. Bon, ceci dit, un enfant envoyé par ses parents dans un séjour ne va pas forcément essayer d’y faire des progrès, mais ce n’est effectivement pas à la portée de tou(te)s.
        Pour le conservatoire je n’y connais rien, mais que dire lorsque l’on regarde ce que les gitans savent faire avec une guitare ou des nombreux artistes qui sont partis de rien ?

          +1

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        • Totote // 26.04.2019 à 00h13

          Construire un radeau, vous croyez que dans une tour HLM c’est accessible ?
          Sans ordinateur vous croyez qu’on peu se lancer dans la programmation informatique, et dans les projets sportifs et musicaux sans le matériel et la place ?

            +3

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          • un citoyen // 26.04.2019 à 08h03

            Soyons clair, la construction d’un radeau n’est qu’un exemple pour formuler une idée de fond, il y en a plein d’autres. Mais vous soulevez un autre point important, celui de l’environnement de l’enfant car la construction d’un radeau ou autres n’a pas de rapport avec la classe sociale.
            Par exemple, ma mère me racontait comment elle vivait dans l’aprèe-guerre, dans une famille nombreuse (classe ouvrière/pauvre) dans la banlieue d’une ville. Elle et ses frères et soeurs avaient pourtant largement de quoi s’occuper extérieurement (terrains vagues et autres, pas du tout pareil que les banlieues d’aujourd’hui, quoique… à voir).
            Pour l’ordinateur, en effet le coût (plusieurs centaines d’euros) est un frein important. Il ne serait pas non plus forcément une solution car les ordinateurs d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec les ordinateurs des années 80 (lorsque j’allumais mon ancien TO7, on ne pouvait faire que de la programmation et donc on n’était pas tenté de faire autre chose comme maintenant).

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      • calal // 25.04.2019 à 09h11

        lidl vendait des synthetiseurs yamaha pour 60e,des guitares pour 30. Des methodes et des tutos pour apprendre a jouer de la musique y en a pleins internet…ou on joue a candy crush et on se met des oreilles de chien sur instagram sais pas quoi ou on se bouge le cul pour s’ameliorer et produire quelque chose.

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        • Totote // 26.04.2019 à 00h15

          les gosses d’aujourd’hui jouent à des jeux en réseaux genre fortnite
          candy crush je ne connais que des adultes pour jouer à ça et instagram intéresse surtout les adolescents, pas les enfants.

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        • Cyri // 26.04.2019 à 16h05

          Mouaip, en gros c’est un peu leur faute ces gosses décérébrés. Mais Dylan, il a eu une tablette à 1 an, son Papa était super fier de la lui payer, tout comme la nouvelle console qu’il aura à 4. C’est le top de la frime. Et puis Maman, quand elle a passé sa journée à torcher les gamins, préparer la popotte et ruminer sa déprime, elle est bien contente qu’il soit au calme devant son écran sans trainer avec la bande à Nael et au moins il ne se dispute pas avec sa soeur. A l’école, dès la maternelle, c’est un instit pour 30 gamins du même age, en gros même niveau. Alors ça file droit à l’école, ou tu pars en SEGPA.
          Chloé par contre a 3 nounous qui se relaient depuis qu’elle est née, dont celle qui lui parle en Chinois et celle qui l’amène a ses activités artistiques, musicales et physiques. Quand elle retrouve ses parents, c’est toujours pour passer un bon moment avec eux à jouer, lire ou discuter. Elle est de toute façon tellement occupée qu’elle n’a pas l’occasion de toucher un écran ou rapidement sinon. A l’école, ils sont 25 en classe et il y a une assistante avec la maîtresse. On applique des méthodes innovantes et on mélange les âges. Les plus grands sont des modèles pour les plus petits. Bref, c’est du vécu, mais heureusement, il y en a toujours pour nager à contre courant et faire des radeaux en plastique dans le lavabo…

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  • Kiwixar // 24.04.2019 à 13h47

    Samedi 4 mai : barbecue anti-macron, sur les ronds-points, pour fêter les 2 ans.

    « Faire sa fête à Macron avec une saucisse au bout d’une pique ».

    Zupiter est mal-comprenant, mais il va peut-être finir par entrevoir que le théâtre et les planches, c’est moins risqué que son rôle actuel.

      +38

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  • Bernard Samson // 24.04.2019 à 14h14

    Est-ce que quelqu’un peut m’expliquer ce que signifie « Il faut plus de 6 générations en France à une personne du bas de la distribution des revenus pour en rejoindre la moyenne »?
    Sauf erreur, 6 générations correspondent à une durée de l’ordre de 150 à 200 ans. Comment des statistiques sur une telle durée ont-elles pu être établies? Et peut-on prendre comme hypothèse que la vitesse de l’éventuel « ascenseur social » a été constante?

      +7

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  • RGT // 24.04.2019 à 14h28

    L’ascenseur social est en panne…

    A-t-il simplement fonctionné ne serait-ce qu’un seul jour depuis que l’humanité à fait l’énorme bêtise de se « socialiser » et de confier son sort aux « meilleurs » (« aristos » en grec antique).

    Croyez-vous qu’une personne qui est dans une position de pouvoir souhaite que sa progéniture se retrouve commandée par celle des gueux qu’ils avaient eux-mêmes contraints ?
    Ils craignent par dessus tout le retour de bâton.

    De collusions d’intérêt en mariages consanguins avec quelques oligarques ils peuvent se permettre de mettre en place toutes leurs « grandes idées » à l’encontre du « troupeau » de moutons qui ne sont là que pour se faire tondre, quitte parfois à offrir un gilet de laine à ceux qui n’ont pas les moyens de pouvoir générer leur propre toison.

    Avant même que l’ascenseur social ne démarre, il serait bien plus important que la rémunération décente du travail utile pour la collectivité soit réelle.

    Si l’on compare la rémunération d’un éboueur à celle d’un haut fonctionnaire, on se rend vite compte que la rémunération n’est pas du tout liée à l’utilité sociale.

    Supprimez les « hauts fonctionnaires » ‘en les affectant au ramassage des ordures ménagères par exemple (sans le moindre commentaire désobligeant sur leur proximité avec ce qu’ils ramasseraient) et la population ne verra pas la différence.

    Supprimer 50% des effectifs d’éboueurs (qui ne sont déjà pas assez nombreux) et vous verrez qu’en quelques jours nos villes que nous trouvons déjà sales deviendront un enfer…

    Sans compter les problèmes sanitaires et les épidémies.

      +47

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    • jp // 24.04.2019 à 15h29

      bien vu, le métier qui tue le plus c’est égoutier.
      « Leur espérance de vie est de 17 ans inférieure à la population de référence nationale ! Les égoutiers décèdent prématurément de cancers et d’infections contractés à cause de leur activité professionnelle dans les égouts. »
      https://www.humanite.fr/cgt/7-ans-d%E2%80%99esperance-de-vie-en-moins-pour-les-egoutiers-ca-ne-peut-plus-durer-cgt-496975

        +8

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      • Dune // 24.04.2019 à 19h18

        Mais le pire de cette corporation de privilégiés est qu’elle est ultra-sexiste, les mâles se serrant les coudes pour empêcher les femmes d’accéder à leur noble métier.
        Heureusement que les féministes font tout ce qu’elle peuvent pour accélérer la féminisation de cette profession ! (et de toutes les professions qui jouissent du même prestige et des mêmes avantages)

          +3

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        • Totote // 26.04.2019 à 00h21

          Allez un petit peu de misogynie pour faire bonne mesure.
          C’est vraie que toutes les professions a dominantes féminines sont sous payées et qu’à qualifications égales les femmes touchent toujours moins d’argent. Et que 80% des emplois précaires en France sont occupés par des femmes.
          Mais ça n’est pas encore assez pour vous, il faudrait qu’elles se pressent pour crever à la place des hommes, sinon quoi ?
          ça fait d’elles de sales égoïstes ?

            +0

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    • Kiwixar // 24.04.2019 à 15h37

      Pour faire passer le message et gêner vraiment la bourgeoisie (les 20% du haut), les interventions les plus efficaces seraient de remettre en cause soudainement un confort qui semble aller de source :
      – pas de ramassage des ordures
      – problèmes sur l’approvisionnement en eau
      – problèmes d’égout

      Là, le bourgeois/citadin dans sa tour d’ivoire se trouvera tout de suite très vulnérable (et très seul avec ses toilettes qui ne fonctionnent pas), un sentiment que les BAC et les LBD qui mutilent ne seront pas capable d’endiguer.

        +15

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  • Rond // 24.04.2019 à 15h27

    Quel concentré d’inepties ! L’OCDE ne peut pas avoir commis ça !
    Les affirmations de nos vénérables politiques depuis plusieurs générations, (une génération de politiques = 5 ans), c’est que tout va bien dans le bon sens et que notre système éducatif est le meilleur du monde. Par ailleurs, nous sommes les surdoués de la planète en toutes matières et nous avons le système politique et ses serviteurs, les plus généreux qui soient ! Les journaux aux ordres, le confirment et les électeurs prouvent à chaque fois leur clairvoyance ! Il parait même que l’eldorado est sur le trottoir d’en face … Les policiers ne tirent-ils pas sur les minorités manifestantes avec des balles en mousse inoffensives ?

    il y a tant à reconstruire que c’en est enthousiasmant. Soyons optimistes et créatifs !

      +7

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  • Larousse // 24.04.2019 à 15h40

    «L’urgence de redonner la possibilité à chacun de réussir passera d’abord par une réforme du système éducatif, pour assurer que chaque enfant aura la chance de progresser grâce à l’enseignement, la formation, dès le plus jeune âge et tout au long de la vie ; […]»
    Ce constat n’est qu’à 50% voire à 40%; d’après moi, valable.
    Un collègue dans l’enseignement secondaire m’a expliqué qu’il est plus difficile de motiver les élèves à s’intéresser à la culture par des supports de vulgarisation (livres, vidéos…). La société leur donne les Jeux (temps passé très important, problème de sommeil d’ailleurs) et la télé-réalité ou les vidéos sketchs et niaiseries sur youtube, jusqu’à 15 ans. Et pour certains ceci se prolonge de 15 à 18 ans, avec encore 50% de leurs loisiris. Les parents des classes pauvres et moyennes appauvries sont donc démunis pour motiver réellement leurs enfants. Dans les matières scientifiques : les raisonnements logiques compensent l’appauvrissement du niveau, mais là aussi des collègues lui ont dit que les programmes de physique-chimie aujourd’hui sont bien moins compliqués que dans les années 70-80 et pour ce qui de la langue : le niveau analytique est aussi bon, avec une terminologie « scientifique » (grâce à la pression des Agrégés qui dès fin 1980 ont voulu une réforme de l’analyse grammaticale, m’a-t-il dit) mais le niveau maîtrise de la structure de la phrase et de l’orthographe s’est effondré. Dans les milieux aisés, on pratique à l’ancienne, grâce à l’argent.

      +4

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  • Chris // 24.04.2019 à 15h43

    A propos de l’éducation, un article très intéressant sur la formation numérique :
    https://www.zeit-fragen.ch/fr/editions/2019/n-o-5-4-mars-2019/la-formation-numerique-une-aberration.html
    Savoir que :
    A propos de la formation, clé du succès des économies :
    https://www.zeit-fragen.ch/fr/editions/2019/n-o-5-4-mars-2019/laccord-cadre-institutionnel-un-instrument-du-state-building-europeen.html
    « L’économie suisse se porte bien, notamment grâce à son excellent SYSTEME DUAL DE FORMATION PROFESSIONNELLE : «La Suise est à l’avant-garde des pays innovants dans la production mondiale…. dû à un mélange de scientifiques et de professionnels de haut niveau, grâce au système de formation professionnelle.
    De nombreuses grandes puissances possèdent des ingénieurs et des universitaires bien qualifiés. Mais beaucoup d’entre eux n’ont pas les travailleurs qualifiés nécessaires pour rapidement mettre en pratique des produits commercialisables.

    Le reste de l’article porte sur les réels dangers de l’accord-cadre que veut nous enfiler l’UE !

      +8

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  • s // 24.04.2019 à 23h17

    Enfoncé le Gorafi : l’épouse du président va enseigner à des adultes sans diplôme dans des écoles financées par LVMH à Clichy sous Bois et à Valence.
    http://madame.lefigaro.fr/societe/brigitte-macron-ouvre-une-ecole-dun-nouveau-genre-ou-elle-enseignera-le-francais-240419-164861
    https://www.lepoint.fr/politique/exclusif-brigitte-macron-va-retourner-a-l-ecole-24-04-2019-2309315_20.php
    Le bon vieux temps de la charité et des dames patronesses !

      +9

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  • Renaud // 24.04.2019 à 23h20

    Au passage cette remarque.
    En France, dans le budget de l’État, le poste du paiement des intérêts aux marchés financiers prêteurs à l’État (uniquement les intérêts et non pas du remboursement du capital…) est très voisin des 40 milliards d’euros par an, soit juste un peu moins du budget de l’Éducation nationale qui est, sauf erreur, le premier poste du budget de l’État en France. Le coût total de la dette (comme partout) écrase littéralement les sociétés. Les pays prisonniers de
    l’ « Europe » n’ont plus de souveraineté et doivent se financer par les marchés financiers, les « résultats » sont là, ne l’oublions jamais…

    Pour information, il y a quelques années, ce poste du remboursement des seuls intérêts tournait autour de 43 à 44 milliards par an, car les intérêts étaient plus élevés, alors qu’aujourd’hui le taux d’intérêt de la banque centrale, BCE, est presque égal à 0%, non pas pour en faire profiter la société productrice, mais pour sauver – d’abord – les banques commerciales…

    Voici ce que révèle la soumission des pays au faiseurs d’argent avec les conséquences redoutables de la destruction progressive des cultures — sans contreparties — Je dois m’arrêter car ça va être trop long…

      +4

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  • step // 24.04.2019 à 23h21

    mouaif, tout cela pour dire que notre système éducatif ne rebat pas suffisamment les cartes et qu’il est la cause de tout cet immobilisme. Cela me parait simpliste de ramener à une cause unique cette situation avérée, sachant que les propositions (constructives?) ne sont que teasées. Je sens bien venir le mantra du : « refilez tout ça au privé qui automagicallement règlera tout vos problèmes »… en générant un bon gros pib qui vous permettra de faire le kéké à la prochaine réunion Gx, de vous faire encenser par les médias et virer à la prochaine élection pour cause d’aggravation de la perception des problèmes d’inégalités, bien évidemment sans rapport avec la réalité par des fachos tendance rouge brun qui auront pris les urnes alors qu’évidemment vous aviez le soutien de la France silencieuse.

    Si vous voulez savoir ce qui m’a mis sur la piste de la deuxième partie, c’est l’analyse des taux de pauvreté et la redistribution sociale en France dont le relatif succès arrache visiblement la gueule du rédacteur de l’analyse (façon oui…. MAIS (dans ce cas là seul le « mais » importe)).

    Bref encore un rapport taillé pour avoir l’air brillant, avant d’entendre des conneries bien grosses dans la deuxième partie. Décidément, la foudre va plus vite que le tonnerre.

    Sinon a quand une vraie formation professionnelle, des points sur l’évolution de sa filière et les filières d’avenir, bref, une vraie aide à la stratégie professionnelle pour tous, tout au long de la carrière ?

      +1

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  • Subotai // 24.04.2019 à 23h54

    Bon! C’est moi ou bien « Contrairement à ce qui est souvent affirmé, la France souffre non pas d’une trop faible redistribution, mais d’une inégalité des chances qui perpétue les situations économiques et sociales de génération en génération.  » c’est de la connerie?
    Qu’est ce qu’ils croient? Que les Services Publics, le Bien Commun c’est pas de la redistribution? Toujours coincé dans la vision « Libérale » du « que le meilleurs s’en sorte »?
    C’est quoi l’inégalité des chances? C’est quoi les chances? La vie c’est une loterie?
    Les êtres vivants ne sont pas égaux en capacité dès la naissance. Les systèmes sociaux s’organisent pour donner un maximum de chance à chaque membre de l’espèce pour le bénéfice du groupe. Chez les humains, c’est par la gestion des « situations économiques et sociales » que l’espèce « corrige » les inégalités des « chances » de départ.
    Comme quoi ils feraient bien de revoir leur copie… et surtout de commencer à redistribuer collectivement massivement, au risque de disparaitre…

      +4

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