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24.avril.201924.4.2019 // Les Crises

Alain Damasio : l’intuition de la science-fiction ? Par Thinkerview

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Source : Thinkerview, Youtube, 11-04-2019

Source : Thinkerview, Youtube, 11-04-2019

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Commentaire recommandé

Wakizashi // 24.04.2019 à 11h57

Oui, les romans sont souvent bien plus efficaces pour comprendre le monde d’aujourd’hui, ses enjeux et ses possibilités d’évolution, que les médias (vous me direz, ce n’est pas très difficile).

Je me souviens d’un débat à la télé sur l’IA dans l’ex-émission de Taddéi sur le service public, où Alain Damasio était présent : sur les 6 ou 8 invités, il était le seul à être lucide sur l’IA. A savoir qu’il était le seul à rappeler l’évidence : à ce stade l’IA n’est pas consciente, et rien ne garantit qu’elle le soit un jour (il faudrait déjà savoir ce qu’est la conscience avant de prétendre en fabriquer). En face il y avait un intervenant qui glosait sur les droit que nous devrions accorder aux robots.

Cela peut sembler paradoxal que le plus lucide d’une assemble d’intellectuels comprenant entre autres (de mémoire) un chercheur, un journaliste spécialisé et un philosophe, soit un écrivain de SF. Et pourtant, en y regardant de plus près, c’est assez cohérent : contrairement aux élites pseudo intellectuelles qui ne touchent plus terre à force d’être parties-prenantes de l’idéologie dominante tout en croyant être objectifs, les romanciers sont structurellement dans une position d’observateurs de notre monde, donc plus distants et nuancés dans le regard qu’ils portent dessus… et les auteurs de SF élaborent des allégories de notre monde et/ou des prospectives sur ce qu’il peut devenir qui laissent souvent leurs lecteurs littéralement scotchés…

15 réactions et commentaires

  • Caliban // 24.04.2019 à 08h01

    M. Damasio profite à plein de son statut d’artiste pour parler sans filtre et sans calcul, notamment de la question politique. Cela fait du bien un peu de sincérité 🙂

    Pour ceux ou celles qui s’intéressent à son travail d’écriture, une bonne émission récente (18/04) : https://www.franceculture.fr/recherche?q=damasio

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  • zozefine // 24.04.2019 à 08h40

    sur la peur… 20’30 » : « c’est extrêmement difficile de faire voter les gens par désir ».
    c’est bien pour ça que l’écologie et la lutte pour l’environnement (oui, la lutte, forcément) n’ont aucune chance électoralement. « désirer » moins de mômes, devenir veggie voire vegan, décroître en consommation, en espace, en nombre, en rêves et illusions ? « désirer » l’extrême frugalité à laquelle nous serions obligés dès tout de suite pour laisser une chance à nos descendants d’entendre une mésange ou de nettoyer le pare-brise en râlant contre les insectes ? ou une chance de ne pas porter de masque à gaz en se promenant en ville ? impossible
    et je crois que rien de ce qui advient dans ce temps ne surprend les vieux lecteurs/trices de SF.
    hahaha : « les castors moraux » ! super damasio.

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    • zozefine // 24.04.2019 à 09h07

      c’est bien un écrivain, avec cette capacité à créer des images qui parlent : le « techno-cocon », qui donne l’illusion d’avoir du/le pouvoir sur nos vies en bidouillant des applis et autres paramètres.

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    • zozefine // 24.04.2019 à 12h31

      1h03 : les furtifs, thème absolument magnifique de son bouquin. ceux qui échappent, depuis toujours, à nos perceptions… dans le monde qui s’annonce, il va falloir apprendre nous aussi à devenir furtifs, et à vivre dans les angles morts et les taches aveugles…

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  • Gaby // 24.04.2019 à 10h45

    Merci pour le partage, je vais y passer ma pause de midi.

    J’apprends la sortie des Furtifs, son nouveau livre, que je vais aussi acheté de ce pas. J’avais été fascinée, comme beaucoup, par La horde du contrevent.

    Extrait du quatrième de couverture pour les intéressés :

    « Les Furtifs vous plonge dans un futur proche et fluide où le technococon a affiné ses prises sur nos existences. Une bague interface nos rapports au monde en offrant à chaque individu son alter ego numérique, sous forme d’IA personnalisée, où viennent se concentrer nos besoins vampirisés d’écoute et d’échanges. Partout où cela s’avérait rentable, les villes ont été rachetées par des multinationales pour être gérées en zones standard, premium et privilège selon le forfait citoyen dont vous vous acquittez. La bague au doigt, vous êtes tout à fait libres et parfaitement tracés, soumis au régime d’auto-aliénation consentant propre au raffinement du capitalisme cognitif. »

    https://lavolte.net/livres/les-furtifs-alain-damasio/

    On est en plein dans notre sujet là.

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    • Wakizashi // 24.04.2019 à 11h57

      Oui, les romans sont souvent bien plus efficaces pour comprendre le monde d’aujourd’hui, ses enjeux et ses possibilités d’évolution, que les médias (vous me direz, ce n’est pas très difficile).

      Je me souviens d’un débat à la télé sur l’IA dans l’ex-émission de Taddéi sur le service public, où Alain Damasio était présent : sur les 6 ou 8 invités, il était le seul à être lucide sur l’IA. A savoir qu’il était le seul à rappeler l’évidence : à ce stade l’IA n’est pas consciente, et rien ne garantit qu’elle le soit un jour (il faudrait déjà savoir ce qu’est la conscience avant de prétendre en fabriquer). En face il y avait un intervenant qui glosait sur les droit que nous devrions accorder aux robots.

      Cela peut sembler paradoxal que le plus lucide d’une assemble d’intellectuels comprenant entre autres (de mémoire) un chercheur, un journaliste spécialisé et un philosophe, soit un écrivain de SF. Et pourtant, en y regardant de plus près, c’est assez cohérent : contrairement aux élites pseudo intellectuelles qui ne touchent plus terre à force d’être parties-prenantes de l’idéologie dominante tout en croyant être objectifs, les romanciers sont structurellement dans une position d’observateurs de notre monde, donc plus distants et nuancés dans le regard qu’ils portent dessus… et les auteurs de SF élaborent des allégories de notre monde et/ou des prospectives sur ce qu’il peut devenir qui laissent souvent leurs lecteurs littéralement scotchés…

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  • Suzanne // 24.04.2019 à 11h48

    Ne pas rater, surtout !! Damasio, c’est le tout grand cas. Pratiquement pas de pub ni de passage dans les médias (je les comprends, ils se feraient ratiboiser). Chacun de ses livres est un continent, j’ai hâte de recevoir Les Furtifs. La Zone du dehors et la Horde du Contrevent ont marqué ma vie, différemment d’ailleurs, je préfère le premier.
    Ici, il parle très peu de SF,en fait, et beaucoup de politique, et avec un franc-parler qui va très bien avec les Todd, Branco, Bégaudeau et compagnie. Je vous envie d’avoir ça de nouveau à écouter !

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    • Kiwixar // 24.04.2019 à 12h30

      « La Zone du dehors et la Horde du Contrevent ont marqué ma vie, différemment d’ailleurs, je préfère le premier. »

      Pareil, mais dans l’autre sens, la Horde m’a plus marqué. Excellente entrevue, vraiment passionnante, des points de vue novateurs qui font cogiter. Et excellent format, merci Thinkerview – et internet, qui nous permet d’écouter directement des intervenants de valeur, sans le filtre du clergé me(r)diatique.

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  • Suzanne // 24.04.2019 à 14h00

    J’adore la Horde, qui est un objet non identifiable de la littérature, mais j’ai été un peu déçue par la fin. Contrairement au premier bouquin, je trouve que cette fin est réductrice et un peu ambiguë. Finir un continent, c’est dur 🙂 (exemples de fin décevantes pour moi : La Tour Sombre de S. King, et Harry Potter. De fins merveilleuses : le cycle Hypérion/Endymion de Dan Simmons, et bien sûr le Seigneur des Anneaux)

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    • Yoann // 24.04.2019 à 15h20

      Chose amusante, je préfère la fin de la Horde (même si on la sent venir) que celle de la Zone du Dehors… J’ai l’impression qu’il ne savait pas trop comment le finir, même s’il opère une critique assez forte de pas mal de chose qu’on aurai pu penser qu’il voyait favorablement (je m’en tient la, il ne s’agit pas de divulguer la fin aux lecteurs potentiels).

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    • Myrkur34 // 24.04.2019 à 17h48

      Idem pour moi, la fin de la Horde est décevante car il faut s’accrocher pour lire ce bouquin et la quête est si dure.
      Quelqu’un qui aime « Ghost in the shell » et combat Laurent Alexandre (comme Eric Sadin) est une vraie personne.

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    • calal // 24.04.2019 à 20h24

      suffit de ne pas finir: r r martin,l’auteur de song of ice and fire,le roman dont est issu le trone de fer, ne termine pas son oeuvre…une epoque formidable…tu attends chaque opus de la serie pendant 5 ans et au bout de 15 ans,plus rien ….enfin faut voir le verre a moitie plein…
      et pis comme les auteurs « ne doivent rien » aux lecteurs, on a une petite excuse morale pour profiter encore un peu de certains « bons » cotes d’internet…

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  • calal // 24.04.2019 à 14h00

    l’aquarius: « d’abord tu sauves 30 000 vies ». apres tu reflechis… lol
    Surtout apres que tu as repeche les mecs, tu les ramenes pas au port le plus proche…le code de la mer…
    marrant des auteurs de sf qui predisent des dystopies a longueur de bouquins et qui sont des bisounours dans le monde reel…

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  • Xavier D.. // 24.04.2019 à 15h54

    1.09 : Conseil aux jeunes générations ….

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  • xavier37 // 24.04.2019 à 19h20

    Excellent Mr Damasio. Interview recommandé. Idées à méditer.

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