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1.avril.20191.4.2019
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Quand la Pub fait l’éloge de la précarité

Parmi ses nombreux effets pervers, l’hégémonie du néolibéralisme est parvenue à répandre un discours plutôt étrange dans l’air du temps : l’éloge de précarité. Dérive d’un système dont la dernière émanation constitue le profond déclassement des jeunes diplômés, la précarité est peu à peu passée du statut d’injustice sociale à celui de norme qu’il convient […]
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Parmi ses nombreux effets pervers, l’hégémonie du néolibéralisme est parvenue à répandre un discours plutôt étrange dans l’air du temps : l’éloge de précarité. Dérive d’un système dont la dernière émanation constitue le profond déclassement des jeunes diplômés, la précarité est peu à peu passée du statut d’injustice sociale à celui de norme qu’il convient d’accepter ; cette fameuse « vraie vie » (« La vraie vie c’est ça », nous dit-on) que la jeunesse devrait saisir à pleine main et avec le sourire, au lieu de se plaindre de la destruction d’acquis sociaux qui – on finira bien par nous le dire – relèvent d’un « âge d’or désormais révolu ».

L’emploi ? Précaire. L’entreprise ? Précaire. La santé ? Précaire. Et comme si tout cela ne suffisait pas, la rhétorique néolibérale nous réclame non seulement d’accepter cette précarité (comme le fait de devoir cumuler trois petits boulots pour pouvoir vivre décemment), mais aussi de l’aimer, car elle nous éloignerait de « la routine », nous donnerait « la maîtrise de nos parcours », et nous rendrait « profondément libres ». Et c’est votre banque qui vous le dit !

En effet, depuis plusieurs mois, la banque en ligne Hello Bank diffuse une nouvelle campagne publicitaire à travers deux spots intitulés « Et toi, t’arrives à suivre ? » [Source]. Pour le site Packshotmag, spécialisé dans « l’actu des films publicitaires en France », cette nouvelle campagne d’Hello Bank donne une « nouvelle perspective à la mobilité (…) en écho aux comportements et à l’état d’esprit de ses consommateurs, en particulier les millenials, de plus en plus nombreux à multiplier les métiers-passions en quête d’épanouissement loin de la routine » [Source]. Ces spots mettent en scène deux jeunes, l’un « hyperactif » et l’autre « passionnée », au quotidien « varié et intense », et dont la banque « fait tout pour les suivre » #MobileCommeVous.

Hello Bank nous propose donc de découvrir « l’Hyperactif » et « la Passionnée » dont le parcours est décrit comme « freestyle » (parce que cela sonne bien mieux que « précaire »). Le clip se termine par une question pleine de suffisance (« Et toi, t’arrives à suivre ? »), qui revient à assimiler la jeunesse précaire à une bande de hipsters dont la servitude volontaire aurait un temps d’avance sur tout le monde.

Hello Bank réalise donc le tour de force de faire passer la condition précaire pour un mode de vie « tendance ». Nous découvrons ainsi une passionnée « journaliste, apprenti chef et chanteuse » qui « ne connait pas la routine », ainsi qu’un hyperactif qui préfère « ne pas avoir un métier mais trois : danseur, photographe et serveur ». Dans les deux cas, les réalités sociales et humaines qu’impliquent de telles situations professionnelles sont totalement évacuées. Le quotidien de nos deux précaires apparait ainsi, non pas comme le miroir de l’esclavage moderne, mais comme le résultat heureux d’un choix de vie libre et assumé. Ce discours publicitaire fait de la précarité non pas une injustice sociale que notre altruisme d’animal social inciterait à réparer, mais bien un état de fait, une réalité, une norme qu’il conviendrait d’accepter. Ainsi, ce ne serait pas à la précarité de disparaître face aux évolutions de la société, mais ce serait à la société elle-même de s’adapter pour accueillir cette nouvelle norme sociale.

Jouant ingénument sur les mots, notre passionnée nous dépeint un mode de vie « entre boulot, fourneaux et micro », refusant ainsi de voir le caractère profondément aliénant de ce qui doit être lu comme « boulot, boulot et boulot ». Des expressions comme « être là où on ne m’attend pas », « bouger quand je veux », « partir sur un coup de tête » ou encore « bien loin du métro, boulot, dodo », travestissent complètement la réalité précaire de nos deux protagonistes, et assimilent l’aliénation totale de l’individu à la quintessence de la liberté. En moins de deux minutes, la précarité devient émancipation, l’insécurité devient audace, et l’aliénation devient indépendance. Nous voici donc dans un univers parfaitement orwerllien où « la Liberté c’est l’Esclavage ». « Dynamique » et « épanouie », la jeunesse à trois boulots serait donc l’exemple à suivre. La modernité nous enjoindrait à préférer l’insécurité et la « flexibilité », et à délaisser la condition sociale qu’on nous présente comme dépassée.

Ce tableau s’avère fort éloigné de la réalité. Aussi, quelques chiffres ne sont jamais de trop pour illustrer une situation bien trop peu analysée. Dans une étude publiée le 11 octobre 2018, l’Observatoire des Inégalités soulignait un creusement des situations de précarité en France, dont plus de la moitié concernent des jeunes de moins de 30 ans [Source]. « On oublie les jeunes adultes de 20 à 29 ans, dont 11,8% sont pauvres, souvent les peu diplômés en difficulté d’insertion professionnelle », précise le rapport. D’autre part, depuis le milieu des années 1980, la part des jeunes précaires sortis depuis moins de cinq années du système éducatif a été multipliée par deux, passant de 17% à 35,5% des jeunes en emploi, selon l’Insee [Source].

57% des jeunes sans-diplôme sont concernés par la précarité. Mais la situation des jeunes diplômés est loin d’être idéale. En trente ans, la part de jeunes précaires ayant quitté l’enseignement supérieur depuis moins de cinq ans a plus que doublé, passant de 13% à 28% [Source]. Fortement déclassés par rapport à la situation qu’ont connu leurs aînés, leurs attentes professionnelles n’ont désormais plus rien à voir avec la réalité sociale.

Ces chiffres méconnus en disent beaucoup sur la situation réelle des jeunes en France. Au-delà de leurs rémunérations souvent très faibles, leur situation précaire génère de lourdes conséquences au quotidien : elle se répercute sur leurs conditions de vie et les confronte à une insécurité qui rend difficile l’accès au logement, la réalisation de projets personnels, la pratique d’activités régulières (loisirs, engagements, culture, congés, etc.), mais surtout leur projection dans l’avenir. « Et toi, t’arrives à suivre ? »…

Au-delà du profond travestissement de la réalité, cet éloge publicitaire de la précarité se fonde sur un contresens à la fois historique et philosophique. Ainsi, bien que la vie des Hommes soit ontologiquement semée d’incertitudes et de risques, le sens même de la civilisation consiste à pouvoir substituer à cet état précaire un minimum d’équilibre et de stabilité, seul à même de permettre aux êtres humains de se construire. Dès lors, faire l’éloge de la précarité, c’est raisonner à l’envers. C’est en effet oublier que l’empathie humaine conduit depuis toujours à aider les plus faibles non pas seulement à survivre mais à vivre. Ainsi, contrairement aux messages que laissent entendre ces spots publicitaires, le rôle de la société humaine n’est pas de se contenter d’aider les plus faibles à survivre dans la précarité, mais de les aider à vivre HORS de la précarité.

L’aliénation individuelle et la misère sociale ne doivent être ni une fatalité, encore moins un projet de société. La vie des sociétés modernes ne peut se réduire à un nihilisme résigné qui amène à niveler toujours plus par le bas. À moins de baptiser « mobilité » la pure et simple régression sociale de toute une classe d’âge de la population française…

***

Pour rester dans ce thème d’analyse de spots publicitaires, nous vous proposons également de visionner (ou de revisionner) cet entretien de l’économiste Frédéric Lordon, Les Zélés du Désir, au cours du duquel il diagnostique l’impact de la propagande ultra-libérale à travers la figure du « consommateur-roi »…

 

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

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isidor ducasse // 01.04.2019 à 07h44

La mondialisation, qui a pour but de maximiser les profits des actionnaires en permettant la libre circulation des capitaux et la mise en concurrence des salaires, a pour conséquence la délocalisation industrielle donc la perte d’emploi, le chômage, la précarité, l’appauvrissement, la fin de notre république égalitaire.
Cette mondialisation, imposée par l’UE et voulu par les américains aprés la disparition de l’URSS, est de facto acceptée par tout ceux qui ne veulent pas sortir de l’UE. Aujourd’hui notre classe politique, de Mélenchon à Le Pen, est complice de ce désastre.
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97 réactions et commentaires

  • Fabrice // 01.04.2019 à 07h10

    Quand on ne travaille plus pour la société que l’on soit banquier, politicien, média et ne pas s’attirer ke courroux de ceux qui croient encore dans le volonté de gérer honnêtement la vie de tous et toutes, que reste-t-il ?

    -faire aimer la précarité à ceux qui en « bénéficient » (souffrent)

    sans pour autant montrer dans les faits qu’ils s’appliquent leur propre soupe, au contraire, en faisant tout pour s’accrocher et bénéficier après leurs fonctions de nombreux avantages, le « faites ce que je dis pas ce que je fais » a encore de beaux jours devant lui.

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    • Tonton Poupou. // 01.04.2019 à 11h29

      Lors de la dernière crise financière systémique de 2008, alors que beaucoup pensaient et clamaient que le système capitaliste était en fin de course, un journaliste posa la question de la survie du système économique à un haut responsable politique français de droite. La réponse fusa immédiatement : « Les ressources du système sont infinies. »
      Point barre. Autre chose ?………

        +9

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      • la vieille gauloise // 01.04.2019 à 16h03

        Eh oui tonton ! L’ oligarchie créé de l’ argent à partir de rien !
        Et quand un état est surendetté on efface l’ ardoise …l’ élite
        Joue sa survie quand le peuple est affamé, il y a une ligne rouge à ne pas dépasser, ils le savent très bien ….

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    • V_Parlier // 01.04.2019 à 23h39

      En tout cas je suis satisfait de la publication de cet article, car j’avais éprouvé le même dégoût que celui éprouvé par l’auteur dès la première fois où j’ai vu cette publicité digne de la pire des gaffes de Macron.

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  • isidor ducasse // 01.04.2019 à 07h44

    La mondialisation, qui a pour but de maximiser les profits des actionnaires en permettant la libre circulation des capitaux et la mise en concurrence des salaires, a pour conséquence la délocalisation industrielle donc la perte d’emploi, le chômage, la précarité, l’appauvrissement, la fin de notre république égalitaire.
    Cette mondialisation, imposée par l’UE et voulu par les américains aprés la disparition de l’URSS, est de facto acceptée par tout ceux qui ne veulent pas sortir de l’UE. Aujourd’hui notre classe politique, de Mélenchon à Le Pen, est complice de ce désastre.
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    • François Lacoste // 01.04.2019 à 08h54

      Et on y va pour la boite à musique: Mélenchon – Le Pen: même parchemin qui mène au même résultat (https://www.liberation.fr/medias/2011/01/20/plantu-repond-a-melenchon_708733 Celui qui fait peur, vous noterez, c’est Mélenchon!).
      On a beau être habitué c’est pénible.
      Il est parfaitement légitime d’être opposé politiquement aux idées et à la personne de Jean-Luc Mélenchon.
      Mais non, Jean-Luc Mélenchon qui n’est pas parfait, ayant le gros défaut d’être un hominidé, n’est ni d’extrême droite, ni d’extrême gauche. Autrefois,quand la politique avait encore un sens on aurait qualifié de radical socialiste le courant dont il est le représentant aujourd’hui. Ce qui n’a rien à voir avec le positionnement de Madame Le Pen et de son parti.
      Viendrait-il à l’idée d’assimiler Jean Jaurès au général Boulanger ?

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    • Sébastien // 01.04.2019 à 09h44

      Bizarrement, vous avez « oublié » le thème de la libre circulation des…migrants…. Parce que côté nomadisme et précarité, ils sont tout de même pris en modèles par toute la classe médiatique, sous-entendant: voici votre avenir.
      J’ai d’ailleurs en tête un reportage vu je ne sais plus où (télé bien sûr) dans lequel « Mamadou », arrivé il y a quelques mois, a pu être aidé (mais pas par la banque, tiens donc) à monter sa « start-up », une activité commerciale, je ne me souviens plus les détails, peu importe. La comparaison est frappante.
      Il s’agit aussi de délocalisation, mais à l’envers. Je sais bien que le sujet est tabou ici, mais en refusant de le prendre compte, vous niez non seulement la situation intenable de ces populations utilisées comme chair à canon économique, mais vous faites le jeu des z’esstrêmes -ah non, zut, des patrons richissimes et de la Banque….

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    • Tonton Poupou. // 01.04.2019 à 11h20

      république…. »égalitaire » ????????………. Ah bon ! …. Où ça ? Et quand ça ?

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      • isidor ducasse // 01.04.2019 à 13h39

        L’égalité c’est:
        Une justice, un service de santé, un enseignement, une sécurité et des moyens de transport accessibles à tous.
        Un logement décent. C’est la république dans laquelle j’ai vécu dans les 70-80.

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        • Bouddha Vert // 01.04.2019 à 21h53

          Ce n’est pas la République de ces années qui vous a permis de rêver un monde de prospérité mais tout simplement la période qui correspond au pic de consommation d’hydrocarbures par individu sur terre!!
          Suffit de vérifier!
          Nous vivons depuis un déclin individuel mais également un déclin sur la production mondiale avec une population presqu’au double, aussi il n’est pas étonnant que ce joli monde, et son souvenir, se pète la gueule, évidemment c’est pas fini puisque nous sommes sur un plateau ondulant.
          Pour le reste, lithosphère, atmosphère, cryosphère, hydrosphère, biosphère et pédosphère c’est une catastrophe sans équivalent géologique (sa dynamique tout du moins), alors du déni, du déni et après nous le déluge.
          Il est véritablement désolant d’avoir à entretenir encore des utopies comme celles de cet article, personnellement j’assimile cela à de l’obscurantisme, refuser de savoir ce que l’on connait.

          Pour les solutions, inutile de rappeler que ce ne sera pas une application sur smartphone qui nous redonnera la planète qui nous permet de rêver.
          Les champs c’est l’avenir, donc semez, il en restera toujours quelque chose.

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    • PacoB // 01.04.2019 à 12h03

      Exploitons oui, mais exploitons FRANCAIS
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      • isidor ducasse // 01.04.2019 à 13h59

        Oui quand les français exploitaient les français la différence entre les gros et les petits salaires était de 20. le chômage était aux alentours de 2%.

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        • V_Parlier // 01.04.2019 à 23h36

          S’ils en sont venus à la mondialisation c’est justement parce-qu’un rééquilibrage plus ou moins naturel (combiné certes à l’amélioration du droit du travail, mais pas seulement) était en train de s’opérer. Il a donc « fallu » contourner cela en trichant d’une autre manière sur la valeur du travail fourni (*). Et les consommateurs (oubliant qu’ils étaient aussi travailleurs) ont suivi tête baissée et dans la joie!

          (*) C.à.d. que le travail fourni est largement sous-estimé par rapport au travail que l’acheteur aura du fournir pour acquérir le bien. Lorsque l’espace d’échange n’est plus harmonisé la tricherie décuple. Et les effets secondaires se font sentir 15 ans plus tard…

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    • norcam // 01.04.2019 à 14h03

      La tentative de privatisation du monde, parce qu’elle détruit toute solidarité, conduit inévitablement à la résurgence du modèle féodal…

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    • Rémi // 02.04.2019 à 12h30

      Vous avez raison lorsque vous dites:
      La mondialisation, qui a pour but de maximiser les profits des actionnaires
      Elle le fait aussi en transférant les risques aux salarié. De cette facon les mauvaises décisios patronnales sont payées par un personnel flexibilisé tandis que les profit restent dans l’entreprise.

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  • Renard // 01.04.2019 à 07h50

    Autre effet de la publicité, peut être un peu plus tabou : la sexualisation des enfants.
    En effet dans les publicités les adolescents sont automatiquement représentés en animaux avides de sexe. À terme, cela conduit à ce qu’une fillette de 12-13 ans porte une pancarte « Bouffe moi le clito plutôt que le climat » ou « Encule moi plutôt que le climat » lors de la récente manif écologiste. Voir ici http://www.purebreak.com/news/marche-pour-le-climat-les-slogans-les-plus-oses-et-improbables/172384

    Orwell aurait écrit « La Décadence c’est le Progrès ».
    La publicité fabrique de façon certaine des pédophiles.

    J’aurais un tas d’exemple pour étayer mon propos et il serait intéressant à ce titre de créer une sorte d’observatoire de la publicité.

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    • tassin // 01.04.2019 à 08h27

      C’est sur qu’à l’adolescence on n’est pas du tout avide de sexe…

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      • Kallas // 01.04.2019 à 08h47

        Je crois me souvenir qu’il fût un temps où on devenaient adulte à 12 ans.

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        • Seraphim // 02.04.2019 à 02h02

          C’est curieux quand même, cette continuité de comportement, entre un Cohn Bendit des années 70 et un T shirt 2019, cette perméabilité ou même permissivité de l’écologie vis à vis de la pédophilie !

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      • Catalina // 01.04.2019 à 12h57

        Là n’est pas la question.
        Les errements de l’adolescent qui se cherche une identité n’est pas aidé par cette manipulation du choix sexuel. On nait garçon ou fille et peu d’entre ces ados au final va subir le fait d’être né dans un esprit plus féminin que masculin ou l’inverse ; aux USA, après des tas d’opérations sur des ados pour changer de sexe,et irreversibles, 80% regrettent leur « choix » et une psychanaliste a dit que ces 80% aidés par un professionnel n’auraient pas changé de sexe, mais comme c’est « in », les parents snobinards s’inclinent devant un harcèlement de société pour paraître dans le « mouve »…..
        Ne pas oublier que c’est aussi le pays ou on donne des psychotropes à des nourrissons, le harcèlement par les multinationales pharmaceutiques aide bcp…et nous copions ce « modèle » de n’importe nawak…..bref.

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      • ellilou // 01.04.2019 à 14h19

        Là n’est pas la question soulevée par Renard, si je peux me permettre d’intervenir: le gros problème c’est l’hypersexualisation qu’en fait la publicité pour vendre tout et surtout rien 😉

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    • Sandrine // 01.04.2019 à 09h50

      Bien d’accord avec vous, @Renard. Au delà de ce que vous soulignez et qui témoigne entre autres de l’impact dramatique du porno gratuit sur notre culture, je suis sidérée par la pauvreté langagière et imaginative de ces slogans que ces ados arborent fièrement et apparemment en toute innocence (ou plutôt naïveté)

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      • Pierre C // 01.04.2019 à 10h56

        Au contraire, il me semble en tant que jeune de 22 ans (c’est à dire vieux) que les adolescents savent très bien ce qu’ils font. Pauvreté langagière oui, naïveté oui, innocence pas du tout. C’est la génération Z qui aura compris le plus vite dans l’histoire qu’ils seront les dindons de la farce jusqu’à leurs 50-60 ans, quand assez vieux et aigris ils pourront accéder au pouvoir.

        Comment marquer leur desamour des « vieux » sinon en profitant de la vie (comportement normal) et en choquant leurs aînés (là aussi comportement normal) ? Aujourd’hui, grâce à notre société de consommation créée par les aînés, profiterde la vie et choquer c’est se droguer, s’alcooliser, regarder du porno, jouer aux jeux videos/d’argent, s’habiller en prostituée de 30 ans (ou en star d’Hollywood, c’est pareil), c’est cracher par terre et brûler des voitures (ou acheter des iphones).

        Les jeunes comme toujours dans le passé et le futur s’élèvent contre les vieux, ils sont avides de violence (et de sexe et c’est normal) et de révolte, ils se passionnent pour les grandes causes… Mais pour la première fois de l’histoire (je crois) la jeune génération réalise que l’avenir a été volé par les vieux.

        Expérience de pensée : dans l’état actuel de la biosphère, de l’économie, de l’emploi, de la croissance, de l’éducation, que choisiraient les jeunes ? « Pour financer la transition écologique, faut-il supprimer les retraites ? »

        Une phrase de Dumbledore : « La jeunesse ne peut savoir ce que pense et ressent le vieil âge. Mais les hommes âgés deviennent coupables s’ils oublient ce que signifiait être jeune. »

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        • Sandrine // 01.04.2019 à 11h33

          Je pense pour ma part que l’investissement de la sexualité nécessite de vivre dans une société de l’abondance et du loisir, permettant en outre de jouir des progrès de siècle de découvertes technologiques réalisées par les aînés (la contraception par exemple).
          On observe ce type de phénomène (fort investissement de la fonction sexuelle) chez les bonobos en captivité versus ceux qui sont dans la nature, qui, contrairement aux premiers, doivent investir l’essentiel de leur énergie vitale dans la recherche de nourriture et ont moins de temps pour les galipettes (on mesure par là, du coup, la dimension « à côté de la plaque » des slogans brandis par ces jeunes qui on fait réagir à juste titre @Renard…)

          sinon pour info : supprimer les retraites c’est bon pour les actionnaires et les rentiers mais beaucoup moins pour boulot des jeunes… ça peut leur permettre éventuellement d’etre entretenus un peu plus longtemps par leurs parents et ensuite peut-être d’etre un peu plus motivés pour garder leurs mère Alzheimer chez eux… mais sinon je ne vois pas trop l’intérêt par rapport au climat…

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          • Pierre C // 01.04.2019 à 12h20

            La petite question de supprimer les retraites pour financer le climat c’était de l’humour, mais pour éclairer le ressentiment des jeunes vs les vieux (selon mon point de vue).
            Effectivement supprimer les retraites n’a rien de concret sur le climat.

            Effectivement, le niveau de vie aujourd’hui est le leg des aînés, auxquels on devrait pouvoir avoir du respect et de la reconnaissance. Mais en cette époque, en plus de la simple revolte contre l’autorité parentale, il me semble qu’il y a une véritable colère de s’être fait voler le futur. Qui rejaillit par un comportement de type carpe diem possible justement grâce au saccage de la planète. Quoi de mieux qu’une révolte de canapé lascive et justifiée au possible ?

            Je voulais dans mon post précédent souligner la justesse des revendications des jeunes (avoir un futur) et de leur colère. Mais je suis parfaitement d’accord avec vous sur le fait que l’expression de leur colère pue la paresse (« allez on seche les cours pour le climat, fais tourner sur snapchat après on fait l’after chez moi »). Peut-être un manque de recul sur leur mode de vie de consommateurs de divertissement ? Mais ils ont quand même intégré leur propre impact sur la nature, et c’est déjà pas mal.

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        • Renard // 01.04.2019 à 11h44

          « Comment marquer leur desamour des “vieux” sinon en profitant de la vie (comportement normal) et en choquant leurs aînés (là aussi comportement normal) ? Aujourd’hui, grâce à notre société de consommation créée par les aînés, profiterde la vie et choquer c’est se droguer, s’alcooliser, regarder du porno, jouer aux jeux videos/d’argent, s’habiller en prostituée de 30 ans (ou en star d’Hollywood, c’est pareil), c’est cracher par terre et brûler des voitures (ou acheter des iphones). »

          Tout à fait, les jeunes se révoltent mais ils ne peuvent le faire que dans les clous prévus par le libéralisme-libertaire, n’ayant aucune autre idéologie sous la main.

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          • Catalina // 01.04.2019 à 13h35

            mettre libéralisme et libertaire dan la même phrase est fort de café, libertaire veut dire anarchiste, on a juste transformé le mot pour que ça passe mieux.
            Arte bien que chaine atlantiste a édité un documentaire « Ni Dieu ni maitre »très édifiant à ce sujet, et comme c’est ARTE, la musique en fin de genérique est des blacks blocs, outils utiles du capitalisme débridé et de notre gouvenrement.

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        • Kokoba // 01.04.2019 à 15h47

          Je n’ai pas l’impression que la jeunesse d’aujourd’hui soit très révolte…
          Je n’en ai pas vu beaucoup chez les gilets jaunes.

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          • Pierre C // 01.04.2019 à 16h20

            A mon humble avis, les jeunes sont révoltés, mais ne connaissent pas forcément la vie professionnelle pour comprendre les gilets jaunes. A l’inverse ils étaient nombreux aux marches du climat. Ils sont aussi nombreux à brûler des voitures. Ils sont nombreux aussi à discuter en ligne, en se coupant du monde « adulte », ce qui est aussi une forme de révolte.

            (Si vous n’êtes plus jeune), comment étiez vous avant ? Aviez vous une vision optimiste de la vie et de votre futur ? Jugiez vous durement les adultes, ou compreniez vous l’intérêt des compromis, par exemple en politique ? Aviez vous envie de vous battre (dans tous les sens du terme ?
            Et (toujours si vous n’êtes plus jeune), avez vous changé ? Qu’est ce qui a changé ? Vous avez évolué et le monde aussi. Dans un monde différent du votre ils grandissent … Que ressentent ils ? Comment s’expriment ils ?

            Tant de questions, j’espère ne pas vous avoir semblé insultant ou arrogant !

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        • Geoffrey // 02.04.2019 à 09h02

          @Pierre C…

          « Les jeunes comme toujours dans le passé et le futur s’élèvent contre les vieux, ils sont avides de violence (et de sexe et c’est normal) et de révolte, ils se passionnent pour les grandes causes…  »

          sauf que les jeunes de Chine sont des enfants très respectueux des aînés, et ce n’est pas une histoire de race/racisme…le racisme, c’est maaâaal.

          l’Occident carbure à la décadence : morale, spirituelle, économique, intellectuelle – TOUT doit être sacrifié sur l’autel d’amon…

          il n’y a plus d’espace pour les jeunes, TOUT est pensé/conçu pour leur voler leur énergie vitale : le kapitalimse, c’est du vampirisme…

          un « trader », c’est un homo œconomicus psychopatis

          Geof’-Rey, idéologue communiste

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          • Pierre C // 02.04.2019 à 09h40

            La révolte adolescente (âge bête) me paraît surtout naturelle, lorsque le jeune s’élève contre l’autorité parentale et quitte le clan pour en fonder un autre (à voir si je ne dis pas de bêtise). Pour moi c’est quelque chose d’inné. Je connais mal les peuples orientaux, mais il me semble que leur culture permet de contenir tout cela dans le cercle familial, puisqu’il existe encore là-bas. Au contraire de notre société où je vous rejoins sur le manque de place et la décadence totale.

            En lisant votre signature, je me prends à réflechir. Le communisme ce serait bien pour pallier à l’extrême cruauté inégalitaire d’aujourd’hui. Mais le libre arbitre et la récompense du mérite sont aussi importants pour la cohésion d’une société. Il faut aussi avoir une société, c’est un pré-requis, et ce n’est pas en ouvrant tout (économie et frontières) qu’on la conservera longtemps.

            Un système économique redistributeur des richesses, oui, mais à ceux de la société, et donc pas au monde entier. Nous ne sommes pas encore prêts à devenir une seule nation/société mondiale. Ce que je dis montre donc l’importance d’un certain nationalisme/patriotisme (comment le décrire ?). Ce qui conduit donc à un système patriotique-communiste… ou encore national-socialiste… Ai-je été trop loin ? Est-ce mal de vouloir redistribuer avec équité les richesses au sein de son pays ?

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            • Geoffrey // 05.04.2019 à 08h31

              non, c’est bien…

              c’est pour çà que je suis NEO-communiste, un équilibre entre le collectif et l’individuel – Epicure nous enseigne : de la modération en toutes choses, l’excès nuit en toutes choses, qui fait l’ange fait la bête, la voie médiane…

              je ne suis pas contre l’inégalité, je suis contre l’exploitation…ni plus ni moins.

              je ne veux pas imposer la solidarité, je pense d’ailleurs qu’elle est naturelle, comme le goût de la compèt’ ; perso’, j’aime gagner.

              cordialement

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    • Tonton Poupou. // 01.04.2019 à 15h29

      On dirait que les pères la pudeur sont de sortie – et en prime les censeurs – (merci pour la suppression de mon post précédent qui mettait les « choses » au point concernant la pédophilie …… et bravo encore pour le débat et la liberté d’opinion messieurs les Tartuffe sur ce site).
      Et « good morning little school girl » ……….

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  • Pousse-fumier // 01.04.2019 à 08h06

    Cela fait des années (au moins 15) que cette situation est une réalité en Allemagne. Un peu plus aux USA, et très certainement ailleurs.

    Personnellement, je l’ai vécue de manière complètement volontaire pendant 12 ans (CDI temps plein dans une grande entreprise + CDI de pigiste + statut d’auto-entrepreneur).
    Quand c’est vécu de manière positive et constructive – dans le sens où l’un des CDI est clairement « alimentaire » et que les autres activités permettent de développer une compétence supplémentaire et sont la base d’un changement d’activité par la suite – et non pas subi, ça peut être très intéressant.

    Quand c’est pour cumuler trois tiers de SMIC, ce n’est évidemment pas la même chose, et ce n’est précisément pas cette situation de précarité que cette pub tente de nous vendre : « photographe, danseur et serveur », ce n’est pas « cuisiner chez Mc Do, cassier chez Lidl, téléconseiller chez Cofidis ». Et cette dernière configuration, qui est généralement subie, ne doit pas pour autant masquer le fait que la pluri-activité peut quelquefois être un choix pour des jeunes diplômés.

    Mais bon, ça reste de la pub, hein : faut que ça reste vendeur…

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    • Vincent P. // 01.04.2019 à 12h36

      @Pousse fumier :
      Pas certain que pour les enfants de bourgeois faisant des études, la pluri-précarité soit un choix qui soit souvent fait . Mmmm?

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      • Pousse-fumier // 01.04.2019 à 12h49

        Pas certain que cette pub parle de ça, en fait….
        Mmmmm?

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    • Tonton Poupou. // 01.04.2019 à 13h26

      (CDI temps plein dans une grande entreprise + CDI de pigiste + statut d’auto-entrepreneur).
      Et vous dormiez quand ?
      On ne vous a peut être pas dit qu’il n’y a que 24 heures dans une journée ?
      On ne vous a pas non plus dit qu’après quelques heures d’activités continues la productivité d’un travailleur chute drastiquement ?

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      • Pousse-fumier // 01.04.2019 à 15h15

        35 heures hebdo, 2 jours de WE par semaine, et 8 semaines de CP, ça laisse du temps…
        Pas besoin de tout faire dans la même journée.

        « On ne vous a pas non plus dit qu’après quelques heures d’activités continues la productivité d’un travailleur chute drastiquement ? »

        J’ai rarement eu ce problème. Entre 21 et 33 ans, ça aurait été dommage d’être déjà épuisé à ce point, quand même.

        Et « on » dit ce qu’il veut. Moi, je l’ai fait. Et je suis toujours en vie.

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  • RGT // 01.04.2019 à 08h16

    Dans cette voie ignoble et sans issue, n’oublions jamais que Mollande et Micron ont osé sans complexe faire ce que Sarközy n’aurait jamais osé sous peine de se retrouver avec l’ensemble de la population dans la rue.

    On en vient même parfois à regretter cet ignoble individu tant ses successeurs ont été loin dans cette voie ignoble.

    il ne nous reste plus qu’à prier pour l’arrivée d’un Chavez français qui remettrait les pendules à l’heure et qui serait assez résistant pour survivre aux attaques des financiers et de leurs chiens de garde à savoir les énarques, les politicards, les « journalistes » et autres éditocrates dont la seule production est la reproduction sociale et les trahisons destinées à préserver leurs avantages indécents.

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    • Catalina // 01.04.2019 à 13h43

      ou d’un Lavrov ….
      Ou de quelqu’un qui montre qu’il a un cerveau, mais les intellectuels en France qui sont de cette trempe n’ont justement pas envie de nager au milieu de ces poissons pilotes qui se prennent pour des requins.

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  • Cathy // 01.04.2019 à 08h23

    A lire, pour comprendre la philosophie globale du neoliberalisme, le livre de Barbara Stiegler « Il faut s’adapter », ou regarder une des videos : https://duckduckgo.com/?q=barbara+stiegler&t=ffsb&iax=videos&ia=video
    Nous avons créé en tant qu’espèce un monde dans lequel nous ne somme inadaptés, nos « élite » de technocrates et d’experts nous conduisent par la pédagogie à nous adapter de force, dans un système totalement a-darwinien, d’où le « malaise »

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  • emmanueL // 01.04.2019 à 08h30

    De facon connexe, je suis surpris depuis plusieurs années par le discours positif imposé et performatif sur la colocation entre adultes ayant terminé leurs études. Quand j’ai terminé les miennes à la fin du 20ème siecle, j’ai pu avec mon salaire louer sans problème un 2 pièces à Paris. Depuis plusieurs années, même de tels bac +5 payés 30 à 35K€ (donc loin d’être à plaindre) sont contraints à la colocation. Et évidemment c’est « super » pour de multiples raisons… du type autonomie, indépendance et intimité. Curieusement, je n’avais jamais entendu parler les mêmes vanter le système sovietique des logements collectifs. Sans doute parce que cela constitue une conséquence du non moins « super » néolibéralisme…

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    • Xavier // 01.04.2019 à 12h31

      Tout l’art du système occidental est de laisser croire que c’est un choix en comparaison du système soviétique qui imposer cette organisation…

      On n’est pas plus libre en étant contraint de force qu’en étant manipulé…

      Et surtout, le système dit libéral ne produit pas, enfin dans un premier temps, une remise en cause trop importante de ses « élites » vu qu’il laisse croire à la possibilité d’une expansion sans limite appelée « progrès »ou « croissance » suivant la cible de cette habillage langagier.

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  • Recits d’Yves // 01.04.2019 à 08h31

    La précarité n’est qu’une des armes de la boite à outil ultra-libérale. Il n’est donc pas étonnant qu’une banque fasse son apologie.
    La communication tournée vers l’individu et son égo, flattant sa réussite potentielle mais forcément personnelle dès lors qu’il s’assume comme jeune (et seul) composant du Nouveau Monde, montre la voie empruntées par les ultra-libéraux.
    Ces jeunes sauront-ils ne pas tomber dans le panneau ego-centré et réclamer de nouveau la solidarité comme fondement social de notre (encore) République?

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  • Urko // 01.04.2019 à 08h32

    Prochaine publicité : le retraité qui a un petit boulot pour boucler ses fins de m… pour rester « actif » dans une société inclusive et diverse ! Trop cool ! Il faudra choisir un petit vieux bien souriant, trop cool d’être serveur à 73 ans dans un café à la mode où un jeune cool sera trop souriant aussi. Si ça passe, on essaiera avec des enfants qui bossent, parce que « la valeur travail n’attend pas le nombre des années – lol – soismaitredetavieasixans@gouv.org« . Enfin, si ça aussi ça passe, faudra lancer une grande campagne sur le travail bénévole ! Trop cool ! Avec horaires 07h30 23h00 « parce que les conventions, c’est révolu – pas cool ». Slogan à peaufiner « le travail, c’est la vie, et la vie est un don ! #mavietesprofits »

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    • Sébastien // 01.04.2019 à 09h59

      Ils n’ont pas encore osé « Le travail rend libre », mais ça ne saurait tarder…. Pourtant, c’est le slogan plus-que-parfait des publicités mentionnées….

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      • ellilou // 01.04.2019 à 14h22

        Je crois me souvenir du côé émancipateur du travail tant vanté par macron et sa pitoyable pénicaud 😉

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    • serge // 01.04.2019 à 15h55

      Excellent…
      On peut même envisager un partage du couchage en 2×12 comme sur les chantiers ‘tendus’, avec un migrant afin d’échanger au réveil et au coucher quelques menues vues religieuses afin d’améliorer ses capacités d’accueil. Et peut-être, lors des quelques instants de dispo, aider au ramassage des ordures afin de réduire l’empreinte carbone. Free et content…

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    • Myrkur34 // 05.04.2019 à 17h16

      Vu à la télé, les cireurs de chaussure reviennent en France avec un témoignage bien édifiant d’un client genre » C’est bien que les vieux métiers ne disparaissent pas ».
      C’est quand même pas bien compliqué de cirer ses pompes soi-même……
      Vivement le retour des ramoneurs de Savoie pour ceux/celles qui ont loupé leur BEPC……

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  • JP // 01.04.2019 à 08h40

    Sans vouloir jouer les rabats-joie, cette situation est aussi parfaitement assumée dans certains domaines professionnels (design, numérique) !

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    • Pousse-fumier // 01.04.2019 à 09h09

      Parfaitement vrai.
      Cet article n’est qu’une interprétation très orientée de situations qui ne sont pas forcément subies mais choisies. Il faut n’avoir jamais été confronté à un situation de pluri-activité pour ne pas connaître les « petits problèmes » bancaires, administratifs et juridiques que cela peut générer.

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      • Loxosceles // 01.04.2019 à 12h12

        Evidemment puisqu’ils ciblent un public, ce serait un comble que ce public n’existe pas. Il n’empêche que le tableau qui en est fait dans la publicité est lui aussi très orienté, au point de faire l’éloge non pas d’une pluri-disciplinarité choisie (qui demeure bien rare), mais de la précarité comme d’un mode de vie. Des gens qui travaillent et qui à côté font de la musique ou de la chanson, avec l’espoir d’en vivre plus tard, j’en ai connus. Maintenant ils sont bien contents d’avoir un boulot stable quand ils ont pu en trouver un… et aucun d’eux n’a réussi dans la musique, malgré un investissement et des projets importants dans ce domaine, pour plusieurs d’entre eux. Conclusion : même eux n’arrivaient plus à suivre leur « mode de vie », au bout d’un moment…

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        • Pousse-fumier // 01.04.2019 à 12h46

          Ah bon ? Danseur-serveur-photographe, ce n’est pas une pluri-activité choisie ? Cuisinier-Journaliste-chanteuse non plus ?

          Perso, j’y vois à chaque fois un boulot alimentaire et deux « passions » qui tentent d’être monétisées, rien de plus.
          Tenter de vivre de et selon ses passions, comme le montre cette pub, c’est très loin, comme je l’écrivais plus haut, de l’obligation de cumuler trois tiers de smic pour essayer d’en vivre…

          L’analyse qu’en fait l’auteur de l’article ne fait que jouer sur de biais de perception autour de la précarité (qui existe, je ne le nie évidemment pas) que lui semble promouvoir cette publicité, alors que ce n’est absolument pas le cas.
          Je l’écrivais plus haut : “photographe, danseur et serveur”, ce n’est pas “cuisiner chez Mc Do, cassier chez Lidl, téléconseiller chez Cofidis”. Il s’agirait de ne pas tout confondre et de ne dénoncer que ce qui est dénonçable.
          J’ai été 12 ans dans cette situation, et, sur un plan bancaire, c’était assez compliqué au début de trouver des services adaptés.

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          • Loxosceles // 01.04.2019 à 12h59

            J’ai dit que c’était rare, pas que ça n’existait pas. J’ajouterais que je ne suis pas sûr que chaque activité soit choisie… Parmi ceux qui faisaient de la musique par passion, les autres activités étaient largement subies… Je n’en tire pas des généralités, mais je me dis que ce « danseur » présenté dans la publicité préfère sûrement danser et être la star de la soirée que servir dans un bar bondé de gens qui ne sont pas toujours agréables avec lui. Cette pub fait complètement l’impasse sur cette dimension, et sur la nécessité de boulots alimentaires pénibles (télé-vendeur, femme de ménage, c’est courant même dans ces tranches démographiques), bien entendu puisque ce n’est qu’une pub qui ne montre des choses que le versant choisi par le publicitaire en fonction de la demande de la marque.

            Votre situation n’est d’ailleurs pas non plus une généralité. Ce qui est précisément dénoncé dans cet article c’est le côté justement faussement génial de ce type de situation idéalisée qui existe très peu, et est réservée à des chanceux ou à des personnes qui ont su utiliser leurs capacités pour créer ces situations. Cas qui restent plutôt exceptionnels, au point que je n’en connaisse aucun.

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            • Pousse-fumier // 01.04.2019 à 13h25

              Donc, je confirme, l’article utilise bien un biais de perception (qui vaut aussi pour moi, d’ailleurs) : comme la plupart des gens ne connaissent pas ces situations, la pluri-activité se traduit naturellement par « précarité », conformément avec ce que nous montre la plupart des « reportages » sur l’Allemagne ou la GB sur ce sujet. Pour ma part, « pluri-activité » signifie « pluri-revenus ».

              Personnellement, je fais travailler une dizaine de photographes et de vidéastes, et tous ont un boulot alimentaire à côté. Mais tous tirent des revenus de leur activité complémentaire. Je côtoie également beaucoup d’auteurs : aucun n’en vit, mais tous y gagnent un complément de revenus.
              Pareil pour les pigistes, etc…

              C’est tout le problème de ce type de biais : chacun va l’interpréter en fonction de son vécu. Mais, en fonction du mien, je vous affirme que, pour les pluri-actifs, il y avait un vrai manque au niveau des services bancaires. Et que, par conséquent, je ne « perçois » pas la même chose que vous (et beaucoup d’autres, visiblement) en regardant ce spot.

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            • Loxosceles // 01.04.2019 à 13h40

              Vous y voyez un « nouveau service ». En fait, il s’agit essentiellement d’opportunisme, mais aussi d’encourager une tendance qui nourrira cet opportunisme. Cette banque se fichait de cette cible jusqu’à ce qu’elle y voit un bénéfice potentiel à en tirer, ce qui la pousse à créer ce nouveau service et à la vendre via la publicité. Tout cela s’inscrit dans une logique libérale égocentrée et à courte-vue (voir la vidéo avec Lordon en fin d’article me semble recommandable pour mieux décrypter).

              Connaissant aussi des gens qui bossent dans la publicité, parfaitement conscients de ce qu’ils font, certains en ont honte, et, travaillés sur le plan moral, certains vont jusqu’à une forme de « sabotage soft » de leur propre travail quand ils n’y sont plus, racontant à tout leur entourage les véritables ressorts de la publicité, voire tenant des blogs pour contrer les effets de leur propre travail, où ils décryptent et critique la publicité. Cela aussi, il est bon de le savoir. Je n’estime pas avoir une perception spécialement biaisée dans ce domaine, mais vous m’excuserez, plutôt une vision éclairée, car m’intéressant à la publicité depuis des décennies, j’ai fini d’être écoeuré par ce domaine et à le fuir tant que je peux, mais beaucoup de gens font cela naturellement, par simple dégoût viscéral, et ils ont bien raison.

              Se pencher aussi sur la notion de « hacking social », mais je n’ai pas la place de développer.

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          • Genuflex // 01.04.2019 à 20h17

            @Pousse-fumier
            Je me reconnais dans ce que vous décrivez.
            La première fois que j’ai entendu parler de cela, on disait « slasher ». Effectivement, la pluriactivité ne permet de rentrer dans aucune « case ». Enfin, à moins cependant d’être un bon cumulard, c’est-à-dire la même chose, mais avec suffisamment de pognon pour que des sbires fasse le boulot à sa place. Et la, les avantages s’additionnent, bien évidement, et très avantageusement.

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  • Learch // 01.04.2019 à 09h08

    Si la valeur travail n’en est plus une, donc la valeur argent n’en est plus une, puisque « tout travail mérite salaire » et « travailler plus pour gagner plus » (et son corollaire inversé, uniquement à l’attention de ceux en bas de l’échelle : « travailler moins pour gagner moins »), donc la société de consommation n’a plus lieu d’être (sans parler des propositions de revenu universel lors de la dernière présidentielle)… En visionnant ces pubs j’ai l’impression de voir des mécaniciens qui essaient désespérément de boucher les trous, avec ce qu’ils ont sous la main, de la coque du navire qui est en train de couler…

    La société du spectacle commence à partir en lambeaux puisque le spectacle commence à ne plus polariser, obnubiler les spectateurs… peut-être même que la Toile (pas celle de fond) a joué un rôle dans ce « désenchantement »… avant de bientôt, très vite, faire partie du spectacle : une video Youtube sur Guy Debord coupée par une pub sur les yaourts bifidus actifs, c’est très drôle.

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  • Alfred // 01.04.2019 à 09h12

    Globalement d’accord avec tous les commentaires. Et ensuite? Combien d’entre vous boycotteront HelloBank et le feront savoir? La liste s’allonge des entreprises à éviter. Cela en devient laborieux. Pour certains, pour qui rien ne sert à rien c’est ridiculement inutile.
    Mais alors ce monde merveilleux qu’on nous construit couche par couche s’installe dans heurts. « Ça passe crème » comme dirait le débile.
    A moins de multiples grains de sable qui rendent l’expérience rugueuse voire impraticable… Je rêve de français rugueux.

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    • Véro // 01.04.2019 à 10h57

      Le boycott est de toutes façons une mauvaise réponse. C’est une réponse qui s’inscrit dans l’idéologie actuellement dominante de la « responsabilisation individuelle ». Idéologie qui s’active à rendre les vrais responsables non responsables.
      Si tout le monde tire ses déchets alors ça ira mieux.
      Si tout le monde achète français, ou local, ou bio etc. alors ça ira mieux.

      Nous formons une société avec un appareil étatique pour diriger l’ensemble. Ce n’est pas à nous, individuellement, de réagir, sauf par le vote au moment des élections ou des référendums.
      Mais la propagande est terriblement efficace. Les électeurs votent de moins en moins et trient leurs déchets (ou achètent bio, ou local etc.) de plus en plus. La citoyenneté a perdu son sens initial.
      On ne pourra s’en sortir qu’en rompant avec cette évolution (contre-évolution plutôt).

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      • Loxosceles // 01.04.2019 à 12h22

        La citoyenneté est un autre mot-valise qui veut tout et rien dire. Exemple « citoyen du monde »…

        C’est toute la société qu’il faudrait boycotter, y compris et surtout le vote… Même si je suis plutôt d’accord avec vous que le boycott est une mauvaise option, en tout cas une réponse limitée aux problèmes actuels qui eux s’étendent dans toutes les directions.

        Les solutions ne peuvent être apportées qu’à l’échelle politique, or à l’échelle politique, aujourd’hui, on apporte surtout les problèmes qui appellent ces solutions, et c’est entre autres par le vote que nous sommes arrivés là.

        A défaut de boycotter telle ou telle boite, tel ou tel mode de fonctionnement, on peut refuser le système dans son ensemble et le faire savoir, agir en conséquence, prendre ce qui est nécessaire à notre vie dans ce système mais en rejeter l’essence, commencer à poser les bases d’autre chose, par la pensée et par les actes quand on le peut. Par exemple, s’il fallait boycotter tel ou tel fournisseur internet, tous mériteraient de l’être, et on devrait donc se passer d’internet. Vraie raison pour laquelle le boycott n’est pas viable.

        Pour ma part je suis contre le principe même de la publicité. Or aujourd’hui, tout ne fonctionne que par la publicité. C’est absolument consternant. Cette omniprésence qui s’impose aux sens par tous les médias interdit le boycott de cette publicité. Par contre je peux utiliser certains modules bien connus, et par ailleurs éviter les journaux, la télé, etc. pour être le moins exposé possible.

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        • véro // 01.04.2019 à 17h49

          Le fait d’être citoyen comporte une série de prérogatives, dont le droit de vote. La citoyenneté a été détournée de son sens initial.
          Boycotter le vote revient à faire le jeu des dominants qui ont tout intérêt à ce que les citoyens ne votent pas et qui font tout pour ça, en particulier dépolitiser le débat (le « ni droite ni gauche », mobiliser plutôt sur des thèmes comme le climat, l’égalité hommes/femmes etc.). Et ça marche (si j’ose dire) !
          Et moins les gens vont voter et plus ils se désintéressent de la politique. Et plus ils se désintéressent, plus les dominants peuvent faire ce qu’ils veulent.

          Il est vrai que le vote ne conduit pas nécessairement au meilleur choix. Mais nous sommes actuellement bien mieux informés qu’on ne l’était il y a 15 ou 20 ans. Grâce à internet, il y a une sorte d’éducation populaire qui revient. Et moins il y a d’abstention, plus il y a de pluralisme, moins on peut voir le phénomène actuel d’un seul parti qui rafle la mise (financière aussi, ce qui le place en termes de puissance de persuasion bien au-dessus de tous les autres partis).

          C’est pourquoi je pense que refuser le système, c’est justement aller voter. Exercer le vrai pouvoir du citoyen.

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  • TB // 01.04.2019 à 10h27

    Le gag, c’est qu’à présent des employeurs se plaignent de ne pas parvenir à retenir leurs jeunes employés. Entendu de mes oreilles : « On ne sait plus quoi faire. On avait enfin trouvé le profil adéquat, on lui avait fait les meilleurs conditions, et au bout de six mois il nous dit : « je pars faire un tour du monde ! » » Ben oui. La jeune génération a complètement intégré le discours de la flexibilité. Elle n’attend aucun loyauté de l’entreprise, et ne lui en rend donc aucune. Le MEDEF n’avait pas vu venir ça : l’incertitude, ça marche dans les deux sens.

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    • Basile // 01.04.2019 à 15h27

      un vrai gag, en effet. J’ai éclaté de rire.

      C’est tout à fait la génération zapping, qui ne s’investit dans rien. Pas d’appart (il loue). Pas de voiture, il loue « 129 € par mois comme dit la pub ». Pas de femme, il en trouve une en boîte pour un soir, comme qui vous savez.
      Donc pas d ‘enfant. Donc, pas de vision à long terme de sa vie. Une cigale.

      quant aux familles fourmis qui économisent puis investissent, elles étaient déjà dans le collimateur de Hollande : le mérite plutôt que l’héritage.

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      • TB // 01.04.2019 à 15h42

        Je pense que les jeunes sont bombardés d’injonctions difficilement réalisables, et parfois paradoxales. On leur enjoint d’être ultra-flexibles et mobiles ; compétitifs, créatifs et hyper-connectés. On a ringardisé la stabilité, le couple, la famille, la carrière, le CDI, l’État, la Nation, le service public, la sécurité sociale. On leur demande d’être absolument libres et individualistes, tout en suggérant qu’une relation réussie est quand même une relation durable… mais libre… mais solidaire… mais libre… mais ensemble… mais séparément… et ai-je dit libre ? Et bien, ils se débrouillent avec le monde qu’on leur a fait et le discours qu’on leur tient. Nous devrions être attentifs, d’ailleurs. Les jeunes, ayant peu de passé, sont à l’image du présent et nous en disent plus sur l’époque que nous ce que nous en voulons voir, nous qui pouvons nous réfugier dans nos souvenirs et nous croire encore dans le monde d’avant.

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        • Haricophile // 01.04.2019 à 18h08

          De nos jours, ce qu’on appelle la « politique » ou le « management » s’appelle dans un autre domaine « la perversion narcissique ».

          Renseignez vous et vous verrez que ces injonction contradictoires ne concernent pas que les jeunes, mais aussi le travail jusqu’à 70 ans pour payer sa retraite pleine dans un monde de chômage ou on n’embauche plus (sauf les directeurs) passé 45 ans et toutti quanti.

          Et ce faisant, on est en plein dans toutes les pratiques perverses qui consistent a faire passer ses victimes comme les coupables.

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  • charles // 01.04.2019 à 10h35

    je pense que les gens en général se font une image biaisée de ce système, ils en espèrent trop.

    Le truc dans lequel vous pensez qu’il ne devrait pas se produire cette situation est responsable de l’imminente extinction de la majorité de la vie sur terre. Il est aussi celui qui à la sueur de vos fronts et au dépens de vos vies tente de créer une armée de robot corvéable, pour vous remplacer.

    Je dis ça je dis rien….. Enfin si, j’applaudis les crises de se trouver un tel apparat d’intervenant, c’est toujours plus agréable qu’une traduction, bon chemin à lui, espérons que cette croisée des chemins portent les fruits inattendus d’un hiver trop long.

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  • Trollman, le héros des temps modernes // 01.04.2019 à 11h09

    Je suis tout à fait pour ce genre de société : au revoir le travail répétitif 8h/jour 5j/semaine ! Avoir 3 ou 4 emplois permet d’avoir des journées variées et enrichissantes sur le plan personnel tout en étant utile à l’économie et à la croissance. Ceux qui disent le contraire et préfère la stabilité sont de dangereux extrémistes passéistes et rétrogrades. avoir de nombreux emplois permet à la populace de s’occuper utilement un maximum de temps dans la journée, évitant les temps de repos inutiles durant lesquels elle passerai son temps dans la débauche, à boire et à se droguer.

    Le 21è siècle est un siècle de mouvement ! Il faut rester mobile, en marche. Notre Suprême Manageur Monsieur Macron a tout à fait compris cela et met tout en œuvre pour nous emmener dans le progrès, malgré les résistances futiles des feignants gilets jaunes notamment.

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    • Learch // 01.04.2019 à 15h04

      Attention Trollman, à force de vouloir flexibiliser, on donne du temps libre, et à force d’octroyer du temps de farniente à tous ces fainéants, ils finissent par réfléchir par eux-mêmes et au final par vouloir tout changer, surtout, ingratitude bizarre, ce qui leur a donné tant de temps libre !

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  • Duracuir // 01.04.2019 à 12h00

    Si le but de cette pub est d’attirer les jeunes précaires elle est tout à fait dans son rôle. Une pub est là pour faire vendre en valorisant l’image de ces cibles à leurs propres yeux. La ménagère à lessive, le jeune en costard en Fiat Uno et tant d’autres.

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  • Xavier // 01.04.2019 à 12h38

    Le slogan, « T’arrives à suivre ? », est assez cynique, il laisse penser que les services s’adaptent aux gens alors que c’est exactement l’inverse qui se passe : on s’adapte à des business models.

    En fait, cela a toujours été le cas, l’homme a toujours dû s’employer à trouver une place, à s’adapter. Ce qui est pervers, c’est de laisser croire l’inverse, surtout dans une société où la financiarisation nous amène à des conduites déconnectées des réalités concrètes et de proximité.

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    • Xavier // 01.04.2019 à 12h41

      Un exemple avec les 38, ou l’homme a complètement modifié son rythme de vie en payant le prix fort au niveau familial et physiologique pour servir l’intérêt de l’investissement industriel.

      Au passage, on peut réfléchir à la production continue des centrales nucléaires en électricité et à la « loi du marché » qui la rend peu chère la nuit.

      L’énergie solaire est, de ce point de vu, plus connectée au rythme de l’activité humaine.

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    • Loxosceles // 01.04.2019 à 13h30

      J’y vois plutôt l’injonction à s’adapter la machine, moi… Le cynisme, je le vois dans la charge de défi que lance le slogan : si t’arrives pas à suivre, t’es périmé, t’es plus à l’heure, t’es un loser. Si t’arrives à suivre, tu jouis de la vie pleinement, tu vis dans ton temps, t’es un héros des temps modernes, tout le monde va s’intéresser à toi, etc. Le langage du désir, avec comme corollaire la réussite, l’hyper-adaptation, comme dans une majorité de pubs, particulièrement celles de voiture, qui nous vendent carrément un idéal de vie à accomplir en même temps que la voiture comme simple accessoire de mode quasi interchangeable, mais parfaitement adapté à votre personnalité, ou plutôt, à la personnalité que l’on fabrique et programme pour vous… La pub sait surtout se situer dans un mélange de création de la mode et de surf sur ce qui est déjà à la mode pour maximiser les profits, les bénéfices pour le client du publicitaire. La pub américaine pour une certaine marque de rasoir est la quintessence de ce super cynisme qui récupère les tendances politiquement et moralement correctes du moment pour faire de l’argent… quitte à peut-être échouer quand l’audace cynique est déjouée et décryptée par le coeur de cible.

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      • Pousse-fumier // 01.04.2019 à 13h58

        Je vous répond ici, la fonction étant bloquée sur le fil d’origine.

        Vous dites « En fait,il s’agit essentiellement d’opportunisme ». Certes, mais ce n’est pas « sale » de répondre à une demande de ses clients pluri-actifs (de plus en plus nombreux depuis que l’ouverture d’un compte pro est obligatoire pour des auto-entrepreneurs, par exemple) en mettant en place des services adaptés. S’il y a une demande, il y aura une offre. Rien de choquant. Et, au vu de la cible de cette pub, c’est bien le cas.
        Vous aurez peut-être peine à le croire, mais la publicité, quand elle répond à un besoin, peut également avoir un caractère informatif.
        Tout analyser en termes de « manipulation » ou de « plan », considérer que gagner de l’argent est quelque chose de « sale », est une erreur.

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        • Loxosceles // 01.04.2019 à 14h13

          Je n’ai jamais dit que c’était sale en soi. Je dis qu’il y a des causes sous-jacentes derrière, et que ces causes ont des effets qui vont bien au-delà de l’information pour aller jusqu’à l’influence et au conditionnement qui sont, soi-dit entre nous, l’objectif avéré de la publicité. C’est là qu’il faut soulever le tapis et examiner la saleté. L’information c’est une pancarte qui affiche « Rennes 34km » et la direction. L’influence et le conditionnement c’est d’assaisonner cette information d’idéologie, d’espoirs, de promesses, etc. Dans la publicité, le « 34 km » disparait fréquemment, c’est à dire, l’information brute. A la place vous aurez : « Rennes, ville de la joie, de l’accomplissement personnel et de la richesse ». Même si vous avez autant ou même plus de chances qu’ailleurs d’y faire carrière comme SDF. Non seulement on peut vous mentir sciemment, mais on peut même vous tendre des pièges qui vous rendent dépendants d’un système, d’une idéologie, etc. Ce n’est pas nécessairement l’intention, mais de toute façon c’est bien trop long à développer ici, donc je n’irai pas plus loin, je dirai simplement que je n’analyse pas « tout » en terme de manipulation, mais que je considère la manipulation pour ce qu’elle est… La publicité moderne est essentiellement de la manipulation, et elle le revendique.

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          • Pousse-fumier // 01.04.2019 à 15h44

            Oui : « On achète bien les cerveaux », le neuro marketing, et ce genre de choses.
            Mais, à la décharge des publicitaires, une pub non esthétique, qui ne raconte pas une histoire et se contente de répéter un slogan bidon, ça ne marche pas.
            Et plus on va broder une histoire, plus on va élaborer le message, plus il sera possible d’y détecter des arnaques et des intentions.
            Franchement, de mon expérience personnelle, si cette banque propose des services dédiés (des comptes bancaires distincts, par exemple), c’est très intéressant pour qui doit gérer des activités multiples. Et c’est bien cet aspect des choses (la multi-activité) qui est vendu dans cette pub. Rien de plus, rien de moins.
            N’y voir qu’une promotion de la précarité, c’est intellectuellement biaisé, à mon humble avis. Voire malhonnête.

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            • Haricophile // 01.04.2019 à 17h57

              Si la banque est capable de traiter de la même manière quelqu’un à la situation bien assise et gras gras revenus comme un député que un artiste danseur-photographe qui cachetonne et fait des services de restauration en intermittence pour survivre, c’est effectivement un très gros progrès… a condition que la pub corresponde a la réalité de leur pratique ce que je demande à voir pour y croire !

              Ceci étant ça n’élimine pas du tout le lièvre soulevé. Ça n’est peut-être pas QUE ça, mais c’est AUSSI ça !

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        • Véro // 02.04.2019 à 08h41

          je ne suis pas tellement d’accord avec vous.
          Gagner de l’argent n’est certes pas sale en soi, mais en gagner excessivement n’est pas très moral (la richesse est d’ailleurs condamnée par la bible, tout au moins le nouveau testament).

          Sur la pub, bien sûr, il y a une part d’information. Mais on sait aussi que ceux qui ont quelque chose à vendre n’attendent pas nécessairement que des gens expriment un besoin pour leur proposer. La pub peut aussi avoir pour rôle d’anticiper un besoin.

          Par ailleurs quand on regarde cette pub, on voit très bien qu’il y a derrière un parti pris sur la manière dont le sujet est traité.
          La pub aurait pu être différente, montrer un jeune pluriactif, déplorer la situation, et présenter des services bancaires adaptés à cette situation, ce qui constituerait une sorte de compensation/consolation à cette situation difficile de pluriactivité. C’est pénible mais au moins j’ai un banquier qui me comprend. Il existe des pubs qui sont sur ce schéma.
          Or ici non, la pluriactivité c’est le pied !

          Donc rien de neutre. Peut-être que le choix de cette pub est fait uniquement pour attirer davantage de clients potentiels (en les mettant en valeur) mais ce n’est pas certain du tout ; comme il n’est pas certain que ce choix de pub soit davantage lucratif qu’un autre. Ce sont des humains qui sont derrière ce choix. Et ils sont forcément influencés par leurs propres orientations, convictions etc.

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  • Louis Robert // 01.04.2019 à 12h45

    « Occupy the Mind »

    Économiste Richard Wolff @ 2:19:

    « Le problème n’est pas comment nous traitons les esclaves mais bien qu’il existe, en fait, des esclaves.»

    https://m.youtube.com/watch?v=8HP0L8vxAhc

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  • Boludo // 01.04.2019 à 13h06

    À mettre en relation avec les médias argentins https://www.acrimed.org/Argentine-censure-d-une-video-satirique-de

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  • traroth // 01.04.2019 à 13h08

    « un hyperactif qui préfère « ne pas avoir un métier mais trois : danseur, photographe et serveur » »

    En lisant entre les lignes, tu devines immédiatement lequel de ces boulots lui permet de (sur)vivre et les lesquels sont ses véritables passions. C’est limpide, malgré toute la propagande !

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    • Haricophile // 01.04.2019 à 17h49

      Votre réflexion est extrêmement pertinente. D’ailleurs ça aurait pu être banquier, mais bizarrement : non.

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  • François // 01.04.2019 à 14h35

    Cette capacité à travestir la réalité est proprement effarante. En fait, tout le génie de nos élites consiste à placer des paravents japonais avec décors à fleurs et oiseaux bariolés devant un tas de fumier et d’expliquer que ce monde en bois peint est merveilleux. Lorsque l’on fait remarquer que cela sent tout de même un peu la merde, l’ambassadeur du monde rêvé répond alors : « – Mais pas du tout ! Tiens, regarde le petit pinson ! « 

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  • Christian Gedeon // 01.04.2019 à 15h01

    Cet article écrit avec une verve réjouissante conte avec brio les contr,sens de notre société française…un point a particulièrement retenu mon attention,celui qui parle des jeunes diplômés en précarité. Ça existe hélas. Mais de quels diplômes s’agit il…des palanquées de diplômes en psycho,socio,lettres dites modernes…et dernier avatar des diplômes sans débouchés,la communication sous toutes ses formes. Faudrait peut etre’ Réfléchir à tout ça un jour.

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    • Haricophile // 01.04.2019 à 17h44

      Hélas ça ne suis pas seulement ce schéma qui serait bien pratique pour transformer les conséquences en cause. Saleté de pauvres qui refusent de bosser sérieusement pour devenir riche etc.

      En plus dans votre argumentation transparaît votre vision du monde, bien inscrite dans un schéma dit « capitaliste ». Ce n’est pas le seul schéma possible, et certainement pas celui de tout le monde, que de voir l’homme sous son seul aspect « productiviste » (productivité toujours dans le sens capitaliste bien entendu).

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    • jp // 01.04.2019 à 20h39

      j’en connais une, ingénieure chimiste spécialisée en eaux et environnement, sortie à 22 ans d’une école d’ingé qui a galéré 3 ans pour trouver un boulot et celui qu’elle a maintenant n’est pas un niveau ingénieur. Pas faignante, pas de look extravagant, etc. C’est juste une discrimination envers une catégorie de personnes.

      Le discours stéréotypé « les jeunes font des études sans débouchés », ça fait 40 ans que je l’entends.

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      • weilan // 01.04.2019 à 22h50

        Elle aurait dû « traverser la rue » comme le conseille Manu !

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  • Amours désamours // 01.04.2019 à 15h50

    Merci ! Excellente idée de dénoncer par ce mode de communication le monde laid et l’asservissement réservé à nos jeunes. Ces pubs vantant la précarité sont… obscènes et débilitantes. Le but est de leur faire accepter la tendance du pas beau, du pas bon, du pas… La raison est qu’ils doivent s’habituer à la désintégration programmée – en tout point – de notre environnement par la propagande. Le masque politicien tombe !

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  • Kokoba // 01.04.2019 à 16h08

    C’est toujours intéressant de suivre la publicité.
    Les codes, les messages, les tendances
    Il parait que la publicité, c’est le reflet de la société.

    Un des slogans très utilisé en ce moment, c’est « comme moi ».
    Il parait que l’individualisme est à la mode…

    La vision de la famille moderne vu par la publicité est aussi très intéressante.
    En général, la femme est super-executive-women et l’homme papa/mari totalement dépassé.

    Les enfants sont présentés comme ayant l’autorité et le savoir face à des adultes dépassés.

    L’hyper sexualisation reste évidemment une base incontournable.
    Il y a sans doute beaucoup d’autres tendances que je n’ai pas remarqué.
    Il faudrait un article complet sur ce sujet.

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  • Castigat // 01.04.2019 à 19h39

    Encore plus mensonger et propre à travestir une triste réalité, la pub kayak dans laquelle une petite main en cuisine souriante et épanouie (pour mémoire le secteur de la restauration est de ceux qui peinent à recruter et pour cause, horaires incompatibles avec une vie familiale et salaires de misère), et pourtant la débutante se paye des voyages lointains à faire palir d’envie.
    Genre de pub irréaliste qui a le don de m’agacer.

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  • R=C // 01.04.2019 à 20h36

    Pour illustrer le propos, je crois que je peux citer mon propre exemple.
    Né dans une famille classe moyenne dans les année 80, je n’ai pas connu de manque matériel dans ma jeunesse.
    J’ai été fortement poussé a faire des études supérieur, pour avoir un « bon boulot » et bien gagner ma vie.
    Vers la fin de ces études dans l’informatique je me suis rendu compte que je n’avais rien à foutre la dedans. J’ai donc voulu essayer de donner du temps à ma passion (qui ont pourrait dire a été refoulée dans ma jeunesse). J’ai donc commencé direct avec 2 boulots. Enseigner l’informatique dans des boites privées qui m’ont toujours éjecté au bout de 2 CDDs et enseigner la musique avec le statut d’auto entrepreneur. Mes débuts dans la précarité…
    J’ai fini par lâcher le premier boulot, pour essayer de vivre uniquement avec le deuxième. Impossible. J’ai vite retrouvé un autre boulot de vendeur « saisonnier » plutôt sympa d’ailleurs. Mais ca reste évidement précaire.
    En plus de ça je me suis formé pour devenir meilleur dans le métier de ma passion. J’ai été jusqu’a faire des journées commençant a 9h le matin et finissant à 23 heures… Alors t’arrive a me suivre ?

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    • R=C // 01.04.2019 à 20h57

      Oh pas besoin, j’ai très vite fini épuisé et évidemment travailler autant détruit toute vie sociale, toute vie de couple. J’avais en plus pas un radis vu que j’alternais travail et formation. Pourtant n’ayant aucun statut (auto entrepreneur n’est pas un…) impossible de s’arrêter, de tomber malade etc… J’ai quand même du lever le pied un temps, mais ma situation ne s’améliorant pas, j’ai fini par avoir 3 boulots en même temps. Et bien voilà je suis donc un winner comme dans la video !

      Avec 3 boulots plus rien n’a de sens, on fait tout mal… épuisé j’ai fini par tomber en dépression.
      Dieu merci j’ai une famille, j’ai donc entrepris une thérapie pour essayer de voir le bout du tunnel… Par chance j’ai obtenu un CDI de vendeur a temps partiel qui m’a fortement remis du beurre dans les épinards.
      J’ai aujourd’hui toujours 2 activité une en CDI et une en auto-entrepreneur…

      Je peux le dire : ce qu’on nous montre dans ces vidéos, « le jeune winner super cool qui a 3 boulots » c’est une ineptie. C’est tout sauf une situation « cool ». Je me demande QUI pense ce genre de vidéo… dans quel monde vivent-ils?

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      • R=C // 01.04.2019 à 20h58

        Être passionné c’est bien… mais dans le domaine artistique j’ai surtout rencontré des fils à papas. J’en ai vu beaucoup qui ne se préoccupaient absolument pas de gagner leur vie. D’autre qui bossaient un peu, j’en ai même vu faire les coursiers à Velo… de temps a autre ca fait faire du sport… C’est sur quand on vient d’un certain milieu on peut se permettre de faire un peu n’importe quoi… quand on a pas de fin de mois à gérer.

        Ah ben voila, je vois qui pense ce genre de vidéo : Les riches, il n’y a que eux et leurs enfants qui peuvent trouver ça cool….

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  • Nicolas // 02.04.2019 à 07h12

    Sans vouloir me lancer des fleurs parce que je me vois comme plutôt moyen.
    Cela fait des semaines que j’ai vu ces pubs et que j’ai de suite pensé la même chose que cet article.
    Cela fait du bien de voir que je n’ai pas été le seul à penser cela.
    Et dire que ce message provient d’une banque …
    Il y a vraiment lieu d’adhérer aux théories dites  » du complot  » car elles s’avèrent souvent vraie avec le temps.

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  • Thmos // 04.04.2019 à 20h50

    Clouscard a été immédiatement traité de « réac » puis de « stalinien » quand il a osé deviner et annoncer l’émergence de telles indécentes saloperies dès les années 70. Désir, pulsion, mobilité, droit au rêve … Troisième génération grandissante parmi des mensonges sur des supports géants , sur des écrans , et diffusés par son et lumière en permanence pour toute leur vie, çà donne quoi ?

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  • Myrkur34 // 05.04.2019 à 17h29

    De toute façon à la base, la publicité c’est fait pour vendre donc s’il faut mentir à 100%, pas de problème.
    « Et toi, t’arrives à suivre ? » En filigrane, si tu y arrives pas, c’est que t’es nul, mauvais, j’en passe et des meilleures ».
    Le pub qui te donnent des remords ou t’enfonce sans remords.
    Voila une proposition pour la prochaine élection présidentielle, interdiction de la publicité.
    Heureusement je ne la regarde plus ou je coupe le son(z’ont l’air débiles ou hystériques au choix) car ils déclenchent leurs spots à peu prés à la même heure pour contrer les zappeurs.

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