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31.mars.201931.3.2019 // Les Crises

Les terribles conséquences inattendues de la MAGA [Make America Great Again NdT], guerre de Trump en Chine. Par Alastair Crooke

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Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 18-02-2019

ALASTAIR CROOKE | 18.02.2019

Les terribles conséquences inattendues de la MAGA [Make America Great Again NdT], guerre de Trump en Chine

« Voici une histoire qui devrait sembler familière. Une grande puissance, au pouvoir militaire et aux prouesses technologiques sans pareil, exporte son modèle économique de libre-échange dans le monde entier. Les frontières s’effondrent, les distances se réduisent et le monde semble plus petit. Mais [alors] un autre pouvoir se lève – un pouvoir dont la domination repose sur un système de nationalisme économique et une politique industrielle [dirigée par l’État]. Alors que [ce dernier] s’épanouit, le premier stagne, provoquant un conflit qui aboutit non seulement à la guerre, mais également à un déclin des actifs financiers et commerciaux mondiaux pendant une décennie. Je fais référence bien sûr à la dernière vague de mondialisation impliquant la Grande-Bretagne et l’Allemagne, qui est finalement morte avec la Première Guerre mondiale et la Grande Dépression. Ce fut un boom qui a duré près de huit décennies, au cours desquelles le commerce mondial et l’ouverture financière ont presque doublé. Pourtant, comme l’indique la Banque des règlements internationaux dans son rapport annuel 2017, « l’effondrement de la première vague fut aussi remarquable que sa construction », ce qui a entraîné « un démantèlement quasi complet » du commerce transfrontalier et des flux financiers. »

Voici ce qu’écrit Rana Foroohar dans le Financial Time, ajoutant que « Les marchés ne l’ont pas vu venir. Et au risque d’être une Cassandre, je me demande s’ils ne sont pas aussi inconscients de ce qui se passe aujourd’hui avec les États-Unis et la Chine. Le conflit entre ces grandes puissances présente des similitudes évidentes avec l’histoire précédente, non seulement en termes de modèles économiques opposés et de montée du nationalisme, mais également en raison de la chronologie de l’expansion-récession économique ». C’est une bonne remarque.

Bien entendu, la volonté actuelle des États-Unis d’affaiblir la Chine s’exprime principalement en termes de « grand écartèlement » de la sphère économique mondiale – en un espace américain, et séparément, un espace ostracisé russo-chinois. Et elle s’accompagne d’un rapprochement radical de technologies, d’une sphère industrielle de sécurité nationale au sens large, toutes réunies sous le dollar américain, l’énergie et l’hégémonie militaire.

Oui, on peut appeler cela la « démondialisation », mais cela devient plus que cela : c’est l’« extirpation » de quelque chose qui était jusque là fusionné – une structure complexe de rhizomes. Le démantèlement d’un système économique et politique enchevêtré. Quel que soit notre avis sur la mondialisation – bonne ou mauvaise – la manière dont l’Amérique mène sa guerre contre la Chine avec le MAGA aura probablement des conséquences inattendues qui pourraient bien entraîner des souffrances et des perturbations similaire à celles du siècle dernier.

C’est ça le sujet. Il ne s’agit pas de dire que la Grande-Bretagne et l’Allemagne ont fini par se faire la guerre – et de suggérer que les tensions américano-chinoises se termineront de la même manière. Non. Il ne s’agit pas non plus de dire qu’une longue période d’expansion du commerce mondial semble aujourd’hui s’achever brusquement (« les frontières s’effondrent, les distances se réduisent et le monde semble plus petit »).

C’est peut-être le cas, mais c’est plutôt que les conséquences économiques extrêmement perturbatrices décrites dans l’article du FT (Financial Time) découlent d’un schéma clair d’événements : dans le premier cas, la Grande-Bretagne était déterminée à stopper la montée d’une Allemagne puissante (d’abord en la pressant durement dans un étau d’alliances hostiles, puis en l’écrasant, avec la puissance militaire combinée de la Grande-Bretagne, de la Russie et des États-Unis). Dans le cas présent, les États-Unis sont tout à fait déterminés à affaiblir la Chine : premièrement, en plaçant la Chine sous un boycott technologique et des adresses IP ; et deuxièmement, par le ré-armement massif américain.

On se souvient qu’une grande partie du désastre de la situation économique allemande après la première guerre mondiale avait été provoquée par l’impression d’argent en Allemagne afin de se préparer à une course aux armements, avant la Seconde Guerre mondiale.

Le secrétaire Pompeo, lors de sa récente tournée européenne, a failli donner un ultimatum aux Européens: « Incluez la technologie chinoise 5G dans votre infrastructure publique – et vous perdrez toute technologie américaine – Avec nous (contre la Chine), ou (avec la Chine) contre nous ». La révision des lois américaines sur le contrôle des investissements étrangers et des exportations, particulièrement celles qui s’appliquent aux « technologies émergentes et fondamentales », finira par briser des liens importants entre les États-Unis et la Chine.

L’Europe est poussée à prendre le parti des États-Unis dans cette guerre froide économique contre la Russie et la Chine. Et pour contraindre l’Europe dans cette direction, les États-Unis sont prêts à diviser l’UE en faisant passer l’Est dans une polarisation anti-Russie et anti-Chine, afin de la ranger de leur côté.

Ian Bremmer et Cliff Kupchan du Groupe Eurasie soutiennent que les premières conséquences de cette nouvelle polarisation de la « guerre » se font déjà sentir :

« Les droits de douane forcent déjà des entreprises américaines à délocaliser des parties de leurs chaînes d’approvisionnement hors de Chine – vers l’Asie du Sud-Est, l’Amérique latine et, dans certains cas, vers les États-Unis. Le découplage s’accélérera à mesure que les pressions politiques et financières conduiront plus de production américaine, vers des marchés politiquement plus sûrs, y compris l’assemblage final potentiellement complexe. »

« Les pays [États-Unis et Chine] se séparent. De manière tout aussi importante, les efforts des États-Unis pour accroître l’examen minutieux des étudiants et des travailleurs chinois en STIM (Science, technologie, ingénierie, et mathématiques), et pour rejeter ou limiter la durée de leurs demandes de visa aux États-Unis, réduiront le flux de talents créatifs vers les États-Unis. De même, elle limitera le retour vers la Chine d’ingénieurs et d’entrepreneurs possédant une expérience américaine. Cette tendance perturbera le bassin de talents en innovation, avec des effets d’entraînement imprévus dans des secteurs technologiques clés. »

« Ensuite, il y a le « tech-lash » [réactions des états contre les GAFAM, NdT] : la réglementation numérique proliférant partout dans le monde ; les gouvernements – qui font face à une réaction négative de la population au sujet de la protection de la vie privée et qui s’inquiètent des opérations d’influence étrangère menées sur les médias sociaux – imposent des impôts aux GAFAM et limitent la circulation transfrontalière d’informations sensibles. Le Brésil, l’Inde et même la Californie ont tous adopté ou envisagent une législation qui s’inspire, ou qui, dans certains cas, va au-delà, des règles européennes strictes en matière de protection des données. »

Le fait est que les chaînes d’approvisionnement et la coopération technologique américaines et chinoises continueront de se fragmenter et de se démarquer l’une de l’autre – même si les menaces sur les droits de douane américains reculaient. Les droits de douane ne sont qu’une dimension de la campagne américaine visant à bloquer la « suprématie » définitive de la Chine.

De plus en plus, cette « guerre » (quoique économique) est maintenant définie en termes de sécurité nationale militaire américaine. Et l’histoire nous dit que lorsque la sécurité nationale prédomine, elle pèse de plus en plus sur l’économie – et les gouvernements interviennent et contrôlent de plus en plus. Un divorce technologique désordonné et contesté créera des problèmes pour les entreprises technologiques ; il augmentera les coûts (trouver et établir des lignes d’approvisionnement de remplacement) ; et imposera un fardeau croissant de surveillance de la conformité à la réglementation, à la sécurité et à la protection des renseignements personnels.

Cela pourrait être (tout juste) gérable si cette guerre se limitait à la technologie seule, mais ce n’est pas le cas. L’objectif de Trump est simplement de forcer les entreprises américaines à quitter la Chine – et de limiter les perspectives économiques de la Chine. Les États-Unis continueront d’utiliser des barrières non douanières, les restrictions à l’investissement, les limitations aux exportations, les sanctions financières et les inculpations criminelles pour atteindre leurs objectifs. Elle s’étendra aussi à l’énergie et à l’information. (Rappelons que la Grande-Bretagne a d’abord tenté d’affaiblir l’Allemagne économiquement, en bloquant le passage des approvisionnements alimentaires dans la mer du Nord. Les États-Unis ont soutenu ce blocus.)

Mais peut-être que l’inquiétude la plus susceptible de découler des précédents du passé sera l’insistance de Trump sur le réarmement total tous azimuts de l’armée américaine. Il a promis de dépenser et d’innover plus que tous ses rivaux dans le cadre d’une refonte des systèmes d’armement et s’est engagé à libérer les États-Unis de toute restriction découlant des précédents traités de limitation des armements.

À cet égard – pas plus tard que la semaine dernière – quelque chose de très marquant s’est produit. Comme le rapporte Gillian Tett du Financial Time, « Beth Hammack, un banquier conseil de Goldman Sachs, qui préside un groupe consultatif du gouvernement américain connu sous le nom de Treasury Bond Advisory Committee (TBAC), a envoyé une lettre explosive à Steven Mnuchin, secrétaire du Trésor ». Elle indique : « Selon les calculs du TBAC, les États-Unis devront vendre le montant exorbitant de 12 mille milliards de dollars d’obligations au cours de la prochaine décennie ». Mme Hammack a averti que cela poserait un défi unique au Trésor, même « sans tenir compte de la possibilité d’une récession ». En clair, poursuit M. Tett, « les sommités de Wall Street au comité ont demandé qui allait acheter cette montagne de trésors en devenir. »

Ceci – pour être clair – sera le besoin d’emprunt des États-Unis, avant même que Trump ne lève le petit doigt sur sa mise à niveau majeure des systèmes d’armement américains. Le Comité consultatif a également averti que les déficits augmentent généralement de 2 à 5 % du PIB dans les périodes de récession, ce qui se traduirait par des déficits supplémentaires de 500 à 1 000 milliard de dollars, aux niveaux actuels du PIB. Il prévient également que « ces besoins d’emprunt [seraient tous] à financer dans le contexte d’une exposition déjà élevée à la dette en dollars mondiale. »

De peur de sous-estimer toute la gravité de ce message, Tett ajoute que « cette semaine, l’un des plus grands fonds de pension américains a conclu en privé que, dans cinq ans, le Trésor devra vendre des obligations équivalant à 25 % du PIB (contre 15 % maintenant) ». « Ce niveau d’endettement ne s’est produit que deux fois au cours des 120 dernières années, la première fois pendant la Seconde Guerre mondiale, puis pendant la crise financière de 2008. La première fois, le gouvernement américain a forcé les épargnants privés à acheter leur dette via une campagne de propagande patriotique et des contrôles financiers. La deuxième fois, elle s’est appuyée sur le bilan de sa banque centrale par un assouplissement quantitatif [c.-à-d. « impression » de monnaie ]. »

« En raison de la taille de l’économie et des marchés américains … il faudra un changement d’environ 6% de la répartition mondiale de l’actif » pour absorber la dette, a averti ce fonds de pension … « Et si les investisseurs ne voulaient pas opérer ce changement ? ».

C’est une question importante. Mais Trump a redoré le drapeau militaire aux couleurs de la bravade nationaliste caractéristique du MAGA. Et maintenant, il ne se passe pratiquement pas un jour sans que la Chine soit décrite au Congrès comme « la plus grande menace stratégique à long terme » pour les États-Unis. Le complexe militaro-industriel, le Congrès et le Beltway [Establishment politique de Washington NdT] – ont tous le couteau entre les dents. Les dollars de l’assiette au beurre [pork-barrel = assiette au beurre : Source de profits plus ou moins licites NdT] vont arroser les cinquante États, soyez-en sûr, et les « yeux » du Congrès sont déjà fixés sur cette perspective juteuse. Pas question de revenir en arrière.

Mais, pour revenir à cette révélation « exorbitante » du TBAC, elle doit être comprise dans le contexte de la chute du dollar dans les réserves de change mondiales qui est passée de 70 % en 1999 à environ 63 % à la fin de 2017 – et du commerce mondial, en pourcentage du PIB mondial, qui semble avoir atteint un sommet.

La Chine a maintenant un compte courant fixe avec le reste du monde.

Oui, c’est exact : en août, un événement historique s’est produit : pour la première fois dans son histoire moderne, le solde du compte courant de la Chine pour le premier semestre de l’année s’est transformé en déficit. Et pour être très clair : pas d’excédent commercial signifie pas de financement chinois de la dette américaine. De toute façon, ils ne l’ont pas fait depuis un certain temps.

Donc, en rassemblant tout cela on a : les États-Unis ne peuvent pas, ou ne veulent pas, revenir sur la refonte promise des systèmes d’armement américains : « dépenser, innover » tout (bien que certains, au final, seront inévitablement un peu réduits) – la « menace » a été trop médiatisée, maintenant. Les dés sont jetés. Mais, au bout de sept décennies de financement du déficit public américain, il n’y a plus d’étrangers qui achètent de la dette du Trésor américain. Et que se passera-t-il alors lorsque, le Trésor devra vendre rapidement une dette fiduciaire équivalant à 25 à 30 % du PIB américain (peut-être au cours d’une récession, alors que les dépenses publiques augmentent automatiquement)?

L’espace budgétaire américain ne sera pas seulement évincé; il sera dépassé. Pas d’argent pour les nouveaux radicaux démocrates militants, comme Ocasio-Cortez, pour financer des projets sociaux. Les pressions exercées sur l’unité du parti seront évidentes, mais il n’y aura pas non plus d’argent pour l’infrastructure intérieure américaine « dégradée » . Il n’y aura pas d’argent pour combler le trou des régimes de retraite sous-financées. Le stress social va s’intensifier.

Inévitablement, les planches à billets du Trésor américain vont surchauffer. Et la confiance dans le dollar va s’écrouler. Et ce n’est pas être la « Cassandre » de Foroohar que de rappeler l’expérience antérieure de ce qui peut arriver (et s’est déjà produit), lorsqu’un ancien État dominant a décidé de stopper l’ascension d’un concurrent – par tous les moyens possibles. Est-il trop tard pour que Trump fasse marche arrière et se contente de vendre des cargaisons de soja et de gaz à la Chine? Probablement.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke, 18-02-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Graindesel // 31.03.2019 à 07h17

L’information essentielle est ici:

« la chute du dollar dans les réserves de change mondiales qui est passée de 70 % en 1999 à environ 63 % à la fin de 2017 – »

Cela veut dire que des pays ont commencé à se passer du dollar pour leurs transactions commerciales, dollar qui est LE moyen de la domination mondiale des USA et qui nourrit le complexe militaro-industriel. Le reste du monde finance les dettes des USA, ces derniers pouvant se contenter de faire tourner la planche à billet.

Merci à la Russie et à la Chine de l’avoir compris et d’en tirer les conséquences. Rappelons qu’Irak et Libye voulaient sortir d’une économie dollarisée.

A relire:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire

36 réactions et commentaires

  • R2D2 // 31.03.2019 à 07h15

    Article un peu confus qui mélange des paradigmes différents : économie, géopolitique… L’erreur vient, je pense, de ce qu’on confond trop souvent l’impérialisme américain et le libéralisme. Or, les présidents parmi les plus interventionnistes étaient en réalité des keynésiens bon teint qui se méfiaient du libre-échange : Reagan, Bush etc. Par ailleurs, les lobbies états-uniens comme le lobby pétrolier se soumettent plus souvent qu’à leur tour aux impératifs stratégiques de Washington et non l’inverse. En un mot, il faut se méfier des analyses sur les Etats-Unis qui confondent leurs simples intérêts économiques/commerciaux et leurs intérêts stratégiques, car ceux-ci divergent régulièrement.

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    • R2D2 // 31.03.2019 à 07h19

      Nous sommes de toute façon entrés dans une ère de recompositions assez complexes, bien résumées dans l’un des derniers articles des Chroniques, quoique de manière un peu trop succincte :

      1. Le ralliement de Rome aux Nouvelles routes de la Soie est poussé par le Mouvement 5 étoiles et son leader, Di Maio.
      2. Cette annonce a été accueillie avec des cris d’orfraie par Trump, Merkel mais aussi par la Ligue de Salvini, autre composante essentielle du gouvernement italien, pourtant alliée à Di Maio.
      3. La position de Salvini recoupe grosso modo celle de l’anti-système « de droite » partout en Europe (Le Pen, Wildeers, UKIP etc.) : oui à la multipolarité russo-chinoise sur le plan géopolitique contre l’hégémonie américaine, mais non à l’invasion chinoise sur le plan économique.
      4. Merkel, qui ne veut pas voir l’Italie jouer un rôle important en Europe, s’oppose à l’accord Rome-Pékin. Ce faisant, elle se retrouve curieusement dans le même camp que Salvini, qu’elle déteste par ailleurs (migrants, fédéralisme européen etc)
      5. Ironie du sort, elle se retrouve également dans le même bateau que le Donald, à qui elle s’oppose sur à peu près tous les autres sujets (gaz russe, paiement pour le stationnement des troupes US, protectionnisme vs libre-échange etc.)

      http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/03/le-retour-de-marco-polo-ou-les-complications-d-un-monde-post-imperial.html

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      • la vieille gauloise // 31.03.2019 à 09h58

        De toute façon, l’ Allemagne comme la France et les autres pays
        voisins seront tôt ou tard obligés de s’ aligner sur la Russie , nous
        partageons le même continent : l’ EURASIE  » L’ Europe, de l’ Atlantique à l’ Oural  » dixit De Gaulle… les dirigeants européens et américains et russo asiatiques commencent à prendre conscience
        de cette vision multipolaire mais il faut un certain temps pour qu’ ils se réorganisent, il y aura des perdants ….ce qui explique les luttes de pouvoir dans le deep state

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        • Chris // 31.03.2019 à 14h14

          Oui, mais en attendant, je vois assez bien l’Union Européenne se faire forcer la main pour acheter les fameuses obligations US. Et nos Euronouilles gélatineuses de suivre l’injonction même en maugréant : je pense à l’achat de gaz de schiste US par la France…
          https://www.francetvinfo.fr/france/energie-le-gaz-de-schiste-americain-bientot-en-france_1441507.html (2016)
          Par ailleurs, je me demande quel impact politique aura le Brexit, si les Brits réussissent à sortir de l’UE : l’accouchement a l’air surhumain !

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        • Jérôme // 31.03.2019 à 15h18

          S’aligner non, sûrement pas. La Russie n’a pas un tel poids que d’autres pays comme ceux d’Europe de l’ouest puissent être obligés de s’aligner sur elle.

          Pour rappel, la Russie c’est 146 millions d’habitants, même si son territoire et ses ressources sont gigantesques.

          Et les dirigeants russes qui sont, eux, extrêmement réalistes, rationnels et mesurés en politique étrangère en sont conscients et ne veulent pas forcer l’Europe de l’ouest à s’aligner sur eux.

          Mais ils voient cette réalité évidente et veulent convaincre les dirigeants ouest-européens de coopérer au mieux des intérêts mutuels évidents de cet ensemble eurasiatique.

          Il faut bien comprendre que la Russie, même si elle est alliée avec la Chine pour contenir l’impérialisme US, est dans un rapport de forces tellement déséquilibré à terme avec la masse démographique et économique chinoise qu’elle a besoin de se rapprocher de l’Europe de l’ouest.

          Dès les années 1960 et le 1er clash soviéto-chinois, les dirigeants soviétiques avaient essayé de plaider auprès des occidentaux qu’un jour cela risquait d’être le monde occidental contre le monde chinois.

          Bref, pour le moment, la Russie a besoin de se protéger de la menace stratégique anglo-saxonne et s’est alliée avec la Chine, menace structurelle future, pour parer au plus pressé.
          Et pour le moment les européens ont besoin de se protéger des menaces économiques américaine et chinoise.

          Il suffirait d’un minimum de lucidité et de courage à nos dirigeants pour en tirer les conséquences.

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    • Jean-Do // 31.03.2019 à 11h10

      Voudriez-vous dire de quelle source vous tenez que Reagan sous qui a ont été mises en place les « reaganomics » et autre « tatchérisme » était d’orientation Keynésienne et pas Néo-Libéral issu de l’École de Chicago ?

      Pour rappel https://en.wikipedia.org/wiki/Reaganomics#Policies pour prendre une source simple mais peu contestée.

        +6

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      • Jérôme // 31.03.2019 à 13h21

        Les sources ?

        Mieux que les sources, les faits. Keynes n’était pas un antilibéral.

        Il était juste partisan d’actions conjoncturelles de relance de la demande et de l’investissement par la dépense publique notamment.

        Reagan était certes partisan de politiques de dérégulation et de baisses d’impôts sur les riches, mais il a aussi massivement augmenté les dépenses et les déficits.

        Bref sa politique comportait aussi une dimension de relance keynésienne : c’est incontestable.

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        • belfegor // 31.03.2019 à 17h42

          Les keynésiens revendiquent la politique de Raegan: il a baissé les taux d’imposition pour améliorer le revenu disponible et renforcer la confiance d’une part, et d’autre part accru les dépenses publiques pour consolider la demande. Keynes « by the book »… http://economicstudents.com/2014/04/did-reaganomics-kick-off-with-a-keynesian-stimulus/

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        • Jean-François91 // 31.03.2019 à 23h18

          Keynes défendait la souveraineté de l’État sur la monnaie, il défendait les investissements contre-cycliques de l’État, mais il n’était certes pas un anti-capitaliste. Son capitalisme restait sous le contrôle de l’État.
          Quant aux échanges internationaux, Keynes a été le principal artisan de la Charte de La Havane, qui était trop régulationniste aux yeux du Sénat états-unien qui ne l’a pas ratifiée…

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          • Jérôme // 01.04.2019 à 07h45

            Ça n’a rien d’antiliberal : il suffit de lire Maurice Allais pour voir que les libéraux classiques refusent la concurrence asymétrique.

              +0

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  • Graindesel // 31.03.2019 à 07h17

    L’information essentielle est ici:

    « la chute du dollar dans les réserves de change mondiales qui est passée de 70 % en 1999 à environ 63 % à la fin de 2017 – »

    Cela veut dire que des pays ont commencé à se passer du dollar pour leurs transactions commerciales, dollar qui est LE moyen de la domination mondiale des USA et qui nourrit le complexe militaro-industriel. Le reste du monde finance les dettes des USA, ces derniers pouvant se contenter de faire tourner la planche à billet.

    Merci à la Russie et à la Chine de l’avoir compris et d’en tirer les conséquences. Rappelons qu’Irak et Libye voulaient sortir d’une économie dollarisée.

    A relire:

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire

      +41

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    • LBSSO // 31.03.2019 à 09h34

      Vous avez raison d’insister sur ce point.C’est la raison pour laquelle les US activent d’autres outils de pression que le dollar. Résumé de la panoplie par M Cabirol :
      1/ L’arme de l’extraterritorialité
      2/ L’arme des sanctions économiques
      3/ L’arme anti-corruption
      4/ L’arme du protectionnisme commercial
      5/ L’arme du CFIUS
      6/ L’arme ITAR
      7/ L’arme du Cloud Act
      https://www.latribune.fr/economie/international/les-sept-armes-imparables-qui-permettent-aux-etats-unis-de-dominer-le-monde-789141.html
      Il faut noter que l’UE semble sur chacun de ces points , par des montages juridiques, financiers ou industriels,commencer à (ré)agir.Jusqu’où elle et/ou chacun de ses membres considérés individuellement sont-ils prêts à aller ?

        +14

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    • Bibendum // 31.03.2019 à 11h15

      « L’originalité de la thèse soutenue par La Boétie est de nous démontrer que, contrairement à ce que beaucoup s’imaginent quand ils pensent que la servitude est forcée, elle est en vérité toute volontaire. »

      Trump n’est qu’une marionnette, comme Xi ping ou Poutine et les autres à l’avenant. Depuis la fin de la WWII, la finance internationale s’évertue à homogénéiser l’humanité par delà les frontières et les cultures. Casser les codes ancestraux et les solidarités séculaires.

      Par chocs successifs, les masses sont conduites à accepter les transitions pour cesser de subir des crises qu’elles ne comprennent pas.

      Les US vont s’écrouler, c’est le projet pour laisser place à un nouvel ordre mondial qui sera toujours régi par les mêmes: les puissances financières.

      Les banques centrales sont privées !!!

        +15

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    • Duracuir // 31.03.2019 à 12h04

      Et souvenez vous aussi que Gbagbo voulait faire sortir la CI du Franc CFA…

        +7

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  • LBSSO // 31.03.2019 à 08h57

    Trump ou la fin du triumphalisme américain ?

    -1989 : chute du mur de Berlin.La victoire et l’extension du capitalisme libéral semblent inévitables.

    -2017 : « L’Histoire ne suit aucun cours qui garantisse que le système politique et économique libre de l’Amérique prévaudra automatiquement ».
    (« There is no arc of history that ensures that America’s free political and economic system will automati-
    cally prevail « ).
    Extrait du National Security Strategy of the United Staes of America signé par D Trump (p 37)
    https://www.whitehouse.gov/wp-content/uploads/2017/12/NSS-Final-12-18-2017-0905-2.pdf

    Il s’agit évidemment d’un changement de paradigme.Toutefois, il faut souligner que celui-ci a commencé, bien avant sous Obama-Clinton ,certes à fleurets mouchetés…. avant que ne surviennent les brutaux coups de bec d’oncle Donald.

      +4

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    • LBSSO // 31.03.2019 à 19h41

      Précision : il s’agit de la période Obama-Clinton…Hylari.

        +0

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  • Homère d’Allore // 31.03.2019 à 09h45

    Les causes de l’hyperinflation allemande de 22-23 n’ont rien à voir avec  »une course aux armements » visant à préparer la WWII. Cette assertion affaiblit l’argumentaire, pourtant fort interessant.

      +6

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    • RGT // 31.03.2019 à 12h35

      Dans cet article il n’est pas fait mention de la seconde guerre mondiale mais de la première.

      Et les anglais, bien protégés sur leur île, se sont servis de leurs « alliés » comme chair à canon et « victimes collatérales » qui en ont pris plein la gueule pendant qu’ils étaient bien à l’abri.

      La seconde guerre mondiale a été la conséquence de la première.
      La crise de 1929, provenant des USA ne l’oublions pas, a été la mèche qui a permis de mettre le feu à la poudrière.

      Le point commun avec le début de la première guerre mondiale est que les USA sont protégés sur leur « île » et envoient leur « alliés » au casse-pipes sans vergogne.

      Mais la différence, c’est que désormais, il existe des missiles balistiques largement plus puissants et difficiles à intercepter que tout ce qui a pu être utilisé durant les deux premiers conflits mondiaux.
      [modéré]
      Par contre, comme d’habitude, ce seront les « sans dents » qui se feront exterminer pendant que les « dirigeants avisés » et leurs « mécènes » seront bien protégés dans leurs bunkers anti-atomiques.

      On en vient à regretter le moyen-âge. À cette époque, en occident du moins, les « chefs » partaient au combat en première ligne et étaient les premiers à mourir au combat.
      Les « gueux » s’en foutaient, leur condition restait inchangée.

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      • Duracuir // 31.03.2019 à 16h34

        Il me semble que l’hyper inflation de 22-23 a encore moins à voir avec le déclenchement d’une guerre mondiale survenue en 1914….
        Je suis totalement d’accord avec Homère(comme trop souvent) et profite de ce post pour dire qu’il se fait trop rare ici.

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      • LBSSO // 31.03.2019 à 19h10

        @Homère et @Duracuir La planche à billet pour financer l’effort de la première guerre est une raison de l’hyperinflation ( ok pas la seule loin de là; etat de l’industrie,pertes de territoires, politique interieure,… ).
        « Au chapitre des causes, l’auteur souligne la responsabilité de la politique économique allemande pendant la guerre. En Allemagne comme en France ou au R-Ui, le conflit a été financé par la planche à billets. Mais, soumis à un blocus sévère, le Reich a dû faire un usage moins immodéré encore que ses adversaires de la création monétaire et de la dette publique.
        « Après sa défaite[1918], l’Allemagne s’est naturellement retrouvée face à un « mur de la dette » impossible à franchir sans avoir encore recours à la création monétaire. Un recours qui s’est rapidement auto-entretenu : pour rembourser les dettes, on en contractait de nouvelles et l’on payait le tout avec de l’argent fraîchement imprimé.La Reichsbank, encore aux mains de responsables nommées par la monarchie, a alors poursuivi, malgré la défaite et Versailles, la politique menée durant la guerre. Et c’est ce qui a conduit à l’hyperinflation ».
        https://www.latribune.fr/espace-abonnes/la-chronique-du-jour/20131118trib000796341/comment-90-ans-apres-l-hyperinflation-pese-dans-la-conscience-allemande.html
        https://www.latribune.fr/opinions/les-lecons-ambigues-de-hjalmar-schacht-472292.html

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        • LBSSO // 31.03.2019 à 19h21

          A mon avis , il ne faut pas confondre l’erreur – courante – qui consiste à croire que c’est l’hyperinflation qui a conduit Hitler au pouvoir et d’autre part la responsabilité – réelle quoique partielle -de la planche à billets pour financer l’effort de guerre dans l inflation de la première moitié des années 20.
          Débat ouvert.

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          • LBSSO // 31.03.2019 à 19h51

            PS: j ai bien compris que l’auteur avait confondu deux périodes d’effort de guerre .Mais on peut retenir qu’un effort de guerre financé par la planche à billets peut être inflationniste ce qui est le sens de son article.

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    • gotoul // 31.03.2019 à 12h50

      La 1ère guerre mondiale fut le premier acte ( et sans doute le plus important ) de l’Empire britannique contre les velléités de l’Allemagne. Elle permit déjà l’émergence des USA par l’ampleur des dégâts causés par la guerre partout en Europe. La 2nde guerre mondiale fut le chant du cygne de l’Empire britannique et l’essor de l’Empire US.

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      • Duracuir // 31.03.2019 à 16h36

        Tout comme de l’empire Français d’ailleurs

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    • amir // 31.03.2019 à 19h12

      Exact, c’est même plutôt le contraire…les économistes allemands ont arrêté le broubier inflationniste. D’où l’efficacité nazi qui a surpris et effrayé les observateurs de l’époque. Hitler à pris le pouvoir en parti à cause du chaos économique…pour stopper la planche à billet, restructurer la dette, et faire redémarrer l’outil industriel allemand. La suite est mieux connue.

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  • Rond // 31.03.2019 à 10h19

    La stratégie du Donald repose donc sur l’idée qu’imprimer du billet à tire larigot, produit de la richesse. Je suggère à ce grand économiste et à toute son équipe de laisser tomber la planche à billet et de passer à la rotative. Le gain de productivité en sera substantiel.
    Les conséquences pour l’europe et le Européens sont déjà rock’n’roll. Alors là, c’est Woodstock et Wight réunis qui se profile. Pour nous, c’est réglé, nos zélites n’ont pas choisi l’équipe gagnante.
    Heureusement, la Russie, la Chine, l’Inde, l’Afrique et d’autres résistent encore ; ce qui ne signifie pas non plus que c’est l’équipe gagnante. Qui peut gagner à ces jeux stupides ? Pas les peuples, en tout cas !

    Soyons attentifs et créatifs !

      +9

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  • Duracuir // 31.03.2019 à 12h02

    C’est bien de spécifier que l’antagonisme qui a précipité deux guerres mondiales était quasi exclusivement anglo-allemand.
    Il serait bon de le dire sur tous les tons et de la marteler aux ignares qui prolifèrent dans la haute fonction publique, la politique et les médias.
    LA FRANCE A FAIT DEUX GUERRES MONDIALES POUR FAIRE PLAISIR AUX ANGLAIS.
    La première l’a saignée à blanc et la deuxième l’a anéanti. Merci aux crétins présidentiels, présidentiables, ministricules, et crânes d’oeuf issus de l’ENA et surtout de science po de bien se souvenir de ce fait et d’éviter de nous entrainer dans un cataclysme QUI NE NOUS CONCERNE PAS.

    Merci

      +20

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  • Louis Robert // 31.03.2019 à 14h49

    « … pas plus tard que la semaine dernière – quelque chose de très marquant s’est produit. Comme le rapporte Gillian Tett du Financial Time, « Beth Hammack, un banquier conseil de Goldman Sachs, qui préside un groupe consultatif du gouvernement américain connu sous le nom de Treasury Bond Advisory Committee (TBAC), a envoyé une lettre explosive à Steven Mnuchin, secrétaire du Trésor ». Elle indique : « Selon les calculs du TBAC, les États-Unis devront vendre le montant exorbitant de 12 mille milliards de dollars d’obligations au cours de la prochaine décennie ». Mme Hammack a averti que cela poserait un défi unique au Trésor, même « sans tenir compte de la possibilité d’une récession ». En clair, poursuit M. Tett, « les sommités de Wall Street au comité ont demandé qui allait acheter cette montagne de trésors en devenir. » »

    La leçon ne saurait être plus claire: tout doucement, depuis un certain temps déjà, le bon vieux temps pour l’Empire de vivre aux dépens du reste du monde est en train de prendre fin. — Naissance d’un nouvel ordre mondial.

    Genèse: « Tu enfanteras dans la douleur. »

      +1

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  • Max // 31.03.2019 à 16h25

    Souvent des plans qui paraissent sans faille échouent.
    Les deux guerres mondiales ont été les tombeaux de la puissance britannique et sur ce point les USA y ont peut être plus contribué que l’Allemagne.
    Idem pour l’Allemagne, elle a fortement contribué à faire renverser le Tsar en permettant à Lénine de retourner en Russie.
    On peut y rajouter Khomeiny, la France en facilitant son retour en Iran a sa responsabilité dans la situation actuelle.
    Ces deux changements de régimes ont eu des résultats inattendus et déplaisants pour leurs auteurs.
    Pour les USA, leurs principaux problèmes est leur cohésion interne qui est en train d’éclater.
    L’ennemi déclaré et absolu de D Trump n’est pas la Chine qui est un compétiteur mais c’est ce qui est au Sud, ce qu’il appel les états de merde et il le sait le combat est perdu sauf a faire une guerre civile.
    Pour les 1/1000 des plus influents des USA l’objectif est de passer ce cap afin de devenir une puissance hors-sol, survivront-ils au destin des USA ?
    Qui vivra verra.

      +2

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  • Alain // 31.03.2019 à 20h53

    Il est vrai que la Chine est la principale menace stratégique pour les USA puisqu’ils risquent de perdre leur première place économique. Mais on ne lutte pas contre la marée qui monte et ils feraient mieux d’investir pour profiter au mieux de leur futur deuxième place plutôt que d’investir dans des armements – en général de plus en plus foireux – qui ne peuvent que détruire et pas construire

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  • Christian gedeon // 31.03.2019 à 23h42

    Crook s’est encore trompé mais ça ne surprendra personne.cf ce qui s’est passé hier et aujourd’hui entre Chine et us à propos des bagnoles et autres pièces…il est vrai que l’article date de février. Un conseil si vous voulez avoir une vue à peu près plausible des relations internationales lisez Crook….et pensez le contraire. Vous tomberez juste

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  • Supriest // 01.04.2019 à 06h55

    Article effectivement très confus.
    Je regrette le temps où Olivier Berruyer nous montrait des analyses les plus objectives possibles, dont la matière première étaient des faits, sous formes de cartes, graphiques, etc,.
    On pouvait alors mettre en perspective les différents éléments pour se faire une opinion.
    Aujourd’hui ,Les crises ne se distingue plus de n importe quel journal ou site d opinions, avec analyses prétentieuses d éditorialistes comme on en trouve partout.
    Les crises a vraiment perdu sa spécificité et la force de recul de sa présentation des faits.
    Il me semble que ça a commencé avec Maïdan, mais je ne sais pas, peut être avant. Car si Olivier avait sa manière unique et distancée, objective, de présenter des faits, malheureusement c est bien fini aujourd’hui…
    Triste…

      +2

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    • vert-de-taire // 01.04.2019 à 11h40

      Sont-ce les faits qui déterminent les actes ou leur interprétation ?

      Ceux qui ‘font’ le monde ont leurs vues et cet article est une vue, fausse ou non peu importe, elle compte – peut-être auprès des décideurs.

      Ne boudons pas notre plaisir, cet article suscite de très intéressantes réactions.
      Repenser le monde, l’histoire, sous différentes perspectives est un exercice jouissif.
      Certes réservé à qqs privilégiés.
      restons modeste devant l’avenir quoique on imagine,
      notre temps si bref, notre condition humaine si contrainte bien qu’ouverte,
      carpe diem

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  • traroth // 01.04.2019 à 13h28

    Franchement, le constat initial, que l’Angleterre aurait voulu d’entrée stopper la progression allemande, me parait déjà très discutable. La sphère anglo-saxonne et les autres puissances européennes, comme la France, voyait en une Allemagne belliqueuse un moyen de contrer la Russie et la « menace communiste ».

    « Plutôt Hitler que le Front populaire » disait-on couramment dans la bourgeoisie.

    D’où la conclusion révoltante de la conférence de Munich.

    Il faudra que Hitler et Staline s’entendent sur le dos de la Pologne pour que la France et l’Angleterre entrent en guerre.

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    • kiva // 04.04.2019 à 11h39

       » « Plutôt Hitler que le Front populaire” disait-on couramment dans la bourgeoisie. »

      Cette citation n’a jamais été un slogan ou un mot d’ordre de quiconque dans les années 30. Elle est à l’origine les propos rapportés d’un député communiste César Depietri en Avril 1977 en l’attribuant à un journal « Le Messin » dans un article supposément de juin 1936 (ce qui est faux d’ailleurs).

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  • Vincent // 01.04.2019 à 16h13

    « (d’abord en la pressant durement dans un étau d’alliances hostiles, puis en l’écrasant, avec la puissance militaire combinée de la Grande-Bretagne, de la Russie et des États-Unis). »
    Encore une fois, le biais anglo-saxon sur son Histoire fait des ravages, même chez les plus érudits d’entre eux. En 1918, l’armée la plus puissante et efficiente du conflit fût sans contexte l’armée française. Ne pas ne serait-ce que la citer est une erreur grave, que font souvent les américains, qui se sont pour la plus part des universitaires reposés sur les travaux des britanniques, toujours un poil perfides, qui ont souvent « omis » de souligner le travail de sape effectué par l’armée française dans les batailles du front de l’ouest pour épuiser les allemands.

    Le même travail de sape que l’armée Rouge a fait, dans une toute autre dimension d’ailleurs durant la seconde guerre.
    Ici aussi, les historiens atlantistes ont réduit à la portion congrue, bien aidés par Hollywood, la part plus qu’active des soviétiques dans la destruction de la Werhmacht.
    Un chiffre sorti il y a quelques années soulignait la différence entre deux enquêtes (reprise ici même sur le site : (https://www.les-crises.fr/la-fabrique-du-cretin-defaite-nazis/) réalisées à 70 ans d’intervalle : En gros, dans les années 50, 57% des français indiquaient que c’étaient les soviétiques, les principaux contributeurs de la défaite nazie, pour 20% pour les USA,; le ratio était inversé en 2015….

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