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22.août.202022.8.2020 // Les Crises

Le désastre de l’ingénierie de l’utopie – par Chris Hedges

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Source : Truthdig, Chris Hedges

Karl Popper, dans « The Open Society and Its Enemies », met en garde contre l’ingénierie utopique, les transformations sociales massives menées par ceux qui croient avoir trouvé une vérité révélée. Ces ingénieurs utopistes procèdent à la destruction massive de systèmes, d’institutions et de structures sociales et culturelles dans un vain effort pour réaliser leur vision. Ce faisant, ils démantèlent les mécanismes autorégulateurs des réformes progressives et fragmentaires qui font obstacle à cette vision. L’histoire regorge d’utopistes désastreux – les Jacobins, les marxistes, les fascistes et maintenant, à notre époque, les mondialistes ou les impérialistes néolibéraux.

L’idéologie du néolibéralisme, qui n’a aucun sens économique et qui exige une ignorance délibérée de l’histoire sociale et économique, est la dernière itération de projets utopiques. Elle postule que la société humaine atteint son apogée lorsque les actions entrepreneuriales individuelles sont libérées des contraintes gouvernementales. La société et la culture devraient être dictées par la primauté des droits de propriété, l’ouverture du commerce – qui envoie des emplois manufacturiers dans des ateliers clandestins en Chine et dans le Sud et permet la circulation de l’argent à travers les frontières – et des marchés mondiaux sans entraves. Les marchés du travail et des produits devraient être déréglementés et libérés de la surveillance gouvernementale. Les financiers mondiaux devraient se voir confier le contrôle des économies des États-nations. Le rôle de l’État devrait être réduit à garantir la qualité et l’intégrité de l’argent, ainsi que la sécurité intérieure et extérieure, et à privatiser le contrôle des terres, de l’eau, des services publics, de l’éducation et des services gouvernementaux tels que les services de renseignements et souvent l’armée, les prisons, les soins de santé et la gestion des ressources naturelles. Le néolibéralisme convertit le capitalisme en une idole religieuse.

Cette vision utopique du marché, bien sûr, n’a aucun rapport avec sa réalité. Les capitalistes détestent les marchés libres. Ils cherchent à contrôler les marchés par le biais de fusions et d’acquisitions, en rachetant la concurrence. Ils saturent la culture avec de la publicité pour manipuler les goûts et la consommation du public. Ils se livrent à la fixation des prix. Ils construisent des monopoles inattaquables. Ils mettent en place, sans contrôle ni surveillance, des systèmes de spéculation sauvage, de prédation, de fraude et de vol. Ils s’enrichissent par le rachat d’actions, les combines à la Ponzi, la destruction structurée des actifs par l’inflation, le démembrement des actifs et l’imposition au public d’une dette accablante. Aux États-Unis, ils saturent le processus électoral d’argent, achetant l’allégeance des élus des deux partis au pouvoir pour légiférer sur les boycotts fiscaux, démolir les règlements et consolider encore plus leur richesse et leur pouvoir.

Ces capitalistes d’entreprise dépensent des centaines de millions de dollars pour financer des organisations telles que la Business Roundtable et la Chambre de commerce et des groupes de réflexion comme la Heritage Foundation pour vendre l’idéologie au public. Ils font des dons aux universités, à condition que ces dernières soient fidèles à l’idéologie dominante. Ils utilisent leur influence et leur richesse, ainsi que leur propriété des plateformes médiatiques, pour transformer la presse en leur porte-parole. Et ils font taire les hérétiques ou leur rendent la tâche difficile pour trouver un emploi. La flambée des valeurs boursières, plutôt que la production, devient la nouvelle mesure de l’économie. Tout est financiarisé et marchandisé.

Ces utopistes mutilent le tissu social par la désindustrialisation, transformant des centres de production autrefois gigantesques en friches, et la classe moyenne et ouvrière, rempart de toute démocratie, en un précariat frustré et enragé. Ils travaillent « à l’étranger », procèdent à des licenciements massifs et font baisser les salaires. Ils détruisent les syndicats. Le néolibéralisme – parce qu’il a toujours été un projet de classe et que c’était son but – redistribue la richesse vers le haut. « Privés de la protection des institutions culturelles », écrit Karl Polanyi dans son livre « La Grande Transformation », les êtres humains « périssent des effets de l’exposition sociale » et meurent comme « victimes d’une dislocation sociale aiguë ».

Le néolibéralisme, en tant que projet de classe, est une brillante réussite. Huit familles détiennent aujourd’hui autant de richesses que 50% de la population mondiale. Les 500 personnes les plus riches du monde en 2019 ont augmenté leurs avoirs de 12 000 milliards de dollars, tandis que près de la moitié des Américains n’avaient pas d’économies et que près de 70 % n’auraient pas pu trouver 1 000 dollars en cas d’urgence sans s’endetter. David Harvey appelle cela « l’accumulation par dépossession ». Cet assaut néolibéral, antagoniste de toutes les formes de solidarité sociale qui freinent l’accumulation de capital, a fait disparaître les mécanismes démocratiques autorégulateurs qui rendaient autrefois possible une réforme progressive et fragmentaire. Il a transformé les êtres humains et le monde naturel en marchandises à exploiter jusqu’à épuisement ou effondrement. La dévotion servile des élites dirigeantes pour le profit des entreprises et l’accumulation de richesses par l’oligarchie mondiale signifie qu’elles ne veulent pas ou ne peuvent pas faire face à la plus grande crise existentielle à laquelle l’espèce humaine est peut-être confrontée : l’urgence climatique.

Tous les centres de pouvoir en concurrence, y compris le gouvernement, ont maintenant été accaparés par le pouvoir des entreprises, et corrompus ou détruits. Nous avons subi ce que John Ralston Saul appelle un coup d’État au ralenti. Il est terminé. Ils ont gagné.

Dans le même temps, ces utopistes, qui tentent de projeter la puissance américaine et la domination mondiale, ont lancé des invasions et des occupations dans tout le Moyen-Orient qui sont tombées dans des bourbiers futiles coûtant aux États-Unis entre 5000 et 7000 milliards de dollars. Ce projet utopique en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie et, par procuration, au Yémen, a tué des centaines de milliers de personnes, déplacé ou fait fuir des millions de personnes, détruit des villes et des nations, créé des États en faillite qui couvent des groupes djihadistes radicaux et affaibli fatalement la puissance américaine. En effet, ces guerres, dont certaines sont maintenant dans leur 18e année, constituent la plus grande bévue stratégique de l’histoire américaine. Les utopistes – ignorant culturellement, linguistiquement et historiquement les pays qu’ils occupaient – croyaient dans leur naïveté qu’ils pouvaient implanter la démocratie dans des endroits comme Bagdad et la voir se propager dans tout le Moyen-Orient. Ils nous ont assuré que nous serions accueillis comme des libérateurs, que les revenus du pétrole paieraient la reconstruction et que l’Iran serait intimidé et déstabilisé. Ce n’était pas plus réalisable ni plus ancré dans la réalité que le projet utopique de libérer le marché et de libérer la prospérité et la liberté dans le monde.

Dès qu’une cabale – monarchique, communiste, fasciste ou néolibérale – s’empare du pouvoir, son démantèlement des mécanismes qui rendent la réforme possible ne laisse à ceux qui recherchent une société ouverte d’autre choix que de faire tomber le système. L’État d’entreprise, comme les régimes communistes que j’ai couverts en Europe de l’Est, n’est pas réformable de l’intérieur. Les échecs qui nous accablent sont des échecs bipartites. Sur toutes les grandes questions structurelles, y compris la guerre et l’économie, il y a peu ou pas de divergence entre les deux partis politiques au pouvoir aux États-Unis. La concentration des richesses et du pouvoir entre les mains d’une élite oligarchique, comme l’avait prévenu Aristote, ne laisse que deux possibilités : la tyrannie ou la révolution. Et nous sommes en plein sur la voie de la tyrannie.

L’utopie néolibérale, parce qu’elle supprime les libertés d’organisation, de régulation et de protection du bien commun et qu’elle permet d’exploiter et de consolider la richesse et le pouvoir, est toujours vouée, écrit Polanyi, à l’autoritarisme ou au fascisme pur et simple. Les bonnes libertés sont perdues. Les mauvaises remportent la victoire.

Le néolibéralisme a donné naissance à la pire forme de capitalisme monopoliste et au plus haut niveau d’inégalité des revenus de l’histoire américaine. Les banques et les industries agricoles, alimentaires, de l’armement et des communications ont détruit les réglementations qui entravaient autrefois leurs monopoles, leur permettant de fixer les prix, de bloquer les salaires, de garantir les profits, d’abolir les contrôles environnementaux et d’abuser de leurs travailleurs. Ils ont fait disparaître la concurrence du marché libre.

Le capitalisme sans entraves, comme l’a souligné Karl Marx, détruit le soi-disant marché libre. Il est hostile aux valeurs et aux traditions d’une démocratie capitaliste. La dernière étape du capitalisme, a écrit Marx, est marquée par le pillage des systèmes et des structures qui rendent le capitalisme possible. Ce n’est pas du tout du capitalisme. L’industrie de l’armement, par exemple, avec son projet de loi officiel d’autorisation de dépenses pour la défense de 612 milliards de dollars – un chiffre qui ignore de nombreuses autres dépenses militaires cachées dans d’autres budgets, masquant le fait que nos dépenses réelles pour la sécurité nationale dépassent les mille milliards de dollars par an – a amené le gouvernement à s’engager à dépenser 348 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie pour moderniser nos armes nucléaires et construire 12 nouveaux sous-marins nucléaires de classe Ohio, estimés à 8 milliards de dollars chacun. Nous dépensons quelque 100 milliards de dollars par an pour le renseignement – la surveillance de la presse – et 70 % de cet argent va à des entrepreneurs privés comme Booz Allen Hamilton, qui tire 99 % de ses revenus du gouvernement américain. Nous sommes les plus grands exportateurs d’armes au monde.

Selon le Fonds monétaire international, l’industrie des combustibles fossiles engloutit 5300 milliards de dollars par an dans le monde entier en coûts cachés pour continuer à brûler des combustibles fossiles. Cet argent, note le FMI, vient s’ajouter aux 492 milliards de dollars de subventions directes offertes par les gouvernements du monde entier par le biais d’amortissements, de dépréciations et de lacunes dans le droit d’utilisation des terres.

Les subventions des contribuables aux grandes banques – JPMorgan Chase, Bank of America, Citigroup, Wells Fargo et Goldman Sachs – sont estimées à 64 milliards de dollars par an, un montant à peu près égal à leurs bénéfices annuels habituels.

En 1980, les trains de marchandises ont été déréglementés. Le nombre de chemins de fer de classe I est passé de 40 à 7. Quatre d’entre eux représentent 90 % des revenus du secteur. Près d’un tiers de tous les affréteurs n’ont accès qu’à un seul chemin de fer.

Le Telecommunications Act de 1996 du président Bill Clinton a été présenté comme un moyen d’ouvrir le secteur du câble à la concurrence. Au lieu de cela, il a vu une consolidation massive de l’industrie entre les mains d’une demi-douzaine de sociétés qui contrôlent ce que 90% des Américains regardent ou entendent sur les ondes.

L’industrie aéronautique, libérée de toute réglementation, s’est rapidement consolidée. Quatre compagnies aériennes contrôlent 85 % du marché intérieur. Elles ont divisé le pays en centres régionaux où elles extorquent des redevances, fixent les prix, annulent les vols à volonté, laissant les passagers bloqués sans indemnisation, et fournissent un service de mauvaise qualité.

Les sociétés pharmaceutiques et d’assurance qui gèrent notre industrie des soins de santé à but lucratif ont soutiré 812 milliards de dollars aux Américains en 2017. Cela représente plus d’un tiers (34,2 %) des dépenses totales pour les visites chez le médecin, les hôpitaux, les soins de longue durée et l’assurance maladie. Si nous avions un système de santé publique, comme au Canada, cela nous permettrait d’économiser 600 milliards de dollars en une seule année, selon un rapport des Médecins pour un régime national de santé. En 2017, les coûts d’administration de la santé étaient plus de quatre fois plus élevés par habitant aux États-Unis qu’au Canada (2 479 dollars contre 551 dollars par personne), note le groupe. Le Canada a mis en place un système à payeur unique « Medicare for All » en 1962. En 2017, les Américains ont dépensé 844 $ par personne pour les frais généraux des assureurs. Les Canadiens ont dépensé 146 $.

Le néolibéralisme ne peut être défendu comme étant plus innovant ou plus efficace. Il n’a pas répandu la démocratie et, en orchestrant des niveaux sans précédent d’inégalité des revenus et de stagnation politique, il a vomi des démagogues et des régimes autoritaires qui promettent mensongèrement de se venger des élites dirigeantes qui ont trahi le peuple. Notre démocratie, soumise à cet assaut, a été remplacée par un théâtre politique dénué de sens.

Comme l’ont détaillé les universitaires Benjamin Page et Martin Gilens dans leur étude exhaustive de 2017 « Democracy in America ? » :

« les meilleures preuves indiquent que les souhaits des Américains ordinaires n’ont que peu ou pas d’impact sur l’élaboration de la politique du gouvernement fédéral. Les particuliers fortunés et les groupes d’intérêt organisés, en particulier les sociétés commerciales, ont … beaucoup plus de poids politique. … [L]e grand public [est] … pratiquement impuissant. … La volonté des majorités est … contrecarrée par les riches et les personnes bien organisées, qui bloquent les propositions politiques populaires et s’accordent des privilèges particuliers. … La majorité des Américains sont favorables à des politiques spécifiques conçues pour faire face à des problèmes tels que le changement climatique, la violence armée, un système d’immigration intenable, des écoles publiques inadaptées et des ponts et des autoroutes en ruine. … De larges majorités d’Américains sont favorables à divers programmes visant à fournir des emplois, à augmenter les salaires, à aider les chômeurs, à fournir une assurance médicale universelle, à assurer des pensions de retraite décentes et à payer ces programmes avec des impôts progressifs. La plupart des Américains veulent également supprimer les « la protection sociale gérée par les entreprises ». Pourtant, ce sont surtout les riches, les groupes d’entreprises et les blocages structurels qui ont empêché ces nouvelles politiques. … »

Il ne devrait pas y avoir de débat sur la manière d’apporter des changements. Une réforme fragmentaire et progressive est toujours préférable à l’anarchie inévitable que crée tout vide de pouvoir. Le problème est que nos ingénieurs utopistes, dans leur démantèlement vertigineux d’un système économique et démocratique, ainsi que dans l’épuisement des ressources de l’État dans les guerres qu’il mène à l’étranger, ont dynamité les outils qui pourraient nous sauver. Ils ne nous ont laissé d’autre choix que de nous révolter et de les chasser du pouvoir.

Nous mènerons des actions soutenues de désobéissance civile pour faire tomber ces oligarques corporatifs ou bien nous vivrons dans une tyrannie orwellienne, au moins jusqu’à ce que l’urgence climatique fasse disparaître l’espèce humaine. Les règlements, les lois, la planification et le contrôle ne sont pas les ennemis de la liberté. Ils empêchent les capitalistes de détruire la liberté, de nier la justice et d’abolir le bien commun. La liberté de la classe capitaliste d’exploiter les êtres humains et le milieu naturel sans restriction transforme la liberté du plus grand nombre en liberté du plus petit nombre. Cela a toujours été ainsi.

Source : Truthdig, Chris Hedges

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

LibEgaFra // 22.08.2020 à 07h30

« L’histoire regorge d’utopistes désastreux – les Jacobins, les marxistes, les fascistes et maintenant, à notre époque, les mondialistes ou les impérialistes néolibéraux. »

Liste à la Prévert, un coup à gauche, un coup à droite. Le libéralisme n’est pas une utopie, elle est une politique implémentée en vue de la domination d’une classe sociale d’un seul pays sur l’ensemble de la planète. Et quand cette politique se révèle un échec économique, car ayant favorisé un autre pays, le masque tombe, et c’est la manière forte qui est utilisée: agressions, guerres, sanctions, menaces, attentats…

Sans conscience de classe, une autre utopie consiste à vouloir renverser cet état du monde.

Prolétaires de tous les pays…

51 réactions et commentaires

  • christian gedeon // 22.08.2020 à 07h19

    Rare que j’approuve Hedges sans réserves. C’est le cas pour cet article. Il s juste oublié de se décentrer un peu des US. Bravo

      +15

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  • LibEgaFra // 22.08.2020 à 07h30

    « L’histoire regorge d’utopistes désastreux – les Jacobins, les marxistes, les fascistes et maintenant, à notre époque, les mondialistes ou les impérialistes néolibéraux. »

    Liste à la Prévert, un coup à gauche, un coup à droite. Le libéralisme n’est pas une utopie, elle est une politique implémentée en vue de la domination d’une classe sociale d’un seul pays sur l’ensemble de la planète. Et quand cette politique se révèle un échec économique, car ayant favorisé un autre pays, le masque tombe, et c’est la manière forte qui est utilisée: agressions, guerres, sanctions, menaces, attentats…

    Sans conscience de classe, une autre utopie consiste à vouloir renverser cet état du monde.

    Prolétaires de tous les pays…

      +34

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    • Ovni de Mars // 22.08.2020 à 09h53

      Bien d’accord. L’objectif du néolibéralisme n’a rien à voir avec une société utopique dans laquelle chacun est sensé vivre en harmonie. Il s’agit d’une idéologie de droite, d’une ingénierie sociale qui a pour objectif de favoriser une toute petite minorité au détriment de la majorité. En cela, le néolibéralisme de Macron, Obama ou Trump est comparable au fascisme, c’est-à-dire qu’il dissimule son objectif derrière une idéologie bidon (le « rêve américain », la « start-up nation » d’un côté, nationalisme, chef providentiel et anti-parlementarisme de l’autre) sensée duper la population

        +17

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    • un citoyen // 22.08.2020 à 10h57

      Pas d’accord (mais je peux me tromper). Le libéralisme hollandais au XVIIème siècle à Amsterdam dans la série de reportages d’Arte ne reflète pas beaucoup cette domination. Sans que cela soit parfait, bien sûr, avec la création de la première bourse et l’exemple, à un moment donné, d’une société multinationale, peut-être qu’il valait mieux que ce siècle d’or arrive à sa fin avant que des excès se développent et s’intensifient comme cela fût le cas par exemple à New York. Mais cette oligarchie avait au moins le mérite que la distribution des richesses ne s’était pas retrouvée dans les mains de quelques-uns comme maintenant mais dans celles d’une grande partie de la population. Aucune révolte de classes et l’épidémie qui avait secoué l’Angleterre avait peu affecté les Pays-bas car la population mangeait correctement à sa faim.
      Ce n’était pas un échec économique qui a signé sa fin mais un aspect financier (dettes) issue des querelles avec ses voisins (Angleterre et France).
      Sans doute que ce libéralisme a fonctionné, et a inspiré beaucoup de penseurs et d’artistes, car le peuple, hors du joug de la noblesse, était soudé communément pour vivre dans l’unité, celle d’une nation libre.
      La liberté plus responsable de celles des autres, y compris lors de la colonisation sur la côte Est des USA actuels, et non ou moins la liberté malsaine pour soi du néo-libéralisme.

        +6

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      • Patrick // 22.08.2020 à 13h14

        Ne confondons pas le libéralisme avec ce que vous nommez ´neoliberalisme ´.
        En lisant les articles et les commentaires on voit bien que le néolibéralisme n’a rien de libéral, la société actuelle est de plus en plus soumise à l’état et aux multiples réglementations et décisions de ces états et des banques centrales, parfaitement complices des financiers . Tout ce beau étant totalement interdépendant.
        En tant que libéral, je suis très content de voir ce système partir en vrille.

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        • LS // 22.08.2020 à 14h00

          Je ne suis pas libéral, que je range dans la catégorie des utopies, et je ne suis pas souvent d’accord avec vos positions, mais sur ce sujet je partage.
          Le capitalisme de ce XXI ième siècle (néolibéral ?!?) n’est que peu libéral que ce soit en Europe ou aux USA.
          Ceci dit, cela mériterait de clarifier la (les) sémantique(s) de ce mot « libéralisme » en sachant qu’il faut en souligner le caractère pluri-sémique même parmi ses partisans et ses + de 2 siècles d’histoire.

          Je comprends le néolibéralisme façon 1930-1960 (voire le « nouveau libéralisme » à la Keynes) mais pas vraiment ce à quoi se réfère ce mot aujourd’hui, si ce n’est pour des raisons de rhétoriques politiques qui ont leur légitimité tactique.

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          • Lois-economiques // 22.08.2020 à 14h43

            Le néo libéralisme autrement dit le nouveau libéralisme ce distingue du libéralisme qui a échoué en 1929 par justement l’intervention de forces gouvernementales destinées à éviter le chaos survenu lors de la crise de 1929.
            Et force de constater que pour l’instant ils ont réussit à éviter un nouveau 1929…

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            • Patrick // 22.08.2020 à 16h10

              En 1929, le chaos est venu des interventions à contre temps de la FED, le chaos à venir viendra aussi des interventions désordonnées des banques centrales depuis 2009.
              Laissez s’effondrer ce qui doit s’effondrer … toujours !!

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            • Lois-economiques // 22.08.2020 à 16h20

              Patrick,
              Le libéralisme a échoué, c’est incontestable est quasiment plus personne ne défend cette doctrine issue du darwinisme social.
              Le néo libéralisme est venu en réaction promu par Walter Lippmann et dont Macron est un pure produit.
              Le New Deal de Rossevelt s’inscrit dans ce courant.
              En France c’est Giscard qui en sera l’agent « chimiquement pure » dixit Barbara Stiegler une des chercheuses les plus pointus dans ce domaine.
              La réaction actuel au néolibéralisme provient des USA, côte Ouest avec le courant libérale/libertaire.

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        • un citoyen // 22.08.2020 à 14h03

          Relisez le commentaire de LibEgaFra puis le mien, c’est bien la différence entre ces deux termes qui m’a conduit à donner ce désaccord et qui rejoint votre avis.

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      • Actustragicus // 22.08.2020 à 14h55

        Vous oubliez que ce libéralisme-là (je réponds à Un citoyen, sur le libéralisme hollandais) était limité à un seul pays : il était donc parfaitement possible d’en faire profiter une partie de la population, du moment que les inconvénients étaient externalisés en-dehors des Provinces-Unies. C’est tout le problème du colonialisme, qui a permis le développement à bas coût de la société occidentale alors que nous pensons ne le devoir qu’à notre seul génie.

        Aujourd’hui, le libéralisme est mondial, et il n’est pas possible d’en externaliser les inconvénients sur une autre planète… il ne reste donc que deux solutions : maintenir un colonialisme international qui ne dit pas son nom, sous les euphémismes de délocalisation ou de facilité d’accès aux matières premières ; et/ou créer une classe d’exploités au sein de sa propre population, comme c’était le cas par le passé lorsque les territoires étaient quasiment autarciques (esclaves, roturiers).

        Autrement dit, de l’esclavage au libéralisme, en passant par la féodalité et le colonialisme, c’est toujours la même exploitation du prochain / externalisation des inconvénients qui permet aux puissants d’améliorer leurs conditions de vie – elle est simplement plus ou moins visible, et plus ou moins tolérée, selon les époques, les mentalités, et l’éloignement des exploités… Communisme, jacobinisme, et autres proudhonismes, ne sont que des tentatives d’y échapper, qui ont plus ou moins mal tourné.

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        • un citoyen // 22.08.2020 à 18h47

          Une remarque : le type de colonialisme n’était pas le même. Celui des premiers Hollandais en Nouvelle-Hollande (New-york) ne nécessitait pas de main d’oeuvre en plus que celle des colons eux-mêmes (peaux de castors qui valaient une fortune en Europe) contrairement à celui exercé abominablement en Afrique puis ailleurs.
          Aussi, dans le premier, hormis des services intéressants donnés aux colons anglais pour charger les marchandises, il n’y avait pas encore d’optique de recherche d’un développement à bas-coûts. Ce n’est en tout cas pas à ce moment que l’exploitation du prochain avait commencé et il n’y avait donc pas d’inconvénients.
          Par contre, pour exploiter du coton ou du caoutchouc, est-ce que une bande de colons aurait pu se passer de main d’oeuvre autre que leurs propres mains … Sans parler de la concurrence d’autres colonies qui ne s’en priveraient pas …

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    • RGT // 22.08.2020 à 13h08

      Le libéralisme n’est pas une utopie, c’est une foi religieuse basée sur des Saintes Écritures poussiéreuses totalement impossibles à prouver, comme c’est le cas de tous les « Livres sacrés ».

      Le « prophète » du libéralisme n’est ni Moïse, ni jésus, ni Mahomet ni Bouddha mais Adam Smith qui possède lui aussi ses « apôtres ».

      Et comme toute religion qui se respecte, son principal objectif est de pratiquer un prosélytisme forcené, à exterminer les « infidèles » et à promettre monts et merveilles à tous les fidèles de cet idéal théologique.

      Il ne va de même pour tous les courants politiques dogmatiques à la structure pyramidale comportant un « pape », des « évêques » et tous les rouages nécessaires à remettre dans le « droit chemin » les « brebis égarées ».

      La seule solution pour se prémunir de ces faux prophètes (en existe-il un seul vrai ?) consiste simplement à écouter leur « parole divine » puis ensuite l’analyser pour en trouver les failles et surtout chercher quel intérêt se cache derrière ce baratin.

      Généralement, une telle réflexion est du niveau CP, donc accessible à tout adulte, même fortement limité (j’en suis la preuve vivante) à la seule condition de ne pas céder aux arguments d’autorité.

      Et le résultat de cette réflexion est systématiquement le même : On tente de m’enfumer pour ensuite me plumer comme un vulgaire poulet (pardon les poulets, j’ai plus de respect pour vous que pour tous les boni-menteurs de la terre).

      Une idéologie politique résulte des mêmes mécanismes que la « foi » religieuse : La soumission à une « pensée suprême » qui ne doit pas être contestée.

        +9

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    • Lois-economiques // 22.08.2020 à 13h41

       » Le libéralisme n’est pas une utopie, elle est une politique implémentée en vue de la domination d’une classe sociale d’un seul pays sur l’ensemble de la planète ».

      Absolument pas.
      Le libéralisme est bien une utopie car il repose sur 3 dogmes :
      – Le travail enrichie le système économique.
      – La richesse d’un système économique n’a pas de limite reconnue.
      – La richesse produite fini par ruisseller du haut vers le bas, i.e. tout le monde s’enrichie.
      Vous prouvez qu’un seul de ces dogmes est faux ( dans les faits les 3 sont faux), l’utopie s’écroule.

        +4

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      • Patrick // 22.08.2020 à 14h04

        Pas du tout.
        Vous n’abordez ici que les aspects purement économiques.
        La base du libéralisme est l’individu , libre de ses choix de vie et dont la propriété privée est préservée. C’est donc avant tout une approche philosophique.
        L’état est avant tout là là pour protéger la liberté et la propriété de tous , selon les lois votées par tous ( meilleur exemple : la Suisse ).
        L’aspect économique en découle. Sous le contrôle des lois qui protègent les citoyens. Donc on ne fait pas n’importe quoi.
        A noter que la notion d’externalité a été abordée en premier par la littérature libérale.

          +2

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        • Lois-economiques // 22.08.2020 à 14h22

          La base de notre système est économique, tout absolument tout tourne autour de l’économie.
          On détruit la planète pour une raison économique pas philosophique que je sache car ce serait difficilement argumentable….
          Ce que vous décrivez, découle de pensées qui n’ont plus cours, en effet qui au nom de la liberté individuelle justifierait la destruction de notre environnement ?
          En revanche au nom de cette même liberté il y a des forces créatrices économiques qui enrichissent le système, avec cette richesse on arrivera a combattre les forces qui détruisent la planète.
          On en revient à l’économie !
          Ce n’est plus de la philosophie mais un calcul économique qui consiste à penser que le progrès triomphera au final des externalités négatives engendrée par ce même progrès.
          Toute la pensée néolibéralisme est dans ce calcul, totalement infondé, voir Jancovici.

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          • Sophia // 22.08.2020 à 16h22

            Mais la primauté donnée à l’économie EST une position philosophique! A d’autres époques, à d’autres endroits, des choses peuvent se trouver au-dessus de l’économie ou du profit: la religion, l’honneur, l’harmonie, la guerre… Aujourd’hui, nous avons tous internalisé l’idée que ce qui compte vraiment, quand on doit faire un arbitrage quelconque, c’est ce que ça coûte, ou ce que ça rapporte en unités monétaires. Quand on fait un arbitrage où le coût n’est pas le critère qui l’emporte (ex: manger bio), on voit ça comme un sacrifice consenti pour la bonne cause. Mais avec d’autres tournures d’esprit, on pourrait voir ça comme un droit imprescriptible, une chance, ou une évidence, par exemple…

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            Alerter
            • Lois-economiques // 22.08.2020 à 19h29

              Aucune philosophie théorise la justification de la destruction de la planète pour une raison économique, aucune.
              Donc il n’y a de pas philosophie qui justifie la primauté de l’économie sur toute chose.
              La primauté de l’économie est venue progressivement lorsque la concurrence pour l’accaparement des richesses c’est amplifiée jusqu’à devenir la raison d’être du système économique afin de continuer la croissance.
              Il n’y a aucune philosophie seulement une question de survie, si je gagne des parts de marché alors il y a un perdant.
              L’économie est devenu une guerre sans merci, et malheur aux vaincus !
              Il n’y a pas de valeur dans ce constat qui est le résultat structurel du capitalisme qui doit en permanence trouver de nouveaux débouchés ou périr.
              La philosophie au contraire est la recherche de valeurs et leurs hiérarchisation.
              Le capitalisme se fonde uniquement sur le droit et le marché.

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        • Marc // 22.08.2020 à 20h03

          « …la propriété privée est préservée. C’est donc avant tout une approche philosophique… »
          Préserver la propriété privée est la meilleure solution pour entretenir les inégalités… donc cette utopie manque cruellement d’ambition

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          • Patrick // 22.08.2020 à 21h40

            Ce n’est pas une utopie, le libéralisme n’a pas d’ambition, pas de volonté de faire le bonheur des gens contre leur gré, pas de volonté de créer un homme nouveau ou de déconstruire et reconstruire quoi que ce soit.
            Le principe est juste de laisser chacun vivre comme il veut et de s’assumer. Rien d’utopique.

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      • Logique // 22.08.2020 à 21h55

        « – La richesse produite fini par ruisseller du haut vers le bas, i.e. tout le monde s’enrichie. »

        C’est ce qui s’est produit avec le colonialisme: l’enrichissement a profité à tout le monde dans les métropole – peu ou prou – grâce au pillage des pays colonisés. Puis après 1945 la bourgeoisie a acheté le vote de suffisamment de prolétaires pour éviter d’être expropriée. Depuis la fin de l’URSS, la bourgeoisie reprend ses billes une à une. Notamment en exportant la production quand c’était possible. Nous avons le résultat.

        Je me réjouis que Loukatchenko va offrir sa médiation lors de la prochaine crise des GJ.

        La bourgeoisie est libérale quand ça l’arrange pour les échanges internationaux (lire « Pourquoi sont-ils si pauvres de Rudlof Stramm), dictatoriale et même meurtrière de masse quand c’est nécessaire à la sauvegarde de ses intérêts et de ses ressources. Nous vivons sous le régime de la dictature de la bourgeoisie. Le nom du président n’a aucune importance.

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  • florian lebaroudeur // 22.08.2020 à 08h02

    Un utopiste est généralement une personne qui déteste la réalité telle qu’elle est, or nul ne peut vaincre la réalité définit par des paramètres universelles dont l’humanité n’a aucune prise.
    On remarque généralement que les utopistes vivent à l’abri du besoin et sont fils ou fille de…
    ils sont beaucoup plus rares dans les milieux défavorisés dont la grande majorité connaissent les implacables lois de l’existence et savent que les meilleurs moyens d’y faire faire est de les apprivoiser au mieux et non de les combattre.
    On me dira que sans les utopistes du passé, nous ne serions pas arriver au niveau matériel et intellectuel actuel, sauf que ses personnes n’en était pas, ils voulaient simplement améliorer le sort du plus grand nombre et non déformer le réel comme c’est le cas pour ceux qui se prétendent aujourd’hui progressistes.

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  • pseudo // 22.08.2020 à 09h38

    p***** en lisant ce texte j’ai vraiment le sentiment qu’un cap est passé. Il est effrayant par les gouffres d’inconnues qu’il ouvre sous nos pieds, la tyrannie ou la révolution, il est aussi salvateur car il nous force à affronter la nature du réel qui nous accable. D’une manière ou d’une autre l’histoire va connaître un soubresaut qu’il nous faudra affronter.

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    • TZYACK // 26.08.2020 à 10h12

      La plus grande difficulté de la Démocratie est de maintenir son équilibre précaire entre l’Anarchie et la Dictature qui la guettent en permanence.

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  • Touriste // 22.08.2020 à 10h06

    Bonjour,
    Nous pouvons constater aujourd’hui que, dans les sociétés capitalistes où l’argent est une des valeurs primaires, la concentration de cet argent est de plus en plus rapide et massive chez un nombre plus réduit de possédants.
    L’autre valeur d’un système capitaliste est la propriété. Et nous pouvons constater la concentration des entreprises en « trust » à l’échelle planétaire dans presque tous les secteurs d’activités manufacturières ou de services. Ainsi que la concentration des propriétés immobilières (avec comme exemple Blackrock : premier proprétaire de biens fonciers aux USA).
    Le résultat induit est une standardisation universelle par principe : appauvrissement accéléré de la diversité biologique pour favoriser le biologique maitrisé (donc rentable), et décomposition progressive des cultures humaines au profit d’une universalisation des goûts, schémas de pensée et comportements.
    Cette tendance vers le zéro entropie (utopique ?), est-ce la volonté (inconsciente ou non) de quelques-uns ou bien la nature profonde de la psyché humaine collective ?

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    • Lois-economiques // 22.08.2020 à 13h26

       » Cette tendance vers le zéro entropie (utopique ?), est-ce la volonté (inconsciente ou non) de quelques-uns ou bien la nature profonde de la psyché humaine collective ?  »

      Ni l’un, ni l’autre, la raison profonde c’est l’objectif à atteindre par le système, c’est à dire la croissance du PIB, cette poursuite de la croissance est la raison des comportements des acteurs du systèmes et de ses dysfonctionnements.

        +1

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    • TZYACK // 26.08.2020 à 10h27

      Ainsi que les religions qui ont évolué de polythéistes à monothéistes, la psyché humaine collective pour mieux appréhender le monde moderne qui l’entoure évolue progressivement vers une plus grande simplification de sa compréhension à travers des idées et des concepts de plus en plus réducteurs (Schémas) qui la rassurent et la réconfortent face à l’immense désordre naturel et vertigineux (Hasard) qu’elle découvre grâce au progrès des sciences et des techniques.

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  • Blackjason78 // 22.08.2020 à 10h24

    Capitalisme ma chère et tendre qui exploite tous le monde au profit de quelques un ma chère et bien aimé qui nous manipuler sous notre insu sens que cela ne nous apparaissent mais sait tu au moins que tu nous envoie à notre perte car aujourd’hui nous savons pas tous moins nous doutons et sous le Damoclés de ton commandement nous périront ma chére et tendre.

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  • Bernard de Lille // 22.08.2020 à 10h30

    Les marxistes et les jacobins ne sont en aucune manière des utopistes!.
    Chris Hedge en écrivant ça n’est pas de ma bande.

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    • Patrick // 22.08.2020 à 13h16

      Pas des utopistes , plutôt des criminels vus les bons résultats obtenus, avec à peu près les mêmes méthodes.

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      • Lois-economiques // 22.08.2020 à 13h32

        C’est étonnant cette manière de considérer autrui par rapport à propre vision qui elle est irréprochable, ben voyons.

        « Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n’aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. ».

        Évangile selon Matthieu chapitre 7, versets 3 à 5 :

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        • Lois-economiques // 22.08.2020 à 13h45

          C’est vrai que la science ne produit pas de Lois et la Terre est plate.
          Bref vous critiquez sans strictement rien apporter au débat sinon votre sentiment de supériorité par rapport aux « réactionnaires »…

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      • anarkopsykotik // 25.08.2020 à 20h04

        >des criminels vus les bons résultats obtenus

        Défaire les nazis, sortir du monde féodal et industrialiser toute l’europe de l’est et une bonne partie de l’asie, augmenter de manière impressionnante éducation, espérance de vie, et droits des femmes et minorités, lancer la conquête spatiale, faire des pays parmi les plus attardés les plus grandes superpuissances…
        Tout n’était pas rose, mais les traiter de criminels montre à quel point la propagande fonctionne bien.
        Renvoyer fascistes et communistes dos à dos, c’est la méthode favorite des libéraux adeptes du statu quo dont on sait bien qu’il préfèrent un hitler en dernier recours.

        Ensuite, je pense que c’est plutôt vous l’utopiste, car je doute qu’un quelconque gouvernement ou et quand que ce soit ne vous n’apparaisse pas criminel, si vous ne trouvez aucun marxiste qui ne le soit pas. Mais la remarque sur l’utopie parlait plutôt du fondement même du marxiste: il faut se confronter au réel, une utopie n’est pas un outil de réflexion très utile, car elle est fondamentalement irréaliste.

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        • Lois-economiques // 26.08.2020 à 09h06

          ‘Défaire les nazis, »….
          Mettre sur le dos du communisme cet aspect je ne pensais que cela pouvait encore être pensé.
          La victoire de L’URSS n’a strictement rien à voir avec le communisme mais le plus étonnant c’est que MALGRÉ le communisme cette victoire a été possible.
          Car qui connait un peu l’histoire toutes les erreurs possibles ont été commises par le régime Stalinien (sauf une la délocalisation des usines à l’Est) et malgré cela la victoire a eut lieu.
          Et une des raisons c’est le sous développement des infrastructures routières qui fait que des l’automne les blindés ne pouvaient plus avancer dans la boue.
          Alors si communisme = sous développement = aide à la victoire alors on peut le dire le communisme a aidé, lol….

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  • Pierre Darras // 22.08.2020 à 10h34

    Alors ça c’est grandiose.  » L’état entreprise type communiste n’est pas réforme le de l’intérieur. » C’est vrai que la Chine en est toujours au niveau de 1970. C’est incroyable cet aveuglement.
    Le système soviétique Russe était irreformable car il avait suivi le l’idée impérial, ce qui a épuisé et desarmé la matrice nationale.
    Comme les USA s’épuisent et se suicident à vouloir absolument conserver leur colossal empire.
    La Chine se garde bien de copier se modéle.

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    • Hippocampe // 22.08.2020 à 11h25

      Non seulement le système soviétique était réformable mais il a été de facto réformé. Quoi de plus intérieur au système que Gorbatchev? Et quasiment sans un coup de feu! Le reste, Eltsine, les indépendances des républiques, la recentralisation par Poutine etc. n’est que la conséquence logique, et secondaire (c’est à dire non essentielle) de cette réforme initiale de l’intérieur.

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    • Az // 22.08.2020 à 11h36

      Aveuglement. Le système communiste soviétique a tenté de se réformer avec Gorbatchev, mais ensuite est venu Eltsine et l’éclatement de l’empire. L’empire chinois lui n’a pas éclaté (pas encore?), c’est pour cela (entre autres) qu’il se trouve la où il est actuellement (en termes de puissance).Il paraissait moins dangereux probablement que la Russie. Annie Lacroix Riz montre bien que l’Occident lorgne depuis le XV e siècle au moins sur les immenses richesses de la Russie (Hudson avait été chargé d’investir le territoire russe demeuré impénétrable pour les capitalistes hollandais, mais il a préféré tenter sa chance aux Amériques, moins périlleux)
      La constitution d’un empire est la seule façon de résister aux autres empires prédateurs. Ceux qui croient qu’il peut en être autrement sont des utopistes.

        +1

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      • Hippocampe // 22.08.2020 à 12h09

        Eltsine EST une réforme du système. Quant à l’Empire Eclaté (incompréhensible succès de librairie, fait de lecture des évènements en totale contradiction des faits), il a précisément conservé tout le ‘système’ soviétique, quasiment partout Kazakhstan, Azerbaidjan, Turkmenistan, Kirghizistan, Ouzbekistan et même Pays Baltes etc. sauf…en Russie et, marginalement et plus tard, en Géorgie. Il faut regarder ces changements avec 30 ans de recul (bien que les ayant moi-même vécus de l’intérieur, j’étais sur la Place Rouge en mars et août 1991)

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        • LibEgaFra // 22.08.2020 à 12h20

          « Eltsine EST une réforme du système. »

          Non, c’est l’abandon du système, ce qui n’est pas du tout la même chose. Les biens de l’Etat ont été livrés au pillage au profit d’individus comme Berezovsky, Khodorkovsky, Abramovitch, etc.
          Idem en Ukraine.

          https://www.liberation.fr/grand-angle/2003/11/10/la-saga-des-oligarques_451256

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          Alerter
          • Hippocampe // 22.08.2020 à 12h33

            Berezovsky assassiné par les Anglais, Khodorkovsky dépossédé et exilé, Abramovitch sous tutelle, ont été des profiteurs et non l’essence du système Eltsine. Tout cela fait partie des soubresauts du changement. Au jour d’aujourd’hui, nationalisations, système centralisé, grands travaux (enfin) sont aussi à lire comme héritage.

              +0

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            • Logique // 22.08.2020 à 22h06

              Reprendre à un voleur ce qu’il a volé, n’est pas le « déposséder », c’est faire justice en le condamnant. Vous devriez lire « Parrain du Kremlin » et apprendre à connaître « La Famille ». On est en plein système Eltsine, chef de bande.

              Paul Klebnikov a été assassiné. Dénoncer les oligarques est suicidaire.

              La nomination de Poutine a été la divine surprise.

                +3

              Alerter
  • Hippocampe // 22.08.2020 à 11h21

    Sur les chiffres, le constat, les inégalités croissantes, rien à redire. Sur le vocabulaire en revanche, c’est tout faux, ou tout simplement déterminé par la culture américaine, mais c’est important car alors le jugement n’est plus le même. Les utopies et l’ingénierie ont créé le chemin de fer, l’éclairage électrique, l’aviation, l’énergie nucléaire, les congés payés et certains éléments de la médecine moderne. Le capitalisme à l’américaine est une prédation mais n’a rien d’une utopie et ne repose pas sur un « plan » (= ingénierie). La sacro-sainteté du droit de propriété, et par extension du droit de propriété intellectuelle qui a enrichi tant d’usurpateurs depuis Edison et dont les Chinois ou les Indiens, à juste titre, se moquent comme d’une guigne, a été établie non par une « utopie » américaine mais par un messianisme, ce qui est un peu différent. Ce messianisme d’un nouveau peuple élu (= ayant tous les droits) [modéré] conservée jusqu’à ce jour avec l’exceptionnalisme (Obama en personne) ou la « grandeur » (à retrouver,Trump). La notion floue de « peuple » était destinée à…créer des problèmes, conflits entre la diversité des origines et la communauté de destin. D’où tout le succès actuel aux US du « sociétal » contre le social.

      +4

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    • Patrick // 22.08.2020 à 14h10

      Attention , en ce qui concerne la propriété intellectuelle, la Chine ignore le système de brevets occidental mais elle a le sien, qu’il vaut mieux respecter quand on est sur place . ( discussion à ce sujet avec un investisseur chinois ).
      La propriété intellectuelle est indispensable pour assurer une RetD de qualité.

        +2

      Alerter
      • Marc // 22.08.2020 à 20h19

        « La propriété intellectuelle est indispensable pour assurer une RetD de qualité »
        Ouah! Parole d’un pur utopiste déconnecté de la réalité…
        Ce que vous dites n’est vrai que dans système comme le nôtre, basé sur l’injustice et le mensonge.
        Un réel utopiste réaliste préférera sacrifier la RetD sur l’autel du changement

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      • Logique // 22.08.2020 à 22h09

        « La propriété intellectuelle est indispensable pour assurer » un maximum de profits.

        C’est toute la différence entre égoïsme et altruisme. Système capitaliste et système non capitaliste.

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      • John // 23.08.2020 à 11h13

        La propriété intellectuelle est indispensable pour assurer une R&D de qualité…..cela est cohérent dans l’objectif du retour sur investissement (de l’innovation). Toutefois il existe une alternative qui est celle de la coopération, qui est efficace et qui est nettement moins onéreuse que la propriété intellectuelle, l’exemple le plus illustratif est l’open source.

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  • Pierre Darras // 22.08.2020 à 14h07

    Il est vrai que les utopies pavent toujours la voie des enfers. Le messianisme qu’elles impliquent entraîne son lot de bigots, de fanatiques, de profiteurs et de simples cinglés qui déchaînent généralement le massacre, l’oppression, la torture.
    Cependant.
    Qu’on me cite une seule utopie qui n’ai pas fait globalement progresser la condition humaine.
    L’utopie judaïque limite l’esclavage, donne des droits aux plus infimes, interdit les sacrifices humains.
    L’utopie Gréco-romaine apprend que nul homme libre ne doit s’agenouiller devant quiconque et fait poindre l’idée qu’il n’est nul besoin de rois ou de tyrans.
    Les utopies chrétiennee permettent plus d’évolution de la condition humaine en mille ans que dans toute l’histoire humaine précédente.
    Les humanistes et philosophes préfigurent les droits de l’homme et le confort technologique
    L’utopie républicaine laissé un monde plus soumit au droit qu’au Prince.
    L’utopie communiste par la terreur qu’elle impose aux riches de partout, permet une parenthèse sans précédent d’egalitarisme du contrat social dans l’histoire de l’humanité.
    L’utopie internationaliste laissera l’idée que nul peuple n’a le droit d’en dominer un autre. Aucun homme n’a le droit de se sentir supérieur de par sa seule nationalité Qu’un pauvre d’un pays ne peux pas prétendre à l’amélioration de son quotidien au prix de l’exploitation et de l’appauvrissement de son homologue d’un autre pays(« prolétaires de tous pays… »).
    L’utopie islamiste, par son conservatisme corrigera peut être les excés des précédents.

      +2

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    • Marc // 22.08.2020 à 20h32

      « Qu’on me cite une seule utopie qui n’ai pas fait globalement progresser la condition humaine. »

      Vous touchez là au problème incontournable avant tous les autres : définir le progrès de la condition humaine

      Étant donné que c’est devenu subjectif, en consequence de la subversion massive des esprits, je vous donne mon idée sur la question :

      Ce qui prime avant tout pour evaluer la qualité de la condition humaine, c’est l’émotionnel : à quel point les gens sont heureux.

      Ca rend déjà les choses compliquées car certains vous affirmeront qu’ils sont très heureux alors que cest exagéré… donc leur poser la question est un piège, il faut d’autres outils de mesure.

      Bien sûr, il ny a pas que l’émotionnel, il y a la condition physique et les valeurs morales, mais elles restent de moindre importance

      Bref tout ça pour dire qu’un exemple d’utopie qui a fait reculer l’humanité, on en a un devant les yeux : notre melange moderne d’individualisme, atheisme, capitalisme, matérialisme … cest une utopiedans le sens où ces idées se rattachent à une forme de bonheur dans notre conscience collective… et donc les gens sont moins heureux qu’avant, plus mornes… ce qui est entre autres une consequence de leur physique faibles et de leurs valeurs morales paradoxales…

        +0

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  • JEAN DUCHENE // 22.08.2020 à 16h16

    l’auteur de l’article mélange les rapports de production propres au mode de production capitaliste et le système de justification idéologique qui lui peut être qualifié d’utopie (encore que les capitalistes eux-mêmes n’ont pas la moindre illusion en ce qui concerne les « vertus » de leur système, contrairement aux jacobins et aux bolcheviques). La vertu de ce système étant à leurs yeux d’assurer la reproduction du taux de profit. Les peuples ne sont pas victimes d’une utopie néo libérale (vision d’un intellectuel) mais de rapports de propriété et d’exploitation bien réels. Curieux de devoir reprendre une discussion qui a été tranchée par l’histoire du mouvement ouvrier, socialiste et révolutionnaire (et pas seulement communiste)..

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  • JEAN DUCHENE // 22.08.2020 à 16h20

    et puis se mettre sous la haute autorité de Karl Popper, chantre du libéralisme, un des fondateurs de la Société du Mont Pélerin, fallait oser.

      +2

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  • mona redmoor // 23.08.2020 à 09h58

    C.H. décrit une pantopie. Unfortunately – mises à part les quelques grandes fortunes ! Ce qu’il advient avec l’épisode sanitaire est une destruction en profondeur jusqu’aux rapports humains du quotidien, comment se saluer, s’approcher. L’individuation de chaque humain se poursuit pour l’isoler et le rendre toujours plus vulnérable et prisonnier aux prises du système hors-sol où le numérique est la courroie la plus adaptée. C.Lasch et sa Guerre de tous contre tous connaît de nouveaux développements jusque dans les plis et replis de l’intime, toute structure d’UrKultur sera réduite à néant. Comme l’écrivait déjà G.Anders en 1956 dans L’Obsolescence de l’Homme, les techniques hitlériennes sont dépassées, en douceur et lentement, piano ma sano, l’être humain individualisé dessujetti de son humanité, rectifié dans l’usine pantopique numérique. Orwell dans les principes. K.Dick dans les moyens techniques.

      +2

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