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21.août.202021.8.2020 // Les Crises

Les leçons de la Rome antique sur la façon d’ignorer les changements climatiques

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Source : Consortium News, Kyle Harper

Même si l’histoire n’est pas emballée dans des leçons de morale, elle peut approfondir notre sens de ce que signifie être humain et la fragilité de nos sociétés, affirme Kyle Harper.

La chute de Rome est apparue comme le plus grand revers de l’histoire de la civilisation humaine. (Reuters/Tony Gentile)

À un moment ou à un autre, on a demandé à chaque spécialiste de l’histoire de Rome de dire où nous en sommes, aujourd’hui, dans le cycle de déclin de Rome. Les historiens peuvent se tortiller devant de telles tentatives d’utiliser le passé mais, même si l’histoire ne se répète pas, ni ne se présente emballée dans des leçons morales, elle peut approfondir notre sens de ce que signifie être humain et la fragilité de nos sociétés.

Au milieu du deuxième siècle, les Romains contrôlaient une immense partie du globe, géographiquement diversifiée, du nord de la Grande-Bretagne aux confins du Sahara, de l’Atlantique à la Mésopotamie. La population, généralement prospère, a atteint les 75 millions d’habitants. Par la suite, tous les habitants libres de l’empire en sont venus à jouir des droits de la citoyenneté romaine. Il n’est guère étonnant que l’historien anglais du XVIIIe siècle, Edward Gibbon, ait jugé cet âge « le plus heureux » de l’histoire de notre espèce – pourtant, aujourd’hui, nous sommes plus susceptibles de considérer que l’avancée de la civilisation romaine a involontairement semé les graines de sa propre disparition.

Cinq siècles plus tard, l’empire romain était un petit État croupion byzantin contrôlé depuis Constantinople, ses provinces du Proche-Orient livrées aux invasions islamiques, ses terres occidentales couvertes par un patchwork de royaumes germaniques. Le commerce a reculé, les villes ont rétréci, et l’avance technologique s’est arrêtée. En dépit de la vitalité culturelle et de l’héritage spirituel de ces siècles, cette période a été marquée par une population en déclin, une fragmentation politique, et des niveaux inférieurs de complexité matérielle. Lorsque l’historien Ian Morris, de l’Université de Stanford, a créé un indice universel de développement social, la chute de Rome est apparue comme le plus grand revers de l’histoire de la civilisation humaine.

Les explications d’un phénomène de cette ampleur abondent : en 1984, le classiciste allemand Alexander Demandt a répertorié plus de 200 hypothèses. La plupart des chercheurs se sont penchés sur la dynamique politique interne du système impérial ou sur le contexte géopolitique changeant d’un empire dont les voisins ont progressivement rattrapé la sophistication de leurs technologies militaires et politiques. Mais de nouvelles preuves ont commencé à dévoiler le rôle crucial joué par les changements dans l’environnement naturel. Les paradoxes du développement social, et l’imprévisibilité inhérente à la nature, ont travaillé de concert pour provoquer la disparition de Rome.

Le changement climatique n’a pas commencé avec les gaz d’échappement de l’industrialisation, mais a été une caractéristique permanente de l’existence humaine. La mécanique orbitale (petites variations de l’inclinaison, de la rotation et de l’excentricité de l’orbite terrestre) et les cycles solaires modifient la quantité et la distribution de l’énergie reçue du soleil. Et les éruptions volcaniques rejettent des sulfates réfléchissants dans l’atmosphère, avec parfois des effets de longue portée. Le changement climatique moderne et anthropique est si périlleux parce qu’il se produit rapidement et en conjonction avec tant d’autres changements irréversibles dans la biosphère terrestre. Mais le changement climatique en soi n’est pas nouveau.

(A à D) Évolution du couvert forestier et de la population d’Europe centrale à partir de (22) (A), ainsi que la reproduction d’échantillons de chêne (B), leurs dates de fin historiques à la résolution décennale (C), et des exemples de sources d’échantillons archéologiques (gauche), sous-fossiles, historiques et récents (droite) (D).

La nécessité de comprendre le contexte naturel du changement climatique moderne a été une véritable aubaine pour les historiens. Les spécialistes des sciences de la Terre ont parcouru la planète à la recherche de données paléoclimatiques, d’archives naturelles de l’environnement passé. L’effort visant à mettre le changement climatique au premier plan de l’histoire romaine est motivé à la fois par des quantités de nouvelles données et par une sensibilité accrue à l’importance de l’environnement physique. Il s’avère que le climat a joué un rôle majeur dans l’essor et le déclin de la civilisation romaine. Les bâtisseurs d’empire ont bénéficié d’un timing impeccable : le climat caractéristique, chaud, humide et stable, était propice à la productivité économique dans une société agraire. Les avantages de la croissance économique ont soutenu les marchandages politiques et sociaux par lesquels l’empire romain a commandé son vaste territoire. Le climat favorable, d’une manière subtile et profonde, a été injecté dans la structure la plus intime de l’empire.

La fin de ce régime climatique chanceux ne signifia pas immédiatement, ou dans un simple sens déterministe, le destin fatal de Rome. Au contraire, un climat moins favorable a sapé sa puissance juste au moment où l’empire était mis en péril par des ennemis plus dangereux – Allemands, Perses – venus de l’extérieur. L’instabilité climatique a atteint son apogée au sixième siècle, sous le règne de Justinien. Les travaux de dendrochronologie et des experts en carottes de glace indiquent un énorme spasme d’activité volcanique dans les années 530 et 540 de notre ère, qui ne ressemble à rien d’autre au cours des derniers millénaires. Cette violente séquence d’éruptions a déclenché ce que l’on appelle aujourd’hui la « petite période glaciaire de l’Antiquité tardive », au cours de laquelle des températures beaucoup plus froides ont duré au moins 150 ans. Cette phase de détérioration du climat a eu des effets décisifs dans le démantèlement de Rome. Elle était aussi intimement liée à une catastrophe d’une ampleur encore plus grande : l’apparition de la première pandémie de peste bubonique.

Les perturbations de l’environnement biologique ont été encore plus importantes pour le destin de Rome. Malgré toutes les avancées précoces de l’empire, l’espérance de vie se situait au milieu de la vingtaine d’années, les maladies infectieuses étant la principale cause de décès. Mais l’éventail des maladies dont les Romains étaient la proie n’était pas statique et, là aussi, les nouvelles sensibilités et technologies changent radicalement la façon dont nous comprenons la dynamique de l’histoire de l’évolution – tant pour notre propre espèce que pour nos alliés et adversaires microbiens.

L’empire romain, très urbanisé et fortement interconnecté, était une aubaine pour ses habitants microbiens. D’humbles maladies gastro-entériques telles que la shigellose et les fièvres paratyphoïdes se répandaient par la contamination des aliments et de l’eau, et fleurissaient dans des villes densément peuplées. Là où les marécages étaient asséchés et les routes aménagées, le potentiel du paludisme a été libéré dans sa pire forme – Plasmodium falciparum – un protozoaire mortel transmis par les moustiques. Les Romains ont également relié les sociétés par terre et par mer comme jamais auparavant, avec la conséquence involontaire que les germes se sont déplacés comme jamais auparavant. Les tueurs lents comme la tuberculose et la lèpre ont connu leur heure de gloire dans le réseau de villes interconnectées favorisé par le développement romain.

Cependant, le facteur décisif dans l’histoire biologique de Rome a été l’arrivée de nouveaux germes capables de provoquer des pandémies. L’empire a été secoué par trois de ces événements liés à des maladies intercontinentales. La peste Antonine a coïncidé avec la fin du régime climatique optimal, et a probablement été le début mondial du virus de la variole. L’empire se rétablit, mais ne retrouva jamais sa domination antérieure. Puis, au milieu du IIIe siècle, une mystérieuse maladie d’origine inconnue, appelée la peste de Cyprien, a fait basculer l’empire. Bien qu’il ait rebondi, l’empire a été profondément modifié – avec un nouveau type d’empereur, un nouveau type de monnaie, un nouveau type de société, et bientôt une nouvelle religion connue sous le nom de christianisme. Plus spectaculaire encore, au sixième siècle, un empire renaissant dirigé par Justinien a fait face à une pandémie de peste bubonique, prélude à la peste noire médiévale. Le bilan était insondable – peut-être la moitié de la population a été décimée.

La peste de Justinien est une étude de cas dans la relation extraordinairement complexe entre les systèmes humains et naturels. Le coupable, la bactérie Yersinia pestis, n’est pas une Némésis particulièrement ancienne. Évoluant il y a seulement 4 000 ans, presque certainement en Asie centrale, elle était un nouveau-né évolutif lorsqu’elle a causé la première pandémie de peste. La maladie est présente en permanence dans les colonies de rongeurs sociaux et fouisseurs comme les marmottes ou les gerbilles. Cependant, les pandémies de peste historiques ont été des accidents colossaux, des débordements impliquant au moins cinq espèces différentes : la bactérie, le rongeur réservoir, l’hôte d’amplification (le rat noir, qui vit près des humains), les puces qui propagent le germe, et les personnes prises entre deux feux.

Les preuves génétiques suggèrent que la souche de Yersinia pestis qui a généré la peste de Justinien est originaire de quelque part près de l’ouest de la Chine. Elle est apparue pour la première fois sur les rives sud de la Méditerranée et, selon toute vraisemblance, a été introduite incognito le long des réseaux commerciaux maritimes du sud qui transportaient la soie et les épices jusqu’aux consommateurs romains. C’était un accident des débuts de la mondialisation. Une fois que le germe a atteint les colonies bouillonnantes de rongeurs commensaux, engraissés sur les gigantesques réserves de céréales de l’empire, la mortalité était irrémédiable.

La pandémie de peste a été un événement d’une étonnante complexité écologique. Elle a nécessité des conjonctions purement fortuites, surtout si l’épidémie initiale au-delà des rongeurs réservoirs en Asie centrale a été déclenchée par ces éruptions volcaniques massives dans les années qui l’ont précédée. Elle impliquait également les conséquences involontaires de l’environnement humain construit – comme les réseaux commerciaux mondiaux qui ont transporté le germe sur les côtes romaines, ou la prolifération des rats à l’intérieur de l’empire. La pandémie rend difficile la distinction entre structure et hasard, entre modèle et contingence. C’est là l’une des leçons de Rome. Les humains façonnent la nature – surtout les conditions écologiques dans lesquelles se déroule l’évolution. Mais la nature reste aveugle à nos intentions, et les autres organismes et écosystèmes n’obéissent pas à nos règles. Les changements climatiques et l’évolution des maladies ont été les jokers de l’histoire de l’humanité.

Notre monde actuel est très différent de la Rome antique. Nous avons la santé publique, la théorie des microbes et les antibiotiques. Nous ne serons pas aussi impuissants que les Romains, si nous sommes assez sages pour reconnaître les graves menaces qui pèsent sur nous et pour utiliser les outils à notre disposition pour les atténuer. Mais la centralité de la nature dans la chute de Rome nous donne des raisons de reconsidérer le pouvoir de l’environnement physique et biologique pour renverser l’avenir des sociétés humaines. Nous pourrions peut-être en arriver à voir les Romains non pas tant comme une ancienne civilisation, se tenant face à un fossé infranchissable par rapport à notre époque moderne, mais plutôt comme les créateurs de notre monde actuel. Ils ont construit une civilisation où les réseaux mondiaux, les maladies infectieuses émergentes et l’instabilité écologique ont été des forces décisives dans le destin des sociétés humaines. Les Romains, eux aussi, pensaient avoir le dessus sur la puissance inconstante et furieuse de l’environnement naturel. L’histoire nous avertit : ils avaient tort.

Kyle Harper est professeur de lettres classiques à l’Université de l’Oklahoma.

Source : Consortium News, Kyle Harper

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Pierre Darras // 21.08.2020 à 07h58

Oui. Voire
Gibbon parle d’époque heureuse de l’humanité ? Merci pour les esclaves, les plébéiens ruinés réduits aux distributions de blé et aux populations soumises aux guerres impériales ou à la répression impériale.
Quant à la décadence, je m’étonne qu’on évoque que rarement les incessantes guerres civiles des 2e, 3e et 4e siècles, plus de 240!!!! dues au manque total de légitimité du système impérial qui ayant été imposé par Octave par les légions Romaines, a vu les légions romaines designer l’empereur et se déchirer pour ça.
Imperium advenu par le manque de légitimité d’une prétendue république, totalement oligarchique, dominé par un senat constitué des familles les plus riches de Rome et ayant connu, elle même, nombre de guerres civiles, que ce soit des guerres sociales et politiques ou de simples luttes de clans de magnats.
Un exemple, ma ville Nimes, jusqu’au 2e siècle c’était une ville richissime, une véritable vitrine de ville romaine pour les Gaulois et Ibères. Si riche qu’on a fait un aqueduc de 50 km avec un pont monumental encore impressionnant juste pour amener de l’eau à profusion aux thermes. Et bien cette ville richissime était ruiné dés la fin du 2e siècle. En cause? Les pillages dues aux guerres intra-legions et la baisse considérable de fréquentation du fait de l’insécurité grandissante que le réseau des voies.

34 réactions et commentaires

  • Pierre Darras // 21.08.2020 à 07h58

    Oui. Voire
    Gibbon parle d’époque heureuse de l’humanité ? Merci pour les esclaves, les plébéiens ruinés réduits aux distributions de blé et aux populations soumises aux guerres impériales ou à la répression impériale.
    Quant à la décadence, je m’étonne qu’on évoque que rarement les incessantes guerres civiles des 2e, 3e et 4e siècles, plus de 240!!!! dues au manque total de légitimité du système impérial qui ayant été imposé par Octave par les légions Romaines, a vu les légions romaines designer l’empereur et se déchirer pour ça.
    Imperium advenu par le manque de légitimité d’une prétendue république, totalement oligarchique, dominé par un senat constitué des familles les plus riches de Rome et ayant connu, elle même, nombre de guerres civiles, que ce soit des guerres sociales et politiques ou de simples luttes de clans de magnats.
    Un exemple, ma ville Nimes, jusqu’au 2e siècle c’était une ville richissime, une véritable vitrine de ville romaine pour les Gaulois et Ibères. Si riche qu’on a fait un aqueduc de 50 km avec un pont monumental encore impressionnant juste pour amener de l’eau à profusion aux thermes. Et bien cette ville richissime était ruiné dés la fin du 2e siècle. En cause? Les pillages dues aux guerres intra-legions et la baisse considérable de fréquentation du fait de l’insécurité grandissante que le réseau des voies.

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    • koui // 21.08.2020 à 08h57

      Gibbon a écris au 18eme siècle. En ce temps là, le sort des pauvres d’Angleterre n’était pas meilleur que celui des pauvres de l’empire romain et les esclaves romains étaient mieux traités que ceux des Antilles anglaises. Par contre, il est vrai que l’empire romain avait un vrai problème avec les guerres civiles. La légitimité des empereurs venait de la volonté « unanime » du sénat et du peuple romain. Il n’y avait aucun mécanisme institutionnel pour la succession ou le remplacement des empereurs, ce qui fait que chacun pouvait tenter sa chance ou être soupçonné de vouloir le faire. L’empire byzantin et certains empires musulmans ont eu le même problème d’instabilité chronique lié aux usurpateurs. Les royaumes féodaux de l’Europe ont mis en place des règles comme la loi salique qui ont évité ce genre de situation. En définitive, la France a eu très peu de guerre de succession même lorsque le roi était fou, stupide, mégalomane ou sous influence. Les mauvais roi étaient souvent assassinés ou discrètement écartés du vrai pouvoir en faisant l’économie d’une guerre civile.

        +12

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      • Pierre Darras // 21.08.2020 à 09h23

        Ha bon? La fin des capétiens directs nous ont coûté 100 ans de guerres et les trois désastres militaires majeurs, Crécy, Poitiers, Azincourt, ont tout à voir avec le manque de légitimité et donc d’autorité de la nouvelle branche royale.
        Pareil pour le désastre total de Pavie qui tient à un bizuth François Ier qui tient absolument à briller et faire plaisir à ses nobles plutôt que de benoîtement laisser faire l’artillerie et nos Suisses. Un roi sûr de lui et de sa légitimité, aurait retenu ses chevaliers et aurait obtenu une brillante victoire, totalement moderne en plus.
        Et toujours avec ces Valois Il, dés qu’il apparut qu’il serait dur d’avoir un successeur, les appétits, même étrangers se sont aiguisé( jeu de mot très moyen, cette) et on a eu trente ans de guerres renommées vite fait  » de religion ».
        Mais on voit que Henri IV fut assassiné, Louis XIII dut faire un coup d’état contre sa Méré, et Richelieu, traiter tout félon à la trique pour assoir les Bourbons. Et le tout jeune Louis XIV et droit à une fronde des Grands.
        La Révolution indispose toute l’Europe qui lui voue une guerre inexplicable à laquelle même l’Imperium napoléonien ne changera rien. Résultat. 1815, une France vaincue, saignée à blanc et, pire que tout, dont les nouveaux dirigeants arrivent dans les bagages d’armées ennemies. Terrible précédent de la fondation de la droite Française.
        Les plus grands malheurs et désastres de la France d’ancien régime, viennent des changements dynastiques

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        • VVR // 21.08.2020 à 15h12

          Pour la guerre de cents ans, ce n’est pas 100 ans en continue non plus, et si elle dure aussi longtemps c’est en grande partie parce que les anglais connaîtrons 3 changements de dynastie et 2 guerres civiles, (tout en conservant leur unité territoriale).

          La branche royale ne manque pas d’autorité, puisque personne ne se rebelle et tout le monde va se faire tuer en coeur, bien que le roi soit fou et le prince idiot. Personne ne se rebelle, sauf les bourguignons, qui eux regardent du coté du saint-empire depuis quelques générations, ce qui au final leur coûtera la bourgogne. L’histoire de France est ponctuée de désastres, mais la couronne n’éclate jamais. Même pendant la fronde, personne ne songe à s’en prendre à la personne du roi, et personne ne fait sécession.

          Si l’on regarde du cotés des empires musulman, où la légitimité du calife ne repose sur pas grand chose, les rares périodes de stabilité sont associées à des califes particulièrement compétents et bien entourés (Abd Al Malik par exemple) et leur mort est très rapidement suivie de rebellions diverses. Si la dynastie Abbasside tient 500 ans, en moins d’un siècle elle ne contrôle déjà plus qu’un petit bout d’Irak.

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    • Audois // 21.08.2020 à 12h52

      M. Darras, je suis sensible à votre commentaire, même si les facteurs climatiques soulignés dans l’article ont pu avoir également un rôle non négligeable.
      Je reste persuadé que les civilisations se développent par la puissance matérielle (militaire, mécanique, agronomique, etc.) et se ruinent par la décadence morale. Bien évidemment un système politique illégitime et instable est un symptôme visible de l’effondrement de la morale publique.
      Je veux bien croire que dans le cas de Rome, la +conjonction+ de cet effondrement moral et des facteurs extérieurs (épidémies, climat) explique le déclin rapide.

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      • Pierre Darras // 21.08.2020 à 13h51

        Désolé, ma réponse n’est passée. Bug sûrement car il n’y avait là aucun motif à modération
        J’y disais qu’une étude assez récente sur le suicide des civilisations indiquait toujours le même schéma. Accroissement territorial et démographique jusqu’aux limites des ressources. Accaparement de celles ci par les strates les plus aisées avec souffrances accrues pour les pauvres. Révoltes inévitables, guerres civiles, maladies, famine, exode urbain, emiettement du pouvour, fin de partie.

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    • piotrr // 21.08.2020 à 12h55

      l’empire romain,  » âge « le plus heureux » de l’histoire de notre espèce » ?
      J’ai quelques doutes
      et les jeux du cirque, clés de la vie dans la Ville-monde, m’inciteraient plutôt à rester « barbare » mais humain.

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      • Subotai // 21.08.2020 à 19h15

        Jeux du cirque associé à barbare?
        Parce qu’on fait mieux..?
        Avez vous vu les vidéos de MMA qui pullulent sur la Toile?

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  • José Bobo // 21.08.2020 à 08h31

    J’ai lu le livre de Kyle Harper, il est tout à fait passionnant.
    En revanche je lui reproche dans cet article de ne pas clairement exposer que ce qui est arrivé à l’Empire Romain du point de vue climatique est exactement le contraire de ce qui nous arrive : leur climat s’est refroidi pour ressembler à celui que nous avons aujourd’hui. D’après les prévisionnistes actuels les plus pessimistes la pire chose qui pourrait arriver à notre climat actuel serait qu’il se réchauffe jusqu’à atteindre… celui de l’Empire Romain au temps de sa plus grande prospérité. Nous risquons simplement d’être confronté à un climat semblable à celui de l’Optimum Romain… Et je ne vois pas là un motif suffisant pour l’inquiétude extrême qui semble saisir tous écolos, nos journalistes et nos hommes politiques.

      +21

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    • Arnould // 21.08.2020 à 10h08

      Mikhaïl Boudyko l’inventeur du réchauffement climatique a abordé ce thème vers la fin de sa carrière, cad la fin des années 80. Il en était arrivé à penser qu’une fois la transition passée, la terre réchauffée serait bien plus hospitalière pour le genre humain, p.ex. verdissement du Sahara assez rapide. Mais il a été tellement trainé dans la boue par ses collègues qu’il a été obligé de se dédire. Il a ainsi rejoint Galilée, ce qui est un grand honneur, mais ce sujet est malheureusement resté tabou.

        +8

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    • pyrrhogaster // 21.08.2020 à 13h09

      Nous sommes maintenant 7 milliards, nous avons colonisé toute la terre et nos besoins alimentaires sont satisfaits d’une autre façon.
      Une température optimale il y a 2 millénaires ne l’est plus aujourd’hui.

        +3

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      • Pierre Darras // 21.08.2020 à 14h04

        Toute non. Il y a d’immenses déserts qu’on n’a jamais valorisé. Il y a d’immenses terres qui vivraient avec de l’irrigation. Il y a les océans qu’on pillé et pourrit mais qu’on a même pas encore commencé à exploiter pour créer du végétal comestible. Il y a l’agriculture verticale, des milliers de tours convertibles en fermes hydroponiques. Il y a les méthodes d’exploitation bêtes et méchantes pratiquées massivement, gacheuses de surface, d’eaux, de nutriment alors qu’une permaculture pratiquée massivement offrirait des rendements sains et décuplés.
        Attention à la Russie dont la Sibérie semble devenir avec l’association des Chinois, un véritable laboratoire de maraîchage bio high-tech.
        Non, non, la terre peut nourrir beaucoup plus de monde. Mais il faut le faire intelligemment et aussi réduire la consommation mondiale de viande et le gaspillage des surfaces avec les « bio-carburants

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        • eugenieGrandet // 21.08.2020 à 22h06

          sauf erreur de ma part, 60% de la surface agricole cultivée dans le monde sert à produire non pas les biocarburants mais de la nourriture animale. Donc oui à la réduction de la consommation de viande.
          .
          Quant au fond de l’article, s’agit il pour l’auteur de surfer sur la vague du moment?
          Je ne crois pas aux causes uniques. Mais 200 raisons possibles çà fait beaucoup!!

            +2

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    • Subotai // 21.08.2020 à 19h20

      La question n’est pas la température finale.
      La question est le temps mis pour l’atteindre.
      Idem passer de 130km/h à 0Km/h. Le problème n’est pas 0Km/h.
      Le problème est le temps mis pour l’atteindre:
      15 s, c’est cool
      1 s, c’est mortel
      Augmenter de 5° en 10.000 ans, on gère.
      Augmenter de 5° en 100 ans, c’est la merde…

        +14

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    • Subotai // 28.08.2020 à 02h44

      «  »D’après les prévisionnistes actuels les plus pessimistes la pire chose qui pourrait arriver à notre climat actuel serait qu’il se réchauffe jusqu’à atteindre… celui de l’Empire Romain au temps de sa plus grande prospérité. » »
      ********
      Ya quelques différences.
      Ca ne c’est pas fait en 100 ans – Vous savez toujours le fameux : de 130 à 0Km/h en 1 seconde – Bien différent de 130 à 0Kh/h en 15 secondes.
      Nous n’étions pas 8 milliards; qui plus est sur une planète à bout de ressource.

      Croyez moi, je ne doute pas une seconde, de la grande prospérité future (quand tout ça sera stabilisé). 🙂
      Par contre je doute fortement que nous soyons nombreux à en profiter.
      Et je doute encore plus de la grande joie (anticipée) que nous éprouverons durant le processus.

        +0

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  • Catherine // 21.08.2020 à 08h36

    Oui pierre, je suis d’accord avec vous.
    On peut se demander si ce n’est pas l’altération de la qualité de vie (pression sur la nourriture, sous emploi, guerre avec ses drames humains, déracinement, anxiété, etc) qui favorise l’apparition des maladies dites infectieuses.
    De ce point de vue le « Némésis médical » d’Ivan Illich est éloquent.

      +6

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    • Pierre Darras // 21.08.2020 à 10h37

      En fait, une étude sur le suicide des civilisations indiqué un schêma immuable. Croissance jusqu’aux limites de ressource, accaparement des restes par les classes dominantes jusqu’à la bascule du pourcentage de crève la faim. Révoltes, guerres civiles et ou ethniques, épidémies, fuite des cités, famines, effondrement ou invasions externes.

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  • Daniel // 21.08.2020 à 08h51

    Cet article me fait beaucoup réfléchir !
    Pour reprendre les 2 derniers commentaires (Pierre et Catherine), ne pourrait-on pas dire que c’est la pauvreté qui tue, en favorisant le développement de maladie liée à des conditions sociale/environnementale devenue défavorable ?
    Pour les Romains, les querelles incessantes ont déstructurées la société.
    Est-on capable aujourd’hui de réfléchir à partir de ce cas historique pour ne pas refaire les mêmes erreurs pour ne plus avoir tort une fois de plus ?
    Qu’en est il de notre société actuelle, sommes nous entré dans une « décadence à la romaine » ?
    si oui, peut on identifier quels sont les facteurs nous y ayant conduit ?
    De mon point de vue qui ne demande qu’à être compléter, la dérégulation de la monnaie de 1971 et après le TINA (there is no alternative) sont le germe de cette situation.
    Que faudrait-il faire pour recréer une société assurant de meilleures conditions de vie ?

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    • Jean-Do // 21.08.2020 à 10h54

      Cesser d’enrichir les riches et d’appauvrir les pauvres, peut-être. Une démocratie renforcée par l’égalité. Consolider la sécurité sociale tant sanitaire que sociétale. Lutter contre la corruption qui s’emballe dans nos pays. Mettre fin au régime des lobby. Bref, plus d’égalité : c’est bon pour la santé.

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      • Pierre Darras // 21.08.2020 à 14h14

        C’est exactement ce qui se passe lors d’un effondrement de civilisation. Passé un certain temps de chaos et calamités diverses, l’emittement du pouvoir et le rétrécissement colossal des groupes humains ramènent de l’égalitarisme dans les nouvelles structures limitées à la famille, au clan, au village, la vallée.
        On sait que la base humaine du chasseur cueilleur est égalitariste puisqu’il n’y a pas vraiment de spécialisation. D’ailleurs, les structures nomades actuelles, que ce soit chez les Lapons, Mongols, Ibans, Massaï( tous éleveurs) et même Gitans chez nous restent assez égalitaires.
        La sédentarisation, l’agriculture, la capitalisation, l’augmentation du nombre entraînent la chefferie et le début de l’artisanat, de la spécialisation. L’égalité régresse. Puis la cité grossissant, arrive le spécialiste de la guerre, celui de la religion, du commerce et l’inégalité devient la règle.

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  • RGT // 21.08.2020 à 10h01

    La Rome antique était loin d’être aussi idyllique que le montrent de nombreux nostalgiques de sa « grandeur ».

    N’oublions pas que les seuls écrits qui nous sont parvenus intacts proviennent essentiellement des « élites » qui profitaient abondamment d’un système qu’elles avaient patiemment mis en place.

    Ensuite, les « révolutions de palais » et les intrigues ne concernaient pas les « moins que rien » (ou les « sans dents ») qui n’avaient pas leur mot à dire dans cet état pyramidal totalement verrouillé.

    C’est bien la cupidité des élites qui a entraîné la chute de cet empire, comme ce fut le cas pour bien d’autres empires (qui a facilité leur invasion par des gueux ou d’autres empires concurrents).

    Quant on souhaite « optimiser » la « gestion des ressources » en concentrant à l’extrême les population dans des mégapoles on prend le risque de se retrouver avec des pandémies ravageuses ou de graves problèmes d’approvisionnement si le moindre grain de sable vient coincer la mécanique bien huilée de l’approvisionnement.

    Nos sociétés vivent actuellement grâce à l’énergie pas chère qui permet d’alimenter les mégapoles et produire des biens en quantité superflue.
    Mais cette énergie n’est pas illimitée et sa disponibilité (quantité ou coût) sera l’élément essentiel qui ne permettra plus la « croissance infinie » si chère à nos politicards et aux « économistes ».
    De plus, la concentration des populations et la toile de réseaux de transports mondiale permet aussi la propagation foudroyante de pandémies, ces dernières années étant un bel exemple.

    Et quand on impose à ses voisins des conditions inacceptables, au moindre signe de faiblesse ces derniers se précipiteront pour se venger des humiliations subies.

    Tout empire a besoin de spolier ses voisins pour continuer sa croissance.

    Si sa croissance de sa puissance s’arrête (même sans régresser), il ne peut plus continuer imposer ses volontés à sa population et à ses voisins et les rancœurs accumulées depuis trop longtemps explosent se traduisant par des événements sanglants.

    Le problème actuel consiste surtout en l’existence d’armes de destruction massive entre les mains « d’élites » qui seront prêtes à tout pour ne pas perdre leurs avantages.
    Quittes à détruire toute vie sur cette planète (la leur comprise) afin que personne ne vienne prendre leurs places.

      +18

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    • Urko // 21.08.2020 à 10h38

      Vous avez raison sur la dureté de l’Empire romain, qui tenait sous une férule de fer une partie très importante de la population. D’ailleurs, l’Empire est parfois perçu comme une réponse institutionnelle à ce besoin de verrouiller la société romaine dans un carcan militaire, car il ne s’agit pas d’autre chose. La République n’y parvenait plus et les légions ont repris le flambeau. En revanche, je ne crois pas que la cause première de l’effondrement romain provienne de la rapacité de ses élites, même si cela a paralysé la réaction collective : quand les invasions germaniques voient les Germains déjà intégrés à l’Empire depuis presque un siècle se retourner contre lui et rejoindre les envahisseurs, les riches propriétaires fonciers ont préféré radiner, espérant passer entre les gouttes des invasions, plutôt que de contribuer à un sursaut conjoint, mais ce sont bien ces invasions appuyées par la « cinquième colonne » des Romains d’origine germanique qui a mis l’Empire à genoux. A ce propos, les épisodes d’épidémie et climatiques me semblent des facteurs d’affaiblissement, mais pas ceux de l’effondrement.

        +4

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      • Pierre Darras // 21.08.2020 à 14h20

        Ne sous-estimez pas non plus l’impact affaiblissant du christianisme. Avant l’an 300, un Romain tuait sans remords et mourait sans peur.
        Le christianisme lui a beaucoup coupé les c….
        Un peu comme les droit de l’hommisme est entrain de totalement désarmer de l’intérieur toutes les défenses de notre société.

          +13

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        • Urko // 21.08.2020 à 18h46

          C’est la thèse qu’à combattue saint Augustin, dans « La cité de Dieu » et tous ses arguments me semblent valables. Je ne l’ai plus lue depuis vingt ans, mais disons que Rome avait déjà renoncé à bien de ses dieux avant même d’épouser le christianisme, et que sa richesse l’avait amollie, tandis que la présence de nombreux non Romains dans l’empire avait transformé le « patriotisme » initial en fiction : plus grand monde n’aspirait plus à la grandeur de Rome mais seulement à en profiter.

            +5

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        • Guise // 22.08.2020 à 05h05

          Si on dit que le Romain « tuait sans remord et mourait sans peur », ça revient à dire que les Romains étaient une espèce distincte de l’espèce humaine avant l’an 300… j’en doute.

            +2

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          • gracques // 24.08.2020 à 09h43

            Bof , pour Caton, la décadence commene avant la destruction de Carthage …. moins 149 AV JC ….Comme quoi pour un réactionnaire on est toujours en décadence .
            Quant à toute ces théories sur la ‘chutte’ de l’empire Romain , faut remettre à jour votre historiographie qui date un peu …. enfin même beaucoup.
            Dites vous bien que tout discour sur d’histoire , vous parle tout autant du présent du discours que du passé dont’il est censé vous parler.
            L’obsession des ‘invasions barbares’ est née au XIX en France …. et perdure chez ‘certains’ obsédés du grand remplacement , alors que d’autres interrogent le ‘business model’ de cet empire base sur la conquête, le pillage des regions’limitrophes et l’aprovisionnement en ‘esclaves issu de ces conquêtes.
            Un développement ‘non durable’ en quelque sorte.

              +1

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  • douarn // 21.08.2020 à 10h13

    Bonjour
    Je ne suis pas trop convaincu par cet article. Il y a beaucoup de théories sur la chute de l’Empire romain (déclin moral, christianisme,…). Toutes décrivent probablement une facette, mais me semblent faire l’objet d’une attention sélective (https://youtu.be/vJG698U2Mvo).
    L’une d’elle me semble fondamentale : Sverdrup et al. en 2013 semblent démontrer que l’empire romain était une coquille vide dès le 3e siècle. La diminution des dépots polluants de plomb (indicateur de l’activité industrielle) dans les glaces du groenland (fig 3 *), la diminution de la quantité d’argent métal dans la monnaie, les artefacts archéologiques semble en attester (page 206 **). L’épuisement des minerais les obligeait à aller de plus en plus loin dans les veines de métaux précieux d’Espagne ***. La dévaluation du denier romain devait probablement être une nécessité. Tout évènement postérieur n’aurait que déstabilisé un édifice impérial instable.

    Des voies commerciales, la route de la soie a peut être joué un rôle central pour la peste. Le bacille a peut être alors accompagné les produits luxueux d’orient échangés contre ce qui restait d’or extrait des mines d’Espagne alors que Rome avait perdu son grenier à blé carthaginois (contre les vandales).

    mes 10cts 😉

    * https://www.pnas.org/content/115/22/5726
    ** https://www.whoi.edu/fileserver.do?id=233444&pt=2&p=239810
    *** https://www.jstor.org/stable/301182?seq=1

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  • Cotyle // 21.08.2020 à 10h18

    Comme quoi l’Histoire chausse les lunettes de son temps !
    – On déboulonne les statues aux USA,
    – On va chercher le Réchauffement Climatique de l’Empire Romain !
    – On va nous parler des Pandémies pour ce même Empire …
    … Peut-être qu’il nous reste à traiter de sa maîtrise de l’information, du coût extravagant de son armée, de sa perte technologique militaire et enfin de la monnaie !
    Quand l’Histoire passée veut coller à l’actualité …

      +11

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    • Hippocampe // 21.08.2020 à 13h05

      C’est souvent le « biais », mot à la mode, des historiens américains, qui font comme Netflix: un peu d’histoire, mais sans oublier d’aguicher le client avec ce qu’il ressent dans son quotidien…
      Ici, mélanger le Christianisme (St-Pierre au 1er siècle, Constantin en 312) avec les volcans de 250 ans plus tard, pourquoi pas? Mais ça ratisse large comme enchainement des causes… De plus, « biais » occidental rebattu, la « chute de Rome » n’est pas la chute de l’empire, ni de sa civilisation. Cela, c’est encore oublier Byzance, dont la civilisation, le raffinement, la culture, rayonneront jusqu’en Irak actuel et jusqu’à la prise de Constantinople (1453), qui doit peu aux volcans et encore moins au refroidissement climatique (le réchauffement médiéval étant passé par là) mais tout aux conquêtes musulmano-arabes.
      Enfin, glisser la peste mine de rien, comme un Coronavirus antidaté, ça frappe c’est sûr, en particulier les statistiques sur les morts, totalement frauduleuses et jamais prouvées, mais c’est aussi faire l’impasse sur la « résilience », autre mot à la mode, des civilisations à ces pandémies. C’est d’ailleurs l’indifférence à ces pandémies qui fait que l’on continue les guerres par ex. c’est à dire la politique. C’est en plein milieu du 14ème siècle, en pleine peste noire, que s’assemblent tous les éléments de la Renaissance à venir, nourrie par les savants et artistes venus de Byzance, et qui n’ont fui ni réchauffement, ni volcans…
      Quant aux forêts, il y a, comme ailleurs, inversion des causes et conséquences: c’est parceque les populations diminuent que les forêts augmentent

        +15

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    • Subotai // 21.08.2020 à 19h26

      C’est pas d’aujourd’hui que les historiens connaissent l’influence de la GEOGRAPHIE sur la vie et la mort des civilisations.
      Si à l’école c’était Histoire/Géo, ce n’est pas pour rien. Je ne sais pas si ça l’est toujours.
      La géographie englobant tout ce qui ce rapporte à un territoire: climat, géologie, population…

        +2

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  • christian gedeon // 21.08.2020 à 10h40

    Carrément hilarant cet article. Découverte de l’eau chaude. Les évènements climatiques extrêmes ont toujours eu des répercussions « politiques ». Il y a encore quarante ans un élève de ci_nquième aurait pu vous le dire. C’était l’époque où on enseignait encore l’Histoire et la Géographie.

      +9

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    • Subotai // 21.08.2020 à 19h29

      Yesss!
      Je n’avais pas vu ta réponse Gédeon avant de poster. 🙂

        +0

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  • lit75 // 21.08.2020 à 12h04

    C’est une vue assez européo-centrée, et peut-être même anglo-centrée. Les provnices orientales de l’Empire (Syrie/Palestine, Egypte, Afrique du Nord) sont apparemment restées très prospères et sont passées presque sans encombre de Rome / Byzance au califat Omeyyade.

    La Grande-Bretagne, en particuliera effectivement connu un fort déclin économique, L’île s’est vidée de ses légions au début du Vème siècle après qu’elles eurent proclamé un empereur usurpateur. C’est raconté de façon très saisissante par l’historien Procope de Césarée, qui écrit sous Justinien , quelque 150 ans plus tard

    http://remacle.org/bloodwolf/historiens/procope/vandales.htm#27

    « L’Angleterre avait secoué le joug de l’obéissance, et les soldats qui y étaient, avaient proclamé Constantin Empereur, qui ayant aussitôt équipé une flotte, était passé dans la Gaule et dans l’Espagne, pour les réduire sous sa pussance (…)
    Constantin fut défait, et tué avec ses fils. Il est vrai néanmoins que les Romains ne rétablirent plus leur puissance dans l’Angleterre, et qu’elle demeura sous la domination de divers tyrans. « 

      +3

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  • Manu // 22.08.2020 à 11h43

    Je pense qu’on passe à côté de l’essentiel : il y a eu par un passé « récent » un changement climatique qu’on ne peut imputer à l’usage des énergies fossiles.
    Ça devrait faire réfléchir…

      +5

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