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Depuis les années 80, les pétroliers ont massacré le climat en connaissance de cause

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Source : World Economic Forum, Project Syndicate

Des documents secrets ont été exhumés, exposant en détail ce que l’industrie de l’énergie connaissait des liens entre ses produits et le réchauffement climatique. Mais à la différence des conjectures du gouvernement américain, ce que l’industrie avait décrit s’est réalisé.

Dans les années 1980, les compagnies pétrolières Exxon et Shell ont procédé à des estimations des quantités de dioxyde de carbone rejetées dans l’atmosphère par les combustibles fossiles et à des évaluations des conséquences planétaires de ces émissions. En 1982, par exemple, Exxon prévoyait qu’aux alentour de 2090, les niveaux de CO2 auraient doublé en comparaison des premières années du XIXe siècle, et que cela conduirait, selon les connaissances scientifiques disponibles à l’époque, à une augmentation d’environ 3° Celsius des températures moyennes sur la planète.

Quelques années plus tard, en 1988, un rapport interne de Shell anticipait des effets similaires, mais concluait en revanche que les niveaux de CO2pourraient doubler plus tôt, vers 2030. En interne, ces entreprises ne remirent pas en question les liens entre leurs produits, le réchauffement climatique et la catastrophe écologique. Bien au contraire, leurs recherches confirmèrent les corrélations.

Les estimations de Shell prévoyaient une montée des eaux de 60 à 70 centimètres, et indiquaient que le réchauffement pouvait aussi conduire à la désintégration de la calotte glaciaire dans l’Ouest de l’Antarctique, ce qui aurait cette fois pour conséquence une élévation planétaire du niveau des mers « de cinq à six mètres », suffisante pour submerger des pays entiers, aux altitudes trop basses.

Les analystes de Shell mettaient également en garde contre la « disparition d’écosystèmes locaux et les destructions d’habitats » ; ils présageaient l’augmentation des « ruissellements, des inondations destructrices et la submersion des terres agricoles peu élevées », aussi, écrivaient-ils, « de nouvelles sources d’eau potable seraient nécessaires » pour compenser l’évolution de la pluviosité. Les modifications planétaires de la température de l’air allaient quant à elles « radicalement changer les façons de vivre et de travailler des populations ». Au total, concluait Shell, « les changements peuvent être les plus importants que l’histoire ait connus ».

Exxon, pour sa part, avertissait que « des événements potentiellement catastrophiques devaient être pris en compte ». À l’instar des experts de Shell, les scientifiques d’Exxon prédisaient une élévation dévastatrice du niveau des mers, et mettaient en garde contre la transformation en déserts du Midwest américain et d’autres parties du monde. Préférant voir les choses du bon côté, la compagnie affirmait qu’assurément « ce problème n’[était] par aussi grave pour l’humanité qu’un holocauste nucléaire ou qu’une famine mondiale ».

La lecture de ces documents est terrifiante. Et l’effet en est d’autant plus glaçant si l’on considère le refus des géants pétroliers d’avertir l’opinion publique des ravages prévus par leurs propres chercheurs. Le rapport Shell, estampillé « confidentiel », fut pour la première fois rendu public par un organe d’information hollandais au début de l’année. Les travaux d’Exxon n’étaient pas non plus censés être diffusés hors de l’entreprise ; ils furent divulgués en 2015.

Ces entreprises n’ont jamais accepté d’engager leur responsabilité sur leurs produits. Dans l’étude de Shell, la compagnie affirme que c’est aux États et aux consommateurs d’assumer la « charge principale » de la lutte contre les changements climatiques, et non à l’industrie de l’énergie. L’argument aurait pu faire sens si les dirigeants des compagnies pétrolières, y compris ceux de Shell et d’Exxon, n’avaient pas menti ultérieurement sur les changements climatiques [voir un article du Los Angeles Times, inaccessible en ligne depuis l’Europe] et activement dissuadé les États de mettre en place des politiques favorables aux énergies propres.

Si les détails du réchauffement climatique mondial demeuraient étrangers à la plupart des gens dans les années 1980, les entreprises qui y contribuaient le plus comptaient parmi les rares organisations à en avoir une idée claire. Au-delà des incertitudes scientifiques, l’essentiel est bien que les compagnies pétrolières savaient que leurs produits contribuaient à l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère, comprenaient que cela conduirait au réchauffement et en avaient calculé les probables conséquences. Elles ont alors choisi d’en accepter les risques, en notre nom, à nos dépens et sans que nous les connaissions nous-mêmes.

Les plans stratégiques nucléaires qui auraient pu conduire à la catastrophe, découverts par Ellsberg dans les années 1960, étaient une épée de Damoclès. Fort heureusement, elle n’est jamais tombée. Mais les prévisions secrètes de l’industrie pétrolière concernant les changements climatiques sont en train de devenir une réalité, qui ne doit rien au hasard. Les producteurs de combustibles fossiles nous ont sciemment menés vers l’avenir sombre qu’ils craignaient eux-mêmes, en encourageant le recours à leurs produits, en mentant délibérément sur leurs effets, et en défendant bec et ongles leurs parts sur les marchés de l’énergie.

Tandis que le monde se réchauffe, des éléments constitutifs de notre planète – ses calottes glaciaires, ses forêts, ses courants atmosphériques et océaniques – se dégradent irrémédiablement. Qui a le droit de prévoir de tels ravages et d’accomplir délibérément la prophétie ? Si les stratèges militaires et les compagnies pétrolières eurent l’arrogance de décider du degré de dévastation que l’humanité était en mesure de supporter, seul le Pétrole eut la témérité de mettre à exécution ses projets. C’est, assurément, une fois de trop.

Traduit de l’anglais par François Boisivon

Source : World Economic Forum, Project Syndicate


Des documents révèlent que, depuis les années 80, les pétroliers ont massacré le climat en toute connaissance de cause

Source : Up’Magazine

Des documents confidentiels des compagnies Shell et Exxon, datant des années 1980, ont été récemment mis à jour et analysés par un chercheur de l’université de Stanford, Benjamin Franta. La lecture de ces documents fait froid dans le dos. Les pétroliers décrivent noir sur blanc, et dans les détails, les dérèglements climatiques dont nous voyons aujourd’hui les effets.
Dans les années 1980, les compagnies pétrolières Exxon et Shell ont procédé à des estimations des quantités de dioxyde de carbone rejetées dans l’atmosphère par les combustibles fossiles et à des évaluations des conséquences planétaires de ces émissions. En 1982, par exemple, Exxon prévoyait qu’aux alentours de 2090, les niveaux de CO2 auraient doublé en comparaison des premières années du XIXe siècle, et que cela conduirait, selon les connaissances scientifiques disponibles à l’époque, à une augmentation d’environ 3° Celsius des températures moyennes sur la planète.
Voir le document ici
Quelques années plus tard, en 1988, un rapport interne de Shell anticipait des effets similaires, mais concluait en revanche que les niveaux de CO2 pourraient doubler plus tôt, vers 2030. « En interne, ces entreprises ne remirent pas en question les liens entre leurs produits, le réchauffement climatique et la catastrophe écologique. Bien au contraire, leurs recherches confirmèrent les corrélations » écrit Benjamin Franta.
Les estimations de Shell prévoyaient une montée des eaux de 60 à 70 centimètres, et indiquaient que le réchauffement pouvait aussi conduire à la désintégration de la calotte glaciaire dans l’Ouest de l’Antarctique, ce qui aurait cette fois pour conséquence une élévation planétaire du niveau des mers « de cinq à six mètres », suffisante pour submerger des pays entiers, aux altitudes trop basses.

« Les changements peuvent être les plus importants que l’histoire ait connus »

Les analystes de Shell mettaient également en garde contre la « disparition d’écosystèmes locaux et les destructions d’habitats » ; ils présageaient l’augmentation des « ruissellements, des inondations destructrices et la submersion des terres agricoles peu élevées », aussi, écrivaient-ils, « de nouvelles sources d’eau potable seraient nécessaires » pour compenser l’évolution de la pluviosité. Les modifications planétaires de la température de l’air allaient quant à elles « radicalement changer les façons de vivre et de travailler des populations ». Au total, concluait Shell, « les changements peuvent être les plus importants que l’histoire ait connus ».
Exxon, pour sa part, avertissait que « des événements potentiellement catastrophiques devaient être pris en compte ». À l’instar des experts de Shell, les scientifiques d’Exxon prédisaient une élévation dévastatrice du niveau des mers, et mettaient en garde contre la transformation en déserts du Midwest américain et d’autres parties du monde. Préférant voir les choses du bon côté, la compagnie affirmait qu’assurément « ce problème n’[était] par aussi grave pour l’humanité qu’un holocauste nucléaire ou qu’une famine mondiale ».

Voir le document ici

Cynisme à couper le souffle

Ces documents témoignent d’un cynisme à couper le souffle. Refusant toute prise de responsabilité, la compagnie Shell affirme que c’est aux États et aux consommateurs d’assumer la « charge principale » de la lutte contre les changements climatiques, et non à l’industrie de l’énergie. L’argument aurait pu faire sens si les dirigeants des compagnies pétrolières, y compris ceux de Shell et d’Exxon, n’avaient pas menti ultérieurement sur les changements climatiques et activement dissuadé les États, par des campagnes de lobbying acharnées, de mettre en place des politiques favorables aux énergies propres.
Si les détails du réchauffement climatique mondial demeuraient étrangers à la plupart des gens dans les années 1980, les entreprises qui y contribuaient le plus comptaient parmi les rares organisations à en avoir une idée claire. « Au-delà des incertitudes scientifiques, l’essentiel est bien que les compagnies pétrolières savaient que leurs produits contribuaient à l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère, comprenaient que cela conduirait au réchauffement et en avaient calculé les probables conséquences. Elles ont alors choisi d’en accepter les risques, en notre nom, à nos dépens et sans que nous les connaissions nous-mêmes » écrit Benjamin Franta.
Les prévisions secrètes de l’industrie pétrolière concernant les changements climatiques sont en train de devenir une réalité, qui ne doit rien au hasard. Les producteurs de combustibles fossiles nous ont sciemment menés vers l’avenir sombre qu’ils craignaient eux-mêmes, en encourageant le recours à leurs produits, en mentant délibérément sur leurs effets, et en défendant bec et ongles leurs parts sur les marchés de l’énergie. « Tandis que le monde se réchauffe, des éléments constitutifs de notre planète – ses calottes glaciaires, ses forêts, ses courants atmosphériques et océaniques – se dégradent irrémédiablement. Qui a le droit de prévoir de tels ravages et d’accomplir délibérément la prophétie ? » s’insurge l’auteur.
Et pendant que la planète fond et que l’avenir même de l’homme est mis en question, les pétroliers continuent de plus belle. Malgré les prises de consciences planétaires, les COP et autres One Planet Summit, les marches, les débats, les efforts de chacun, le secteur des énergies fossiles semble sourd et continue avec cynisme sa farandole vers un désastre programmé.
Source : Up’Magazine

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Fabrice // 24.08.2020 à 07h04

Oui la politique néo libérale c’est bien après moi le déluge, ils le savent s’achètent des terres en scandinavie ou sur des îles avec de l’altitude.

Font des projets onéreux pour se mettre à l’abri https://www.batiactu.com/edito/ile-flottante-clients-milliardaires-42237.php

Alors nous simples quidam qui ne sommes rien cela importe peu au contraire cela débarrasse, en 14 la bourgeoisie se réjouissait de se débarrasser de la masse revendicatrice alors maintenant que les machines peuvent faire le travail à sa place… Réservons l’énergie pour cet usage le reste s’il disparaît….

43 réactions et commentaires

  • Fabrice // 24.08.2020 à 07h04

    Oui la politique néo libérale c’est bien après moi le déluge, ils le savent s’achètent des terres en scandinavie ou sur des îles avec de l’altitude.

    Font des projets onéreux pour se mettre à l’abri https://www.batiactu.com/edito/ile-flottante-clients-milliardaires-42237.php

    Alors nous simples quidam qui ne sommes rien cela importe peu au contraire cela débarrasse, en 14 la bourgeoisie se réjouissait de se débarrasser de la masse revendicatrice alors maintenant que les machines peuvent faire le travail à sa place… Réservons l’énergie pour cet usage le reste s’il disparaît….

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    • lapetitemaisondanslaprairie // 24.08.2020 à 22h50

      Suis allée voir le lien, Fabrice, et j’ai bien rigolé.
      Ils vont bouffer quoi sur leur ile flottante, du caramel ??
      Je ne crois pas un instant à la survie de ce truc en cas d’effondrement. A la limite, acheter en Scandinavie ou en Nelle Zélande ça tient la route pour quelques dizaines d’années… et encore, pas sûr !!
      Enfin bon, le pouvoir de l’argent permettra de tenir un peu plus longtemps que nous autres dans les conditions d’aujourd’hui.
      A terme, le climat se dérèglera pour tout le monde, et je ne pense pas que les nantis d’aujourd’hui seront nantis demain. La seule chose de sûr c’est qu’ils ne seront pas les premiers à mourir sur les routes de l’exode !

        +5

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      • douarn // 25.08.2020 à 09h02

        absolument, lapetitemaisondanslaprairie
        Un travail de modélisation (HANDY) que j’aime bien est celui-ci : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0921800914000615

        Il y est conclu qu’une société inégalitaire inscrite dans une dynamique irréversible d’accumulation de richesse, de la surexploitation des ressources, ne tenant pas compte de la capacité de charge du système, fini mal (on s’en serait douté remarquez).

        Sur l’image ci-dessous, notez qu’avant l’extinction des élites, la ressource restante exploitable par ces élites, ce sont les gens qu’ils finissent par tuer au travail. Handy permet d’illustrer les trajectoires de diverses civilisations passées, c’est vraiment intéressant.
        https://ars.els-cdn.com/content/image/1-s2.0-S0921800914000615-fx1.jpg

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  • Vercoquin // 24.08.2020 à 07h43

    La planète appartient à quelques-uns, c’est inadmissible.
    S’approprier les ressources naturelles de la planète, c’est du pillage organisé.
    Proudhon disait « la propriété, c’est le vol ».
    Il est urgent de mutualiser TOUTES les ressources du sous-sol afin d’en répartir les bienfaits modérément et équitablement à tous les terriens, et de forcer la limitation du réchauffement.

    « Ces entreprises n’ont jamais accepté d’engager leur responsabilité sur leurs produits. »
    Ce n’est pas parce que ces entreprises ont investi des sommes énormes pour la recherche et l’extraction que ça les exonère de rendre des comptes aux habitants de la planète.
    Un jour, ils devront rembourser tout ce qu’ils ont volé au reste de la terre.

      +11

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    • Patrick // 24.08.2020 à 09h20

       » mutualiser TOUTES les ressources du sous-sol afin d’en répartir les bienfaits  »
      A noter que les compagnies pétrolières ne possèdent pas le pétrole , elles travaillent avec les états.
      On va aller dire aux Russes et aux Saoudiens que leur pétrole est désormais la propriété de tous les terriens et que nous savons mieux qu’eux comment le gérer 🙂
      On connait déjà la réponse , un truc du style : » tu l’as vu mon AK-47 ?  »

      Donc arrêtons de rêver , nous avons besoin du pétrole pour encore quelques décennies.

        +18

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      • K // 25.08.2020 à 01h18

        Dans tous les pays du monde, le sous-sol appartient à l’Etat, à l’exception des Etats-Unis et du Canada où le sous-sol appartient au propriétaire terrien.

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    • TZYACK // 25.08.2020 à 13h17

      C’est pourquoi, les « Rothchild » ont rétrocédé, il y a peu de temps, leurs parts de capital dans l’ARAMCO pour ne pas être accusés d’avoir participé aux graves conséquences prévisibles du réchauffement climatique

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  • yann // 24.08.2020 à 07h53

    Shell et Exxon c’est bien joli. Mais la France est declassée à ce point que Total ne fait même pas partie de la liste?

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    • Alfred // 24.08.2020 à 08h03

      Ralala même dans la vertu les américains se regardent le nombril.

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      • EugenieGrandet // 24.08.2020 à 18h24

        @Alfred. shell est néerlandais, pas américain.
        @Yann. la réalité est sans doute que Total ne menait pas de recherche sur ce sujet.

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  • florian lebaroudeur // 24.08.2020 à 08h26

    Oui mais pendant ce temps, tout le monde en a bien profité de leurs produits, méme les anti-pétroliers.

      +15

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    • gracques // 24.08.2020 à 09h19

      Ça c’est une bonne remarque !
      Tout comme les agriculteurs sont victimes et auteurs des dégradations qu’ils commettent par l’usage inconsidere d »intrants’.
      ‘Ce sont les hommes qui font l’histoire , mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font’ …. on ne depasse pas Marx.
      Reste que le mal est peut être plus profond que le simple capitalisme…..et que le passage à une société compatible avec un système écologique en équilibre risque d’être un moment particulièrement atroce de notre histoire.

        +12

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      • LibEgaFra // 24.08.2020 à 10h10

        A condition qu’il y ait encore une histoire. Pour la première fois dans l’histoire de la Terre une espèce au cerveau détraqué est capable de déclencher un biocide généralisé. Il y aura toujours des survivants, les scorpions, les blattes et certains animaux des profondeurs… Pour le reste…

        Et quelques multimilliardaires au fond de leur bunker…

          +6

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      • vert-de-taire // 24.08.2020 à 18h55

        L’agriculteur est aussi auteur (et donc responsable-coupable – disons les mots) que l’ouvrier sur sa chaîne de montage d’automobile des méfaits des transports routiers.

        Ben voyons : tous coupables de dévaster la planète !

        Il ne s’agit pas d’un mal mais d’une soumission de tous organisée pour le profit des riches afin de ne pas crever de faim.
        Le capitalisme est juste l’outil parfait du riche, une fois que le curé a trop perdu de son pouvoir.

          +3

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      • Véro // 24.08.2020 à 19h11

        Usage inconsidéré d’intrants ? Où sont-ils ces agriculteurs qui gagnent tellement bien leur vie qu’ils peuvent mettre l’argent par les fenêtres en faisant un usage inconsidéré d’instants ?

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    • Patrick // 24.08.2020 à 09h22

      il faut dire que se passer du pétrole et autres combustibles fossiles , ça signifie se priver de presque 90% de notre énergie .. donc retour à un monde beaucoup ( mais alors vraiment beaucoup ) plus frugal.
      Il va avoir l’air fin le bobo de base sur sa trottinette électrique quand il va se retrouver avec une bêche à la main.

        +17

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      • LibEgaFra // 24.08.2020 à 10h06

        En cas de crises, c’est l’exode urbain. Nous l’avons déjà observé le 16 mars dernier.

        Pour la bêche, attention aux ampoules aux mains!

          +3

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        • vert-de-taire // 24.08.2020 à 19h00

          il suffit de mettre des gants .. chinois.
          Ils s’usent vite mais le chinois est si gentil …

          Et puis la bêche c’est dépassé, retourner la terre l’abîme trop, il faut pailler..

            +1

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      • Véro // 24.08.2020 à 19h14

        Et pas seulement l’énergie, beaucoup de productions sont issues du pétrole ou du gaz.

          +0

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  • gracques // 24.08.2020 à 09h22

    Ça c’est une bonne remarque !
    Tout comme les agriculteurs sont victimes et auteurs des dégradations qu’ils commettent par l’usage inconsidere d »intrants’.
    ‘Ce sont les hommes qui font l’histoire , mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font’ …. on ne depasse pas Marx.
    Reste que le mal est peut être plus profond que le simple capitalisme…..et que le passage à une société compatible avec un système écologique en équilibre risque d’être un moment particulièrement atroce de notre histoire.

      +5

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    • Patrick // 24.08.2020 à 09h24

      l’utilisation de l’énergie n’a rien à voir avec le capitalisme , c’est juste un besoin de l’être humain de vouloir constamment améliorer son quotidien.
      ça a commencé quand un gars a frappé deux silex pour faire du feu.

        +8

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      • Dominique Gagnot // 24.08.2020 à 13h00

        L’utilisation de l’énergie n’a rien à voir avec le capitalisme, mais le capitalisme a à voir avec l’utilisation de l’énergie, et pas qu’un peu :
        La recherche de profits conduit à maximiser les échanges de tout et n’importe quoi, sans aucune réflexion globale.
        Le capitalisme organise le pillage des ressources terrestres et humaines. http://bit.ly/tragédiecapitaliste

          +9

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    • pseudo // 24.08.2020 à 10h01

      il me semble que nous avons déjà échoué l’examen de passage en décidant de nous vautrer dans la facilité. Il n’y aura pas de retour en arrière dès lors que les modifications des biosphères seront suffisamment avancées.
      C’est un diagnostic terminal que nous posons, pas « une simple gripette » pour citer un ministre qui c’est dévoyé dans ces fonctions.

        +2

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  • Pierre Darras // 24.08.2020 à 09h31

    Oui, et nous les consommateurs de pétrole et produits dérivés, en connaissance de cause, nous avons fait très très attention à notre consommation. Fini la voiture, l’avion et le bateau, fini le plastique. Exemplaires qu’on a été nous les gentils consommateurs face aux méchants producteurs qui font rien qu’à tout pourrir par plaisir et goût du lucre.

      +13

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    • Dominique Gagnot // 24.08.2020 à 13h08

      L’influence que le français moyen a sur la consommation de pétrole est de l’ordre du milliardième (nous sommes 7milliards d’habitants…). Autrement dit nulle. Le problème est collectif, et suppose une organisation collective, incompatible avec le capitalisme, sauf à ce que le capitalisme soit soumis à cette organisation… http://bit.ly/tragédiecapitaliste

        +7

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  • sab // 24.08.2020 à 09h44

    Oui c’est facile pour l’auteur de cet article de responsabiliser les majors alors que je suis certain que son niveau de vie est bien supérieur à la moyenne mondiale et donc qu’il a bien profité comme nous tous de ce pétrole abondant (pour combien de temps?).

      +5

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    • tchoo // 24.08.2020 à 10h52

      Alors peut tous responsable comme ça aucun coupable. Vous et moi si nous en avions eu les moyens avions refuser tout lien avec le pétrole, croyez vous que cela aurait changer la face du monde?
      Ces compagnies ont une immense responsabilité dans la catastrophe qui vient par ce que le sachant depuis très longtemps ils n’ont rien mis en oeuvre pour trouver une alternative se contentant d’engranger du fric et rejettent leur propre responsabilité sur les états et sur nous
      Et le pire C’est que cela fonctionne

        +4

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    • vert-de-taire // 24.08.2020 à 19h51

      ma réponse aussi est facile :

      https://www.thinkerview.com/tariq-krim-et-bernard-benhamou-souverainete-numerique-la-douche-froide/

      ou l’une des méthodes de la fabrique du consentement.

      – question subsidiaire : qui a eu l’occasion de choisir entre le blanc bonnet et le bonnet blanc ?
      entre la droite et la droite
      entre le coca et le cola
      entre le travail soumis et la misère ?

        +1

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  • pseudo // 24.08.2020 à 09h52

    comme nous vivons dans un monde fini, c’est l’appropriation ultime. A la manière des colons américains qui envahissaient et tuaient les indigènes pour s’en approprier les terres. Ils nous manipulent pour s’enrichir et exploiter La Terre, tout simplement.
    Ayant réussit le projet d’appropriation, ils ont mis en esclavage, via le neo libéralisme et son friendly management, tout ceux qui vivaient sur ces terres.
    Tout cela ne rappel que trop une histoire récente maintes fois dénoncées…. Tout a changé, les moyens de transports, communications, productions, les techniques de gestion de ressources humaines, mais rien n’a réellement changé, bbii bis rreeree-ppeeepepe-tita dirait l’Histoire.

    Il faut aussi préciser la malfaisance de leurs techniques digne des pires dealers de rue en nous rendant accroc à un produit ultra nocif.

    Bref, comme le disait coluche, si voter servait à quelque chose, ça ferait longtemps que les politiques de santé publique auraient intervenus.

      +11

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  • RGT // 24.08.2020 à 09h57

    « depuis les années 80, les pétroliers ont massacré le climat en toute connaissance de cause »…

    Les pétroliers ne sont ni les premiers et ne seront sûrement pas les derniers.
    Depuis que l’humanité a commis la pire erreur de son histoire en créant des « sociétés » dans lesquelles elle a permis à certains individus d’acquérir des pouvoirs et des richesses totalement disproportionnés par rapport à leurs besoins et au détriment des autres (humains et autres espèces vivantes) c’est devenu une « tradition incontournable » de massacrer l’environnement et la santé des autres pour accumuler les profits.

    Je tiens à vous signaler que rien que sur les derniers siècles les « bienfaits » des activités humaines étaient bien identifiés, du « smog » anglais au XIXè siècle au tabac dont la toxicité était bien connue dès les débuts du XXè siècle (les nazis voulaient proscrire le tabac car ils connaissaient, comme tous les gouvernements de l’époque, ses effets très néfastes sur la santé), en passant par l’amiante, les composés chimiques de synthèse, etc. etc.

    Et les réactions des gouvernements « démocratiques » ont systématiquement été les mêmes : Quand le scandale est publiquement dévoilé et impossible à contenir ils se réfugient derrière l’excuse « on ne savait pas » (alors qu’ils connaissent en détail toutes les faits et geste de la population largement fliquée) et prennent des « mesures énergiques » en prohibant les produits incriminés avec une « vigueur » qui permet aux responsables d’écouler l’intégralité de leurs stocks et de trouver de nouveaux « substituts » qui s’avèrent souvent encore pires que les précédents.

    Le véritable scandale ne se situe pas au niveau de ces profiteurs cupides mais au niveau des institutions qui leur permettent de continuer leurs « petites affaires » sans ne jamais être gênés ni condamnés (hormis quelques lampistes destinés à calmer la colère populaire).

      +16

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    • Dominique Gagnot // 24.08.2020 à 13h13

      Métaphore : Imaginez une maison dans laquelle des habitants particulièrement irresponsables seraient libres de faire ce que bon leur semble.

      L’un irait brûler un morceau de charpente pour se chauffer, l’autre utiliserait le cuivre de l’installation électrique pour fabriquer on ne sait quoi, etc. Imaginez l’état de cet immeuble au bout d’un certain temps…
      C’est ce que nous faisons subir à la Terre, notre maison, sans nous préoccuper aucunement des désastres qui en résultent.

      Les constitutions de nos États permettent à des entreprises privées de se rendre « propriétaires » de ressources qui en fait sont des biens communs.
      Dans le cadre d’un système économique capitaliste dont le seul objet est le « profit », ils s’autorisent à détruire notre planète, au mépris des conséquences sociales et écologiques…

      De ce fait, il est absolument certain que notre histoire ne peut connaître qu’un épilogue désastreux. Nous sommes à ce moment de l’histoire.
      http://bit.ly/tragédiecapitaliste

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      • lundi // 24.08.2020 à 20h28

        Je partage mais je pense que c’est un cran de plus :
        le chaos en marche est le moyen de la soumission afin que la dévastation nécessaire advienne pour que tout change afin que rien ne change.
        Contrôle total des élevages humains (les villes connectées – à Big brother) afin que les massacres et/ou zones de misère (ce qui revient au même) puissent se faire.

        Les derniers massacres de masse passent très bien .. grâce aux leçons de Hiroshima etc l’argumentaire se rode et nos réticences s’érodent.

        Je me souviens d’une nouvelle où le génial AZIMOV décrit une planète où les robots font tout le travail et les rares humains vivent des siècles. Pour se maintenir, il faut très peu d’enfants, détruire les envahisseurs et bien sûr les excentriques.

        ILS Y VONT. La transition est commencée et passera par des massacres.
        Les morts restent calmes.
        [modéré]

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  • tchoo // 24.08.2020 à 10h55

    Le voleur à raison de voler tant que personne ne tente de l’arrêter C’est Ça?
    Magnifique les profits au privé, les emmerdes au public

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    • Patrick // 24.08.2020 à 11h19

      En ce qui concerne les profits , les différents états producteurs ont largement profité du pognon du pétrole , donc … profits publics.
      Le pétrole ayant permis une « croissance » extrêmement forte , tous les citoyens de tous les états et les états eux-mêmes ont largement profité de cette croissance . donc … profits publics

      Si nous avons consommé autant de pétrole , c’est bien parce que tout le monde en profitait .. fiesta générale !! et gueule de bois générale , aussi.

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      • RGT // 25.08.2020 à 09h04

        « donc … profits publics. »

        Vous voulez rire ?

        Le pognon du pétrole a été immédiatement capté par les « élites » pour leur propre profit, la population ne ramassant que des miettes…
        Les « bienfaits » de la manne pétrolière n’ont jamais servi à directement améliorer la condition des citoyens (à quelques très rares exceptions près, dans « Libye de Kadhafi » par exemple) mais à alimenter des circuits de « rétrocommissions » de « grands travaux » qui permettaient aux « élites » d’arrondir leurs fins de mois.

        Les profits sont TOUJOURS privés, et ensuite on socialise les pertes pour que la facture soit payée par tous ceux qui n’ont pas pu profiter de l’orgie.

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    • EugenieGrandet // 24.08.2020 à 18h27

      @tchoo. ceux qui en ont profité ce sont les clients des pompes à essence. pour leurs voitures, leurs camions, leurs centrales électriques, leurs bateaux porte container pour transporter les biens de consommation sans oublier les avions.

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  • Rond // 24.08.2020 à 11h35

    Vociférons, vociférons, il n’en restera rien ou pas grand chose. Nous savons désormais tous que nous allons dans un hypothétique mur ; en fait, de nombreux murs convergents. Comme personne ne s’accorde sur notre vitesse et notre distance aux murs, les plus « malins » usent et abusent des incertitudes. Les plus pétochards se rangent derrière les mensonges qui rassurent et les autres sont rongés par un sentiment d’impuissance…
    Il ne se passera rien tant que la planète n’aura pas indiqué qu’elle ne nous supportait plus. Quelques signes devraient pourtant nous alerter, par ex. les abeilles qui disparaissent sans laisser de trace, ruches pleines…
    La deuxième étape ne s’adressera pas vraiment à ces insectes martyrs.
    Il existe des degrés dans les responsabilités et nos « décideurs » imbéciles, pourtant capables de nous confiner, laissent faire. Le sens des « priorités », sans doute.
    Tenez bon !

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  • Casimir Ioulianov // 24.08.2020 à 13h39

    Le crime des énergéticiens n’est pas tant d’avoir fourni l’augmentation de la demande que d’avoir poussée à la consommation en pratiquant des prix trop proches du prix coûtant d’extraction en dépit de toutes les externalités connues, et apparemment pas trop mal estimées.
    On est devant un problème de marché au sens théorique ; où l’on peut constater toute l’inefficience du marché pour la fixation des prix des biens et des services en toutes connaissances de causes.
    Un pétrole au dessus de $100 le baril et en constante augmentation depuis le début des années 1980 ça aurait changé la face du monde du tout au tout… en voila un bon sujet pour une uchronie , l’OPEP en cartel qui fonctionne et qui explose les prix après le premier choc pétrolier. Scenario intéressant ^^ .

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  • Blackjason78 // 24.08.2020 à 13h42

    Make mazout great Again
    Le capilisme ne résoudra jamais les problèmes qu’ il a engendre donc ils sont aussi self c’ est qu’ il ont un plan de secours.

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  • Onna // 24.08.2020 à 13h44

    Dès le milieu des années 90 je me souviens de l’industrie pétrolière qui se frottaient les mains du réchauffement en particulier pour les nouvelles routes commerciale au pôle nord et pour les ressources sous la glace.
    A ce niveau c’est de la préméditation assumée. De leur point de vue plus vite les glaces fonderont plus vite les bénéfices rentreront.
    En tout cas le public et les pouvoirs politiques étaient prévenus et au courant du dérèglement climatique et de la volonté de l’industrie pétrolière et connexe de s’accaparer les avantages estimés de la fonte des pôles.
    On peut voir également des avantages géo-stratégiques de se positionner au niveau des pôles concernant les frappes stratégiques et balistiques, cependant après la démonstration de Poutine des nouvelles armes russes, en particulier le missile Burevestnik 9M730, ce point de vue peut-être remis en cause.

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  • EugenieGrandet // 24.08.2020 à 18h45

    cet article, c’est vraiment n’importe quoi.
    1) « les pétroliers ont massacré le climat ». Exxon et Shell ne sont que deux sur des milliers de compagnie. Ils ne représentent pas « les » pétroliers d’autant qu’ils ne produisaient que 4 ou 5% de la production mondiale de pétrole et gaz dans les années 90. Plus de 60% de la production vient des compagnies nationales de pays producteurs. Les 7 majors occidentales ne représentent que environ 13% de cette production.

    2) c’est du réchauffé (sic). Pour Exxon, tout (beaucoup) est sorti en 2014. voir. https://en.m.wikipedia.org/wiki/ExxonMobil_climate_change_controversy

    3) encore une fois, les consommateurs ont le beau rôle. ils n’y sont pour rien avec leurs gros suv, leurs voyages en touristes de masse en avion, leurs maisons loin des centres ville, leur deuxième voiture souvent, leur surconsommation effrénée de produits en provenance d’Asie. , etc…

    Que les compagnies doivent prendre leur part des critiques et de la situation actuelle, certes mais un article crédible doit donner les bonnes informations. Ici ce n’est pas satisfaisant.

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  • Almire // 25.08.2020 à 15h16

    Vous avez raison, les pétroliers ne sont pas plus responsables que les producteurs de charbon, de gaz, de ciment, de viande industrielle, d’huile de palme etc …Le titre de l’article est racoleur, comme souvent ! En revanche je comprends que les pétroliers se soient intéressés aux conséquences de leurs actes, mais ils ont découvert que ces conséquences pouvaient nuire à leur business, aussi se sont-ils gardés de le révéler. En sont-ils coupables ? Je constate qu’à la même époque l’équipe de Meadows à publié un rapport pour le club de Rome, « The limits to growth », qui envisageait un effondrement du système entre 2030 et 2050 si la marche du monde se faisait sur le mode « business as usual ». Cela a-t-il changé quelques chose à la marche du monde ? Non, puisque la confrontation du modèle Meadows à la réalité montre (en 2014) que la trajectoire du système terre reste à peu près la même; On pourrait même dire » tous coupables », capitalistes ou non !

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  • Vladimir K // 27.08.2020 à 14h38

    L’histoire se répète avec les minières, qui extraient les métaux pour les batteries des véhicules électriques, extractions dont les conséquences vont bien plus loin que celles dues à l’extraction de pétrole.

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