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26.août.202026.8.2020 // Les Crises

Changement climatique : un rapport commandé par le Pentagone alerte sur les risques à venir – par Nafeez Ahmed

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Source : Motherboard, Nafeez Ahmed

Selon un rapport de l’armée américaine publié fin 2019, les Américains pourraient être confrontés à un avenir terriblement sombre en raison du changement climatique, avec des black-out électriques, des maladies, la soif, la faim et la guerre. L’étude a révélé que l’armée américaine elle-même pourrait également s’effondrer. Tout cela pourrait se produire au cours des deux prochaines décennies, note le rapport.

Les officiels américains de haut rang qui ont rédigé le rapport viennent de plusieurs organismes clés, dont l’armée, la Defense Intelligence Agency et la NASA. L’étude demandait au Pentagone de se préparer d’urgence à l’éventualité d’un effondrement, à l’approche du milieu du siècle, des systèmes domestiques d’alimentation en électricité, en eau et en denrées alimentaires sous l’effet du changement climatique.

Le rapport a été commandé par le général Mark Milley, nouveau président des chefs d’état-major interarmées de Trump, en fait l’officier militaire le plus haut gradé du pays (le rapport le met également en porte-à-faux avec Trump, qui ne prend pas le changement climatique au sérieux).

Le lancement de l’étude, intitulée Implications of Climate Change for the U.S. Army, a eu lieu en mai au Wilson Center, à Washington DC, par le U.S. Army War College en partenariat avec la NASA. Ce rapport a été commandé par le général Milley alors qu’il était chef d’état-major de l’Armée de terre. Il a été rendu public en août par l’intermédiaire du Center for Climate and Security, mais a suscité peu d’attention à l’époque.

Les deux scénarios majeurs du rapport portent sur le risque d’un effondrement du réseau électrique au cours des « 20 prochaines années » et sur le danger d’épidémies. Les deux pourraient être déclenchés par le changement climatique à court terme, note-t-il.

Les « besoins énergétiques accrus » déclenchés par les nouveaux régimes climatiques tels que les périodes prolongées de chaleur, de sécheresse et de froid pourraient éventuellement submerger « un système déjà fragile ».

Le rapport met également en garde sur le fait que l’armée américaine devrait se préparer à intervenir de nouveau à l’étranger dans des conflits de type syrien, déclenchés par les conséquences liées au climat. Le Bangladesh, en particulier, est considéré comme le pays le plus vulnérable à l’effondrement climatique dans le monde.

« Le déplacement définitif d’une grande partie de la population du Bangladesh serait une catastrophe régionale susceptible d’accroître l’instabilité mondiale », prévient le rapport. « Il s’agit là d’une conséquence potentielle des problèmes liés au changement climatique dans un seul pays. Dans le monde, plus de 600 millions de personnes vivent au niveau de la mer. »

L’élévation du niveau de la mer, qui pourrait dépasser 2 mètres d’ici 2100 selon une étude récente, « déplacera des dizaines (voire des centaines) de millions de personnes, créant une instabilité massive et persistante », ajoute le rapport.

Les États-Unis devraient donc être prêts à agir non seulement au Bangladesh, mais aussi dans de nombreuses autres régions, comme l’Arctique qui fond rapidement. Le rapport préconise que l’armée américaine profite de ses ressources en hydrocarbures et des nouvelles voies de communication pour repousser l’empiétement russe.

Mais sans réformes urgentes, le rapport prévient que l’armée américaine elle-même pourrait finir par s’effondrer alors qu’elle tente de répondre à l’effondrement climatique. Elle pourrait perdre sa capacité à contenir les menaces aux États-Unis et pourrait échouer dans sa mission à l’étranger en raison d’un approvisionnement en eau inadéquat.

Effondrement total du réseau électrique

Le rapport dresse un portrait effrayant d’un pays qui s’effondre au cours des 20 prochaines années en raison des impacts du changement climatique sur « les systèmes naturels comme les océans, les lacs, les rivières, les eaux souterraines, les récifs et les forêts ».

Selon le rapport, l’infrastructure actuelle des États-Unis est terriblement sous-préparée : « La plupart des infrastructures critiques identifiées par le Département de la Sécurité intérieure ne sont pas conçues pour résister à de telles modifications ».

Environ 80 % des exportations agricoles américaines et 78 % des importations transitent par voie maritime. Cela signifie que les épisodes de submersions dues au changement climatique, en causant des dommages durables aux infrastructures maritimes, pourraient occasionner « une menace majeure pour les vies et les communautés des États-Unis, l’économie américaine et la sécurité alimentaire mondiale », note le rapport.

Le réseau électrique national américain est particulièrement menacé, car il pourrait être coupé « sous la pression du changement climatique », en particulier des variations de précipitations :

« Le réseau électrique qui dessert les États-Unis vieillit et continue de fonctionner sans investissements coordonnés et suffisants dans l’infrastructure. Il existe des points de faiblesse au niveau des centrales électriques, des infrastructures de transport et des composantes du réseau de distribution », affirme le rapport.

En conséquence, les « besoins énergétiques accrus », conséquences de nouveaux régimes climatiques tels que les périodes prolongées de chaleur, de sécheresse et de froid pourraient éventuellement causer une surcharge sur « un système déjà fragile ».

UN GRAPHIQUE DU RAPPORT.

La prédiction peu réjouissante du rapport a déjà commencé à se concrétiser : le fournisseur d’énergie PG&E a coupé le courant à plus d’un million de personnes en Californie pour éviter que les lignes électriques ne provoquent un nouvel incendie de forêt dramatique. Alors que le changement climatique intensifie la saison sèche et augmente les risques d’incendie, PG&E a été la cible de critiques pour ne pas avoir entretenu le réseau électrique de l’état de Californie, en piteux état.

Le rapport de l’armée américaine montre que la panne d’électricité en Californie pourrait être un avant-goût de ce qui se passerait dans un scénario vraiment dystopique où le réseau électrique national tomberait du fait du changement climatique. Un paragraphe particulièrement pénible énumère sans détour les conséquences :

« Si l’infrastructure du réseau électrique devait s’effondrer, les États-Unis connaîtraient une crise importante :

  • Perte d’aliments périssables et de médicaments
  • Arrêt des réseaux de distribution d’eau potable et d’eaux usées
  • Arrêt des systèmes de chauffage/climatisation et d’éclairage électrique
  • Arrêt des systèmes informatiques, téléphoniques et de communication (dont ceux du transport aérien, des réseaux satellitaires et des services GPS)
  • Interruption des transports en commun
  • Arrêt des systèmes d’alimentation et de distribution du carburant
  • Interruption de tous les systèmes électriques qui n’ont pas d’alimentation de secours. »

Bien que le rapport ne s’attarde pas sur les implications, il reconnaît qu’une panne du réseau électrique national conduirait à une véritable crise nécessitant des interventions militaires d’urgence susceptibles d’affaiblir la capacité de l’armée américaine à assurer son propre fonctionnement : « Les opérations de secours rendues compliquées par les mauvaises conditions météorologiques pourraient faire empirer la situation. Les effets en cascade de la perte d’énergie… mettraient rapidement à l’épreuve la capacité de l’armée à poursuivre ses opérations ».

Les centrales nucléaires américaines présentent également « un risque élevé de mise à l’arrêt temporaire ou permanente en raison des menaces climatiques ».

Actuellement, 99 réacteurs nucléaires sont en exploitation aux États-Unis, fournissant près de 20 % de l’énergie du pays. Mais la majorité d’entre eux, soit environ 60 pour cent, sont situés dans des régions vulnérables qui sont confrontées à des « risques majeurs », notamment l’élévation du niveau de la mer, les tempêtes extrêmes et les pénuries d’eau.

Confinement

Les auteurs du rapport pensent que des opérations militaires nationales seront nécessaires pour contenir les futures épidémies. Il n’y a pas d’échéancier précis à cet égard, si ce n’est l’idée d’être prêt à faire face à des surprises imminentes : « Le changement climatique augmente le risque de maladies infectieuses pour la population américaine. La question n’est pas de savoir « si » mais « quand » il y aura une grande épidémie. »

Les régions du sud des États-Unis connaîtront une augmentation des précipitations de 0,5 à 0,8 mm par jour, ainsi qu’une augmentation des températures annuelles moyennes de 1 à 3°C d’ici 2050.

Avec des hivers plus chauds, ces nouvelles conditions entraîneront la prolifération des moustiques et des tiques. Cela, à son tour, stimulera la propagation de maladies « pas forcément connues aux États-Unis » et accélérera la propagation d’autres qui sont actuellement très rares comme, entre autres, le Zika, le virus du Nil occidental ou la maladie de Lyme :

« L’armée américaine sera appelée à apporter son aide ainsi qu’elle l’a déjà fait lors d’autres catastrophes. Une coordination précise avec les autorités locales, étatiques et fédérales dans les régions les plus à risque améliorera le délai d’intervention et réduira les risques pour la mission. »

Une nouvelle ère de guerre sans fin

Le nouveau rapport est d’autant plus important que l’administration Trump réfute les conclusions des climatologues. Commandité par le général Mark Milley – aujourd’hui le militaire le plus gradé des États-Unis – le rapport conclut non seulement que le changement climatique est une réalité, mais qu’il nous entraîne vers une catastrophe sans précédent qui pourrait aboutir à l’effondrement total de la société américaine faute d’investissements sérieux dans de nouvelles technologies et infrastructures. Toutefois, le rapport a pour objet les impacts prévus du changement climatiques et il ne traite pas de ses causes, la consommation humaine de combustibles fossiles.

Le rapport a été rédigé par une équipe interdisciplinaire issue de plusieurs institutions publiques américaines, dont le White House’s Office of American Innovation [Bureau de l’innovation américaine de la Maison-Blanche], le Secretary of Defense’s Protecting Critical Technology Task Force [Groupe de travail sur la technologie critique de protection du Secrétaire à la défense], le Harvest Consortium de la NASA, le Directorate of Weather du US Air Force Headquarters [Service météorologique du QG de l’armée de l’air], la Garde nationale de l’armée américaine et le Département d’État américain. Sollicitée à ce sujet, l’école de guerre de l’armée américaine n’a pas donné suite.

Leur rapport décrit non seulement la nécessité d’une importante infrastructure militaire permanente sur le sol américain pour éviter l’effondrement pour cause climatique, mais il envisage également de nouvelles opérations à l’étranger dues au changement climatique.

Les auteurs soutiennent que la guerre civile syrienne pourrait être un avant-goût des futurs conflits internationaux déclenchés par les troubles dus au climat. Il ne fait « aucun doute que le conflit a éclaté en pleine sécheresse sérieuse dans la région, phénomène qui a contraint les populations rurales à l’exode vers les villes syriennes au moment même de l’arrivée d’un grand nombre de réfugiés irakiens », affirment-ils.

Le conflit qui en a résulté a « ravivé la guerre civile en Irak » et exacerbé les tensions militaires entre les États-Unis et la Russie.

« La population syrienne a diminué d’environ 10% depuis le début de la guerre. Des millions de réfugiés ont fui vers l’Europe, y amenant une instabilité politique avec le développement d’extrémismes violents », conclut le rapport.

La situation la plus urgente pour une éventuelle intervention américaine est cependant dans le Sud asiatique, au Bangladesh.

Avec la moitié de ses 160 millions d’habitants qui vivent actuellement au niveau de la mer, quelque 80 millions de Bangladais sont sur le point d’être déplacés car de vastes régions du pays deviennent « inhabitables » à cause des perturbations climatiques : « Comment ce déplacement à grande échelle affectera-t-il la sécurité du monde, sachant que la région compte près de 40 % de la population mondiale avec plusieurs puissances nucléaires antagonistes ? »

Avec une population huit fois plus nombreuse que celle de la Syrie, explique le rapport, « le déplacement définitif d’une grande partie de la population du Bangladesh serait une catastrophe régionale susceptible d’accroître l’instabilité mondiale ».

Les auteurs recommandent que l’armée américaine collabore avec le département d’État et l’USAID [Agence des États-Unis pour le développement international, NdT] pour « renforcer la résilience des organismes gouvernementaux [bangladais] et assurer la formation des militaires bangladais ».

La pénurie d’eau déstabilisera les nations et l’armée américaine

Si l’élévation du niveau de la mer présente un type de risque, il en est un autre lié à la rareté de l’eau, conséquence du changement climatique, de l’accroissement démographique et d’une mauvaise gestion de la ressource. Le rapport décrit la rareté de l’eau comme un risque à court terme pouvant entraîner des troubles civils et une instabilité politique.

D’ici 2040, la demande mondiale en eau douce dépassera la ressource disponible et, d’ici 2030, un tiers de la population mondiale vivra dans les « régions en situation de stress hydrique » d’Afrique du Nord, d’Afrique australe, du Moyen-Orient, de Chine et des États-Unis, note le rapport.

La diminution de la disponibilité de l’eau au cours des deux prochaines décennies entraînera une augmentation des « perturbations sociales » dans les régions pauvres et vulnérables.

La rareté de l’eau pourrait également devenir un facteur d’échec du système alimentaire mondial, ce qui pourrait déclencher de nouvelles « flambées de conflits civils et de troubles sociaux ».

Le rapport décrit un système alimentaire mondial de plus en plus perturbé par « des cycles rapides de gel-dégel au printemps et à l’automne, la dégradation des sols, l’épuisement des eaux fossiles des aquifères, l’intensification de la propagation des ravageurs et des maladies des cultures et les dommages causés aux infrastructures maritimes par les submersions ».

Une telle instabilité du système alimentaire entraînera « une augmentation significative de la mortalité dans les endroits vulnérables, qui sont ceux où l’intervention humanitaire soutenue par le ministère de la Défense est la plus probable ».

Mais les interventions militaires étrangères, en particulier dans les régions du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord où l’eau est rare, pourraient ne pas être matériellement possibles, à moins que l’armée américaine n’invente ou n’acquière de nouvelles technologies radicales pour distribuer suffisamment d’eau aux soldats.

Le problème est si aigu et coûterait si cher, dit le rapport, que l’armée « ne pourrait assurer correctement ses missions en cas de conflit dans un environnement aride, faute d’une alimentation en eau suffisante des troupes ».

Selon le dernier rapport de l’armée, l’eau représente actuellement 30 à 40 % des coûts d’une force militaire américaine opérant à l’étranger. Le transporter l’eau en bouteilles pour les unités de l’armée nécessite une importante infrastructure. Le rapport recommande donc de nouveaux investissements massifs dans les technologies de captage de l’eau atmosphérique au niveau local, sans lesquels les opérations militaires américaines à l’étranger pourraient devenir impossibles. Le principal obstacle, est que cela est loin des priorités actuelles du Pentagone en matière de financement.

Le carnage du pétrole dans l’Arctique

Et pourtant, le principal angle mort du rapport est son absence de doctrine quant à la nécessité d’une transition rapide pour sevrer l’ensemble de la société des énergies fossiles.

Il est paradoxal qu’un rapport sur la promotion des bonnes pratiques environnementales dans l’armée de terre identifie l’Arctique comme un endroit stratégique essentiel de la présence militaire future des États-Unis, et ce afin de maximiser la consommation de combustibles fossiles.

L’Arctique renfermant environ un quart des réserves d’hydrocarbures non découvertes dans le monde et les auteurs estimant qu’environ 20 % de ces réserves pourraient se trouver sur le territoire américain, ils notent un « fort risque de conflit » pour ces ressources, en particulier avec la Russie.

La fonte de la banquise arctique est présentée comme l’issue inéluctable des prochaines décennies, ce qui signifie que de nouvelles possibilités économiques majeures s’ouvriront pour exploiter les ressources pétrolières et gazières de la région ainsi que pour établir de nouvelles routes maritimes : « L’armée américaine doit immédiatement commencer à accroître sa capacité d’opérer en Arctique pour défendre nos intérêts économiques avec nos alliés dans la région. »

Les hauts responsables de la Défense à Washington s’attendent manifestement à ce que l’armée américaine joue un rôle sur le long terme, tant à l’étranger que dans le pays, alors que le changement climatique fait des ravages sur les dispositifs vitaux d’approvisionnement en nourriture, en eau et en électricité. L’armée américaine est non seulement un danger crucial pour notre système démocratique déjà fragile, mais, plus grave encore, elle est de loin le principal moteur du changement climatique en étant le plus gros consommateur institutionnel de combustibles fossiles au monde.

La perspective d’un rôle permanent toujours plus important pour l’armée de terre sur le sol américain pour faire face aux impacts croissants du changement climatique est un scénario qui peut fortement surprendre tant il va à l’encontre de la séparation traditionnelle entre l’armée américaine et les affaires intérieures.

En présentant ce point de vue, le rapport illustre par mégarde ce qui se passe lorsque le climat est considéré sous l’angle étriqué de la « sécurité nationale ». Au lieu d’encourager les gouvernements à s’attaquer aux racines du problème par le biais de « changements sans précédent dans tous les aspects de la société » (selon les termes du rapport du GIEC de l’ONU à la même époque l’année dernière), le rapport de l’armée exige plus d’argent et de pouvoir pour les institutions militaires tout en laissant les causes de la crise climatique s’accélérer. Il n’est peut-être pas surprenant que des scénarios aussi désastreux soient prévus puisque les solutions qui permettraient d’éviter ces scénarios ne sont pas explorées sérieusement.

Plutôt que d’attendre que l’armée américaine intervienne après l’effondrement climatique – à un moment où l’armée elle-même risque de s’effondrer – nous ferions mieux de nous attaquer à la cause profonde du problème que ce rapport évite : La dépendance chronique de l’Amérique à l’égard du pétrole et du gaz, qui est à l’origine de la déstabilisation des écosystèmes de la planète.

Source : Motherboard, Nafeez Ahmed

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

pseudo // 26.08.2020 à 08h30

j’aimerais bien savoir que vote ce général, comment il est arrivé là etc. Quand à prendre trump pour le dernier des débiles c’est une grosse erreur de la gauchisterie mondialisée, à mon humble avis, il prétend des bêtises car pour le moment il n’y a pas de solution technique et politique qui rentre dans son triangle d’optimum pour atteindre ses objectifs.

Bon sinon, en vérité, on apprend rien, si ce n’est que l’information commence enfin à remonter la longue chaîne de commandement des hiérarchie verticalisées des sociétés modernes.

Je note aussi que le rapport parle peu de l’EU, hors c’est un des partenaires commerciale les plus important des US, hors si l’UE s’écrase à cause du CC, ça va secouer de l’autre cote de l’atlantique. Une omission qui laisse songeur.

Autrement l’auteur de l’article à bien raison dans ses conclusions en rappelant que ce rapport prêche le pire pour ses propres intérêts.

Ces mises en garde passe pour banale dans un monde a déjà acté l’intégralité de ses conséquences néfaste. J’y vois une manipulation politique opportune pour nous faire réagir, les déçus de la politique contemporaine.

28 réactions et commentaires

  • LibEgaFra // 26.08.2020 à 07h28

    « La dépendance chronique de l’Amérique à l’égard du pétrole et du gaz, qui est à l’origine de la déstabilisation des écosystèmes de la planète. »

    Ce ne sont pas que les USA qui sont drogués aux hydrocarbures. Seulement chez eux c’est une drogue dure nécessaire pour tenter de maintenir leur hégémonie. Car le pétrole est indispensable pour faire la guerre.

    Ce n’est pas une coïncidence si le Moyen-Orient est à feu et à sang dès le moment où le pic de production du pétrole conventionnel a été atteint. Il faut s’en assurer le contrôle et en priver ceux qui résistent à l’impérialisme.

      +19

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  • yann // 26.08.2020 à 08h08

    Rectification à propos de PG&E en Californie :
    Le 14 aout, il y a eu un pic à 40 degrés, donc tout le monde a mis la clim à fond et ça a dépassé le capacité anticipée, d’ou coupures de courant. Sachant que la Californie a beaucoup de solaire et d’éolien, ça devient problématique si tout le monde consomme de 5H à 9H du soir car les centrales à gaz sont au taquet.
    Le 15 aout le gouverneur a dit d’y aller mollo avec le clim, ce que les gens ont fait, et y’a pas eu de problème. La temperature a un peu baissé aussi.
    Quant aux feux de forêt, on peut mettre ça sur le dos de PG&E quand une de leurs lignes fait des étincelles au milieu des arbres. Sauf qu’en ce moment, ça brule de partout et les feux ont été déclenchés par la foudre…donc bon, a part débroussailler et arrêter de construire en pleine forêt…

      +9

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    • Véro // 26.08.2020 à 10h17

      C’est ce que j’avais lu aussi pour les coupures de courant.

        +1

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    • Kilroy // 26.08.2020 à 15h57

      L’article traduit par Les Crises date de 2019. Les coupures de courant qu’il évoque ont bien eu lieu l’an passé.
      https://edition.cnn.com/2019/11/20/us/california-pge-power-shutoffs/index.html
      Ceci dit, l’actualité de cette année est une bonne illustration des faiblesses du réseau soulignées dans le rapport.

        +2

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    • Patrick // 28.08.2020 à 22h05

      Coupures de courant également la semaine dernière, pour cause de transition énergétique vers les renouvelables.
      Donc
      – pas de vent , les éoliennes en rade
      – fin de journée,tout le monde rentre à la maison et met la clim à fond , au moment où le soleil se couche 😁
      C’est balot

      Et bientôt les mêmes âneries en France ?

        +3

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  • pseudo // 26.08.2020 à 08h30

    j’aimerais bien savoir que vote ce général, comment il est arrivé là etc. Quand à prendre trump pour le dernier des débiles c’est une grosse erreur de la gauchisterie mondialisée, à mon humble avis, il prétend des bêtises car pour le moment il n’y a pas de solution technique et politique qui rentre dans son triangle d’optimum pour atteindre ses objectifs.

    Bon sinon, en vérité, on apprend rien, si ce n’est que l’information commence enfin à remonter la longue chaîne de commandement des hiérarchie verticalisées des sociétés modernes.

    Je note aussi que le rapport parle peu de l’EU, hors c’est un des partenaires commerciale les plus important des US, hors si l’UE s’écrase à cause du CC, ça va secouer de l’autre cote de l’atlantique. Une omission qui laisse songeur.

    Autrement l’auteur de l’article à bien raison dans ses conclusions en rappelant que ce rapport prêche le pire pour ses propres intérêts.

    Ces mises en garde passe pour banale dans un monde a déjà acté l’intégralité de ses conséquences néfaste. J’y vois une manipulation politique opportune pour nous faire réagir, les déçus de la politique contemporaine.

      +20

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    • Dominique65 // 26.08.2020 à 10h19

      « Bon sinon, en vérité, on apprend rien »
      Ah si !
      « Il ne fait « aucun doute que le conflit a éclaté en pleine sécheresse sérieuse dans la région, phénomène qui a contraint les populations rurales à l’exode vers les villes syriennes au moment même de l’arrivée d’un grand nombre de réfugiés irakiens »
      Jusque là, seul quelqu’un jugé complotiste pouvait émettre cette affirmation. Maintenant, c’est officiel : ce n’est pas une aversion du peuple au « boucher de Damas » qui a entrainé la guerre en Syrie.

        +14

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    • Blabla // 02.09.2020 à 13h00

      L’UE n’est pas mentionnée car le rapport s’intéresse aux puissances étrangères autonomes ; or nous n’avons pas de politique indépendante : l’UE représente l’Europe sous domination des USA.

        +0

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  • Le Belge // 26.08.2020 à 08h44

    Effondrement version Empire romain d’Occident 2.0, nous voilà ! Ce que le rapport ne cite pas ce sont les risques de séparatisme des actuelles communautés afro-américaine et hispanophone (édification d’Etats souverains hispaniques et afro-américains sur les états actuels de la Louisiane, de l’Alabama et de ceux bordant la frontière actuelle -issue de la guerre de 1848- avec le Mexique). Les risques économiques, sanitaires et autres ne doivent pas nous cacher le caractère ethnique d’un effondrement des US. En tous les cas, le plus tôt sera le mieux.

      +9

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    • LibEgaFra // 26.08.2020 à 11h49

      Qu’attendent la Russie et la Chine pour financer ces séparatismes?!

      Ce sont des dictatures n’est-ce pas et pourquoi donc respecteraient-elles l’ordre intérieur d’une « démocratie » quand cette dernière ne se gène nullement pour renverser ou tenter de renverser des gouvernements et semer le chaos.

        +4

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      • Subotai // 28.08.2020 à 01h22

        «  »Qu’attendent la Russie et la Chine pour financer ces séparatismes?! » »
        Je dirais que dans le bordel généralisé ambiant, ils ont autre chose à foutre.
        Ce qui est de bonne stratégie.
        La préparation à la guerre commence par organiser soigneusement son armée, avant de penser à mettre le pataquès chez l’autre.
        D’ailleurs souvent, c’est inutile, la désorganisation naturelle faisant son œuvre… la preuve: étudiez soigneusement la situation des États Unis d’Amérique. 🙂

          +0

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        • Patrick // 28.08.2020 à 22h07

          Oui,
          Pourquoi aller chercher les emmerdes alors qu’il suffit d’attendre ?

            +0

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    • Le Belge // 26.08.2020 à 17h42

      A mon avis, les risques d’effondrement de mon pays sont aussi importants que celui de voir les Traoré devenir les maîtres dans ce département, au nord de Paris, dont j’ai oublié le nom. De plus, lorsqu’on a vu la joie et le bonheur des Marseillais lors de la raclée reçue par le très qatari PSG, j’ai des doutes quant à l’esprit d’unité de la « Nation » « française ».
      PS: ça fait combien de temps que vous vous foutez de la tr…… des Chtimis ? Depuis la débâcle industrielle qu’ils ont subie alors qu’ils se sont littéralement tués à la tâche pour chauffer le reste de la « France ». C’est ça, une nation version française (lorsqu’on sait que, depuis le Moyen-Age, ce terme englobe, en réalité, ce que vous appelez l’île de France) ?
      Pour conclure, oui il y a un séparatisme afro-américain et un séparatisme hispanique !

        +2

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  • Pierre Darras // 26.08.2020 à 09h15

    Désolé, mais à force de mentir et tricher, les USA en général et les agences à trois lettre, tout comme le Pentagone, n’ont plus aucune crédibilité.
    Avant de s’occuper des misères qui pourraient arriver, que le Pentagone, qui dévore 700 milliards de dollars par an, en consacre 100 ou 200 à soulager la misère extrême de dizaines de millions d’Américains et évite d’aller semer le chaos, l’anarchie et l’horreur un peu partout sur la planète.

      +17

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  • Ricquet // 26.08.2020 à 10h00

    On va résumer : les Etats-Unis sont en phase d’effondrement et, si tout capote, l’armée capotera aussi.
    Ils s’y sont mis à combien pour comprendre ça ? Ou alors , ils se sont mis à lire les articles d’Orlov …

    Le seul truc qui m’étonne encore c’est qu’ils mettent ça sur le compte du RC alors qu’il y a tellement d’autres raisons à cette décadence.

      +6

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    • Patrick // 28.08.2020 à 22h09

      Il n’est pas possible d’évoquer les autres causes de la décadence, alors le climat c’est pratique, on peut tout lui mettre sur le dos sans avoir à le prouver.
      La conclusion est simple : on veut du pognon.

        +1

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  • Rémi // 26.08.2020 à 10h12

    C’est une mauvaise plaisanterie?
    Ce rapport nous dit juste que si les USA continuent à Sous investir il y aura des dommages. Oui pire qu’aujourd’hui ou les réseaux sont déjà dans un état critique.
    Ce n’est pas une quetion de changement climatique mais d’investissements. Il faudrait que les USA revoient les normes imposées au services concessionnaires pour un grand nombre de sujets.

      +7

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  • RGT // 26.08.2020 à 10h12

    Le gros problème des USA, c’est que ce pays a une très grande étendue traversée par des voies de circulations basées essentiellement sur les énergies fossiles et que sa population est addict à l’énergie pas chère.

    Ajoutez à ça quelques lobbies très très puissants qui ont basé leur « business model » sur une énergie disponible à volonté (et sans effets secondaires) et vous comprenez l’étendue de ce problème insurmontable.

    En €urope, le phénomène est presque aussi marqué mais comme les distances sont plus faibles et que les états ont trouvé dans « l’écologie » une nouvelle ressource fiscale « illimitée » pour financer leur fonctionnement l’effet est plus « modéré » mais tout aussi dangereux.

    Quand toute une société est basée sur UNE SEULE ressource et que cette dernière vient à manquer ou que ses effets nuisibles dépassent les bienfaits toute la population se retrouve plongée dans un abîme sans fond sans aucune alternative « acceptable ».

    Finalement, les pays qui s’en sortiront le moins mal sont les « états voyous » (Cuba, Vietnam etc.) qui ont subi de plein fouet les « sanctions » US et qui ont dû réinventer leur modèle « sociétal » en ayant un comportement énergétique frugal (voire même abstinent) et développé des circuits vitaux (alimentaire surtout) astucieux permettant d’utiliser la moindre surface disponible pour subvenir à leurs besoins.

    Et comme ils ont plusieurs décennies d’avance sur les « génies démocratiques » qui continuent par bêtise à leur cracher dessus il ne faut (surtout) pas sortir d’une université prestigieuse pour comprendre qu’ils sont désormais l’exemple à suivre pour se sortir du pétrin dans lequel nos « élites » nous ont plongé.

    Toute considération idéologique mise à part (quoique)…

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    • Véro // 26.08.2020 à 10h25

      Cuba reste très dépendant des autres pays pour son alimentation et pas seulement son alimentation d’ailleurs.

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    • RGT // 26.08.2020 à 17h38

      Pour résumer le fond réel de ma pensée concernant « Où allons nous ? » je pense que cette vidéo la résume parfaitement : Une musique très belle avec des images d’une poésie « mortelle » : https://www.youtube.com/watch?v=9ynd2A91cXA

      Merci pour les Stranglers qui nous ont offert des mélodies somptueuses, et merci encore à l’auteur de ces images qui a su trouver la bonne inspiration pour nous montrer l’envers du décor.

      Bientôt il ne restera que quelques os blanchis sur cette planète pour contempler l’étendue des bienfaits de la civilisation humaine.

      Je demande l’aide de tous ceux qui pourraient me prouver objectivement que j’ai tort.

      Ça me remonterait le moral et me permettrait d’avoir de l’estime envers l’espèce à laquelle j’appartiens.

        +1

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      • Omelette // 27.08.2020 à 14h09

        En 1994 dans son article The Coming Anarchy, Robert D. Kaplan décrivait déjà l’effondrement et le remplacement progressifs des civilisations nationalisées et mondialisées par des tribalismes :
        https://www.theatlantic.com/magazine/archive/1994/02/the-coming-anarchy/304670/

        … Par des tribalismes, ou d’autres expériences : les peuples ont encore quelques cartes en main qui laissent la porte ouverte à une sortie par ailleurs que les abîmes. Je pense notamment au fait, évoqué dans l’article, que la manipulation, la surveillance et la répression généralisées auront de plus en plus de mal à être accrues voire maintenues, étant donné leur caractère technologique et énergivore. La brutalité des déclassements (à l’échelle d’une génération ou moins) et déplacements peuvent aussi jouer dans les deux sens, socialisme ou barbarie. Et l’implosion d’états de plus en plus mafieux présenterait l’opportunité, à prendre ou à laisser, pour les gens de se rapprocher du pouvoir à un niveau plus local.

        Bref, rien ne se perd tout se transforme, l’espèce humaine ne disparaîtra probablement pas brutalement et entièrement. Seul le futur prouvera objectivement quoi que ce soit, même si subjectivement j’envisage également plus le Cafardocène qu’autre chose.

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    • Grd-mère Michelle // 27.08.2020 à 15h15

      « Quand toute une société est basée sur une SEULE ressource… »
      Curieusement, les commentaires ont tendance à négliger la question de l’eau…
      Or, ce n’est pas l’une ou l’autre société qui est dépendante de l’eau douce, mais c’est l’humanité toute entière ainsi que le reste du Vivant qui constitue son biotope.

      La marchandisation et le gaspillage (dans la logique managériale de celle-ci) de l’eau ont largement contribué aux déséquilibres environnementaux dont s’alarme opportunément l’armée US dans ce rapport.
      Voir le commentaire de P.Darras le 26/8 à 9h15

      L’eau DOIT devenir un bien commun gratuit, dont la nécessité de consommation raisonnable serait planifiée et expliquée aux populations. Sans quoi, nous courons à tout vitesse à notre perte(voir Ricardo Petrella sur YouTube)
      Ceci constituerait un gigantesque pas de l’humanité vers une civilisation plus intelligente et pragmatique, et enfin solidaire.

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  • Belfegor // 26.08.2020 à 20h10

    Pour le Bangladesh, pas de problèmes: la Chine s’en occupe 😁 https://www.facebook.com/mohammad.b.haq/videos/10157496565962963/

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  • christian gedeon // 27.08.2020 à 14h13

    Trop drôle. Et il n’est pas venu un instant à l’esprit de l’auteur que ce rapport a pour unique objet d’engranger encore plus de crédits. A ce stade la naïveté est une faute professionnelle irréfragable.

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  • Onna // 27.08.2020 à 18h06

    Rien de nouveau sous le soleil, sans mauvais jeux de mots, en 2000 les rapports (en particulier de l’ONU) étaient déjà alarmant, en France il y a eu le grenelle de l’environnement, histoire de sortir le champagne, c’est la fête et le lendemain on a tout oublié, et ça a continué … 20 ans plus tard rien ne s’est passé, l’alarme est déjà bien dans le rouge mais tout le monde s’en fout, les gens préfèrent avoir les yeux braqués sur leurs dumbphone, fabriqués et équipés par les GAFAM, les pires pollueurs au charbon.
    De tout façon il est déjà trop tard, la seule vision réaliste est de s’y préparer.

    Bon courage à tous.

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  • Ddu // 02.09.2020 à 06h38

    Petite correction: les 99 réacteurs nucléaires ne fournissent pas 20% de l’énergie des Etats Unis mais 20% de l’électricité. L’électricité ne représente que 20% de toute l’énergie consommée aux Etats-Unis. Donc le nucléaire ne représenterait qu’environ 4% de l’énergie totale consommée aux Etats Unis.

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