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15.décembre.201515.12.2015 // Les Crises

Le FMI modifie ses règles pour aider l’Ukraine, Moscou enrage

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C’est bien, encore un pas de plus vers la destruction des anciennes structures post-1945…

Source : Le Figaro, Marine Rabreau, 11/12/2015

Christine Lagarde, directrice générale du FMI

VIDÉO – La Russie dénonce une «décision politique» et met en doute l’impartialité de l’institution, encore, il est vrai, largement dominée par l’Occident.

«Le Fonds monétaire international (…) a pour la première fois de son histoire pris une décision destinée à soutenir un État emprunteur à l’encontre des accords existants, uniquement pour des raisons politiques», accuse le premier ministre russe Dmitri Medvedev. Le FMI a en effet décidé de modifier une règle interne, celle qui lui interdisait d’assister financièrement un État ayant fait défaut vis-à-vis d’un autre pays. Ce qui permet, in extremis, au plan d’aide accordé en mars dernier à l’Ukraine de survivre.

Ces accusations à l’encontre du FMI, d’une force inédite, remettent sur le devant de la scène les critiques que subit régulièrement l’institution monétaire sur la question de son impartialité. Le FMI, créé en 1944 et dont le rôle a profondément changé avec le temps, est encore largement dominé par les Occidentaux. Quelle est l’origine du problème financier entre l’Ukraine et la Russie? Pourquoi la Russie se fâche contre le FMI? Le FMI est-il vraiment sous influence politique? Toutes les clés pour comprendre.

• Un plan d’aide financière de 40 milliards de dollars négocié en mars 2015

L’Ukraine est dans une situation financière catastrophique. Comme l’a résumé la ministre ukrainienne des Finances, Natalie Jaresko, quand elle a pris ses fonctions il y a un an: «Nous sommes dans une situation très difficile, avec une guerre sur une partie de notre territoire, avec 70 ans de communisme et des décennies de corruption derrière nous.» Le pays, en quasi-faillite, «n’a pas eu d’autre choix» que de faire appel à l’aide financière internationale. Une demande qui s’est soldée en mars dernier par un plan de 40 milliards d’euros (la dette s’élevait alors à 71 milliards de dollars fin 2014), dont 17,5 milliards d’euros de la part du FMI, en échange -comme c’est toujours le cas lorsque l’institution intervient- de sévères mesures d’austérité. Fin août dernier, après cinq mois de négociations acharnées pour restructurer sa dette, l’Ukraine obtient un effacement de 20% de sa dette. De quoi, a pensé le FMI, rendre la dette ukrainienne «soutenable».

» LIRE AUSSI:Pourquoi Kiev se bat avec ses créanciers pour réduire sa dette


• La descente aux enfers de l’Ukraine

Mais cet accord d’août 2015 n’a pas effacé la dette que le pays avait contracté en 2013 (sous l’ère du pro-russe Viktor Ianoukovitch) auprès de la Russie, qui atteint 3 milliards de dollars avec échéance au 20 décembre 2015. Or, ces derniers mois, la situation économique du pays s’est encore empirée: la contraction du PIB en 2015 devrait finalement atteindre 12%, quand l’inflation frôle les 50%, plombant le portefeuille des Ukrainiens. La monnaie (la hryvnia) s’enfonce dans les abysses, renchérissant la partie de la dette publique libéllée en devises étrangères, et engloutissant les réserves de change. Tout indique que la dette explose au-delà des précédentes estimations à 95% du PIB. L’Ukraine reste privée de sa richesse industrielle à l’est du pays, les réformes tardent à se mettre en place, et si le niveau de corruption a baissé, les oligarques ont encore la main sur des pans entiers de l’économie.

Source: Banque Mondiale avec Datawrappe

Source: Banque Mondiale avec Datawrappe

Le FMI modifie in extremis son règlement intérieur

Asphyxiée, l’Ukraine de Petro Porochenko a menacé en octobre de ne pas rembourser cette dette de 3 milliards de dollars qu’elle doit à la Russie. Auquel cas, cela placerait techniquement, au 20 décembre, le pays en situation de défaut de paiement. Or, normalement, le FMI n’a pas le droit d’apporter son assistance financière à un pays en situation de défaut. Mais depuis ce mardi, c’est devenu possible: le FMI a précisément modifié cette partie de son réglement intérieur. «Le conseil d’administration du FMI (composé de 188 États membres, NDLR) s’est réuni et a décidé de changer la règle actuelle sur le refus d’arriérés de paiement vis-à-vis de créanciers officiels (publics, ndlr)», a déclaré le porte-parole du FMI Gerry Rice. Cette décision permet de maintenir en vie le plan d’aide du FMI accordé en mars à l’Ukraine, et obtenu à bout de bras par les Occidentaux, notamment les Américains.

«J’ai le sentiment que l’Ukraine ne paiera pas car ce sont des escrocs»

Dmitri Medvedev, le Premier ministre

• La double colère de la Russie

Double colère pour la Russie. D’abord contre l’Ukraine: Vladimir Poutine a ordonné mercredi 3 décembre à son gouvernement d’attaquer l’Ukraine devant la justice internationale si cette dernière ne rembourse pas. «Si la Russie poursuit l’Ukraine, nous sommes prêts à aller en justice avec la Russie», a aussitôt rétorqué à Kiev le premier ministre Arseni Iatseniouk. Ensuite contre le FMI: dans une tribune publiée ce jeudi dans l’influent Financial Times, le ministre russe des Finances Anton Silouanov a averti que cette décision, «pourrait soulever des questions quant à l’impartialité d’une institution qui joue un rôle essentiel» et dont les fondements ne devraient être modifiés «qu’après mûre réflexion».

• La réponse du FMI

«La nécessité de cette réforme était claire depuis un certain temps maintenant», a assuré Hugh Bredenkamp, un des cadres de l’institution, en dévoilant les détails de la nouvelle règle. Selon lui, un tel changement était nécessaire pour éviter qu’un plan du FMI ne soit «pris en otage» par le refus d’un pays de renégocier sa créance. Le FMI s’était d’ailleurs penché sur cette question dans un rapport de mai 2013 «avant même que le prêt de la Russie à l’Ukraine n’existe», a-t-il rappelé.

Le calendrier pose toutefois question. «C’était une bonne chose d’agir mais le timing n’est pas bon», affirme à l’AFP Andrea Montanino, ancien représentant italien au FMI. «C’était une erreur de faire ça dans la précipitation et cela donne l’impression que c’est une simple décision de circonstance», ajoute-t-il.

• Le FMI attaqué au cœur

Le FMI, une institution sous influence? Le conflit financier russo-ukrainien place à nouveau le FMI face à des soupçons d’instrumentalisation et à la question de son impartialité. L’institution internationale, créée en 1944 et dont le rôle a complètement changé avec le temps, reste surreprésentée par les Occidentaux.

Pourquoi a-t-il été créé? Quelles ont été ses missions au fil du temps? A quoi il sert aujourd’hui? Comment il fonctionne? Pourquoi l’institution est critiquée? La vidéo ci-dessous permet de tout comprendre:

Les cas de la Grèce et de la Chine

Ce n’est pas la première fois que le Fonds se retrouve ainsi sur le banc des accusés. L’institution avait déjà fait grincer des dents en changeant ses règles en 2010 pour prêter davantage d’argent à la Grèce en arguant d’un nouveau «risque systémique». Certains pays émergents, sous-représentés au sein du FMI, n’avaient pas hésité à voir la main des Européens derrière cette décision.

Bien plus récemment, fin novembre, le Fonds a décidé d’inclure le yuan chinois dans son panier de réserves et d’en faire ainsi une monnaie de référence sur le globe. La décision a été globalement saluée même si certains experts l’ont aussi interprétée comme un geste en faveur de Pékin, en quête d’une plus grande reconnaissance sur la scène internationale. «C’était une bonne décision mais elle est évidemment politique. Il fallait envoyer un signal à la Chine qui n’a pas assez de poids au FMI», assure ainsi Andrea Montanino. Le Fonds s’en est farouchement défendu. «C’est un processus technique qui s’est déroulé sur une longue période», a rétorqué son porte-parole Gerry Rice la semaine dernière.

Source : Le Figaro, Marine Rabreau, 11/12/2015

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Commentaire recommandé

pascalcs // 15.12.2015 à 08h13

Le FMI a tout simplement pris une position claire et nette dans la nouvelle guerre froide qui se développe sous nos yeux. Croire que cette institution à une quelconque neutralité est aussi éloigné de la réalité que croire dans le fait que Christine Largarde soit une patriote française.

LE FMI est une institution complètement contrôlée par la mouvance mondialiste dont Mme Largarde est une excellente porte parole. Comme elle le dit d’ailleurs elle-même, nous sommes désormais dans un monde collaboratif auquel faire partie n’est pas une option mais une obligation. Si vous ne voulez pas vous aligner sur cette « gentille » invitation, vous souffrirez. De toute évidence, M. Poutine et quelques autres avocats du multipolarisme ne voient pas les choses de la même manière. Donc ils vont devoir souffrir.
Supporter l’Ukraine a bout de bras contre tout principe et légalité est une manière de continuer à vouloir enfoncer un coin dans le flanc de la Russie pour la faire souffrir. Couper l’électricité en toute impunité à la Crimée en est une autre. Rallier le Monténégro à l’OTAN, une troisième, abattre un bombardier Russe en Syrie, une quatrième et la liste s’allonge de jour en jour dans cette ardeur à attiser la nouvelle guerre froide.

Les mondialistes savent parfaitement que leur coupe économique est pleine. Les pays dont ils sont originaires sont tous sans exception en faillite avancée. Il faut donc à tout prix agrandir désormais la taille du gâteau et évangéliser les récalcitrants sans quoi leur système s’effondre (ce qui est en route actuellement). Donc il y a urgence à provoquer la Russie, une grosse part de gâteau presque vierge, pour la faire se rallier la « sagesse mondialiste » le plus rapidement possible. Tous les coups seront bons et peu importe les risques de conflit nucléaire car ces gens, comme Mme Largarde ne sentent absolument pas concernés et s’en moquent totalement de voir la moitie du monde partir en fumée. Ils ne sont que dans une logique de domination apatride absolue et ce pour leur seul bénéfice. Donc accrochez vous, car dans l’échelle des provocations grossières, et celle-ci annoncée par le FMI en est une belle, nous sommes sur les échelons bas.

33 réactions et commentaires

  • Jean Louis // 15.12.2015 à 03h16

    Je ne pense pas qu’il y aie des faveurs pour la Grèce et une modification des règles du FMI pour aider les Grecs.

      +18

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    • Alain // 15.12.2015 à 10h26

      Si, normalement le FMI n’aurait jamais pu leur prêter – il faut que la dette soit soutenable alors que les analystes du FMI avait conclu qu’elle ne l’était pas, c’est passé à la trappe sous les pressions européennes qui refusaient que leurs banques perdent par une annulation partielle – ni autant car il y a des plafonds en fonction de la participation des régions au capital et le FMI a trop consacré à l’Europe.

      maintenant on peut discuter pour savoir si cela a vraiment été une aide …

        +10

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  • Pakete // 15.12.2015 à 03h26

    Plop,

    C’est du Figaro la vidéo au-dessus ?

    (Réponse: Wé, c’est même un article tiré de Dassault Land).

    Il y a une grosse erreur factuelle – genre une banque centrale peut tomber en rade… Alors que c’est justement pour cela qu’elle est faîte: créer à partir de « rien » (faut du papier je vous l’accorde) des liquidités.

    Sinon pour simple, on la numérise la monnaie et il n’y a plus de problème de « liquidité ».

    Enfin, c’est juste une présentation du « rôle » du FMI, je suppose.

      +5

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  • Charles // 15.12.2015 à 04h39

    Concernant la Grèce, Alexis Tsipras ne veut plus du FMI dans le programme de soutien financier à la Grèce: http://wp.me/p5oNrG-hd0

      +3

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  • Louis Robert // 15.12.2015 à 04h45

    « Mise en doute de l’impartialité de l’institution »? 🙂 🙂

    Mais enfin de qui se moque-t-on ici?

    Cette « institution » ne fut jamais qu’un sinistre instrument permettant à l’Empire d’exercer son pouvoir abusif à l’échelle mondiale et de ruiner les nations les plus faibles. Il me semble que ses origines et son histoire le montrent pourtant assez clairement pour que personne ne puisse s’y tromper… ni se méprendre, du reste, sur l’humour russe en l’occurrence.

    Qu’on lise seulement ce qu’en a écrit d’expérience celui qui s’est lui-même désigné comme rien d’autre qu’un « economic hitman », sorte de tireur d’élite et tueur professionnel mondial en matière économique. Les plus sceptiques peuvent en outre consulter les ouvrages innombrables portant sur les hauts faits d’armes de ladite vénérable institution, notamment ceux de Jean Ziegler, de Stone et Kuznick, de Kishore Mahbubani, de Chomsky, de Varoufakis, etc. La liste est interminable.

      +66

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    • jm // 15.12.2015 à 21h38

      C’est aussi un sinistre instrument permettant à l’Empire d’imposer les thèses délirantes de Friedman et de l’Ecole de Chicago, thèses qu’il n’ose pas même appliquer chez lui, et pour ça il faut lire Naomi Klein (La Stratégie du choc) qui décrit le modus operandi et l’invasion des chicago boys en Amérique du sud, au FMI, à l’affut de n’importe quel Etat suffisamment ruiné ou corrompu … C’est un bouquin édifiant.

        +8

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  • DUGUESCLIN // 15.12.2015 à 04h55

    Avant d’emprunter des sommes énormes que l’état ukrainien ne remboursera pas, les maïdanistes qui ont mobilisé le peuple pour se débarrasser de la corruption, feraient mieux de saisir les fortunes colossales des oligarques ukrainiens qui continuent à s’enrichir honteusement, plutôt que continuer à prendre au petit peuple ce qu’il n’a pas.
    Quand aux capitaux qui alimentent le FMI, d’où proviennent-ils, sinon de nos impôts?
    Cette machine dont le but était de soutenir le développement des états qui en avaient besoin se transforme encore plus ouvertement en moyen politico-stratégique.
    Le Grèce potentiellement pro-russe, écrasée, l’Ukraine conditionnée dans la russophobie, soutenue.
    La SDN que De Gaulle avait traité de machin, a son équivalent dans le FMI que l’on pourrait appeler  » la machine ».
    Le nouveau fond monétaire créer par la Chine et la Russie a vocation à supplanter, à plus ou moins long terme, la « machine » politico-financière qu’est le FMI.
    Les petits peuples d’ Ukraine sont sacrifiés, tout comme les grecs, ils ne sont qu’un outil, une matière première utilisable, condition-nable et exploitable jusqu’au sacrifice pour assurer la domination de la haute finance apatride sur l’ensemble de la planète. D’un côté les élus, maîtres du monde et leurs valets, de l’autre la populace, les sans dents, condamnés à travailler à l’enrichissement des maîtres pour survivre avec le minimum.
    En Russie, les oligarques qui ont rapatrié leurs capitaux bénéficient d’une amnistie. La finance se doit d’être patriotique pour profiter au peuple. D’où le combat contre toutes les formes de patriotisme, par les maîtres du monde.

      +89

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  • Tof // 15.12.2015 à 05h58

    Ces Russes alors , ils voient le mal partout. Le coup d’état en Ukraine, c’est l’ Occident. La déstabilisation de la Syrie et d’une partie du Moyen Orient, c’est l’Occident, le Soukhoï abattu, ah!non. Ca, c’est les Turcs, mais avec un avion de l’Occident. L’émergence des groupes radicaux islamistes, bon, là non plus ce n’est pas très clair. Il y aurait des financements du Qatar, des intérêts saoudiens, tout ça, la CIA. … bref l’Occident quoi! et maintenant vla t’y pas qu’ils nous cherchent des poux avec notre oeuvre caritative de bienfaisance MONDIALE Tout ça parce qu’on voudrait aider un pauvre « chti » pays dans le besoin.
    Oh les gars, vous voulez déclencher la guerre ou quoi ?

      +14

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  • lm bernard // 15.12.2015 à 07h11

    Le FMI c’est le pendant économique de l’OTAN la deuxième mâchoire de la tenaille

      +60

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  • Kiwixar // 15.12.2015 à 07h59

    C’est peut-être un coup tordu otanien pour inciter les Russes à franchir le Rubicon en faisant défaut sur LEUR dette (russe) auprès des banques occidentales, créant un apocalypse financier qui risque d’arriver bientôt de toute façon (2008 n’était que la répétition générale, et on sait que les montants en jeu aujourd’hui sont des milliers de fois le PIB de la planète, et que les banques centrales ne savent plus quoi faire).

    Si les Zuniens parviennent à mettre sur le dos des Russes les faillites bancaires européennes, tout le monde sera prêt à franchir la Bérézina à la nage pour aller se venger de la perte de leurs économies, papis et mamies en tête, l’écume aux lèvres.

      +47

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  • pascalcs // 15.12.2015 à 08h13

    Le FMI a tout simplement pris une position claire et nette dans la nouvelle guerre froide qui se développe sous nos yeux. Croire que cette institution à une quelconque neutralité est aussi éloigné de la réalité que croire dans le fait que Christine Largarde soit une patriote française.

    LE FMI est une institution complètement contrôlée par la mouvance mondialiste dont Mme Largarde est une excellente porte parole. Comme elle le dit d’ailleurs elle-même, nous sommes désormais dans un monde collaboratif auquel faire partie n’est pas une option mais une obligation. Si vous ne voulez pas vous aligner sur cette « gentille » invitation, vous souffrirez. De toute évidence, M. Poutine et quelques autres avocats du multipolarisme ne voient pas les choses de la même manière. Donc ils vont devoir souffrir.
    Supporter l’Ukraine a bout de bras contre tout principe et légalité est une manière de continuer à vouloir enfoncer un coin dans le flanc de la Russie pour la faire souffrir. Couper l’électricité en toute impunité à la Crimée en est une autre. Rallier le Monténégro à l’OTAN, une troisième, abattre un bombardier Russe en Syrie, une quatrième et la liste s’allonge de jour en jour dans cette ardeur à attiser la nouvelle guerre froide.

    Les mondialistes savent parfaitement que leur coupe économique est pleine. Les pays dont ils sont originaires sont tous sans exception en faillite avancée. Il faut donc à tout prix agrandir désormais la taille du gâteau et évangéliser les récalcitrants sans quoi leur système s’effondre (ce qui est en route actuellement). Donc il y a urgence à provoquer la Russie, une grosse part de gâteau presque vierge, pour la faire se rallier la « sagesse mondialiste » le plus rapidement possible. Tous les coups seront bons et peu importe les risques de conflit nucléaire car ces gens, comme Mme Largarde ne sentent absolument pas concernés et s’en moquent totalement de voir la moitie du monde partir en fumée. Ils ne sont que dans une logique de domination apatride absolue et ce pour leur seul bénéfice. Donc accrochez vous, car dans l’échelle des provocations grossières, et celle-ci annoncée par le FMI en est une belle, nous sommes sur les échelons bas.

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    • Alain // 16.12.2015 à 09h39

      Agrandir la taille du gâteau avec des pays encore plus faillis comme l’Ukraine et le Monténégro n’arrangera pas vraiment les choses, au contraire …..

      Signalons aussi que le Monténégro utilise l’euro comme monnaie nationale sans participer à la zone, à la BCE et autres contraintes; et on cherche des poux aux Grecs …

        +2

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  • Eric83 // 15.12.2015 à 08h45

    Dans cet article du Figaro – media MSM oblige – il manque une information essentielle. Le FMI avait déjà modifié ses propres règles en 2010 pour continuer à prêter à la Grèce, en état de faillite, pour sauver de grandes banques françaises et allemandes de banqueroutes.

    De fait, nous pouvons constater la géométrie variable et politique des interventions du FMI. Dans le cas de la Grèce, le but était de sauver des banques – qui peuvent remercier DSK – et dans le cas de l’Ukraine, il faut la tenir à bout de bras, non pas pour l’Ukraine elle-même mais comme Etat contre la Russie.

    Ceci est d’autant plus flagrant que V. Poutine a mis, de main de maître, les USA et le FMI devant leurs contradictions en proposant que l’Ukraine rembourse son prêt avec un échéancier GARANTI par les Etats et institutions qui défendent l’Ukraine. Bien entendu cette proposition a été écartée par ce que les USA et le FMI savent très bien que cette dette ne peut être remboursée en 3 ans.

    D’autre part, j’ai trouvé la courte vidéo est très intéressante. Elle permet de mesurer comment les USA,une fois encore, ont dévoyé le rôle d’une institution en fonction de ses intérêts unilatéraux.

      +31

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  • Astatruc // 15.12.2015 à 09h22

    Le FMI, une organisation (association de malfaiteurs) qui vous veut du bien:

    « Conformément aux vœux du FMI, et avec la privatisation en toile de fond, le gouvernement a multiplié par trois les tarifs du gaz et par six ceux du chauffage pour la population à partir d’avril 2015. Les tarifs de l’eau chaude et de l’électricité ont doublé. |9| La lettre d’intention du gouvernement ukrainien adressée au FMI le 21 juillet 2015 pour satisfaire les exigences de l’institution parle de 285 % d’augmentation des prix du gaz (!). »

    http://cadtm.org/L-Ukraine-sous-ingerence-du-FMI

      +9

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  • Boyington // 15.12.2015 à 09h49

    la BCE n’était-elle pas non plus supposé financer les dettes nationales et imprimer tant d’argent…?

    Ces gens se moquent des règles, l’important est de consolider (colmater) leurs positions.

      +8

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  • Astatruc // 15.12.2015 à 10h10

    Le FMI est-il encore utile – Dérives et Succès

    http://www.fb-bourse.com/le-fmi-est-il-encore-utile/

    « Ainsi le programme de restructuration macro-économique imposé par le FMI en 1980 au gouvernement yougoslave a précipité l’effondrement de son économie nationale en désintégrant le secteur industriel jugé artificiellement déficitaire, ce qui a ruiné la puissance de l’Etat fédéral, suscité l’appauvrissement des populations, poussé l’extrémisme en matière politique et amené les guerres civiles meurtrières. »

      +15

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  • benoi31 // 15.12.2015 à 10h37

    En tout cas il est toujours « amusant » de constater les écarts entre leur prévisions et la réalité au niveau du PIB. Grèce, Espagne, Portugal, Ukraine… On voit bien que le but de l’austérité n’est pas de remettre le pays sur pied, mais de faire payer les petits pour les erreurs des grands

      +22

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  • DUGUESCLIN // 15.12.2015 à 10h43

    Je ne sais pas si cela est faisable, mais peut-être que la Russie pourrait vendre sa créance aux banquiers qui se débrouilleraient pour la récupérer en Ukraine. On a déjà vu des choses de cet ordre?
    L’autre possibilité, mais est-elle légale, serait que la Russie déduise de ses propres remboursements de dette envers les prêteurs, sa propre créance en appliquant quelque chose qui ressemble à la loi paulienne chez nous.
    Y a-t-il des gens compétents dans ce domaine pour étayer ces idées?

      +6

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    • wesson // 15.12.2015 à 11h10

      La Russie n’as aucun intérêt de tenter de se débarrasser de cette créance, justement parce qu’elle est reconnue comme une dette d’état, que les Américains n’osent pas déclarer « odieuse » pour éviter d’en faire un précédent.

      Ces 3 milliards – dont je suis à peu près convaincu que les Russes savent parfaitement qu’ils ne les reverront jamais – vont empoisonner durablement l’image occidentale et plus particulièrement des anglo-saxons, pour lesquels le droit du créancier est au dessus des droits de l’homme.

      Ils sont la démonstration suffisante que les Américains ne considèreront jamais les Russes de manière honnête et égale, et que par conséquent pour les investisseurs Russes, ils risquent à tout instant de perdre leur investissement à l’international, sur un coup de tête politique.

      Laisser cette dette empoisonner l’image de la finance internationale sous contrôle Américain sera plus rentable au long terme qu’un remboursement simple.

        +40

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  • Nora // 15.12.2015 à 10h50

    Merci pour ce billet et pour les commentaires. Non les français ne sont pas couchés !

    https://www.facebook.com/lHyp3rion/videos/1281552095208150/?theater

      +7

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  • Franck // 15.12.2015 à 13h36

    C’est à double tranchant en fait. Je ne vois pas comment la Russie pourrait enrager.
    Explication.
    Si vous autorisez le financement d’un pays en défaut de paiement sur des dettes souveraines, vous créez une jurisprudence à laquelle tout ceux qui sont sur le point de faire défaut vont pouvoir choisir qui ils lèseront. Autrement dit, vous vous tirez vous même une balle dans le pied, car vous autorisez tous les pays qui ont une dette vis à vis du FMI d’en faire autant avec cette institution. A n’en point douter, et à ce petit jeu là, ce seront toujours les occidentaux avec leurs CDS et leurs produits dérivés qui trinqueront le plus, justement à cause de leur effet de levier colossal mis en place par de la fausse monnaie et la spéculation hasardeuse.
    De toutes les façons, il ne reste pas bien longtemps avant que tout ne s’effondre…
    .
    http://www.businessbourse.com/2015/12/13/michael-pento-le-monde-connaitra-un-terrible-effondrement-en-2016-voici-les-10-signaux-avant-coureurs/

      +7

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    • Nebbia Nera // 15.12.2015 à 22h16

      Je pense que vous venez de confondre la géopolitique avec La Petite Sirène. En politique internationale, personne ne « rage », et Poutine, au vu de ses réactions depuis le début de la crise en 2014, a les réactions et les déclarations les plus mesurées possibles, comparativement au concert de menaces et d’insultes en provenance de l’Otanie et relayé par la journalistique oligarchisante qui passe encore pour une presse indépendante ici-bas.

      « une spirale de déchéance de économique et de prestige », vous parlez de la période de croissance abrupte et d' »unification des oligarchies » que la Russie connait depuis le début des années 2000?
      « soutenue fermement par les USA et l’Europe », à votre place, j’aurais des doutes sur le « fermement ». Le jour où soutenir l’Ukraine ne sera plus profitable, vous pouvez vous attendre à un résultat à la grecque.
      « cette puissance extrêmement affaiblie possède toujours des milliers de têtes nucléaires », curieusement, cette phrase me fait plus penser au taureau américain, prêt à lancer une dernière charge (nucléaire?) contre le toréador du nouvel ordre mondial en train de s’installer.

        +1

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    • balthazar // 16.12.2015 à 00h00

      Ah, la jurisprudence, quel beau concept ! On pourrait même mettre du latin, pour faire plus juridique.
      Dura lex, sed lex ! Là cela le fait bien.
      Il y a quelque chose qui vous échappe, mais qui n’échappe plus aux BRICS, c’est le double discours.
      Oui à l’indépendance du Kosovo, non à l’annexion de la Crimée.
      Les US espionnent le monde. Allons, ce sont nos alliés, c’est le jeu. Ils m’espionnent, je n’ai rien à cacher, n’est ce pas ?
      Les Russes, les Chinois eux ils font la cyber guerre. Ils volent des données, ces grands méchants.
      Sont même en cheville avec les Nord Coréens, c’est dire.
      Les US et ISrael sabotent la filière nucléaire iranienne. Ah, heureusement qu’ils sont là, nos soldats du bloc Otan. Ils font le job. Ils nous protègent des ayatollahs, ces sauvages.
      Si jamais une unité d’un pays « barbare » provoquait la même chose contre le Bien, ce sera une déclaration de guerre en bonne et due forme.

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  • Nico 13 // 15.12.2015 à 15h09

    Suite à cela, une question me vient à l’esprit : qu’est-ce que les Occidentaux (enfin les dirigeants politiques et multinationales) auront en retour ?

      +1

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    • V_Parlier // 15.12.2015 à 22h17

      Les multinationales pourront fournir leurs « services » dans les pays sous perfusion comme l’Ukraine, ce sera « open bar », nous paierons. Quant aux dirigeants politiques, on sait bien que pour garder leur place et leurs rêves d’UE ils doivent obéir aux maîtres.

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  • adrien // 15.12.2015 à 17h07

    Au FMI comme à la Banque Mondiale, les États-Unis sont le seul pays à détenir plus de 15 % des droits de vote, d’où un droit de veto de fait. Les  » ajustements structurels  » chers à nos économistes dominants : réduction des dépenses publiques, des salaires, des retraites, cycles de privatisations, augmentation de la TVA, ect …, seront ils appliqués à la proie ukrainienne déjà exsangue ?
    http://cadtm.org/FMI,786 Natalie Jaresko, la ministre des finances et pion US sur place, pourrait limiter la casse …

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  • Charlie Bermude // 15.12.2015 à 18h42

    Le FMI /Lagarde est prise là , la main dans le pot de confiture . Du coup ce ne me semble pas négligeable , elle en perd sa légitimité . Comment conserver son autorité , si l’on est pas équitable .
    Surtout entre oligarques , elle se permet de faire ce qu’elle condamne chez les oligarques Ukhrainiens , le pillage de la chose publique .
    çà devrait nous instruire , nos autorités ont basculé sur la pente de leur chute .

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  • sg // 15.12.2015 à 20h57

    Apparemment, tous le monde monde modifie ses règles en ce moment. Le droit international est à l’agonie.

    «La Russie désormais libre d’appliquer ou pas certaines décisions des tribunaux internationaux»
    https://francais.rt.com/economie/12182-russie-tribunaux-internationaux

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  • Pierre // 15.12.2015 à 21h33

    Vu de Slovaquie
    réponse à « passager » : quand on ne connait pas la Russie (si ce n’est qu’à travers les médias occidentaux et sans connaître la langue) on commet des « bourdes » mélangées sur fond de vérité : « l’Ukraine a morflé , mais elle va s’en remettre… quand la Russie va se réveiller , ça va être terrible… » C’est quoi ce jugement ? Tout d’abord, dès les sanctions de l’Europe, la Russie, les Russes savaient qu’ils allaient y perdre et même beaucoup. Et à votre étonnement ils y étaient prêts et ils le sont encore ! Donc oui la Russie souffre et souffrira. Mais dans ses difficultés, elle s’efforce de trouver des ressources pour dépasser les sanctions européennes – le chemin est , on le sent, plus long que le Kremlin l’estimait mais déjà quelques éléments sont solides : les partenaires commerciaux sont plus variées et intérssants en Asie et en Amérique latine. Et surtout, le Kremlin a compris 2 choses importantes : 1 l’Ukraine c’est le Rubicon à ne pas franchir et elle ne cèdera rien là-dessus 2. La Russie tiendra le choc jusqu’au bout et ne fera plus l’erreur de la « perestroïka » – ce qui signifie que l’Occident qui compte sur « l’épuisement de la Russie » cette fois perdra dans le jeu de « perdant perdant ». D’ailleurs, la décision du FMI met en colère Poutine parce qu’elle est en parallèle aux « sanctions financières » des Etats-Unis et de l’Europe contre la Russie sur le marché international des emprunts, mais le Kremlin calcule en même temps que le FMI vient par cette décision d’enclencher le « Processus financier le plus destructeur » de toute l’Histoire de l’économie mondiale depuis 1929.
    Moi, j’ose parier sur 2 phénomènes : l’apparition d’un krack financier sans précédent sur tout l’Occident ou la poursuite de l’austérité destructrice imposée par Bruxelles à l’Union européenne pour couvrir tout simplement la dette ukrainienne. En clair, l’Ukraine entraîne toute l’Europe vers le fond ! Donc si « Passager croit que l’Ukraine va s’en remettre, il se met le doigt dans l’oeil. L’Ukraine ne remboursera jamais ses dettes. Et ce sont les peuples d’Europe qui vont payer chèrement les stupidités sans nom des « fous de Maïdan » (qui méritent le « procès » ou le « chatîment » de l’Histoire) Et je termine sur cette question : est-ce vrai que chaque citoyen de la zone euro paye chaque jour entre 50 et 70 euros par jour pour couvrir la dette de l’Ukraine depuis Maïdan d’après une information entendue. Merci de votre réponse.

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    • Tof // 16.12.2015 à 00h18

      Pour essayer d’ouvrir une base de réponse à ta question si chaque citoyen européen versait 50 à 70 euros par jour pour couvrir la dette ukrainienne cela signifierait que chaque citoyen verserait 1500 à 2100 euros par moi , je te laisse imaginer le salaire moyen nécessaire à une telle opération , perso même avec les salaires cumulés de mon épouse et moi même ça ne serait pas envisageable ou alors une endettement sur plusieurs générations . Pour le reste si je peux imaginer les sacrifices supportés par le peuple russe je pense qu’aujourd’hui malheureusement tous les peuples sont soumis aux décisions de leurs dirigeants , la seule différence d’après tes descriptions c’est la solidarité qui semble exister entre le peuple russe et ses dirigeants ,.

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  • Andrae // 15.12.2015 à 21h54

    En principe, pour autant que je sache, le FMI dans ses statuts (je n’ai pas réussi sur le moment à trouver le paragraphe correpondant) n’a pas le droit de verser, de preter de l’argent, à un pays en guerre.

    Donc, le conflit inter-Ukrainian – Donbass vs. Kiev – a toujours été libellé officellement comme ATO, pour Anti-Terrorist-Operation, et non pas comme guerre civile, ou comme guerre entre la Russie et l’Ukraine, ou autre. Les USA et d’autres ont bien sur appuyé le fait qu’il s’agit d’une aggression de la Russie mais cela n’a jamais été officiel, dans aucune déclaration, document, officiel, à l’ONU, ou autres; du vent médiatique. Idem pour une guerre civile, sur le plan légal, zéro, cela n’existe pas.

    (Donc une guerre sans nom, sans reconaissance – ce qui pose bien sur problème vis a vis des accords de Minsk. Qui prétend régler — huh quoi? Et comment?)

    La première violation des règles du FMI repose donc sur cette volonté d’ignorer le conflit. C’était un premier pas.

    Il est maintenant indéniable que le FMI, qui a, pendant longtemps, maintenu un simulacre de repectabilité pour le public (mon opinion est autre), est simplememt soumis à des dictats non seulement purement ‘monétaires’ comme on doit le croire, mais est un instrument direct de géo-politique sous controle des USA.

    Pas neuf, c’était toujours le cas, mais espérons que dorénavant il sera possible de le dire, et d’agir en conséquence.

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  • marie // 17.12.2015 à 09h26

    Voilà une bonne nouvelle pour Moscou : le FMI a revu sa position sur la dette de l’Ukraine.
    http://www.lalibre.be/economie/actualite/le-fmi-tranche-en-faveur-de-moscou-sur-le-statut-de-la-dette-due-par-kiev-56724c933570ed38949e61ea

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  • anne jordan // 17.12.2015 à 20h34

    l’article que vous citez , marie , n’est pas aussi tranché : le FMI n’ a pas encore ( ?) de position claire sur le remboursement .

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