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16.novembre.201816.11.2018 // Les Crises

Le président chinois dénonce la « loi de la jungle » dans le commerce

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Source : World Socialist Web Site, Nick Beam, 07-11-2018

Le président chinois Xi Jinping a de nouveau tenté de positionner Beijing en tant que défenseur du libre-échange contre les États-Unis, en dénonçant la « loi de la jungle » dans un discours important prononcé hier.

Xi a pris la parole lors d’une foire commerciale internationale à Shanghai au cours de laquelle il a qualifié la Chine de pays importateur. C’était une tentative de trouver des alliés dans l’intensification de la guerre commerciale et économique avec les États-Unis, en prévision d’une réunion attendue avec le président américain Donald Trump lors du sommet du G20 à la fin du mois.

« La Chine a un grand marché de plus de 1,3 milliard d’habitants et c’est notre engagement sincère d’ouvrir le marché chinois », a-t-il déclaré. L’audience comprenait des représentants de grandes entreprises mondiales, certains chefs de gouvernement et des représentants d’organisations internationales, notamment l’Organisation mondiale du commerce et le Fonds monétaire international.

Cependant, le discours ne contenait aucune nouvelle initiative pour gagner du soutien pour la Chine dans son conflit avec les États-Unis. C’était en grande partie une répétition de ses déclarations antérieures en faveur de la mondialisation depuis l’arrivée au pouvoir de Trump.

« Au fur et à mesure que la mondialisation s’approfondit », a-t-il déclaré, « les pratiques relevant de la « loi de la jungle » et de « le gagnant prend tout » sont un chemin étroit qui mène à une impasse. L’inclusion et la réciprocité, les avantages mutuellement bénéfiques et mutuels constituent un chemin élargi et correct. »

Dans une référence indirecte aux États-Unis et à sa critique de la politique commerciale de la Chine, Xi a déclaré : « Chaque pays doit travailler sans relâche pour améliorer son propre environnement commercial. On ne peut pas toujours s’embellir en critiquant les autres, et l’on ne peut pas vouloir attirer l’attention sur les autres sans se regarder soi-même. »

Xi a expliqué que le bien-être économique et social des pays était de plus en plus interconnecté et que la réforme de la gouvernance mondiale allait s’accélérer. « D’autre part, l’économie mondiale traverse un profond ajustement et le protectionnisme et l’unilatéralisme renaissent. La mondialisation économique fait face à des obstacles, et le multilatéralisme et le système de libre-échange sont menacés », a-t-il déclaré.

La composition de l’auditoire reflétait les changements et les manœuvres dans le conflit commercial mondial. Les principaux pays d’Europe occidentale se sont associés aux États-Unis pour ne pas envoyer de délégations de haut niveau, ce qui montre la décision de l’Union européenne de s’aligner au moins partiellement sur les plaintes des États-Unis contre la volonté de la Chine d’acquérir une technologie améliorée par le biais de « transferts de technologie » et de prétendus vols de propriété intellectuelle. Les représentants du groupe des pays du G20 se distinguaient par leur absence.

Les représentants des sociétés étrangères avaient tendance à être des cadres inférieurs. Mais dans un signe d’atténuation des tensions entre les deux pays, 450 sociétés japonaises étaient représentées.

La principale critique adressée aux sociétés étrangères est que la Chine devrait faire davantage pour ouvrir son marché à ses activités, leur permettant de concurrencer les entreprises chinoises.

Xi a cherché à répondre à ces préoccupations, affirmant que la Chine adopterait davantage de mesures d’ouverture en matière de télécommunications, de soins médicaux, d’éducation et de culture. Mais aucun détail n’a été fourni et les dirigeants d’entreprise insistent pour que des mesures plus concrètes soient annoncées.

Carlo D’Andrea, le vice-président de la Chambre de commerce de l’Union européenne en Chine, a déclaré : « Des progrès significatifs ne peuvent être revendiqués que lorsque des défis structurels majeurs sont résolus et que les entreprises internationales peuvent rivaliser sur un pied d’égalité avec les entreprises nationales. »

Xi s’est engagé à ce que la Chine importe pour 30 milliards de dollars de marchandises au cours des 15 prochaines années, contre 24 milliards de dollars auparavant. Mais ce chiffre ne constitue pas un écart significatif par rapport à la trajectoire actuelle des importations chinoises. Il y avait également un engagement de réduire davantage les tarifs douaniers. Cependant, cela a été fait avant. Comme l’a observé un analyste de marché, une annonce à cet effet avait été faite en septembre et « on ne peut pas l’invoquer plusieurs fois ».

Dans une tentative de détourner les critiques des États-Unis et d’autres pays sur le vol de technologie, Xi a déclaré qu’il y aurait une protection plus stricte pour la propriété intellectuelle et des sanctions plus sévères pour les violations.

Il a également évoqué les préoccupations des pays asiatiques concernant le ralentissement de l’économie chinoise et son effet possible sur la région, en évoquant les mesures de relance prises récemment.

« L’incertitude s’est accrue dans certaines zones, les difficultés d’exploitation de certaines entreprises se sont multipliées et les risques liés aux risques ont augmenté dans certaines zones », a déclaré Xi. « Ce sont des problèmes que l’on rencontre au milieu des progrès. Nous prenons des mesures actives pour y remédier et le résultat est déjà évident ».

La guerre commerciale n’a pas encore eu un impact important, mais les effets commencent à se manifester. Hyundai, la société automobile sud-coréenne, a annoncé une forte baisse de ses résultats du troisième trimestre, en raison de la faiblesse des ventes aux États-Unis et en Chine, ses deux plus grands marchés.

La société japonaise de photocopieurs et d’appareils photo, Canon, a exprimé ses craintes que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine ne ralentisse la croissance.

« L’une des préoccupations est de savoir combien de temps durera cette guerre commerciale », a déclaré le directeur financier de la société, Tishizo Tanaka, au Financial Times. « Un problème beaucoup plus grave est si cela devient un catalyseur de ralentissement économique, non seulement en Chine et aux États-Unis, mais dans d’autres régions du monde ».

Ces inquiétudes vont probablement s’accentuer, car dans les secteurs clés de l’Administration Trump, qui dirigent les mesures de la guerre commerciale, il est dit que la Chine doit ressentir une réelle douleur économique avant de faire des concessions aux États-Unis sur ses revendications centrales.

Ces demandes ne visent pas principalement à réduire le déficit commercial entre les deux pays, mais à ce que la Chine opère d’importants changements « structurels » dans son économie, en supprimant essentiellement les subventions publiques accordées à des industries clés qui, selon les États-Unis, « faussent le marché » et cesser son prétendu vol de technologie et de propriété intellectuelle.

L’on espérait que la réunion entre Trump et Xi en marge du G20 aboutirait au moins à un cessez-le-feu dans la guerre commerciale. Après que Trump eut envisagé la possibilité d’un accord, les marchés asiatiques ont connu l’une de leurs plus fortes hausses vendredi dernier.

Mais les attentes ont rapidement été déçues lorsque le conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, a déclaré que la Chine et les États-Unis n’étaient pas sur le point de conclure un accord commercial.

(Article paru d’abord en anglais le 6 novembre 2018)

Source : World Socialist Web Site, Nick Beam, 07-11-2018

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yann // 16.11.2018 à 09h24

La Chine se fout de la gueule du monde exactement comme l’Allemagne. Ces deux pays font du mercantilisme comme la Grande-Bretagne au 18e et 19e siècle provocant crises et effondrements chez leur victimes. Et ils osent se faire passer pour des gens raisonnables? Je ne suis pas un grand fan de Trump mais pour le commerce il a parfaitement raison et d’ailleurs d’autres pays commencent à se mettre au protectionnisme à l’image de l’Inde qui souffre des excédents chinois elle aussi.

La Chine a une stratégie de domination par le commerce qu’elle cesse de se faire passer pour une nation sympathique qui veut la prospérité du monde. Si c’était vrai elle réduirait ses excédents en augmentant ses salaires et en se tournant vers son marché intérieur tout en réduisant les inégalités monstrueuses dans sa population. Il n’en fait rien au contraire. On peut faire le même constat pour l’Allemagne du reste. Leur nouvelle route de la soie est une vaste blague. Et puis je rappels que la soie a été longtemps un monopole chinois qui lui permettait de dominer ses voisins qui ne pouvaient pas en produire puisque l’exportation de vers à soie était simplement punis de mort. Ils avaient déjà le sens du commerce nos amis chinois. Il veulent juste une relation de dépendance vis-à-vis d’eux pour imposer leur domination rien d’autre.

25 réactions et commentaires

  • Louis de Constance // 16.11.2018 à 07h25

    Hi from DC ❤ ✌ ? Thx. Very interesting. And what about the Chinese communist dictatorship ⁉

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  • zozefine // 16.11.2018 à 07h34

    « Le président chinois Xi Jinping a de nouveau tenté de positionner Beijing en tant que défenseur du libre-échange contre les États-Unis, en dénonçant la « loi de la jungle » dans un discours important prononcé hier. » oui, je dois dire que j’ai failli m’étouffer sur mon café-clope en lisant ça ! et ça vaut le coup d’oeil d’aller voir sur la source le reste des titres des articles, vraiment.

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    • Tikarol // 16.11.2018 à 08h03

      faut arrêter la clope , Zozefine !

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    • Daniel // 16.11.2018 à 08h04

      il y a 2 notions de « libre échange » selon la vision du monde dans laquelle on vit.
      durant l’empire britannique,
      le « libre échange » consiste à ce que la métropole achète (pille, vole) toutes les matières premières des colonies sans qu’elles aient quelque chose à dire et dans le même temps, les colonies sont obligées d’acheter tout ce qui vient de la métropole (bien manufacturé …).
      l’exemple le plus marquant est l’Opium produit en Inde qui était vendu en Chine, ce qui a amené la guerre de l’Opium qui était une guerre contre le libre échange.
      L’autre « libre échange », selon la vision républicaine (F.D.Roosevelt) consiste en ce qui est dit dans la Charte de l’Atlantique. C’est à dire tous les pays ont le droit d’avoir des relations commerciales (et culturelles) avec n’importe quel pays du monde; il n’y a pas de pré carré et il est possible de faire des échanges sur tous les types de biens.
      Actuellement, l’occident défend la vision impériale où il faut gagner au dépend de l’autre,
      le reste du monde (en dehors de l’UE et de l’OTAN) défend la 2ième vision dans le cadre fondateur des Nouvelles Routes de la Soie : « Bâtir la paix par le développement »
      Comme quoi, l’importance de ce que l’on met sur les mots est fondamentale.

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      • Chris // 16.11.2018 à 13h24

        13 nov. 2018 – La conclusion d’un accord de libre-échange promu par la Chine repoussé à 2019
        https://www.romandie.com/news/La-conclusion-d-un-accord-de-libre-change-promu-par-la-Chine-repouss-2019/971008.rom
        Le RCEP doit regrouper les 10 pays de l’Association des nations du Sud-est asiatique (Asean) et leurs partenaires dans la région (Chine, Japon, Australie, Inde, Corée du Sud, Nouvelle-Zélande) soit au total près de la moitié du Produit intérieur brut de la planète.
        Le président américain Donald Trump lui-même boycotte les réunions, envoyant à sa place ses représentants pour opposer en réalité son veto à tout accord conclu entre les gouvernements de la région, surtout concernant des accords économiques avec la Chine ou des arrangements sur les territoires contestés de la mer de Chine méridionale hautement stratégique : https://www.wsws.org/fr/articles/2018/11/16/menc-n16.html
        Pence et Bolton ont insisté sur le fait que la Chine devait se plier aux vastes exigences militaires et économiques américaines, ou de faire face à une nouvelle «guerre froide». Ils ont dit que Washington ne tolérera aucun accord régional qui transcende les «intérêts américains» ou ses activités militaires croissantes. Comme ces menaces l’indiquent, un conflit avec la Chine impliquerait presque certainement une guerre militaire, pas seulement une «guerre froide».
        Le fait du « Prince » : vous avez dit « impérialisme » ?

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      • iMike // 16.11.2018 à 17h54

        … “Bâtir la paix par le développement”..
        Pour un pays qui ne pratique que la politique de la loi du plus fort vis à vis de tous ses voisins de la mer de « Chine », pourtant loin de n’être tous que de simples vassaux des États Unis, cela peut prêter à sourire.

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      • François // 16.11.2018 à 18h10

        Dans son ouvrage la naissance du monde moderne, l’historien britannique C. A. Bayly brosse un portrait de la première mondialisation. Il est intéressant de noter qu’une des parties de l’ouvrage traite l’économie comme un levier de pouvoir utilisant trois cartes majeures s’appuyant les unes sur les autres à savoir : des normes juridiques établies par un Etat fort, des compagnies commerciales agressives, et une armée capable de faire respecter le droit édicté et au besoin d’ouvrir de nouveau marché. Par ailleurs la notion de libre échange gagnant-gagnant a déjà été utilisé par les Britanniques par le passé en la justifiant par la pensée d’Adam Smith.
        Dans une compétition internationale le gagnant est celui qui a la capacité à contrôler les plaques tournantes du commerce et à être un intermédiaire indispensable en matière de service bancaire, d’assurance, d’arbitrage juridique.
        Le libre-échange est un outil au service de la puissance étatique et n’a jamais été pensé comme un moyen de faire le bonheur des peuples. La Chine malgré ses beaux discours s’inscrit dans ce schéma. Il n’y a pas d’un côté les gentils et de l’autre les méchants.

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  • yann // 16.11.2018 à 09h24

    La Chine se fout de la gueule du monde exactement comme l’Allemagne. Ces deux pays font du mercantilisme comme la Grande-Bretagne au 18e et 19e siècle provocant crises et effondrements chez leur victimes. Et ils osent se faire passer pour des gens raisonnables? Je ne suis pas un grand fan de Trump mais pour le commerce il a parfaitement raison et d’ailleurs d’autres pays commencent à se mettre au protectionnisme à l’image de l’Inde qui souffre des excédents chinois elle aussi.

    La Chine a une stratégie de domination par le commerce qu’elle cesse de se faire passer pour une nation sympathique qui veut la prospérité du monde. Si c’était vrai elle réduirait ses excédents en augmentant ses salaires et en se tournant vers son marché intérieur tout en réduisant les inégalités monstrueuses dans sa population. Il n’en fait rien au contraire. On peut faire le même constat pour l’Allemagne du reste. Leur nouvelle route de la soie est une vaste blague. Et puis je rappels que la soie a été longtemps un monopole chinois qui lui permettait de dominer ses voisins qui ne pouvaient pas en produire puisque l’exportation de vers à soie était simplement punis de mort. Ils avaient déjà le sens du commerce nos amis chinois. Il veulent juste une relation de dépendance vis-à-vis d’eux pour imposer leur domination rien d’autre.

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    • Daniel // 16.11.2018 à 14h34

      En se plaçant du point de vue occidental, on projette sur la Chine et les Nouvelles Routes de la Soie sa propre vision du monde. Dans ce cadre, « Leur nouvelle route de la soie est une vaste blague ».
      Bien sûr tout n’est pas blanc, il y a évidemment des améliorations à faire en Chine… comme en France après la deuxième guerre mondiale.
      Par contre en se plaçant dans le cadre du droit International, il y a une filiation certaines sur les principes de vivre ensemble pour créer les conditions de la paix et de la prospérité :
      quelques grandes étapes de cette filiation de notre point de vue occidentaux
      Traité de Westphalie 1648, la Charte de l’Atlantique 1941, les Cinq principes de la coexistence pacifique de 1954 (le plus synthétique à mon sens) , la conférence de Bandung 1955, le mouvement des pays non alignés, les BRICS et enfin Les Nouvelles Routes de la Soie de Xi Jinping.
      en Ayant cette filiation des idées en tête, on comprend comment la Chine a éliminer 800 Millions de Pauvre en moins de 30 ans et que maintenant, elle se tourne vers son commerce intérieur (cf le Salon des importation de Shanghai de la semaine Dernière). Et elle augmente ses salaires, d’ailleurs les entreprises ne vont plus en Chine pour la main d’oeuvre pas chère, mais parce qu’elle a des ouvriers qualifiés.
      —–
      Le monde est en train de changer de façon de penser : c’est la fin de notre système financier à court terme qui se base sur un jeu à somme nulle et la main invisible du marché.
      à l’est, un embryon de système de coopération entre nation, gagnant-gagnant se met en place. Sa particularité : tout l’argent créé est orienté vers le physique (l’homme et la Terre) via une planification, c’est du Crédit Productif Public accompagné d’un commissariat au plan comme en « France dans les 30 Glorieuses ».

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    • Chris // 16.11.2018 à 15h00

      Jeux de miroir ?
      Rappels :
      Le Stratégie nationale de sécurité (SNS), avait explicitement distingué la Russie et la Chine en tant que puissances «révisionnistes» qui «défient le pouvoir, l’influence et les intérêts américains».
      https://reseauinternational.net/retour-dans-le-grand-jeu-la-vengeance-des-puissances-terrestres-eurasiennes/
      Pourquoi accuser la Chine de tous les maux, alors que les compradors occidentaux sous la pression de leurs multinationales, ont cru bon, depuis les années 80 avec la politique Reagan-Thatcher, de délocaliser en Asie pour engranger un maximum de profits, sans se soucier qu’au fil du temps, ils deviendraient fatalement les supermarchés de l’Asie, y.c. de provoquer désindustrialisation, perte de savoir-faire et paupérisation des classes ouvrières et moyennes !
      Seul le PQ dollar garantissait la poursuite de ce marché de dupes. A l’évidence, les guerres pour conserver le monopole énergétique et financier ne peuvent pas tout !
      « Si c’était vrai elle réduirait ses excédents en augmentant ses salaires et en se tournant vers son marché intérieur tout en réduisant les inégalités monstrueuses dans sa population »
      Les salaires ds ouvriers chinois ont largement progressé pour rejoindre ceux… des Américains !
      http://premium.lefigaro.fr/conjoncture/2014/01/07/20002-20140107ARTFIG00229-en-chine-les-salaires-devraient-encore-grimper-de-10-en-2014.php
      http://la-chronique-agora.com/niveau-vie-chine-etats-unis/
      Culturellement, les Asiatiques gouvernent sur le temps long au contraire des Occidentaux.

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      • yann // 18.11.2018 à 11h55

        Oui elle voit tellement à long terme la Chine qu’elle n’a même pas vu venir l’épuisement de son charbon et qu’elle s’est rendu très dépendante de l’énergie importée. Je crois que cette idée que les asiatiques auraient une longue vu contrairement à nous est essentiellement une illusion. La Chine a simplement profité à court terme d’un avantage comparatif momentané. Le simple fait que se pays se dirige vers effondrement démographique tout comme le Japon ou la Corée invalide votre croyance sur une supposé rationalité plus grande. Car s’il y a bien une chose qu’on peut prévoir à long terme c’est bien la démographie et ils n’ont rien fait pour redresser la barre.

        Ensuite le fait que les salaires aient augmenter en Chine est vrai mais ils n’ont pas suivi la hausse de la productivité du travail loin s’en faut. En plus vous oubliez la part d’épargne délirante du pays qui est une anomalie économique. En Chine l’épargne c’est 50% du revenu ce qui explique les grands déséquilibres du pays. Et les gens épargnent parce qu’ils ont peur pour leur svieux jours car il n’y a ni système de retraite, ni système de sécurité sociale, et ils n’en prennent pas du tout le chemin.

        La vérité c’est qu’il y a eu un accord entre les riches chinois et les riches d’occident. Les délocalisations ont permis aux ploutocrates d’occident de se débarrasser de leur classe ouvrière et d’engranger ainsi des super-profit. En Chine le pays a pu connaitre une très forte croissance en limitant l’inflation salariale puisqu’ils n’avaient pas besoin d’augmenter les salaire pour maintenir la demande intérieure et la croissance. Le problème c’est que ce modèle arrive au bout du rouleau et que les déséquilibres sont tels qu’ils sont insolubles à court terme. Mais je persiste à voir la Chine comme un pays agressif qui n’a rien à envier aux USA sur ce plan. La Chine ne s’orientera pas pacifiquement vers la réduction de ses excédents surtout avec son évolution démographique, il faut l’y contraindre par le protectionnisme. C’est encore plus valable pour l’Allemagne.

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  • Albert Charles // 16.11.2018 à 10h14

    Xi Jinping refusant le principe du « Gagnant Prend Tout »…! On croit rêver… Certains adorateurs de la Chine d’hier autoproclamée porte parole du Tiers Monde vont peut-être croire encore à ses nouveaux mensonges, mais il faut finir par se réveiller ! Le « Gagnant Prend Tout », c’est exactement ce que fait l’Etat Chinois, prétendu socialiste d’ailleurs, tout autour de lui, du Tibet aux îles du Pacifique du Sud, en passant par les terres Ouïgours. Arrêtons (au passage) de nommer Mer de Chine des eaux territoriales qui n’appartiennent pas à la Chine ! Appelons cette zone Pacifique Sud, ou Mer Sud-Orientale, etc, au moins par respect pour les populations des ces îles qui sont régulièrement envahies et occupées (à des fins de poldérisation, de militarisation, d’exploitation pétrolière ou de contrôle de toute l’Asie du Sud-Est) par l’Etat chinois. Que dirions nous, ici, si la France (par exemple) nommait la Méditerranée « Mer de France » ? Ou si certains décidaient de la nommer « Mer d’Israël » ? Ne nous laissons pas abuser par la démagogie politique et les beaux discours (rappel: Hitler se disait Socialiste, Staline aussi, et bien d’autres encore…): la Chine ne défend pas le libre-échange (les USA non plus, d’ailleurs…), elle défend d’abord son expansion économique, militaire et territoriale.
    .

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  • Kokoba // 16.11.2018 à 10h58

    Je ne vais pas commenter à nouveau sur l’attitude insupportable des USA, on connait le problème par coeur.

    Mais les Chinois ne sont pas le chevalier blanc dans cette histoire.
    Essayez d’aller faire du business en Chine et vous verrez…

    En fait, seuls les pays Occidentaux permettent aux étrangers de venir faire du business facilement. Dans la majorité des pays, il est tout simplement interdit à un étranger de créer un business. Ou alors, il faut un partenariat avec un local qui aura 50% des parts et vous allez travailler pour que les bénéfices aillent dans la poche de quelqu’un qui est juste un prete-nom. Ou alors, il vous faut payer des pots-de-vins, ect…

    Et puis les principes d’une économie puissante sont connus depuis longtemps :
    1) Controler et protéger son marché intérieur
    2) Obliger les autres à ouvrir leur propre marché

    Il n’y a que les Européens qui sont encore assez naifs (ou corrompus) pour ouvrir grand leurs frontières et chanter en coeur mondialisation! mondialisation! mondialisation!

      +17

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  • Dominique65 // 16.11.2018 à 11h59

    « Xi a déclaré qu’il y aurait une protection plus stricte pour la propriété intellectuelle et des sanctions plus sévères pour les violations. »
    Il serait temps, car quand on parle de la « loi d la jungle », c’est quand même bien à ce niveau qu’elle se situe depuis des décennies.

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  • christiangedeon // 16.11.2018 à 12h12

    Xi est impayable. L’hopital qui se fout de la charité,en somme. La Chine est bien devenue « une grande « …et se comporte comment se comportent « les grands « . C’est à dire en se foutant de la gueule du monde,ouvertement et sans complexes. C’est en quelque sorte rassurant sur la permanence des choses,mdr!

      +7

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  • Louis Robert // 16.11.2018 à 12h59

    Je me suis bien amusé à observer l’Occident bouder la récente foire commerciale internationale de Shanghai… où par ailleurs le Japon était fort bien représenté. M’amuse tout autant l’hostilité qui s’exprime si souvent ici envers la Chine.

    Bien sûr, suite à son essor vertigineux, désormais première économie mondiale et grande puissance planétaire, la Chine ne se laissera pas, tel un écolier un peu gauche et docile, dicter sa conduite par qui que ce soit. Il serait puéril de croire qu’elle le fera. Seule une ignorance abyssale de ce qu’est devenue la Chine expliquerait pareil enfantillage.

    Or voilà bien où le bât blesse et humilie, compte tenu que ni l’UE, ni l’Europe ni l’OTAN ne parviennent à résister aux assauts répétés de l’Empire. On ne pardonne pas à la Chine de résister avec succès et de poursuivre sa route. Ah, la souffrance insupportable de sans cesse percevoir ce sourire énigmatique! N’est-ce pas?

    Et dire qu’il faudra s’y faire! Dans une perspective historique, cela vaut bien un grand éclat de rire, non?

      +12

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  • villegagnons // 16.11.2018 à 13h44

    Pour le coup, je ne comprends plus vraiment la forme du régime en place en Chine et je dois avouer que je ne comprends rien du tout au modèle et ce qui en sort, c’est illisible !. La Chine a organisé en mai un show TV (« MARX avait raison » en 5 épisodes) pour le 200ème anniversaire de la naissance de Karl MARX, le peuple a pu donc observer que sa monnaie avait bien deux faces, une face numérique et une face historique appuyée sur la figure de Marx.
    [modéré]
    Mais, ensuite, il y a eu une chasse aux sorcières des étudiants marxistes dans les Universités :
    https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2018/11/13/les-autorites-chinoises-font-la-chasse-aux-etudiants-marxistes_5382985_3216.html
    Les étudiants ne comprennent pas comment la propagande d’Etat peut être si éloignée de la réalité dans la mesure où la notion de fracture sociale s’installe dans les mœurs chinoises, les inégalités sociales ne cessant de se creuser.
    En quoi ce modèle est encore communiste ? N’est-il pas devenu au contraire ultra-libéral de telle sorte que même les Etats-Unis semblent moins ultra-libéraux… Enfin, vu d’ici, le chaos ne vient pas du marché mais plutôt de l’intérieur du pays. Si, je cite : « « Chaque pays doit travailler sans relâche pour améliorer son propre environnement commercial. », pourquoi le système ne réduit-il pas les inégalités sociales, facteurs de déséquilibre des marchés sur le long terme ?
    La classe moyenne brésilienne, par exemple, a fait basculer son régime en 10 ans seulement….

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  • gabrielle // 16.11.2018 à 15h31

    l’article du monde en ligne sur la chasse aux étudiants marxistes est comme l’on dit maintenant une « fake new ».
    Pour ceux qui s’interessent réellement à la Chine et qui veulent en savoir plus, je recommande le livre 2018 de Jean Claude Delaunay aux éditions Delga (20€) : « Les trajectoires chinoises de modernisation et de développement », De l’Empire agro-alimentaire à l’Etat-Nation et au socialisme, Delaunay est un français , professeur des universités à la retraite.
    Quant au Tibet, il est chinois depuis le 13ème siècle!!
    Gabrielle Gangai

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  • HerrHesser // 16.11.2018 à 19h14

    Très étonné de lire tant de caricatures agressives au sujet de la Chine sur le fil de cet article.

    La croissance météoritique de la Chine, c’est le Grand Capital occidental qui l’a initiée, persuadé que les Chinois, incultes et laminés par le communisme, formeraient une masse informe de laquelle surgirait d’innombrables serfs zélés pour peu qu’un bol de riz leur soit promis chaque soir.

    Ce Grand Capital US et européen, qui, lui, vit dans l’immédiateté de son hubris, s’est pris les pieds dans le tapis de l’Histoire, négligeant ce qu’est réellement la Chine, même aujourd’hui : un empire multi-millénaire pour qui le temps court n’a aucun sens pas plus que d’impact. Effacés, les époques des colons britanniques ou japonais… bientôt effacés, celle du communisme. Nul doute que, dans deux siècles, la sagesse confucéenne sera encore bien palpable tandis que Mao et ses affidés ne seront plus qu’une péripétie mineure.

    L’empire autophage états-unien sera alors lui aussi un souvenir parmi d’autres. A ranger parmi la longue cohorte des ennemis de l’Empire du Milieu s’étant usés trop vouloir briller à son détriment.

    La Chine n’est pas une démocratie, c’est regrettable… mais nos pays le sont-ils réellement ? Rien n’est moins sûr.

    La Chine n’est pas une économie ouverte aux quatre vents et pillable à merci… mais pourquoi diable devrait-elle se conformer à ce modèle européen que chaque citoyen du Vieux Continent rejette un peu plus chaque jour ?

    La Chine censure ! Parlez donc à Assange et à l’immense majorité des lanceurs d’alertes occidentaux de la férocité des ciseaux du PC chinois pour laquelle USA, GB et Europe semblent unanimement outragés…

    La Chine est centralisatrice et monolithique en diable. Rien de tel au sein de la bureaucratie bruxelloise ou au sein des agences de renseignement US, du complexe militaro-industriel zunien ou du DOJ…

    La Chine pille et colonise l’Afrique et, désormais, s’en prend à l’Eurasie toute entière ! Imaginez si les USA, avec leurs 1500 bases militaires extra-territoriales officielles et officieuses en faisaient autant ! Ce serait un véritable foutoir !!

    Au de la paille et de la poutre, j’en oublie sûrement… mais une chose est sûre : nous n’avo aucun jugement de valeur à objecter à la Chine étant donné notre conduite présente et passée.

    Le déséquilibre commercial béant entre l’occident et la Chine est à mettre au debit de la globalisation marchande échafaudée par les multinationales occidentales depuis des lustres, accompagnées en cela par nos dirigeants leur reconnaissant des prérogatives indues, dévolues initialement aux peuples et à eux seuls.

    Mais, comme d’habitude, l’Occident fait ce qu’il sait faire de mieux : ne pas assumer ses actes et accuser les autres de ses propres turpitudes, chevauchant, pour se faire, le fier étalon des vaaaaaleurs qu’il édicte péremptoirement à mesure qu’il se garde de jamais les respecter.

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    • yann // 18.11.2018 à 23h02

      De quoi vous parlez? Vous faites comme si la Chine n’avait aucune capacité propre de décision. Vous faites en quelques sorte de l’occidentalocentrisme en supposant que la Chine en est ou elle en est uniquement grâce à l’occident. N’est-ce pas un peu insultant pour les chinois? Non la Chine a bien une stratégie de domination commerciale ne vous en déplaise les statistique le montre. Et elle n’as pas des excédents uniquement avec les pays développés au cas ou vous ne le sauriez pas.

      Il n’est pas question ici de faire du racisme anti-chinois ou de l’accuser de tout les torts, mais de réveiller les imbéciles qui nous gouvernent et nous conduisent au désastre rien d’autre. La Chine se fiche d’ailleurs lourdement ce qui peut s’écrire sur elle sur un blog obscure du web francophone.

      Critiquer la politique commerciale chinoise ce n’est pas être anti-chinois pas plus que critiquer l’Allemagne pour les mêmes raisons ne rend pas germanophobe pour autant. Il faut juste constater que ces pays conduisent conjointement la planète à des récessions permanentes avec leurs excédents commerciaux . Et ils le font sciemment pour dominer les autres nations.

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  • Marie (Pan Pan) // 16.11.2018 à 19h56

    Il n’y a pas que Hyundaï et Canon qui ont à se faire du mouron,
    EDF et Areva avec leur chantier EPR en Angleterre alliés à la Chine feraient bien d’être sur le qui vive. La sous traitance pour la construction est, entre autre, américaine…logiquement les USA vont pas se gêner d’y mettre leur grain de sable.

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  • marc // 16.11.2018 à 22h55

    la chine pratique la guerre economique pure et dure

    – yuan sous-evalué sytematiquement, arme principale, les japonais ont fait la meme chose avec le yen
    – marche interieur chinois protégé et non accesible sauf via joint-ventures, taxes importantes sur les importations, il viennent de baisser sur le lait , alcool par ex
    – marché des capitaux chinois interdit aux etrangers jusqu’il y a peu
    – achat de matières premieres en europe en pratiquant du dumping inversé , achat de bois au-dessus du cours du marché (des états comme la France ou GB ont fait ca pendant les guerres comme stategie de guerre economique face a l’allemagne, ex les anglais sur le hareng norvegien, les Français sur les metaux turcs etc) , de facon a tuer la concurrence locale
    – rachat de terre agricoles massifs, en France par exemple, alors que c’et difficile ou interdit pour des particuliers
    – ils ont copié systematiquement la techno via l’espionnage technologique

    Les Français sont tres naifs et tres cons. si l’adversaire triche je joue pas
    concernant le modele chinois il est resté imperial, meme sous l’epoque communiste (Japon idem, la democratie japonaise est une farce, c’est un systeme imperial et feodal) ca permet de comprendre beaucoup de choses…

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  • zozefine // 17.11.2018 à 08h11

    les chinois jouent au go, et nous aux échecs : on n’a aucune chance, on est même ridicules avec nos pièces majeures et mineures, et aucune stratégie « guerrière » ne fait le poids devant l’étouffement progressif de notre sens critique et le grignotage lent mais systématique de notre économie par le capitalisme autoritaire et impérialiste des chinois. grignotis, grignota, ils viennent d’acheter 325 hectares sur ma petite île (cyclades), dont 3 baies, dans une zone sous développée dont tout le monde se fout à part les écolos, et COSCO-pirée est pas loin. les relations sino-grecques sont plus que cordiales. les chinois achètent massivement l’immobilier grec, en particulier à athènes, et profitent également des GOLDEN VISAS (*Le Golden visa de la Grèce est accordé par le Code de l’immigration et de l’intégration sociale, qui a introduit des dispositions visant à faciliter le séjour des ressortissants de pays tiers en Grèce. En vertu de cette loi, les permis de séjour pourraient être accordés aux ressortissants de pays tiers et aux membres de leur famille qui achètent des biens immobiliers en Grèce d’un montant de 250 000 euros au moins) voir https://alencontre.org/europe/grece/grece-le-piree-un-port-chinois-au-coeur-de-leurope.html

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  • Ceusette // 20.11.2018 à 12h40

    C’est quand même l’hôpital qui se moque de la charité! Je suis vraiment très loin d’être sinophobe, mais connaissant un peu la RPC et le Vietnam, quand on voit comment les Chinois déversent leur camelote chez leurs voisins (car ce n’est pas simplement valable pour le Vietnam), en faisant passer en contrebande une partie significative de leur production… Quand on voit la part démesurée de la contrefaçon dans la production nationale… Quand on voit les eaux poissonneuses africaines pillées par de véritables armadas de bateaux pêcheurs sans verser le moindre RMB aux pays concernés (nous, on pille, mais au moins, on paie un peu), et cela, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer: exode vers les grandes villes, puis vers les pays plus développés économiquement… En résumé, le régime de Pékin connaît et maîtrise très bien la loi de la jungle !

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