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16.mars.201616.3.2016 // Les Crises

Les nouveaux plans de torture du Parti Républicain, par Nat Parry

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16Source : Consortiumnews.com, le 14/02/2016

Le 14 février 2016

L’échec du président Obama à poursuivre les tortionnaires de l’époque de Bush a créé une impunité qui a encouragé quelques candidats républicains au poste présidentiel à vanter les mérites de nouveaux plans pour plus de torture, s’ils parviennent à la Maison-Blanche. Un exemple grotesque de « l’exceptionnalisme américain », comme l’explique Nat Parry.

Par Nat Parry

Des commentaires troublants dans la campagne des républicains à l’élection présidentielle sur l’éventuel rétablissement de la torture et la mise en œuvre d’autres crimes de guerre ont attiré la critique récemment, avec le candidat républicain à la présidentielle investi en 2008, le sénateur de l’Arizona John McCain, qui s’est même senti contraint à la modération, la semaine dernière, déplorant les « propos grossiers » de la primaire républicaine.

Le 9 février, McCain a condamné au Sénat des remarques de ses collègues républicains à propos de l’utilisation de la torture, déclarant que « ces propos ne doivent pas rester sans réponse, car ils induisent en erreur les Américains sur la réalité des interrogatoires, la façon de recueillir des renseignements, ce qu’il faut pour défendre notre sécurité et au niveau le plus fondamental, ce contre quoi nous nous battons en tant que nation et quelle nation nous sommes. »

10 Nov 2008, Washignton DC, USA --- President-Elect Barack Obama is escorted to the Oval Office by President George W. Bush at the White House. This is the first visit for Barack Obama to the White House before he is sworn into office as President of the United States. First lady Laura Bush took soon to be first lady Michelle Obama on a tour of the White House as the President and Mr. Obama walked along the colonnade to the Oval Office where they will have a meeting. --- Image by © Gary Fabiano/Pool/Corbis

Barack Obama, alors président élu, et le président George W. Bush à la Maison-Blanche lors de la transition de 2008.

Les remarques de McCain furent un souffle bienvenu de santé mentale dans une course républicaine à la présidentielle qui a été récemment dominée par un discours qui sonne beaucoup comme une compétition tordue pour voir qui serait le plus brutal et hors la loi dans le traitement de présumés terroristes. Le débat télévisé du 6 février, par exemple, présentait les candidats Marc Rubio, Ted Cruz et Donald Trump, rivalisant pour l’élection du « dur à cuire », chacun exprimant divers niveaux de soutien à la torture par noyade et à d’autres honteuses « techniques d’interrogation améliorées ».

Tandis que Cruz a déclaré qu’il soutiendrait la torture par noyade dans des circonstances limitées, Trump a promis de non seulement réintroduire largement la technique, mais aussi d’introduire des pratiques de torture encore plus cruelles, s’il est élu : « Je rétablirais la torture par noyade et je rétablirais vraiment bien pire que la torture par noyade, » a-t-il dit.

Rubio a réaffirmé son soutien à la torture par noyade, affirmant que les affaires de terrorisme ne doivent pas être conduites avec les mêmes normes traditionnelles d’application de la loi. « Eh bien, quand les gens parlent d’interroger des terroristes, ils parlent comme si c’était une sorte de fonction de l’application de la loi, » a-t-il dit. L’application de le loi concerne la collecte de preuves pour juger et condamner une personne. L’anti terrorisme c’est trouver des informations pour prévenir une attaque future, donc les mêmes tactiques ne sont pas applicables. »

Cela mène logiquement à la conclusion que ce que Rubio semble dire est qu’il est parfaitement permis de retenir des individus soupçonnés de liens avec le terrorisme, sans procédure régulière, de les torturer pour qu’ils fournissent des informations, qui peuvent être vraies ou pas – comprenant peut-être l’identification d’autres présumés terroristes – dans un processus sans limite de détention extra-légale et de torture qui ne produit ni renseignement exploitable, ni preuve qui puisse être utilisée dans une cour de justice.

C’était précisément cette sorte de stratégie qui a mené à la détention non justifiée et à la torture d’au moins 26 détenus sur 119, dans le programme d’extraditions spéciales de la CIA sous George W. Bush, selon le rapport sur la torture fait par le Sénat, diffusé fin de 2014. (Une fois questionné à ce sujet plus tard, l’ancien vice-président Dick Cheney a froidement déclaré qu’il est « plus concerné par les méchants qui sont sortis libres que par les quelques-uns qui, en fait, étaient innocents. »)

Cette conception de la détention sans fin et des interrogatoires est aussi en grande partie responsable de l’abomination légale de Guantanamo et a compliqué les efforts du président Obama pour fermer la prison. Une grande partie des preuves contre les détenus étant entachées par la torture, les preuves ne sont donc pas recevables devant un tribunal, ce qui rend impossible de les déférer devant la justice aux États-Unis.

Mais Rubio – ainsi que d’autres candidats républicains – a précisé que c’est une erreur de fermer la prison de Guantanamo, qui pendant 14 ans a servi de trou noir légal où on a refusé aux détenus les droits et protections qu’auraient dû leur procurer les Conventions de Genève ou la Déclaration des Droits de l’Homme.

Au lieu de fermer la prison, Rubio a soutenu qu’elle devrait être gardée en fonction indéfiniment : « Voici le plus grand problème avec tout ça, » a-t-il dit. « Nous n’interrogeons personne actuellement. Guantanamo ayant été vidé par ce président. Nous devrions mettre des gens à Guantanamo, ne pas le vider et nous ne devrions pas libérer ces tueurs qui rejoignent le champ de bataille contre les États-Unis. »

Dans un précédent débat présidentiel, Rubio a fait comprendre que sous son administration, la détention sans limite et la torture seraient les bienvenues. « Si nous capturons des terroristes, a-t-il dit, ils iront à Guantanamo, et nous découvrirons tout ce qu’ils savent.

Quant à Trump, quand ses déclarations de retour à la torture par noyade et d’invention de tortures encore plus brutales ont attiré l’attention sur lui, il a décidé de doubler la mise plutôt que de revenir en arrière.

Le 7 février, le magnat-de-l’immobilier-devenu-star-de-la-téléréalité-devenu-candidat-à-la-présidentielle est apparu à « This Week » avec George Stephanopoulos. « En tant que président, vous autoriseriez la torture ? » a demandé Stephanopoulos à Trump.

« J’autoriserais absolument quelque chose au-delà de la torture par noyade, » a dit Trump. « Et croyez-moi, ce sera efficace. Si nous avons besoin d’information, George, on a notre ennemi qui coupe les têtes de chrétiens et beaucoup d’autres, par centaines, par milliers. »

A la question « gagnerons-nous en leur ressemblant davantage, » c’est-à-dire, en imitant les tactiques de l’État islamique terroriste, Trump a répondu catégoriquement, « Oui ».

« Je suis désolé, a-t-il développé, il faut faire ainsi. Et je ne suis pas sûr que tout le monde soit d’accord avec moi. Je suppose que beaucoup de gens ne le sont pas. Nous vivons à une époque aussi mauvaise qu’elle puisse être. Vous savez, quand j’étais jeune, j’ai étudié l’époque médiévale. C’est ce qu’ils ont fait, ils ont coupé des têtes. »

« Donc, nous allons trancher des têtes ? » a demandé Stephanopoulos.

« Nous allons faire des choses au-delà de la torture par noyade peut-être, cela peut se produire à l’avenir, » a répondu Trump.

Trump a même insinué que Cruz est assez « faux cul » pour laisser entendre qu’il pourrait faire preuve d’un certain degré de retenue dans l’utilisation de la torture. Avec cette sorte de discours, il est clair que du côté républicain, la discussion s’est enclenchée, amenant plusieurs groupes de droits de l’homme à rappeler aux États-Unis ses obligations morales et légales de ne pas s’engager dans des pratiques sadiques et cruelles comme la torture par noyade.

« La torture par noyade est conforme à la définition légale de la torture et est donc illégale, » a rappelé, le 11 février, Raha Walla de Human Rights First. « La torture selon la loi des États-Unis et le droit international désigne les actes qui causent de graves souffrances ou supplices psychiques ou physiques. Sans aucun doute la torture par noyade répond à cette définition. »

Naureen Shah d’Amnistie internationale a aussi publié une réfutation au débat sur la torture par noyade, qu’elle a décrite comme « une asphyxie au ralenti ». Elle a indiqué qu’à l’évidence « les atrocités du groupe armé s’appelant l’État Islamique et d’autres groupes armés ne rendent pas acceptable la torture par noyade. »

Ce que le « débat » actuel sur le retour de la torture met au premier plan, outre à quel point le dialogue républicain est devenu pervers, est pourquoi les poursuites contre le programme de torture de la CIA à l’époque de Bush sont essentielles, et pourquoi il est si destructeur que l’administration Obama se soit soustraite à ses responsabilités à cet égard pendant plus de sept ans.

Comme les avocats des droits de l’homme l’ont longtemps maintenu, poursuivre en justice l’administration de Bush et les membres de la CIA impliqués dans la torture de suspects de terrorisme dans la période après le 11-Septembre, est nécessaire pour que la torture ne soit pas répétée à l’avenir par les administrations suivantes qui – à cause des décisions précédentes de ne pas poursuivre en justice – peuvent se considérer au-dessus de la loi.

Voilà donc précisément pourquoi il est nécessaire, en vertu du droit international, que les accusations de torture soient suivies d’enquêtes et de poursuites – afin que la torture ne devienne pas une « option stratégique » utilisée ou suspendue selon les caprices politiques du moment.

C’est un point sur lequel Amnesty International, pour sa part, a insisté après la publication du rapport du Sénat sur la torture par la CIA, en décembre 2014. Dans une déclaration intitulée « Le rapport de synthèse du Sénat sur le programme de détention de la C.I.A. ne doit pas être la fin de l’histoire, » Amnesty a déploré que les enquêtes limitées du ministère de la Justice lors des interrogations de la CIA se soient terminées en 2012 sans inculpations.

Human Rights Watch est de cet avis, notant qu’à moins que la sortie du rapport du Sénat ne mène aux poursuites, la torture restera « une option politique » pour de futurs présidents.

Le rapporteur spécial de L’ONU sur les droits de l’homme et le contre-terrorisme, Ben Emmerson, a clairement affirmé que de hauts fonctionnaires de l’administration de Bush qui ont autorisé des crimes, tout autant que les représentants de la CIA et du gouvernement américain qui les ont effectués, doivent être mis en examen et poursuivis.

« Il est maintenant temps d’agir, » a déclaré Emmerson, le 9 décembre 2014. « Les personnes responsables de l’association de malfaiteurs révélée dans le rapport d’aujourd’hui doivent être traduites en justice, et doivent faire face à des sanctions pénales proportionnelles à la gravité de leurs crimes. Le fait que les politiques révélées dans ce rapport ont reçu une autorisation à un niveau élevé du gouvernement américain ne fournit aucune excuse. En effet, cela renforce la nécessité de la responsabilité pénale. »

Le droit international interdit l’octroi d’immunité aux fonctionnaires qui se sont impliqués dans des actes de torture, fait remarquer Emmerson. Il a plus loin souligné l’obligation internationale des États-Unis de poursuivre pénalement les organisateurs et les auteurs des méthodes de torture décrites dans le rapport :

« Comme le droit international le prescrit, les États-Unis sont légalement obligés à traduire en justice les responsables. La convention de l’ONU contre la torture et celle sur les disparitions forcées exigent que des États poursuivent les actes de torture et la disparition forcée là où il y a une preuve suffisante à fournir une perspective raisonnable de condamnation. Les États ne sont pas libres de maintenir ou de permettre l’impunité pour ces crimes graves. »

Zeid Raad al-Hussein, le Haut-commissaire de l’ONU pour les Droits de l’homme, a dit qu’il est « clair comme de l’eau de roche » que les États-Unis ont l’obligation, conformément à la convention de l’ONU contre la Torture, d’assumer leur responsabilité.

« Dans tous les pays, si quelqu’un commet un meurtre, il est poursuivi et emprisonné. S’il commet un viol ou une attaque à main armée, il est poursuivi et emprisonné. S’il ordonne, permet ou commet la torture – reconnue internationalement comme un crime grave – on ne peut pas simplement lui accorder l’impunité à cause d’une opportunité politique, » a-t-il dit.

Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a exprimé l’espoir que la publication du rapport sur la torture était « le début d’un processus » vers des poursuites, parce que « l’interdiction de la torture est absolue, » a dit le porte-parole de Ban Ki-moon.

Inutile de le dire, ces appels sont en grande partie tombés dans l’oreille d’un sourd, sans ouverture de quelque enquête criminelle que ce soit. Au lieu de cela, le Congrès américain a répondu par « une réaffirmation » symbolique de l’interdiction de la torture – un texte législatif en grande partie superflu et inutile, puisque la torture est depuis longtemps interdite sans équivoque en vertu du droit international, de la Constitution des États-Unis et des lois pénales américaines.

De son côté, Obama a utilisé la publication du rapport du Sénat comme une occasion de vanter les mérites des vertus des États-Unis et a en fait loué la CIA de son professionnalisme dans l’exécution de ses responsabilités.

Suivant la publication du rapport du Sénat, dans une déclaration claironnant indirectement sur la notion d’« exceptionnalisme américain », Obama a dit : « Au cours de notre histoire, les États-Unis d’Amérique ont fait plus que toute autre nation pour défendre la liberté, la démocratie et la dignité intrinsèque et les droits de l’homme pour les peuples de par le monde. » Il a continué à offrir une défense tacite des techniques de torture tout en vantant sa propre vertu à mettre fin à ces politiques.

« Dans les années après le 11-Septembre, avec des craintes légitimes de nouvelles attaques et avec la responsabilité de prévenir des pertes de vies plus catastrophiques, la précédente administration a fait face à des choix atroces sur la façon de poursuivre al-Qaïda et empêcher des attaques terroristes supplémentaires contre notre pays, » a-t-il dit. Bien que les États-Unis aient fait « de nombreuses choses bien dans ces années difficiles, » il a reconnu que « certaines actions qui ont été prises étaient contraires à nos valeurs. »

« C’est pourquoi j’ai sans équivoque proscrit la torture quand j’ai pris mes fonctions, » a dit Obama, « parce que l’un de nos outils les plus efficaces dans le combat contre le terrorisme et le maintien de la sécurité des Américains est de rester fidèle à nos idéaux chez nous et à l’étranger. » Il a continué en promettant d’utiliser son autorité en tant que président « pour m’assurer que nous n’ayons plus jamais recours à ces méthodes à nouveau. »

Mais clairement, en obstruant les enquêtes criminelles sur les responsables politiques, Obama a fait très peu en pratique pour garantir que ces méthodes ne soient pas à nouveau utilisées.

Dans une tribune libre publiée par Reuters après la sortie du rapport du Sénat, le directeur de Human Rights Watch Kenneth Roth a interpellé le président sur son « refus ferme de permettre une enquête large sur l’usage de la torture après le 11-Septembre, ne permettant qu’une enquête réduite sur des techniques d’interrogatoire non autorisées qui n’ont pas abouti à des poursuites. »

À moins que les révélations du rapport du Sénat ne mènent à des poursuites de hauts responsables, la torture restera une « option politique » pour les futurs présidents, a relevé l’Observatoire. C’est exactement ce que nous voyons se passer aujourd’hui avec le « manque de retenue », comme l’appelle McCain, au sujet du retour de la torture comme politique officielle des États-Unis.

Après le premier anniversaire de la publication du rapport du Sénat sur la torture, Human Rights Watch a réitéré ses appels à des poursuites dans un rapport de 153 pages, « No More Excuses: A Roadmap to Justice for CIA Torture » [Plus d’excuses : une feuille de route vers la justice pour la torture de la CIA]. Le rapport de l’Observatoire, sorti le 1er décembre, conteste les affirmations que les poursuites ne sont pas possibles légalement et souligne les obligations légales des États-Unis à offrir une réparation aux victimes de la torture. Il détaille aussi des mesures que les autres pays devraient prendre pour poursuivre les enquêtes criminelles sur la torture de la CIA.

Bien sûr, ce rapport, comme pratiquement tous les appels à la justice sur la question de la torture des sept dernières années, a été soigneusement ignoré par les hautes sphères de Washington. Et avec les Républicains qui se prennent maintenant les pieds dans le tapis en soutenant des politiques illégales de torture et de brutalité, nous voyons les fruits du refus d’Obama de faire respecter la loi du pays.

Source : Consortiumnews.com, le 14/02/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

patrickluder // 16.03.2016 à 07h24

Ces incroyable débats autour de pratiques barbares montrent une civilisation en plein déclin.

34 réactions et commentaires

  • Laurent // 16.03.2016 à 03h56

    Le droit international, c’est juste une ligne immatérielle que les riches et les puissants peuvent franchir impunément. Un droit comme les autres, en somme…

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    • caliban // 16.03.2016 à 05h14

      @Laurent
      Il me semble que cet article va plus loin dans l’analyse.

      Il décrit un processus de « banalisation » de la torture aux Etats-Unis :
      • appliquée pour le moment aux terroristes (notion qu’il faudrait également prendre soin de définir)
      • et rendue possible, conjoncturellement par l’inaction du Sénat et du Président, et je me permettrais de rajouter, plus généralement, par la législation américaine qui autorise la peine de mort. Si bien que le sort d’un prisonnier reconnu de terrorisme oscille entre torture et chaise électrique, la première pouvant conduire à la seconde sans visiblement déranger les candidats républicains cités dans l’article.

      Cet article révèle également :
      • que la peur est électoralement payante puisque tous les candidats se « vautrent » sans complexe dans ce créneau
      • et qu’il ne s’agit en aucun cas d’obtenir des résultats du point de vue du renseignement puisque – Guantanamo le prouve assez – les informations arrachées sous la torture sont inexploitables (soit elles sont fausses, soit elles n’ont aucune valeur juridique)

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      • Annouchka // 16.03.2016 à 06h33

        Oui, vous avez raison de la souligner: le but véritable de la torture n’est qu’accessoirement d’obtenir des renseignements (contrairement à ce que l’on croit généralement).

        Le but de la torture est plus de faire taire que de faire parler ( la torture cherche à obtenir un consentement par la terreur en quelque sorte).

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        • Joanna // 16.03.2016 à 07h19

          Ne pas occulter un autre aspect : le fait qu’elle puisse être légitimée et appliquée peut avoir un effet dissuasif fort pour certains.

          A force d’abolir la possibilité de peines dissuasives et d’en réduire l’arsenal c’est comme ci on encourageait les criminels en puissance.

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          • Suzanne // 17.03.2016 à 11h47

            Merci de m’avoir donné ma stupéfaction de la journée (enfin, si vous êtes réellement au premier degré) : constater que quelqu’un, ici, puisse affirmer que la torture ait quoi que ce soit de positif.

              +2

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          • Bigtof // 17.03.2016 à 18h29

            A Joanna :

            Votre argument me fait bien marrer ! Pensez-vous vraiment qu’un terroriste prêt à se faire sauter avec un ceinture d’explosifs, ou en s’écrasant avec un avion puisse être dissuadé par l’éventuelle torture s’il est pris ?
            C’est risible.
            En revanche, c’est bien nous faire sombrer dans la barbarie que de légaliser la torture..

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            • Alain // 25.03.2016 à 14h04

              Dans le film (années 50)  » les trois lanciers du Bengale  » pendant la guerre en Inde le héros (un Anglais) dans le film propose pour faire parler un terroriste musulman ( hé oui déjà ! ) de faire apporter un cochon , de lui ouvrir le ventre et de mettre ce musulman à l’intérieur porc, hé bien sûr , prit de panique , le musulman se met à parler… faudrait essayer !

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        • Renaud 2 // 16.03.2016 à 09h04

          Pour ma part, je dirais que la torture est un moyen de conditionnement efficace. Après avoir été torturés, les gens sont facilement manipulables. On peut leur faire avouer tout ce qu’on veut, les persuader qu’ils sont responsables d’événements qui les dépassent totalement, les persuader de mourir pour une cause, etc. Cela part du simple constat que les victimes ayant été abusées ont une propension supérieure à la normale de devenir à leur tour tortionnaires.

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  • Alain // 16.03.2016 à 07h14

    John Mac Cain a vécu dans sa chair la torture de la part des Nord-Vietamiens, il devrait être LA voix a écouter mais dans l’occident que les politiciens s’acharnent à apeurer dans tous les domaines, il n’est plus audible.

    De l’art des « élites » de se tirer une balle dans le pied car si ils peuvent dans un premier temps recevoir le fiat pour tous leurs crimes (de guerre et économiques), dans un second temps ils se rendront compte qu’une société apeurée s’effondre rapidement sous n’importe quel coup de butoir. Et sans société plus de pouvoir te de richesse

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  • patrickluder // 16.03.2016 à 07h24

    Ces incroyable débats autour de pratiques barbares montrent une civilisation en plein déclin.

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    • Chris // 16.03.2016 à 13h07

      La torture fait appel aux plus bas instincts chez l’homme pour casser son alter égo.
      Je ne vois aucune différence entre les commanditaires occidentaux (USA/OTAN/Golf) et les groupes islamiques (Al Qaïda, Deach & Consorts) qui sont notoirement leurs mercenaires et font leurs besognes. Là, Parry discute du sexe des anges.
      Tous sont responsables au même degré et pratiquent le terrorisme pour annihiler les combatifs et soumettre les populations à des fins colonialistes.
      Sauf que torturer a un effet boomerang. La torture détruit les êtres qui y sont soumis, mais en même temps déclenche la tempête de la résistance, particulièrement en territoires tribaux où honneur et mémoire sont partagés. Le Moyen-Orient a cette particularité que les Occidentaux, surtout les Américains, n’ont jamais voulu prendre en compte et qui pourtant est déterminante.
      A cet égard, le « soft power » donne de meilleurs résultats.

        +9

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    • Sébastien // 16.03.2016 à 17h42

      Merci de votre commentaire. Vous m’ôtez les mots du clavier.
      On parle bien de « débats’ (rires) en vue d’une nomination/élection d’un représentant de plus de 300 millions d’habitants, accessoirement la première puissance mondiale, un Empire, que les journalistes n’osent même pas nommer comme tel.
      Balèze le niveau. Pas étonnant que la chute fasse très mal. Encore que, là on creuse…

        +4

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    • triari // 16.03.2016 à 17h59

      Quelle civilisation ? N’étiez-vous pas au courant que les USA étaient le seul pays à être passé de la barbarie à la décadence sans être passés par la civilisation ?

        +13

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    • Dupondt // 17.03.2016 à 00h30

      Une civilisa-quoi?

      C’est tout à fait vrai, et je dirais même plus : aussi l’effet « moi-président » total, trahir ses promesses toute honte bue. Obama devait fermer Guantanamo, un exemple parmi mille.

      Alors savoir ce que chaque candidat fera ou pas, trahira ou pas une fois élu malgré toutes les promesses… autant lire le marc de café à travers une boule de cristal.

      Cette pratique massive de la trahison des électeurs ainsi que l’absence de tout scrupule à le faire, en disent tout autant que la torture sur le déclin de cette civili… ce machin.

        +7

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  • aboufaraj // 16.03.2016 à 08h07

    Encore faudrait-il que les arabes soient considérés comme des êtres humains.
    Pour qu’il n’y ait pas déquivoque, j’ai l’outrecuidance de considérer que je suis les deux.

      +17

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    • Pierre // 16.03.2016 à 16h02

      Et n’oublions pas les atrocités commises par certains militaires français en Algérie entre la fin de la seconde guerre mondiale et l’indépendance, techniques qui furent « exportées » en Amérique du sud par le biais de conférences, notamment en Argentine si mes souvenirs sont bons, conférences auxquelles assistèrent de nombreux agents de la CIA…

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  • Nerouev // 16.03.2016 à 08h25

    ça vole bas côté républicains, d’autant que ces hauts responsables ont l’air de connaître sur le bout des doigts toutes les pratiques de guantanamo. Nos Français, aficionados de Washington, risquent peut-être de regretter leur nouveau nom les Républicains et le déclin qu’ils représentent.

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  • Eric83 // 16.03.2016 à 08h54

    Obama a dit : « Au cours de notre histoire, les États-Unis d’Amérique ont fait plus que toute autre nation pour défendre la liberté, la démocratie et la dignité intrinsèque et les droits de l’homme pour les peuples de par le monde. »

    Il fallait oser la sortir celle-là, de l’authentique « 1984 ». Rappelez-nous Mr Obama, de combien de dizaines de millions de morts les US sont-ils responsables et coupables ?

    Il n’y pas à dire, on ne peut comprendre que des gouvernants – ces mécréants – refusent d’importer cette magnifique démocratie US dans leur pays.

    Le 1er amendement des US devrait être réécrit comme suit : le gouvernement des US est libre, à tout moment et sans préavis, de définir et d’appliquer le Droit selon ses propres objectifs, et n’est donc soumis ni au droit international ni à aucune convention internationale.

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  • Anouchka // 16.03.2016 à 09h00

    Pour prendre du recul historique par rapport a cette question de la torture pratiquée par les etats democratiques, je conseille le livre de Darius Rejali « torture et democratie ».

    on n’y apprend notamment que, ce que l’on considere habituellement comme le summun de l’horreur en matiere de torture, à savoir la torture pratiquée par la Gestapo (cf. le procès Barbie), etait en fait bien « archaique » par rapport aux techniques utilisées par les démocraties occidentales dans leurs colonies depuis au moins le début du XXe siècle.
    La technique de la baignoire par exemple etait une specialité americaine, employée notamment lors de la guerre americano-philippine. L’électricité, quand à elle, a été utilisée pour la première fois comme technique de torture par la France en Indochine dans les années 1930.
    Il est d’ailleurs significatif que la Gestapo n’ait commencé à utiliser ces deux techniques lors de ses interrogatoires qu’aux allentours de 43 et principalement en France, ce qui laisse à penser que ce sont des collaborateurs français qui en ont instruits les agents allemands (notamment un certain Christian Masuy)

      +17

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  • TuYolPol // 16.03.2016 à 09h03

    C’est le siècle du grand retour du refoulé, États-Unis en tête comme le veut l’exceptionnalisme.
    Ça ne s’arrêtera sans doute pas, car il est auto-alimenté, la puissance de médias sans vertus offrant un écho illimité à tous les bas instincts.
    Il est certain que la violence institutionnalisée, quelles que soient ses justifications, peine de mort, torture, police surarmée, la violence mise en scène, vendue, s’installe dans le quotidien et se répète au coin de la rue. La violence est déjà le carburant du XXIème siècle : violence économique de la mondialisation, changement critique d’échelle, prédation.
    Cours, Forrest, cours !

      +15

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  • J // 16.03.2016 à 09h32

    Autant qu’on sache, McCain aurait été largement élu en 2008 sans l’irruption de la crise au plus mauvais moment. Il a affiché son désarroi tandis qu’Obama clamait qu’on allait voir ce qu’on allait voir avec lui…

    Je ne dis pas que cette surenchère de sadisme (purement politique ou plus profond ?) ne m’inquiète pas, mais il faudrait quand même rappeler que la Convention de Genève (entre autres) se respecte à DEUX. Je ne vois pas d’exception évidente depuis qu’elle existe.

      +1

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    • Michel Ickx // 16.03.2016 à 18h14

      @ J

      Ce que l’on ne sait pas en général c’est qu’ Obama a reçu environ 50% de plus de financement des grandes banques que le républicain McCain. On peur le vérifier car ces données sont disponibles.

      Mais on nous avait vendu l’idée que la campagne d’ Obama était surtout alimentée par de très nombreses petites donation sur Internet. Ce qui nous le rendait d’ailleurs plus sympathique.

      Les choses ne sont-elles pas jouées d’avance dans ce grand show que l’on appelle démocratie?

        +9

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  • JCH // 16.03.2016 à 10h22

    John McCain modéré au sujet de la torture, ce qui n’est pas forcément étonnant dans la mesure où il en a été lui-même la victime lorsqu’il était prisonnier de guerre au Viet Nam. Bill Maher, toujours aussi incisif, a mis le doigt sur ce genre de positionnement il y a quelques semaines:
    https://www.youtube.com/watch?v=BVwFmdipfZg
    Il y démontre que les rares fois où les conservateurs américains font preuve d’empathie, c’est lorsqu’ils sont directement touchés. Ce qui n’empêche pas Cruz, Rubio et Kasich, dans un même discours, d’évoquer avec émotion leurs parents ou grand-parents arrivés aux USA sans un sou en poche ni même parler anglais, puis de promettre un gros tour de vis sur l’immigration…

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  • fooled // 16.03.2016 à 11h43

    Un commentateur de l’article original signale un papier de Nafeez Ahmed
    = http://www.truth-out.org/news/item/28177-america-is-committing-brutal-acts-of-torture-right-now =


    Mais la plus grande partie de la couverture médiatique de ce problème
    [la pratique de la torture] passe à côté de l’aspect crucial bien plus vaste : la réhabilitation délibérée de la torture par l’administration Obama, et son usage systématique pour fabriquer de faux renseignements pour justifier une guerre sans fin.

    [On se focalise sur l’administration Bush, ce qui est bien commode, et l’on excuse Obama] mais Obama n’a pas interdit la torture en 2009, il ne l’a pas abrogée maintenant [2014]. Il l’a au contraire réhabilitée par un Ordre Présidentiel soigneusement rédigé qui a reçu peu d’attention.

    [de même Obama n’a pas mis fin aux prisons secrètes, ni au programme de transfert des prisonniers vers d’autres pays où la torture peut être pratiquée plus à l’aise.]

    La torture en tant que système, pendant un demi-siècle
    [Mais en fait la torture a toujours fait intégralement partie des méthodes de renseignement systématiquement utilisées depuis la seconde Guerre Mondiale. sa fonction clef […] est dans la confection de menaces fumeuses qui légitiment l’existence et le développement de l’appareil de sécurité national

    [La CIA a constamment pratiqué la torture, longtemps avant que Bush ne cherche à la légitimer publiquement.]

    Pouvoir et propagande
    [Cependant la torture ne fonctionne tout simplement pas, et] échoue toujours à fournir des renseignements significatifs [les torturés peuvent inventer n’importe quoi]

    Beaucoup de gens ne se rendent pas compte que le rapport de la Commission sur le 11 septembre est un tel document [taché de sang et plein de fausses informations], ce qui a des implications troublantes pour la crédibilité du rapport final de la Commission

    la torture: le mécanisme central qui justifie la prévisions de menaces
    la torture joue un rôle essentiel dans la posture de guerre mondiale permanente que prend le Pentagone : celui de générer de faux renseignements exagérés qui serviront à nourrir le discours sécuritaire officiel de menaces terroristes partout, qui à son tour servira à donner encore plus de pouvoir aux agences de renseignement, et justifiera le déploiement militaire dans des régions stratégiques.

    Le gouvernement Obama exploite maintenant le nouveau rapport du Sénat por convaincre le monde que l’engagement systématique de la communauté du renseignement dans la torture était une aberration de l’ère Bush qui fait maintenant partie du passé.

    Ne vous laissez pas berner. Obama a réhabilité et recalibré l’appareil secret de la torture et cherche maintenant à utiliser les accablantes conclusions du rapport pour prétendre à de hautes vertus morales que son gouvernement n’a pas […]

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    • Michel Ickx // 16.03.2016 à 18h33

      « Pouvoir et propagande
      [Cependant la torture ne fonctionne tout simplement pas, et] échoue toujours à fournir des renseignements significatifs [les torturés peuvent inventer n’importe quoi] »

      Comme pour l’inquisition, la torture ne donne que ce que le tortionnaire souhaite entendre.

      Dans le film « Au nom du Père » le jeune Irlandais invente n’importe quoi pour mettre fin au harcèlement des interrogatoires. Il dénonce même des amis non impliqués et une tante parfaitement respectable.

      Ce que la police s’empresse de croire ou de feindre de croire. Et hop tout le monde en prison malgré le dédit postérieur du principal condamné qui a cru qu’en inventant de véritables balivernes il pourrait revenir sur ses révélations sans trop de difficultés.

      Mais comme on l’a dit plus haut le tortionnaire justifie son action et confirme la version officielle du pouvoir.

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    • TuYolPol // 17.03.2016 à 08h48

      Quand vous citez Nafez Ahmed [ la torture joue un rôle essentiel dans la posture de guerre mondiale permanente que prend le Pentagone : celui de générer de faux renseignements ]
      Je ne comprends pas la différence entre un faux renseignement, forgé par le tortionnaire, avant et après la torture ? S’il leur faut seulement ajouter le tampon « obtenu sous la torture » pour faire passer des mensonges, eh bien, il suffisait de le dire, pas de le faire.

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  • Garibaldi2 // 16.03.2016 à 12h12

    S’il faut torturer les gens pour avoir des infos, on se demande bien à quoi peut servir le gigantesque réseau de flicage mondial piloté par la NSA, la CIA et autres services de renseignement!

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    • Pierre // 16.03.2016 à 15h52

      Deux éléments de réponse
      1. Redondance.
      2. Comme je l’ai déjà indiqué dans un commentaire sur un article précédent, le gigantesque réseau de flicage mondial n’est pas réellement efficace contre des personnes bien au fait de ses techniques, puisque l’immense base de données qu’il génère implique un traitement informatisé et automatisé de ces données. Autrement dit, il faut déjà savoir où chercher dans cette masse de données pour en tirer des informations pertinentes sur des personnes très motivés et disposant d’un bagage technique leur permettant de passer au travers des mailles du filet informatique

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      • Garibaldi2 // 16.03.2016 à 17h34

        C’est bien ça leur problème, la masse d’infos collectées devient ingérable et dans le renseignement le facteur humain est majeur. Un exemple simple, je vous résume l’histoire : pendant la 2ème guerre mondiale le FBI lisait (secrètement) les télégrammes (sociétés privées). … Sur l’un d’eux était écrit un truc du genre :  »Grand mère morte, venir … », la réponse au télégramme était  »morte ou décédée? ».Le fonctionnaire qui l’a lu a trouvé ça bizarre et une enquête a été ouverte. C’était un échange d’infos entre espions nazis (venir à un RdV). Quel algorythme aurait eu cette intuition ?

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    • Sébastien // 16.03.2016 à 17h46

      En réfléchissant un peu, je pense qu’un être humain quel qu’il soit, avec les moyens dont vous parlez, peut au mieux surveiller réellement quelques dizaines de personnes au maximum.
      Il va falloir qu’ils embauchent s’ils comptent être efficace un jour.

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  • Ray // 16.03.2016 à 15h35

    (Des images pour comprendre)
    Pour ceux qui auraient des doutes :
    (avant-hier)
    https://pbs.twimg.com/media/Cdf_ZwIW4AANfco.jpg

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  • Astatruc // 17.03.2016 à 10h13

    Padouane, bonjour,
    C’est exactement mon impresssion.
    Une mise en scène pour justifier de déployer ici des mesures sécuritaires, là des armées.
    Semer la peur, diviser, attiser les conflits puis arriver en sauveur…..

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  • Mi // 18.03.2016 à 11h29

    Entièrement d’accord et ce qui est encore plus fou c’est que le peuple montre ouvertement qu’il accepte et encourage ça !

    Quant aux Russes et aux Chinois ce sont les méchants de l’histoire donc de toute manière même quand ils font des choses salutaires ebin ils ont tord, donc je pense que les Américains se réjouiraient s’ils venaient pour piller leur pétrole …

    Je pense que la politique planétaire (notamment guerre …) c’est comme la mode c’est un éternel recommencement avec les mêmes tissus mais de couleurs différentes, on y rajoute un accessoire et hop 30 ans après les gens disent « waou quelle belle nouveauté ».. parce qu’ils ont oublié les choses ou ne les ont pas connues, ou qu’ils estiment que leur vie est supérieure à celle des autres..
    Eternel débat

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  • clauzip12 // 22.03.2016 à 16h19

    Tant qu’i y aura des hommes les comportements que les bêtes ne nous copieront jamais auront lieu.
    La cupidité et l’appropriation au de la des besoins basiques ne seront jamais me semble t il des comportements animaliers!
    Pourtant c’est ce qui structure le fonctionnement de l’humanité.
    Il y a sur notre planète ce qu’il faut pour permettre la vie satisfaisante des 7 milliards d’humains!

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