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30.janvier.202130.1.2021 // Les Crises

Noam Chomsky : « L’esprit humain doit se rebeller pour préserver et améliorer la vie »

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Source : Consortium News, Vijay Prashad, Noam Chomsky

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’esprit humain se révolte contre son extinction. Il doit maintenant se rebeller non seulement pour préserver la vie, mais aussi pour l’améliorer – tant la vie humaine que la vie de notre planète.

« J’ai couru vers ma maison, traversant un océan de flammes », 1974, par Yoshiko Michitsuji. (Avec l’aimable autorisation du Musée mémorial de la paix d’Hiroshima)

De vastes territoires dans le monde – en dehors de la Chine et de quelques autres pays – sont exposés à un virus galopant, qui n’a pas été enrayé en raison de l’incompétence criminelle des gouvernements. Que ces gouvernements de pays riches aient cyniquement ignorés les protocoles scientifiques élémentaires publiés par l’Organisation mondiale de la santé et par les organisations scientifiques, révèle leur comportement pervers.

Il est insensé de ne pas se concentrer sur la lutte contre le virus au moyen des tests, de la recherche des contacts et de l’isolement – et si cela ne suffit pas, il faut alors imposer un confinement temporaire. Il est tout aussi affligeant de constater que ces pays plus riches ont poursuivi une politique de « nationalisme vaccinal » en stockant des vaccins candidats plutôt que de mener une politique de création d’un « vaccin pour la population ».

Dans l’intérêt de l’humanité, il serait prudent de suspendre les règles de propriété intellectuelle et de mettre au point une procédure pour créer des vaccins universels pour tous les peuples.

Bien que la pandémie soit la question principale qui nous préoccupe tous, d’autres problèmes majeurs menacent la longévité de notre espèce et de notre planète. Il s’agit notamment de :

(Union of Concerned Scientists) [L’Union of Concerned Scientists est un groupe américain indépendant de scientifiques et de citoyens œuvrant pour trouver des solutions dans les domaines suivants : Le réchauffement global, les véhicules propres, les énergies propres, les armes nucléaires, et la sécurité globale, NdT]

1/ La destruction nucléaire

En janvier 2020, le Bulletin of the Atomic Scientists a placé l’aiguille de l’heure du Jugement dernier à 100 secondes avant minuit, bien trop près pour notre confort. L’horloge, créée deux ans après la mise au point des premières armes atomiques en 1945, est évaluée chaque année par le Conseil des sciences et de la sécurité du Bulletin, en consultation avec son Conseil de mécènes, qui décide s’il faut déplacer l’aiguille des minutes ou la laisser où elle est.

Le temps qu’ils mettent de nouveau l’horloge à l’heure, elle pourrait bien être proche de l’anéantissement. Les traités déjà bien peu contraignants de contrôle des armements sont en train d’être déchirés, alors que les grandes puissances sont assises sur un arsenal de près de 13 500 armes nucléaires (dont plus de 90 % sont détenues par les seules Russie et États-Unis).

Le déploiement de ces armes pourrait fort bien rendre la planète plus inhabitable encore. La marine américaine a déjà déployé des têtes nucléaires tactiques W76-2 à faible portée. Les mesures immédiates en faveur du désarmement nucléaire doivent être inscrites à l’ordre du jour du monde. La journée d’Hiroshima, commémorée chaque année le 6 août, doit devenir une journée plus intense de recueillement et de contestation.

2/ La catastrophe climatique

Un article scientifique publié en 2018 a fait la une des journaux : « La plupart des atolls seront inhabitables d’ici le milieu du XXIe siècle en raison de l’élévation du niveau de la mer qui aggravera les inondations causées par les vagues. » Les auteurs ont découvert que les atolls, depuis les Seychelles jusqu’aux îles Marshall, sont susceptibles de disparaître.

Un rapport des Nations unies de 2019 a estimé qu’un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction. Si l’on ajoute à cela les incendies catastrophiques et l’important blanchissement des récifs coralliens, il est clair que nous ne devons davantage nous concentrer sur les clichés selon lesquels telle ou telle autre chose serait le canari dans la mine de charbon de la catastrophe climatique ; le danger n’est pas dans le futur, mais bien dans le présent.

Marche pour le climat en 2017. (Edward Kimmel, CC BY-SA 2.0, Wikimedia Commons)

Il est vital que les grandes puissances – qui n’arrivent absolument pas à se détourner des combustibles fossiles – s’engagent à respecter l’approche de la déclaration de Rio de 1992 qui prévoit des « responsabilités communes mais différenciées » sur l’environnement et le développement.

Il est révélateur que des pays comme la Jamaïque et la Mongolie aient, avant 2020, actualisé leurs plans climatiques devant les Nations unies, comme le prévoit l’accord de Paris, alors même que ces pays ne produisent qu’une infime partie des émissions mondiales de carbone. Les fonds qui avaient été engagés en faveur des pays en développement pour leur participation au processus sont pratiquement taris, tandis que la dette extérieure a explosé. Cela montre un manque de sérieux élémentaire de la part de la « communauté internationale ».

3/ La destruction néolibérale du contrat social

Les pays d’Amérique du Nord et d’Europe ont vidé leur action publique de toute substance, l’État ayant été livré aux profiteurs et la société civile ayant été transformée en marchandise par des intérêts privés. Cela signifie que les possibilités de transformation sociale dans ces régions du monde ont été scandaleusement entravées.

Les terribles inégalités sociales ne sont que le résultat de la relative faiblesse politique de la classe ouvrière. C’est cette faiblesse qui permet aux milliardaires de mettre en place des politiques qui font augmenter les taux de famine. Les pays ne devraient pas être jugés selon les mots écrits dans leur constitution mais selon leur budget annuel ; les États-Unis, par exemple, dépensent près de mille milliards de dollars (si l’on ajoute le budget estimé des services de renseignement) pour leur machine de guerre, alors qu’ils n’en consacrent qu’une fraction au bien public (par exemple pour les soins de santé, alors qu’en temps de pandémie, cela devrait être une évidence).

Il semble que les politiques étrangères des pays occidentaux soient bien huilées par les marchés d’armes : les Émirats arabes unis et le Maroc ont accepté de reconnaître Israël à condition qu’ils achètent respectivement pour 23 milliards de dollars et 1 milliard de dollars d’armes fabriquées aux États-Unis. Les droits des Palestiniens, des Sahraouis et des Yéménites n’ont pas été considérés dans le cadre de ces accords.

Le recours des États-Unis à des sanctions illégales contre 30 pays, dont Cuba, l’Iran et le Vénézuela, est devenu un élément normal de la vie, même pendant cette crise de santé publique à laquelle le monde entier est confronté en raison de la pandémie de Covid-19.

Lorsque les populations du bloc capitaliste sont incapables de forcer leurs gouvernements – qui, à bien des égards, ne sont démocratiques que de nom – à adopter une vision mondiale face à cette urgence, il s’agit bien d’un échec du système politique. L’augmentation des taux en matière de famine montre bien que la lutte pour la survie est l’horizon de milliards de personnes sur la planète (tout cela alors que la Chine est capable d’éradiquer la pauvreté absolue et d’éliminer en grande partie la faim).

La menace de destruction nucléaire et d’extinction par une catastrophe climatique est une double menace pour la planète. Pendant ce temps, pour les victimes de l’offensive néolibérale qui a frappé la génération passée, les problèmes à court terme pour assurer leur simple survie évincent les questions fondamentales posées par le sort de nos enfants et petits-enfants.

Des problèmes mondiaux de cette ampleur exigent une coopération mondiale. Dans les années 1960, sous la pression des États du tiers monde, les grandes puissances ont accepté de signer le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (1968), bien qu’elles aient rejeté la très importante Déclaration sur l’établissement d’un nouvel ordre économique international (1974).

L’équilibre des forces qui pourraient mener un tel programme de classe sur la scène internationale n’existe plus ; pour changer la nature des gouvernements, une dynamique politique est indispensable,en particulier dans les pays de l’Ouest, mais aussi dans les grands États du monde en développement (comme le Brésil, l’Inde, l’Indonésie et l’Afrique du Sud). Un internationalisme énergique est nécessaire pour accorder une attention adéquate et immédiate aux périls de l’extinction : extinction par une guerre nucléaire, par une catastrophe climatique et par un effondrement social. Les tâches qui nous attendent sont colossales et ne peuvent être reportées à plus tard.

Cette note, signée de Noam Chomsky et de moi-même, est un appel à s’unir et à lutter contre les forces de l’argent, de l’armée et de la morale hypocrite. Cette année, au Tricontinental : Institute for Social Research [Afrique Asie Amérique latine, NdT], nous allons nous concentrer sur ces périls, avec un accent particulier sur la menace de guerre.

Après l’attaque à la bombe atomique des États-Unis sur Hiroshima, Shinoe Shōda a commencé à écrire des poèmes en tanka afin de ne jamais oublier. [Le tanka est un poème construit en deux parties, la seconde venant conforter la première, NdT] Comme l’Occupation américaine censurait les travaux comme le sien, Shōda a fait polycopier 150 exemplaires de ce livre par un gardien de prison d’Hiroshima, elle les a ensuite remis en main propre aux survivants de l’explosion. Parmi ces poèmes figure ce petit morceau de génie :

Puisque

tant de petits crânes

sont rassemblés ici,

ces grands os

doivent être ceux du professeur.

L’esprit humain se révolte contre son extinction. Il doit maintenant se rebeller non seulement pour préserver la vie, mais aussi pour améliorer la vie – tant la vie humaine que la vie de notre planète.

Noam Chomsky est linguiste, philosophe, spécialiste des sciences cognitives, historien, critique social et activiste politique.

Vijay Prashad est historien, journaliste et commentateur indien ; il est le directeur exécutif de Tricontinental : Institute for Social Research et le rédacteur en chef de Left Word Books.

Source : Consortium News, Vijay Prashad, Noam Chomsky, 07-01-2021

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Léon // 30.01.2021 à 14h56

En fait, il ne s’agit pas d’une menace pour la planète mais pour nous, humains.
Elle continuera sa trajectoire dans l’espace bien après que la folie des humains en aura transformé la surface en désert vitrifié et les océans en cloaque.
Quant à modifier le système mondial, actuel et à venir, PACIFIQUEMENT, il faudrait un niveau de conscience suffisant pour qu’il puisse se traduire en une grève totale.
N’en déplaise aux personnes qui croient aux organismes internationaux, si ceux-ci avaient réellement pu régler quelque chose de vital, attendues les ressources qui y ont été investies ( personnel, temps, argent ), il y a longtemps que tout serait réglé.
Je n’espère rien de ces organisations car elles sont encarcannées dans leur méthodes dépassées ( réunions, conférences, colloques, rapports,… ) et sont peuplées de personnels qui ont déjà prouvé leur aptitude à se conformer à une ligne de pensée et d’action laquelle aptitude est la condition sine qua non pour y accéder, y demeurer et en gravir les échelons.
Leurs structures même sont leur faiblesse car d’elles découlent leur prévisibilité et deviennent ainsi faciles à déjouer et contourner telle une armée dont les plans et les tactiques seraient connues d’avance.
Il n’y a plus d’élites valables, fiables, désintéressées et respectables vers lesquelles se tourner.
C’est pourquoi, il ne saurait y avoir de salut que dans un mouvement de soulèvement spontané, engendrant une lame de fond pour, PEUT-ÊTRE, changer positivement quelque chose.

26 réactions et commentaires

  • Jean // 30.01.2021 à 07h20

    Pour certains sites la rébellion commencerait par la tolérance de la libre expression du pluralisme des opinions. Car on ne combat pas une idée fausse en la censurant mais en démontrant par des arguments qu’elle est inepte. Penser n’est un crime que pour ceux qui y ont renoncé.

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    • LibEgaFra // 30.01.2021 à 07h31

      Cela fait longtemps que le matraquage et la désinformation ont remplacé toute argumentation.

      Exemple: le cirque autour du corrompu et tueur de cafards Navalny, dont j’apprends que Biden a demandé la libération à Poutine (et la séparation des pouvoirs… alors?); j’espère que Poutine a demandé la libération d’Assange en retour.

      On nage en pleine hypocrisie.

        +25

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      • Alfred // 30.01.2021 à 11h46

        ça reviendrait à placer Assange et Navalny sur un pied d’égalité ce qui serait très maladroit et ne ressemblerait pas à Poutine. Assange est un activiste à priori autonome dont les liens avec la Russie sont très hypothétiques et entièrement à prouver s’ils existent. Alors que Navalny est un « asset » à laisse courte dont les liens avec le Mi6 ressemblent aux petits cailloux du petit poucet (sa vido via bellingcat etc.)..

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        • LibEgaFra // 30.01.2021 à 13h28

          Vous avez certainement raison, Poutine ne s’abaisserait pas à cette comparaison, alors que la Russie a donné asile à Snowden.

          Donc pas étonnant que Biden ait demandé la libération de son agent. Un aveu en quelque sorte.

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      • Jean // 30.01.2021 à 12h31

        @LibEgaFra,

        La tentation autoritaire n’est pas l’apanage des médias de milliardaires, nous devons tous nous remettre en question, même si cela est difficile parce que désagréable. Les serviteurs du Chaos joueront leur partition jusqu’au bout et pour pouvoir les vaincre, il faudra trouver le moyen de les combattre sans leur ressembler.

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        • Chabrillac // 04.02.2021 à 11h21

          SAGE commentaire. Chaque humain à la possibilité de/doit faire sa transition intellectuelle afin de questionner le système dans lequel nous vivons. Devenir un journaliste d’investigation avec l’éthique que cela demande. Devenir une meilleure version de soi-même chaque jour. Le SAVOIR est la clé de l’indépendance. INTERNET permet d’accélérer la connexion au SAVOIR dans le monde entier. Pour les humains qui ont déjà cheminer et ont une vision globale du système, cela nous apprend la PATIENCE, la TOLERANCE etc. Le cheminement vers la SAGESSE. Belle journée.

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  • LibEgaFra // 30.01.2021 à 07h24

    Comment on dit déjà? Ah oui, la survie du plus apte et en l’occurrence la survie des sociétés les plus aptes à combattre le virus. Sociétés est-asiatiques vainqueurs par KO versus sociétés occidentales.

    L’incompétence des dirigeants alliée à l’individualisme forcené des foules (favorisé comme moyen de pouvoir – diviser pour régner) font des merveilles!

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    • Jean // 30.01.2021 à 14h36

      @LibEgaFra,

      « L’incompétence des dirigeants… »

      Ils ne sont pas incompétents, ils rêvent seulement d’un autre monde que vous et moi. Un monde dans lequel ceux qui ne sont rien doivent accepter de se sacrifier pour assurer leur confort. Himmler faisait le même rêve…

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  • florian lebaroudeur // 30.01.2021 à 11h48

    Noam Chomsky oublie le facteur le plus crucial de notre époque, à savoir le pic pétrolier.
    Comment pourra-t-on améliorer les conditions de vie si on ne sera même plus capable de fournir les 350 esclaves énergétiques nécessaires à l’insouciance conformiste du Nord-Américain ou de l’Européen.
    Ou se trouve donc l’énergie de substitution non polluante et plus performante sensé nous conduire dans le monde enchanté de la bourgeoisie urbaine hors sol ou tout le monde sera gentil et ou le miel coulera à perfusion.

    Il est temps de formuler cet citation qui a tout son sens « Chacun son travail l’ami, toi tu construit un monde meilleur, moi j’empêche celui-ci de devenir pire ».

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    • Jean // 30.01.2021 à 12h19

      @florian lebaroudeur,

      « Comment pourra-t-on améliorer les conditions de vie si on ne sera même plus capable de fournir les 350 esclaves énergétiques nécessaires à l’insouciance conformiste du Nord-Américain ou de l’Européen »

      Le bonheur dépend t’il des conditions matérielles de l’existence ou de relations pacifiés entre tous les membres d’une communauté solidaire ? C’est peut-être au travers de cette révolution spirituelle que l’homme artificialisé retrouvera le véritable sens de l’existence, en harmonie avec son environnement.

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      • LibEgaFra // 30.01.2021 à 13h22

        « Le bonheur dépend t’il des conditions matérielles de l’existence ou de relations pacifiés entre tous les membres d’une communauté solidaire ? C’est peut-être au travers de cette révolution spirituelle que l’homme artificialisé retrouvera le véritable sens de l’existence, en harmonie avec son environnement. »

        J’adore, sincèrement. Mais qui est capable de l’entendre? Et encore plus de le mettre en pratique…?

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        • Jean // 30.01.2021 à 14h07

          @LibEgaFra ,

          « Mais qui est capable de l’entendre? Et encore plus de le mettre en pratique…? »

          Ce qui parait compliqué aujourd’hui deviendra sans doute plus simple à faire lorsque nous n’aurons plus d’autres alternatives, à cause de la raréfaction des ressources. Et il se pourrait bien, alors, que les hommes artificialisés redécouvrent, en même temps que la fraternité, le sens du bonheur.

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      • florian lebaroudeur // 30.01.2021 à 14h02

        « Le bonheur dépend t’il des conditions matérielles de l’existence ou de relations pacifiés entre tous les membres d’une communauté solidaire »
        Quand on a grandie dans le confort matériel, il est vain d’envisager d’en sortir sans contrepartie douloureuse. Bien sûr, beaucoup se lassent en chemin d’une vie certes à l’abri du besoin mais vide de sens, c’est pour cet raison qu’ils fantasment sur la possibilité d’un monde meilleur pour se donner une raison d’exister.
        Mais quel que soit la façon dont les sociétés fonctionnent, il se trouvera toujours dans le lot un ou plusieurs vilains petits canards qui ne reconnaitront pas les règles fixés ou qui voudront les changer à leur guise. Les sociétés de bons sauvages les punissaient violemment en les excluant du groupe ou en les mettant à mort. La nature humaine est ainsi faite, elle n’est et ne sera jamais entièrement jolie et parfaite quel que soit l’idéal à laquelle chaque rêveur aspire.

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        • Jean // 30.01.2021 à 14h28

          @florian lebaroudeur,

          Lors d’un séjour de quelques mois en Afrique de l’Ouest j’ai vu des gens qui n’avait même pas les moyens de s’acheter une paire de chaussure respirer la joie de vivre. L’adaptation serra sans doute difficile, comme lorsqu’on se relève après avoir traversé une dépression, mais l’homme nouveau qui renait de ses cendres comprend que ce fut un mal pour un bien.
          Les vilains petits canards, pour nous contraindre, ont besoin d’une organisation qui deviendra obsolète avec la raréfaction des ressources. Que deviendront-ils lorsque l’individualisme ne sera plus une option viable ? La nature humaine s’adapte, c’est l’unique raison de sa résilience.

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          • florian lebaroudeur // 30.01.2021 à 15h33

            Ne faite pas l’erreur de comparer les Africains modestes à l’homme 2.0 fantasmé par la mouvance New Age. C’est d’ailleurs un phénix renaissant de ses cendres avec la nouvelle monnaie électronique qui est représenté par les magazines économiques pour nous indiquer la sortie de la dépression COVID.
            C’est justement la raréfaction des ressources qui explique ces temps de restrictions que nous vivons et non le virus. Il d’agit d’acclimater la population à une moindre utilisation des ressources afin de pouvoir garder le contrôle tout en le resserrant. Le but étant d’adapter les comportements individuels à une échelle plus restreinte, le tout géré par un faux semblant collectif et solidaire.

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            • Jean // 30.01.2021 à 18h32

              @florian lebaroudeur,

              Ceux qui sont dans la peur imaginent que leur salut viendra de l’obéissance alors que c’est cette obéissance qui causera leur perte et pour tout ceux là nous ne pourrons rien.

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          • Grd-mère Michelle // 07.02.2021 à 14h52

            @Jean « …la nature humaine s’adapte… »
            Oui, comme chaque espèce vivante. Mais nous en arrivons à un phénomène de « dénaturalisation » des humains, dans le sens où leurs caractéristiques (leurs capacités de se parler longuement pour s’entendre dans toutes les langues, de s’inventer et préserver les signes relatifs à leurs particularités, de s’attendrir à propos des malheurs des autres, de chercher des solutions à chaque difficulté, de s’amuser d’un rien et de rire d’eux-mêmes…entre autres) sont de plus en plus « normalisées » dans un processus d’avènement de « l’homo économicus » qui vise à les transformer en machines à produire et consommer(et à se faire la guerre).
            L’actuelle mise à l’arrêt des Arts et de la Culture, et le dédain des « Autorités » pour la fantaisie essentielle à l’épanouissement des individus que ces domaines représentent, me semblent de mauvais augure…

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  • Léon // 30.01.2021 à 14h56

    En fait, il ne s’agit pas d’une menace pour la planète mais pour nous, humains.
    Elle continuera sa trajectoire dans l’espace bien après que la folie des humains en aura transformé la surface en désert vitrifié et les océans en cloaque.
    Quant à modifier le système mondial, actuel et à venir, PACIFIQUEMENT, il faudrait un niveau de conscience suffisant pour qu’il puisse se traduire en une grève totale.
    N’en déplaise aux personnes qui croient aux organismes internationaux, si ceux-ci avaient réellement pu régler quelque chose de vital, attendues les ressources qui y ont été investies ( personnel, temps, argent ), il y a longtemps que tout serait réglé.
    Je n’espère rien de ces organisations car elles sont encarcannées dans leur méthodes dépassées ( réunions, conférences, colloques, rapports,… ) et sont peuplées de personnels qui ont déjà prouvé leur aptitude à se conformer à une ligne de pensée et d’action laquelle aptitude est la condition sine qua non pour y accéder, y demeurer et en gravir les échelons.
    Leurs structures même sont leur faiblesse car d’elles découlent leur prévisibilité et deviennent ainsi faciles à déjouer et contourner telle une armée dont les plans et les tactiques seraient connues d’avance.
    Il n’y a plus d’élites valables, fiables, désintéressées et respectables vers lesquelles se tourner.
    C’est pourquoi, il ne saurait y avoir de salut que dans un mouvement de soulèvement spontané, engendrant une lame de fond pour, PEUT-ÊTRE, changer positivement quelque chose.

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    • florian lebaroudeur // 30.01.2021 à 16h15

      il ne faut pas perdre de vue que c’est l’environnement économique qui détermine le devenir d’un mouvement de soulèvement populaire. Quand celui-ci est dégradé, au mieux le mouvement échoue, au pire il réussit et il débouche sur un système d’organisation encore plus dur. C’était valable pour la révolution française et la révolution russe, ça l’est encore pour les printemps arabes et la révolution de Maidan.
      A contrario de la lutte pour l’indépendance des colonies jusqu’à la révolution des œillets qui sont déroulés dans un climat économique très favorable.
      Arrêtons de fantasmer sur une conscience planétaire unifié, chaque individu a ses propres problèmes et ses propres intérêts du fait de son statut différent qu’il soit culturelle selon la région du monde ou il habite et qu’il soit sociale selon la place qu’il occupe dans l’organisation de la société.

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    • Grd-mère Michelle // 01.02.2021 à 15h12

      À propos des grands organismes internationaux (des Nations Unies?), il faut noter le mépris affiché à leur égard(souvent, dans ces pages, y compris dans ce commentaire).
      Le fait qu’ils n’aient aucun pouvoir de contrainte sur les États signataires de leurs diverses chartes, s’il est évidemment un frein à la mise en œuvre de leurs solutions proposées, recommandées, est néanmoins rassurant quant aux appréhensions d’un « gouvernement mondial » totalitaire…
      Et, par leurs études et leurs appels adressés à la responsabilité de chacun-e, ils contribuent au « …niveau de conscience suffisant… », pouvant susciter un « …mouvement de soulèvement spontané… » qui peut amener à « …changer positivement quelque chose. »
      (Voir l’appel de F. Guterres à un cessez-le-feu généralisé dès le début de la pandémie, et l’entrée en vigueur, le 22 janvier dernier, du TIAN, le Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires)
      Mais, pour être plus efficaces, il faudrait surtout qu’ils soient plus diffusés, valorisés, pour être pris au sérieux par les populations capables de forcer leurs « autorités » (qu’elles mettent en place et subventionnent) jusque dans les moindres rouages de l’Etat.

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  • RGT // 30.01.2021 à 21h13

    « Il est vital que les grandes puissances – qui n’arrivent absolument pas à se détourner des combustibles fossiles »…

    Si les « grandes puissances » (ou plutôt leurs « élites ») pouvaient aussi se détourner de leur désir de puissance absolue et de cesser de tordre le bras des populations de gueux (dans les nations qui les hébergent et aussi sur toute cette planète) la majorité de la population et des autres espèces vivantes pourraient un jour caresser l’espoir d’une possibilité de survie.

    Au vu du tournant que prend actuellement la situation, j’ai la certitude que les dernières ressources disponibles de l’intégralité de cette planète serviront à construire un « Éden » dans l’espace (façon Elysium) et les navettes permettant d’y accéder qui permettront aux plus nantis de fuir « l’enfer des gueux » afin de ne pas être incommodés par les conséquences de leurs actes « bienfaisants ».

    Et pendant ce temps les gueux bien sûr continueront à vivre en esclavage en crevant de toute la pollution et des désastres environnementaux causés par la cupidité des « élites ».
    Et ils n’auront d’ailleurs comme seule alternative que de bosser encore plus afin fournir toutes les ressources nécessaires pour maintenir le « machin » en état de fonctionnement, n’étant plus que du simple bétail.

    Nous sommes actuellement depuis plus de 40 ans en phase de « beta test » de cette stratégie d’organisation sociale, la seule différence consistant dans le fait que les « élites » ont crée des « prototypes » de « paradis » dans des quartiers fermés desquels tous les « moins que rien » sont bannis.

    Et que font les états pour protéger la population ?
    Les « grands serviteurs ont la garantie d’avoir une place dans ces endroits privilégiés et leurs subalternes sont menés par le bout du nez en leur faisant miroiter la possibilité qu’ils puissent un jour accéder à ce « Statut Divin » s’ils se montrent méritants.

    Caractéristique des « grandes valeurs » de l’humanité (actuelle mais depuis très longtemps déjà) : Tout pour ma gueule, après moi le déluge et que les autres crèvent (après m’avoir été utiles jusqu’à leur décès bien sûr).

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    • Grd-mère Michelle // 01.02.2021 à 15h45

      Quelle satisfaction, quel bénéfice retirez-vous à propager vos « certitudes » irrationnelles, démoralisantes et démobilisantes?
      La compétition qui règne entre les acteurs publics et privés de la « conquête spatiale » me semble, à moi, surtout propice à engendrer une « guerre des étoiles », certes aussi désastreuse pour l’ensemble du phénomène de la vie sur terre(en dehors du fait qu’elle pompe des énergies qui viendraient bien à point pour réparer les dégâts causés jusqu’ici).
      N’oublions surtout pas que la « numérisation » généralisée (contrôle généralisé, en fait) a besoin des satellites artificiels pour fonctionner…
      D’où la nécessité pour les citoyen-ne-s de s’opposer avec détermination à cette numérisation déshumanisante… et à la « conquête spatiale ».
      JE NE SUIS PAS UN NUMÉRO!

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      • Chabrillac // 04.02.2021 à 12h17

        Bonjour Michelle, ce que vous décrivez est le côté pile de INTERNET : la partie négative déshumanisante.
        mais il existe aussi le côté face de INTERNET : la partie humanisante. Celle qui crée des ponts, l’accès au SAVOIR, l’entraide, la COMPASSION, la SPIRITUALITE.
        Belle journée.

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        • Grd-mère Michelle // 04.02.2021 à 14h45

          Oui, bien sûr! N’empêche que tous les gens qui pratiquent ces « bons cotés » de l’internet sont systématiquement catégorisés et répertoriés, dans le cadre de
          -leur capacité et disposition à « consommer »
          -leur « protection » contre « le terrorisme »
          -leur éventuelle insoumission, rébellion, vis-à-vis de « l’ordre établi »(par qui?)
          mais aussi habilement « dirigés » vers ce qu’ils veulent bien voir et entendre…
          Sur la toile comme ailleurs, il est essentiel de s’obstiner à être soi-même et à identifier ce que nous voulons vraiment, et surtout ce que nous ne voulons pas!
          Tout en étant sûre que « seul l’amour sauve », je prends néanmoins soin qu’il ne soit pas aveugle!

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  • Christian Gedeon // 01.02.2021 à 00h03

    J’ai bien sûr été modéré n’étant pas Chomskylâtre pour un sou. Ceci étant dit, je plains très sincèrement les occidentaux en général. Leurs débats sont tellement centrés sur leur propre petite apocalypse qu’il en oublient le reste du monde. Celui qui n’a pas ou plutôt a beaucoup moins peur de mourir , qui essaye de continuer à aller de l’avant. Toutes ces apocalypses annoncées mille fois par jour , c’est une peur prégnante, constante de mourir. Et qui a peur de mourir à peur de vivre. Et c’est ça en fait! L’occident a maintenant peur de la vie, tout simplement. Il est passé à sinistra. C’est marrant comme tout.

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  • coyote // 03.02.2021 à 08h13

    temp que la terre porteras des gents assoiffé par l pouvoir , l argents et les guerre les peuples aigrie sont le seul obstacle a cette expansion destructrice

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