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12.mai.201512.5.2015 // Les Crises

La vision d’un des créateurs de l’euro : nostalgie de la « dureté de vivre » et châtiments du ciel…

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Reprise d’un article du blog de Coralie Delaume

Le billet ci-dessous a pour but d’inaugurer une petite série de papiers relatifs à l’histoire de la construction européenne et à ses acteurs. Nous le devons à Frédéric Farah, un économiste ami de L’arène nue, dont on peut lire une interview ici (en duo avec Thomas Porcher) au sujet du TAFTA.

Ce papier se compose :
— de la traduction d’une tribune écrite par l’un des concepteurs de l’euro, Tomaso Padoa Schioppa dans le journal italien Corriere della Sera en 2003. Certaines formules y sont saisissantes et révèlent assez bien les arrières pensées qu’eurent en leur temps les inventeurs de la monnaie unique. Des pensées de type religieux (glorification de la dureté de la vie et des châtiments du destin dans un but purificateur ou rédempteur) et répressives. C’est pourquoi il était intéressant de traduire et de publier ce texte.
— d’un rapide rappel du contexte dans lequel a été écrite la tribune (nous sommes en 2003, la France et l’Allemagne viennent de s’affranchir des règles fixées dans le Pacte de stabilité et de croissance).
— d’un portrait du bonhomme (Padoa Schioppa).

Ce rappel historique a, au passage, le mérite de rappeler que l’Allemagne ne fut pas toujours – loin de là – le pays budgétairement vertueux que l’on nous présente….

Contexte entourant la tribune de Padoa Schioppa

L’année de l’écriture de l’article est importante dans la construction européenne puisque c’est la première crise sévère que traverse le pacte de stabilité et de croissance de 1997 qui prévoyait de limiter les déficits à 3% et la dette à 60% du PIB.

En 2002 la commission européenne a proposé de prescrire à l’Allemagne et au Portugal un avertissement préventif pour risque de déficit budgétaire excessif, le Conseil suite à l’intense lobbying de l’Allemagne auprès de ses partenaires, repousse cette proposition.

Comme la dégradation des finances publiques s’est poursuivie, la Commission engage une procédure de déficit excessif à l’encontre de l’Allemagne le 21 janvier 2003 et de la France , le 3 juin 2003. Le conseil ECOfin malgré l’absence de mesures significatives en matière de réduction de déficits décide le 25 novembre 2003 de suspendre les procédures engagées vis-à-vis de l’Allemagne et de la France qui en étaient au stade de la prise de sanctions pour violations durables du pacte.

Une crise se déclenche alors au sein du Conseil opposant la France et l’Allemagne d’un côté et les petits pays dits plus vertueux, entre le conseil et la Banque Centrale qui a maintenu en représailles une politique monétaire peu accommodante et enfin entre le Conseil et la Commission. La Cour de justice est saisi qui en 2004 annule la suspension de procédure tout en indiquant que le Conseil dispose d’un pouvoir d’appréciation des propositions de la Commission.

En 2005 le pacte originel est modifié pour tenir compte des circonstances économiques, comme une grave récession économique. Le gouvernement de l’Europe par la règle a été un échec, la crise de 2008- 2009 l’a illustré avec force. Pourtant l’union européenne persiste actuellement dans cette voie….

 

Tribune de Tomaso Padoa Schioppa, Corriere della Sera, 26/08/2003

Des mesures structurelles difficiles mais obligatoires : retour à la réalité pour Berlin et Paris

« Les gouvernements de la France et de l’Allemagne semblent avoir choisi désormais sans réserve la voie de ce que le jargon économique nomme les réformes structurelles. Non ne savons pas s’ils iront jusqu’au bout. Mais si nous plaçons ce choix en perspective, nous pouvons en comprendre la signification historique et prendre le risque d’une prévision.

Il y a seulement six ans la France et l’Allemagne s’inscrivaient avec force dans le noyau des pays en règle sur tout : inflation et équilibre budgétaire, directives européennes et stabilité politique.

En réalité les graines de la difficulté étaient déjà en train de mûrir. L’Allemagne avait gagné depuis des années même des décennies, combinant la qualité de ses produits industriels (qui achète une Mercedes ne s’occupe pas du prix), avec une forte stabilité des prix. Les périodiques réévaluations du mark récompensaient cette combinaison et y contribuaient, parce que ce sont elles qui contrôlaient l’augmentation des prix.

La France quant à elle après la dévaluation de 1983, avait décidé avec une ferme détermination de faire comme « le meilleur de l’Allemagne » c’est à dire un très sévère contrôle des salaires année après année pour plus de compétitivité, favorisant ainsi la croissance.

Mais le succès de l’élan français contribua à affaiblir la position gagnante de l’Allemagne. En 1992-1993 refusant la dévaluation par rapport au mark, la France s’est interdit ainsi de retourner à un vieux mal (note du traducteur les dévaluations).

Dans la dernière décennie les deux parcours sont devenus impraticables.

Avant tout pour l’Allemagne, obérée par les coûts de la réunification allemande et de la perte de l’avantage du premier de la classe. Mais aussi pour la France qui vit s’épuiser les marges de la désinflation compétitive.

Quand la course de l’économie américaine cessa de faire croître tout le monde les défauts de chacun devinrent évidents et le besoin d’y remédier devint urgent.

La France et Allemagne se retrouvèrent avec un chômage et des déficits publics pesants ; de maitres sévères de la stabilité ils devinrent des élèves qui ne firent pas leur travail à la maison.

Ils ne restaient plus que les réformes structurelles : celles que Luigi Einaudi nommaient ses prêches inutiles : laisser fonctionner le marché en limitant l’intervention publique au strict respect des lois économiques et des critères de la compassion publique.

Dans l’Europe continentale un programme complet de réformes structurelles doit aujourd’hui prendre place dans le champ des retraites, de la santé, du marché du travail de l’école et dans bien d’autres.

Mais elles doivent être guidées par un unique principe : réduire le niveau des protections qui au cours du 20eme siècle ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, avec les revers de fortune, avec la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités.

Cent ou cent cinquante ans plus tôt le travail était une nécessité ; la bonne santé un don de Dieu, la prise en charge des personnes âgés, une action relavant de la piété familiale, la promotion de carrière une reconnaissance du mérite, le diplôme et l’apprentissage le résultat d’un métier et un investissement coûteux.

La confrontation de l’homme avec la difficulté de la vie était ressentie depuis les temps antiques, comme la preuve de l’habilité et de la chance.

Cette confrontation appartient désormais au domaine de la solidarité des individus envers l’individu besogneux et ici réside la grandeur du modèle européen.

Mais celui-ci a dégénéré dans un ensemble de droits, qu’un individu paresseux sans devoirs ni mérite revendique auprès de l’État.

L’Allemagne et France sont des pays à la structure étatique forte, conscients d’eux même et soutenus par classe dirigeante attentive à l’intérêt général. Dans les deux cas, le modèle de société, le même pour l’Italie, a besoin de courageuses et différentes transformations et dans certains cas plus grandes que celles qui échoient à l’Italie. Les difficultés seront très importantes. Mais il n’est pas difficile de penser que une fois la voie engagée, ces deux pays ne sachent la parcourir avec détermination. »

____

Au sujet de Tommaso Padoa Schioppa

Le sourire engageant de Padoa Schioppa

Tommaso Padoa Schioppa (1940-2010) est un nom peu connu du grand public mais il est une figure centrale de la construction européenne. De formation, c’est un économiste issu de l’université Bocconi de Milan dont les orientations libérales, sont assez connues. L’ex président du conseil et ex Commissaire à la concurrence Mario Monti a été lui aussi diplômé de cette prestigieuse institution.

Padoa Schioppa a été ministre de l’économie et des finances du gouvernement de Romano Prodi de 2006 à 2008 et membre du directoire de la Banque centrale européenne. Entre autres fonctions, il a été membre du FMI et nommé au conseil d’administration de FIAT Industrial. Une fonction qu’il n’a pas eu le temps d’exercer. Il peut être considéré comme le père fondateur de la monnaie unique. Certains l’ont qualifié de « force d’impulsion intellectuelle » de l’euro.

Comme le souligne l’historien Perry Anderson dans son ouvrage « le nouveau vieux monde » « le rôle croissant de l’Italie, qui s’impose comme une troisième force dans les affaires de la Communauté (années 1980), est un trait caractéristique de ces années là. Le rapport sur l’Union économique et monétaire de 1989, qui a jeté les bases de ce qui allait devenir le traité de Maastricht, a été rédigé par un Italien, Tommaso Padoa Schioppa, le plus fervent partisan d’une monnaie unique, et c’est à l’initiative d’une autre italien Andreotti qu’est ajoutée à la dernière minute au traité la limite de 1999….. ».

Pour retracer la généalogie économique de cette monnaie unique, il faut faire retour sur l’apport de Padoa Schioppa à la naissance de la monnaie unique. Il publie un rapport important en 1987 « efficacité, stabilité, et équité, une stratégie pour l’évolution du système économique de la Communauté européenne » en s’appuyant sur la théorie de l’économiste Mundell (impossibilité d’avoir dans le même temps change fixe, libre circulation des capitaux et indépendance des politiques monétaires et libre échange). Pour lui, l’Union monétaire n’est pas une option mais une obligation car dans un espace financier européen, le marché unique provoque un accroissement des flux de devises donc la pression sur la monnaie des pays déficitaires. Selon lui, l’absence d’une monnaie unique va réduire dans le cadre du marché unique les marges de manœuvre des pays déficitaires. Lorsqu’on connait la suite on mesure encore plus l’échec du projet.

Un choix s’impose alors : si on veut préserver des politiques monétaires autonomes et le système monétaire européen alors il faut abandonner le marché unique.

Mais si le grand marché est conservé, la solution à la volatilité des changes est la renonciation à la souveraineté monétaire donc admettre la nécessité d’une monnaie et d’une banque centrale uniques. C’est la solution de notre économiste italien.

En avril 1989 le comité Delors suit les recommandations de Padoa Schioppa et propose un plan menant à une Union économique et monétaire. Tommaso Padoa Schioppa travaille alors à la conception de la banque centrale européenne dont il devient l’un des premiers membres du comité exécutif. Il y restera de 1998 à 2005.

Jacques Delors en 2011 affirme à son sujet « la pensée et l’action telle est la réflexion première qui me vient à l’esprit lorsque j’évoque Tommaso Padoa Schioppa. La pensée est assise sur une culture exceptionnelle allant de l’histoire à l’économie sans oublier la science politique et donc l’art de gouverner et les exigences démocratiques ».

C’est dire l’importance du personnage dans la naissance de la monnaie unique. L’article écrit dans le « Corriere della Sera » révèle de manière assez nette une orientation profonde celle de la déconstruction de l’Etat social sous les coups de butoir des réformes structurelles. Ce programme est porté par le traité de Maastricht mais aussi par la stratégie de Lisbonne de mars 2000. La crise à l’œuvre depuis 2009 donne une fenêtre d’opportunité pour l’application brutale de ces réformes et pour le dire avec les mots de l’auteur et de «réduire le niveau des protections qui au cours du 20eme siècle ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, avec les revers de fortune, avec la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités. »

Voilà le projet contenu dans l’euro et la Grèce devient l’avant-poste de ce qui doit devenir la norme pour le futur. En somme la Grèce est le laboratoire de l’Europe de demain pour ne pas dire d’aujourd’hui.

Source : Frédéric Farah, L’Arène Nue, le 6 mai 2015.

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

visiteur // 12.05.2015 à 02h11

Moi je suis plutôt d’accord avec le monsieur.

Commençons par taxer à 100% la part d’héritage supérieure à, disons, 200000 euros. C’est pour le coup que les rejetons de la haute devront faire la preuve de leur habileté dans la confrontation aux difficultés de la vie.

La retraite des fonctionnaires européens (y compris de M. Schioppa) devrait aussi être recalée sur le régime commun de leur pays d’origine. Leurs assurances maladies aussi d’ailleurs. Après tout, ce qui compte c’est la piété familiale et les prières.

C’est bien ça ce qu’il veut le monsieur ?

55 réactions et commentaires

  • dissy // 12.05.2015 à 01h01

    Une véritable bande de talibans mais les réformes pour les autres jamais pour eux..jusqu’au jour…

      +44

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    • Alain au bar // 12.05.2015 à 11h26

      Dureté de vivre pour les gueux qui se doivent d’expier les pêchés de la bourgeoisie oisive de la finance pour qui c’est open bar toute la vie. Le clergé technocratique de l’Union Européenne y veille scrupuleusement. Sous cet angle force est de constater que la vie des gueux est encore très douce en comparaison des crimes à expier commis par l’hyper bourgeoisie financière et ses sbires politicards.

        +17

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      • dupontg // 12.05.2015 à 15h15

        c’etait un peu la vision des fermiers generaux à une epoque…
        Je ne sais pas si ils avaient le meme sourire niais et content d’eux même
        Ca ne leur a pas vraiment reussi ni à leur famille..

          +3

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  • visiteur // 12.05.2015 à 02h11

    Moi je suis plutôt d’accord avec le monsieur.

    Commençons par taxer à 100% la part d’héritage supérieure à, disons, 200000 euros. C’est pour le coup que les rejetons de la haute devront faire la preuve de leur habileté dans la confrontation aux difficultés de la vie.

    La retraite des fonctionnaires européens (y compris de M. Schioppa) devrait aussi être recalée sur le régime commun de leur pays d’origine. Leurs assurances maladies aussi d’ailleurs. Après tout, ce qui compte c’est la piété familiale et les prières.

    C’est bien ça ce qu’il veut le monsieur ?

      +84

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    • Phypsi // 12.05.2015 à 11h10

      je complete votre post par ceci:

      Ce type dénnonce très clairement un système (bon ou mauvais peu importe) dans lequel il évolue et d’une manière générale, dans lequel les « zélites » évoluent à savoir:

      un système ultra-libéral et sans reddition des comptes

      En effet il reproche aux peuples (sensés être souverains d’ailleurs) de trop profiter, d’être trop bien soignés, de ne pas souffrir pour voir la dureté de la vie.

      Mais ce cher enfo–é, que connait-il de tout cela ?

        +9

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      • Phypsi // 12.05.2015 à 11h24

        je termine ici:

        – il n’aura jamais à rendre de compte aux peuple sous prétexte qu’il est élu, et il aura toujours un bon poste planqué soit en Italie soit à Bruxelle et de manière plus générale dans une institution mondiale (pas de reddition des comptes). Même topo avec les banquiers : on socialise les pertes et on privatise les gains. Mais qui profite de qui ?

        – s’il est malade, il ira se faire soigner dans un hôpital pour les zélites par d’éminents professeurs et pas question d’aller dans les hôpitaux publiques en état de déliquescence réservés à la plèbe,

        – et que connait-il exactement de la dureté de la vie ? ah oui, il risque de s’étouffer avec des petits fours matin midi et soir au resto. Trop dur !

        Alors cet assisté du système, payé avec de l’argent public ferait mieux d’avoir un peu de décence car lui, est le vrai assisté.
        Il ne vivrait même pas 2 semaines à la grecque !

          +23

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  • Serge // 12.05.2015 à 02h58

    On retrouve dans ses propos ,l’idée de la prédestination de la réussite selon le protestantisme ,analysée par Max Weber .
    Selon Calvin, le salut éternel dépend d’une décision arbitraire de Dieu et non des actions bonnes ou mauvaises entreprises durant la vie, comme c’est le cas dans la religion catholique. La réussite économique durant la vie terrestre est un signe d’élection divine .

    Que l’individu soit au contact direct de la dureté de la vie, pour que le goût de l’effort,de l’initiative créatrice,le perfectionnement de soi ,soit développé et valorisé .Que les revers de fortune soit la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités ,de sa paresse ou de ses efforts (en gros « la méritocratie » ) …Personnellement ,je ne suis pas contre .
    Mais était-ce vraiment toujours le cas « avant » ?J’ai quelques raisons d’en douter.
    Ce n’est sûrement (pas) plus vrai aujourd’hui .Je ne parle même pas des ouvriers …Que vaut aujourd’hui le mérite d’un artisan ou d’un paysan qui s’efforce de produire de la qualité ,face à la concurrence de processus intensifs bas de game ?
    Quant à la filouterie financière sans vergogne ,pas besoin d’épiloguer .

      +28

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    • Feuille de Mars // 12.05.2015 à 04h52

      La « méritocratie » dans leur bouche n’est pas celle que l’on comprend nous. Pour eux, ce serait Calcutta, quelques riches qui ont le droit à tout et beaucoup de pauvres qui crèvent et qui remercient les bienfaiteurs riches de leur jeter leurs restes. C’est ça la méritocratie, c’est comme le libéralisme.

      Si on se fie à la définition de base du libéralisme : ce serait la liberté d’entreprendre, la réussite assurée pour qui a de bonnes idées, de l’envie, du talent, de l’énergie à revendre…dans les faits, c’est surtout : créer une boîte qui sera rachetée à vil prix par des oligarques qui la découperont en morceau, prostitueront vos idées, s’enrichiront encore plus et laisseront le jeune et dynamique entrepreneur crever sur le bord de la route s’il ne daigne pas devenir un de leurs employés qui leur lèchera les bottes.

      -Libéralisme = « oligarchisme »
      -réforme = suppression des acquis sociaux
      -rigueur budgétaire = appauvrissement de la société notamment des classes les plus humbles
      -démocratie = liberté de choisir entre voter pour un libéral belliciste de droite, un libéral belliciste de gauche ou pour un(e) extrémiste.
      -Liberty and Democracy = 2 millions de morts en Irak & en Afghanistan.
      -dictature = pays du tiers-monde ne pliant pas l’échine devant le diktat des oligarques occidentaux
      -régime progressiste = tyrannie du tiers-monde lapidant les femmes adultères, exécutant les homosexuels et finançant des terroristes sanguinaires…mais néanmoins allié et partenaire économique de l’occident
      -laïcardisme = haine de toute forme de religion et de pensée mystique.
      -nazi = personne remettant en cause les dogmes politiquement correct en occident (exemple : « M. Jacques Sapir est un économiste d’extrême-droite ! » P. Moscovici)
      -révolutionnaire pro-démocratie = nazi remettant en cause le droit à la vie des populations de son pays qui ne seraient pas assez pro-occidentales.
      -mensonge = principale langue maîtrisée par Caroline F.

        +38

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      • Gibbus // 12.05.2015 à 09h22

        La méritocratie c’est le socle idéologique du capitalisme et du libéralisme.
        Je vous renvoie à l’analyse du philosophe Allemand du XIXème siècle: « Pour Karl Marx, l’idéologie est l’ensemble des idées, des valeurs et des normes servant à légitimer la division en classes de la société. L’idéologie au sens marxiste décrit donc l’idéologie dominante en tant que « vision du monde » imposée par la classe dominante. C’est la construction intellectuelle qui expliquerait et justifierait un ordre social existant à partir de raisons naturelles ou religieuses. Cette vision ne serait en réalité qu’un voile destiné à cacher la poursuite d’intérêts matériels égoïstes que la classe dominante utiliserait pour renforcer ou étendre sa domination : ainsi pour renforcer le pouvoir en place, l’idéologie de la classe dominante se présenterait de manière que les intérêts de la classe dominante paraissent être les intérêts de tous. » source Wikipedia.
        Tu es pauvre, tu le mérites!! Tu dois accepter un retour lent mais certain au XIXème siècle, sinon le capital s’en ira et les usines se construiront ailleurs.
        Tu es riche, tu le mérites!! Et rien ne doit freiner la création de richesse: impôts, droit du travail, normes sociales ou environnementales!!
        Macron est riche car il a le « mérite » de penser la même chose que les « marchés » (autre nom du capital). La méritocratie en tant qu’idéologie justifie c’est état de fait.

          +14

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        • Feuille de Mars // 12.05.2015 à 12h43

          Tout à fait Gibbus, je suis bien d’accord.

          Néanmoins vous commettez une petite erreur quand vous parlez de société capitaliste…nous ne sommes même pas dans une société capitaliste (ou libérale) mais dans une société « oligarchiste ». Au XIXème siècle, on pouvait critiquer le patron qui exploitait ses ouvriers (voir Germinal) mais il avait néanmoins une qualité : le patron était paternaliste, il pensait transmettre son entreprise à son successeur (en général, son propre fils) et pour cela, il était hors de question de licencier des ouvriers qualifiés (qui finissaient par « faire partie des meubles ») ou, pire, de délocaliser la production et ainsi d’ôter l’outil entrepreneurial aux mains de la famille. Je ne dis pas que c’était des gens foncièrement bons, il n’y a qu’à voir la misère ouvrière dans les usines, les mines et les manufactures doublé à ce moralisme du patron qui, lui, sait, auprès des ouvriers qui, eux, ne savent pas…néanmoins, ces patrons « capitalistes » n’auraient jamais délocalisé leur productivité, auraient au moins une fois fait passer les besoins de l’entreprise (en fait, de la famille) avant ceux des actionnaires. Et qui plus est, c’est sous l’égide de ce patronat capitaliste qu’on a pu faire passer lentement mais sûrement les réformes du travail (1936, 1945, 1968) aujourd’hui, le patron n’est que la courroie de transmission de l’actionnariat (si jamais il y a un problème, le patron sautera avec ou sans parachute doré et sera remplacé par un autre CSP+ souriant, genre Macron, qui remplira formidablement bien le rôle de potiche aux ordres des fonds de pension) et cet actionnariat, lui, n’hésite pas à détruire l’outil capitaliste qu’est l’entreprise, pour avoir un petit profit à très court terme, il n’hésite pas à virer et à perdre des ouvriers dans lequel l’entreprise à investit des sommes folles pour le former et en faire un personnel qualifié, il n’hésite pas à envoyer les machines en Chine (quitte à ce que les plans soient pillés par des entreprises asiatiques concurrentes)…tout pourvu que le profit à court terme soit assuré. Si on est dans un système capitaliste, alors ce système est un ennemi du capitalisme bien plus redoutable et destructeur du capital que n’importe quel principe de pensée anti-capitaliste.

          Désolé pour ce laïus.

          En fait, ce que vous dites sur les riches qui méritent d’être encore plus riches et les pauvres qui méritent d’être encore plus pauvres : c’est que l’on revient à une société spirituellement « païenne ». Depuis 2000 ans environ, la société, même laïcardisée, baigne dans une pensée chrétienne qui institue que « tous les hommes sont égaux », que « les derniers sont les premiers et inversement » bref, même dans une famille athée et communiste, on a conservé cette pensée égalitaire héritée du christianisme. Et actuellement, on voit de plus en plus assumée publiquement par nos élites et certaines frange du peuple une pensée inégalitaire et païenne, le principe du karma : si t’es pauvre c’est que tu as fait quelque chose de mauvais et le sort te punis, si tu es riche c’est que tu as été quelqu’un de bien et tu es récompensé pour ça…traduction : les pauvres méritent d’être et de rester pauvres, inversement les riches, eux, méritent d’être et de rester riches. Pendant des siècles, on vous a fait culpabiliser si vous gagniez une queue de cerise de plus que votre voisin, aujourd’hui, on trouve normal de discriminer un pauvre s’il est pauvre (du moment qu’il ne fait partie d’aucune minorité ethnique ou sexuelle). On est dans une paganisation spirituelle et dans une anglicisation culturelle.

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          • Popa // 12.05.2015 à 17h24

            La pensée égalitaire du Christianisme , parlons en …

            Les hommes sont égaux : oui , devant dieu. Sur terre c’est pas dit ….
            Les premiers seront les derniers : oui , au royaume des cieux , donc après la mort….
            C’est toujours comme ça avec les religions ; les bouquins promettent monts et merveilles APRES la mort vu que avant c’est pas possible , ils ne seraient plus crédibles.

            Bon sang , à croire que les ellipses coupables et mensongères sur les citations bibliques ont fait mouche chez les athées en plus des croyants …
            Bref , les curé quels qu’ils soient ont toujours été la pour apprendre aux pauvres la résignation et faire respecter les hiérarchies sociales ; c’est pas pour des prunes qu’on leur a laissé la charge d’éduquer les gosses pendant des siècles.
            « Tu verra , quand tu sera mort tu sera un boss ». Ça pourrait être le lavage de cerveau d’un kamikaze à ceinture d’explosifs … en fait non ; c’est juste un truc normal et accepté de tous : une religion.

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          • Biaude // 12.05.2015 à 23h47

            Et ajoutons que ce Capitalisme financier qui nous domine se contrefout de dilapider l’outils de production comme de tous ses autres dommages collatéraux sur nos vies…
            L’important est de spéculer, de partir à temps avec les bénéfices, de refourguer les produits douteux aux premiers crétins venus.
            Et quand c’est tous le système qui menace de s’écrouler et bien on efface tout et on recommence… avec de l’argent tout frais tout neuf.
            Car n’oublions pas que l’argent avec lesquels ils jouent est une création, et ça je pense que les gens ont pas l’air de l’avoir saisi. On veux bien le créer pour les banques mais pas surtout pas nous (santé, éducation…), et ça ne va pas changer si on laisse des personnes comme Mr Schioppa décider pour nous!

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          • Gibbus // 13.05.2015 à 11h24

            Cher feuille de mars,
            Je pense que c’est vous qui vous fourvoyez.
            Car enfermé dans une logique de compétition internationale pour le recrutement de capitaux et de profitabilité toujours croissante, ceux qui auraient un comportement plus vertueux feraient faillite.
            Une petite remarque sur votre thèse sur le libéralisme pervertis et le capitalisme anti-capitalisme, je me permets de vous conseiller la lecture de ce chapitre du Capital: https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-32.htm

            Chapitre très intéressent car il décrit aussi pourquoi le communisme marxiste-léniniste était une impasse: « La propriété privée du travailleur sur les moyens de son activité productive est le corollaire de la petite industrie…Mais il ne prospère, il ne déploie toute son énergie, il ne revêt sa forme intégrale et classique que là où le travailleur est le propriétaire libre des conditions de travail qu’il met lui-même en œuvre, le paysan, du sol qu’il cultive, l’artisan, de l’outillage qu’il manie, comme le virtuose, de son instrument. »
            Comme quoi Marx aurait pu être un vrai libéral!!!

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    • Sébastien // 12.05.2015 à 09h06

      Religieux, le terme reste flou en effet. Ce type de vision me fait penser à la doctrine Janséniste. J’espère qu’Emmanuel Todd ne m’en voudra pas de ne pas adopter sa terminologie.

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    • Alae // 12.05.2015 à 18h52

      Max Weber, une lecture incontournable pour comprendre les fondements idéologiques du capitalisme.
      L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme, en téléchargement libre.
      http://classiques.uqac.ca/classiques/Weber/ethique_protestante/Ethique.html

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  • Feuille de Mars // 12.05.2015 à 04h35

    Comme c’est étonnant d’entendre ces laïcards forcenés, toujours prompts à faire la chasse à tout signe ostentatoire de religion ou à toute opposition à des caricatures dégradantes, nous expliquer que le mérite au nom de Dieu doit se substituer à la gratuité des soins et de l’éducation. Ces mêmes athées non-superstitieux qui refusent de s’asseoir au siège du numéro 666 de l’assemblée de l’UE, siège que l’on destinera aux personnes que l’on voue aux gémonies comme une fille de Mussolini…Quels progressistes en avance sur leurs temps qui pensent que l’on peut rembourser une dette quasi-infinie en contractant une dette encore plus grosse, quelle rationalité du propos !

      +17

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  • BA // 12.05.2015 à 07h12

    Tommaso Padoa Schioppa a des idées à l’opposé des membres du Conseil National de la Résistance.

    Ce sont deux camps opposés, irréconciliables.

    1- Premier camp : les membres du Conseil National de la Résistance, et ceux qui s’en réclament encore aujourd’hui.

    Les membres du Conseil National de la Résistance ont écrit le programme du CNR. Le programme du CNR a été mis en place par le vote de plusieurs lois de la fin 1944 à 1946. Deux priorités : la souveraineté nationale, l’Etat-providence.

    Le programme du CNR a été maintenu par tous les gouvernements français de 1944 à 1974.

    2- Second camp : Tommaso Padoa Schioppa, Denis Kessler, les européistes.

    Ils dirigent la France depuis 1974. Leurs idées sont au pouvoir en France depuis 1974, et dans beaucoup d’autres nations européennes. Leurs idées sont à l’opposé des idées du CNR. Deux priorités : la construction européenne, la destruction de l’Etat-providence.

    L’équivalent de Tommaso Padoa Schioppa en France, c’est le français Denis Kessler.

    Denis Kessler qui écrivait ceci :

    Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

    Par Denis Kessler, Challenges, 4 octobre 2007.

    http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1316

    C’est le second camp : Tommaso Padoa Schioppa, Denis Kessler, les européistes, le camp de la construction européenne, le camp de la destruction de l’Etat-providence, le camp du retour à la jungle.

    La barbarie moderne.

    La barbarie souriante.

    La barbarie en costume-cravate.

      +32

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  • Melissa // 12.05.2015 à 07h43

    « Voilà le projet contenu dans l’euro et la Grèce devient l’avant-poste de ce qui doit devenir la norme pour le futur. En somme la Grèce est le laboratoire de l’Europe de demain pour ne pas dire d’aujourd’hui. »

    Le premier laboratoire n’est-il pas les États Unis, où règne une merveilleuse justice sociale naturelle et où chacun est récompensé selon ses mérites et ses capacités à lécher les bottes des 1% pour avoir un jour la possibilité d’en faire partie ?

    Ne pas être ultra-libéral n’est pas ringard !…Et même s’il faut en corriger les défauts et les abus, nous n’avons pas à avoir honte de notre système social, conçu par le CNR alors que les canons fumaient encore, et sous l’égide de la déclaration de 1789, elle-même conçue alors que le sang sur les barricades n’était pas encore sec.

    Allez demander aux dizaines de millions d’américains fauchés, malades et sans travail si un coup de pouce de l’état serait pour eux la reconnaissance de leur dignité ou s’ils préféreraient que soient encore réduits « les niveaux de protection qui ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, avec les revers de fortune, avec la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités. »

    Quand le cynisme devient à ce point scandaleux, son porteur devient un criminel.

      +22

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    • boduos // 12.05.2015 à 11h32

      les préjugés sont nos pire ennemis pour réfléchir et faire face à ces offensives du grand capital:
      je lis_ci dessus trop de thèses réductrices et simplificatrices conspuant des époques révolues.
      a cette facilité intellectuelle empruntant la ligne de plus grande pente,il faut op(poser) clairement le problème.
      dans l’intérêt des populations et aussi pour l’intérêt partagé du capital,on se soucia de la bonne santé et de la bonne productivité du travailleur.
      en matière de santé,c’est la dérive inflationniste des laboratoires (capitalistes) qui ruine la protection sociale.
      concernant la protection du chômage et les amortisseurs sociaux,le système est basé sur une construction parfaitement contractuelle dans l’esprit capitalistique des assurances.
      concernant la solidarité intergénérationnelle des retraites,il ne s’agit que d’une adaptation du vieux principe de prise en charge individuelle des anciens mais adapté aux migrations des populations et à l’éclatement familial,l’exode urbain……

      au lieu de s’attaquer aux abus des prescriptions médicamenteuses qui profitent aux collègues laboratoires ,l’elite s’en prend aux remboursements

      au lieu des s’attaquer aux gestions déplorables des fonds de retraite et aux spéculations ruineuses qui profitèrent au marché,on s’en prend aux vieux et aux petites retraites

      des réajustements sont souhaitables mais je doute qu’il faille trouver des boucs émissaires dans les idéologies du passé.

      il s’agit de faire front avec notre bon droit,avec notre bon sens ,revenir aux fondamentaux et aussi dénoncer les dérives souvent encouragées par le système comme je l’évoque ci dessus .

        +6

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      • ulule // 12.05.2015 à 18h47

        Comment se fait-il que l’Etat gère la sécu et les caisses de retraite (donné en sous main aux assurances privées, Axa notamment) et non pas un collège citoyen désigné par le tirage au sort par exemple et accompagné d’experts (style Eric Toussaint, etc.) pour préserver les acquis du CNR ?

          +7

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      • Biaude // 13.05.2015 à 00h04

        Analyse intéressante… mais la mienne est plus simple : vu la démographie actuelle, ces gens n’ont plus besoin de nous. Le système produit déjà bien assez, et la spéculation assure des rentes magiques détachées de toutes réalités. On ne compte simplement pas pour eux. Ils se satisferont probablement si on accepte le niveau de vie des pays du « tiers-monde », et le niveau démocratique qui va avec… L’équilibre budgétaire est l’alouette, l’objectifs est de donner un coup de frein aux prétentions du peuple.

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  • yanis // 12.05.2015 à 08h05

    «  elles doivent être guidées par un unique principe : réduire le niveau des protections qui au cours du 20eme siècle ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, »

    En effet c’est intolérable pour l’oligarchie européiste néolibérale qu’il puisse

    Y avoir de quelconques bienfait de civilisation pour le bien etre de l’individu,
    Nous retrouvons là l’orientation idéologique fanatique et fasciste de la construction européenne , qui s’est faite à l’encontre du vote du peuple français ,
    Construction illégitime, arbitraire , et violente .

    L’on peut dire aussi que le 20°siècle à progressivement éloigné les banques et leur lobby du contact direct avec la dureté de vivre l’économie réelle ,
    En livrant la France , mais aussi les autres états aux capitaux étrangers , par la
    Directive soutenue ardemment par J.DELORS ET P. LAMY ,
    « de la complète libéralisation des capitaux entre les états de l’union et
    Avec LES PAYS TIERS . »
    Cela permet en effet le pillage de l’europe , mais aussi par les délocalisations
    Ainsi autorisées , « de remettre l’individu au contact direct avec la dureté de la vie »
    Alors de fait les banques sont encore plus éloignées de l’économie réelle.
    La construction européenne est à double titre fasciste , car érigée pour la minorité
    Infime de 0,5% détenant la richesse.  
    Quelque soit la vision de padoaschioppa , elle est à l’encontre du peuple français libre!

      +17

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    • ulule // 12.05.2015 à 19h13

      et les guerres au Moyen-Orient du BAO, outre les millions de morts, génèrent des milliers de réfugiés accueillis au lance-pierre, et esclaves de demain : « We must ask the municipalities to apply our directive and make migrants work for free… Rather than leave them with nothing to do, they should make them work, » Angelino Alfano said, cited the Italian media.

        +2

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    • catherine Balogh // 14.05.2015 à 23h47

      ils ont pillé tellement de pays, il restait l’Europe, alors……
      Au début, il y avait la Terre.
      Puis, un connard plus costaud que les autres a dit:ceci m’appartient.
      D’autres connards l’ont imité.
      Beaucoup des mêmes ont créé l’esclavage, après la possession de la Terre, la possession des hommes.
      Puis, ils ont commencé à posséder des machines qui remplaçaient les hommes.
      Puis, ils extermient les hommes au profit des machines.
      Ces connards, des génocidaires ans l’âme, des destructeurs de tout ce qu’ils touchent.
      Des connards, quoi.
      en vrai, des desaxés, des malades mentaux, des pervers.

      « il n’y a pas plus de mauvaises personnes que de bonnes personnes.Les mauvaises sont seulement mieux organisées. »

        +0

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  • GaM // 12.05.2015 à 08h23

    « réduire le niveau des protections qui au cours du 20eme siècle ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, avec les revers de fortune »

    Moi ça me va pour les plus riches : qu’ils remboursent intégralement la crise qu’ils ont fait payer à la société, ce que Lordon appelle une « prise d’otage » dont nous sommes tous les victimes -consentantes à en juger par notre apathie.

      +14

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    • catherine Balogh // 14.05.2015 à 23h53

      la seule personne qui peut avoir la prétention de présider devrait faire partie du peuple, avoir vécu au smic et dans la vie réelle.
      Les parvenus nés vec une petite cuillère en or dans la bouche , on devrait les laisser s’étouffer avec.
      Ces gens s’ils ne comptaient que sur leurs capacités, mourraient dans les trois mois.
      Pour preuve:qu’ils nous montrent si sans leurs serviteurs, ils peuvent survivre.
      Perso, sans eux, sûr, je survivrai.

        +1

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  • vallois // 12.05.2015 à 08h32

    Je suis persuadé qu’il n’y ait pas de hasard que beaucoup d’anciens Vichystes aient continués le combat ailleurs voyant qu’ils avaient échoué avec Pétain et les occupants en 1942 (date de leur fuite dans le maquis après avoir collaboré et contribué à la défaite en tant qu’élite) à faire la « grosse Europe ». R. Schuman, Mitterrand notamment.
    On imagine leur rancoeur et leur haine vis-à-vis de De Gaulle qui leur a ravis le pouvoir en 1944-1945 alors qu’un gouvernement d’occupation avec les USA auraient pu les installer au pouvoir. C’était partie remise, avec l’arrivée de VGE en 1974…

      +18

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  • Paddy // 12.05.2015 à 08h49

    Le discours inspiré de tous ces théologiens monétaristes ultra-libéraux, c’est que tout le monde doit avoir des excédents, que tout le monde doit être au-dessus de la moyenne.
    Leur principale revendication : la liberté de pouvoir exercer leur force sans restriction.
    Ce n’est ni plus ni moins qu’une apologie du Darwinisme social.
    L’idéal serait de pouvoir tuer les pauvres.
    Ne riez pas : c’est ce qu’on faisait « avant », à coup de guerres, de prison, de bagne, de colonies, d’exil.
    Rappelez-vous Fantine condamnée à 6 mois de prison pour avoir manqué de respect à un bourgeois. 6 mois de prison en 1830, c’était la mort.

      +19

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  • Phil Defair // 12.05.2015 à 09h06

    Si je me souviens bien, les lois sociales dites « avantages sociaux » ont été édictées à partir de la fin du XIX° siècle, afin de proposer une sorte de ré-équilibrage entre les « grosses fortunes » et le menu peuple. Même si l’objectif de ces lois sociales a été majoritairement d’être un outil permettant la paix sociale, il était juste et entendu que chacun, grand ou petit, puisse bénéficier des progrès de notre société.

    Il en va de même concernant la mise en place de l’impôt direct calculé sur les revenus, ainsi que la taxation de l’héritage. Là aussi, il s’agissait d’impacter sur les fortunés, de façon à empêcher, autant que faire se peut, la captation de la fortune par quelques rares familles.

    Que dire de l’éducation, censée permettre à tout un chacun d’accéder aux strates supérieures de notre belle société, quelle qu’ait été sa condition initiale.

    Aborderais-je la religion dont la mission principale était de faire accepter au menu peuple, sa misérable condition ?

    Le simple fait de revenir sur ces points par le biais de pseudos « réformes structurelles » est un non-sens, preuve que les oligarques n’ont que très peu de mémoire… Que les « grandes fortunes » réclament un retour à 150 ans en arrière peut se comprendre (et encore, je les trouve peu gourmands, ils pourraient réclamer le retour au servage…) Par contre, le politique est censé être garant d’un équilibre sociétal…

    Les politiques seraient donc les premiers coupables de la société pour le moins réactionnaire que nous sommes entrain de construire ? Si les politiciens sont coupables, alors nous, les peuples, par nos votes, sommes les premiers responsables. NOUS sommes responsables de notre propre déchéance.

    Et je ne sais pas quoi faire pour enrayer la machine réactionnaire…

      +10

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    • catherine Balogh // 15.05.2015 à 00h05

       » “avantages sociaux”

      ben, c’est t’y pas grâce à nos cotisations?
      Parce que bon, y en a marre!!!
      C’est pas des avantages sociaux, c’est le choix de chacun de cotiser pour contrer le malheur.
      C’est pas des « avantages sociaux », c’est la générosité, l’empathie, la compassion des frères pour leurs frères.
      Ces affreux parvenus ne voient même pas ce que c’est, pour eux, c’est incompréhensible parce qu’ils ne vivent que dans l’envie d’avoir plus que leurs concurrents..
      Avoir la plus grosse.
      On connait le résultat.
      Tout dans la b**e, rien dans le cerveau.

        +0

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      • Phil Defair // 15.05.2015 à 09h10

        « Avantages sociaux »… Pardon, mais à la française, le principe de cotisation n’est pas un choix, mais une obligation. Employeurs et salariés sont « invités » à verser dans une caisse de gestion dédiée, et gérée par la communauté. Et c’est bien là le souci, selon le principe libéral !

        Pour les « libéraux », les cotisations dites « sociales » ne devraient pas être obligatoires, mais laissées à « l’appréciation » des employeurs et salariés. De plus, les caisses dédiées à la gestion des fonds devraient être gérées par le secteur privé et non public. Tout leur combat est là.

        Selon le système libéral – autant dire Anglo-Saxon – la notion de « solidarité » ne vaut qu’entre cotisants. Et encore ! La hauteur des cotisations, à couverture identique, évolue selon les besoins de l’individu. Pour tout dire, si l’individu est de constitution fragile, mieux vaudra qu’il ait les moyens s’il veut s’offrir une couverture digne de ce nom.

        Même principe pour la retraite.

        Le système libéral capitaliste est centré exclusivement sur l’individu, au détriment de la communauté. Le système communiste est centré sur la communauté, au détriment de l’individu. Jusqu’à présent, la France, et beaucoup de pays européens, avaient trouvé un juste milieu. Une sorte d’équilibre. Mais le capitalisme « triomphant » n’admet pas la demi-mesure.

        Le travail de détricotage de notre système social ne se produit que parce que les principes néo-capitalistes caressent notre cupidité dans le sens du poil. Cupidité ou égoïsme. Depuis la fin des années 80, c’est par pans entiers que se détruit notre « équilibre ». Ca n’a pu se faire que parce que nous y avons trouvé intérêt, d’une manière ou d’une autre. Et les intérêts des uns se font toujours au détriment de ceux des autres…

          +1

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  • Alvise L. // 12.05.2015 à 09h18

    Bonjour,
    suggestion d’illustrations pour le blog « Les-crises »: les caustiques et souvent très inspirés montages graphiques de William Banzaï 7 (qui collabore avec l’excellent site « zerohedge.com »).
    Cette illustration pourrait très bien accompagner votre dernier billet: https://www.flickr.com/photos/expd/17514968141/in/photostream/
    Mais il y en d’autres évidemment sur son site très fourni…
    Amicalement.

      +3

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  • Alae // 12.05.2015 à 10h36

    A force de chercher, j’ai fini par trouver ce qu’ils entendent, tous, par le mot de « réformes » qu’ils mettent quasiment dans chaque phrase. Réformes = privatisations. Orwell serait ravi de voir à quel point il avait tout prédit : un concept est désagréable, sonne mal aux oreilles, risque d’éveiller le populo de sa torpeur et de le faire descendre dans la rue ? Pas de problème, on en change le nom. Dormez, bon peuple : les privatisations, les ventes de pans du pays à l’encan, c’est mal, c’est capitaliste, alors que les « réformes », c’est progressiste, c’est bien.
    C’est comme le PS et « la gauche », tiens. Appeler ça de la gauche revient à prendre un pot de caca et à coller une étiquette Nutella dessus, mais il y a une logique derrière cette nouvelle Orwellerie : le PS a entièrement été refondé en copié-collé du Parti démocrate américain. Ceux qui hantent actuellement les couloirs de Solférino puisent leur idéologie non plus chez Blum ou Jaurès, mais chez Hillary Clinton/Barack Obama et dans les paroles de Madonna. Aujourd’hui, tout est dilué dans le progressisme, l’art contemporain, le néolibéralisme, le relativisme et le Queer. Jaurès, ils savent à peine qui c’est. En revanche, les plus cultivés ont lu tout Jacques Derrida, Judith Butler et les œuvres complètes de Barack Obama (les autres s’étant contentés de Dragon Ball Z et de YouPorn). La dilution de la gauche française dans le néolibéralisme et la vacuité des Américains est une chose acquise, terminé, circulez, on n’en tirera plus rien.
    A propos, la phrase de Hollande, « Marine Le Pen s’exprime comme un tract du Parti communiste des années 70. » tient à ce qu’il a avalé toute ronde la position états-unienne selon laquelle le communisme, c’est le mal incarné. Donc, Marine le Pen => mauvaise = > communiste. C’est tout bête.
    Avant, en France, le mal incarné, c’était le nazisme. Mais ça, c’était avant le soutien américain et de l’UE à l’Ukraine de Porochenko. Aujourd’hui, la France-aux-commandes se gardera bien de toute allusion négative au nazisme, par peur qu’on lui éclate de rire au visage. Et c’est ainsi qu’après avoir été la réincarnation d’Adolf Hitler, MLP devient une apôtre de Staline.
    La vie, elle est simple comme un cerveau du PS.

      +23

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    • burno // 12.05.2015 à 22h33

      très bon commentaire Alae !
      c est pourtant simple : réformes = privatisations ; restructurations = licenciements ; progressisme ou modernisme = libéralisation à outrance , travail précaire etc…
      il ne faut jamais appeller les choses par leurs noms ; on sait jamais , peut être que les gens seraient capables de comprendre !
      mais ça , c est déjà bien connu et ça fait un moment que ça dure …
      comme tu le soulignes à la fin de ton billet , maintenant on va beaucoup plus loin et c est beaucoup mieux ; on assimile le communisme au fascisme , Poutine à Hitler etc …
      on progresse , on progresse …

        +3

      Alerter
  • nulnestpropheteensonpays // 12.05.2015 à 12h03

    nous n’avons pas su saisir la chance qui nous était donnée de nous cultiver , de nous instruire, quand l’école était obligatoire et a la porté de tous , aujourd’hui nous allons le payer car cette chance ne nous sera plus offerte pour les génération futures , nous voici revenu au temps des barbares , au temps du plus fort , sans autres choix une espèce de moyen âge avec ses éclopés sans soins , ses spectacles de nains et de monstres en tous genres

      +6

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    • FifiBrind_acier // 12.05.2015 à 20h09

      Vous connaissez les conseils de l’ OCDE, dès 1996, pour arriver à faire accepter la privatisation de l’ école publique?

       » Le rôle des pouvoirs publics consiste juste à assurer l’accès à l’apprentissage de ceux qui ne constitueront jamais un marché rentable ».

       » L’apprentissage à vie ne saurait se fonder sur la présence permanente d’enseignants.
      Mais doit être assuré par des prestataires de services.
      Les enseignants qui subsisteront s’occuperont de la population non rentable ».

      Comment arriver à ce résultats miraculeux?

       » Si on diminue les crédits de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. (..) Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement ».

      http://www.sudeducation.org/OCDE-extraits-choisis.html

        +2

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    • catherine Balogh // 15.05.2015 à 00h19

      nulnestpropheteensonpays

      oui, bon…….. une école même gratuite où sévissent(je peux pas écrire « enseigne », ça me fait trop mal) des fourest, est-elle vraiment une école?

      🙂

        +0

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  • dantes // 12.05.2015 à 13h52

    En fait si l’on appartient pas à la mouvance démocratique on est pas publié ! (Mon commentaire de ce matin 9h)…

      +1

    Alerter
  • BA // 12.05.2015 à 15h22

    L’italien Tommaso Padoa Schioppa défend des idées à l’opposé du Conseil National de la Résistance.

    Le Conseil National de la Résistance est né le 27 mai 1943.

    Outre Jean Moulin et ses deux collaborateurs, Pierre Meunier et Robert Chambeiron, ont participé à la réunion du 27 mai 1943 :

    les représentants des huit grands mouvements de résistance :
    Pierre Villon du Front national de la résistance créé par le Parti communiste français2
    Roger Coquoin pour Ceux de la Libération,
    Jacques Lecompte-Boinet pour Ceux de la Résistance,
    Charles Laurent pour Libération-Nord,
    Pascal Copeau pour Libération-Sud,
    Jacques-Henri Simon pour Organisation civile et militaire,
    Claude Bourdet pour Combat,
    Eugène Claudius-Petit pour Franc-Tireur ;

    les représentants des deux grands syndicats d’avant-guerre :
    Louis Saillant pour la CGT,
    Gaston Tessier pour la CFTC ;

    et les représentants des six principaux partis politiques de la Troisième République :
    André Mercier pour le PC,
    André Le Troquer pour la SFIO,
    Fernand Leriche pour le PC.
    Marc Rucart pour les radicaux,
    Georges Bidault pour les démocrates-chrétiens,
    Joseph Laniel pour l’Alliance démocratique (droite modérée et laïque),
    Jacques Debû-Bridel pour la Fédération républicaine (droite conservatrice et catholique).

    Le programme du Conseil National de la Résistance a été appliqué en France, sans interruption, de la fin 1944 à mai 1974.

    A partir de mai 1974, c’est une nouvelle époque qui commence.

    A partir de mai 1974, ce sont les idées de Valéry Giscard d’Estaing, de Tommaso Padoa Schioppa, de Denis Kessler, etc, qui sont appliquées en France, et dans beaucoup d’autres nations européennes.

    L’équivalent de Tommaso Padoa Schioppa en France, c’est le français Denis Kessler.

    Denis Kessler qui écrivait ceci :

    Adieu 1945, raccrochons notre pays au monde !

    Par Denis Kessler, Challenges, 4 octobre 2007.

    http://www.gaullisme.fr/attaque_anti_gaulliste_kessler.htm

      +5

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  • Jeanne L. // 12.05.2015 à 17h22

    Dans l’Europe continentale un programme complet de réformes structurelles doit aujourd’hui prendre place dans le champ des retraites, de la santé, du marché du travail de l’école et dans bien d’autres. »
    Mais elles doivent être guidées par un unique principe : réduire le niveau des protections qui au cours du 20eme siècle ont progressivement éloigné l’individu du contact direct avec la dureté de vivre, avec les revers de fortune, avec la sanction ou la récompense de ses défauts et qualités.
    Cent ou cent cinquante ans plus tôt le travail était une nécessité ; la bonne santé un don de Dieu, la prise en charge des personnes âgés, une action relavant de la piété familiale, la promotion de carrière une reconnaissance du mérite, le diplôme et l’apprentissage le résultat d’un métier et un investissement coûteux.
    La confrontation de l’homme avec la difficulté de la vie était ressentie depuis les temps antiques, comme la preuve de l’habilité et de la chance. »

    Dit-il.
    Je me souviens: on avait une pièce de 14m2 au centre de Paris cuisine -chambre -chambre d’enfant- salon- salle- à -manger – salle -de -bain -dans- l’évier, les cabinets sur le palier à partager avec les 7 autres chambres.
    Pas de logement en vue on était pourtant « prioritaires » car mon père était mutilé de guerre, ancien soldat « fait aux pattes » comme il disait à Dunkerque.
    Heureusement il y avait la Sécu, la PMI, l’école laïque obligatoire et gratuite, la bibliothèque publique à la mairie.
    Mon père travaillait 63 heures par semaine, le dimanche, seul le lundi était férié (dans la restauration) quinze jours de congé payé pendant la reconstruction et la guerre d’Algérie: c’était cela les trente glorieuses ..
    Pour qui « glorieuses » ?
    Heureusement on imposait car on comptait : la baisse du temps de travail, les meilleurs remboursements, nos grands parents qui n’avaient pas cotisé recevaient la retraite des « vieux travailleurs » et on espérait que nos parents et nous qui allions cotiser nous pourrions nous aussi profiter des retraites dans la succession solidaire des générations.
    Nos enfants et déjà nous les baby- boomers qui n’allions pas tous être des soixante huitards petits bourgeois, nous faisions des études plus longues, nous avons pu, du moins j’ai pu faire partie des 10% d’enfants d’ouvriers à l’Université.
    Cela la génération de ceux qui étaient sous les bombes, dans les maquis et qui ont été libérés par le peuple et l’armée soviétique l’ont gagné, l’ont exigé, l’ont conquis .

    Alors quoi ces discours ? Des profiteurs nous, nos parents, nos grands parents, qui n’avons pas voulu du travail et nous la coulant douce ?
    Non, nous voulions la sécurité : sécurité de l’emploi, sécurité sociale, et cette sécurité nous la voulions produite réalisée par tout notre collectif, pas la sécurité pour ma pomme et que l’autre crève, pas le savoir pour moi afin de mieux d’entuber dans ma « communication » élitaire, non le goût de l’art, de la culture partagés.
    Ni dans les espoirs et aspirations , ni dans le vêcu de ma longue vu je ne retrouve quoique ce soit de vrai dans les phrases de ce type.
    Honte à lui!

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  • Popa // 12.05.2015 à 18h07

    Je ne comprends pas que dans une société en surproduction on puisse encore souhaiter à quelqu’un de manquer de tout.
    Je ne comprends pas qu’on puisse considérer que le fait d’apporter un minimum vitale aux gens soit une régression sociale.
    Je ne comprends pas comment il est possible de laisser des gens pareils , élus par personne , mettre des millions de gens dans une panade noire avec une idéologie séculaire qui n’est déjà plus en phase avec le monde dans lequel nous vivons.

    Bref , je doit être trop con… je comprend pas.

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    • Phil Defair // 12.05.2015 à 19h01

      Mon beau frère vous répondrait que c’est de votre faute, vous n’aviez qu’à prendre goût à la fortune… Ou vous débrouiller pour devenir riche.

      Cette faculté de mépriser les personnes au statut inférieur existe en chacun de nous. Les personnes bénéficiant de grandes fortunes ont toutes eu, à un moment ou l’autre, tout à fait conscience que leurs excédents correspondent à des manques ailleurs. Sauf peut-être certains grands héritiers.

      Afin de se débarrasser de cette idée scabreuse, le jeu consiste alors à ne plus fréquenter que des personnes d’un même niveau social. Entre gens de même statut, on entretient l’illusion qu’on est les seuls êtres importants sur terre. Le reste, le reste du monde s’entend, n’est que menu fretin. Aucun intérêt. Les pauvres ne sont plus des être humains. Et ça marche très bien ! Lorsqu’il arrive à ces gens de fréquenter des milieux moins favorisés, c’est un peu à la façon dont nous procédons lorsque nous allons au zoo. Ou en vacances au Club Med situé dans un pays du tiers monde (quand je vous dis que nous avons tous cette faculté inscrite dans nos gènes)

      Ils parviennent même à considérer que si les pauvres sont pauvres, c’est parce qu’ils le veulent bien. Rien ni personne n’empêche les pauvres de créer une entreprise, d’inventer un truc, ou quelque chose de ce genre qui leur permette d’accéder à la richesse. Et le plus fort de l’histoire, c’est qu’ils croient VRAIMENT à cela. Tout comme Jules Ferry était persuadé que l’homme Blanc était supérieur au Noir, et que les Blancs avaient pour mission de « guider » les Noirs. Jules Ferry a fait de grandes choses. Il était pourtant un abominable colonialiste raciste.

      Je crois bien que tout le problème est là. Malheureusement, les fortunés faisant partie de l’oligarchie ne sont pas plus manipulateurs que vous ou moi. Ils vivent juste ailleurs, sur d’autres strates, et sont donc persuadés être dans le vrai…

      C’est pas gagné, hein ? 😀

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      • dupontg // 12.05.2015 à 21h16

        je serais curieux de savoir ce que jules ferry a fait de si merveilleux..

        à part faire tirer sur la foule des parisiens qui mouraient de faim à cause de son incapacité à approvisionner Paris..
        à part avoir tenté d’instaurer un statut de sous homme pour les habitants des colonies qu’il comptait envoyer en premiere ligne comme chair à canon..
        à part avoir rendu l’ecole obligatoire pour en faire un lieu de pre regiment pour que les combattants français soient aussi solidaires sur le champ de bataille que les Allemands en 70..

        pour gagner la prochaine….

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        • Phil Defair // 12.05.2015 à 21h42

          Bah… Pour moi, le simple fait d’avoir rendu l’école obligatoire, laïque et surtout gratuite, c’est déjà énorme. Et quand même, il y a un truc vraiment pas négligeable: Jules Ferry s’est fait inhumer à St Dié… Pas rien, ça, St Dié ! C’est autre chose que le Père Lachaise, ou le Panthéon, faut avouer, non ?

          Pour le reste, je suis d’accord avec vous. Mais tout ce qu’il a fait, il l’a fait en conscience, persuadé qu’il était dans le vrai. Jules Ferry m’a surtout servi d’exemple pour illustrer mon propos. A en juger par votre réaction, mon exemple n’a pas été si mauvais ! 😀

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          • dupontg // 12.05.2015 à 21h57

            on doit pouvoir arriver à pardonner à peu pres tout le monde si on considere le fait d’avoir « ’ fait en conscience, persuadés qu’ils étaient dans le vrai »…

            Les derniers en date pensent que la planete est faite pour 500 millions d’habitants au maximum….et ils ont l’air d’en etre convaincus..reste plus qu’à trouver comment faire en conscience…

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            • Phil Defair // 13.05.2015 à 09h15

              Ne vous méprenez pas, il ne s’agit pas, dans cet exemple, de pardonner quoi que ce soit à qui que ce soit, mais juste de tenter une explication à cette sorte d’aveuglement de la part de notre « élite ».

              D’où la théorie que j’ai avancée dans mon post précédent sur le fait que cet aveuglement, ou cet égoïsme, ou cette faculté de mésestimer voire mépriser les plus faibles que soi, n’est pas l’apanage des « grandes fortunes », hélas. Nous avons tous ces « réflexes » inscrits dans nos gènes. Tous, autant que nous sommes, ne réfléchissons pas trop à l’impact de nos décisions sur autrui, pourvu que nous ayons ce que nous souhaitons.

              Ce comportement n’est pas nécessairement volontaire, ni même méchant. C’est juste de la bêtise crasse. Un aveuglement dicté par une condition, un environnement, des habitudes… A partir de là, toutes sortes de théories fumeuses peuvent sortir du chapeau et trouver un auditoire. Y compris celle que vous citez. Et certains de ces « théoriciens » parviennent, à l’instar de Jules Ferry, à mener rondement leur barque.

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      • Biaude // 13.05.2015 à 00h26

        Pire que ça même, il ne se croient pas simplement supérieur. À en lire les propos de ce monsieur, ils sont là pour rétablir une volonté divine sur terre ! Y’a pas loin pour se prendre pour Dieu en personne, et s’octroyer le droit de vie ou de mort sur ses agneaux : les peuples européens.

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        • Phil Defair // 13.05.2015 à 10h07

          Absolument ! Et c’est bien là où le bât blesse…

          C’est expressément la raison pour laquelle j’avais choisi Jules Ferry comme exemple. Sa théorie était que l’homme Blanc était supérieur à l’homme Noir. A partir de là, le Blanc avait pour devoir de civiliser le Noir. Ce devoir impliquait un droit, celui du pillage des richesses du Noir, et de la soumission du Noir aux travaux « forcés ». Ferry croyait dur comme fer au bien fondé de sa théorie. Et il est parvenu sans peine à obtenir un auditoire, malgré une opposition forte, ne serait-ce que de la part de Clémenceau.

          Nous sommes dans le même cadre, dans le cas de ce brave Tommaso Padoa Schioppa. Et il n’est pas le seul à penser avoir une « mission Divine », un devoir de civilisation, dans son entourage. Mais pour mettre cette fumeuse théorie en application, il leur faut des alliés dans les strates « inférieures » à la leur. Et c’est bien là le souci. Des alliés, ils s’en trouvent plein. Plein, et sans peine…

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  • Charlie Bermude // 12.05.2015 à 18h52

    Il me semble superflu de chercher dans la religion ou la doctrine politique les raisons profondes du conflit avec l’Allemagne aussi bien pour les Italiens , que pour nous .
    Quoique Emannuel Todd n’a pas fournit de démonstration à sa thése du rapport entre stratégie politique d’une nation et structure familiale , elle me semble , intuitivement s’imposer .
    C’est un point sur lequel il conserve une certaine pudeur que celui de la transmission , pour ne pas dire la concentration des patrimoines et structures familiales , mais implicite et éclairant à mon sens .
    Ainsi méme si l’Allemagne a commis comme les autres de gros écart budgétaires et méme financiers ( réunification) , elle a constamment été vertueuse . Au sens religieux du terme ( pas Machiavielien : virtu , virilité) , du fait de sa constante dépopulation . çà veut dire que les jeunes dans la famille et en particulier les femmes sont sacrifiés à l’accumulation du patrimoine , ainsi que le peuple , bien sur . Hors cela est culturel , mais ni religieux , ni libéral méme ordo libéral , puisque pour le fondateur de l’ordo libéralisme ( Suisse , pas Allemand d’ailleurs ) , le salarié doit pouvoir , au cas de marché défavorable s’affranchir du marché , par l’accés à la terre ( logement , nourriture , énérgie ) . Il y a maintenant longtemps que l’Allemagne a jeté l’ordo libéralisme par dessus bord .
    Alors pour les autres Européens , Italiens comme Français , en accord là dessus , l’Allemagne , ses accapareurs doivent payer . C’est l’idée de l’Euro , sauf qu’au départ les Allemands ont pris leurs dispositions et n’en démordent pas ( en tout cas ceux qui accaparent et régnent ) , du fait que en Italie comme en France , (comme en Gréce) chacun a ses propres accapareurs , et qu’il s’agit d’un jeu entr eux . On joue à qui accapare le plus au dépend de l’autre . La Gréce représente un moment symbolique , en ce qu’il semble que pour la premiére fois ,en Europe , peuple et jeunes signalent leur existence .
    D’où l’alternative qui se présente , ou l’Allemagne paye , effectivement , ou on sort de cette confusion qu’est l’Euro . Hors , l’Histoire avance par le Mal une fois encore , il existe un autre moyen pour l’Allemagne de payer mais avec un retour : le commerce avec la Russie .
    Douloureux dilemme pour elle , d’autant que les US n’en veulent pas .
    En bref , quoique sortir de l’Euro aie ma préférence , il se pourrait que ce ne soit pas bon pour nous , sans remise en cause interne , comme pour l’Italie d’ailleurs , parce qu’il se pourrait que le gagnant soit encore l’Allemagne ….

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  • robot // 12.05.2015 à 20h56

    « nostalgie de la durete de vivre et chatiment du ciel  »

    Des générations de scientifiques et d’ingénieurs se sont casser le cul pour mettre au point les moyens pour que l’homme travail toujours moins tout en étant toujours plus productif grace aux machines . alors que nous avons atteint cet objectif que nous améliorons encore actuellement , des types débarquent de je ne sais quelle planète pour nous expliquer qu’il faudrait faire un bon en arrière de 150 ans .
    A force de jouer aux cons , un jour où l’autre des personnes qui en auront marre de ces escrocs de liberaux /gros assistés ( car ils sont techniquement ,au sens propre , les plus gros assistés , plus ils sont riches plus ils sont assistés ) , les prendront aux mots et iront faire peter tout ou une partie des moyens de productions / distributions / stockages d’energie , et là ils auront gagné , tout le monde (j’insiste tout le monde ) retournera au moyen age .

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  • Charlie BECKMAN // 12.05.2015 à 22h10

    Autrement dit : soyez des chiens ou des esclaves, vous irez au paradis du pacte de stabilité et de l’austérité. mais surtout faites ce que je dis mais pas ce que je fais. Paroles du nouveau clergé.

      +4

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  • horace // 13.05.2015 à 22h17

    C’est le programme de la fraternité musulmane imaginée par Houellebecq: suppression de l’etat providence et donc de la liberté individuelle pour relancer la solidarité familiale et la natalité

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    • Wilmotte Karim // 14.05.2015 à 11h31

      « et la natalité »

      ?

      Ça risque d’avoir l’effet inverse.

        +0

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      • Phil Defair // 14.05.2015 à 11h49

        Bah… Suppression de l’état providence = suppression des aides financières pour payer EDF, donc plus d’électricité.

        Plus d’électricité = plus de télé et plus de chauffage.

        Disparition de la télé et du chauffage = hausse de la natalité.

        CQFD 😀

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        • Wilmotte Karim // 17.05.2015 à 20h53

          C’est vrai que la natalité allemande est nettement supérieure.

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