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16.janvier.201516.1.2015 // Les Crises

Plantu : « Je revendique l’autocensure » [2006]

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Merci à vous, j’ai compris l’allusion de Charlie Hebdo.

Voici donc les déclarations de Plantu en 2006 après la première publication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo.

2 visions du métier – et 2 conséquences différentes dans la vraie vie…

Avez vous proposé plusieurs dessins à la rédaction du Monde le 2 février 2006 ?

Plantu – Non, exceptionnellement non. J’étais à Atlanta et les rédacteurs en chef m’ont dit qu’ils voulaient faire la une sur l’affaire des caricatures. Ils ont été d’accord tout de suite.

Avez-vous déjà caricaturé le Dieu d’une des trois religions monothéistes ?

-Oui, ça m’est arrivé de faire des petits nuages avec un Dieu, c’était plus sur la croyance, mais certainement pas contre un des Dieux des trois religions monothéistes. Le but est de faire des dessins qui critiquent les terrestres. Il y a suffisamment à faire avec les intégristes de tous bords. D’après moi, il n’y a pas de critiques pertinentes contre les dieux. J’étais à New York, il y a peu, pour rencontrer Kofi Annan, car j’essaie avec lui de construire une rencontre internationale de dessinateurs de presse.

Nous aimerions faire en sorte que les dessins continuent à être pertinents, caustiques, dérangeants, mais je ne veux pas y lire de la haine. Il faut éviter de faire des dessins agressifs contre la croyance. Et ceci vaut pour les deux parties qui s’opposent aujourd’hui. Lorsque certains médias arabes publient des dessins représentant des Israéliens, il vaudrait mieux que les dessinateurs en Egypte ou au Liban évitent de les représenter avec un nez crochu. Je leur ai expliqué plusieurs fois mais ils ne m’ont pas écouté.

Il n’est pas impossible que cette crise nous permette, en Occident et en Orient, de mieux réfléchir avant de dessiner. Il faudra utiliser ces dérives pour défendre l’image politique imprimée et réaffirmer la responsabilité journalistique du dessinateur.

Vous est-il arrivé de pratiquer l’autocensure ?

– Bien sûr ! Je revendique l’autocensure. Il y a des tabous, il faut savoir les transgresser. Mais le dessinateur de presse a une responsabilité journalistique. Je crois qu’il faut être respectueux dans l’irrespect. Ce n’est pas honteux de dire « ça je peux le dessiner, ça je ne peux pas ». D’ailleurs, le journal Charlie Hebdo refuse lui aussi de publier certains dessins, ce n’est pas honteux. Observer des tabous, ce n’est pas forcément une régression.

Ce n’est pas un pas en arrière pour la liberté d’expression, c’est un pas en avant pour l’intelligence.

Propos recueillis par Simon Piel, L’Obs
(le mardi 7 février 2006)


Le caricaturiste doit passer au travers des interdits »

Propos recueillis par Dominique Simonnet, publiés le 12/10/2006
«T’as vu le dessin de Plantu?» Des traits ciselés, des personnages saisis dans leur vérité, parfois une phrase laconique, et voilà l’image dont on parle, celle qui en dit plus long. Plantu est un provocateur pas méchant, un révolté tendre, bourré d’humanité. Dans L’Express et Le Monde, le dessinateur sait capter l’actualité pour en révéler l’essence, le tragique ou le dérisoire. En 2006, la caricature est un art à haut risque. Un dessin ne tue pas. Mais on tue pour des dessins. Quelles en sont les limites? Peut-on rire et parler de tout?

On a l’impression que l’exercice de la caricature est devenu plus difficile aujourd’hui dans le monde, que le dessinateur de presse se heurte davantage aux intolérances et aux groupes de pression. Est-ce la réalité?

Plantu : C’est vrai, mais pas seulement à l’étranger. En France, nous avons aussi nos ayatollahs. Chez nous, le principe de précaution pèse sur les dessinateurs de presse. Au-delà de «La guerre, c’est vilain! Le racisme, c’est pas beau!», il devient difficile de nuancer le propos. Un exemple: le magazine La Vie du rail m’avait demandé d’imaginer le TGV dans vingt-cinq ans. J’ai dessiné des Chinois aux commandes de la locomotive? On me l’a refusé, parce que cela risquait d’indisposer les syndicats!

Autre exemple: on m’a commandé un dessin pour le Salon du polar, qui doit avoir lieu à Montigny-lès-Cormeilles. J’ai proposé un Chirac assassiné par Sarko. Ambiance polar? Coup de téléphone: «La Poste, l’un de nos sponsors, juge le dessin trop politique.» Second coup de téléphone: cette fois, c’est Robert Hue, le maire de Montigny, qui refuse. Je dessine Chirac avec un sonotone? Les associations de malentendants protestent. «Plantu, on adore ton dessin, mais on ne peut pas le passer», voilà ce que j’entends sans arrêt. En France, si dix personnes doivent donner leur avis, il s’en trouve toujours une qui a peur, et tout le monde se range à ses côtés. Aux Etats-Unis, j’ai découvert que mes collègues dessinateurs étaient, eux, incités à dessiner les Noirs un peu plus «gris» et même, si possible, «blancs». Même son de cloche du côté de mes amis caricaturistes au Bénin… Incontestablement, il y a une montée des interdits. Et de la bêtise.

Ces dernières années, la religion est devenue un sujet hypersensible. Toucher au Coran, aux dieux et à leurs prophètes est désormais dangereux.

Il y a trente ans, on pouvait mettre en cause le fait religieux au Proche-Orient. Aujourd’hui, il faut batailler pied à pied. L’un de mes dessins, publié l’an dernier dans le journal égyptien Akhbar al-Adab, montrait une femme voilée avec, à ses côtés, des filles en jean et string, une manière de représenter le choc des cultures. Gamal al-Ghitani, le rédacteur en chef, a été menacé de mort.

Il y a des gens qui veulent créer un schisme entre le monde occidental et le monde musulman. Les dessinateurs doivent avoir l’intelligence de passer au travers des interdits, de proposer des images surtout pas affadies, toujours provocatrices, mais en étant conscients qu’elles peuvent être manipulées par des fanatiques. Continuons à taper sur le Hamas, le Hezbollah, Al-Qaeda, tel ou tel religieux, mais prenons quelques longueurs d’avance, réfléchissons à notre responsabilité avant de nous embarquer dans une attaque au-dessus des nuages.

Est-ce à dire qu’il faut pratiquer l’autocensure?

Je revendique l’autocensure! Je n’entre pas dans la vie privée des hommes politiques, par exemple. Lorsque l’affaire de l’appartement de 600 mètres carrés d’Hervé Gaymard, le ministre de l’Economie, a éclaté, je l’ai critiqué, mais de manière feutrée, pour ne pas ajouter à l’hallali. La caricature, c’est comme le slalom: il faut louvoyer entre les rédacteurs en chef, les lecteurs, les hommes politiques, les religieux? Trouver des biais. Au Maroc, il est interdit de dessiner le roi sous peine de prison. Eh bien un dessinateur l’a remplacé par une main, avec une bague qui parle. Les Iraniens n’ont pas le droit de taper sur les chiites? Ils dessinent des taliban, et les lecteurs comprennent très bien de quoi il est question. Les dessinateurs sont souvent militants. J’essaie de faire comprendre à mes amis arabes que, s’il est normal de critiquer Israël, il n’est peut-être pas utile de dessiner des juifs avec le nez crochu et un casque nazi. De même, il n’est peut-être pas nécessaire de dessiner Mahomet pour critiquer le fondamentalisme.

Il ne faudrait donc pas dessiner Mahomet?

Dans l’affaire des caricatures, la vraie provocation a été d’affirmer qu’il s’agissait de portraits du Prophète. Au moment des attentats de Londres, j’avais réalisé un dessin semblable montrant un islamiste et un turban en forme de bombe. La différence, c’est qu’il s’agissait d’un islamiste, pas de Mahomet. J’ai des comptes à régler avec les barbus, les intolérants et bien d’autres. Pas avec Dieu. La liberté de critiquer les religieux, Nasrallah, Ahmadinejad, Bush et Chirac, cela me va! On a ce qu’il faut sur terre, non?

Certains dessinateurs revendiquent le droit au blasphème.

Pour moi, le caricaturiste n’est pas seulement un artiste, il est aussi un journaliste qui écrit en images. Et même une caricature de journaliste… A ce titre, je me dois de m’interroger sur ma responsabilité, sur la manière dont mes dessins vont être ressentis à Beyrouth ou à Jérusalem. Avec Internet, tout dessin est interprété, utilisé. Il ne sert à rien d’humilier les gens, ni de déclencher la violence au nom de beaux principes. Un jour, mon ami dessinateur israélien Michel Kichka m’a dit que mes colons de Cisjordanie avaient trop l’allure d’intégristes, avec leur kippa et leurs papillotes. Je les ai changés : maintenant, ils ressemblent aux militants du Hamas! Ce n’est pas mieux. Mais je ne dérange plus les croyants.

On ne peut donc pas rire de tout?

Comme le disait Pierre Desproges, «on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui». Je comprends que les dessinateurs de Copenhague aient eu envie de se payer les barbus. Leur erreur a été d’y aller frontalement. Il faut être révérencieux dans l’irrévérence. Nous pouvons être caustiques, agressifs, mais sans haine, sans mépris, avec finesse, pour ne pas tomber dans le piège des intégristes. Il y a déjà eu des morts en Libye et au Pakistan à cause des caricatures de Mahomet. En veut-on davantage? Nous sommes entrés dans une sorte de guerre. Je pense à nos ambassades gardées par des chars, aux centres culturels attaqués? Quelle est l’urgence: dessiner Mahomet ou faire la paix au Proche-Orient, soigner le sida en Afrique, construire l’Europe, aider les Chinois à entrer en démocratie? Mahomet? D’accord, mais on verra plus tard. Je n’ai pas envie d’élever des barricades pour cela. Il y a d’autres priorités. Mais il ne faut pas non plus courber l’échine. A l’époque où Henri Krasucki était secrétaire général de la CGT, ses gars me coinçaient contre un mur: «Tu as tapé deux fois sur Krasucki cette semaine, tu ne feras pas plus.» J’ai continué. Quand les terroristes du FLNC m’ont menacé de mort, je n’étais pas fier en tournant la clef de contact de ma voiture, mais j’ai continué.

Comment devient-on Plantu?

Petit, je dessinais au dos des plans de locomotive que mon père, directeur d’un bureau de dessin industriel, rapportait à la maison. Un jour, j’ai réveillé mes parents en pleine nuit pour leur dire que je voulais faire de la bande dessinée. Mais, pour eux, ce n’était pas un vrai métier. A 20 ans, j’ai plaqué mes études de médecine et je suis parti à Bruxelles suivre les cours de dessin de l’école Saint-Luc, parrainée par Hergé.

Hergé, le modèle?

J’ai deux dieux: Reiser et Hergé. J’aime le côté déconnant, bâclé, du premier, et l’aspect rigoureux, léché, du second. Au retour de Belgique, j’ai commencé à proposer mes dessins dans les journaux. Mon premier, publié dans Le Monde le 1er octobre 1972, était une colombe qui évoquait la paix au Vietnam. En 1991, j’ai été accueilli ici, à L’Express. Une pleine page couleur, c’est comme une autre respiration: j’ai besoin d’écouter le bruit de mes feutres sur le papier? Certains dessins exigent du temps, d’autres se font à l’emporte-pièce. Lors de l’affaire des caricatures, j’étais aux Etats-Unis, dans un avion, et j’avais très peu de temps pour réagir. J’ai commencé à écrire comme un écolier puni: «Je ne dois pas dessiner Mahomet, je ne dois pas dessiner Mahomet?», et les phrases ont fini par former un personnage? Je suis en perpétuelle recherche. Je pense en images, partout, même dans la rue. Récemment, dans le métro, j’observais un jeune en survêtement avec ses lacets qui traînaient, sa casquette, et j’ai souri en imaginant le dessin que je pourrais en tirer. Le type s’est levé: «Y a un problème?» J’ai été à deux doigts de me faire casser la figure.

Qu’est-ce qu’un dessin réussi?

Un dessin qui éveille quelque chose chez le lecteur. Mais cela m’échappe totalement. Il n’y a pas de recettes. Je crois juste qu’il faut aimer ses lecteurs, et avoir confiance dans ses rédacteurs en chef. Un dessin, c’est une traduction. J’ai la chance de parler une langue – celle de l’image – que peu de gens pratiquent. En France, les profs de dessin font ce qu’ils peuvent, mais ils ne sont pas soutenus par l’Education nationale et, au bout du compte, les enfants, en majorité, ne savent pas dessiner. Pourtant, cette langue-là, tout le monde peut la comprendre. Ma syntaxe, ce sont mes formes, mes images. Je les articule pour former une phrase.

Un homme fusillé à un poteau qui a la forme du Chili (pour le coup d’Etat de Pinochet); le retour de Klaus Barbie, attendu en bas de l’avion par les ombres de Jean Moulin et des déportés?

C’est la force du dessin: il peut effectuer une surimpression, un télescopage, au contraire de la photo, qui est prisonnière de l’événement. Lors des accords de Madrid en 1991, j’ai dessiné Arafat, assis par terre, à côté de la table de négociations. Dans la réalité, il n’était pas présent. Mais c’était comme s’il était là. Seul un dessin peut montrer l’invisible, et même l’avenir. Quand je veux me distraire, je réalise des sculptures en pâte à modeler ou en argile. Le mieux, c’est la pâte Fimo: four, 120 degrés, une demi-heure, c’est formidable! J’ai fait des Chirac: même s’ils tombent par terre, ils ne se cassent pas! Un jour, j’ai offert une sculpture symbolisant l’ONU – des types endormis – à Kofi Annan. Il l’a gardée dans son bureau, à la vue de ses collaborateurs. Je fais de la communication sans le savoir.

Tu es d’ailleurs à l’origine de rencontres internationales de dessinateurs de presse, parrainées par l’ONU, dont la première aura lieu, ce 16 octobre, à New York.

L’idée a germé en 1991, lorsque j’ai rencontré Yasser Arafat. A cette époque, il était incapable de dire le mot «Israël». Alors je lui ai fait dessiner le drapeau israélien. L’année suivante, j’ai demandé à l’Israélien Shimon Peres de compléter le croquis. A New York, je veux mettre côte à côte un Israélien, un Palestinien, un Iranien, un Egyptien, pour que l’on puisse réfléchir à tout cela.

On peut toujours changer les choses, n’est-ce pas, même par un simple dessin?

Quand j’en doute, je me dis: «Fais comme si!» Lorsque j’ai rencontré Arafat pour la première fois, entouré d’hommes en armes, déguisé en Arafat, il est venu vers moi: «Ah, Mister Plantou» ? J’ai pensé: «Il croit qu’il serre la main à Plantu.» Alors je me suis dit: «Fais comme si tu étais Plantu au pays des kalachnikovs.» Et ça marche !

Source : L’Express

Plantu

23 mars 1951
Naissance à Paris de Jean Plantureux, dit «Plantu».
1971
Fasciné par Hergé, il part en Belgique suivre des cours de dessin.
1er octobre 1972
Publication de son premier dessin dans Le Monde, une colombe évoquant la paix au Vietnam.
1985
Le Monde lui commande un dessin quotidien.
1991
L’Express lui confie une page hebdomadaire.
Octobre 2006
Il organise à l’ONU une rencontre de dessinateurs du Moyen-Orient.

Commentaire recommandé

Lyonnais // 16.01.2015 à 07h15

Pour plus de précisions voici un article d’Acrimed avec son lien :

http://www.acrimed.org/article3806.html

Sa campagne électorale : Plantu, éditocrate indigné, n’est pas indigné par Plantu

par Mathias Reymond, le 15 avril 2012

Chaque dessin de Plantu est un éditorial. Et quand il ne dessine pas, il ne renonce pas – c’est sa liberté – à éditorialiser. Il lui est même arrivé, au nom de la défense de la liberté de la presse, d’oublier le prix qu’il a reçu d’une aimable tyrannie…

Le 11 avril 2012, sur France Inter, l’humoriste Daniel Morin dresse un portait très acerbe de Jean-Luc Mélenchon, « la terreur incontestée des journalistes ». Le transformant en homophobe, il lui fait dire, à l’attention d’un coiffeur à la voix efféminée : « Tu m’as pris pour Michou, espèce de tantouse ». Dans le même esprit, il l’imite en traitant un contrôleur de la SNCF de « collabo » et de « nazi ».

Mais ce n’est que de l’humour. Alors rions.

Ensuite la parole est donnée à l’invité du jour, le dessinateur Plantu qui s’était déjà illustré en assimilant Mélenchon à Marine Le Pen [1]…

Mais ce n’était que de l’humour. Alors rions.

Puis Plantu, après avoir remercié Daniel Morin, ajoute : « L’homme politique dont vous venez de parler est un admirateur de Hugo Chavez au Venezuela. Et il y a une dessinatrice qui s’appelle Rayma au Venezuela qui en bave parce qu’elle a son Mélenchon sur le dos. Seulement il est au pouvoir, et il n’est pas possible de s’exprimer librement quand Hugo Chavez est président de la République au Venezuela. Donc ça donne des idées sur l’avenir de la tolérance en France. »

Rayma est caricaturiste dans le quotidien El Universal, l’un des journaux les plus lus du Venezuela. Elle va bien. Merci pour elle. D’ailleurs tous les jours, 200 000 personnes découvrent ses dessins [2].

El Universal est, comme de nombreux autres médias privés, proche du pouvoir économique et a soutenu le coup d’État contre Hugo Chavez – pourtant démocratiquement élu – en 2002. Comme dans d’autres démocraties, au Venezuela, il existe de nombreux titres de presse, favorables ou non au chef de l’État. Il en est de même pour la télévision, où les principales chaînes de télévision (en termes d’audience) sont critiques à l’égard de Chavez.

Mais revenons à Plantu, et rappelons que cet amoureux de la démocratie s’est vu remettre, ainsi que le rappelait le site du Grand Soir, le prix « Doha Capitale Culturelle Arabe » par l’ambassadeur du Qatar, Mohamed Al Kuwari, le lundi 20 décembre 2010. Ce prix était accompagné de la somme de 10 000 euros. Au cours de ses remerciements, il a eu l’audace de lâcher : « Que ce soit au Qatar ou au Proche-Orient, j’apprends beaucoup sur la liberté d’expression et sur la liberté de penser ».

Or, signalons à Plantu que le Qatar est l’un des pays les plus liberticides du monde. Classé 137e sur 167 pays, le Qatar a un indice de démocratie très faible selon l’hebdomadaire The Economist qui le range dans les « régimes autoritaires ».

Plantu, qui semble-t-il est également très attaché à la liberté de la presse, devrait se renseigner sur l’état du journalisme au Qatar. Le portait qu’en dresse Reporters sans frontières qui, convenons-en, n’est pas une référence indiscutable, n’est pas très glorieux : « S’il existe des journaux privés, la plupart appartiennent à des membres de la famille régnante. Aussi la pratique journalistique relève-t-elle de l’équilibrisme. Cette situation rend périlleuse toute analyse critique des décisions prises par les autorités de Doha, ou de manière générale sur le Qatar. Les pressions politiques – et économiques – pèsent lourdement sur la ligne éditoriale des journaux. »

Puis, ajoute RSF, « la loi multiplie les interdits. […] À tout moment le bureau du Premier ministre peut élargir la liste des interdictions, par simple notification aux médias. Toute entrave aux règles peut conduire à l’interdiction de l’organe de presse, sans possibilité de recours judiciaire, et à l’incarcération d’un journaliste pour “calomnie“ et “diffamation“. »

Et si tout cela n’était que de l’humour ?

Alors rions.

54 réactions et commentaires

  • Xavier // 16.01.2015 à 02h19

    « Observer des tabous, ce n’est pas forcément une régression. Ce n’est pas un pas en arrière pour la liberté d’expression, c’est un pas en avant pour l’intelligence. »

    Rien à ajouter.

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    • albert // 16.01.2015 à 07h41

      A condition que ces tabous ne soient pas imposés.

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      • hubert De Fondencomble // 16.01.2015 à 09h58

        Vous confondez tabou et interdit ou dictact. Soyons précis sur le sens des mots si l’on veut se faire comprendre ou donner son avis, car sans compréhension préalable de la langue, il n’y pas d’intelligence du discours, ni dialogue utile et efficace. Tabou: (du polynésien « tapu ») une prohibition à caractère sacré dont la transgression est susceptible d’entraîner un « châtiment surnaturel ». Par extension, le terme tabou désigne, dans son acception la plus générale, un sujet qu’il est préférable de ne pas évoquer si l’on veut respecter les codes de la bienséance d’une société donnée.

        Nous voyons donc qu’il s’agit bien d’une « auto-censure », acceptée volontairement dans le cadre d’une adhésion commune à une foi ou à des principes moraux ou bien même à des règles, des usages civiques. Accepter de vivre ensemble au sein de n’importe quelle société, laïque ou religieuse, c’est déjà accepter le compromis qui implique de ne pas heurter au delà du raisonnable la sensibilité de ceux avec lesquels vous vivez. Prendre le parti contraire de choquer de manière systématique, au point d’en faire un fond de commerce, comme le faisait CH, ne peut en aucun cas se justifier moralement au nom de la « liberté d’expression » et vous expose logiquement et « bêtement » à la violence des réactions que vos provocations vont susciter chez des gens qui n’auront pas la capacité intellectuelle ou le recul nécéssaire pour vous « pardonner pour vos offenses ». Et aucune loi civile ne vous protégera d’une telle réaction violente en retour, qui sera elle simplement humaine ou pourrions-nous même dire bassement instinctive. Il est cocasse d’escompter un comportement de pardon et de compréhension, typiquement moral et/ou religieux, de la part de ceux dont on insulte d’abord la personne et la dignité et dont on dénigre surtout des croyances qui sont justement le plus souvent à l’origine de cette capacité pas spécifiquement humaine de compassion et de pardon, imposée ou auto-imposée par leurs disciples, sous la forme de ce nous pourrions nommer justement « tabous » ou préceptes ou commandements.

        « Tu ne tueras point celui qui t’insulte » et « pardonnez leur car ils ne savent pas ce qu’ils font », c’est pour résumer grossièrement, le comportement moral/religieux que s’attendent à voir observer, au nom de la « liberté d’expression », des iconoclastes passant leur temps à dénigrer les religions et la morale. Un comble. Car voilà ce que réclament des nantis embourgeoisés de l’occident au trois-quarts de la planète, les « autres ». Cette nouvelle liberté d’ expression, n’est-elle pas plutôt la déviance, le fourvoiement moral résultant de la pensée anarcho-libérale, typiquement post-soixantehuidtarde, de la « liberté sans limites » – même pas celles des autres – et du  « interdit d’interdire »?

        Car insulter, offenser les croyances de communautés qui ont fait siens des messages moraux et religieux, ne provoquera justement de réaction violente en retour que chez les membres les plus extrêmes, les plus ‘border-line’, donc des fondamentalistes sans recul, qui passeront outre les réserves, les ‘tabous’ et voudront venger l’offense en prétextant l’application stricto sensu et sans recul de certains passages de leur livre, et on trouve toujours de tels passages, que ce soit dans la bible, le coran ou le talmud, qui peuvent servir de prétexte à cela interprété à dessein et hors contexte. Qu’on ne me dise pas alors ensuite que cette quête permanente de provocation ne sait pas pertinemment quelle cible elle cherche à mettre en mouvement, tout en prenant en otage d’un déchainement de violence, la grande majorité des modérés de tout bord.

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        • albert // 16.01.2015 à 10h20

          @hubert De Fondencomble
          Dans une société de droit et laïque, le compromis qui permet de vivre ensemble est défini démocratiquement par la loi, et la loi ne reconnaît pas le délit de blasphème. Si vous voulez revenir là-dessus, ce n’est pas seulement Charlie-Hebdo que vous allez censurer, mais également Voltaire et bon nombre de nos écrivains. Si ce n’est pas une régression, qu’est-ce que c’est ?

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          • Alae // 16.01.2015 à 11h36

            @albert
            « Dans une société de droit et laïque, le compromis qui permet de vivre ensemble est défini démocratiquement par la loi, et la loi ne reconnaît pas le délit de blasphème.  »

            Comme beaucoup de gens en mal d’ancrage éthique, vous tombez dans le légalisme. Or, il y a une différence entre légal et légitime, et cette différence est à chercher en soi, dans ce qu’Orwell appelait la Common decency, à savoir un ensemble de règles tacites sur ce qui se fait ou non dans une société saine. Rien à voir avec de la morale à papa, au fait : il s’agit juste pour chacun de définir, sans cadre extérieur imposé (loi, religion, codes moraux), une relation avec les autres qui assure un monde vivable à chacun. Nous sommes des animaux sociaux, et à ce titre, nous devons trouver le moyen de vivre ensemble ou mourir.

            Merci de votre attention.

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            • albert // 16.01.2015 à 14h31

              @Alae
              Un monde vivable, selon mes conceptions, c’est un monde de liberté où chacun à le droit de penser et de dire que la religion est une aliénation mentale, tout en reconnaissant à ceux qui pensent le contraire la liberté de l’exprimer tout aussi librement. C’est bien ainsi que cela fonctionnait jusqu’à il y a quelques années. Si cela n’est plus possible, c’est bien qu’il y a un nouveau problème.

                +3

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          • hubdefondencomble // 16.01.2015 à 12h10

            @albert. Je vous laisse loisir de mettre en équivalence Voltaire et Charlie. Contester l’impudence une telle comparaison irait bien au-delà de mes disponibilités. Vous n’avez pas compris je crois le sens du propos et tant pis si vous n’avez pas envie de me relire. Vous évoquez la loi française et l’article désuet de délit de blasphème, mais cela n’a aucun rapport avec mon propos initial. Personne je crois, et en l’occurrence certainement pas moi, ne demande une quelconque révision de la loi. Il y d’ailleurs la loi et l’esprit de la loi, ce qui demande déjà une interprétation et une application, qui ne soit pas justement fondamentaliste. Et en dernier recours, quand la violence parle, humaine, trop humaine hélas, en réaction à une autre violence, la loi où les principes universels et humanistes dont on peut se réclamer, n’ont pas à servir d’alibi, de paravent, de bouclier, et encore moins de blanc-seing, à la pratique coutumière d’une exagération au-delà du raisonnable, de comportements irrespectueux, provocateurs des différences culturelles, religieuses et civilisationnelles, qui pour le coup s’impose à tous à l’évidence dans une société désormais globalisée.

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            • albert // 16.01.2015 à 14h36

              @hubdefondencomble
              Un blasphème est un blasphème, il n’est pas plus accepté par le fanatique qu’il vienne de Voltaire ou de Charlie Hebdo. Ce n’est pas une affaire de talent mais de principe.

              Le problème dont nous discutons est bien celui du droit au blasphème. Soit ce droit existe toujours, non seulement dans les textes mais aussi dans les têtes, soit il n’existe plus. C’est aussi simple que ça.

              Il y a la censure et l’auto-censure. Dans le cas de l’auto-censure, soit elle est acceptée et assumée, soit elle est subie par crainte de représailles, et dans ce dernier cas, cela revient à la censure pure et simple, bête et méchante. Cela signifie que la loi qui s’applique n’est plus celle de la république mais celle des terroristes.

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      • Crapaud Rouge // 16.01.2015 à 12h49

        Par définition, les tabous sont imposés.

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        • Alae // 16.01.2015 à 13h26

          Non, Crapaud Rouge. Certains tabous ne sont pas imposés. En revanche, ils sont fondateurs d’humanité (dans le sens d’une différentiation du singe), donc de civilisation.
          Voir Freud, rayon interdits fondateurs.

            +3

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          • Francisco // 16.01.2015 à 13h44

            Bonjour
            Différence avec les singes? donc vous ignorez les travaux scientifiques de Carl Von Linné (deuxième moitié du 18 ème siècle) qui depuis plus de 20 ans sont démontrés par les neuro-physiologistes actuels du cerveau !!!
            L’humanité … concept vide de sens (suffit de regarder autour de soi). Un mot, empli de domination, utilisé en toutes circonstances (revoir les documents des historiens actuel sur 14-18) … pour laisser croire (credere en latin a un sens religieux) que nous sommes libre de choisir (relire – ce qui ne signifie pas adhérer – Spinosa, si vous en avez le temps et l’opportunité)…
            Christian

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  • Patrick Luder // 16.01.2015 à 06h00

    Publier un dessin devient un exercice de haute voltige … mais mieux vaut un seul dessin, franc et fort, tout en étant pesé et mesuré, que mille dessins irréfléchis, irrespectueux et inacceptables.
    Un grand MERCI et un grand BRAVO à tous les Plantus.

      +15

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  • Lyonnais // 16.01.2015 à 06h45

    Désolé, mais là je ne vous suis plus…
    Plantu et le Quatar ça ne vous dit rien ?

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    • LBBSO // 16.01.2015 à 10h29

      Bonjour,
      c’est dangeureux
      de disqualifier un article (« je ne vous suis plus ») en fonction de la personne qui l’écrit ,en l’occurrence Plantu et de s’en tenir là.
      Faire remarquer comme le fait Olivier que nombre de caricaturistes à travers le monde ,dont Plantu, trouvent des astuces pour dénoncer le totalitarisme ,au lieu de faire des provocations gratuites, me semble être une bonne idée même si il s’agit de Plantu/Qatar.J ai écouté Ce Soir ou Jamais ,pas un invité n’a fait d’allusion à cette troisième voie.
      On peut dire également que Plantu a dessiné le pape sodomisant un enfant (OB : NON, c’était une blague interne au journal pour faire croire au rédac chef qu’il voulait le publier, mais ce dessin n’a jamais été publié] ou qu’il reste protégé malgré sa tempérance ou qu’il a accepté un prix qatari, et trouver que son approche de caricaturiste est intéressante.

      Substantifique moelle de ces contradicteurs…

        +0

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      • LBBSO // 16.01.2015 à 13h58

        Non Olivier à mon avis vous faîtes erreur;

        « Intitulé «Pédophilie: le pape prend position», le dessin, qui avait été publié le 22 mars 2010 sur le site du dessinateur et repris le 3 avril suivant par Le Monde Magazine, mettait en scène le pape sodomisant un enfant qui déclarait : «Quitte à se faire enculer, autant aller voter dimanche !» Cette phrase faisait référence aux élections régionales. »
        (source Libération du 17 02 12 )

        Ca donc n a pas été qu’ une blague interne?

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        • LBBSO // 16.01.2015 à 14h12

          Pour compléter

          -En 2010, le dessinateur de presse Plantu envoie à la rédaction du Monde un dessin stupéfiant pour la Une du quotidien. Selon ses dires, il s’agissait d’une « blague »
          . -en mars 2010, il le publie sur son site http://www.plantu.net. Puis, le 3 avril 2010, cette « blague » qui « n’était pas destinée à être publiée » est publiée dans Le Monde magazine, n°29.d’une source partisane qui ne m’est pas coutumière Agrif du 3 Juillet.

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          • LBBSO // 16.01.2015 à 14h46

            Pour finir ce dossier:

            « Dessin de Benoît XVI sodomisant un enfant: Plantu relaxé »

            Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 30/09/2014 à 15:39

            « Le caricaturiste était poursuivi par l’Alliance générale contre le racisme et le respect de l’identité française pour « provocation à la haine ou à la violence », à la suite de la parution de son dessin en mai 2010.  »

            En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/actualite/medias/dessin-de-benoit-xvi-sodomisant-un-enfant-plantu-relaxe_1603205.html#F5661I8Pc5bXGDvO.99

            Enfin que certains lecteurs ne croient pas que j’en veuille à Plantu, au contraire (voir mes posts à ce sujet).Cela n’enlève rien à la qualité de son approche de la caricature qu’Olivier a bien fait de mettre en avant.
            Ce que je veux dire est que l autocensure (au sens de citoyen républicain) ,ajoutée à la liberté de penser et d’expression est sans doute le moins mauvais des systèmes .

            Merci pour votre honnêteté et votre respect de l’esprit critique .Chapeau bas à l’équipe.

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  • Lyonnais // 16.01.2015 à 07h15

    Pour plus de précisions voici un article d’Acrimed avec son lien :

    http://www.acrimed.org/article3806.html

    Sa campagne électorale : Plantu, éditocrate indigné, n’est pas indigné par Plantu

    par Mathias Reymond, le 15 avril 2012

    Chaque dessin de Plantu est un éditorial. Et quand il ne dessine pas, il ne renonce pas – c’est sa liberté – à éditorialiser. Il lui est même arrivé, au nom de la défense de la liberté de la presse, d’oublier le prix qu’il a reçu d’une aimable tyrannie…

    Le 11 avril 2012, sur France Inter, l’humoriste Daniel Morin dresse un portait très acerbe de Jean-Luc Mélenchon, « la terreur incontestée des journalistes ». Le transformant en homophobe, il lui fait dire, à l’attention d’un coiffeur à la voix efféminée : « Tu m’as pris pour Michou, espèce de tantouse ». Dans le même esprit, il l’imite en traitant un contrôleur de la SNCF de « collabo » et de « nazi ».

    Mais ce n’est que de l’humour. Alors rions.

    Ensuite la parole est donnée à l’invité du jour, le dessinateur Plantu qui s’était déjà illustré en assimilant Mélenchon à Marine Le Pen [1]…

    Mais ce n’était que de l’humour. Alors rions.

    Puis Plantu, après avoir remercié Daniel Morin, ajoute : « L’homme politique dont vous venez de parler est un admirateur de Hugo Chavez au Venezuela. Et il y a une dessinatrice qui s’appelle Rayma au Venezuela qui en bave parce qu’elle a son Mélenchon sur le dos. Seulement il est au pouvoir, et il n’est pas possible de s’exprimer librement quand Hugo Chavez est président de la République au Venezuela. Donc ça donne des idées sur l’avenir de la tolérance en France. »

    Rayma est caricaturiste dans le quotidien El Universal, l’un des journaux les plus lus du Venezuela. Elle va bien. Merci pour elle. D’ailleurs tous les jours, 200 000 personnes découvrent ses dessins [2].

    El Universal est, comme de nombreux autres médias privés, proche du pouvoir économique et a soutenu le coup d’État contre Hugo Chavez – pourtant démocratiquement élu – en 2002. Comme dans d’autres démocraties, au Venezuela, il existe de nombreux titres de presse, favorables ou non au chef de l’État. Il en est de même pour la télévision, où les principales chaînes de télévision (en termes d’audience) sont critiques à l’égard de Chavez.

    Mais revenons à Plantu, et rappelons que cet amoureux de la démocratie s’est vu remettre, ainsi que le rappelait le site du Grand Soir, le prix « Doha Capitale Culturelle Arabe » par l’ambassadeur du Qatar, Mohamed Al Kuwari, le lundi 20 décembre 2010. Ce prix était accompagné de la somme de 10 000 euros. Au cours de ses remerciements, il a eu l’audace de lâcher : « Que ce soit au Qatar ou au Proche-Orient, j’apprends beaucoup sur la liberté d’expression et sur la liberté de penser ».

    Or, signalons à Plantu que le Qatar est l’un des pays les plus liberticides du monde. Classé 137e sur 167 pays, le Qatar a un indice de démocratie très faible selon l’hebdomadaire The Economist qui le range dans les « régimes autoritaires ».

    Plantu, qui semble-t-il est également très attaché à la liberté de la presse, devrait se renseigner sur l’état du journalisme au Qatar. Le portait qu’en dresse Reporters sans frontières qui, convenons-en, n’est pas une référence indiscutable, n’est pas très glorieux : « S’il existe des journaux privés, la plupart appartiennent à des membres de la famille régnante. Aussi la pratique journalistique relève-t-elle de l’équilibrisme. Cette situation rend périlleuse toute analyse critique des décisions prises par les autorités de Doha, ou de manière générale sur le Qatar. Les pressions politiques – et économiques – pèsent lourdement sur la ligne éditoriale des journaux. »

    Puis, ajoute RSF, « la loi multiplie les interdits. […] À tout moment le bureau du Premier ministre peut élargir la liste des interdictions, par simple notification aux médias. Toute entrave aux règles peut conduire à l’interdiction de l’organe de presse, sans possibilité de recours judiciaire, et à l’incarcération d’un journaliste pour “calomnie“ et “diffamation“. »

    Et si tout cela n’était que de l’humour ?

    Alors rions.

      +27

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  • albert // 16.01.2015 à 07h36

    Tout le monde a des interdits, mais ce ne sont pas les mêmes. On ne doit pas obliger les autres à adhérer à nos propres tabous. Il ne doit pas être question de rétablir la notion de blasphème, ce serait un grand pas en arrière.

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  • LBBSO // 16.01.2015 à 07h45

    Comment contourner les interdits religieux et politique?
    Voilà, chapeau l’artiste, le journaliste, le citoyen.

    Je rappelle toutefois que Plantu a fait un très beau dessin de la manifestation et qu’il donne pourtant la preuve par cette interview qu’il n’est pas un mouton bêlant, un c…,un beauf .Olivier pourrait le publier également. Il ne l’a pas fait .S’agit il d’autocensure ? Non mais de sa ligne éditoriale. J’ai manifesté sans scander « je suis Charlie » ,sans panneau de ce style mais j’étais « avec Charlie » comme Plantu.

    Pour apporter encore un peu de complexité au débat, Plantu avait dessiné Benoît XVI sodomisant un enfant lors des affaires de pédophilie au sein de l’Eglise..

    Aussi ,l autocensure ne préserve pas des maladresses mais associée à la liberté d’expression et de pensée ,elle est peut-être le moins mauvais des systèmes. L’autocensure se balade entre les bornes de la soumission totale à une autorité et la provocation gratuite. Responsabilité citoyenne !

    Et puisqu il faut aller jusqu’au bout de cette complexité, Plantu est protégé malgré sa mesure,sa tempérance.

      +0

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    • Francisco // 16.01.2015 à 13h29

      Bonjour
      Non pas « malgré » mais « heureusement » … car sinon nous y serions en totalité dans l’univers dépeint dans 1984 et loin, très loin de cette fameuse « common decency » qui est la marque de clans (de sociétés ou de civilisations) qui ont appris par leur histoire réelle vécue … Avec, cerise sur le gâteau, l’apprentissage pour ne pas confondre culture et civilisation!
      (au passage, moi je conseille à ceux qui sont en désaccord, de lire « les quais de Wigan » du même auteur)!
      Christian

        +1

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  • albert // 16.01.2015 à 07h49

    Au nom de quoi un athée devrait s’interdire de critiquer la religion s’il considère que c’est de l’obscurantisme ?

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    • josephine // 16.01.2015 à 08h34

      Lorsqu’au quotidien, cette religion ne vous empêche pas de vivre.

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      • albert // 16.01.2015 à 09h04

        Est-ce qu’il faut attendre que l’emprise de la religion soit telle qu’elle empêche de vivre pour réagir ? Et puis pourquoi la liberté d’expression devrait se limiter à ce qui nous empêche de vivre ? L’UMP et le PS ne m’empêchent pas de vivre et j’ai le droit de les critiquer, non ?

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        • Nico // 16.01.2015 à 10h50

          Franchement, les athées, les athées « intégriste » si l’on peut dire, moi ils me gonflent. Je suis baptisé, je me suis marié à l’église et pourtant je doute, mais c’est peut être cela, la foi… Le doute qui pousse à chercher d’autres sensations, d’autres raisons que scientifique ou « palpable ». Et quoi, c’est rétrograde la religion ? allons bon…

          Sincèrement, ras le bol. Comme dit plus haut, que veulent les athées ? Un monde où plus personne n’a de quête spirituelle ? Qu’est ce qui les déranges dans la religion ? Ca vous emmerde à ce point là ?
          Pourtant, il y a bien séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il y a bien la laïcité. La tolérance. La liberté de pensée pour chacun.

          Alors quoi, c’est quoi le problème avec ceux qui veulent croire ?
          Franchement, ça me dépasse.
          Plus je vieillis, plus je me rapproche de la foi. Plus je vieilli, plus je vois autour de moi fraternité et paix.

          Les athées sont en fait les nouveaux anar moderne au sein de la dictature marchande.

          peace

            +7

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          • Kicho Lardons // 16.01.2015 à 13h37

            Non, l’athée de base demande simplement qu’on ne l’oblige pas à fermer sa gueule au nom d’une croyance qui ne le concerne pas.

            c’est dure à comprendre ça ?

            Encore une fois, blasphème et laicité sont antinomiques.

            Et pour information, une spiritualité sans dieu est parfaitement possible.

              +6

            Alerter
          • cepamoi // 16.01.2015 à 15h14

            L’atheisme est en soi une religion.
            On croit à l’inexistence des dieux.
            C’est toujours une affaire de croyance.

              +3

            Alerter
            • Kicho Lardons // 16.01.2015 à 19h27

              Mais bien sûr, et ce qui est grand est petit, ce qui est con est intelligent, ne pas croire c’est croire et pour finir, tout se vaut. OK.

              Mal nommer les choses c’est ajouter au désordre du monde, disait je ne sais plus qui.

              L’athéisme est en aucun cas une croyance. L’athée n’a rien à démontrer ou à prouver. Le croyant, tout au moins celui qui a du temps à perdre, si.

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              Alerter
        • josephine // 16.01.2015 à 16h46

          Vous pouvez critiquer ce que vous voulez. Faites le avec raison et non passion. Peut être obtiendrez vous des résultats. En tant qu’athée, je ne cherche pas à convaincre de ma croyance en l’inexistence de Dieu. (en fait, ce n’est pas tout à fait ce que je crois, mais cela serait trop long). C’est la liberté de conscience. Evidemment, lorsque cette liberté de conscience n’existera plus, là, oui, je me mobiliserai pour la défendre.

            +2

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    • Fox 23 // 16.01.2015 à 09h32

      Et bien déjà, Albert, au nom de la liberté de penser. Ce que VOUS considèrez comme de l’obscurantisme, d’autres la voit comme un soutien moral, ça vous pose un problème ?
      Je suis athée, Dieu merci comme disait l’autre, et ne peut supporter cette intransigeance, d’où qu’elle vienne. Votre courte déclaration vous assimile à un intégriste, que vous n’êtes certainement pas, mais on peut aussi devenir un ayatollah de l’athéisme.
      Lors de la loi de séparation de l’Eglise et l’Etat, en 1905, on a vu, sous le même genre de principe, des directives tomber du ministère de la Guerre, exigeant des chefs les noms de leurs subordonnés, officiers, allant à la messe !
      Magnifique réponse de Philippe Pétain qui est très loin pour moi d’être une référence, au moins après la première guerre mondiale:
      « Me trouvant au premier rang des fidèles, je ne me retourne jamais durant l’office pour voir qui y assiste ».
      Plantu a dit ce qu’il fallait. Même si certains on trouver des failles dans sa démonstration, sont-ils si parfaits dans leur vie pour se permettre cet étalage ?
      Vous savez, la paille et la poutre…
      Dommage que d’autres dessinateurs n’aient pas la même capacité ou plutôt volonté de réfléchir, parmi les survivants ou les malheureux disparus.
      Non, nul n’a le droit de brocarder impunément et à longueur d’année une religion représentant plus d’un milliard de croyants sur notre planète. Si on ajoute les multiples outrages physiques déclenchés par nos gouvernements, au moins depuis 1945, il ne faut peut-être pas s’étonner que des esprits un peu simples se laissent convaincre de la nécessité de telles ignominies.

        +6

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      • albert // 16.01.2015 à 10h31

        @ Fox 23
        Je n’ai pas dit que je considère la religion comme de l’obscurantisme mais que l’on a parfaitement le droit de le penser et de le dire. Et ceux qui pensent au contraire que la religion est un soutien moral ont le droit de le dire aussi. Ce qui est condamnable, c’est la violence physique et les atteintes à la liberté de pensée et d’expression. Et ce qui est inquiétant, c’est que certains souhaitent visiblement que l’on en revienne au délit de blasphème.

          +1

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        • Theoven // 16.01.2015 à 11h57

          Et revoilà le délit de blasphème, cette fantasmagorie imbécile…

          Vous êtres en train, en retour, d’inventer le délit de blasphème contre la laïcité. Le monde entier est sommé, non seulement de respecter, mais aussi d’appliquer un principe qui ne concerne que la France. Vous avez dit tolérance ?

          La laïcité n’a jamais été, n’est pas et ne sera jamais anti religieuse. Elle repose uniquement sur le principe de séparation de l’église et de l’Etat, mais aussi sur L’IMPARTIALITE ET LA NEUTRALITE de l’Etat vis à vis des religions. Il n’a jamais été question de les agresser systématiquement.

          Ce sont les hystériques du genre de l’association Riposte laïque qui utilisent la laïcité comme une arme de guerre contre les musulmans.

            +9

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          • albert // 16.01.2015 à 14h49

            Personne n’est obligé de lire Charlie Hebdo. Si ce qu’il dit vous dérange, il vous suffit de l’ignorer, pas besoin de le tuer ou de vouloir l’interdire. La tolérance, c’est accepter qu’on puisse penser différemment. Vous êtes libre d’être croyant, reconnaissez aux autres le droit d’être athée et de l’exprimer.

              +1

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            • LBBSO // 16.01.2015 à 15h29

              Bonsoir Albert,

              Je n aime pas le mot tolérance, je préfère respect.

              Je vous respecte.
              Nous nous respectons dans une démocratie républicaine.

                +2

              Alerter
            • Leechee // 16.01.2015 à 20h06

              Je suis les victimes des gens qui ont trop de principes.

              Tous les terroristes ont trop de principes. Ils n’ont que ça. Et ça les coupent entièrement du réel et des autres. Certains journalistes aussi, ont trop de principes.

              Pourquoi le respect de l’autre a-t-il moins de valeur que le principe de la liberté d’expression ? Parce qu’il faut prendre en compte l’autre. Sortir de son confort, de son bon droit. Faire un effort. Charlie ne fera jamais cet effort. Si facile de caricaturer le diable (abstrait, lointain (jusqu’à mercredi dernier)). Si difficile de s’ouvrir aux autres, aux damnés, aux vrais musulmans qui souffrent ici de toutes ces images qui veulent dire : musulman, qu’est-ce que tu fous là, ici, on conchie ta religion, parce que ça nous fait marrer. Ils ne peuvent pas les trouver humoristiques ces dessins (moi non plus d’ailleurs).

                +3

              Alerter
          • ciceron // 16.01.2015 à 17h20

            Vous connaissez l’histoire de la tombe sur laquelle l’épitaphe disait  » CI-git Machin, écrasé par un 48tonnes dans son bon droit en traversant sur le passage piéton ».
            Si vous, vous avez envie de risquer la vie de vos enfants en insultant les gens, ça vous regarde.

              +2

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          • Jaga // 16.01.2015 à 23h23

            Et celle là, vous la connaissez :  » Sous la chape de haine et de nuit tombée sur la France, des lumières, par milliers, refusèrent de s’éteindre » ?

              +0

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    • albert // 16.01.2015 à 14h52

      @Olivier Berruyer, pour un fanatique, critiquer la religion revient à provoquer la haine. Ils ne font pas la différence. Charlie Hebdo n’a jamais voulu provoquer la haine, ils veulent juste provoquer le rire par la transgression, mais cette démarche est incompréhensible pour un fanatique.

        +4

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    • ploi // 16.01.2015 à 16h27

      Je propose alors de ne faire correspondre qu’un seul terme pour désigner secte et religion et d’en tirer par la loi des conclusions.

      Et en fonction de ces conclusions, on décidera si ceux qui auront pris pour dieu François Hollande pourront ainsi critiquer toute provocation sur le récipiendaire de leurs croyances/délires.

        +1

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      • ploi // 16.01.2015 à 16h38

        […]récipiendaire de leurs croyances/délires » avec la seule justification de « provocation à la haine ».

          +0

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  • papy // 16.01.2015 à 09h36

    Petite anecdote cocasse sur le cas Gaymard qui est cité dans l’article.
    On ne parlera pas de sa femme patronne de GE France mais de sa proposition pour la réduction des peines de prison :
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/06/04/reforme-penale-gaymard-propose-une-remise-de-peine-aux-prisonniers-qui-lisent_4431991_3224.html

    Y aura-t-il des bibliothèques dans les quartiers d’isolement des fondamentalistes ? 🙂

    Bon Gaymard a été au conseil d’administration de Dargaud mais ça n’a rien à voir ! 🙂

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  • Alberto // 16.01.2015 à 09h38

    Tout à fait d’accord avec Albert. Les dessins de Plantu sont d’une grande platitude. L’humour cela ne se commande pas, ce n’est pas une forme de militantisme ou de conformisme, c’est l’inconscient qui s’exprime malgré les contraintes. C’est le contraire de la censure et de l’autocensure. Plantu c’est le contraire d’irresponsables comme Reiser et Gébé. Il est tellement talentueux et spontané qu’il lui faut ajouter de petits écriteaux à ses dessins pour qu’on comprenne bien. Bref, il a tout d’Hergé, rien de Reiser, même s’il s’en réclame.

      +7

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  • Krokodilo // 16.01.2015 à 10h02

    Une des questions est déjà formulée dans le sens intégriste : « certains dessinateurs revendiquent le droit au blasphème ». Le blasphème n’existe que de la part du croyant vis-à-vis de sa propre religion. Ce sont les intégristes qui veulent l’appliquer à tous les autres (mécréants). D’où la solidarité qu’on ressent parfois de la part des trois religions lorsqu’on discute du sacré, du respect, etc. Bien sûr, vu l’ampleur du massacre, ce ne fut pas le cas ces jours-ci, mais après l’incendie oui.
    Beau dessin de Plantu quand même. Pour moi les choses sont simples, des dessins d’un côté, fussent-ils de mauvais goût, des meurtriers de l’autre. Que les foules qui ont manifesté dans divers pays nous caricaturent dans leurs journaux, même grossièrement et férocement, je promets de ne pas leur envoyer de terroristes ! Ces gens qui n’ont jamais acheté ou lu de CH (un ou deux seulement personnellement) sont manipulés, excités par les meneurs. D’accord avec Plantu que chaque dessinateur aie sa propre limite, selon son esprit et son goût, mais les dessins ne sont qu’un prétexte, Daech voulait attaquer la France, il a choisi un symbole connu, mais il aurait tout aussi bien pu attaquer un train ou un marché, comme à Londres ou en Espagne. C’est bien plus notre rôle militaire qui est contesté que des petits dessins.
    Les pays musulmans doivent réfléchir à leur société, la Tunisie cherche sa voie, mais d’autres restent dans l’obscurantisme ou au minimum une ambigüité malsaine.
    http://blog.oratoiredulouvre.fr/2014/10/tres-profonde-lettre-ouverte-au-monde-musulman-du-philosophe-musulman-abdennour-bidar/

      +3

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    • Theoven // 16.01.2015 à 12h06

      C’est bien connu, nous sommes les civilisés, eux sont les obscurantistes … et puis l’Homme africain n’est pas entré dans l’Histoire … et blablabla.

      Ecoeurant.

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    • Léa // 16.01.2015 à 13h58

      Raison de plus de ne pas provoquer avec des caricatures, si elles ne sont que le prétexte pour les terroristes pour commettre des actes multiples et assassiner des innocents anonymes comme les clients d’un super marché et des flics qui font la circulation et qui ne font pas de caricatures du prophète.

      Si elles sont seulement un prétexte, ce n’est alors plus la noble cause de la liberté d’expression qu ‘on nous a présentée et CH ne sont alors que les idiots utiles de l’islamisme radical. C ‘est se tromper de combat que de vouloir leur faire avaler de force que le blasphème n’est pas un délit.

      Après tout ça n’a été décrété qu’unilatéralement par quelques anti-curés. Pas sur que si on organisait un référendum sur le sujet, le droit au blasphème l’emporte ( seulement 3 millions de gens ont défilé pour défendre cette liberté d’expression là, on est plus de 60 millions). Le blasphème interdit tout débat.

      Je me souviens de deux instits catholiques du public, dans les années 50-60 ont dit à mes parents ( amis d’enfance ) qu’ils ne pouvaient pas aller à la messe dans le village où ils enseignaient, sous peine de représailles. Un hussard de la république devait bouffer du curé. Quel sens de la liberté !

      Un intellectuel musulman ( dont je n’ai pas retenu le nom ) soutient l’idée que l’islam doit se réorganiser pour exister pacifiquement dans une république laïque ( actuellement chaque imam prêche ce qu’il veut dans sa mosquée ). Je ne développerais pas toutes ses idées, mais il est bien certain que ce n’est pas aider les musulmans que de les offenser avec des caricatures largement outrancières et gratuites ( qu ‘à fait de mal mère Thérésa ? Elle mérite le respect pour beaucoup de gens forcément indignés par ces « saloperies  » qu’on lui balance planqués au fond d’une rédaction).

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    • cepamoi // 16.01.2015 à 15h21

      Blasphemer c’est dire à un enfant que le Pere Noel n’existe pas.

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  • reneegate // 16.01.2015 à 10h27

    le problème ce sont les amalgames tels que : »Continuons à taper sur le Hamas, le Hezbollah, Al-Qaeda, « .
    Ecoutez les derniers discours du Hezbollah ce sont des appels à la paix. La priorité en 2015 pour Khamenei (Iran) c’est la paix en palestine. J’aimerais bien qu’Hollande ait le même. objectif (c’est à mon avis la source de pas mal de malheurs actuels).
    Si un caricaturiste veut taper sur quelqu’un, il doit se documenter et ne pas tomber dans le discours formaté ambiant et faire le jeu d’une quelconque propagande.
    http://www.la-lef.fr/apres-charlie-au-boulot/

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  • achriline // 16.01.2015 à 12h11

    Un peu hors sujet sans l’être tout à fait.
    On vient de m’envoyer ce lien http://www.lavoixdunord.fr/region/attentat-a-charlie-hebdo-trois-agents-municipaux-de-ia19b0n2603188
    La démocratie est en marche dans la ville d’une candidate potentielle à l’investiture socialiste pour les prochaines présidentielles. Au moins ils sont prévenus avant mais il faudra qu’ils s’en souviennent.

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  • Guadet // 16.01.2015 à 12h16

    Je préfère encore les excès de Charlie hebdo aux dessins de Plantu, champion du libéralisme libertaire, qui, sous couvert de parfaite honorabilité et de reconnaissance officielle, présente Mélenchon en Hitler et Benoît XVI sodomisant un enfant :

    http://i.huffpost.com/gen/504105/thumbs/s-PLANTU-PAPE-SODOMIE-large640.jpg

    Facile de s’auto-encenser, mais l’autocensure consistant à ne pas s’en prendre aux puissants ou à ceux qui se défendent n’est pas une qualité mais bien la plaie du journalisme aujourd’hui.
    Je m’étonne de trouver ça chez vous M. Berruyer.

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    • cepamoi // 16.01.2015 à 15h30

      C’est moins risqué de s’en prendre à Benoit XVI …

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  • bleurp // 16.01.2015 à 13h59

    bonjour,

    sur ce coup là, moi je trouve que vous vous ëtes bien raté OB.
    j’ai tous les commentaires, de votre billet #etes vous vraiment charlie et ça pas été facile.

    vouloir toujours proposer l’autre côté du schmilblick, par du factuel,
    en particulier sur l’Ukraine, sur les sous-marins des banques, l’économie, c’était une réjouissance.

    là, vous tombez dans l’émotion, inverse évidement, mais par des moyens bien tristes.
    des jugements sur le rire, la qualité de la caricature, pire, la comparaison entre approches de différents créateurs afin d’en opposer la superiorité des premiers sur les seconds (plantu ne revendique t’il pas l’autocensure ?)..
    sauf, qu’il n’y a là, Q’UNE vision, de quelqu’un qui publie dans un canard pas du tout comparable.
    et que si plantu s’auto censure, il y a AUTO, et pas un mot d’ordre à chacun, qui se décrète dans la conscience de ce chacun justement..
    enfin, vous avez fait dans ce précédent billet une bien curieuse demande de « modération de CH » (les irresponsables) en ce sens qu’il mettait nos vies en danger, provocant l’hire des terroristes par un comportement irresponsable, mettant en corollaire leurs dessins de caricaturistes et une stigmatisation des Français musulmans.
    comme si la caricature avait jamais été autre chose.
    que vous fassiez intervenir comme dans d’autre médias, des anciens de charlie qui se désolidarisaient de la ligne, c’est naturel; un journal sulfureux a toujours ce genre de déchirements familiaux, et comporte toujours plus que les autres des personnalités fortes, amenées à se facher.
    enfin, la caricature et la satire, élévées en mode de fonctionnement éditorail, c’est une lecture à code, qu’on aborde pas comme ça, et il faut savoir la lire avec recul;
    elle a le droit d’exister, dans toute la liberté que lui confère la loi de notre pays, la France.

    il assez croquignolet d’ailleurs, que charlie hebdo avait décidé de publier les caricatures après que l’union européenne a désavoué les caricatures danoises..
    ça laisse songeur

    je vous lis toujours avec interêt, sachez le, et je vous soutiens à ma mesure,
    pas cette fois ci.

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  • Sumbawa // 16.01.2015 à 19h04

    petite comparaison culturelle,
    En Chine et au Japon, la presse n’a pas trop mis en avant l’information que Charlie Hebdo faisait des caricatures. Dans ces deux pays, la recherche de l’harmonie social est un base et la provocation proscrite.
    Mais nous ne sommes ni chinois, ni japonais.

    PS : Nous ne sommes pas Charlie, nous sommes le gros beauf de Cabu ( avec 60 millions de compatriotes gros beaufs).

    et nous sommes en train de sacrifier notre principe d

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  • Jourdon // 18.01.2015 à 21h26

    Je trouve qu’apparemment Charlie Hebdo « ouvre un espace » pour des gens qui ont besoin d’en faire « des tonnes » et d’être dans l’irrespect total pour pouvoir se défouler …

    Donc je reconnais que de ce point de vue ils remplissent sans doute une « fonction sociale ». Moi-même savoir qu’ils existent a peut-être pu m’inciter à mettre de l’humour et de la subtilité dans mes formulations et ne pas hésiter à critiquer la société française quitte à y mettre « de l’humour » ; il me semble aussi que la société française est « semi ouverte & semi fermée » alors cela devrait être un paradis pour les humoristes !!
    Mais je l’ai déjà dit, je ne suis pas Charlie!!! Et pour cause, les rares fois où j’ai effectivement ouvert leur journal j’ai été écoeuré par tant de méchanceté et surtout d’inculture!!!

    Alors je ne suis pas vieux mais quand-même j’ai connu la fin des années soixante où dans les classes moyennes on éduquait les enfants afin qu’ils soient fiers de pouvoir vivre dans une société ayant la prétention de fonctionner « normalement ». Malheureusement avec la crise beaucoup de dérives ont été trop loin. Et finalement cela se termine mal…

    Pourquoi ne pas montrer en exemple les dessins de Plantu qui ont un avantage par rapport aux caricatures de CH: on peut les regarder une deuxième fois et même une troisième fois et voir chaque nouvelle fois une subtilité qu’on n’avait remarquée la fois précédente.

    De même on aurait pu citer Tim ou Sempé.

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