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10.juin.201310.6.2013 // Les Crises

[Reprise] Pour une monnaie commune sans l’Allemagne (ou avec, mais pas à la francfortoise), par Frédéric Lordon

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Tout est dit…

Début d’une semaine « spéciale euro ». Les articles seront volontairement critiques, puisque pour les louanges, ils suffit d’ouvrir n’importe quel journal ou chaîne de télévision ou autre quatremeritude. À vous de vous forger votre opinion avec tout ça… 🙂

Frédéric Lordon

Frédéric Lordon

Tel le radeau de la Méduse, la Droite Complexée (DC, ex-Parti socialiste 1Voir « Le balai comme la moindre des choses », avril 2013. s’accroche maintenant aux hypothèses les plus ténues pour éviter de sombrer corps et âme dans la honte historique. Une vaillante escouade de « responsables du PS français et du SPD allemand » a, par exemple, enfin cerné l’origine du « mal européen » dont elle redoute, à raison, d’avoir à pâtir : c’est « l’alliance néolibérale et conservatrice majoritaire 2« Ensemble, poursuivre le projet de l’Europe », Libération, 7 mai 2013. » — comprendre Angela Merkel et David Cameron. Que David Cameron soit premier ministre d’un Etat qui n’appartient pas à la zone euro sera considéré en première approximation comme un enrôlement admissible puisqu’il s’agit de démontrer que, fût-elle sous la bienveillante tutelle de toutes les DC européennes, la monnaie unique aurait le visage progressiste et riant qui résulterait de l’inversion trait pour trait de sa sale gueule austéritaire présente. Bernard Guetta, intellectuel organique de la DC européenne, ne dit pas autre chose et nous montre même la lumière au bout du tunnel : « L’Union européenne n’est pas génétiquement de droite. Elle est conjoncturellement à droite, ce qui n’est pas du tout la même chose car ce que des élections ont fait, d’autres élections peuvent le défaire. Il faut, autrement dit, que cesse la fausse et mortifère identification de l’Europe à ses politiques du moment 3Bernard Guetta, « De l’urgence de savoir défendre l’Europe », Libération, 26 février 2013. ».

L’Europe constitutionnellement (ordo)libérale…

On va dessiller Bernard Guetta — et ses amis Complexés avec lui — quitte à ce que la lumière au bout du tunnel finisse par lui apparaître comme les phares du train qui arrive en face. En matière économique, l’Union européenne n’a pas de politique, au sens très précis d’une possibilité discrétionnaire d’initiative. L’Union européenne n’a pas de politique « conjoncturelle », c’est-à-dire de la politique dont les orientations sont déterminées par les partis « conjoncturellement » au pouvoir, car toute la politique économique européenne a été irrévocablement fixée dans des textes à valeur quasi-constitutionnelle. L’Union n’a donc d’autre politique que de la politique « structurelle », ou pour mieux dire de la politique constitutionnelle, c’est-à-dire de la politique mise sous la forme de règles inscrites dans les traités — et par là même vouées à fonctionner indépendamment de toute donnée proprement conjoncturelle. Les désastreuses politiques d’austérité présentes ne sont en rien l’effet de quelque « décision conjoncturelle » que ce soit. Elles sont le résultat du fonctionnement mécanique des dispositions du traité de l’UE et du pacte de stabilité. Il n’y a pas de politique conjoncturelle car aucune donnée conjoncturelle ne saurait ajouter quoi que ce soit quand tout a déjà été écrit. Lorsqu’on a organisé l’indépendance de la Banque centrale européenne (BCE), il n’y a plus rien à lui demander puisqu’on lui a donné constitutionnellement pour mission de ne pas répondre 4 Il n’y a plus qu’à espérer pour que survienne éventuellement un miracle comme le programme OMT (voir note 19) — trois ans après le début de la crise…. Lorsqu’on a insisté pour graver dans le marbre des traités (Maastricht, Nice, Lisbonne) et de leurs pactes additionnels que les déficits devaient rester inférieurs à 3 % du PIB et les dettes à 60 %, il n’y a plus qu’à s’exécuter puisqu’il n’y a plus rien à discuter — et sous la surveillance renforcée de la Commission.

Lire « Les croyants », Europe, droit d’inventaire, Manière de voir n°129, juin-juillet 2013.

C’est le propre de la construction monétaire européenne que la politique économique des Etats-membres y est devenue une pure et simple affaire de pilotage automatique. On reconnaît là d’ailleurs l’empreinte ordolibérale, voulue par l’Allemagne au premier chef, mais ratifiée par les autres pays, notamment par la France, à l’image de toute une époque qui a décrété que la souveraineté était la pire des choses, le règne de l’arbitraire et de la déraison, le fléau à neutraliser à tout prix, fût-il celui — acquitté sans ciller — de la démocratie. On peut donc bien mettre Pierre, Paul ou Jacques à la tête de l’Etat, la chose est parfaitement indifférente — comme l’atteste assez d’ailleurs la parfaite continuité de l’austérité Sarkozy et de l’austérité Hollande.

Bernard Guetta a-t-il remarqué que (faux) socialistes et vraies droites se succèdent les uns aux autres en un joyeux manège au Portugal, en Grèce, en Italie, en Espagne, sans que rien n’y change d’un iota ? Non, il n’a pas — il est vrai qu’il n’avait pas remarqué non plus qu’un des motifs de scandale du TCE 5TCE : Traité établissant une Constitution pour l’Europe. de 2005 (comme de tous les traités antérieurs !) résidait précisément dans cette aberration consistant à avoir constitutionnalisé des contenus substantiels de politique publique (la fameuse partie III), c’est-à-dire à les avoir soustraits à la politique ordinaire, la politique démocratique, qui est, par définition, une exigence permanente de remise en jeu et de réversibilité.

Guetta et la DC peuvent donc attendre longtemps un retournement « conjoncturel » : la chose susceptible de se retourner n’existe pas : elle a été supprimée. Il n’y a pas de retournement possible de la « politique conjoncturelle » quand il n’y a plus de « politique conjoncturelle ». Et voilà le train d’en face pour ce pauvre Guetta, victime de ses propres antiphrases : l’Europe n’est pas conjoncturellement de droite : elle l’est bel et bien constitutionnellement.

On pourrait alors avoir l’envie de faire de la « politique constitutionnelle » — entendre par là de refaire les règles. Les Etats-membres l’ont d’ailleurs ! Malheureusement ils ne l’ont… que pour automatiser davantage encore la cybernétique économique qui s’est substituée à la politique démocratique. Le « two pack » et le TSCG 6TSCG : Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance ; il s’agit du pacte budgétaire européen. — l’un validé sous Sarkozy, l’autre voté sous Hollande, c’est dire la puissance de l’« alternance conjoncturelle »… — font indiscutablement de la « politique constitutionnelle »… mais pour le pire, c’est-à-dire : 1) en durcissant la contrainte des règles (les 0,5 % de déficit structurel s’ajoutant aux 3 % de déficit courant) ; 2) en étendant leur champ d’application (les réformes d’ajustement structurel après les obligations financières) ; et 3) en en renforçant les dispositifs de surveillance et de sanction (« semestre européen », validation préalable par la Commission des budgets nationaux) — formidables progrès, assurément.

…parce que constitutionnellement allemande

A part Guetta, Quatremer et les idéologues organiques de la DC européiste, tout le monde connaît parfaitement l’origine de cette anomalie démocratique — sans équivalent sur la planète — d’une neutralisation intégrale des instruments souverains de la politique économique, évidemment sans la moindre ébauche de leur reconstitution au niveau supra-national : c’est l’Allemagne. Légèrement inquiets de mises en cause qu’ils voient faire leur chemin dans les opinions européennes, l’idée, d’une subtilité éléphantesque, leur est venue de « sauver » l’Allemagne (puisque : Allemagne = couple-franco-allemand = Europe…) en chargeant sa chancelière — « conjoncturelle » en effet, elle. Aussi vont-ils répétant maintenant que « c’est la faute à Merkel », puissante analyse de laquelle nous sommes invités à tirer les conclusions que : 1) sitôt Merkel congédiée l’austérité ne sera plus qu’un souvenir ; à plus forte raison lorsque 2) nous aurons définitivement triomphé des petits inconvénients transitoires d’un fédéralisme inachevé et que l’« Europe politique » sera faite.

Ni l’alternance ni le dépassement fédéral ne règleront pourtant quoi que ce soit au problème congénital de la construction monétaire européenne, problème d’une participation allemande originellement placée sous le signe de l’ultimatum : « à mes conditions ou rien ». Malheureusement pour nous, ces conditions ont consisté précisément en la neutralisation constitutionnelle des possibilités de la politique conjoncturelle… Or les conditions de l’Allemagne n’étaient pas négociables au départ ; elles ne le seront pas davantage en cours de route, car elles sont la part d’elle-même que l’Allemagne s’est promis de ne pas abandonner : l’adoption pure et simple de son modèle ordolibéral de politique économique et d’organisation monétaire a été posée dès le début comme le sine qua non de son entrée dans la monnaie unique. La France a dit oui. Le reste s’en est suivi.

Cette donnée est infiniment plus puissante que les alternances électorales en Allemagne, auxquelles d’ailleurs elle donne leur cadre, et se trouverait transportée à l’identique dans tout projet de « dépassement fédéral » qui inclurait l’Allemagne, l’ultimatum originel se trouvant logiquement reconduit à chaque nouvelle étape. C’est pourquoi imaginer qu’il soit possible de revenir de sitôt là-dessus tient du rêve éveillé. Car la résolution allemande en cette matière n’a pas faibli, peut-être même a-t-elle gagné en force avec les déconvenues de la crise et les obligations de sauvetage où elle s’est trouvée entraînée. Mais l’obsession monétaire allemande est devenue le point de cécité volontaire européiste qui n’a plus le choix qu’entre la dénégation ou bien faire comme si de rien n’était — comme si l’indépendance de la banque centrale, l’exclusivité de ses missions anti-inflationnistes et l’orthodoxie budgétaire, entrées dans « la nature des choses », n’avait jamais rien eu de spécifiquement allemand.

Que les autres pays, France socialiste néolibérale en tête, s’y soient ralliés, éventuellement avec réticence puis, le temps passant, avec enthousiasme, la chose ne fait pas l’ombre d’un doute. Elle n’ôte pourtant pas une once de sa portée à l’argument généalogique qui rappelle que ces clauses-là étaient allemandes à l’origine, qu’une hypothétique Europe sans Allemagne aurait pu en être exonérée, et qu’une Europe avec Allemagne est condamnée à y demeurer rivée.

Parce qu’elle voulait sanctuariser ses propres principes de politique économique, l’Allemagne a trouvé la solution simple de les faire inscrire dans les traités. Et parce que ces principes prohibent toute action discrétionnaire au profit d’une automatique de la « stabilité », tous les Etats-membres de la zone euro sont entrés dans un régime inédit de « politique économique par les règles ». Aussi faut-il répéter à l’usage des malentendants, ou bien des menteurs, que l’anomalie démocratique qui constitutionnalise des règles intangibles de politique économique, et annule par là toute possibilité de « politique conjoncturelle », c’est-à-dire l’ouverture, par le jeu des alternances électorales, de choix de politique économique opposés offerts aux corps sociaux, cette anomalie doit beaucoup, si ce n’est tout, à l’idiosyncrasie allemande.

La « germanophobie », ou l’asile de l’aveuglement européiste

C’est généralement le moment où les grandes consciences entrent en scène. De plain-pied avec l’Histoire par leur hauteur de vue et leur pensée altière qui embrasse le monde, personnellement responsables de la paix sur le continent — on pense irrésistiblement à Oriane de Guermantes : « La Chine m’inquiète… » —, ces autorités morales pensent apercevoir distinctement que critiquer l’Allemagne c’est faire revenir la figure du Boche dont on fait les guerres mondiales. Et toute l’armée des demi-sels de faire chorus, qui répète mécaniquement la parole des autorités… et dirait probablement l’exact contraire si la « parole » changeait de sens — en fait, on peut d’ores et déjà l’annoncer, qui dira le contraire quand la « parole » changera de sens, exactement comme elle a déjà dit le contraire en 2008, au moment où il est devenu permis de crier haro sur la finance après en avoir encensé la modernité pendant deux décennies, et comme elle dira peut-être bientôt le contraire à propos du protectionnisme après avoir crié avec la « parole » Lamy qu’il était la xénophobie même. Pour l’heure en tout cas, les autorités campant et n’ayant pas encore donné le signal, L’Expansion s’indigne de « polémiques (…) pathétiques dans ses relents antigermaniques » (« L’Allemagne est-elle responsable de l’austérité en Europe », L’Expansion, 29 avril 2013) , visiblement sans grande conscience du pathétique de sa propre stéréotypie — et en fait de son pur et simple psittacisme.

Sans grande conscience non plus que ce qui fait revenir le plus sûrement les nationalismes par les temps qui courent est davantage à chercher dans les effets combinés de la dépression austéritaire et de la dépossession de souveraineté, c’est-à-dire dans l’expression même, politique et économique, de la construction monétaire européenne en son architecture à l’allemande. Car c’est sans doute l’une des plus fameuses réussites de cette Europe, et un réel progrès de la paix et de l’amitié entre les peuples, qu’on y voie désormais le chef d’Etat allemand représenté en officier nazi dans tous les cortèges des pays dévastés par l’austérité, comme on y voit le déferlement de mépris quasi-raciste d’une partie de la presse et des élites allemandes pour les « arriérés » de la « périphérie ».

Voyant comme toujours l’infamie dans les mots sans jamais la voir dans les choses, les « consciences », qui s’y entendent depuis des décennies pour interdire les débats, ont donc décidé de renvoyer à la « germanophobie » toute mise en cause de ce que l’Union monétaire doit à l’Allemagne, et toute analyse de ce qui s’en suit comme effets. Parmi elles, les demi-habiles, sans doute persuadés d’être au comble de la sophistication intellectuelle, ont trouvé l’argument de haute volée de l’« essentialisme » comme réplique supposément fatale à toute objection en cette matière. Dire « l’Allemagne ne peut pas s’empêcher de faire cela », ce serait la fixer dans une indépassable essence, abominable assignation dont sont nourris tous les racismes. Pour ces esprits déliés, mais pas trop quand même, il y a à un bout l’essentialisation naturalisante et racialiste, à l’autre la liberté de la culture 7Il faudrait malheureusement des pages et des pages pour défaire ces schèmes de pensée indigents, antinomie parfaitement scolaire de la « nature » et de la « culture », qui tiennent lieu de hauteur de vue aux journalistes à prétention intellectuelle capable de tout si elle le veut, mais rien entre les deux. Aucune place en particulier pour l’idée qu’il y a dans les sociétés des invariants symboliques de longue période, exprimés dans ce que plusieurs auteurs ont très justement nommé « l’esprit des institutions » 8Voir par exemple Denis Richet, La France moderne, l’esprit des institutions, Flammarion, 1991, ou Vincent Descombes, Les institutions du sens, Minuit, 1996., « longue période » signifiant ici qu’il est permis de penser et la pleine appartenance de ces « invariants » à l’ordre des faits de culture et leur inertie historique relative, en tout cas l’impossibilité, non pas d’en changer tout court, mais d’en changer comme de chemise.

La France a les siens — la force de l’idée égalitaire (aussi bafouée soit-elle dans les faits), l’attachement à la puissance tutélaire de l’Etat social. L’Allemagne également. Le grand mythe collectif allemand de l’après-guerre est monétaire — point d’investissement de substitution d’un sentiment national interdit d’expressions patriotiques chauvines après la défaite. Objet de fierté, et objet de trauma aussi, du moins selon l’histoire que se raconte — à tort — le roman national allemand, en cela sujet aux mêmes distorsions délirantes que le roman familial des psychanalystes. Car le roman allemand tient l’hyperinflation de 1923 pour la matrice du nazisme, alors qu’il faudrait bien davantage la chercher dans la Grande Dépression de l’austérité Brünning — en effet 1931 est plus près de 1933 que 1923… Mais peu importe le bien-fondé de l’histoire que se raconte la société allemande : elle se la raconte, et c’est là la seule réalité symbolique qui compte. Or la force du trauma allemand a rendu non négociables ses propres obsessions monétaires, et soumis les autres pays européens à l’ultimatum de devoir les partager ou bien rien.

Aux intellectuels européistes qui omettent systématiquement de poser la question, à moins qu’ils ne l’ignorent carrément, il faut rappeler que cette fixation monétaire allemande, telle qu’elle a conduit à introniser Hans Tietmeyer, le dernier président de la Bundesbank ante-euro, dans l’église Saint-Paul de Francfort ! — on excusera du peu et on prendra peut-être la mesure de la chose —, la fixation monétaire donc, dessine le seul cadre légitime du débat démocratique allemand, en délimite l’épure, hors de laquelle nulle position n’a la moindre chance d’être significativement entendue. S’imaginer dans ces conditions que le SPD, hypothétiquement revenu aux affaires, pourrait infléchir plus que marginalement les commandements qui découlent mécaniquement de la croyance monétaire allemande est un rêve de singe, et ceci précisément parce que cette croyance fait l’objet d’un très puissant consensus transpartisan, au point d’ailleurs de sortir purement et simplement la politique économique (monétaire et budgétaire) de l’orbite des choses discutables (à des différences marginales près).

On dira que nulle croyance n’est jamais rigoureusement unanimitaire ni ne peut exclure d’être un jour renversée, pas plus la croyance monétaire allemande qu’une autre. Et ce sera exact — car même les invariants symboliques de longue période sont travaillés par l’histoire, et finissent par passer. Mais la question, comme toujours toute pratique, est : quand ? Il y a sans doute dans la société allemande des ferments de dissensus, des opinions prêtes à envoyer par-dessus bord le dogme monétaire et toute son orthodoxie avec. Mais où, et surtout combien ? S’il faut attendre le temps long de la tectonique des plaques symboliques et que le corps social allemand fasse gentiment son chemin pour réviser ses vues monétaires, alors la réponse est non. Des peuples crèvent en Europe et le temps de la patience est terminé, celui de « l’Europe sociale », cette sinistre farce de la Droite Complexée française, comme celui du grand aggiornamento monétaire de l’Allemagne.

La monnaie commune… avec ou sans l’Allemagne (comme elle voudra)

Le temps de la patience est terminé, mais celui de faire autre chose est venu ! Autre chose avec l’Allemagne si d’aventure le spectacle de cette autre chose lui fait venir la tentation d’en être et hâte ses propres révisions. Et sinon sans. Disons les choses honnêtement : pour l’heure, l’Allemagne voyant dans sa propre domination la confirmation quasi-expérimentale du bien-fondé de ses vues, l’hypothèse « avec » n’est pas la plus probable… « Sans » donc, vraisemblablement, et ainsi soit-il !

Seul le mythe du couple franco-allemand s’y oppose encore pour l’heure, avec il est vrai toute la force propre d’un mythe dont les croyants préfèrent périr conformément à ses injonctions que se sauver contre elles. Mais ce mythe est essentiellement français — il ne faut pas douter un seul instant que l’Allemagne, si nécessaire, est parfaitement prête à faire de nouveau cavalier seul et, renouant avec le Sonderweg, à lâcher la France au premier virage. Et, comme mythe « français », il est en fait essentiellement celui des élites, c’est dire qu’à part les effets de la propagande européiste et ses efforts d’intimidation, pour ne pas dire de terrorisme intellectuel — combien de fois la guerre n’a-t-elle pas été prophétisée pendant la campagne référendaire de 2005 ?… —, il ne fait pas fondamentalement partie de la grammaire symbolique du corps social. La banque centrale indépendante, l’obsession de l’inflation, l’orthodoxie budgétaire et le refus mystique de la politique contracyclique, toutes ces salades ne sont pas matière dans le corps social français à éprouver les frissons du sacré, comme en Allemagne. Et, à l’inverse de l’Allemagne, elles appartiennent de plein droit au domaine des choses politiquement discutables — à l’inverse aussi de ce que l’Union monétaire européenne s’est elle-même efforcée de prohiber.

On peut donc dire synthétiquement que détruire la construction européenne présente, pour la refaire autrement, avec qui voudra, n’a pas d’autre enjeu que de se mettre en règle à nouveau avec le principe démocratique, principe de la souveraineté populaire, qu’aucun européiste n’a tiqué de voir continûment bafoué pendant deux décennies, principe voulant que tous les choix de politique économique — ses orientations et les formes institutionnelles de son organisation — font irréfragablement partie du domaine de la délibération collective.

Mais on peut dire davantage encore. Et notamment que, par delà la satisfaction des principes formels de la démocratie, il n’est pas interdit d’en appeler à d’autres contenus substantiels, ceux par exemple qui auraient le bon goût de nous tirer de l’effroyable situation présente. C’est un problème qu’on n’attrape qu’après avoir tiré le constat premier de l’impossibilité d’une monnaie unique sans une construction politique authentique et complète, puis le second de l’impossibilité de cette construction politique à brève échéance, la seule échéance qui compte dans l’extrême urgence de la crise — redisons que les aimables appels à la patience indéfinie ont désormais épuisé tout leur crédit.

Si la monnaie unique n’est pas possible, il reste dans tous les cas les monnaies nationales. Il faut répéter que cette solution demeure entièrement praticable, qu’elle a pour elle la disponibilité d’institutions politiques et symboliques déjà établies, susceptibles d’être réarmées instantanément, et finalement que 90 % des pays de la planète vivent avec une monnaie nationale sans visiblement que cette condition fasse leur irrémédiable infortune. Mais on peut aussi ne pas abandonner toute idée d’une Europe monétaire et continuer d’en explorer des voies possibles. Pas celle de la monnaie unique à l’évidence, mais celle de la monnaie commune. L’idée n’est pas entièrement neuve 9Voir par exemple : « Crise, la croisée des chemins », 7 mai 2010 , Jacques Sapir l’évoque régulièrement à côté de celle du retour à la monnaie nationale, donnant la préférence tantôt à l’une 10« La dissolution de la zone euro : une solution raisonnable pour éviter la catastrophe », document de travail CEMI-EHESS, novembre 2012., tantôt à l’autre 11Faut-il sortir de l’euro ?, Seuil, 2012.. Or c’est une idée qui mérite qu’on en parle davantage, alors que le dégel du débat à gauche en Allemagne, pour si bienvenu qu’il soit enfin, n’évoque que des réactivations du SME 12SME : Système monétaire européen. Voir notamment la prise de position d’Oskar Lafontaine : « We need to restore the European Monetary System » (PDF), 30 avril 2013, ainsi que le document de Heiner Flassbeck et Costas Lapavitsas, « The systemic crisis of the euro : true causes and effective therapies », Studien, Rosa Luxemburg Stiftung, mai 2013. … quand il n’évoque pas, mais à droite, le retour au deutschemark 13A l’image des positions de AfD, Alternative für Deutschland. !

Entre monnaie unique et SME rénové : le meilleur des deux mondes

Entre l’impossible monnaie unique et les monnaies nationales sous SME, la monnaie commune restaure la possibilité d’ajustement de change — exclue par construction de la monnaie unique — en évitant l’instabilité d’un système de monnaies nationales séparées. Mais pas dans n’importe quelle configuration. En effet la monnaie commune ne produit tous ses bénéfices que sous une architecture :

• qui institue une monnaie européenne (l’euro) mais en en laissant exister des dénominations nationales — il y aurait ainsi des €-Fr, des €-Lire, on peut même dire, pour le plaisir de l’imagination, des €-DM, etc. ;

• les dénominations nationales sont chacune exprimées selon une certaine parité fixe avec l’euro, qui lui-même serait convertible sur les marchés contre toutes les devises externes, les dénominations nationales trouvant ainsi leur parité externe via l’intermédiaire de l’euro ;

• le point stratégique est alors le suivant : 1) les dénominations nationales sont convertibles entre elles (évidemment), mais uniquement au guichet de la Banque centrale européenne, ( par l’intermédiaire bien sûr des banques privées ou de bureaux agréés, mais qui ne feraient que transmettre les ordres à la BCE et seraient interdits de transacter entre eux) , qui fonctionne comme une sorte de bureau de change. Par conséquent, la convertibilité directe entre agents privés est interdite et il n’y a pas de marchés des changes intra-européens ; 2) les parités fixes des dénominations nationales par rapport à l’euro (donc les taux de change des dénominations nationales entre elles) peuvent être ajustées mais selon des processus politiques, complètement soustraits aux influences (déstabilisantes) des marchés des changes — puisque, par construction, ceux-ci ont été supprimés à l’intérieur de la zone.

Ce sont ces dispositions complémentaires qui produisent en quelque sorte le meilleur des deux mondes. La monnaie commune a la même propriété fonctionnelle que la monnaie unique de faire écran entre l’intérieur et l’extérieur de la zone, en l’occurrence en protégeant les dénominations nationales des marchés des changes internationaux (extra-européens). La convertibilité « de guichet » (à la BCE et à taux fixe) des dénominations nationales y ajoute la suppression des marchés de change intra-européens, d’où résulte un effet de stabilisation monétaire interne équivalent à celui que produit la monnaie unique. Mais, à la grande différence de la monnaie unique, le système monnaie commune / dénominations nationales offre des possibilités d’ajustement de change intra-européen par construction exclues de l’euro actuel… et ceci, à la différence d’un SME rénové, dans un environnement monétaire interne tout à fait stabilisé. La plaie (l’une des plaies) de la monnaie unique tient à l’impossibilité constitutive de dévaluer/réévaluer. La plaie d’un SME réside dans la difficulté de maintenir les changes fixes et/ou d’ajuster les taux-pivots sous les forces spéculatives déstabilisantes des marchés de change. La monnaie commune prémunit de l’une aussi bien que de l’autre.

Dévaluer dans le calme

Elle a donc pour vertu principale de restaurer la possibilité de réajuster dans le calme les changes intra-européens, possibilité dont l’exclusion par la monnaie unique a précipité le malheur des économies du Sud européen. Dans l’erreur d’un bout à l’autre de ses attendus, le projet de monnaie unique était parti de la prémisse que l’euro allait être en soi un opérateur de convergence économique et structurelle — par quel mécanisme, ou plutôt quel miracle, la chose n’a jamais été précisée, il était simplement demandé d’y croire. C’est évidemment l’exact inverse qui s’est produit, les effets de polarisation spatiale (notamment sectorielle) accompagnant généralement les processus d’intégration régionale, en approfondissant la division intra-régionale du travail bien plus qu’elle ne l’« égalise ». Aussi les différentiels de productivité et de coût n’ont-ils cessé de se creuser entre les économies de la zone… mais sans qu’à aucun moment ils ne puissent être accommodés, comme par le passé, par des ajustements de change. Ne laissant plus alors que la seule possibilité de l’ajustement « réel » — par les salaires (à la baisse) et le chômage (à la hausse) —, délicatement rebaptisé « dévaluation interne »…

Il ne faut sans doute pas s’exagérer les pouvoirs de la dévaluation (externe) — dont aucun de ses partisans sérieux n’a jamais dit d’ailleurs qu’elle « faisait l’affaire » à elle seule. Mais encore faut-il ne pas les minimiser non plus ! L’ajustement de change est le degré de liberté indispensable, seul à même, en l’absence de transferts budgétaires puissants et de mobilité de la force de travail, d’accommoder les divergences que recrée sans cesse l’intégration régionale… et dont l’absence fait connaître ses conséquences à grand spectacle en Grèce, au Portugal, en Espagne, en Italie… peut-être bientôt en France. La monnaie commune n’a alors pas seulement la vertu de restaurer cette indispensable possibilité, mais surtout de la restaurer dans d’excellentes conditions de stabilité. Car la suppression des marchés des changes intra-zone rend le processus d’ajustement à la délibération politique européenne. De même que les parités de départ entre les dénominations nationales sont fixées au terme d’un accord politique (à la manière dont l’avaient été les parités d’entrée dans l’euro), de même sont-elles révisées par des mécanismes politiques. Nulle tempête spéculative ne vient en perturber l’opération ni la mettre sous ces intenses pressions qui font les week-ends d’urgence intergouvernementale.

Sans doute n’est-il pas question de dire qu’il ne se passe rien, en régime de monnaie commune, à l’approche d’un réajustement des parités. Car bien sûr tout le problème de ce genre d’opération tient au jeu des anticipations, qui ramènent dans le présent immédiat un événement futur contingent dès lors que son occurrence est considérée comme suffisamment probable — et lui font alors produire ses effets en avance. Tout comme dans n’importe quel système de change, les agents économiques non-résidents voudront fuir la monnaie dont la dévaluation est anticipée pour que leurs actifs (par exemple en €-Fr) ne prennent pas de perte de valeur exprimée dans leur monnaie nationale (par exemple en €-DM). Ces agents n’auront cependant pas d’autre solution que le « guichet », c’est-à-dire la BCE qui convertira leurs €-Fr en €-DM au taux fixe en vigueur et pas à un autre — alors qu’évidemment le taux Fr-DM commencerait à plonger dans un système de type SME, le gouvernement français s’escrimant d’une part à dénier toute dévaluation, et d’autre part à tenter de maintenir le cours-pivot à coup de hausses de taux d’intérêt, au détriment de l’économie réelle, et ceci… jusqu’au moment où le pivot cèdera emporté par les forces de la spéculation.

La BCE assure donc la conversion jusqu’à la révision (politique) des parités, en créant la monnaie demandée — ici de l’€-DM. Inutile de hurler au péril de la création monétaire : celle-ci est annulée terme à terme par la destruction monétaire consécutive à l’achat par la BCE de la monnaie offerte en contrepartie des demandes de conversion. Ajoutons que la BCE est tout à fait souveraine dans cette affaire, en d’autres termes, qu’elle a la possibilité de valider ou non les demandes de convertibilité qui lui sont faites. Ne pas les valider équivaudra à infliger des pertes de change aux agents dira-t-on. Et alors ?

On entend d’ici les glapissements qui prophétiseront l’insupportable atteinte à la libre allocation de l’épargne internationale, dissuadée d’investissements non-résidents si elle se sait exposée à de pareilles pertes. On va pourtant laisser glapir : les agents prennent régulièrement des pertes dans les marchés, et l’on ne sache pas que ça les décourage si peu que ce soit d’y revenir. Mais l’idéologie néolibérale a fini par installer dans les têtes que les pertes infligées par des institutions ou des mécanismes hors-marché sont intolérables — et connaîtront les représailles de la grève de l’investissement —, quand les pertes issues du jeu « normal » du marché sont, elles, tout à fait « naturelles »… La BCE donc décidera souverainement d’honorer ou non les demandes de conversion selon la manière dont elle appréciera l’opportunité de laisser s’effectuer les transferts intra-zone de masse monétaire qui résulteraient de ces demandes, transferts au demeurant rigoureusement équivalents à ceux qui s’effectueraient par le jeu du marché des changes. On peut parier qu’elle appréciera favorablement le plus souvent, sachant que les transferts en question restent des événements rares, et de toute façon fortement réversibles sitôt passé l’événement du réalignement des parités.

Il est vrai cependant qu’il résulte également de tous ces mouvements des effets sur les taux d’intérêt, puisque fuyant la monnaie du pays dévaluateur, les investisseurs non-résidents se dégagent de ses actifs, dont les prix connaissent alors une chute, notamment les actifs obligataires, privés comme publics — et les taux d’intérêt prennent la trajectoire inverse : à la hausse. Par un autre truchement que les mécanismes de la défense des taux-pivots dans un système de type SME, les taux d’intérêt sont donc affectés également par une anticipation de dévaluation en régime de monnaie commune. Mais dans ce dernier cas ce sont les taux d’intérêt de marché qui encaissent le choc, en se découplant des taux d’intérêt de la politique monétaire qui eux peuvent rester inchangés (ils n’ont plus d’ancrage de change à défendre…).

La parade (structurelle) à cet effet pernicieux résiduel est donc assez évidente, qui consiste en le « déplacement » du financement global de l’économie réelle, et plus précisément en un vaste mouvement de réintermédiation bancaire — il va sans dire vers des banques désintoxiquées de leurs addictions spéculatives, dûment re-régulées et remises autoritairement au turbin sur leurs vraies missions. Les financements par crédit bancaire sont, par construction, moins sensibles aux sauts de carpes des taux d’intérêt dans les marchés obligataires 14Cette sensibilité variant avec la part de leur refinancement que les banques effectuent dans les marchés ; mais là encore, on peut très bien envisager de limiter ce refinancement de marché pour privilégier le refinancement par le marché interbancaire et au guichet de la banque centrale.. Aussi seraient-ils immunisés de toutes les perturbations induites dans les marchés d’actifs par l’anticipation d’une dévaluation.

Pour une « politique des balances courantes »

La neutralisation des turbulences financières — celles des marchés des changes (supprimés) et celles des marchés obligataires (à voilure réduite dans le financement de l’économie réelle) — rend aux ajustements de change la sérénité qui permet de les réinscrire dans des processus proprement politiques. Ce sont les Etats-membres eux-mêmes qui, par la négociation, passeront de nouveaux compromis de parités, prenant acte des divergences économiques à accommoder. Ce sont bien des compromis de cette nature qui, à chaud, scandaient la vie du SME, conduisant d’ailleurs le plus souvent à des partages d’effort entre telle monnaie à dévaluer et telle autre à réévaluer. C’est bien cette voie-là qu’il faut emprunter de nouveau, et même de manière passablement plus décidée qu’à l’époque du SME.

Car il est bien certain que toute renégociation de change doit toujours surmonter les réticences du pays excédentaire, désigné à la réévaluation alors qu’il n’a rien envie de changer à son niveau de parité, puisqu’il lui permet précisément d’entasser des surplus de balance courante ! A l’image de l’International Clearing Union envisagée par Keynes en 1944, la monnaie commune permettrait d’instituer un système de règles ayant pour effet d’indexer les réalignements de change sur les soldes courants quand ils deviennent polarisés, c’est-à-dire de rendre de droit la dévaluation pour les pays déficitaires — option qu’il leur reviendrait d’exercer ou non —, mais également de rendre impérative la réévaluation pour les pays excédentaires, toutes clauses qui seraient activées automatiquement passés certains seuils de déficit/excédent et pour une variation (négative ou positive) de change d’une intensité à déterminer : par exemple X % de dévaluation (réévaluation) quand le déficit (excédent) courant franchit 3 points de PIB 15Ou bien X1 % de dévaluation pour le pays déficitaire et X2 % de réévaluation pour le pays excédentaire., Y % au-delà de 5 %, etc. Tant que ces seuils d’activation automatique ne sont pas atteints (ou bien entre deux seuils), il appartient au Conseil européen d’envisager l’opportunité d’un réalignement discrétionnaire, selon des règles de saisine et de décision à déterminer — unanimité ou majorité qualifiée.

Un tel système a alors pour propriété de combiner assez harmonieusement éléments de discrétion et mécanismes de correction automatique… qui ne sont pas critiquables en principe dès lors qu’ils produisent de la stabilisation dans le sens de l’emploi ! C’est manifestement le cas ici : les dévaluations évitent aux pays déficitaires les purges de la « dévaluation interne », où seuls les salaires et l’emploi portent le poids de l’ajustement ; les réévaluations automatiques découragent les pays excédentaires de s’engager, comme l’Allemagne actuellement, dans des stratégies d’un mercantilisme borné, et les forcent à contribuer au bien public de la relance de la demande dans la zone entière.

L’Allemagne, hegemon défaillant

Et donc retour à la case départ : l’Allemagne… Que faire avec l’Allemagne ? On pourra d’abord noter que, dans cette histoire de crise de la zone euro, l’Allemagne aura été doublement coupable. D’une part pour les raisons précédemment expliquées, c’est-à-dire du fait d’avoir imposé avec intransigeance des règles constitutionnelles conduisant les politiques économiques européennes dans les impasses de l’austérité. Mais aussi d’autre part pour ne pas avoir été à la hauteur de sa propre domination — comme souvent d’ailleurs les hegemon d’un régime international : Kindleberger ne suggérait-il pas que l’étalon-or, en fait étalon-sterling, avait explosé en partie du fait de la carence du Royaume-Uni à se comporter en gestionnaire avisé du bien public (le régime monétaire international) à la tête duquel il se trouvait — et alors qu’aucun « gestionnaire » de remplacement ne s’était encore fait connaître : les Etats-Unis prendront la « direction des opérations » plus tard, à la tête d’un régime… d’étalon-dollar 16Charles Kindleberger, La grande crise mondiale, 1929-1939, Economica, 1988..

L’hégémonie ancienne en cours d’effilochage, et la nouvelle pas encore advenue, le système se décompose sous l’effet des forces centrifuges du chacun pour soi libérées par une situation de grande crise (la crise des années trente) alors que les intérêts propres des nations revêtent des enjeux vitaux impropres à la coordination spontanée… que l’hegemon lui-même renonce à (ou n’est plus en état d’) assurer. A ce compte-là d’ailleurs il faudrait dire que l’Allemagne est triplement, et non pas doublement, coupable, le troisième chef tenant au fait que, puissance dominante de la zone euro, elle se montre incapable d’être à la hauteur des devoirs qui lui incombent de fait, alors qu’elle n’est pas elle-même en crise, ou en situation de déclin comme pouvait l’être le Royaume-Uni des années trente.

Sans doute l’Allemagne n’a-t-elle pas rien fait : elle a finalement contribué aux divers fonds de secours européen. Mais d’une part elle l’a fait en y mettant la plus grande mauvaise volonté possible, atermoyant autant qu’elle pouvait, et laissant par là la situation se détériorer jusqu’à des bords de gouffre. D’autre part elle a refusé de soutenir la demande européenne en relançant, c’est-à-dire en remettant en circulation ses énormes excédents commerciaux. Enfin, et surtout, elle s’est opposée aussi longtemps qu’elle pouvait à ce que la BCE se dote des instruments d’intervention massifs seuls capables de stabiliser les taux d’intérêt souverains (le programme OMT 17OMT pour Outright Monetary Transactions, programme de rachat potentiellement illimité des titres souverains européens par la BCE, et mis en place en septembre 2012. ), opposition qui concentre mieux que n’importe quelle autre la fixation doctrinale allemande en matière monétaire — et, si la chancelière Merkel a fini par céder à l’été 2012, après trois ans de crise suraiguë tout de même, la fraction banquière-centrale de l’Allemagne n’a en aucun cas rendu les armes, comme l’atteste le rapport de la Bundesbank destiné à contester la légalité du programme OMT !

La cécité germanomane

Il n’est pas interdit de regarder les choses avec lucidité : jamais l’Allemagne présente n’entrera dans un régime de monnaie commune, qui ne vaut pas seulement par ses propriétés de change, mais surtout par la possibilité de réinstaller des principes de politique économique… aux antipodes de ceux dans lesquels l’Allemagne s’est barricadée — et dont elle a fait la substance de l’euro. Et retour aux illusions « conjoncturelles » ou fédérales de Bernard Guetta : on peut bien espérer en le manège de l’alternance électorale allemande, la position allemande à moyen, peut-être même long terme, ne changera pas d’un iota, SPD ou CDU, quand il est question des missions fondamentales de la banque centrale et des commandements de la politique budgétaire. Et l’on peut bien espérer également en un « dépassement fédéral », mais à la condition de ne pas voir, ou de ne pas vouloir voir, que l’Allemagne ne s’y prêterait en aucun cas sans être assurée d’y transporter à l’identique les (ses) dispositions économiques et monétaires des traités présents.

Nous sommes donc invités à former les rêves fédéralistes les plus fous mais sous l’implicite exclusif que la banque centrale à nouveau démocratique, la reflation, la relance budgétaire contracyclique ou le défaut sur les dettes publiques illégitimes, tout ça demeurera constitutionnellement exclu du champ de la délibération politique — et le constat vaut évidemment pour toutes les formes « intermédiaires » de fédéralisation, tel le dérisoire « gouvernement économique », cette outre vide, mirage de souveraineté restaurée poursuivi comme un fantôme par les élites françaises, « gouvernement » pourtant destiné à n’avoir rien à gouverner puisque tous les choix importants ont déjà été faits. Finalement grand seigneur, l’européisme germanomane consent tout de même qu’on puisse vouloir « plus de démocratie » mais, germanomanie oblige, à la condition de passer sous silence que les enjeux de la politique économique et monétaire, les plus décisifs pour la vie matérielle des peuples, demeureront à l’écart de ce « supplément »…

Ne plus avoir peur du « chaud »

La construction monétaire européenne présente est viciée à cœur. Elle est viciée par la neutralisation démocratique dont, sous l’ultimatum allemand, elle a fait son principe. Qu’on ne puisse pas demander si la Banque centrale doit être indépendante ou pas, si les budgets doivent être en déficit ou pas, si les dettes contractées à la suite des désastres de la finance privée doivent être remboursées ou pas, c’est une monstruosité politique que seul l’européisme élitaire ne pouvait apercevoir — mais qui travaille en profondeur tous les corps sociaux européens. Sauf l’Allemagne. Il n’y a qu’à l’Allemagne que ces interdictions n’apparaissent pas comme d’insupportables dénis de démocratie car, aux choses sanctuarisées, le corps social allemand, pour l’heure, et pour encore un moment, adhère comme à des valeurs supérieures, méta-politiques, c’est-à-dire au-delà de la politique et soustraites à la politique.

Il faut la persévérance européiste dans l’aveuglement pour ne pas voir cette donnée du « problème européen » telle qu’elle rend impossible de faire une Europe monétaire avec l’Allemagne et sans nécessairement violenter les autres corps sociaux, économiquement autant que politiquement. Pour ne pas voir non plus le ridicule, ou plutôt l’indigence, des arguments de germanophobie, quand on peut très bien accorder à l’Allemagne la pleine réalité de ses traumas collectifs, l’entière légitimité des histoires qu’elle se raconte (à tort ou à raison) à leur propos, et cependant ne vouloir ni entrer dans sa mythologie monétaire ni se soumettre à ses obsessions. L’ordre monétaire allemand imposé à l’Europe convient à l’Allemagne — quelle surprise ! Pas aux autres Etats-membres. En tout cas pas à tous. Incapable de toute analyse positive des conditions objectives de compatibilité, c’est-à-dire de comprendre qu’on ne fait pas une entité politique viable avec des composantes dont les formes de vie sont désaccordées au-delà d’un certain point, l’européisme est devenu le plus sûr ennemi de l’Europe.

Au point de destruction économique et sociale où nous en sommes, et surtout dans l’état de tétanie généralisée des gouvernements de droite décomplexée ou complexée, il n’existe vraisemblablement plus aucune solution disponible pour une reconstruction européenne à froid. Il n’y aura donc pas d’autre alternative à la stagnation mortifère que le chaud d’une crise terminale. On peut bien se raconter toutes les histoires de la Terre : qu’on va réformer l’euro à 17, qu’on ouvrira éventuellement l’épreuve de force pour faire plier l’Allemagne et l’amener à résipiscence : l’Allemagne ne pliera pas. Elle ne sacrifiera pas ses principes cardinaux à l’Europe, et ne tient à l’Europe que pour autant que cette dernière se montre compatible avec ce qu’elle considère comme ses intérêts vitaux — à défaut de quoi elle prendra la tangente sans hésiter. Par une ironie dévastatrice, on la verra alors user de l’argument que les européistes (français) d’aujourd’hui ne veulent même pas entendre, et qu’il leur faudra pourtant bien souffrir à ce moment-là : sortir de la monnaie unique européenne ne signifie nullement s’enfermer derrière de hauts murs, n’hypothèque en rien tous les liens économiques — et extra-économiques ! — tissés par ailleurs avec les autres Etats-membres. Même l’argument qu’une échappée de retour au mark lui vaudrait une réévaluation carabinée, et l’évaporation d’une bonne partie de ses excédents commerciaux, ne la retiendrait pas : car, entre une statistique momentanée et ses principes, son cœur ne balance pas.

Inutile, non plus, de se raconter les histoires symétriques : à 16 ou à moins, on ne prépare pas comme ça une « Europe monétaire alternative » en douce, sous le regard débonnaire des marchés financiers. Et on ne fait pas non plus surgir une nouvelle architecture institutionnelle tout armée en un week-end de fermeture des marchés. Ce sera donc, d’abord, le retour, sans doute légèrement agité, aux monnaies nationales, étape difficilement évitable cependant avant de reprendre éventuellement la marche en avant. Il est donc temps de savoir ce qu’on veut : il n’y a dans le système actuel rigoureusement aucune force de changement endogène, simplement le possible redéploiement sous des formes un peu différentes (eurobonds, gouvernement économique, « fédéralisme » à la sauce Hollande-Merkel ou autre) des mêmes principes monétaires, invariants, constitutionnalisés et catastrophiques — allemands.

Dans ces conditions, ou bien l’on abandonne tout espoir de transformation et l’on se soumet à l’Europe à l’allemande. Ou bien l’on attend que la crise elle-même se charge de produire la table rase. On aurait grand tort d’en mésestimer les possibilités ! Elle peut venir du côté politique, si l’un des pays, l’Italie au hasard, se retrouve en état de blocage institutionnel et incapable de pousser plus avant la purge austéritaire, avec le risque de faire des émules et au grand affolement des marchés financiers. Elle peut venir du côté du système bancaire, toujours bien pourri à cœur, et même de plus en plus au fur et à mesure que monte le flot des créances douteuses charriées par la récession.

Une adresse européenne

Ou bien on prend les devants et on annonce franchement la couleur en s’adressant à tous les peuples d’Europe : « Nous voulons faire une monnaie commune européenne restituant toutes ses possibilités à la politique économique. Avant de pouvoir refaire, il va falloir défaire. La construction institutionnelle d’une monnaie commune ne se fera pas dans le dos des peuples, elle ne peut avoir de légitimité que par validation référendaire, elle ne se fera donc pas en un week-end obscur, mais au grand jour et en prenant le temps qu’il lui faut. Par conséquent nous devons sortir de l’euro et revenir à nos monnaies nationales respectives comme base du nouveau départ européen. Nous imaginons bien que tous ne nous suivront pas tout de suite. Mais d’abord nous pouvons très bien vivre sous monnaie nationale, et probablement mieux que les malheureux qui continueront de souffrir mort et passion sous la tutelle euro-allemande. Il se pourrait fort d’ailleurs que, du moment où les marchés financiers entendront parler de notre projet, qui a précisément pour intention de mettre fin à leur règne sur la politique économique, ils mettront la zone à feu et à sang — et produiront d’eux-mêmes l’explosion de retour forcé vers les monnaies nationales. De toute façon, nous sommes prêts à bouger parce qu’on ne prouve le mouvement qu’en marchant, persuadés par ailleurs que le spectacle dudit mouvement pourrait bien donner quelques idées à ceux qui l’observeront. Combien nous nous retrouverons, nous l’ignorons, mais partant de l’idée que nous y arriverons très bien à un, nous nous disons qu’à partir de deux ce sera déjà quelque chose ! Nous nous disons aussi que nous serons mieux à quatre ou cinq réunis par des principes authentiquement communs et progressistes qu’à dix-sept déchirés par des principes régressifs. L’Allemagne repartira de son côté avec son néo-deutschemark et quelques alliés qui lui ressemblent ? C’est très possible, et ça n’a rien d’un drame. Qui peut imaginer un seul instant que, même ne partageant pas la monnaie de certains pays européens, elle cesserait de commercer avec eux ? D’y investir ? De faire circuler ses étudiants, ses chercheurs, ses artistes, ses touristes, et de recevoir les nôtres ? Nous pouvons même imaginer que si un jour elle finit par liquider ses mythes et ses terreurs nocturnes, si sa population finit par être lasse de la déflation salariale et des inégalités dont elle prendra bientôt une conscience douloureuse, elle souhaite nous rejoindre — ce sera avec plaisir. De toute façon nous faisons cette proposition à tous maintenant et pour plus tard. Entende et vienne qui voudra ».

Notes

Frédéric Lordon, 25 mai 2013
Source : blog.mondediplo.net

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Notes
1 Voir « Le balai comme la moindre des choses », avril 2013.
2 « Ensemble, poursuivre le projet de l’Europe », Libération, 7 mai 2013.
3 Bernard Guetta, « De l’urgence de savoir défendre l’Europe », Libération, 26 février 2013.
4 Il n’y a plus qu’à espérer pour que survienne éventuellement un miracle comme le programme OMT (voir note 19) — trois ans après le début de la crise…
5 TCE : Traité établissant une Constitution pour l’Europe.
6 TSCG : Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance ; il s’agit du pacte budgétaire européen.
7 Il faudrait malheureusement des pages et des pages pour défaire ces schèmes de pensée indigents, antinomie parfaitement scolaire de la « nature » et de la « culture », qui tiennent lieu de hauteur de vue aux journalistes à prétention intellectuelle
8 Voir par exemple Denis Richet, La France moderne, l’esprit des institutions, Flammarion, 1991, ou Vincent Descombes, Les institutions du sens, Minuit, 1996.
9 Voir par exemple : « Crise, la croisée des chemins », 7 mai 2010
10 « La dissolution de la zone euro : une solution raisonnable pour éviter la catastrophe », document de travail CEMI-EHESS, novembre 2012.
11 Faut-il sortir de l’euro ?, Seuil, 2012.
12 SME : Système monétaire européen. Voir notamment la prise de position d’Oskar Lafontaine : « We need to restore the European Monetary System » (PDF), 30 avril 2013, ainsi que le document de Heiner Flassbeck et Costas Lapavitsas, « The systemic crisis of the euro : true causes and effective therapies », Studien, Rosa Luxemburg Stiftung, mai 2013.
13 A l’image des positions de AfD, Alternative für Deutschland.
14 Cette sensibilité variant avec la part de leur refinancement que les banques effectuent dans les marchés ; mais là encore, on peut très bien envisager de limiter ce refinancement de marché pour privilégier le refinancement par le marché interbancaire et au guichet de la banque centrale.
15 Ou bien X1 % de dévaluation pour le pays déficitaire et X2 % de réévaluation pour le pays excédentaire.
16 Charles Kindleberger, La grande crise mondiale, 1929-1939, Economica, 1988.
17 OMT pour Outright Monetary Transactions, programme de rachat potentiellement illimité des titres souverains européens par la BCE, et mis en place en septembre 2012.

166 réactions et commentaires

  • Patrick Luder // 10.06.2013 à 04h42

    De même qu’une limitation de vitesse est nécessaire sur les routes,
    une limitation des dépenses étatiques est absolument nécessaire.
    Les 3% de déficits annuels et limités à 60% du PIB sont une nécessité,
    => le non respect de cette règle de base est une cause majoritaire de l’empêtrement de bien des Etats.

    Ceci dit, il est vrai que la monnaie unique ne permet plus de faire des ajustement des taux de changes, ajustements nécessaires dès lors que les économies étatiques sont différentes les unes des autres.

    Tout le reste de la diatribe anti-allemande de Frédéric Lordon est de la pure et dangereuse fange médiatique …

    Bonne journée à tous ;o)

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    • Néophyte // 10.06.2013 à 13h31

      « De même qu’une limitation de vitesse est nécessaire sur les routes,
      une limitation des dépenses étatiques est absolument nécessaire.
      Les 3% de déficits annuels et limités à 60% du PIB sont une nécessité,
      => le non respect de cette règle de base est une cause majoritaire de l’empêtrement de bien des Etats. »

      ►Qui a obligé les états à s’endetter pour payer les retraités, les chômeurs issue des politiques libérales, d’ouverture des marchés financiers, dérégulations bancaires, concurrence libre et non faussées ?
      Il est claire de respecter certaines règles mais encore faut-il que les états puisse agir EN FONCTION de leurs économies, de leurs structures sociales etc…

      « Tout le reste de la diatribe anti-allemande de Frédéric Lordon est de la pure et dangereuse fange médiatique … »

      ►Je dirai plutôt qu’il met le doit là où tout à commencé… Mais il est vrai qu’il est préférable de traiter les chômeurs et les salariés de paresseux et que les acquis sociaux coûtent chère.

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      • etychon // 10.06.2013 à 21h30

        Et pourquoi 3% plutôt que 4 % ou 2%? ou 0%?

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    • step // 10.06.2013 à 18h00

      il est vrai que l’allemagne pratique l’orthodoxie monétaire et la déflation salariale dans les périodes de vache maigre et n’est pas adepte de la rélance interne pour doper les exportations des autres. Cette attitude économique attise les recessions dans les pays liés à la zone et finira par produire l’écroulement économique par somme d’austérité. Et il est aussi vrai qu’il est peu probable dans des délais courts que cette position change. On peut aussi dire cela en 4 lignes, mais lordon oblige on en a 3 pages.
      Après concernant la diatribe anti-allemande, ce n’est pas parce que c’est l’allemagne qu’ils sont coupables de tout ou de rien. Il y a un paragraphe te concernant.

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      • Deres // 10.06.2013 à 18h34

        L’Allemagne a fait un très gros plan de relance en 2008 (82 milliards) et 2009 (50 milliards). Mais elle l’a fait en parallèle d’encore plus de réforme de son économie vers plus d’efficacité et des baisses d’impôts. L’Allemagne aurait été capable de maintenir son déficit lors de la crise mais a volontairement laisser filer son déficit bien au-delà de 60% afin de soutenir l’économie européenne. Ils ont aussi avalé beaucoup de couleuvres au niveau de la BCE pour soutenir les PIGS. Cela doit leur faire mal quand après tout cela, on les traite comme des égoïstes qui n’ont rien fait … Mais bon, c’est toujours la faute des autres qui n’en n’on pas fait assez …

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        • step // 10.06.2013 à 18h50

          l’objectif n’est pas leur « efficacité » mais leur capacité à commercer en tant qu’acheteur. Leur « relance » n’était pas une relance de la consommation à destination des producteurs européens, car il n’y a pas eu de hausse du pouvoir d’achat de l’allemand depuis 10 ans.
          La france aussi a « volontairemen laissé filer… » , pour mieux renflouer des banques. Ce qui comme on l’a constaté n’a servi qu’ à reculer les échéances.

          Il ne sert à rien d’aligner les gros tas de billets quand on ne s’en sert pas pour faire ce qui serait réellement utile pour résoudre le problème.

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    • Christophe Vieren // 11.06.2013 à 21h31

      Salut Patrick,
      Peux-tu me produire le document qui permet de démontrer que 3% et 60% sont les bonnes valeurs, quelles que soient les circonstances, quels que soient les pays, ….
      Je pense que tu ne connais pas l’historique de ce fameux « 3% » qui aurait tout à fait pu être 1, 2, 4, 5 ou 6 car sa genèse est quasiment celle d’un jeter de dé !
      Une nation n’est pas un ménage, en tout cas tant qu’il dispose de la création monétaire. Cela fait plusieurs siècles que l’on sait cela.

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  • Marcus // 10.06.2013 à 05h14

    Un nouvel euro même sans l’Allemagne ?

    Pourquoi faire compliqué quand on peur faire simple : chacun retourne à sa monnaie.

    Bonne journée.
    Marc

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    • Thibaud // 10.06.2013 à 10h30

      F. Lordon donne ses arguments dans son texte : alors qu’un simple retour aux monnaies nationales les soumettrait aux fluctuations non maîtrisées des marchés, une association monnaies nationales + monnaie commune donnerait les moyens de contrôler les taux de change intra-européens.

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      • Marcus // 10.06.2013 à 12h37

        Oui, c’est un peu ce qu’on avait avec l’écu, tout en gardant les monnaies nationales, avant l’euro.
        Malheureusement ils n’en sont pas restés là et ont fait l’euro.
        Il y avait une logique dans toute cette construction qui devait fatalement aboutir à l’euro.

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        • Marcus // 10.06.2013 à 12h44

          Pour remettre tout ça dans son contexte historique depuis la naissance de la France :

          http://www.youtube.com/watch?v=kLauGGDA7To&feature=player_embedded

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          • Papon Lindsey // 10.06.2013 à 15h43

            Merci ! Pierre Hillard a fait un travail de maître sur l’UE. Pour avoir lu tous ces bouquins, je recommande vivement aux lecteurs du blog de le lire.

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          • Marcus // 10.06.2013 à 16h53

            Papon Lindsey, je n’ai aucun de ses livres qui sont certainement excellents.
            Par contre j’ai toute une tripotée de vidéos. C’est excellent !
            Il suffit de taper son nom sur Google et je pense que vous accéderez à ses vidéos-conférences.
            Amicalement.
            Marc

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          • caroline porteu // 10.06.2013 à 17h06

            Son analyse sur les traités UE/USA est également remarquable , mais très en dehors du consensus politiquement correct qui gouverne nos médias .
            Un document en particulier à ne pas manquer : l’analyse du pacte de 2004 entre Schroeder et Bush , pacte qui augurait déjà de ce qu’allait devenir l’Europe actuelle ..

            Tout y est décrit , y compris la géopolitique que devra suivre l’UE au PO ..
            Cette analyse est d’autant plus importante qu’on retrouve exactement les contenus du pacte de 2004 dans la résolution Européenne de 2007 qui concerne justement le partenariat UE /USA et la politique à suivre au PO
            Titre du PDF de Pierre Hillard :
            Partenariat transatlantique et Proche-Orient : un destin commun ?

            ou sur diploweb
            Le partenariat transatlantique germano-américain :
            une nouvelle naissance

            Vous avez une excellente analyse dans un blog de Mediapart qu’il semble essentiel de lire et qui fait justement référence à un certain nombre d’écrits de Hillard .

            Marche Forcée vers un grand marché transatlantique unifié :
            http://blogs.mediapart.fr/blog/martin-bernard/030613/la-marche-forcee-vers-un-grand-marche-transatlantique-unifie

            Vous trouverez dans cette analyse , comme dans les commentaires qui suivent de nombreuses sources .

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          • toutouadi // 11.06.2013 à 16h19

            Encore une vidéo référencée par l’extrême droite !!!

            L’absence de dogmatisme ne doit pas cautionner la banalisation d’organisations néo-nazis, xénophobes ou racistes.

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          • toutouadi // 11.06.2013 à 16h34

            Apres la voix de la Russie et « égalité et réconciliation », manque plus que les illuminati !!

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          • toutouadi // 11.06.2013 à 17h46

            La bas s’y j’y suis avec Zev Sternhell qui explique comment le FN vas piocher des idées dans le monde diplo ou comment les idéologies légitimement anti-système peuvent, si elles sont mal comprises, étayer les thèses de l’extrême droite…

            http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=2788

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          • Christophe Vieren // 11.06.2013 à 21h35

            A toutouadi : fais gaffe en allant pisser que l’idée ne soit pas reprise par l’extrême droite. N’écrivons plus rien de sensé sur ce blog, l’extrême droite pourrait s’en saisir.

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          • toutouadi // 11.06.2013 à 22h08

            Christophe … Sous prétexte de défendre des idées sensées tu n’es pas obligé, non plus, de tomber dans le premier piège tendu par l’extrême droite et ainsi les banaliser et les cautionner au final !!

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          • Crapaud Rouge // 12.06.2013 à 07h24

            Pierre Hillard parle avec une vivacité et une émotion rares, on le sent habité par ses convictions. Bien sûr, l’on voit immédiatement qu’en se référant à la grande histoire et à « nos racines » chrétiennes et greco-latines, son discours sera récupéré par l’extrême-droite. Mais ce n’est pas une raison pour le rejeter en bloc. Cette stratégie géopolitique de régionalisation de l’Europe est très réaliste, non ? Elle nous affaiblit politiquement mais pas économiquement : exactement ce qu’il faut pour que l’on reste des partenaires dociles des US.

            Mais c’est le principe, très catholique, de séparation du spirituel et du temporel qui est le plus important. Il nous oppose aux anglo-saxons tout comme la « querelle du filioque » a jadis divisé les catholiques et provoqué le schisme orthodoxe. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Querelle_du_Filioque) Le principe contraire, qui veut que l’ordre spirituel doive se réaliser ici-bas, (cf. le césaro-papisme cité par l’orateur, mais aussi Martin Luther et le schisme protestant), signifie selon moi la fin de la spiritualité car sa source première, son essence, doivent rester « extérieure au monde ».

            L’opposition sur ce principe se manifeste en particulier à l’égard de la science fondamentale : jusqu’à récemment, il était admis que celle-ci devait se faire à fonds perdus, sans espoir de retombées économiques et encore moins de rendements. Avec les anglo-saxons, la recherche désintéressée, l’art pour l’art comme on dit, c’est terminé, fini ! Elle aussi doit être rentable et utile ! Ainsi notre monde se referme sur lui-même, dans le carcan du matérialisme. Autant dire qu’il n’y a plus rien à espérer et, surtout, plus aucune liberté artistique ou scientifique possibles : tout ce que l’on peut imaginer est voué à la récupération prosaïque ou empêché de se manifester.

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    • chris06 // 10.06.2013 à 10h43

      @Marcus,

      chacun retourne à sa monnaie cela ne veut rien dire quand on explique pas dans quel cadre.
      Celui du SME? Celui de Bretton Woods? Celui de l’étalon or? Ou celui proposé par Lordon? Ou celui proposé par Keynes (Bancor)? Ou celui proposé par Zhou Xiaochang (le gouverneur de la banque centrale chinoise)?

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      • Marcus // 10.06.2013 à 12h39

        Oui, très juste chris06

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        • balthazar // 10.06.2013 à 13h54

          En même temps, chacun retourne à sa monnaie, ça veut dire ce que ça veut dire.
          Il suffit de voyager (oh pas loin, le maghreb suffit) et on découvre que nos partenaires économiques n’ont pas la monnaie commune.
          Bigre, comment fait Bolloré pour développer son business en Afrique de l’Ouest ?
          Mystère et boule de gomme. Encore une énigme pour Blake et Mortimer.
          J’aurai pu citer du frontalier avec la livre sterling ou le franc suisse.
          Le pauvre gusse qui croit que tout va disparaitre si l’euro éclate, il ne connait pas grand chose à l’Histoire.
          Cela va déclencher une dépression… Bigre, c’est vrai que là, actuellement, on pète tous les high scores avec notre euro.
          Quand on sera des « sous salariés  » à la chinoise payés… en euros , on sera content.
          On pourra enfin (re)faire ce que l’on vient de défaire.

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          • chris06 // 10.06.2013 à 14h11

            des « sous salariés » à la chinoise payés… en francs, ça sera mieux? Ah non, je sais, le retour au franc va nous protéger comme par miracle de la concurrence internationale. Pourquoi, je me le demande bien?

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          • balthazar // 10.06.2013 à 14h30

            Oui, c’est ce que je vous dis, même moi je ne comprends pas ces pays « sous développés » qui n’ont pas adopté l’euro ou le dollar. Qu’est ce que cela leur apporte d’avoir des dirhams, roupies, bahts, reals, pesos ou autres…
            Ils ne voient pas le dynamisme US ou Euro ou quoi ?
            Faut qu’ils changent de monnaie, et vite… pour notre salut.^^

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          • chris06 // 10.06.2013 à 14h48

            ils n’ont pas adopté le dollar ou l’euro mais ils sont obligés de vendre leurs exportations en dollars ou en euros et faire toutes leurs réserves dans ces monnaies, bigre, quelle souveraineté monétaire!

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          • chris06 // 10.06.2013 à 14h55

            notre manque de dynamisme n’est pas du à l’euro, voyez le Japon, les US, le Royaume Uni, ils sont pas plus dynamiques ni moins endettés. Il est logique que les pays en voie de développement soient plus dynamiques que les pays développés.

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          • odp // 10.06.2013 à 17h36

            Bah si justement en Afrique de l’Ouest ils ont le Franc CFA.

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          • step // 10.06.2013 à 18h03

            notre propension a maintenir la recession à deux chiffres dans certains pays, elle par contre est unique. Personnellement moi cela m’interpelle…

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          • Christophe Vieren // 11.06.2013 à 21h40

            @Chris06 : à quoi sert l’Euro ? Argumentaire étayé requis du genre situation avant l’Euro, situation après l’Euro. C’est comme cela qu’en science on étudie l’influence d’un paramètre : on le modifie (ici la monnaie) et on observe. Ce ne devrait pas être trop difficile d’isoler l’impact de ce paramètre puisqu’un certain nombre de pays développés, européens ou non, n’ont pas changé de monnaie durant ces périodes. Allez au boulot Chris ! Y a de quoi soutenir plusieurs thèses de doctorat, voire une HDR.

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    • Papon Lindsey // 10.06.2013 à 12h40

      En effet, reprenons notre monnaie et notre souveraineté !

      On en veut plus de l’euro, même avec la mention Fr accolée!

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  • Ankou78 // 10.06.2013 à 06h49

    Comme d’habitude avec F Lordon, il faut lire 2 fois avant d’essayer de comprendre.

    Mais aujourd’hui, ce me semble différent.
    D’abord on comprend mieux, plus facilement, plus vite
    Et surtout la force de proposition est plus évidente.

    On sait où on va, ou plutôt où on voudrait aller.

    L’explication est séduisante. Surtout celle qui amène à penser que l’alternance politique nationale est un leurre, ce que nous voyons clairement en France, et chez nos voisins espagnols.

    D’autres sont plus directs, tout en étant moins démonstratifs.

    En résumé, c’est incontournable.
    Les bâtisseurs de l’Europe n’ont pas voulu ça.

    Il me semble qu’ils ont voulu l’Europe des Hommes, pour la justice, le bien être, l’équilibre.
    Ils n’ont pas voulu de cette néo libéralité financière qui les écrasent.

    Pourquoi l’Europe ne serait-elle pas la pionnière pour changer le Monde?

    Comme dit F Lordon, un rêve éveillé ……

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    • Papon Lindsey // 10.06.2013 à 12h45

      Je dirais même que son billet est trop long.
      Segmenter son papier aurait été plus efficace.
      Néanmoins, j’aime sa façon de penser. Il est dommage que Claire Chazal n’invite pas Lordon er Olivier au 20h. On rigolerait bien !

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      • Néophyte // 10.06.2013 à 13h43

        Frédéric Lordon chez Claire Chazal….

        Vous voulez que Frédéric Lordon ait une crise cardiaque ?

        Même si elle l’invitait, Lordon n’accepterait JAMAIS car il lui serait IMPOSSIBLE d’expliquer quoi que ce soit. car ces interventions seraient découpés en tranche d’une minute et demis.

        Il lui serait IMPOSSIBLE d’expliquer quoi que ce soit de vraiment complet à un public déjà lobotomisé par 10 à 20 ans de TF1

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    • jducac // 10.06.2013 à 13h54

      @ Ankou78 Le 10 juin 2013 à 06h49

      L’explication est séduisante. Surtout celle qui amène à penser que l’alternance politique nationale est un leurre, ce que nous voyons clairement en France, et chez nos voisins espagnols.

      Constater que l’alternance politique est un leurre n’est-ce pas, de fait, reconnaître que l’évolution d’une communauté humaine est, comme tout dans le reste du monde, et pas seulement chez les humains, contrainte par les dures et implacables lois de la physique ? L’économie doit s’y soumettre, indépendamment des désidératas, croyances, et discours politiques souvent trompeurs parce qu’insuffisamment rationnels.

      La force des Allemands, et de leurs divers courants politiques, réside dans ce qu’ils ont compris cela avant leurs autres partenaires européens. Ces derniers, surtout au Sud, préfèrent encore rêver de consommer plus que ce qu’ils créent, alors que les ressources physiques de leur territoire de même que l’état actuel de leurs ressources humaines ne le permettent plus.

      L’Europe de Sud, y compris la France, doit opérer une franche reconversion de ses modes d’alimentation en énergie, que ce soit une énergie directement issue de la matière ou celle issue du vivant sans l’intelligence, le réalisme et le pragmatisme duquel rien n’est possible. Le pur idéalisme et les diverses doctrines philosophiques, politiques, voire religieuses, sont arrivés au bout du bout en se heurtant au mur de la réalité.

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      • Ankou78 // 10.06.2013 à 14h05

        « L’Europe de Sud, y compris la France, doit opérer une franche reconversion de ses modes d’alimentation en énergie »

        Ce sont des écrits qui me font bondir!

        C’était mon job en active.

        Savez-vous que la France (et les alsaciens lorrains en particuliers) a la chance que les vents dominants sont d’ouest?

        Quand on brûle du charbon, et en plus de très mauvaise qualité, ……

        Et je vous passe le quasi véto sur la taxation des PV venant de Chine pour protéger son industrie de machines outils

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    • balthazar // 10.06.2013 à 14h22

      à Ankou78:
      « En résumé, c’est incontournable.
      Les bâtisseurs de l’Europe n’ont pas voulu ça.

      Il me semble qu’ils ont voulu l’Europe des Hommes, pour la justice, le bien être, l’équilibre.
      Ils n’ont pas voulu de cette néo libéralité financière qui les écrasent. »

      Je vous invite à lire les analyses de François Asselineau (UPR) concernant « LES » bâtisseurs de l’Europe.
      (en résumé, ce sont les USA et ils nous mènent exactement là où ils le désirent, pour leurs intérêts).

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    • Vincent // 10.06.2013 à 14h35

      « Les bâtisseurs de l’Europe n’ont pas voulu ça.

      Il me semble qu’ils ont voulu l’Europe des Hommes, pour la justice, le bien être, l’équilibre.
      Ils n’ont pas voulu de cette néo libéralité financière qui les écrasent. »

      Et bien plus j’y pense et plus je crois que même ça est un mythe historique.

      Les hommes politiques qui ont enclenché l’Europe ont pensé dès le départ à une entité supranationale avec toutes les prérogatives de la souveraineté étatique, et des états réduits à choisir la couleur du papier à en-tête en matière de liberté politique.
      Pas par volonté Orwellienne, mais pour éviter les guerres qu’ils avaient connu et qu’ils ne voulaient plus jamais voir.
      Quitte à transformer l’Europe ne annexe de l’Anglo-sphère en matière commerciale, financière, monétaire, politique, normative et surtout militaire.
      Ce fût un choix sciemment soupesé. Mais on ne pouvait pas annoncer la couleur aux peuples d’entrée, ils ne comprennent pas…;) Par petites doses, doucement, à la flamande pour Bruxelles en quelque sorte..

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  • France41 // 10.06.2013 à 08h06

    Bonjour,

    C’est toujours la faute de L’Allemagne ou de l’Europe.Mais qu’ont fait nos élites parisiennes

    depuis trente ans ( et nos 500 conseillers énarques depuis 6 ans) ?.

    Nous serons obligés de quitter l’euro ou l’Allemagne le fera mais il faut avoir l’honnéteté de dire que tous les français perdront environ 20% de pouvoir d’achat sur tous les biens importés.

    Autant que je sache , les pays de l’Europe du Sud n’ont pas de pétrole.

    Pourquoi conforter l’idée en Europe qu’il n’y a en France que les tribus gauloises des n’yaqua, des

    fautqu’on et c’estlafautede …..

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    • Christophe Vieren // 11.06.2013 à 21h50

      @France 41 : apparemment tu connais bien tous les pays européens pour affirmer péremptoirement que « il n’y a en France que les tribus gauloises des n’yaqua, des fautqu’on et c’estlafautede ….. ». Si c’est vrai, cela doit être récent car cela fait plusieurs siècles que l’on est dans le peloton de tête des nations, que ce soit du point de vue du PIB/tête (ce qui n’est pas le plus important, mais du point de vue de l’espérance de vie, de l’égalité, de l’IDH, du droit des femmes, de l’âge de la retraite, du nombre de congés payés, de la durée hebdomadaire du travail, . . . Cela étant, la situation se dégrade mais je ne suis pas sûr que ce soit à cause des yaqua, fautqon, …. mais plutôt parce que l’UMPS se succède à elle même depuis 1983.

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  • BA // 10.06.2013 à 08h20

    L’Allemagne a raison.

    L’Allemagne fait une politique monétaire favorable à l’intérêt national de l’Allemagne.

    L’Allemagne fait une politique monétaire favorable à la structure économique de l’Allemagne.

    L’Allemagne fait une politique monétaire favorable à la démographie de l’Allemagne.

    Cette politique monétaire est parfaitement adaptée à l’Allemagne.

    Ce que fait l’Allemagne est parfaitement légitime.

    Et nous ne devons pas critiquer l’Allemagne de faire la politique monétaire favorable à l’Allemagne.

    Mais les élites politiques françaises ?

    Qu’est-ce qu’elles font, les élites politiques françaises ?

    Réponse :

    Les élites politiques françaises s’alignent sur les décisions de l’Allemagne.

    Les élites politiques françaises font, elles-aussi, la politique de l’Allemagne.

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    • Julian // 10.06.2013 à 08h31

      Les élites françaises font, aussi, la politique de l’Allemagne. Certes . Les élites française ont aussi beaucoup aimé se donner des maîtres. L’histoire nous l’enseigne.

      Depuis Giscard, elles font, aussi, abondamment leur beurre.

      Le « parcours » de l’inspecteur des finances Stéphane Richard est, à cet égard, exemplaire.(Voir l’article que le consacre La Tribune, repaire de gauchistes sans doute).

      Au cour du drame français : la domination, et quasi impunité d’une caste.

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    • veyrenc // 10.06.2013 à 09h32

      Parfaite analyse objective de la situation exprimée très clairement.
      Merci.

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  • LeTaulier // 10.06.2013 à 09h34

    Le problème des gens comme Lordon est qu’ils croient que ce qu’ils pensent est partagé par la majorité des Français et donc par la majorité des Européens.

    L’intérêt d’une monnaie commune ou unique européenne est que la première puissance économique de l’UE, l’Allemagne, y soit.

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    • Stéphane Grimier // 10.06.2013 à 11h53

      Donc, cette monnaie qui nous détruit n’en a aucun pour nous. CQFD. Merci.

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      • Julian // 10.06.2013 à 14h55

        Bien vu, Stéphane.

        Les sophismes n’ont jamais fait peur aux bigots de l’Europe à tout prix.

        De plus, les concepts de monnaie unique et de monnaie commune ne sont pas du tout équivalents !

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    • Néophyte // 10.06.2013 à 13h52

      « Le problème des gens comme Lordon est qu’ils croient que ce qu’ils pensent est partagé par la majorité des Français et donc par la majorité des Européens. »

      A la différence que
      Lordon, vue ses connaissances, connait les problèmes de la France, leurs causes et a des idées progressistes pour s’en sortir

      Les Français et Européens lobotomisés par leur médiacraties européistes avalent chaque jours la même soupe, les mêmes mensonges, les mêmes stupidités en ne se rendant pas compte qu’ils se font manipulé.

      Voila la différence

      Ceux qui s’informent par eux-mêmes, lisent, vont sur des médias non détenus par des puissances financières, vont vers des médias indépendant, connaissent et lisent des gens comme Frédéric Lordon et Jacques Sapir (qui est d’ailleurs le réelle initiateur de monnaie commune).

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  • Pytheas13 // 10.06.2013 à 09h34

    « Ce qui se conçoit bien, s’énonce aisément , et les mots pour …. » , ce n’est pas son fort apparemment, c’est dommage! S’il veut s’adresser à tous les peuples d’Europe, il faut qu’il change de rhétorique écrite, enfin s’il a l’intention de se faire comprendre.
    Les systèmes qui fonctionnent dans la vraie vie économiques doivent être simples: si l’euro ne fonctionne pas, la monnaie euro-franc n’évitera pas à la France de devoir s’adapter au nouveau monde qui est train de se structurer, ce n’est pas l’inverse qui va se dérouler. La Suède, le Canada et d’autres ont renouvelé leurs politiques (marché du travail, politiques publiques, retraites, transferts sociaux, innovations, etc….) grâce à la dévaluation (20%) et dans un monde qui était en croissance. Mr. London veut pouvoir dévaluer pour ne rien changer: post-conservateur néo-gauchiste, décomplexés bien sûr puisqu’il n’a jamais eu à prendre une quelconque décision politique ou économique, derrière son bureau d’intello. Evidemment aucune mention dans ce texte de l’entrepreneur ou de l’entreprise et de la structure actuelle des modalités de production mondialisée. Faudra-t-il nationaliser les banques? Que deviendra le stock de dette en monnaie de singe?

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    • Gibbus // 10.06.2013 à 09h41

      Voici un petit film de 2006 où Lordon parle de la mondialisation et des PME/PMI:
      http://www.youtube.com/watch?v=wkBYYSxf2N8

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    • amemar // 10.06.2013 à 11h28

      Le monde n’est pas fait que d’entrepreneurs, il est surtout composé de citoyens qui veulent vivre, du mieux possible, et élever leurs enfants. Soumettre toutes les décisions aux besoins des entreprises et uniquement pour leur profit, comme on l’entend sans arrêt, est grotesque, car c’est la politique qui est poursuivie depuis plus de 40 et on voit avec quel succès. Il serait temps que l’économie soit mise au service des Hommes et non pas l’inverse. L’entreprise est un acteur social qui des droits et des devoirs, et parmi ces droits, l’asservissement des citoyens à sa volonté de gagner toujours plus n’est écrit dans aucune constitution; Si des économistes rejettent la fin de tous les droits sociaux, je ne vois pas pourquoi on les traiterait de « conservateurs gauchistes ». On a le droit de vouloir un monde meilleur pour tous.

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      • Pytheas13 // 10.06.2013 à 15h23

        « L’économie du bien et du mal », du noir et du blanc, l’Etat incompétent et l’entreprise avide, c’est extrêmement réducteur du rôle des acteurs économiques, et de leur complexité, et plasticité face aux règles nationales, européennes, et mondiales.

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  • caroline porteu // 10.06.2013 à 09h45

    Lordon que j’aime beaucoup par ailleurs, ne risque pas de citer ce commentaire de Von Mises , qui faisait partie de l’Ecole Autrichienne la pire des écoles libérales qui soit .. et pourtant , que de bon sens dans ce commentaire :

    Pourtant cette citation dit la chose suivante : Von Mises défend la monnaie indexée sur l’or , comme étant la seule à pouvoir assurer une stabilité réelle dans le commerce et les échanges , ce qui est théoriquement sa première et seule utilité :

    « Il est impossible de comprendre le sens de l’idée d’une monnaie stable si l’on ne réalise pas qu’elle a été instituée en tant qu’instrument de protection des libertés civiles contre les avancées despotiques des gouvernements. Idéologiquement, elle appartient à la même catégorie que les constitutions et les chartes des droits. »

    Voilà un homme qui prévient des risques de despotisme lié à l’utilisation excessive de la puissance financière et de la monnaie et personne ne l’écoute alors que c’est une réflexion de pur bon sens !!! Les méthodes utilisées actuellement ont d’ailleurs « oublié » cette réflexion de bon sens , y compris et surtout au sein même de la zone euro.

    La stabilité de la monnaie est indispensable à une économie de marché . A condition qu’il y ait de véritables marchés . A partir du moment ou la notion même de marché commence à être mise en cause par des ententes ou des règles de concurrence faussées , la monnaie devient elle-même un outil de dictature surtout si ses variations permettent d’affaiblir certains pays ou certaines zones .

    Nous sommes exactement dans ce cas de figure avec le dollar et l’euro , la manière dont ils sont gérés et les soi disant marchés de capitaux totalement manipulés . On comprend d’autant mieux dans ce contexte pourquoi les Chinois veulent d’urgence une monnaie alternative pour les échanges commerciaux qui intègre l’or dans ses paramètres .

    Je suis fascinée par la manière dont la Chine s’est adaptée aux contraintes planétaires à partir de son propre modèle . Je ne crois pas que les Chinois raisonnent en clivage ou en idéologie , mais ils raisonnent en termes de puissance : ce qui est bon pour la Chine .. Ce raisonnement a bien entendu ses limites d’un point de vue philosophique puisqu’il peut aller jusqu’aux processus de colonisation tels que nous les avons connus .

    Cette capacité Chinoise vient sans doute de très loin , les asiatiques ont un sens du collectif bien supérieur aux Occidentaux , et la philosophie Confucéenne refuse le conformisme de la pensée , caractéristique de « l’homme de peu  »

    Cela reste un pays totalitaire avec son cortège de corruption , mais ces dérives proviennent justement des régimes totalitaires qui en interdisant la séparation des pouvoirs et l’indépendance de la justice , bloque toute réaction et intervention devant les excès de ce capitalisme mafieux que nous voyons déferler tous les jours .

    Je suis tous les jours étonnée de voir combien la philosophie des lumières et des humanistes est en train de s’effacer au profit d’idéologies qui peuvent représenter elles mêmes des enfermements de la pensée .
    En particulier l’oubli de l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’homme et du Citoyen :
    « les Hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits » .

    Nos démocraties ont oublié que les droits c’était d’abord et avant tout l’exercice de la justice . Tous les jours nos sommes désormais confrontés à de multiples exemples qui nous montrent que les « grands » de ce monde se sont totalement exonérés du respect des lois qui nous gouvernent .
    Et d’ailleurs pour la séparation des pouvoirs, le fait d’avoir laissé Bruxelles tenir dans les mêmes mains le législatif et l’exécutif et un signe très grave sur la nature même du pouvoir qu’ils prétendent exercer : un pouvoir totalitaire et non plus démocratique .

    Pour pouvoir rétablir une monnaie stable qui ne soit pas un outil de dictature , il faut commencer par rétablir les principes de base qui ont fait nos démocraties : à savoir la justice et la séparation des pouvoirs .

    Se concentrer exclusivement sur la monnaie sans s’attaquer aux racines du mal nous conduira dans le mur . Et les racines du mal se trouvent bien dans les fonctionnements totalement anti-démocratiques de cette Europe , qu’elle soit composée de 5, 16 ou 27 Pays .

    La construction actuelle de l’Europe à partir de cette monnaie n’a servi qu’à L’allemagne , dans les termes exactement décrits par Von Mises .. nous faisant ainsi refaire un saut dans le passé , mais les armes sont devenues différentes et la monnaie , comme la construction financière actuelle de l’Europe et de ses banques , sujet largement évoqué dans ce blog , ont largement participé à cette dictature lentement en train de se mettre en place .

    Et si nous recommençions à penser librement , simplement, à philosopher sur la base de l’humain, rejoignant ainsi ceux qui nous ont aidé à créer ces démocraties que nous sommes en train de perdre ??

    Sans nous enfermer dans un conformisme sémantique qui arrive à vider de tout contenu un bon nombre d’éléments de langage ou d’étiquettes . Réinventer le langage et redonner un contenu aux termes au lieu de les utiliser comme des étendards de révolte parait être une des premières nécessités pour s’attaquer au FOND, en substituant le bon sens à un carcan idéologique …

    Ce que les Chinois ont visiblement sû éviter . Effectivement pour eux , cela n’a pas beaucoup de sens , vu leur histoire récente.

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    • chris06 // 10.06.2013 à 10h11

      si l’école autrichienne est, selon vous, « la pire des écoles libérales qui soit », pourquoi citez vous von Mises?

      c’est la pire quand ça ne vous arrange pas et qu’il s’agit de cautionner l’interventionnisme étatique (par exemple celui de la Chine qui maintient artificiellement bas le cours de sa monnaie au mépris de son peuple) mais c’est « plein de bon sens » quand il s’agit de revendiquer des monnaies stables indexées sur l’or?

      Et vous dites que vous aimez beaucoup Lordon qui revendique des banques centrales non indépendantes et ensuite vous réclamez la séparation des pouvoirs.

      J’ai décidément beaucoup de mal à comprendre la cohérence de vos commentaires.

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      • caroline porteu // 10.06.2013 à 10h22

        @chris06

        Parce que je refuse de m’enfermer dans un carcan idéologique quelqu’il soit .. Je regarde ce que le gens disent AU FOND .. Et sur le fond , Von mises a incontestablement raison lorsqu’il parle de la monnaie comme moyen de dictature .

        La structure actuelle de l’euro et les jeux du dollar et de la FED ne sont rien d’autre .

        La Chine n’a pas fait semblant , c’est une dictature .. Elle n’a jamais prétendu être une démocratie , contrairement à d’autres . Mais elle a compris que la monnaie était une arme au profit de la politique économique qui devait protéger les intérêts de la Chine . Raison pour laquelle , ayant constaté les manipulations de marché effectué depuis les USA , elle a corrélé sa monnaie au dollar pour se protéger un minimum de ces manipulations .

        Les Chinois n’ont pas cherché à rejoindre une idéologie .. Ils cherchent ce qui est bon pour la Chine .. Et si il y a des idées libérales qui leur paraissent bonnes , il les prennent .. si ces idées sont socialistes , ils les conservent .. Par exemple , le fait d’imposer que les voitures à moteur soient désormais utilisées à 60% dans les transports des villes … Ce n’est certainement pas une idée libérale .

        Les Chinois ont cette caractéristique : ils refusent de s’enfermer dans un conformisme de la pensée qui leur ferait oublier les éléments de bon sens . Et les carcans idéologiques, comme les clivages politiques ne sont rien d’autre .

        D’autant plus qu’ils savent déjà ce que ces enfermements leur ont coûté ..

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        • chris06 // 10.06.2013 à 10h30

          si vous refusez de vous enfermer dans un carcan idéologique pourquoi dites vous que l’école autrichienne est « la pire » des écoles libérales? C’est pas idéologique comme affirmation? Sur quoi la basez vous?

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          • caroline porteu // 10.06.2013 à 11h01

            @chris 06
            Selon un certain carcan idéologique , l’école autrichienne est la pire des écoles libérales .
            Donc il faut diaboliser tout auteur qui en est issu , même si cet auteur dit des choses d’un élémentaire bon sens .

            C’est la raison pour laquelle je dis que ces enfermements idéologiques peuvent aller jusqu’à masquer des choses aussi graves que des avancées despotiques.

            Les diabolisations de la pensée étant devenues par là même des outils d’excommunication des apostats de ces nouveaux dogmes sectaires que sont la dette, l’équilibre budgétaire et la création monétaire, apostats qui osent penser différemment , librement ..

            La liberté de pensée et de conscience : article 18 de la Charte des Droits de l’Homme , peut concerner toutes les convictions, y compris les clivages idéologiques qui peuvent devenir eux mêmes une religion. La comparaison est donc tout à fait pertinente .

            Encore une fois nous revenons aux idées humanistes de base, fondements de nos démocraties . L’article 18 en est directement issu .

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          • chris06 // 10.06.2013 à 11h08

            @Caroline,

            donc le fait que vous disiez que l’école autrichienne est « la pire des écoles libérales » c’était pas quelque chose que vous pensiez vraiment?

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          • caroline porteu // 10.06.2013 à 11h41

            @chris 06

            Je vous ai simplement dit que j’avais repris une expression issue de ce que j’appelle un carcan idéologique .

            Je n’ai pas d’opinion sur ce qui est « pire ou meilleur » .. Encore une fois , je revendique l’article 18 de la Charte des Droits de l’homme de l’ONU sur le refus du sectarisme dogmatique . Revenons donc aux idées de base qui ont fondé nos démocraties .

            Je refuse de me laisser enfermer dans un carcan ou dans un clivage totalement dépourvu de contenu ou de fond , avec ce qui n’est de votre part qu’une tentative d’excommunication car effectivement , je fais partie des apostats libres penseurs .

            Et je vais encore une fois me référer à la Chine, car la doctrine du Tao a ceci de très intéressant qu’elle n’exclut rien , bien au contraire puisque tout est dans tout .. Ces idées se retrouvent d’ailleurs dans la plupart des philosophies de la vie asiatiques , appelées aujourd’hui religions . On les retrouve même dans le boudhisme.

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          • chris06 // 10.06.2013 à 12h05

            @Caroline,

            bon, merci d’avoir précisé ce qui n’était pas clair dans votre commentaire initial.

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  • chris06 // 10.06.2013 à 09h48

    J’ose a peine voir la gueule des « négociations » quand il s’agira, dans une période de crise comme celle que nous vivons, de fixer les parités des monnaies entre elles.

    Surtout s’il n’y a plus de constitution, de règles prédéfinies à l’avance sur les déficits publics et les taux de change et que les banques centrales ne sont plus indépendantes.

    Déjà que dans le SME ils n’arrivaient même pas à rester dans les bandes de variation prédéfinies à l’avance et ça c’était dans une période où il restait encore un peu de croissance et où les dettes publiques étaient encore loin des niveaux atteints aujourd’hui.

    ça sera la foire d’empoigne ce que propose Lordon.

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    • caroline porteu // 10.06.2013 à 10h04

      @Chris 06

      Sauf si par le biais de ce que veulent désormais un certain nombre de pays , nous revenons à un concept de bon sens : l’étalon or , dont la stabilité indiscutable permettra d’éviter les variations déstabilisantes qui ont permis ces coups d’état larvés et la mise en place de cette dictature financière.

      Dans ce cas de figure , nous reviendrons également aux préceptes de bon sens qui fixaient la parité d’une monnaie avant cet abandon :
      la force d’une monnaie vient de deux choses :
      – du différentiel de taux d’intérêt
      – de la force économique du ou des pays dont elle est le moyen d’échange .

      Ce qui suppose également qu’elle revienne à son statut premier : un simple moyen d’échange et non une fin en soi et qu’un taux unique soit attaché à la monnaie et non pas dépendant de prétendues notations dont il est désormais largement avéré qu’elles sont totalement orientées et manipulées.

      Quand il y a une crise , ces agences ne la voient pas … par contre elles savent très bien la provoquer comme ce qu’elles ont fait en Espagne .

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      • chris06 // 10.06.2013 à 10h20

        revenir à l’étalon or ne change rien au problème si on permet aux Etats de modifier le cours de leur monnaie par rapport à cet étalon.

        Et puis je ne vois vraiment pas comment revenir à l’étalon or va faire en sorte que les monnaies redeviennent « un simple moyen d’échange » et pas « une fin en soi » (que voulez vous dire par là?).

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        • caroline porteu // 10.06.2013 à 10h53

          @chris 06
          Ce retour et je parle bien évidemment de l’or physique et non pas de la cotation totalement virtuelle soi disant officielle permet au contraire de redonner à la monnaie son statut de valeur d’échange en la rendant moins soumise aux manipulations diverses et de ce fait , elle la rend par définition plus stable .

          D’ailleurs si vous y réfléchissez , toutes les déclarations actuelles vont bien dans ce sens . De la Suisse à l’Allemagne , les banques centrales cherchent à récupérer leur or.
          L’Inde vient d’interdire aux particuliers l’achat d’or .

          La destitution du dollar en tant que monnaie planétaire est en train de se faire, et cela risque de provoquer beaucoup de turbulences , car la monnaie et la finance sont bien les nouvelles armes de destruction massive des pays qui les manipulent .
          Les exclusions que j’ai citées du réseau SWIFT en sont des preuves incontestables .

          Ce sont des armes géopolitiques, utilisées pour maintenir une hégémonie et une toute puissance planétaire, et on peut comprendre que les pays qui souhaitent s’affranchir de ces manipulations mortifères pour leur économie soient de plus en plus nombreux .

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          • chris06 // 10.06.2013 à 11h03

            @Caroline,

            bien évidemment que l’étalon or c’est par rapport à l’or physique mais cela ne change rien au problème : comment sont fixés les cours des monnaies par rapport à cet étalon?

            Et je vous repose la question, que voulez vous dire par « redonner à la monnaie son statut de valeur d’échange et non une fin en soi »?

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          • Incognitototo // 11.06.2013 à 05h13

            @ Caroline,

            Compte tenu du développement de nos économies, il y a une impossibilité physique pour rétablir une convertibilité or pour n’importe quelle monnaie… Rapporter les masses monétaires des pays à ce qu’elles peuvent physiquement posséder en or, suppose que toutes les monnaies soient totalement dépréciées par rapport à cette référence…
            Je n’ai pas tous les montants exacts, mais pour donner un exemple approximatif, si aujourd’hui il faut 33 010 € pour acheter un kilo d’or… 5 121 Md€ de masse monétaire (pour le seul M1) de la ZE supposerait que les pays européens aient dans leurs coffres presque 155 000 tonnes d’or !!!… 2 chiffres :
            – la ZE n’en possède actuellement que 11 000 et avec des disparités entre les pays très conséquentes…
            – le monde entier n’en possède que 31 000 tonnes !…

            Donc, dès le rétablissement de la conversion or, le pouvoir d’achat serait divisé par 14 par rapport à l’or (si son cours est toujours fixé par l’offre et la demande)…
            De plus, les possessions en or des pays ne reflètent plus du tout leur présence économique ; par exemple : la Chine possède(rait) 1 054 tonnes d’or, la France 2 435 (à peine un peu plus d’un an de notre déficit commercial actuel)… alors compte tenu de notre déficit commercial chronique avec les autres pays, autant te dire qu’on ne garderait pas longtemps nos réserves dans nos coffres 🙁 …
            Conclusion, on a été beaucoup trop loin dans le décrochage par rapport à cette « monnaie unique » qu’est l’or, pour pouvoir faire machine arrière ; et en aucun cas le retour à la convertibilité or ne peut être une solution.

            Il y aurait d’autres solutions tel le Bancor : http://www.pauljorion.com/blog/?p=53474
            Cependant, tel que le mécanisme du Bancor est décrit, il faut tellement de préalables (notamment fin du marché spéculatif sur les valeurs monétaires, fin du dollar comme monnaie d’échange international, et cetera) pour que les effets qui en résulteraient se répercutent sur les économies de façon équilibrante, que je pense qu’on est en pleine utopie, dans l’état actuel du monde et des forces en présence, puisqu’il nécessite bien sût une adhésion internationale…
            De plus, si une monnaie se dévalue de 50 % par rapport à un autre pays (donc forcément fournisseur de produits) ? Ça veut dire que les produits augmenteront d’un coup de 50 % pour le pays importateur !!! Qui supportera de tels chocs de perte de pouvoir d’achat ? Toujours les mêmes, bien sûr…
            Enfin, ce système ne règle en rien, le problème du partage des richesses et du monde que nous voulons, qui restera totalement ancré dans des valeurs de compétition entre les pays…

            Bref, les solutions sont ailleurs, tel que je m’échine à essayer de l’expliquer…

            Cependant, il y a quelque chose qui m’a toujours étonné chez les économistes spécialistes monétaires, y inclus chez Lordon, c’est qu’ils considèrent toujours la monnaie comme une arme massive d’intervention économique susceptible de résoudre tous les problèmes ; et personnellement, compte tenu de l’histoire, en aucune manière je ne peux penser ça.
            La valeur d’une monnaie a toujours été la résultante de multiples facteurs, jamais la cause des prospérités économiques : http://www.solutions-politiques.over-blog.com/article-c-27-a-ceux-qui-pronent-un-retour-au-franc-et-aux-autres-qui-manquent-d-arguments-pour-leur-repondre-63107665-comments.html#comment113247523

            On ferait donc mieux de réfléchir, entre bien d’autres, aux choix que nous avons fait qui font que 10 % des haricots verts que nous mangeons aujourd’hui en France proviennent de Chine, plutôt que de chercher une solution magique à travers la monnaie qui n’existe pas, dans l’état actuel de notre monde…

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    • balthazar // 10.06.2013 à 14h14

      Oui, c’est tout à fait mon avis.
      Déjà tenté, échec patent.
      Il croit avoir réinventé l’eau chaude, avec son « super » système.
      Les gogos se laissent attraper, bien dommage.

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  • step // 10.06.2013 à 10h00

    « Tel le radeau de la Méduse, la Droite Complexée (DC, ex-Parti socialiste… »

    Déjà une petite erreur: La droite complexée au niveau économique c’est l’ump. Le Ps c’est la droite économique décomplexée, car elle va bien plus loin que l’ump dans ses réformes « libérales ».

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    • caroline porteu // 10.06.2013 à 10h15

      @Step

      Comme je viens d’essayer de le montrer , ces clivages n’ont aucun sens puisque les termes sont totalement dépourvus de tout contenu .

      Ce clivage grotesque braqué comme un étendard n’a servi qu’à faire oublier des idées humanistes de bon sens , qui étaient celles qui ont servi de support à toutes les fondatements démocratiques , permettant ainsi une prise de pouvoir larvée , ce que Von Mises appelle : « les avancées despotiques des gouvernements »

      ou celle qu’olivier vient de citer sur la base des doctrines totalitaires :

      « À la base de toutes les doctrines totalitaires se trouve la croyance que les gouvernants sont plus sages et d’un esprit plus élevé que leurs sujets, qu’ils savent donc mieux qu’eux ce qui leur est profitable. » [Ludwig Von Mises, La Bureaucratie, 1955]

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    • chris06 // 10.06.2013 à 10h35

      @step,

      déjà il faudrait commencer par expliquer en quoi le libéralisme est de « droite »?

      Si la notion de « gauche libérale » vous est si étrange que cela, je vous conseille de consulter cet excellent blog:
      http://www.gaucheliberale.org/

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      • step // 10.06.2013 à 12h42

        @chris & olivier

        c’est bien pour cela que j’ai mis des guillemets, car c’est bien ainsi que cela est présenté, il me semble. si cela pose un problème aux libéraux qu’ils aillent crier dans les médias qu’on usurpe leur nom. Bizarrement, rien, ou presque.Qui ne dit mot, conscent.

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        • Benjamin Franklin // 10.06.2013 à 17h06

          « Si cela pose un problème aux libéraux qu’ils aillent crier dans les médias qu’on usurpe leur nom. »

          Débat qu’on a souvent eu. La raison pour laquelle on n’entend pas les libéraux crier dans les média qu’on usurpe leur nom, ce n’est pas qu’ils ne crient pas, c’est simplement qu’en France ils ne sont ni assez nombreux ni assez influents pour qu’on les entende

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          • step // 10.06.2013 à 18h21

            dans ce cas il rejoindront le néant d’où ils ne sont (malheureusement) jamais sorti. Mais à ma connaissance, c’est assez pareil au moins en europe. Les « libéraux » sont dans la plupart des pays qui nous entourent des conservateurs assez veuls.

            Je conserve le guillemet justement en l’honneur de nos débats benj, mais me demander de m’appitoyer sur votre sort, c’est un peu trop demander, quand même.

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          • Benjamin Franklin // 10.06.2013 à 21h14

            Mais je t’en suis sincèrement reconnaissant, figure toi. Cela dit, je ne suis pas si pessimiste que ça. Je ne sais pas si je t’avais déja partagé cet article, une réflexion assez originale sur les concepts de gauche et de droite :

            http://www.contrepoints.org/2013/04/05/120594-gauche-droite-de-quoi-il-sagit-vraiment-et-pourquoi-les-liberaux-gagneraient-a-le-comprendre

            Quand je regarde la sociologie des partisans de Ron Paul aux USA, ou de nombreux aspects du programme de Bepe Grillo en Italie, je crois que la vague commence à revenir…

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          • step // 10.06.2013 à 23h14

            ah c’est excellent, comme souvent. je note mes petites réserves, au fur et à mesure :
             » et que si l’on change, cela sera mieux » -> » et que l’on peut aussi changer en mieux ». Actuellement on change aussi en moins bien. Ce qui va pas aider la « gauche progressiste ».

            Les idées meurent à droite et renaissent à gauche, pas toutes et heureusement !!! On verra bien pour ce qui nous concerne.

            c’est amusant comme analyse et non dénué de fondement, je vous donne quand même 30 ans de purgatoire pour avoir prédominé pendant reagan tatcher à contre temps. Cela l’extrême gauche s’en souvient, et ne l’oubliera pas de sitôt.

            Après on a quand même à la fin un bon petit relan droitier façon rot intempestif, quand il indique qu’il faut travailler au corps les « travailleurs pauvres » … »mais pas les assistés »…. Ha le mythe de l’assisté, cet individu vivant grassement de l’aide sociale, si présent dans les mythe de la …droite crispée, et si…. absent de la réalité des chiffres. 90% des « assistés » sont des gens qui ne demandent qu’à travailler.
            Y’a encore du boulot !!!!

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      • Deres // 10.06.2013 à 19h05

        En France, quasiment personne ni à gauche ni à droite ne se dit libéral, du moins dans ceux qui compte et dans ceux qui ont récemment gouverné. L’ennemi (avec le couteau entre les dents 😉 ) est même souvent décrit comme l’ultra-libéral ou le turbo-libéral (pour ceux qui ont la moindre idée de ce que cela veut dire, merci …).

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        • step // 10.06.2013 à 19h33

          ils étaient tous « libéraux » dans les années 80 ont voulu tous se défausser des conséquences de leurs actions dans les années 2000 en jurant grand dieux qu’ils ne l’étaient plus, et qu’ils avaient tous succombés à un dieu « libéral » en vogue a l’époque, mais qu’ils s’étaient révéillé depuis (cf rocard, delors…). en politique (au moins française, probablement latine, certainement aussi ailleurs) le « libéral » n’existe pas et n’a même jamais existé, mais comme il fallait bien un responsable…

          Définition française du « libéral » à ma sauce: bouc émissaire de la crise qui vient, à la fois très ressemblant physiquement mais bien évidemment très différent dans l’essence, de nos élites actuelles. Espèce probable de démiurge pouvant infecter des corps pour les soumettre à sa volonté. La possession semble durer après le « coming out » même si le malade s’en défend.Rechutes fréquentes en petit comité. Rien à voir avec la politique économique, juste la volonté d’aider les copains en les laissant libre de faire leurs affaires. Les copains, pas les autres, et surtout pas la piétaille, faut pas abuser quand même. Dans les rares cas d’aveu public assumé, le sujet est forcément d’ordre sociétal, il ne faut pas mélanger avec ce qui est important pour de vrai.

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          • Karihkoun Kluen // 11.06.2013 à 06h19

            J’adore ton article Benjamin mais pour ma part si je n’aurai aucun problème à convaincre un exclu des bienfaits de la libre entreprise, je n’ai pas encore les compétences nécessaires pour lui parler des bienfaits du libre échange entre deux pays aux salaires extrêmement contrastés (il va tout de suite me parler de la perte de son travail dû à la délocalisation de son entreprise).
            Aurais-tu un petit lien qui pourrait m’éclairer car quand je lis Bastiat par exemple, je n’ai pas l’impression qu’il prenne en compte ce facteur (mais peut-être que je me trompe) et qu’il a l’idée d’un libre échange entre des pays aux salaires à peu près identiques…

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          • step // 11.06.2013 à 23h48

            bien sur qu’il ne prend pas en compte ce paramètre les libéraux (sans guillemets) sont des doux rêveurs, voir des idiots utiles.

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          • Benjamin Franklin // 12.06.2013 à 14h20

            Tu as la réponse détaillée par mail, Karihkoun !

            Pour résumer rapidement, step :
            -les dépenses publiques de gestion du chômage (assurance chômage+contrats aidés+formation) c’est > 2% du PIB. Ca fait un peu plus de 700€/mois pour les 5 millions de vrais chômeurs
            -les dépenses de formation continue (DIF et autres), qui sont gérées en dépit du bon sens (cf divers rapport cour des comptes), et gaspillées lamentablement, c’est ~1.4% du PIB. Concentré sur les chômeurs, ça ferait ~400€/mois en plus.

            Tout ça c’est net bien sûr, les chômeurs ne cotisent pas à la sécu. Si c’était bien géré, ça devrait déjà aider à faire la transition des jobs détruits vers les nouveaux jobs.

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            • Grrr // 13.06.2013 à 00h55

              C’est quoi un « vrai chômeur »?
              A propos, il est intéressant de voir l’étymologie du mot! Celle du mot « travail » tout le monde la connait. De nos jours ne devrait-on pas parler plutôt de « privé d’emploi »?

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          • Benjamin Franklin // 13.06.2013 à 14h08

            Je n’entends rien de péjoratif par « vrais chômeurs ». C’est juste une façon de dire que j’inclus dans ce chiffre toutes les catégories d’actifs sans emplois, ainsi que les contrats aidés, dont le job n’existe que par subvention publique. Ne considérer que 3 millions de chômeurs, c’est du maquillage statistique.

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    • step // 10.06.2013 à 12h33

      « à l’image de toute une époque qui a décrété que la souveraineté était la pire des choses, le règne de l’arbitraire et de la déraison. effectivement la souveraineté est le reigne de l’arbitraire des peuples et de leurs éventuelles déraisons. S’imaginer que l’on détruirait l’arbitraire et la déraison en déniant cette possibilité au peuple, revient à dire que les agents économiques et les politico-fonctionnaires sont démocratiques et raisonnables par essence…. On en est loin, bien évidemment.

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      • step // 10.06.2013 à 12h50

         » sitôt Merkel congédiée l’austérité ne sera plus qu’un souvenir « : Effectivement son remplacement par un zelote de shroeder, risque de fondamentalement changer la donne, je n’en doute pas…

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        • step // 10.06.2013 à 12h59

          « Sans grande conscience….les « arriérés » de la « périphérie ». » .A lire et relire. C’est bien plus important (et ce le sera) que toute considération économique même si cela en est une conséquence… Blessure d’argent n’est point mortelle, blessure nationale nuit gravement à la santé.

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          • step // 10.06.2013 à 13h10

            « toute la force propre d’un mythe dont les croyants préfèrent périr conformément à ses injonctions que se sauver contre elles ».. et qui ne concerne pas que le « couple franco-allemand ». « La croissance » (religion du veau d’or), « la compétitivité » (religion du darwinisme social)…etc…

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  • Fabrice // 10.06.2013 à 11h36

    je lis ce texte et j’ai beau y faire cela me fait penser à Hollande au Japon :

    http://www.lemonde.fr/japon/article/2013/06/07/a-tokyo-francois-hollande-scrute-les-effets-de-la-relance-japonaise_3425988_1492975.html (je ne sais pas ce que vous en pensez Olivier mais j’ai halluciné en entendant cela)

    si la nouvelle mode c’est le modèle Japonais quand on sait ce que cela signifie grâce aux deux Olivier, on comprend mieux qu’il faille rejeter tous les torts sur l’ancien modèle à suivre qu’était celui Allemand, sans jamais se poser de question sur le fait qu’à faire les girouettes on n’arrive plus à construire son propre modèle sur le long terme (aucun sens du critique sur le long terme, pas d’anticipation, que des lubbies du moment)…

    Lordon participe (volontairement ou involontairement) à abolir une réflexion de fond et sur le long terme, la politique du bouc émissaire ne sauvera jamais une personne en train de s’enfoncer dans des sables mouvants, qui mourra heureux d’avoir trouvé un coupable, enfin dédouané de toute responsabilité ou tout du moins de sa bêtise, dépensant ses forces à maudire le « responsable » au lieu de chercher à se sortir du piège dans lequel il se trouve.

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    • caroline porteu // 10.06.2013 à 12h04

      @Fabrice
      Une autre réflexion sur ce dogmatisme sectaire que personnellement je dénonce vient du fait qu’en se positionnant par définition CONTRE , il bloque toute nouvelle construction positive , toute création .

      Encore une fois , revenons aux idées humanistes de base : c’est la liberté qui permet la création individuelle , à la fois sur le plan économique mais aussi sur le plan politique ou même sur le plan artistique et surtout sur le plan scientifique.

      Ce sont ces avancées qui ont permis les grandes révolutions civilisationnelles , et l’établissement de nouveaux modèles sociétaux toujours destinés à apporter un « mieux », un espoir pour les générations futures .. On ne construit rien sans espoir .

      Et pour en revenir aux discussions sur la monnaie, outil de puissance et de domination, nous ne pourrons rien construire de nouveau si nous ne nous attachons pas à inventer de nouveaux modèles , en tenant bien sûr compte du passé .. de manière à essayer de ne pas commettre les mêmes erreurs .

      Que disait Churchill sur la démocratie déjà ??

      Mais pour pouvoir créer , il faut s’affranchir du conformisme intellectuel qui consiste à enfermer les gens dans un dogmatisme sectaire totalement destructeur . Nous avons besoin de constructions positives , libres …

      Ce qu’un Biancheri exprimait dans son livre : « En route pour le monde d’après » ..

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  • Ploutopia // 10.06.2013 à 12h22

    MOMO, le monétatif et le Vollegeld

    http://ploutopia.over-blog.com/article-momo-le-monetatif-et-le-vollgeld-106785270.html

    «Il s’agit fondamentalement de trouver une solution intermédiaire entre l’ancien système de l’étalon-or, dans lequel la création de monnaie était limitée par la convertibilité en or de la monnaie papier et donc par le volume d’or disponible, et le système monétaire actuel qui permet une création illimitée de papier-monnaie et de monnaie scripturale. Revenir à la convertibilité en or – comme certains le proposent – limiterait excessivement la création de monnaie. Inversement, l’actuel système monétaire dans lequel les banques d’affaires ne doivent disposer que d’une petite fraction de la monnaie scripturale en monnaie de la banque centrale ne permet pas de subordonner la création de monnaie à des objectifs d’économie générale.» Alors que faire? Binswanger envisage deux possibilités:

    1. De l’argent couvert à 100% par la banque centrale
    «Je propose de revenir à une ancienne idée de l’économiste américain Irvin Fisher qui voulait que chaque crédit accordé par une banque soit couvert à 100% par de l’argent de la banque centrale. Cela empêcherait les banques d’affaires de créer de l’argent de manière illimitée dans le seul but de réaliser des profits. Le capitalisme serait moins instable et moins vulnérable.»

    2. Introduction du «Vollgeld»
    Une banque d’affaires qui veut accorder des crédits doit tout d’abord se procurer cet argent auprès de la Banque nationale sous forme d’argent liquide et non de monnaie scripturale. Ainsi, les banques d’affaires n’auraient plus la possibilité de créer elles-mêmes de l’argent en accordant des crédits. Les initiateurs du Congrès appellent cette nouvelle forme d’argent «Vollgeld».

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    • caroline porteu // 10.06.2013 à 12h36

      @Ploutopia

      Le monétatif est une idée intéressante issue de Suisse .. Mais elle est totalement diabolisée aujourd’hui par le dogmatisme sectaire de ceux qui tentent d’interdire tout débat sur la notion de création monétaire .

      Vous n’avez jamais vu une ligne concernant ces idées dans aucun de nos médias .. C’est regrettable .
      Le monétatif est une apostasie et ceux qui osent s’y référer ne méritent qu’une chose : l’excommunication ^^^^…

      Et comme le dit l’association Modernisation monétaire :
      « Le système monétaire n’est pas facile à comprendre mais il fait partie de notre vie et il est l’affaire de chacun. »

      Les Suisses savent démontrer qu’ils ne se laissent pas enfermer dans des clivages improductifs et que la notion de démocratie et de ses modes de fonctionnement doit être préservée .
      Le récent référendum sur la limitation des salaires des dirigeants n’en est qu’une preuve de plus.

      Cette décision de limitation , nos propres politiques désormais caractérisés par une étiquette totalement vidée de tout contenu ont eu peur de la prendre , alors que les Suisses l’ont adoptée naturellement , sans se référer un instant à un modèle ou à un enfermement idéologique .

      C’est une mesure de bon sens … et ils l’ont prise par voie démocratique (réferendum) … car le bon sens populaire est bien ce qu’il y a de plus important .

      Cette démocratie soi disant participative qui refuse les référendums (quand elle n’en renie pas les résultats comme en 2005 ) n’est qu’une manière de plus de masquer ce qui n’est rien d’autre qu’un coup d’état et une véritable dictature en train de se mettre en place .

      Il est beaucoup plus difficile d’exercer des lobbyings efficaces si les décisions se prennent par voie référendaire

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  • BA // 10.06.2013 à 13h18

    Lundi 10 juin 2013 :

    Grèce : le PIB en repli de 5,6 % à fin mars (deuxième estimation).

    Le PIB de la Grèce s’est replié de 5,6 % au premier trimestre 2013 sur un an, selon des données révisées publiées par le service des statistiques (Elstat). Les premières estimations faisaient état d’une baisse de 5,3 %.

    Au premier trimestre 2012, l’activité de la Grèce avait reculé de 6,7 %.

    Italie / PIB T1: recul plus fort qu’attendu (- 0,6%) (2e estimation).

    Le Produit intérieur brut de l’Italie a reculé de 0,6% au 1er trimestre 2013 par rapport au précédent, a indiqué lundi l’institut des statistiques Istat, qui corrige ainsi une première estimation faisant état d’un recul de 0,5%.

    Sur un an, le recul du PIB du 1er trimestre 2013 a également été revu en baisse, à – 2,4% (contre une estimation provisoire de – 2,3%), selon Istat.

    http://www.romandie.com/news/n/ItaliePIB_T1_recul_plus_fort_qu_attendu__06_2e_estimation38100620131139.asp

    Pourcentage de variation du PIB par rapport au même trimestre de l’année précédente :

    Allemagne : – 0,3 %.
    France : – 0,4 %.
    Belgique : – 0,5 %.
    Pays-Bas : – 1,3 %.
    Finlande : – 2 %.
    Espagne : – 2 %.
    Italie : – 2,4 %.
    Slovénie : – 3,3 %.
    Portugal : – 4 %.
    Chypre : – 4,1 %.
    Grèce : – 5,6 %.

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  • caroline porteu // 10.06.2013 à 13h20

    @Totor
    Je ne mettrais pas Sapir dans ce que vous appelez « la gauche anti-libérale » . Quand je le lis , j’ai au contraire l’impression que lui aussi cherche à s’affranchir des carcans idéologiques et des dogmes sectaires . Il est d’ailleurs souvent repris dans les actuels mouvements gaullistes .
    Dans son cas , l’étiquette n’a aucun sens : il s’intéresse au fond ..

    Ses analyses sur la Russie ont ceci de très intéressant c’est qu’elles abordent les problèmes avec une vision beaucoup plus large , qui va dans le même sens que ce que j’essaie de dire lorsque je parle de la Chine .

    La Russie a encore des progrès à faire sur le plan démocratique , personne ne le contestera . Mais elle refuse de se noyer dans des dogmes et des carcans, surtout vu d’ou elle vient!!! Elle sait ce que l’enfermement idéologique peut coûter …

    Elle choisit ce qui est « bon pour la Russie » , dans le cadre de l’intérêt général .. Et en faisant ces choix , elle refuse nos modèles occidentaux ou plutôt ce qu’ils sont en train de devenir sur le plan purement philosophique .

    Curieusement nous sommes dans des dynamiques inversées . Les ex régimes collectivistes totalitaires comme la Chine et la Russie s’ouvrent progressivement à la liberté de pensée en cherchant à en tirer les leçons qui s’imposent .. Nos démocraties font l’inverse en oubliant les modèles et les idées de base des humanistes qui ont fait leur force et qui leur ont permis leur développement .

    Et il est d’autant plus facile de comprendre dans le contexte Russe et Chinois pourquoi ils ne veulent surtout pas s’enfermer dans des carcans idéologiques !!!!

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  • step // 10.06.2013 à 13h26

    vous voyez l’arène politique droite gauche. Elle est en fait circulaire, et national socialisme effectivement existe. Il reste que lors du nazisme, les « socialistes » (en général les représentants de « gauche » du mouvement) se sont fait descendre (cf nuit des longs couteaux). La « droite » ayant en général une propension à la violence plus « intégrée » on sait généralement ou même l’alliance extrème droite-gauche: A l’assassinat de la dernière part, au renversement d’alliance de la première et à la pratique d’une politique nationaliste anti-sociale.

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  • Gibbus // 10.06.2013 à 13h54

    @Totor
    Pas faux!!!
    Car ils ont bien identifié le problème: le libéralisme tel qu’il est pratiqué (La globalisation : libre circulation des capitaux, des biens et des personnes) mène à l’atomisation de la société en un ensemble d’individu incapable de réfléchir au bien commun, chacun défendant son intérêt propre…
    Mais l’analyse des causes, des « coupables » et des solutions à avoir est différente.
    Je suis tombé sur ce texte en faisant des recherche sur Proudhon, c’est explicite :
    http://www.scriptoblog.com/index.php?option=com_content&view=article&id=165:linsurrection-qui-vient-comite-invisible-&catid=53:politique&Itemid=55

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    • caroline porteu // 10.06.2013 à 15h21

      @totor
      Illustration pour Sapir ^^^

      Je viens de tomber sur ce nouvel article de lui ou il parle des programmes Suisses et de l’importance des programmes publics d’investissements .

      On ne peut pas dire que la Suisse se caractérise par sa penchée « de gauche » .. et pourtant visiblement , sur de nombreux sujets elle est de plus en plus en phase avec la Russie … Encore une fois , à l’inverse de la tendance actuelle de l’Europe qui vise à tout privatiser et surtout la recherche et le développement .

      Un extrait mais je ne peux que conseiller la lecture intégrale de l’article qui est très intéressant .

      L’innovation : les leçons de la Suisse pour la Russie

      Le second est l’importance des financements publics. Ces derniers sont essentiels à la fois pour le développement de la recherche fondamentale, mais aussi pour une large part de la recherche appliquée.

      De fait, ainsi qu’il fut rappelé par divers intervenants, les différents fonds publics suisses contribuent à hauteur de 75% à 90% (selon les projets) au financement global.

      En un temps où l’on ne cesse de vanter les attraits du PPP (Partenariat Public Privé), il était bon que soit rétablie la vérité des chiffres.

      http://fr.rian.ru/tribune/20130531/198442544.html

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    • step // 10.06.2013 à 18h35

      @totor :loin de moi de critiquer ce rapprochement par essence, j’ai décrit un exemple historique, il n’y en a pas tant que cela, et cette droite en l’espèce était aussi un mouvement à forte tendance autocratique et violente. En histoire et en sociologie, il n’y a pas de certitude d’avoir deux fois le même résultat.

      Ces tendances autocratiques et violentes « historiquement » présentes dans certaines franges de la droite de manière plus évidente qu’à gauche (même si la violence existe aussi) sont un handicap que ces types de gouvernement peuvent régler de la plus mauvaise manière qui soit. Dans tous les cas, nous sommes à l’aube d’expériences uniques (dans le sens jamais vécues) entre le peak everything et le laissé fairisme des 3 dernières décennies. La décénnie qui vient de toute façon sera explosive, que l’on présume ou pas de certaines transversalités politiques.

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  • Blackisto // 10.06.2013 à 14h05

    Je dois être un bof paresseux car je n’arrive pas à m’empêcher de penser qu’il doit être possible de détailler les idées de M. Lordon de façon un peu plus concise… sans perdre de substance.

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    • chris06 // 10.06.2013 à 14h40

      une façon plus concise?

      chic on se sépare de l’Allemagne et on pourra dépenser sans compter, adieu pic pétrolier et augmentation des prix de l’énergie et des matières premières qui nécessitent quasiment toutes d’être importées, comme on aura un euro-franc dévalué de 20% ou 30% par rapport à l’euro actuel ça nous coûtera encore plus cher mais c’est pas grave, tout ira mieux, la crise et l’austérité ne seront plus qu’un lointain souvenir puisque Lordon vous le promet…

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      • totor // 10.06.2013 à 14h53

        @chris06: Arrête ton char! Il dit seulement qu’on ne peut pas suivre le rythme ultra compétitif de l’Allemagne et qu’il faut retrouver un équilibre en dévaluant. Au final, on consommera moins mais on aura plus de travail vu qu’on rééquilibre les écarts de compétitivité.
        C’est l’histoire du petit gros qu’on essaie de faire courir au même rythme que Usain Bolt. A un moment, il faut lui donner 50m d’avance si on veut qu’il y ait match!

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        • chris06 // 10.06.2013 à 15h07

          oui comme ça le petit gros peut se donner l’illusion d’être aussi compétitif qu’Usain Bolt et arriver en même temps que lui sur la ligne d’arrivée. Plus besoin de faire les efforts pour maigrir et s’entraîner, tout va mieux comme par miracle,

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          • totor // 10.06.2013 à 15h13

            Eh ça va, on est moins compétitif que l’Allemagne, mais on est quand même pas trop mal placés, je te rappelle. On peut considérer que les équilibres sociaux et notre « égalitarisme » peut se payer d’une monnaie moins forte quand même!
            C’est quoi cette course à la compétitivité à tout prix, y compris à celui de la volonté populaire. On va perdre quelques points de pouvoir d’achat, retrouver un peu d’air pour produire en France, entuber un peu les épargnants (et vu le gonflement de leurs actifs depuis 10 ans, je me fais pas trop de souci pour eux), c’est pas la mort quand même!

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        • Prague // 10.06.2013 à 15h09

          Il dit tres bien au debut comment Mitterrand et co, avec leur lourde insistance sur l euro, se sont fait bien pieger par Allemagne…

          « …problème congénital de la construction monétaire européenne, problème d’une participation allemande originellement placée sous le signe de l’ultimatum : « à mes conditions ou rien ».
          Malheureusement pour nous, ces conditions ont consisté précisément en la neutralisation constitutionnelle des possibilités de la politique conjoncturelle…
          Or les conditions de l’Allemagne n’étaient pas négociables au départ ; elles ne le seront pas davantage en cours de route, car elles sont la part d’elle-même que l’Allemagne s’est promis de ne pas abandonner : l’adoption pure et simple de son modèle ordolibéral de politique économique et d’organisation monétaire a été posée dès le début comme le sine qua non de son entrée dans la monnaie unique.
          La France a dit oui. Le reste s’en est suivi… »

          Voila ce que ca donne quand on veut « clouer la main des Allemands a la table »…

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      • caroline porteu // 10.06.2013 à 15h07

        @Chris06
        Ce que vous venez de faire s’appelle de la désinformation ..

        La première chose que Lordon évoque et c’est bien le fil conducteur de tout son article , est l’absence totale de démocratie dans la manière dont son conduites les politiques européennes, en particulier sur le plan de la monnaie , tout se faisant sous l’égide allemande.

        Pour ma part je n’utiliserais même pas le terme ordo libéralisme , car je crois qu’il n’y a rien de plus éloigné de cette doctrine politique initiale que ce que fait l’Allemagne actuellement .
        Encore un terme totalement vidé de son contenu pour ceux qui savent ce que cette notion recouvre .

        Il dit que ce qui est bon pour l’Allemagne n’est pas forcément bon pour tout le monde et que le meilleur moyen serait d’utiliser le biais démocratique qui est celui du « débat »

        Il restaure la création monétaire aux mains de la Banque Centrale .. Il propose un système intermédiaire entre le système actuel et un retour à des monnaies nationales ..
        Il propose par ce biais de redonner la main au politique sur la finance ..

        Il propose surtout que tout ceci se fasse par voie démocratique et pas « dans le dos des peuples » ..

        La principale critique que je pourrais porter sur son article vient effectivement de sa complexité , des termes utilisés et du rôle qu’il donne à la BCE sans se soucier de son indépendance véritable ni de son mode de fonctionnement .

        Et quelque part , qui vous dit qu’une implosion de l’Euro se traduirait par une dévaluation massive des monnaies européennes vu la course actuelle que se font le Japon et les USA sur l’impression illimitée .. Rien n’est prouvé de ce point de vue ..

        Car si pour justifier votre affirmation , vous prenez les déficits budgétaires respectifs , je vous signalerais très aimablement que ceux des USA comme ceux du Japon sont largement supérieurs à la plupart de ceux des pays Européens dont nous parlons .

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    • step // 10.06.2013 à 18h45

      l’allemagne a fait le choix de la compétitivité, la france d’un équilibre entre compétitivité et qualité de vie. Ah y a pas de choix ? le TINA reviendrait au galop ?

      On est tous condamnées à courir tel un athlète W, en révant de promotion photophore, au devant de chymères et de maitres inaccessibles. Tu sais, comment cela finit, n’est-ce pas ?

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  • Survivaliste de l’anthropocène // 10.06.2013 à 14h58

    Bon, quitte à me faire lyncher, allons-y….mon propos n’est pas en lien avec le sujet de Lordon, mais plus à une échelle globale qui comprend l’économie, les nations, la mondialisation, la sociologie, les ressources, etc….

    Je suis (avec beaucoup d’autres) dans la certitude que nous ne pouvons pas mettre en œuvre de solution équilibrée, en mesure d’amorcer des changements positifs.

    1) parce que la violence et la rapidité des décisions politiques, économiques, sociales….ne peuvent être mis à mal qu’avec des réponses violentes et rapides….la tortue à un moment donné ne peut pas devancer ou rattraper le lièvre…

    2) la confiscation du pouvoir, l’organisation du pouvoir, l’exercice du pouvoir (et ce à toutes les échelles : locales, régionales, nationales, etc…) ne sert que des intérêts privés…le bien public, la chose publique n’est plus qu’une arlésienne brandie pour faire passer le suppositoire…bref une belle vaseline….

    3) la notion exponentielle (au sens mathématique) s’applique en tout : populations, ressources, énergies, argents, profits, etc….un exemple : qui peut, avec des moyens démocratiques, légaux, humains, bienveillants réduire la population mondiale à 5 milliards d’être humain (seuil d’homéostasie) rapidement (en moins d’une année) ?

    4) l’entropie elle aussi s’applique en tout…inutile de développer, le mot parle de lui même…

    5) Einstein disait « on ne peut pas changer un problème en usant du mode de pensée qu’il l’à crée »….sérieusement, vous pensez que les dires de Lordon, d’Olivier et de tant bien d’autres qui pour la plupart sont déjà ancien (et que je respecte et sont miens depuis longtemps), vont du jour au lendemain faire système, entrer en résonance avec le réel et le concret ? Prenez en vous l’image du lapin dans Alice avec sa montre….nous sommes au mieux toujours en retard, au pire en avance mais tragiquement esseulé

    Bref, pour ma part, j’attends avec impatience l’effondrement du système actant la fin de l’anthropocène…..la chose fera mal….très mal…elle sera brutale, violente, injuste, dramatique, de l’horreur à l’état pur….et j’aime à penser que celles et ceux qui auront anticipés cela, se seront préparés à cela par l’acquisition de savoirs résilients, qui auront eu le bon sens de les mettre en pratique dès maintenant, pourront rebâtir une organisation là encore résiliente et surtout de bon sens (je consomme que ce que je suis capable de produire, je dépense que ce dont j’ai besoin, etc….)

    Moi et d’autres sommes déjà dans cette réalité au quotidien…je suis auto suffisant en énergie, en alimentation, en eau et ce durablement, en adéquation avec mon espace de vie (climat, géographie…) j’ai le bon sens de dire que je ne sais pas tout faire, que j’ai besoin des autres et donc je mutualise les savoirs faire et les savoirs être, à une échelle humaine, dans un petit village de 80 habitants paumé on ne sais ou, ou nous ne sommes pas des bisounours, mais en cas de coup dur, la solidarité est là

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    • chris06 // 10.06.2013 à 15h19

      oui, le survivalisme, j’y ai pensé moi aussi il fut un temps. Mais j’espère que vous êtes armés jusqu’aux dents car quand vous verrez arriver les hordes de millions de citadins affamés à vos portes prêts à tout pour se nourrir, il faudra bien vous protéger!

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      • dadone // 10.06.2013 à 15h34

        @Chris06
        Prévoir l’effondrement c’est une chose, penser que cela va engendrer des émeutes de la faim comme dans un pays du tiers monde, non.
        Au pire moment de la première guerre mondiale, au pire moment de la seconde guerre mondiale, il n’y a pas eut de famine en France, ni de pillage des campagnes.
        Un effondrement économique ce n’est pas une guerre, raison gardons….et la France est de très loin le pays en Europe qui a le moins à craindre sur ce plan là…
        On mangera moins et surtout moins de viande mais pas plus…

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      • toutouadi // 10.06.2013 à 17h53

        « Mais j’espère que vous êtes armés jusqu’aux dents »

        Kalache, lance flamme, RPG ?? Pfff !! Solutions de bonnes femmes.
        Je préconise la gousse d’ail !!

        Devant les effluves de cette admirable Amaryllidaceae J’ai vu ma femme, mes enfants, mon chien et mes amis de beuveries (pourtant des durs) s’enfuir en hurlant comme s’ils avaient vu la mitre d’un évêque dans l’encadrement de la porte d’entrée.
        J’reconnais c’est un peu radical !!

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        • step // 10.06.2013 à 19h36

          excellent, j’ai les même à la maison !!!

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    • Gibbus // 10.06.2013 à 16h43

      @Chris et Survivaliste
      Vous croyez vraiment que les choses vont tourner à la guerre civile en cas d’effondrement du système ?
      Moi j’ai une analyse bien différente, elle tient en 3 points :
      Que va-t-il se passer quand (si) le système s’effondrera?
      Nous vivons en plus d’un problème systémique (ma conviction personnelle : l’absurdité du système capitaliste), une très grave crise de solvabilité !!! L’effondrement mènera donc à la disparition pure et simple des créances pourris : le fameux défaut généralisé !!! Les conséquences indirectes restent indéfinies mais on peut parier sur le collapse définitif du système bancaire et financier, et bien sûr quelques problèmes devant les bureaux de banques et peut être quelques pillages de supermarché… C’est là que personnellement je vois une différence majeure avec votre analyse…Car je pense que dans les 2 heures qui suivent, si ce n’est pas dans les 2 heures précédentes l’état instaure une loi d’exception et passage à une économie de guerre avec réquisition des dépôts de carburant, l’armée dans la rue, ticket de rationnement, nationalisation des industrie stratégique et tout le toutim…
      Qui va perdre en confort et en patrimoine quand (si) le système s’effondrera ?
      Pour moi c’est la rente et les gens suffisamment « riche » pour avoir une épargne conséquente : … Les types vraiment dangereux vivent déjà en dehors du système bancaire et de trafic… La masse des populos ont moins de quelques milliers d’euros d’épargne et la plus grande partie du patrimoine des française est immobilière : ils ne perdront presque rien…
      Vous allez me dire : Et le chômage ?? La ville où je suis né en banlieue nord de Paris compte 29% de chômeur et près de 60 % chez les moins de 25 ans et il n’y a pas de révolution tous les 4 matins (cf : Grèce) … On s’entretue comme (mais au sens strict) à Wallstreet pour récupérer une plus grosse part du magot sauf que le magot est illégale… Au lieu de toucher le RSA ou les ASSEDIC, les chômeurs feront comme ce qui reste d’actifs, la queue avec leurs tickets de rationnement…
      Alors qui prendra les armes après l’effondrement ???
      Personne !!! Je vois mal les vieux, les rentiers, les cadres sup, certains libéraux (avocats, médecins, notaires) et les hauts fonctionnaires s’armer pour réclamer leur épargne évaporée…
      Tant que les gens bouffent pas de révoltent !!!
      @Survivaliste
      C’est mieux d’être autonome même s’il n’y a pas d’insurrection, veinard !!!

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      • dadone // 10.06.2013 à 17h05

        @Gibbus
        Effectivement tant que l’Etat arrive a assurer un minimum vital à la population, les risques d’émeutes apparaissent limités dans un premier temps
        Les risques d’émeutes sont beaucoup plus probables avant effondrement comme l’embrassement des banlieues..
        Mais lorsque le système s’effondre, c’est l’armée qui intervient pas la police.
        En revanche les débats risquent s’être très houleux en ce qui concerne la politique à mener pour reconstruire le système…
        Autrement dit, l’état d’urgence cela ne peut durer qu’un temps, passé ce temps il faut revenir à des propositions démocratiquement acceptées et là cela risque d’être chaud, car les rancoeurs accumulées au fil des années resurgiront. Les risques de conflits de classes sont alors réelles…car pour beaucoup spolier ceux qui détenaient les dettes n’est pas suffisant, il faut éviter qu’ils recommencent. Tout doit donc être remis à plat et on rentre la dans une lutte des classes qui ne peut pas exclure la violence…

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        • Gibbus // 10.06.2013 à 18h09

          C’est certain qu’après la phase de choc, les débats vont être houleux!!
          Je ne sais pas où cela nous mènera, c’est la où nous (le peuple) devrons être vigilant!!!

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          • dadone // 10.06.2013 à 18h19

            J’avoue que l’économie redistributive qu’a donné en lien Grrr est une piste intéressante.
            ww.economiedistributive.fr

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            • Grrr // 10.06.2013 à 20h38

              Attention: ne surtout pas parler de RE distribution (c’est qui sert aujourd’hui à nous faire avaler ds couleuvres et commence à être dépassé)

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    • des croissants ? // 10.06.2013 à 17h16

      @Survivaliste de l’anthropocène.

      Un survivaliste, chic!
      Même si j’adhère et comprend vos propos, j’en suis comme Chris, un peu revenu depuis.

      Même si j’ai un grand jardin potager (permacole), que je plante des fruitiers à tour de bras, que mon approvisionnement en eau potable est assuré (réseau d’eau du village provenant d’une source, pression assurée par la gravitation), qu’il y a suffisamment de terres cultivable, petit village de 120 habitants (sûrement pas très loin de la BAD de Piero San Giorgio, dans les montagnes suisses)… et bien il suffit qu’une centrale nucléaire nous vomisse un flux de pollution pour que cela devienne critique.

      Et voilà le dilemme des temps actuels, notre société énergivore, productiviste et financière a créé tellement de lieux « dangereux » que si la société s’effondre dans l’ensemble, il ne restera rien.

      Un de mes professeurs en physique avait attiré notre attention sur le fait que la paix en Europe de l’Ouest (depuis 60 ans) était moins le fait d’une union des pays au sein de l’UE que par le fait qu’une guerre avec destruction généralisée (type WW2) rendrait les territoires conquis impropres à l’utilisation si les centrales nucléaires étaient détruite.

      Et finalement, il n’y a pas que dans les villages où la solidarité est possible (voir le centre de Detroit, devenue une ville du Tiers Monde où les habitants construisent des jardins communautaires).

      La finance est perdue, les riches rentiers vont perdre leur argent, et nous autres nous consommerons moins, mais de là à s’entretuer pour un quignon de pain. Ce n’est pas encore pour demain, par contre, nous risquons de voir des choses acquises passer dans les souvenirs (vacances à la mer, aller chez le médecin pour n’importe quoi, le traitement des maladies chroniques seront réduites, l’espérance de vie baissera certainement, mais passer dix ans en zombie dans un établissement médicalisé, finalement très peu pour moi),

      Cordiales salutations

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    • TZYACK // 11.06.2013 à 14h54

      Retour à la terre, pour tout le monde, qui vaut plus que de l’or car c’est notre seule vraie nourricière

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  • dadone // 10.06.2013 à 15h27

    @Survivaliste de l’anthropocène
    En attendant vous utilisez internet pas vraiment « survival » ce média si on calcule les coûts cachés…
    Sinon sur le fond, vous avez appliqué les principes de ce cher dmitry Orlov, au moins vous ne serez pas pris au dépourvu…d’autres pensent que le système est réformable sans effondrement, ben qu’ils révisent leur cours d’histoire, ce n’est jamais arrivé…

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  • medomai // 10.06.2013 à 15h40

    Bonjour Olivier,

    Petit ajout à destination de M. Lordon ; « l’esprit des institutions » (note 8), Vincent Descombes ; en fait vous pouvez citer deux voire trois sources-origines philosophiques de poids :

    1) Hegel : l’esprit objectif.

    2) Montesquieu : l’esprit des lois.

    3) Si j’osais, j’ajouterais le Wittgenstein des Cahiers et de la Grammaire philosophique.

    Je suis bien placé pour le dire : c’était mon sujet de mémoire…

    Au plaisir de vous lire.

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  • Grrr // 10.06.2013 à 16h25

    Bon, et l’économie distributive?
    ww.economiedistributive.fr
    Pas d’étalon or ou autre. L’argent est un moyen et non une fin. Pas de spéculation.

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    • dadone // 10.06.2013 à 18h16

      @Grrr
      Intéressant mais cela suppose une remise à plat complète des structures économiques actuelles.
      C’est donc profondément révolutionnaire.
      Resta a savoir comment on fait les autres pays qui n’ont pas adoptés ce modèle.
      On échange comment ?

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      • Grrr // 10.06.2013 à 20h36

        Tout est expliqué sur le site. Jacques DUBOIN qui connaissait bien le monde de la banque, l’a déjà fait dans les années 20-30 si mes souvenirs sont bons.

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  • Benjamin Franklin // 10.06.2013 à 17h40

    En fait, si on traduit en français courant, le discours de Lordon se résume en deux phrases :
    Je veux, je veux, je veux la planche à billets et l’inflation ! Méchants, méchants teutons qui nous en empêchent !

    Maintenant les faits.

    * La France a été capable de maintenir la parité avec le DM pendant plus de dix ans avant l’introduction de l’euro. Pourquoi, subitement, ne serait-on plus capable de le faire ?
    * La France a un déficit commercial avec la quasi totalité de la zone euro (en 2012), excepté avec l’Estonie et la Grèce. Va falloir qu’on dévalue pour être plus compétitifs que les italiens et les espagnols ?
    * La France importe beaucoup d’énergie et la paie très cher. Avec un franc dévalué, la facture énergétique va exploser
    * La France a eu un excédent commercial jusqu’en 2005, avec la même monnaie que les allemands
    * Avant l’euro, les allemands étaient déjà capables d’avoir un excédent commercial, sans pressurer leurs ouvriers. Pourquoi auraient-ils eu besoin de l’euro, plus que nous ?
    * L’occident a utilisé l’or comme monnaie unique pendant des millénaires. Bizarrement, ça n’a jamais posé de problèmes de surévaluation ou de balances commerciales déséquilibrées.

    Pour ceux qui n’ont toujours pas compris la signification d’une balance commerciale : depuis la création de l’euro, le déficit commercial de la France avec l’Allemagne signifie que les allemands ont INVESTI chez nous. Je répète : quand la France a un déficit avec l’Allemagne, ça veut dire que l’Allemagne INVESTIT en France http://theoreme-du-bien-etre.net/2012/10/23/france-allemagne-la-cigale-et-la-fourmi/

    La réalité, c’est que le vrai problème de l’euro c’est l’existence d’une banque centrale unique, qui a forcé la convergence des taux d’intérêts bancaires entre économies différentes.
    La réalité, c’est que si les allemands se débarassent de nous, la réévaluation du mark fera bondir leur pouvoir d’achat, qu’ils paieront leurs importations de pétrole et de gaz trois fois rien, qu’ils seront toujours très compétitifs vu que leurs exportations incluent beaucoup d’importations.
    La réalité, c’est que l’euro a été voulu par la France, pour ralentir l’Allemagne, et que c’était une condition imposée par Mitterand pour accepter la réunification.

    La réalité, c’est que Lordon est un constructiviste, qui ne rêve que d’une chose : remettre la main sur la planche à billets pour financer toujours plus de dépenses publiques via l’impôt de l’inflation. Et pour arriver à cette fin, tous les prétextes seront bons.

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    • Deres // 10.06.2013 à 18h20

      « le déficit commercial de la France avec l’Allemagne signifie que les allemands ont INVESTI chez nous »

      Je n’en suis pas trop certain. Il me semble que dans le SME, on maintient des ardoises entre banques nationales et donc un déficit commercial peut ne pas être compensé. Mais il me semble que vis-à-vis de l’Allemagne, la France n’a pas de déficit abyssal même si il est réel.

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    • step // 10.06.2013 à 19h51

      Question 1: Il me semble qu’on en a déjà parlé, une sombre histoire de déflation salariale, qui a beaucoup de mal à passer malgré tous les chiffres la prouvant. L’allemagne a accepté, la france refuse, car l’objectif de la société n’est pas la compétitivité par la suée dans les 2 pays.

      Question 2 : Il serait probablement plus interessant de regarder l’investissement des entreprises dans l’ameilloration de leurs outils de production en panne en france contrairement aux pays voisins (jusqu’à récemment, les pays en crise déclarée ont aussi arrété depuis). Le cout du capital ? ah non, tabouuuuuu, le management français ah nonn populooooo
      3,4,5,6 Tout à fait d’accord. L’allemagne peut vivre sans l’euro, la france aussi, mais les deux ne peuvent pas vivre ligottés par la jambe ensemble, comme tout couple de taille différente.

      Vu la bulle de rente actuelle, (et donc de dette) un dégonflage par l’inflation est une solution innélégante, mais pratiquée par les 2/3 de la planette actuellement. C’est vrai que taper sur le salarié pour sauver des valeurs monétaires, c’est mieux ! (je ne parle pas de toi, je sais que tu souhaite un défaut préalable).

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    • Prague // 10.06.2013 à 21h16

      « La réalité, c’est que l’euro a été voulu par la France, pour ralentir l’Allemagne, et que c’était une condition imposée par Mitterand pour accepter la réunification. »

      Oui, c est exactement cela, merci de l avoir dit, sa responsabilite est tres grande, pas seulement vis a vis de toute la population francaise, mais aussi des autres Europeens du Sud, Centre ou l Est.

      Les nouveaux EU arrivants ont du s engager a son adoption en signant le traite d admission, bon, ils peuvent un peu trainer les pieds, mais a terme, sont tenus a le faire.

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    • Manaflar // 11.06.2013 à 22h09

      Comme d’habitude, on fait dire aux autres ce qu’ils n’ont pas dit.

      Premier lien trouvé (le site importe peu) :
      http://www.theorie-du-tout.fr/2010/08/video-frederic-lordon-prone-le-defaut.html

      Même si pour le reste je vous suis bien volontiers, lire un poste qui commence par une ânerie ça ne donne pas envie de continuer…

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      • Benjamin Franklin // 14.06.2013 à 11h34

        Lordon n’apprécie sans doute pas autant l’inflation qu’un Sapir, certes, mais être partisan du défaut et être partisan de la stabilité monétaire sont deux choses différentes, et on peut être pro-défaut et pro-inflation en même temps (par exemple en laissant l’Etat financer le déficit par la planche à billets après le défaut).

        Après, je ne lis pas tout Lordon dans ses moindres détails, mais il me semble qu’il fait preuve d’une certaine indulgence pour les solutions inflationnistes…

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  • Benjamin Franklin // 10.06.2013 à 17h51

    Je crois qu’on n’a jamais autant cité Hayek et Von Mises sur le blog. Ca pourrait valoir le coup de s’intéresser aussi à leur vision du système bancaire et monétaire ?

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    • step // 10.06.2013 à 19h54

      y a un appel aux insiders, je ne doute pas que un article de fond peut aussi avoir sa place, mais tu sembles mieux que moi placé pour l’écrire et le soumettre.

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  • Survivaliste de l’anthropocène // 10.06.2013 à 18h02

    A dadone

    – effectivement l’internet pas top…reste que je suis sur une machine de réforme, qui partait à la casse…juste de la bidouille et zou un truc qui marche…ensuite l’énergie que j’utilise, est celle que je produit. Le débat n’est pas la…si a ce jour on veut choper des infos, échanger, croiser des avis, le net reste le seul média résiliant…encore faut il chercher et avoir son propre arbitre…

    A gibbus

    – j’aime aussi a penser qu’en cas de crise systémique, la notion de défaut sera l’unique conséquence…mais je rappel que la crise systémique sous entend la disparition de la monnaie…virtuelle et celle sonnante et trébuchante…..

    j’aspire ardemment à me gourer mais bon….pour moi (et encore une fois pas mal de monde) l’effet domino est inhérent à la crise systémique… dans un milieu urbain ,a forte densité de population, ou les gens pour manger ne font que pousser un caddie (je ne juge pas, je constate hein !!!), la principale source de danger reste l’homme…votre charmant voisin, cadre sup dans une entreprise respectable, qui tond la pelouse le week end, dit bonjour, parent d’élève et notable du coin…ben s’il doit se démerder pour faire bouffer ses 2 gosses et sa femme, il fait n’importe quoi..la crise systémique pleine et entière engendre chaos, perte de valeur, de repère, de norme….une nouvelle norme l’emporte et ce très très très rapidement : le chacun pour soi et la loi du plus fort…

    Encore une fois je ne le souhaite pas, mais alors vraiment pas…mais je reste convaincu que nous y allons à grand pas, la fleur au fusil, comme en 14 : allez, 4 à 6 mois de galère et puis ensuite tout rentre dans l’ordre, on inventera un truc, on aura l’homme ou la femme providentielle, le système s’auto régulera, yaka et faucon à toutes les sauces…non et non…il s’agit d’une rupture de la normalité durable, réelle et définitive…pas la fin du monde..la fin de ce monde…et il faudra en inventer un nouveau

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    • dadone // 10.06.2013 à 19h23

      pas la fin du monde..la fin de ce monde…

      Cela me faite penser à ce cher Charles :
      http://www.24hgold.com/francais/contributor.aspx?article=4081077236G10020&contributor=Charles+Sannat
      Un effondrement systémique est forcément douloureux mais ce n’est pas une guerre tout de même.
      Les structures de l’Etat français ne sont pas détruites : les routes, les ponts , les hôpitaux, l’armée, la police continue de fonctionner et il n’y pas de pénurie alimentaire à attendre en France.
      Alors il ne faut rien exagérer, la France ce n’est les USA tout le monde ne se balade pas avec une arme (et même aux USA, l’armée est si puissante qu’elle devrait pouvoir maintenir l’ordre mais adieux la démocratie…).

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      • Gibbus // 10.06.2013 à 20h39

        @Dadone
        Tout à fait d’accord nos grands parents ont reconstruit le pays à partir de cendre, c’était pas une partie de plaisir mais ils l’ont fait!!
        Nous allons vivre une époque charnière qui verra la fin de la domination de l’occident capitaliste sur le monde, l’Europe et la France ont connus pire, on survivra!! Mais arrivera-t-on a construire un système économique plus juste, plus pérenne et efficace!!!
        C’est la question!!

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  • Deres // 10.06.2013 à 18h17

    Au final, beaucoup de blabla pour dire qu’avec notre monnaie on pourrait dévaluer comme des malades et ne pas faire l’effort de réformer notre pays car cela referait notre compétitivité. C’est bien gentil, mais cela ne résoudra pas l’ensemble de nos problème de compétitivité … Je ne vois pas en quoi une dévaluation permettrait de diminuer la part de dépense publique que nous avons en plus des autres pays européens à service égal. Je ne vois pas en quoi une dévaluation permettrait de mettre à l’équilibre les retraites, la sécu et le budget de l’Etat. A part effacer une partie de l’ardoise pour gagner du temps et boire à nouveau à crédit pendant un certain temps, je ne vois pas ce que cela changera. De fait, nous deviendrons beaucoup plus pauvre du jour au lendemain, l’essence et tous les produits importés chinois à bas coût devenant hors de prix.

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    • caroline porteu // 10.06.2013 à 18h51

      @Deres

      Par un moyen assez simple qui se nomme la diminution du chômage qui permet :
      – de rendre la confiance et de relancer la consommation donc les recettes fiscales (TVA en particulier)
      – de minimiser l’intérêt des délocalisations et de l’externalisation des services donc de recréer de l’emploi
      – qui en renchérissant le coût des importations rend plus attractif les consommations locales et la France est un pays diversifié , ce qui contribue également à recréer de l’emploi .

      Surtout si une monétisation directe permet d’effacer la charge représentée par les intérêts financiers qui , je vous le rappelle, sont désormais le premier poste de dépenses de l’Etat français et qui ne peuvent qu’entrainer une charge aggravée tant que le taux d’intérêt de la dette est supérieur au taux de croissance du pays .. Règle économique de base à connaitre sur le levier de l’endettement .

      Et savez vous quel est le plus gros facteur de baisse de compétitivité à assumer ??? Un truc qui s’appelle la rentabilité du capital , ou encore dividendes à verser aux actionnaires , et qui pompe littéralement tout ce que nos entreprises pourraient réinvestir et créer comme emplois .. Surtout quand il s’agit de services publics qui en temps normal n’avaient pas d’objectifs de rentabilité du capital à respecter , quand ils étaient publics !!!! ..

      Les Allemands ne sont pas si bêtes (encore une omerta médiatique scandaleuse) : la taxation sur les impôts des sociétés est moins lourde si il n’y a PAS de versement de dividendes !!!! .. Effectivement , çà booste la compétitivité allemande , mais tout le monde a juste oublié de le dire .. et c’est totalement public .

      Cela s’appelle de la désinformation ..

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    • step // 10.06.2013 à 19h58

      juste faux : la part de dépense publique… dont se repait certains éditorialistes, c’est juste la sécu. Publique chez nous, privée chez les autres, mais dans tous les cas, elle est payée par le lambda. En retirant cette part, on est à 2/4% de l’allemagne.(en pib). Certainement plein de gains potentiels, je n’en doute pas, mais on est pas les seuls dans ce cas là !

      L’importé deviendra cher, tiens, mais on pourrait utiliser cela pour se réindustrialiser… ah non, on va juste pleurer alors…

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      • Deres // 11.06.2013 à 11h49

        Des comparaisons détaillés montrent si je me rappelle bien qu’à service égale par personne, les services publiques allemands ont des frais administratifs au moins 7% inférieurs. Au total, cela fait des dizaines de milliards par an perdus dans des frais d’organisation inutiles. C’est pareil au niveau des administrations centrales et territoriales françaises qui sont en fait très coûteuses pour le service rendu. ce manque de compétitivité se retrouve dans des prélèvements plus grand que nécessaire qui vont donc plomber la compétitivité du secteur privé.

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        • Christophe Vieren // 11.06.2013 à 22h37

          @Chazam : la question n’est pas de savoir si il y a plus ou moins de fonctionnaires. La question est de savoir quel est l’efficacité d’un € de dépense publiques issues des P.O. socialisés par rapport à un € de dépenses privées issues des revenus individuel. Un exemple : ce n’est pas parce que les dépenses de santé sont essentiellement privées aux USA que la santé coûte moins cher à un étasunien moyen* (16% du PIB) que la santé à un français (12% du PIB, pourtant bien moindre per capita) dont les dépenses de santé sont essentiellement privées. Comparons, poste par poste, activité par activité, service rendu par service rendu, ce qui coûte plus cher en France qu’en Allemagne si l’on veut faire des comparaisons entre ces deux pays. Raisonner globalement n’a aucun sens.

          _________________
          * sans même parler de la disparité entre les riches et les pauvres en terme d’accès à la santé

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        • Christophe Vieren // 11.06.2013 à 22h53

          @Chazam : au sujet des « 7% et des dizaines de millliards présumés perdus
          dans des frais d’organisation inutiles. C’est pareil au niveau des administrations centrales et territoriales françaises qui sont en fait très coûteuses pour le service rendu »
          . Il y a un peu moins de 6 points de PIB de différence entre le coût des emplois publics (pas tous des fonctionnaires) français et allemands (source : ICI, graphique 2, 2008). Soit à la louche 6%x2.000 milliards d’€ = 120 milliards. Cela fait en effet des dizaines de milliards (12 pour être précis). Mais maintenant il faut décompter de cela les rémunérations des emplois privés allemands qui remplissent les fonctions exercées par des emplois publics en France ? Très probablement moins car un salarié du privé est en effet plus pressurisable qu’un « fonctionnaire » (quel effet sur sa santé ?). Mais bizarrement, ce n’est pas chiffré. En tout cas j’ai pas encore trouvé. Dommaaaage !

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          • step // 11.06.2013 à 23h50

            boula c’est surestimer le fonctionnaire que de l’estimer incompressible !

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          • Chazam // 12.06.2013 à 13h03

            Certes, voilà des arguments valables. Mais comparer les actions publiques aux seuls domaines de la santé et des crèches, c’est un poil trop facile.

            Education ?
            Millefeuille territorial ?
            Justice ? (où là, pour le coup, la France dépense honteusement trop peu)

            A vous lire, il n’y a absolument rien à redire à la façon dont l’Etat dépense l’argent que nous lui versons et qu’au final, si l’Allemagne dépense moins, ce serait parce la partie « économisée » serait en fait intégralement privatisée. Et en sus, sous entendu que les résultats seraient strictement identiques.

            C’est faux. Ne serait-ce qu’au plan qualitatif, les résultats obtenus par certaines de nos administrations sont mauvais (Education). Et il n’y a même pas besoin de comparer avec ce qui se fait ailleurs en Europe pour s’en rendre compte. QUand on le fait, on a juste encore plus de quoi rougir de honte vu ce qu’obtiennent d’autres pays…

            Il y a des services publics essentiels à rééquilibrer (pas que l’Education, et pas forcément en dépensant moins! ), et le nier, c’est nier que nos déficits structurels ne sont pas un problème permanent et grave.

            PS : Du reste, je ne parle pas d’améliorer la productivité de l’action publique en la transférant au privé. Je suis cependant tout à fait convaincu qu’il y a des actions de la puissance publique, qui doivent rester de son domaine, mais qui doivent être très nettement améliorées.

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  • Survivaliste de l’anthropocène // 10.06.2013 à 20h10

    A dadone

    Je n’exagère pas ….je pose un avis, je peux éventuellement l’expliciter mais d’autres avant moi l’on fait et bien mieux.

    Je suis ravi de voir que certains de mes semblables puissent encore croire au système qui sauve…et encore une fois j’espère que vous avez raison.. Néanmoins je réaffirme ma conviction qu’un effondrement systémique est l’entrée dans le chaos…il vas bien au delà de la guerre…même civile…pour faire la guerre faut être au moins 2…ici il n’y a pas d’ennemis tangibles, visible, palpable, nominés…il y a vos besoins vitaux et point barre

    là, pour le coup, sur une rupture de la normalité en lien avec le risque systémique version hard (j’insiste sur ce fait) la guerre serait une très bonne chose, bien plus facile à gérer parce que l’Etat existe encore, la société existe encore, la norme et la loi existe encore…enlever le fric, ajouter a cela au mieux un rationnement du pétrole, au pire une absence totale de pétrole…hu hu hu…TOUT repose sur le pétrole…bouffe, soins, conservation, régulation de la thermie individuel, eau, j’en passe et des meilleurs…

    Maintenant, j’aime a dire que je suis capable de me prendre en charge, ainsi que mes proches, ainsi que pas mal de monde qui compte sur moi parce que je suis dépositaire et riche de certains savoirs faire…je ne repose sur personne, sur aucune organisation salvatrice inconnue potentiellement soucieuse de mon bien être, encore une fois dans le cadre d’une rupture de la normalité majeure (et encore plus pour une mineure, d’une durée dans le temps faible)

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    • dadone // 11.06.2013 à 00h01

      @Survivaliste de l’anthropocène
      Il y a eut deux effondrement récent : l’Argentine et l’URSS.
      On commence à avoir du recul.
      Et bien comprendre que l’Europe ce n’est pas les USA.
      Donc les prévisions à la Orlov ne tiennent pas pour l’Europe.
      Il y a plein de services qui dépendent de l’Etat et comment voulez-vous qu’ils ne continuent pas à fonctionner ? C’est impossible. Un Etat peut toujours battre monnaie et continuer à payer ses fonctionnaires. Or en y regardant de plus prêt, en Europe c’est l’Etat qui fait fonctionner le système pas les entreprises privées.
      Il n’y a rien de plus complexe que de supprimer les structures d’un Etat.
      L’inertie est immense.

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  • Marcus // 10.06.2013 à 20h26

    Un aparté : Olivier je viens de t’envoyer un mail privé très important.

    Désolé la vie n’est pas un long fleuve tranquille.

    Comme disait Dutronc : dans la vie in n’y a que des cactus !

    http://www.youtube.com/watch?v=4TlKA4vqAuo

    Amicalement.
    Marc

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  • viconte // 10.06.2013 à 21h41

    Certains évoquent le retour de chacun à sa monnaie locale.
    C’est une idée qui commence à faire son chemin. Mais il y a un détail, qui n’est jamais précisé, enfin, que je n’ai jamais vu expliqué : comment on fait ?

    Comment on fait pour dire : ce compte je le remets en francs français, celui-là, je le remets en mark, celui-ci en pesetas, etc….
    – Nationalité du propriétaire du compte ? Quid des non européens ?
    – Nationalité de la banque tenante du compte ? Dans ce cas, n’est-il pas urgent d’ouvrir un compte dans une banque allemande ?

    Qu’en pensez vous ?

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  • juni palacio // 10.06.2013 à 23h52

    Particulièrement peu digeste la prose de M. Lordon.
    S’il me fallait choisir entre lire tous les jours M. Lordon et continuer à subir l’euro, je crois que je préférerais encore l’euro, c’est dire…

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    • Bernie // 13.06.2013 à 16h04

      Oui, sur la forme il est toujours très verbeux, grandiloquent et pompeux, et tellement infatué de sa propre excellence …

      Quant au fond, la rhétorique de Lordon reste toujours enfermée dans une tautologie :
      1. Il faut être de gauche car en-dehors n’existent que les salauds, les abrutis, et les malveillants

      2. Etre de gauche, c’est proclamer une réalité dédiée au bien-être et à la prospérité des « peuples », qui sont les seuls à même de décider de ce qui doit être si nous étions dans de vraies démocraties.

      3. Comme ce n’est pas le cas, la réalité existante n’a donc pas droit de cité puisque elle n’a pas été choisie par les peuples. On peut donc – il faut même – s’affranchir de toutes les contingences existantes, et décréter un univers qui ne renvoie qu’une image agréable et flatteuse des peuples, car c’est d’eux, de leurs vertus, et pour leur bien que l’on parle.

      4. Le champ étant libre, on peut alors se laisser aller à imaginer les scénarii que l’on veut en énonçant ce que demanderaient les peuples si on les laissait s’exprimer – ce dont on sait par ailleurs que cela n’arrivera jamais, un peu comme l’Assemblée Constituante réclamée par Mélenchon. Et on se justifie en s’emparant de ce qui dans le passé va dans le sens de ce que l’on souhaite (référendum de 2005 dont le « non » peut être mis absolument à toutes les sauces).

      5. Et puisque ce que l’on dit est forcément ce dont rêvent les peuples, tout ce qui va à l’encontre ou n’y est pas exactement conforme, ne peut être que l’œuvre d’esprits malveillants à la cause des peuples donc forcément pas de gauche. CQFD.

      Ainsi va Lordon, brillant débatteur, fascinant ceux que son verbe et sa prose illusionnent, inventant un univers où il ne ferait pas très bon renâcler à ses oukases.

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  • Michel Martin // 11.06.2013 à 13h57

    Cet « Eurobancor » revisité par Lordon me semble une très bonne piste visant à apporter des capacités de régulation pays par pays qui font constitutivement défaut avec l’Euro.
    Au tournant où nous sommes, soit nous choisissons une plus forte intégration fédérale et une mise en cohérence de l’Euro avec les outils de gestion monétaire (option improbable du fait des déséquilibres actuels entre les pays et du fait des divergences culturelles), soit l’Euro éclate avec une partie de la construction européenne (ce serait quand même dommage parce que notre niveau d’échange entre pays de l’UE avoisine le niveau entre différentes régions d’un même pays), soit nous réussissons à mettre une monnaie commune comme celle présentée ici. Cette dernière option me semble être la plus souhaitable.

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    • Incognitototo // 11.06.2013 à 15h11

      Bonjour Michel,

      Tu sais, il y a déjà plein de pays pour lesquels l’Euro fait office de « monnaie commune » et/ou de référence, notamment tous ceux (à l’exception notable du RU) qui font partie de l’Europe, mais pas de la ZE ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Norv%C3%A8ge ) ; et il y a même la Suisse qui est scotchée à l’€, en acceptant en plus cette devise en paiement, tout en ne faisant pas partie de la ZE, ni de l’UE…

      Je n’ai pas de religion là-dessus, mais il semble bien que ça ne change pas grand-chose aux difficultés que tous ces pays, hors ZE, traversent tout également (même la Pologne, hors ZE, qui a bénéficié d’investissement massifs de la part du reste de l’UE et a évité la récession post-2008, est quand même à 10,7 % de chômage) … Et quand ils s’en sortent un tout petit peu mieux que nous, il semble bien que ce soit, soit parce qu’ils ont des politiques de relocalisation extrêmement offensives (le Danemark…), soit parce qu’ils ont accès à des ressources qui intéressent le reste du Monde (la Suède, qui n’a pas hésité en plus, à mettre au pas ses banquiers…).

      Alors, c’est à cause de la monnaie ? Ou à cause d’autres facteurs exogènes ? Ou encore le fait que l’UE est le seul conglomérat économique qui respecte à la lettre les règles qu’elle a signées au niveau de l’OMC ? Ou encore la responsabilité de politiques qui évitent soigneusement de remettre en cause tous les choix désastreux qu’ils ont pris depuis 1986, sous la pression ou plutôt le chantage US ? (Rappel : http://solutions-politiques.over-blog.com/article-double-contrainte-40-ans-d-accords-internationaux-et-de-lois-qui-rendent-fou-111407861-comments.html )…

      Définitivement, je ne crois pas aux solutions magiques… Bonne journée.

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      • Michel Martin // 14.06.2013 à 09h20

        Il ne s’agit pas de trouver LA solution magique, mais de tenter de redonner des conditions d’exercice de la subsidiarité un peu meilleures. Les perturbations monétaires qui réduisent la portée des politiques locales font partie des points à combattre. Pour la ZE on aurait besoin d’une meilleure cohérence entre pouvoir politique et gestion monétaire, la piste d’une monnaie commune ne me semble pas être la plus mauvaise.

        Outre la crise cyclique de sur-accumulation qui n’est pas d’un genre nouveau (on trouve des témoignages de ce genre de crise de concentration des richesses et du pouvoir 3000ans avant JC-je ne retrouve plus la référence- la résolution passait alors par un effaçage des tablettes (=ardoises)).

        Ce qui est spécifique à cette crise, c’est qu’elle marque la fin d’une boussole (croyance aussi), celle du progrès associé au mythe de la liberté individuelle. Pour moi, la piste à suivre c’est d’écologiser le progrès et de considérer la combinaison des libertés (ce qui représente notre situation la plus courante et de loin).

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        • Incognitototo // 14.06.2013 à 13h49

          @ Michel,

          Le seul problème, c’est que si tu réintroduis une compétition monétaire, tu remets tout également en place des outils qui seront abondamment utilisés, pour ne surtout pas traiter les problèmes !…
          Exemples :
          – j’ai des dettes ? Je laisse filer l’inflation, par la création monétaire, … (personnellement je préférerais qu’on saissise les avoirs des évadés fiscaux et qu’on fasse payer un peu plus ceux qui peuvent)
          – j’ai des problèmes de compétitivité ? Je laisse filer la valeur de la monnaie, par la création monétaire (et l’inflation), … (personnellement je préférerais la mise en place de politiques fiscales de relocalisation)
          – j’ai des problèmes de financement ? J’augmente mes taux directeurs pour attirer les investisseurs, et je pressurise encore plus les salariés pour que les rendements suivent… et quand je ne peux plus payer je laisse filer l’inflation… (personnellement je préférerais qu’on bichonne les investisseurs par des politiques appropriées, visant notamment à pérenniser les investissements financiers)
          – et cetera…
          Et comme tout le monde va faire pareil (sauf les Allemands qui vont essayer de tenir (au début), parce qu’ils ont compris qu’en environnement spéculatif à moyen terme l’inflation est toujours récessive), on se demande bien comment on ré-arrêtera ce genre de cycle qu’on a parfaitement bien déjà exploré, sans que ça n’ait strictement rien changé au niveau des fondamentaux…
          Surtout qui paye ce genre politique ? Toujours le bout de la chaîne, jamais les investisseurs, ni les financiers… parce que quand ces derniers comprennent qu’on va les tondre par l’inflation, il est assez évident qu’ils vont placer leurs billes ailleurs…

          Bien évidemment, la situation actuelle n’est pas plus folichonne et je me demande bien qu’est-ce que nos dirigeants attendent pour remettre en cause tous les choix qui nous condamnent, notamment, à devenir des Chinois…
          Cependant, c’est un peu comme dans les mariages qui ne vont pas… On peut se barrer, puisqu’on est toujours libre de le faire… et on se retrouvera avec ses propres problèmes sans avoir rien réglé… Libre certes, mais seul et toujours avec les problèmes (qui sont également ceux des autres)… Mais on peut aussi à force de dialogue, d’intérêts bien compris et d’une vision à long terme dépasser ensemble les problèmes…
          Compte tenu des crispations actuelles des États, et des divergences d’intérêts à court terme, cela semble totalement utopique… mais finalement dans un mariage bien compris, qu’est-ce qui empêche un partenaire d’aller au cinéma quand l’autre va au théâtre ? Du moment qu’ils sont tous deux d’accord pour financer la culture…
          C’est une des principales raisons qui m’a fait voter « non » au TCE en 2005, cette constitution ne prévoyait aucune possibilité, ni mécanismes régulateurs, pour que les États puissent vivre avec des choix politiques qui ne seraient pas ceux de ses voisins… Par exemple, en quoi cela regarde l’Europe, si la France voulait un jour re-nationaliser toutes les entreprises du CAC 40 ?…
          Tout système qui oblige les autres pays à être des clones de l’Allemagne est voué à l’échec… C’est pourtant la voie qu’on a prise aujourd’hui et je suis inquiet comme tout le monde sur les conséquences…
          Finalement je pense que c’est ça qui rend fou aujourd’hui, on ne nous laisse le choix qu’entre la peste et le choléra, sans jamais vouloir envisager qu’il y a tellement d’autres choix possible…

          Quand en 68, le slogan « l’imagination au pouvoir » est sorti, on n’aurait pas pu imaginer que 45 ans plus tard, nous en manquerions autant… à l’image de Lordon, Sapir et bien d’autres qui continuent à réfléchir sur les solutions avec ce qu’ils ont appris, sans se rendre compte comme disait Einstein : « Qu’on ne règle pas un problème en utilisant le système de pensée qui l’a engendré. »

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  • cording // 11.06.2013 à 19h33

    Frédéric Lordon devrait savoir que DC c’est aussi l’acronyme de la Démocratie chrétienne qui, comme le PS, est une formation politique peu présente en France (sauf Bayrou et encore!) qui est favorable à tout prix à l’Europe.

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