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27.mai.201327.5.2013
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Le risque systémique en Europe

Suite de notre série sur les mégabanques. Nous allons nous intéresser aujourd’hui au problème du risque systémique bancaire, à savoir les besoins financiers en cas de nouvelle crise majeure. C’est pour répondre à la question « quels sont les établissements bancaires les plus dangereux » qu’a été créé en 2009 The Volatility Institute ; couvé par la […]
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Suite de notre série sur les mégabanques.

Nous allons nous intéresser aujourd’hui au problème du risque systémique bancaire, à savoir les besoins financiers en cas de nouvelle crise majeure.

C’est pour répondre à la question « quels sont les établissements bancaires les plus dangereux » qu’a été créé en 2009 The Volatility Institute ; couvé par la Stern School of Business, l’école de commerce de l’Université de New York, il est dirigé par Robert Engle, prix Nobel d’économie en 2003.

Sa mission : déterminer quasiment en temps réel la « contribution au risque systémique » de chaque établissement financier d’envergure mondiale que compte la planète, soit environ 400 institutions à l’heure actuelle. Les spécialistes trouveront ici plus d’information sur le risque systémique et ici sur son calcul.

Voici les résultats des besoins financiers en cas de crise majeure, pour le monde :

La France remporte ainsi la palme du risque pour l’Europe…

Voici le détail pour le continent (2 200 Md€ à fin février), par pays :

… et par banque :

La France compte ainsi 4 mégabanques sur les 16 les plus dangereuses en Europe – chapeau bas !

Voici le détail par pays :

Les Allemands sont bien moins fous que nous :

Nous analyserons dans un prochain billet l’évolution dans le temps de ce risque

Commentaire recommandé

Lutfalla // 27.05.2013 à 21h56

Bonsoir Olivier

Il doit bien exister des banques ou les depots des particuliers ne servent pas à financer l’activite casino que les politiques actuels qui luttent contre l’ennemi qui n’a pas de nom ou de visage (la finance…) n’ont pas voulu séparer.
Pour un compte « sur » , ne faudrait-il pas aller ouvrir un compte aupres d’une banque ayant un ratio de dépôts élevé ? Existe- t il des chiffres à ce sujet ?
Que penser de la Banque Postale, ou encore du Crédit Coopératif qui de plus certifie n’avoir aucune filiale dans des paradis fiscaux ?

79 réactions et commentaires

  • BA // 27.05.2013 à 05h44

    Les banques européennes ont dans leurs livres 1500 milliards d’euros d’actifs pourris.

    Lisez cet article :

    La BCE s’inquiète du poids des créances douteuses en zone euro.

    La Banque centrale européenne (BCE) s’inquiète de plus en plus de voir le poids des créances douteuses dans les portefeuilles de prêts des banques européennes entraver le redémarrage du crédit dans un contexte de priorité donnée au renforcement des fonds propres, selon plusieurs responsables de l’institution.

    Selon KPMG, les créances douteuses des banques européennes atteindraient près de 1.500 milliards d’euros, dont 600 milliards pour les seuls établissements britanniques, espagnols et irlandais.

    Entre l’hypothèque des créances douteuses et les effets potentiellement pervers des ratios de fonds propres, la BCE n’a guère d’autres choix que d’innover une nouvelle fois.

    Plusieurs pistes sont évoquées par les intervenants de marché, allant d’achats directs mais limités de prêts aux entreprises à un accès au refinancement pour la Banque européenne d’investissement (BEI) en passant par la création d’une banque dédiée aux PME de la zone euro.

    Dans tous les cas, la BCE sera amenée à faire peser sur son propre bilan une partie du risque liée au financement des entreprises. Même s’il s’agit d’un risque résiduel, elle ne pourra en décider seule car les pertes éventuelles seront supportées collectivement par ses dix-sept Etats actionnaires, qu’il lui faudra donc convaincre.

    http://www.usinenouvelle.com/article/la-bce-s-039-inquiete-du-poids-des-creances-douteuses-en-zone-euro.N196064

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    • caroline porteu // 27.05.2013 à 17h25

      @BA
      Cette nouvelle là devrait vous intéresser : pour moi elle est la preuve que le déplacement des centres de décision financiers a bien commencé ..
      L’exil de capitaux qui quittent le système occidental va atteindre beaucoup de banques , mais HSBC semble gravement touchée

      Le navire HSBC menace de chavirer
      http://www.bilan.ch/argent-finances/le-navire-hsbc-menace-de-chavirer

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      • Lutfalla // 27.05.2013 à 21h56

        Bonsoir Olivier

        Il doit bien exister des banques ou les depots des particuliers ne servent pas à financer l’activite casino que les politiques actuels qui luttent contre l’ennemi qui n’a pas de nom ou de visage (la finance…) n’ont pas voulu séparer.
        Pour un compte « sur » , ne faudrait-il pas aller ouvrir un compte aupres d’une banque ayant un ratio de dépôts élevé ? Existe- t il des chiffres à ce sujet ?
        Que penser de la Banque Postale, ou encore du Crédit Coopératif qui de plus certifie n’avoir aucune filiale dans des paradis fiscaux ?

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        • Christophe Vieren // 28.05.2013 à 07h44

          Ben ouais bien sûr : la NeF. Mais comme on ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre, il faudra se contenter d’un taux d’intérêt moindre !

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        • Surya // 28.05.2013 à 07h59

          Vous devez regarder les ratio (dépôts / total de bilan) – plus c’est élevé mieux c’est – ainsi que ( crédits clientèle / dépôts) – plus c’est faible mieux c’est, de préférence significativement < 100%.

          En France vous avez au moins Boursorama et La Banque Postale qui disposent d’excellentes positions de liquidité. Sinon vous devrez vous tourner vers certaines banques luxembourgeoises (BCEE, Fortuna Banque…)

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    • J.M Maurey // 01.06.2013 à 09h28

      Merci à Olivier pour ces graphiques clairs et nets, à la portée de tous. Une preuve de plus que nos banques « bien disantes » du genre « le bon sens près de chez vous » ou celle qui fait de la pub en racontant qu’elle finance les créateurs d’entreprises se sont encore fait ramasser par la patrouille, les doigts dans le pot de confitures. Tout ça bien sur sous l’œil bienveillant de notre vrai- faux gouvernement de gauche qui avait promis une guerre sans merci à l’ennemi sans visage. La guerre, il semblerait qu’ils n’aient ni les moyens, ni l’envie de la faire…Mais alors, si nous, un mouvement comme le notre par exemple décidait d’ occuper, avec des gens décidés les sièges nationaux et régionaux de ces honorables institutions, histoire de leur demander des trucs bêtes, basiques, sur 10 euros, combien pour les entreprises et l’économie réelle, combien pour la spéculation, et puis aussi sur quoi spéculent t’ils, pas sur les denrées de première nécessité, non, ça serait trop honteux. Si des gens, pacifiques, mais très décidés se mettaient à aller réclamer des comptes aux banques délinquantes qui se servent des tirelires des français pour aller jouer au casino sans même le risque de perdre puisque l’état, c’est à dire nous tous les renflouera s’ils avaient la malchance de perdre.
      Un mouvement comme cela aurait quelques avantages, une couverture médiatique certaine, un ralliement considérable de ceux qui directement ou indirectement sont ou se sentent victimes de ces prédateurs, voire même une indulgence quasi certaine des instances judiciaires…
      Et si on inventait une nouvelle fronde, une nouvelle jacquerie contre ces nouveaux rois, ces nouveaux fermiers généraux…

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  • Fabrice // 27.05.2013 à 06h51

    Ceci dit l’Allemagne malgré de grosses gaffes ou faillites a continué à prendre des risques :

    – kfw, un temps nommé la banque la plus stupide du monde avant que certaines banques françaises ne rentre dans la compétition :http://www.lefigaro.fr/societes/2008/09/22/04015-20080922ARTFIG00709-la-banque-la-plus-stupide-du-monde-s-explique-.php,

    – IKB,

    – Herstatt : http://www.citedeleconomie.fr/Faillite-de-la-banque-Herstatt-en

    mais la plus grave :

    – Hypo Real Estate : http://www.leparisien.fr/economie/une-banque-allemande-au-bord-de-la-faillite-04-10-2008-265540.php

    donc on peut comprendre que cela finisse à rentrer en Allemagne même si les leçons ne sont pas encore rentrée totalement. Alors qu’en France, nous n’avons eut après tout que (de mémoire) :

    le crédit lyonnais : https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_Cr%C3%A9dit_lyonnais

    et Dexia : http://www.bfmtv.com/economie/dexia-une-epee-damocles-finances-publiques-511876.html (bizarre qu’elle ne figure qu’en belgique au vu que le plus gros de la charge je crois a été pris par la France, Olivier vous savez pourquoi ?)

    Certes l’histoire du crédit lyonnais résonne désagréablement toujours dans notre mémoire (je ne parle pas du scandale Tapie) mais apparemment pas assez pour nos politiciens qui sont sûr que ce genre de chose n’arrivent désormais plus qu’à l’extérieur de nos frontières

    la troisième commencera qui sait à nous enseigner un peu de sagesse (surtout que la chance qu’elle en entraîne d’autres n’est pas négligeable)

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  • lsoulages // 27.05.2013 à 07h18

    L’info est intéressante mais j’ai l’impression que cela va me prendre très longtemps pour comprendre la méthode d’analyses (merci pour les liens, Olivier) surtout si je le fais seul. Ce point est pourtant essentiel pour commenter ces chiffres et graphiques.

    Si on y ajoute les risques qui ne sont peut être pas intégrés dans les montants, c’est infaisable de me faire une opinion et de commenter en l’état.

    Merci, Olivier, pour tes efforts et la qualité des infos que tu synthétises mais là, tu es ambitieux au sujet de notre connaissance du sujet, de notre capacité à analyser les données/méthodes et de notre temps disponible (ce n’est pas une critique, je me demande si j’ai envie de faire cet effort).

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  • Macarel // 27.05.2013 à 07h47

    Montant du risque systémique bancaire en Europe: France 1ière !!!

    Vous voyez qu’il y a des domaines où nous sommes les premiers en Europe !

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    • Christophe Vieren // 27.05.2013 à 08h28

      Et si l’on raisonne en terme de région économique, c’est l’Eurozone qui arrive en tête si je ne m’abuse (hypothèse : somme des risques de chaque pays) ! Alors, vive l’Eurozone 😉

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      • wuwei // 27.05.2013 à 09h14

        Nous allons dans le mur ? Peu importe puisque le mur est si beau et les maçons tellement intelligents. Surtout sans le mur c’est le chaos et la déraison qui règneraient on nous le dit depuis si longtemps, c’est donc vrai. Or l’U.E. pas de salut !

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      • HuguesL // 27.05.2013 à 13h50

        Oui, mais: « L’Eurozone plie, mais ne se rompt point! » 😉

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        • Christophe Vieren // 28.05.2013 à 07h45

          . . . encore ! 😉

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    • step // 27.05.2013 à 10h38

      ouais on est trop forts !!!

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  • jaicruvoir // 27.05.2013 à 08h04

    On n’est pas la 5 puissance mondiale pour rien.
    C’est comme le nucléaire on est capable de foutre en l’air la planète c’est pareil avec nos banques.
    C’est notre force de dissuasion sinon on sera relégué dans le peloton des pays moyens.

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    • Christophe Vieren // 28.05.2013 à 07h48

      Ironie je présume. Sinon, je suis heureux d’apprendre qu’il y a une compétition internationale.
      Perso, je me satisferais bien d’être dans le peloton des pays moyens. Au fait, « moyen » selon quel(s) critère(s) ?

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  • cording // 27.05.2013 à 09h26

    En Allemagne il y a beaucoup de banques régionales, apparaissent-elles dans ces schémas?

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  • LeTaulier // 27.05.2013 à 09h31

    Bonjour Olivier,

    Je ne voudrais pas faire mon chieur mais je n’arrive à trouver les chiffres concernant les banques européennes auxquels tu te réfères pour faire tes calculs sur le site de V-lab.

    Merci

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  • BIGGLOP // 27.05.2013 à 09h54

    Bien sûr, comme dit Hollandou,  »la crise est derrière nous », tandis que Moscovici (le casseur de banques) affirmait :  »l’économie a changée, le charbon et l’acier ne sont plus les poumons de la puissance économique des pays européens : c’est la finance qui a pris cette place (pour développer l’économie réelle) »

    En Allemagne, la situation n’est pas aussi radieuse que ça, car le réseau des Landesbank serait en piteux état
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/banques-finance/industrie-financiere/20120314trib000688147/la-banque-maillon-faible-de-l-allemagne.html?folder=689316
    Une des raisons pour lesquelles Merkel ne veut pas des contraintes d’une Union Bancaire avec des auditeurs indépendants.

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    • LeTaulier // 27.05.2013 à 10h05

      ”l’économie a changée, le charbon et l’acier ne sont plus les poumons de la puissance économique des pays européens : c’est la finance qui a pris cette place… »

      On va voir quand Peugeot fermera ses sites dans le département du Doub dont il est élu si il continuera ce genre de déclaration à la con.

      Dans les années 90 les économistes et les politiques nous disaient que les usines c’était le passé et que l’avenir c’était le tertiaire et que donc l’Allemagne faisait fausse route avec son industrie surpuissante. On voit le résultat aujourd’hui.

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      • steeve // 28.05.2013 à 00h26

        Et oui, quand on a de la mémoire on se rend vite compte que nos grands penseurs n’ont aucune analyse sérieuse. Ils ne font que suivre la mode de qqs « consiltants ».

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    • yvan // 27.05.2013 à 11h24

      Merci pour cet article, Bigglop.

      Allemagne : 1930 banques… Infernal.

      Et là, j’aimerai connaître le montant TOTAL de leurs « actifs devenus subito pourris »…
      Parce que même si ce sont de petites banques, le total doit être monstrueux.

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      • BIGGLOP // 27.05.2013 à 18h48

        Yvan,
        Peut-être sur le site de la BIS (Bank for International Settlements)

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  • yoananda // 27.05.2013 à 10h18

    Ces graphiques confirment que la France est le maillon faible actuel, de l’Europe, et peut-être du monde par contre-coup.
    Vu la situation politique apparente et underground qui se dégrade a vitesse grand V, vu la fragilité des banques, l’absence de gouvernance, vu que la France perds ses atouts un par un (nucléaire, françafrique, tourisme/luxe), vu que la France à quelques épées de Damoclès sur la tête qui peuvent tomber à tout moment …
    On est mal engagé je pense, et il y a des chances que le prochain choc systémique éclate ici.
    J’ai déjà parlé du risque de guerre civile (on a un bon terreau pour), et chaque jour le climat (politique, social, économique, diplomatique) se dégrade.

    Avec le prochain choc pétrolier pour 2017 (+/- 2 ans), il y a de quoi être inquiet.

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    • rogger // 27.05.2013 à 10h38

      bonjour Yoananda. Qu’est ce qui vous fait dire que le prochain choc pétrolier est pour 2017(+-2ans)?

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      • yoananda // 27.05.2013 à 11h00

        recoupement d’information diverses, mais par exemple, l’AIE qui est considérée comme très optimiste, une fois qu’on retravaille ses chiffres en volume pour les passer en énergie nette utilisable, on s’aperçoit que même les optimistes nous annoncent (sans le dire) le pic pour cette période la.
        http://yoananda.wordpress.com/2013/05/21/revue-le-crepuscule-du-petrole/

        je ne comprends pas qu’Olivier ne nous sorte pas une seule courbe sur le pétrole (et les autres énergies) … c’est pourtant la que tout se joue.
        Si les dettes explosent, c’est parce qu’on ne les rembourse pas, si on ne les rembourse pas, c’est parce que (malgré les taux très bas) la croissance n’est pas la. Si la croissance n’est pas la, c’est parce que l’énergie est de plus en plus (de manière exponentielle) difficile a se procurer, même si les volumes sont au RDV.

        La crise ne se limite pas au pétrole, il y a beaucoup d’autres facteurs (démographie, immigration, robolution, vieillissement, fossé cognitif, rendements décroissants, inégalités, choc culturel) … mais ignorer l’un des plus importants et structurants, c’est se tirer une balle dans le pieds.

        Jorion ne veut pas en entendre parler a cause de son biais idéologique marxiste, mais Olivier me semble quand même sensibilisé (cf les articles sur Meadows/Orlov) sans aller jusqu’au bout de la démarche.
        Le risque financier/bancaire c’est la partie émergée de l’iceberg (qu’on s’est mangé il y a 8 ans).

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    • yt75 // 27.05.2013 à 10h47

      Le choc pétrolier on y est déjà et depuis un bon moment, il suffit de considérer ce graphique par exemple :
      http://iiscn.files.wordpress.com/2013/05/bp-oil-price.jpg?w=849&h=765
      (avec comme d’habitude la légende « premier choc= Yom Kippour/embargo Arabe », qd c’était beaucoup plus la conséquence du pic US en 70, cf « la face cachée du pétrole » partie 2 après 20:00 par exemple: http://iiscn.wordpress.com/2011/05/06/bataille-et-lenergie/ )

      Si les crises des seventies étaient des chocs pétroliers, pourquoi l’actuelle n’en serait pas un ? (qui certes ne fait que commencer)

      La crise actuelle est de fait un choc pétrolier et de deux manières :
      1) Comme les premiers par rapport au prix du baril et aspects flux ou OPEX

      2) du fait que les montagnes de dettes « au cœur » du risque systémique bancaire ont précisément été enclenchées suite aux deux premiers chocs (et favorisées aussi par le passage au fiat petro $ en 71)

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      • yoananda // 27.05.2013 à 10h52

        C’est bien pour cela que j’ai dit PROCHAIN choc pétrolier. En fait, il s’agit du prochain point d’inflexion dans la crise pétrolière, qui a démarré en 1980. 1971 c’était le choc local américain qui a changé la donne mondiale. Mais 1980 c’est le premier vrai choc mondiale avec le pic onhsore conventionnel, qui est aussi le plateau pétrole per capita.
        2005, c’est le pic conventionnel, mais aussi le déclin du pétrole per capita.
        2017 ce sera le pic pétrole tout liquide, ou pic énergie de transport.

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        • yt75 // 27.05.2013 à 11h10

          Oui mais pourquoi dire « prochain », la crise actuelle est de fait **déjà** un choc pétrolier, qui en plus ne fait hélas que commencer.

          Et que l’on ne soit même pas(ou plus) capable de l’énoncer (en préférant la valse des étiquettes financières), n’est pas le moins inquiétant dans cette affaire.

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          • yoananda // 27.05.2013 à 11h29

            rigoureusement parlant, oui, ce n’est pas le « prochain ». Mais usuellement, on dit que le 1er choc était 1971, le 2ème 1979, le 3ème 2005 (il a déclenché la crise des subprimes), et le 4ème (donc le prochain) sera environ 2017.
            Dans l’absolu, tout ça n’est qu’une seule et même chose, « le » problème de l’énergie facile d’accès contre laquelle on se bat à grand coup de dérégulation pour capter plus de productivité / croissance que le voisin.
            Nous sommes dans une course a la dérégulation à cause du rendement décroissant de l’exploitation pétrolière depuis 40 ans. Tout comme il y a 100 ans environ, nous nous sommes lancé dans la course a la première mondialisation a cause des rendements décroissants du charbon/vapeur dont le pic anglais (1ère puissance économique de l’époque) (pic charbon-vapeur 1913) a déclenché en sous-marin les tensions économiques qui nous ont amené a la première guerre mondiale, suivie d’une période de transition vers la nouvelle énergie pétrolière qui a durée une génération (30 ans), avec la crise de 29 et la 2ème guerre mondiale.

            Tout cela n’a rien de nouveau, c’est ainsi que fonctionne l’humanité : nouvelle technologie, supériorité économique et miliaire, expansion démographique et culturelle, puis déclin (rendement décroissant), impérialisme (pour compenser), et effondrement pour finir. On a eu la même avec Rome, avec les maya, avec Venise au moyen age …

            Il se trouve qu’avec la renaissance, on a eu une très bonne série de 3 nouveau paradigmes « énergétique » qui se sont enchaînés, et, pour ainsi dire presque 500 ans de « chance » …
            La course du progrès ne va sûrement pas s’arrêter la (mais c’est une possibilité), par contre, nous entrons dans une phase de transition entre 2 mondes technologiques (entre la 2ème et la 3ème révolution industrielle). Et en général, c’est assez douloureux car les structures sociales humaines n’ont qu’une capacité limitée d’adaptation.

            Tout est expliqué en détail avec références sur mon blog !

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          • chris06 // 27.05.2013 à 11h57

            Ce qu’il y a de différent entre ce 3eme choc pétrolier et les deux premiers, c’est que je ne vois pas comment ils vont faire, cette fois ci, pour ramener le prix du baril à 20$ (son prix plancher en dollars constants sur le siècle dernier, voir le graphique mentionné par yt75 plus haut).

            Ceci a une importance considérable car ce prix du baril artificiellement bas qu’on a connu jusqu’en 2005 a énormément ralenti les investissements dans les énergies renouvelables, le recyclage des déchets et l’amélioration de l’efficacité énergétique de nos sociétés

            La conséquence de cela, et c’est ma prédiction, c’est que les progrès scientifiques, techniques et organisationnels dans ces domaines durant les 30 prochaines années seront sans aucune commune mesure avec ce qu’on a connu durant les 30 dernières avec un prix du pétrole proche du prix plancher.

            C’est ce qui me donne (un peu) d’espoir concernant l’avenir.

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          • yt75 // 27.05.2013 à 12h08

            @Chris06

            « Ce qu’il y a de différent entre ce 3eme choc pétrolier et les deux premiers, c’est que je ne vois pas comment ils vont faire, cette fois ci, pour ramener le prix du baril à 20$  »

            Oui, et c’est pour cela que le « nom de code » actuel à ce sujet est plus « renchérissement structurel de l’énergie » que choc pétrolier (même si le premier choc avait aussi une composante majeure transition de ressources peu chères à plus chères), l’autre nom de code étant souvent « energy security ».

            Et en ce qui concerne les renouvelables et efficacité énergétique, certes il y a beaucoup de choses possibles, mais ne pas oublier que dans ces domaines des calculs de type « enveloppes théoriques » sont la plupart du temps possibles, du type : « un panneau solaire ne produira jamais plus d’énergie qu’il n’en reçoit », ou « le rendement de la photosynthèse des meilleurs plantes est tant », ou « il faut tant de calories par jour pour une personne », ou « pour déplacer une tonne par mer ou rail il faut au moins tant ».

            A ce sujet pour un tour d’horizon, la meilleure référence actuelle est sans doute le livre de David MacKay, disponible gratuitement en pdf.

            Version française :
            http://www.amides.fr/sewtha.html
            Originale anglaise :
            http://www.withouthotair.com/

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          • chris06 // 27.05.2013 à 12h59

            @yt75,

            “un panneau solaire ne produira jamais plus d’énergie qu’il n’en reçoit”

            évidemment, faudrait pas croire aux miracles non plus!

            calculs de type “enveloppes théoriques” sont la plupart du temps possibles

            Ils sont en général possibles dans l’état actuel de nos connaissances scientifiques et techniques. Mettre une borne théorique max indépassable sur le rendement des technologies liées aux énergies renouvelables, savez vous si cela a déjà été fait (autre que 100%, bien entendu)? En est on loin ou proche? Mêmes questions concernant notre efficacité énergétique (le pib par unité d’énergie)?

            Tout ce que je dis c’est qu’avec un prix du baril au dessus de 90$ (voir même beaucoup plus) durant les 30 prochaines années, plutôt que les 20 à 30$ des 30 dernières (en $ constants), il est hautement probable que les investissements en R&D dans tous les domaines liés aux énergies renouvelables, recyclage des déchets, amélioration de l’efficacité énergétique de nos sociétés, soient sans aucune commune mesure avec ce qu’ils ont été ces 30 dernières années.

            Est ce à dire que ces investissements nous amèneront vers les progrès scientifiques, technologiques et organisationnels suffisants pour éviter l’effondrement, je n’en sais rien, je ne suis pas devin, mais disons qu’il y a plus de chances que ça se produise durant les 30 prochaines années que durant les 30 dernières où le prix artificiellement bas du pétrole (et plus généralement des matières premières) a considérablement ralenti nos efforts dans ce sens.

            En tous cas, merci pour la référence.

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          • Christophe Vieren // 28.05.2013 à 08h07

            Je suis hélas beaucoup moins optimiste que Chris. Car les efforts que nous avons pas fait depuis, disons, 20 (40 ?) ans en prévision du pic pétrolier, nous n’avons plus les moyens de les faire maintenant en période de récession (dans le meilleur des cas). On ne peut préparer l’avenir une fois que l’on est au fond du trou. Au choc pétrolier, une foultitude d’autres « pics écologiques » sont apparus ou vont apparaître. Pour n’en citer que quelques uns : désertification, stérilisation des sols, déforestation, biodiversité, climat, déchets, ressources halieutiques.

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          • chris06 // 28.05.2013 à 13h04

            @Christophe,

            nous n’avons plus les moyens de les faire maintenant en période de récession

            de quels moyens parles tu? Temps de recherche et de développement de cerveaux humains suffisamment éduqués, capital, argent, moyens financiers? On n’en a jamais eu autant qu’aujourd’hui! Et puis, les crises déflationnistes comme celle qu’on vit aujourd’hui, c’est justement le moment où on détruit tous les investissements inutiles effectués à l’époque du pétrole pas cher et qui ne serviront à rien et ne seront pas rentables dans l’avenir et où on investi et crée de la valeur dans les domaines qui seront utiles et rentables dans l’avenir.

            Au choc pétrolier, une foultitude d’autres “pics écologiques” sont apparus ou vont apparaître.

            tous ces pics auront pour conséquence l’augmentation inéluctable et rapide des prix des matières premières ce qui ne fera qu’augmenter la rentabilité des investissements qui permettent de les économiser plutôt que les gaspiller, développer les énergies renouvelables, recycler nos déchets, et améliorer l’efficacité énergétique de nos sociétés.

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          • Christophe Vieren // 29.05.2013 à 06h49

            Quels moyens ?
            Tous ceux que tu cites. Car même si ces moyens sont plus importants qu’hier en absolu, l’Humain a les plus grandes difficultés de voir son pouvoir d’achat, son niveau de vie baisser. En connais-tu beaucoup des Humains qui – volontairement – décide de gagner beaucoup moins tout en travaillant presqu’autant ? Moi, non. Et c’est là qu’est os, hélas : tant que le pouvoir d’achat progresse, aussi faiblement soit-il, les Humains sont plus enclins à laisser une part de leur pouvoir d’achat pour les générations futures (en tout cas s’y oppose moins). En outre, a la différence d’il y a 10, 20, 30 ans, nous avons une dette (publique) à régler.

            Oui les pics auront pour effet de faire augmenter les prix des matières premières. Oui bien sûr cela fera augmenter la rentabilité de certains investissements, mais cela sera très largement insuffisant pour palier les manquements d’une politique planifiée de transition écologique. Car il s’agit là d’investissements privés dont le retour est collectif ET très éloigné. L’augmentation des prix des matières premières réduira le temps de retour d’investissements privés dans des alternatives (écologiques ? voir plus bas) que d’une décennie ou deux. Et durant ce temps les dettes écologiques ayant continué à s’accroître considérablement, on aura – au final – pas gagné grand chose. C’est un peu comme la dette publique, si les intérêts sont inférieurs à la croissance, ca va. Dans le cas contraire, plus on avance et plus on s’enfonce. Et c’est le cas depuis 2008 ! Idem pour la dette écologique : le capital (ressources halieutiques, biodiversité, …) renouvelable diminue mais les intérêts (changement climatique, pollutionS, …) augmentent.

            En tout cas pour l’instant, ce que je vois, c’est que les prix du pétrole augmente et que les alternatives ne décolle pas. Oups, j’ai dit une bétise : les gaz de schiste, les sables bitumineux, les prospection en arctique, … ont le vent en poupe. Pas les éoliennes , ni les économies d’énergie !!!! Je doute que demain, nos concitoyens dans la m…. pensent alors aux générations futures. Lorsqu’on a faim, on pense à sa peau, pas à celle des générations futures !

            Quant aux moyens intellectuels, je te rappelle que les jeunes (européens) continuent à déserter les bancs des filières scientifiques, au profit particulièrement de la finance, du commerce, … et je n’évoque même pas le niveau. Temps de formation d’un chercheur : 10 ans !

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          • Christophe Vieren // 29.05.2013 à 06h58

            @Chris toujours : quelques actualités :
            Dette écologique : Le sable, enquête sur une disparition ou comment l’augmentation du prix du pétrole permet d’accroître la dette écologique (ce soir sur Arte).

            Alternatives : faillite de better place, un des rares espoirs de voir le développement d’une alternative au moteur thermique.

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    • BIGGLOP // 27.05.2013 à 11h10

      Yonanda,

      Hollande et les européistes vont nous dire que l’accord de Grand Marché Transatlantique sera la solution à tous nos problèmes.
      Il criera victoire car il aura  »renégocié » l’exception culturelle de la cinématographie française (comme pour le TSCG.
      http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=MOTION&reference=B7-2013-0187&language=FR (articles 10 à 12)
      Quel Bouffon!!

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      • yoananda // 27.05.2013 à 11h32

        Comme je l’explique dans les commentaires ci dessus, afin de répondre aux problèmes des rendements énergétiques décroissants et de la difficulté exponentielle (je dis bien exponentielle) a extraire les ressources primaires, la réponse des instances dirigeantes a été de nous lancer dans la course a la dérégulation, comme, en d’autres temps, la réponse a été la course au protectionnisme. Mais c’est pareil dans le fond, juste un miroir inversé.

        Donc le traité nord atlantique n’est qu’une conséquence somme tout assez prévisible de cette logique morbide. Je pense que l’Europe sera la grande perdante, et au sein de l’Europe, la France en particulier. Question de différences culturelles et d’efficacité économique. On est trop idéalistes pour la bataille économique nous.

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        • ec81 // 31.05.2013 à 22h01

          Merci de lire la convention nationale du PS qui va être votée par les militants le 6 juin.
          « Nous demandons la mise en place d’un juste-échange, fondé sur le respect des droits de l’homme,de la démocratie, du progrès social et de la protection de l’environnement. Il s’agit de promouvoir un modèle économique et social plus juste, plus solidaire et durable à l’échelle mondiale. Pour y parvenir, l’Union doit mener la bataille au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et exiger le respect des normes fondamentales définies par les conventions de l’Organisation internationale du travail (OIT), des normes de lutte contre le réchauffement
          climatique, des normes techniques et sanitaires de protection des consommateurs européens. Si ces négociations devaient échouer, l’Union européenne devrait augmenter les droits de douane sur les produits qui s’affranchissent de ces normes le temps qu’elles soient respectées, et rétablir les tarifs extérieurs communs. Dans
          le cadre des accords commerciaux bilatéraux entre l’Union européenne et ses partenaires, nous plaidons pour le renforcement des clauses de sauvegarde et de réciprocité visant à garantir la loyauté des échanges.
          C’est dans cette perspective que l’Union Il ne peut y avoir de grand projet européen sans une européenne doit aborder l’accord USA-UE de libre-échange.

          Les socialistes français sont extrêmement réservés sur l’opportunité
          de cet accord. l n’y a aucune raison de se précipiter : les enjeux et les secteurs concernés sont stratégiques – les marchés industriels, de défense, agricoles, financiers, énergétiques et de brevet sont notamment concernés. Nous souhaitons la mise en place d’un véritable partenariat qui appelle une association entre égaux autour d’objectifs et de projets communs et qui respecte les valeurs de chacun. Les autorités américaines doivent respecter les engagements pris dans le cadre du G20.
          L’exclusion explicite des services audiovisuels du champ de la négociation de cet
          accord est un préalable indiscutable aux négociations. Nos exigences sont connues :
          –  non remise en cause des choix de société en matière de santé, éthique, de travail, de consommation, d’agriculture, qui constituent nos « préférences
          collectives », ciment du modèle social européen ;
          –  nécessaire protection des données personnelles et des droits de propriété industrielle et intellectuelle et les indications géographiques ;
          –  préservation de la qualité des services publics.

          La qualité des négociations doit primer sur le calendrier. Nous ne nous positionnerons sur la ratification de cet accord qu’au vu de leurs résultats effectifs et de la réalité de la réciprocité commerciale qu’elles établiront. « 

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    • steeve // 28.05.2013 à 00h31

      Ca va s’accélérer à partir d’octobre. La France est aujourd’hui incapable de réagir. Oui on va droit vers une guerre civile.

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  • yt75 // 27.05.2013 à 10h35

    Impressionnant.

    Question à Olivier : n’y connaissant pas grand chose, n’y a-t-il pas éventuellement un certain « biais anglo saxon » dans ce classement ?

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    • yvan // 27.05.2013 à 11h34

      Bien sûr, Yt75.
      Les US, dont les chiffres servent à cette analyse, ont « finalisé » les « stress-test » de leurs banques en négociant les montants de fonds propres par téléphone.
      Te dire la fiabilité du bouzin…

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    • chris06 // 27.05.2013 à 12h26

      n’y a-t-il pas éventuellement un certain “biais anglo saxon” dans ce classement ?

      c’est un fait indéniable que les grandes banques systémiques européennes sont parmi les plus sous-capitalisées de la planète, ce qui est beaucoup moins le cas des banques américaines (on peut consulter le blog de J.P.Chevallier pour les comparaisons).

      Ce n’est d’ailleurs pas bien compliqué à comprendre pourquoi:
      la FED a mis en place, dés 2009, de multiples programmes aux noms exotiques (TARP,TALF, etc…) pour absorber une bonne partie des actifs toxiques des banques américaines alors que la BCE l’a, comparativement parlant beaucoup moins fait.

      Voir le commentaire de BA plus haut.

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      • Surya // 27.05.2013 à 15h24

        Les banques en US GAAP ne marquent les dérivés de la même manière que celles qui sont en IFRS, cela réduit artificiellement les bilans, ce qui gonfle les ratios de capitalisation et les ROA, c’est un fait régulièrement dénoncé devant la BRI (dans le rapport annuel 2012 par exemple).

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        • chris06 // 27.05.2013 à 15h58

          oui mais je ne pense pas que le VLAB utilise les données des bilans comptables pour calculer le risque systémique.

          Voir la méthodologie employée ici:
          http://vlab.stern.nyu.edu/public/static/capital_shortfall-2012.pdf

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          • Surya // 27.05.2013 à 16h09

            ma remarque portait sur la mention au site de JP chevallier. Il y a thomas hoenig de la FDIC et ancien gouverneur de la FED de kansas qui a montré que les banques US sont aussi pourries que les autres (le lien contient aussi une critique des RWAs) :

            http://www.fdic.gov/news/news/speeches/spapr0913.html

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          • chris06 // 27.05.2013 à 16h23

            les banques US sont aussi pourries que les autres

            ok, merci pour le lien.

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  • raujol // 27.05.2013 à 12h02

    sur bfm buisness ils ont dit que les banques françaises allaient vendre des activités pour revaloriser leurs fonds propres

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  • Totor // 27.05.2013 à 12h05

    Quelqu’un pour commenter la très grande différence de vue sur le Japon de Sapir avec les autres intervenants réguliers cites dans ce blog (Delamarche, Bechade etc…)?

    http://www.bfmtv.com/video/bfmbusiness/integrale-placements/jacques-sapir-japon-taux-dinterets-une-inquietude-irreelle-integrale-placements-27-mai-127846/

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  • A-J Holbecq // 27.05.2013 à 12h23

    Je pense que les données par pays feraient plus sens si elles étaient rapportées au PIB.
    Par exemple, on ne trouve pas mention du Luxembourg qui est pourtant en première ligne en cas de risque systémique.

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  • jave // 27.05.2013 à 13h32

    Trompettes – Vive la France ! Presque champion du monde !

    Merci Olivier pour les liens vers plus d’information sur le risque systémique et sur son calcul. Il y a la description du modèle, de la collecte des données et les prévisions. Il manque la phase d’ajustement du modèle et sa validation sur des données déjà existantes ainsi qu’une comparaison avec un autre modèle (ici les stress tests classiques). C’est fait dans ce papier :
    http://vlab.stern.nyu.edu/public/static/Testing_Macro_Stress_Tests_April9.pdf,
    dont la conclusion est :
    ‘We find that the projected losses of stress tests and Vlab correlate well and both predict well the actual realized performance of banks under severe economic conditions.’

    Cheers 😉

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  • Fabrice // 27.05.2013 à 14h29

    Une question que je me pose en voyant les sommes des 4 banques Françaises et la banque Monte Dei Paschi qui se trouve en crise ( http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0202681068519-regain-d-inquietudes-sur-monte-dei-paschi-di-siena-et-le-secteur-bancaire-italien-554968.php ) qu’est ce qui peut justifier qu’avec de plus petits montants cette dernière soit rattrapée par la crise et pas les banques Francaises ? Justement parce que ces sommes sont trop grosses (too big to fail) ? la chance ? …

    si vous avez une raison logique et sérieuse je suis preneur merci

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    • caroline porteu // 27.05.2013 à 17h23

      @Fabrice

      Fraude : la Montepaschi vient de se faire piquer pour fraude sur les dérivés ..
      Et d’ailleurs devinez qui était Directeur de la Banque d’Italie à l’époque de cette fraude ???
      Je vous le donne en mille : un certain Mario Draghi .

      Elles fraudent toutes , mais celles qui se font piquer en flag sont en général plutôt rejetées par leurs confrères non pas parce qu’elles ont fraudé , mais parce qu’elles se sont fait piquer .

      http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE93F02820130416

      SIENNE, Italie (Reuters) – La justice italienne a ordonné le placement sous séquestre de plus de 1,8 milliard d’euros dans le cadre de l’enquête sur les soupçons de fraude visant la banque Monte Paschi, plusieurs de ses anciens dirigeants et une filiale du groupe japonais Nomura, a annoncé le parquet de Sienne mardi.

      La majeure partie de cette saisie porte sur des fonds déposés auprès de Banca Nomura, filiale milanaise de Nomura Holdings, a-t-il précisé dans un communiqué.

      Des montants plus réduits ont été saisis chez l’ancien président de Monte Paschi Giuseppe Mussari, l’ex-administrateur délégué Antonio Vigni et l’ex-directeur financier Gian Luca Baldassari.

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      • Fabrice // 27.05.2013 à 19h12

        merci Caroline, par contre au vu des sommes je me demande si les banques françaises sont capable de procéder à que des opérations licites et si ce n’est pas le cas si l’opérateur de régulation et/ou la justice sauront faire le tri.

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  • Casquette // 27.05.2013 à 14h55

    Rapporté au poids du secteur bancaire dans le PIB français (4.8%) les risques encourus sont complètement disproportionnés.

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  • caroline porteu // 27.05.2013 à 15h07

    Olivier
    Bravo pour ce boulot formidable ..
    Trois points qu’il me parait essentiel de rappeler
    Les chiffres américains sont faux par définition puisque les dérivés émis par leurs banques ne sont pas comptabilisés dans les encours ,ils sont tous hors bilan , ce qui n’est pas le cas en Europe (sauf montage dans des paradis fiscaux bien évidemment) .

    La Deutsche a été accusée d’avoir travesti ses chiffres en Décembre dernier .. en dissimulant une perte de 12 Milliards . Elle vient d’être sauvée par le Qatar qui a contribué à son augmentation de capital , mais encore une fois , les chiffres officiels doivent être pris avec des pincettes .. Le shadow banking et les plates formes non régulées font que personne ne peut désormais accorder de crédit à un quelconque chiffre issu de la comptabilité bancaire ..

    Enfin et c’est sans doute un point important dans l’évolution de ces futurs risques . Medvedev vient d’annoncer la création d’une nouvelle zone Off Shore aux Iles Kouriles . Sachant que cette annonce fait suite à une visite historique de Shinzo Abe (premier ministre japonais) à Moscou , justement dans le but de régler le problème lié aux Kouriles .

    Cette annonce de Medvedev indique déjà qu’un accord a été trouvé et que cette nouvelle zone va concerner à la fois la Russie , le Japon et la Chine . Une zone off shore a comme première destination de faciliter les transactions entre différents pays et différentes monnaies , en allégeant les contraintes réglementaires : bien avant de servir de paradis fiscal .. Cette nouvelle zone montre un véritable déplacement des centres décisionnaires financiers en train de se faire , à l’extérieur du monde financier occidental .

    De surcroit , les Russes ont invité les détenteurs de comptes situés aux Iles Vierges Britanniques ou aux Bahamas à rejoindre ce nouveau centre plus sûr et moins fantaisiste dans sa gestion des capitaux que l’Europe actuelle ..

    gageons que ceci pourrait entraîner de multiples turbulences pour les banques britanniques qui vont se trouver confrontées à ces transferts massifs de capitaux vers une destination sur laquelle elles n’auront plus aucun contrôle ni influence …

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  • Galuel // 27.05.2013 à 15h31

    Sans ramener les chiffres bruts à des montants par citoyen, ça ne veut absolument rien dire comme graphique !

    C’est exactement comme si on donnait les résultats électoraux nationaux en disant 55% à Lyon contre 15% à Trifouilli les Oies sans rapporter aux populations concernées.

    C’est comme par exemple oublier de dire précisément que les 600 milliards de pseudo « dette » monnaie émise entre 2007 et 2012 représentent pour la France 10 000 € par citoyen

    Ou c’est comme oublier de dire que 1000 milliards de dollars représentent 4000 $ par Américain.

    Ou encore comme oublier de dire qu’en europe il y a 10 000 milliards d’€ M3 en circulation, soit 30 000 € par Citoyen Européen.

    http://blog.creationmonetaire.info/2013/04/resoudre-le-paradis.html

      +6

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    • yoananda // 27.05.2013 à 18h57

      Je suis assez d’accord… enfin oui et non … ramener au citoyens, c’est une info. Ramener aux capitaux propres aussi ça peut être intéressant. Ramener au taux de défaut aussi …
      car après tout, c’est un peu ça la chaine, non ? s’il y a trop de défauts, et pas assez de capitaux propres pour les éponger, l’état, et donc les citoyens devront intervenir.
      Tout dépends a quel moment on se situe dans la « chaîne alimentaire ».
      Mais en Europe, on a l’union bancaire censée nous protéger … hahaha

        +6

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  • Bastien // 27.05.2013 à 16h40

    Bonjour,

    Entant que citoyen l’ambda en voyant cette article, dois-je me dire « je met tout au CIC » pour protèger notre épargne ?

    Bonne journée et Merci encore pour toute les analyses !

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    • Surya // 27.05.2013 à 17h19

      Bonjour.

      Lisez bien les comptes du CIC ! 😉

      Les conseilleurs n’étant pas les payeurs; rien ne vaut une petite étude personnelle 🙂

      En cas de crash systémique le crédit mutuel reste relativement exposé, entre autres à cause d’une position de liquidité (ratio crédits/dépôts > 100%) nécessitant un refinancement interbancaire.

        +7

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    • chris06 // 27.05.2013 à 17h50

      @Bastien,

      dois-je me dire “je met tout au CIC” pour protèger notre épargne ?

      le fait de représenter un risque systémique plus petit n’indique en rien que la probabilité de faillite est plus faible.

      C’est la même réponse à Fabrice plus haut concernant la banque Monte Dei Paschi.

      Faudrait pas confondre risque systémique et probabilité de faillite!

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  • Ydjer // 27.05.2013 à 18h43

    Un grand bravo pour ce travail de recoupement. Pouvez-vous nous indiquer le classement de ces banques qui résultait des précédents stress tests? On nous avait annoncé que Les banques françaises les avaient réussis????

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  • Pascal Roussel // 27.05.2013 à 20h22

    Merci Olivier !
    Cette étude a le mérite d’exister mais il faut se garder de conclure qu’elle est un indicateur fiable du
    1) niveau réel de sous-capitalisation de certaines banques
    2) niveau réel de fragilité et de dépendance de certaines banques

    Quelles sont les hypothèses de l’étude ?

    …. a broad market index (which could be just the financial sector)…
    The most pessimistic scenarios for the market return are treated as Crisis scenarios. To be specific, whenever the broad index falls by 40% over the next six months, this is viewed as a crisis. For these scenarios, the expected loss of equity value of firm i is called the Long Run Marginal Expected Shortfall or LRMES. This is just the average of the fractional returns of the firm’s equity in the crisis scenarios. In versions of the model where the simulation is not yet implemented, LRMES is approximated as 1‐exp(‐18*MES) where MES is the one day loss expected if market returns are less than ‐2%.
    The capital shortfall can be directly calculated by recognizing that the book value of debt
    will be relatively unchanged during this six‐month period while equity values fall by LRMES.

    Ainsi une crise est définie comme une chute des indices bancaires de 40% sur 6 mois et en cas de crise la valeur comptable des dettes de la banque ne va pas changer les 6 premiers mois. A chacun de voir s’il s’agit là d’une crise sévère et surtout brutale.

    Autre hypothèse … “ The joint distribution, F, ensures that the random variables are uncorrelated” …

    Mais justement, ce qui est impossible à simuler correctement c’est le fait qu’en cas de crise, des éléments habituellement non corrélés deviennent soudain fortement corrélés. Cette étude sous-estime le degré de dépendance du système bancaire en cas de crise sérieuse.

      +5

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    • Surya // 27.05.2013 à 21h06

      Je ne comprends pas votre passage : « en cas de crise la valeur comptable des dettes de la banque ne va pas changer les 6 premiers mois. »

      Les obligs émises sont évaluées en mark-to-market donc la variation des taux impact directement le compte de résultats.

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      • Pascal Roussel // 28.05.2013 à 11h49

        je ne fais que citer l’hypothèse de l’étude

        The capital shortfall can be directly calculated by recognizing that the book value of debt
        will be relatively unchanged during this six‐month period while equity values fall by LRMES

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        • Surya // 28.05.2013 à 13h40

          Oui, sur la totalité des dettes (clientèle, interbancaire, marché) la dette marché est très faible en comparaison des autres. C’est la dette marché qui est en mark-to-market (forcément)

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  • Stan // 27.05.2013 à 20h38

    Rapporté à la population, le risque systémique est de loin le plus grand pour les Suisses: 18000 dollars par habitants.
    Suivent ensuite la France, n°2 donc (7500$/hab), et le Royaume-Uni (7000$/hab).
    Les Etats-unis sont loin derrière avec 2000$/hab.

      +6

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  • fabien775 // 27.05.2013 à 21h09

    Il y a des beaux discours techniques. Le seul problème est que personne ne peut dire quand et ou cela va arriver. On a tellement compliqué l’ économie financière que plus grand monde y comprend quelque chose et est capable de prédire quoique ce soit,surtout les politiques.

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  • orgent // 28.05.2013 à 08h47

    Formidable! A contrario, ce serait bien de publier une liste de petites banques françaises vertueuses, gérées « a l’ancienne », et relativement moins sensibles au risque systémique, s’il en existe encore. Un bon moyen de lutter contre la pyramide de ponzi actuelle ne serait-il pas de mettre son épargne dans de tels établissements ?

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  • deres // 28.05.2013 à 11h17

    Une information intéressante par pays serait de rapporter ce risque systémique à l’économie et aux capacités d’amortissement des pays. Un pourcentage du risque systémique financier par rapport au PIB pourrait être instructive … A mon avis, ce qui compte au final est aussi la capacité d’intervention des pays pour couvrir ce risque systémique … Il faudrait donc tenir aussi compte de l’endettement du pays. En effet, un pays sans dette serait facilement capable de couvrir ces risques en s’endettant temporairement, ce qui n’est malheureusement le cas d’aucun pays européen …

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  • Paul Jorion // 28.05.2013 à 19h37

    Olivier, peut-on vraiment mettre les banques centrales (Suisse et Belgique) dans ces diagrammes ?

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  • Mickaël // 29.05.2013 à 22h14

    Auriez vous des informations pour la Norvège?

    J’habite à Oslo depuis maintenant 8 ans, et il est relativement difficile de se faire une idée de la solidité des banques Norvegiennes et de l’´économie dans son ensemble, la majorité des analyses se limitent aux pays en Euro 🙂

    Merci d’avance !

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  • prb // 30.05.2013 à 19h23

    Noyer: « la liquidité des banques françaises s’est améliorée en 2012 »

    http://bourse.lesechos.fr/forex/infos-et-analyses/la-liquidite-des-banques-s-est-renforcee-en-2012-noyer-883692.php

    Eh bé.. Qu’est ce que ça devait être avant….

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    • Surya // 01.06.2013 à 18h53

      Il est regrettable que du côté de la solvabilité, ça reste pourri.

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  • David // 20.06.2013 à 13h04

    Communiqué du 20/06/2013 : 5 banques britaniques doivent renforcer leurs fonds propres selon la Banque d’Angleterre pour un montant total de 13,7 milliards de livres.

    Un article du Monde de Jean-Baptiste Jacquin :

    « Pendant combien de temps encore l’Europe va-t-elle devoir traîner le fardeau de ses banques malades ? Les contempteurs de la faible compétitivité du travailleur européen et de l’asphyxie financière des politiques publiques devraient s’alarmer de l’interminable convalescence post-Lehman Brothers du secteur bancaire.
    En Espagne, en Allemagne ou en Grande-Bretagne, trop d’établissements en sont encore à colmater les fuites. Autant d’énergie et de ressources qui ne sont pas disponibles pour financer l’économie réelle. Le cas britannique est tristement emblématique. Capitale européenne de la finance, la City a été la première touchée par la crise des subprimes en 2007. Malgré sa dose de pragmatisme et de volontarisme, elle pourrait être la dernière à en tourner la page. Aux Etats-Unis, l’ardoise a été lourde, mais les regards sont désormais tournés vers l’avenir.

    La Banque d’Angleterre a dévoilé, jeudi 20 juin, que cinq banques britanniques devaient renforcer leurs fonds propres de 13,7 milliards de livres (16 milliards d’euros) d’ici la fin de l’année. Face à leurs engagements et autres actifs pourris, le trou est même chiffré à 27,1 milliards de livres, mais des plans de recapitalisation, insuffisants donc, ont déjà été annoncés.

    PUITS SANS FOND

    La situation la plus critique est celle de Royal Bank of Scotland (RBS), qui est responsable de près de 50 % du « trou ». Cette même banque que l’Etat a sauvée en 2008 en apportant 45 milliards de livres. David Cameron souhaitait la privatiser au plus vite, mais le premier ministre risque fort d’être démenti par les faits. L’Etat, actionnaire à 81 %, doit même s’impliquer de plus en plus dans cette affaire qui prend des airs de puits sans fond.

    Stephen Hester, le patron de RBS, a été contraint à la démission la semaine dernière, tandis que George Osborne, le chancelier de l’Echiquier, a annoncé, mercredi 19juin, ouvrir une réflexion « urgente » sur la création d’une « bad bank ». Cela confirme que RBS n’est certainement pas privatisable en l’état. La création d’une structure dans laquelle les actifs toxiques seraient réunis apparaît comme le seul moyen de permettre à l’établissement bancaire… de faire son métier de banquier.

    Nationaliser les pertes et privatiser la banque en bonne santé est peut-être le prix à payer. Lloyds Banking Group, dont le redressement est plus avancé, reste néanmoins avec une insuffisance de fonds propres chiffrée à 8,6 milliards de livres.
    Il ne faut certainement pas se réjouir des difficultés de la City. D’autant que tous les incendies ne sont pas éteints sur le Continent. La Commerzbank, seconde banque allemande, a annoncé également mercredi la suppression de 11 % de ses emplois à plein temps. Preuve, s’il en est encore besoin, que le projet d’union bancaire constitue un levier de la croissance économique. Le retard que semble prendre son entrée en vigueur devrait nous inquiéter. »

    Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/06/20/les-malheurs-de-la-city_3433471_3234.html

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    • Bernard Vallageas // 02.12.2013 à 23h12

      Ainsi que le dit Olivier ces chiffres et graphiques sont tirés d’une étude faite par le Volatility Institute. La validité de ces chiffres dépend de la méthode de calcul suivie par cet institut. En se reportant aux références données par Olivier dans son article, on verra que le projet revient à dire qu’une banque est en risque lorsqu’elle manque de capital (capital shortage) . Mais ceci pose problème car le concept de capital n’est pas défini. Les auteurs se lancent directement dans des calculs savants sans avoir défini l’objet de leur calcul.
      J’attends donc que quelqu’un me donne une définition rigoureuse du « capital ».
      Pour une critique plus complète on peut se reporter à http://wer.worldeconomicsassociation.org/article/view/58/39

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