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12.juillet.201612.7.2016 // Les Crises

Pourquoi la fermeté de Bruxelles contre l’Espagne et le Portugal est une erreur majeure, par Romaric Godin

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Ils sont for-mi-da-bles !

Des génies de la politique…

Source : La Tribune, Romaric Godin, 07/07/2016

La Commission européenne entame des procédures de sanctions contre le Portugal et l'Espagne. (Crédits : Reuters)

La Commission européenne entame des procédures de sanctions contre le Portugal et l’Espagne. (Crédits : Reuters)

La Commission européenne a lancé la procédure de sanctions contre la politique budgétaire de l’Espagne et du Portugal. Une décision prise sous la menace de l’Allemagne qui est lourde de risques pour l’UE et la zone euro.

Que cette décision fut difficile à prendre ! Prévu mardi 5 juillet, l’avis de la Commission européenne sur la trajectoire budgétaire de l’Espagne et du Portugal a finalement été publié deux jours plus tard. Preuve des tourments incroyables qu’a dû endurer l’exécutif européen pris entre le marteau et l’enclume. Le marteau, c’est l’Allemagne qui, depuis plusieurs jours n’hésite plus à faire passer le message de son agacement vis-à-vis d’une Commission jugée trop laxiste et qui, par son ministre des Finances Wolfgang Schäuble n’hésite plus à proposer de « court-circuiter » Bruxelles pour imposer le « respect des règles ». L’enclume, c’est le risque de contraindre le Portugal et l’Espagne à effectuer un nouveau tour de vis budgétaire alors même que, après le Brexit, l’heure est au renouveau du risque financier et économique et que l’on évoque un « renouvellement » de l’intégration européenne avec plus de solidarité.

En route vers les sanctions

Pendant deux jours, les informations les plus contradictoires ont circulé. La presse portugaise assurait que Bruxelles se montrerait magnanime, la presse espagnole parlait de l’ouverture d’une procédure de sanctions. Là encore, c’est le reflet de discussions très intenses et sans doute tendues entre les partisans de la « ligne ferme » et ceux du pragmatisme. Mais entre le réalisme économique et sa propre survie en tant qu’institution, la Commission a finalement choisi la deuxième option. Pour apaiser Berlin et les pays du nord, elle a opté pour la fermeté, estimant que le Portugal et l’Espagne n’avaient pas pris suffisamment de mesures pour corriger leur trajectoire budgétaire.

Cette décision est essentielle : elle est le premier pas pour entamer des sanctions contre les deux pays qui peuvent s’élever jusqu’à 0,2 % du PIB. Certes, il n’est pas question dans l’immédiat de sanctions. Le conseil des ministres des Finances (Ecofin) doit confirmer l’appréciation de la Commission pour lancer officiellement la procédure. Il sera ensuite demandé ensuite de « nouveaux efforts » aux pays. Mais in fine, dans le cadre des directives Two-Pack et Six-Pack, la Commission peut demander des sanctions et il faudra une « majorité inversée » pour bloquer cette décision, autrement dit, il faudra que deux tiers des voix pondérés du conseil européen contre les sanctions pour qu’elles soient abandonnées. Surtout, c’est bien un message envoyé à Madrid et Lisbonne : corrigez vos trajectoires ou vous serez sanctionnés. C’est donc bien une invitation à l’austérité.

Ceux qui, en mai, lorsque la Commission avait reporté sa décision de deux mois, après les élections espagnoles du 26 juin, avaient proclamé la « mort du pacte de stabilité et de croissance » se sont donc trompés. Bruxelles vient confirmer bel et bien que la zone euro dispose d’une politique économique fondée sur l’austérité et l’obéissance aveugle à des règles « métaphysiques » prises hors de toute réalité économique concrète. Cette obéissance aux règles est une des structures fondatrices de la pensée ordo-libérale allemande qui a enregistré ce 7 juillet une victoire importante.

Urgence à frapper ?

Certes, fin 2015, les déficits portugais et espagnols étaient respectivement à 4,4 % et 5,1 % du PIB, soit au-dessus des 3 % du PIB autorisés, mais il faut rappeler que la zone euro lutte à la fois contre une croissance et une inflation faible et que son déficit public cumulé est de 2,4 % du PIB, alors qu’elle affiche un excédent courant de 3 % du PIB. Il n’y a donc pas de problème « global » de déficit : les « déviations » portugaises et espagnoles ne mettent pas en danger la stabilité de la zone euro. Elles interviennent alors que ces deux pays ont été les victimes de violentes politiques d’austérité qui les ont entraînés dans des récessions importantes. Au final, l’ajustement unilatéral des finances publiques n’a pas permis de réduire les déficits et la dette. C’est une stratégie qui a échoué. Et dans laquelle la Commission s’entête. Sa décision de ce 7 juillet pourrait cependant être une erreur lourde de conséquence, à plus d’un titre.

Réponse inadaptée

D’abord, parce qu’elle place les deux pays dans des situations économiques difficiles. L’Espagne a certes connu depuis 2013 une croissance vigoureuse, mais cette dernière s’explique en grande partie par la fin de l’austérité et la baisse du prix de l’énergie. Le cycle de cette dernière est quasiment terminé. Si le pays doit se lancer dans un ajustement budgétaire de grande ampleur comme le veut la Commission, la croissance pourrait s’en ressentir très fortement. Au Portugal, l’austérité n’a guère permis de faire revenir une croissance forte, elle est restée inférieure à 2 % depuis 2013. Les deux pays ont vu l’émigration accélérer, les inégalités exploser et ont des taux d’inflation très bas. La cure que propose la Commission ne saurait soigner ces maux causés en grande partie par la même médication. Elle menace d’affaiblir la croissance et d’augmenter encore la dette et les déficits.

Rajouter du risque déflationniste au risque déflationniste

Du reste, en frappant fort sur les budgets espagnols et portugais, la Commission envoie un message au reste de la zone euro : le respect des règles est la seule « aiguille dans sa boussole ». Elle tire donc clairement en sens inverse de la BCE. Sans doute, une telle rigueur aurait un sens si elle s’accompagnait d’une solidarité européenne réelle permettant de soutenir l’activité de ces deux pays. Mais comme cette solidarité est réduite au fantomatique plan Juncker, l’effet risque d’être très négatif : la Commission exige en effet une politique déflationniste quand la BCE tente de raviver l’inflation à coup de centaines de milliards d’euros. Bruxelles fait donc tout pour isoler encore davantage la banque centrale et rendre sa politique inopérante.

On aurait pu imaginer que la Commission prenne acte du refus de Berlin de faire jouer ses marges de manœuvre budgétaires en laissant les pays en déficit aller leur train compte tenu des taux d’inflation faibles qui compliquent leurs tâches. Mais non, la Commission continue de ne penser qu’en termes d’ajustement unilatéral. Dès lors, ce ne sont pas seulement les Portugais ou les Espagnols qui sont visés : Français, Italiens ou Belges doivent s’attendre aussi à un tour de vis. La conséquence de cette décision est donc d’encourager les agents économiques à la prudence et à l’épargne. Exactement ce qu’il ne faut pas encourager alors que les tensions renaissent à la suite du Brexit. Pierre Moscovici, le Commissaire aux Affaires économiques, peut prétendre qu’il applique des « règles intelligentes », cette décision est une ineptie économique dans la situation actuelle.

Risque pour le Portugal

D’autant qu’elle pose un grave danger sur le Portugal, en particulier. La dette de ce pays n’est maintenue dans l’assouplissement quantitatif (« QE ») de la BCE, son programme de rachat de titres publics, que par le fait que l’agence de notation canadienne DBRS lui attribue encore une note « d’investissement ». Avec cette décision de la Commission, l’agence sera sous pression pour abaisser la note portugaise. Or, si elle le fait, le Portugal sera immédiatement exclu du QE. Le taux de sa dette risque d’exploser. D’autant plus en ces temps de « fuite vers la qualité ». Le QE de la BCE agit comme une sorte d’assurance pour les investisseurs. Vient-il à disparaître, le Portugal risque de devoir faire face à une crise de la dette. Il devra alors accepter un nouveau « programme d’ajustement » pour bénéficier soit du QE avec une dérogation, soit du programme OMT de rachats illimités d’une dette souveraine par la BCE. Le pays risque alors de s’enfoncer dans une nouvelle récession. La décision de la Commission est grave parce qu’en pleine tourmente post-Brexit, elle prend le risque d’une nouvelle crise financière.

Décision politique

Le gouvernement portugais, dirigée par le PS avec l’appui de deux partis de gauche radicale, ne saurait survivre à une telle crise. Le président de la république conservateur ne manquera pas l’occasion de dissoudre l’assemblée pour ramener la droite au pouvoir. La décision de la Commission, imposée par Berlin, est éminemment politique, mais elle est fort dangereuse, car elle peut alimenter le courant eurosceptique. Le Bloc de Gauche et le Parti Communiste portugais ne manqueront pas alors de faire campagne contre l’UE. Ils auront d’autant plus d’arguments que, ce 7 juillet, la Commission a sanctionné l’action du gouvernement conservateur précédent sans laisser aucune chance à l’actuel gouvernement, en place depuis fin novembre 2015…

En Espagne, la Commission impose au prochain gouvernement des coupes dans les dépenses alors même que le PP de Mariano Rajoy peine à construire une coalition et que, lui-même a promis de ne pas avoir recours à de nouvelles baisses de dépenses, promettant même des baisses d’impôts. Avec cette décision, Mariano Rajoy risque d’avoir encore plus de mal à construire une majorité : qui acceptera de gouverner pour rétablir l’austérité ? De plus, ces mesures risquent de frapper de plein fouet les communautés autonomes (régions) espagnoles, dont la Catalogne. Ce sera une raison de plus pour les Indépendantistes de cette région, qui se déchirent précisément sur la question budgétaire, de retrouver leur unité contre un Etat espagnol qui sape les bases de l’Etat-providence. Politiquement, la décision de la Commission est aussi absurde qu’économiquement.

Réponse inadaptée au Brexit

Elle l’est d’autant plus qu’elle semble devoir fermer la discussion sur l’avenir de la zone euro après la terrible gifle du vote britannique sur le Brexit. Deux jours après ce vote, les ministres français et allemands des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault et Frank-Walter Steinmeier avaient proposé d’en finir avec les « ajustements unilatéraux », les jugeant « politiquement dangereux ». La leçon n’a pas été retenue par la Commission qui cherche clairement désormais à ressembler à cette « instance indépendante » chargée d’appliquer les règles sans aucune autre considération dont rêve Wolfgang Schäuble. En suivant cette voie, Bruxelles aura bien du mal, demain, de venir prétendre défendre davantage de solidarité au sein de la zone euro. La proposition Ayrault/Steinmeier semble déjà morte et enterrée. Pas besoin d’attendre le sommet de Bratislava du mois de septembre pour le savoir : il n’y aura pas de « saut qualitatif » de la zone euro avec plus de solidarité.

Ce 7 juillet 2016 marque la victoire de Wolfgang Schäuble dans la zone euro. Les règles sont certes respectées, mais ceux qui croient que ce respect sauvera la zone euro pourraient bien faire erreur. Car les déficits ne sont que le reflet des déséquilibres internes à la zone euro. Refuser de régler ces déséquilibres, de voir l’impact de l’inflation faible sur les comptes publics, de prendre en compte les effets désastreux de l’inflation passée sur le capital productif des pays touchés et de comprendre que la zone euro ne peut survivre avec un excédent courant allemand de 8 % du PIB, c’est refuser de vouloir vraiment « réformer » la zone euro. C’est s’aveugler sur une doctrine qui a fait la preuve de ses échecs. C’est pourtant le comportement de la Commission. La réponse au Brexit sera donc faible et inadaptée. Les Eurosceptiques de tous poils peuvent se frotter les mains : l’incapacité de réforme de l’UE a, aujourd’hui, été prouvée avec éclat.

Source : La Tribune, Romaric Godin, 07/07/2016


Ben ils ont confirmé !

ue-derapages

On parle encore d’euro, de Portugal et d’ Espagne mais cette fois, il n’est pas question de football. Les deux pays de la péninsule ibérique vont être déclarés mardi en dérapage budgétaire, une situation inédite. « Les membres de la zone euro vont soutenir la recommandation de la Commission européenne » en ce sens, a annoncé ce lundi Jeroen Dijsselbloem, le président de l’Eurogroupe, à l’issue d’une réunion des grands argentiers de la monnaie unique, à Bruxelles.

Il faut dire qu’en 2015, le déficit public espagnol a atteint 5 % du produit intérieur brut (PIB), bien au-delà du seuil du pacte de stabilité (3 % du PIB) et des objectifs que lui avait fixés la Commission, à 4,2 %. Il devrait aussi déraper en 2016, alors que l’Espagne, qui a déjà réalisé des efforts budgétaires considérables, n’est pas encore parvenue à former un gouvernement après les élections législatives du 26 juin, précédées de six mois de blocage politique.

Quant au Portugal, il avait affiché un déficit public de 4,4 % du PIB l’an passé alors que l’objectif fixé était de repasser sous les 3 %. En 2016, il devrait toutefois rentrer dans les clous.

Des sanctions financières à définir

Quelles sont les conséquences de la situation de dérapage budgétaire ? Essentiellement financières. Dès que les ministres auront pris leur décision, s’ouvrira « une période de 20 jours » pendant laquelle la Commission européenne évaluera les sanctions possibles à l’encontre des deux pays, a précisé le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici.

Les amendes possibles sont « au maximum de 0,2 % » du Produit Intérieur Brut (PIB) et au « minimum zéro ».

Dans le cadre de cette échéance de vingt jours, l’exécutif européen pourrait aussi proposer de couper une partie de la manne des fonds structurels européens à partir de 2017. Selon une source européenne, les fonds concernés pour l’an prochain s’élèvent pour l’Espagne à 1,3 milliard d’euros et pour le Portugal à 500 millions d’euros.

Source: 20 minutes


Alors du coup, il y en a qui ont de la chance…

uk-may

Elle n’était pas favorable au Brexit mais ne s’opposera pas à sa mise en oeuvre. Celle que l’on appelle désormais la dame de fer à cause de son caractère bien trempé est… catégorique. Theresa May, désormais seule candidate au poste de Premier ministre après le retrait de sa rivale Andrea Leadsom, a en effet affirmé lundi qu’elle ne tenterait pas de rester dans l’Union européenne, contrairement aux espoirs de certains, soulignant que les Britanniques avaient voté pour sortir de l’Union.

«Je ne saurais être plus claire: «»», a déclaré Mme May en lançant sa campagne pour succéder à David Cameron. «Il n’y aura pas de tentative de revenir par la porte dérobée». «Brexit signifie Brexit» et «nous en ferons un succès», a dit Mme May, l’une des deux candidates pour prendre la tête du Parti conservateur et du gouvernement. Mme Mays’est adressée en particulier aux «leaders économiques (du pays) qui n’ont pas préparé la possibilité d’une sortie».

Pas de nouveau référendum

Un millier d’avocats ont également écrit à David Cameron pour lui demander de peser les «avantages et les risques» d’enclencher l’article 50 du traité de Lisbonne et donc le divorce officiel avec l’UE, tandis qu’une pétition réclame l’organisation d’un nouveau référendum. Samedi, le gouvernement a exclu cette option, soulignant qu’il fallait «préparer le processus de sortie de l’UE».

Interrogée sur la manière dont elle comptait négocier un accès au marché commun européen, Mme May a affirmé que le pays avait besoin «d’avoir le meilleur contrat commercial, pour les biens et les services». «Il est clair aussi que le vote pour le Brexit était un message appelant à un contrôle de la libre circulation des personnes. Cela ne peut pas continuer comme aujourd’hui», a-t-elle dit.

Source : Le Parisien, 11/07/2016

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Commentaire recommandé

Pierre // 12.07.2016 à 03h12

Etant donné que l’Europe reste le débouché majeur de l’industrie allemande (me semble-t-il), il me semble que l’UE ne se tire pas une balle dans le pied, mais se les arrose copieusement à la kalach’. Le krach boursier qui s’annonce n’epargnera pas plus la deutsche bank que les banques des pays méditerranéens, ou alors il y a un truc que je n’ai pas compris. Et si les pays méditerranéens sortent de l’Euro, alors adieu la balance commerciale excédentaire de l’Allemagne, non ? Si il y a une explication logique à tout cela je suis preneur, car j’ai l’impression nous sommes des naufragés du Titanic secouru par le… Lusitania

42 réactions et commentaires

  • Spectre // 12.07.2016 à 02h48

    Ils sont for-mi-da-bles !

    Des génies de la politique…

    Est-ce du fanatisme pur et simple de la part de la ligne dure Schäuble, ou envisagent-ils à moyen terme d’éjecter les maillons faibles des pays du Sud qui ne seraient pas à la hauteur ?

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    • Pierre // 12.07.2016 à 03h12

      Etant donné que l’Europe reste le débouché majeur de l’industrie allemande (me semble-t-il), il me semble que l’UE ne se tire pas une balle dans le pied, mais se les arrose copieusement à la kalach’. Le krach boursier qui s’annonce n’epargnera pas plus la deutsche bank que les banques des pays méditerranéens, ou alors il y a un truc que je n’ai pas compris. Et si les pays méditerranéens sortent de l’Euro, alors adieu la balance commerciale excédentaire de l’Allemagne, non ? Si il y a une explication logique à tout cela je suis preneur, car j’ai l’impression nous sommes des naufragés du Titanic secouru par le… Lusitania

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      • placide // 12.07.2016 à 07h59

        En effet ,je vais souvent à la frontière avec l’Espagne et je suis impressionné par la quantité de berlines allemande qui est importée en Espagne .

          +4

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        • poltrong // 12.07.2016 à 17h46

          Ce sont les berlines pour les retraités qui pensent qu’ils pourront s’y planquer ni vu ni connu. Quand leur nombre sera suffisant, l’UE ne les ignorera plus.

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      • tchoo // 12.07.2016 à 22h25

        Mais alors, qu’attendent-ils ces pays pour faire usage de leur pouvoir, contrer l’hégémonie allemande qui est train de tuer l’europe, avec la complicité imbécile (Moscovici….) de nos politiques

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    • David // 12.07.2016 à 11h32

      Probable oui. Après tout, l’Allemagne respecte sa ligne idéologique de rejet « des pays du club Med »..

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  • PatrickLuder // 12.07.2016 à 03h05

    Combien représente un déficit de 5% du PIB, rapporté à la rentrée totale des impôts et taxes d’un pays comme l’Espagne ?

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    • Laurent // 13.07.2016 à 20h43

      Je crois grosso modo que le PIB espagnol est d’environ 1000 milliards d’euros…5% de ce PIB cela représente tout de même 50 Mds de dettes supplémentaires…Un budget en déficit de 5% ça veut dire que l’on vie au dessus de ses moyens!
      L’amende de la Troïka (jusqu’à 1,5%) c’est 15 Mds d’euros de coupes budgétaires dans les dépenses de l’état espagnol dans les services sociaux (privatisés donc chers) éducation (encore!)
      l’armée etc…
      Quant aux impôts c’est toujours les mêmes qui les verront augmenter : la plèbe

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  • eychart // 12.07.2016 à 03h26

    Etrange que le parisien « oublie » que cette dame, si elle n’était pas pour le Brexit dans ses positions officielle durant la campagne, n’en pensait pas moins en réalité (et ce n’est un secret pour personne).

    La seule chance des britanniques (qui est déjà une chose énorme, on en rêve) c’est d’avoir repris le pouvoir sur leur destin.
    Les politiques qu’ils vont subir risquent d’être très libérale durant un moment, mais ils pourront au moins avoir la chance de se battre pour changer cela.

    Dans l’europe, on ne peut rien faire face à un tel fonctionnement technocratique, intransigeant et méprisant des volontés populaires, prêt à leur imposer leur désir libéraux, pour le plus grand bonheur des plus grands puissants et au prix du malheur des peuples.

      +2

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  • Charles Michael // 12.07.2016 à 04h24

    A ce pourquoi ? je voie 3 niveaux de réponses:

    – l’égoïsme (compréhensible) de Nations ne voulant pas partager les profits de leur succès économique (Allemagne) ou profondément ancré dans la conservation des niveau de vie (Pays-bas))
    – un racisme latent contre les pays du Club Med et autres cigales, un fait culturel très lié au protestantisme.
    – un classique phénomène de transformation de moyens (Union Européenne, Monnaie Unique, règles communes, etc…) au service d’objectifs appuyés sur des promesses irréalisables; où la sauvegarde des moyens devient en fait le vrai objectif.
    avec le temps et les difficultés les objectifs supposés relèvent des incantations et de la Foi, mais la finalité devient la préservation de la structure et le confort de ses privilégiés.

    Ce fut le cas du PCF et ce l’est encore, mais l’exemple le plus frappant (sic) est celui de l’OTAN et de son bellicisme stupide.

      +29

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  • nulnestpropheteensonpays // 12.07.2016 à 07h12

    fort avec les faibles faibles avec les forts , ami entends tu le vol noir…

      +24

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  • LS // 12.07.2016 à 07h53

    Cet article est utile car il y a encore beaucoup de gens qui ne sont pas convaincus du bordel et du blocage européen, et pour qui de simples mesures d’adaptations suffiront.

    Sur le fond, cet intransigeance de la technocratie européenne est une bonne nouvelle.
    Plus ce sera bordélique et bloqué, plus la dissolution coordonnée, ou une sortie unilatérale sans guerre civile, aura de chance.

    Bref, c’est pas assez, je veux plus de bordels, de blocages et donc de crises.

      +32

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  • Gier 13 // 12.07.2016 à 08h00

    Telles qu’elles sont édictées les règles financières et économiques de l’UE relèvent du crédo. Indiscutables, irréformables, leur échec n’amène aucun discours critique et ses laudateurs continuent envers et contre tout à y croire….et à préconiser toujours plus de ces recettes inefficaces et contre-productives appliquées de la manière la plus rigide qui soit.
    Ces gens sont littéralement enfermés dans un système de penser opaque qui ne leur permet plus de réfléchir, de penser autre chose.
    Psychologiquement c’est un cas d’étude. Est-ce de la bêtise, de la foi, une incapacité à voir la réalité, le confort de ne rien changer…. ?

      +11

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  • Toff de Aix // 12.07.2016 à 08h10

    Il s’agit ici d’aveuglement idéologique, ni plus ni moins. Faire pression sur un malade pour qu’il prenne le même médicament, qui le rend sans cesse de plus en plus faible, révèle l’incompétence du médecin. Mais il y a aussi plus grave : le faire exprès, parce qu’on juge que ce malade doit changer d’avis (« tout sauf la voix des peuples « ) ou alors c’est qu’il ne mérite pas de vivre. Et là c’est carrément criminel.

    Mais il y a la 3ème option, la plus souvent usitée en fait :le malade va envoyer valdinguer le » docteur  » et ses poisons, et se soignera lui même. Alors, lequel en premier : Spexit ? Portexit ? Frexit ? Italexit ? Sortez le pop-corn !

      +27

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    • yann plouc du 35 // 12.07.2016 à 18h24

      excellent commentaire, bravo ! il m’a immédiatement fait penser aux Diaforus prescrivant des saignées ou purges à n’en plus finir pour « requinquer » le « malade » !!!

        +1

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    • V_Parlier // 12.07.2016 à 22h46

      Je trouve que c’est pire que ça: On bat le malade pour le punir d’être malade.

        +1

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    • UltraLucide // 13.07.2016 à 21h35

      Tout-à-fait, Toff ,Yann & Parlier.
      On a souvent comparé depuis 2011 le comportement économique aberrant des dirigeants européens (Austérité déflationniste et Euro figé pour l’éternité) à la saignée chère aux médecins de Molière, qui était elle aussi absurde mais c’était la règle de l’époque, alors on la suivait.
      Le malade mourait souvent mais la saignée n’y était pour rien, disaient-ils.
      Nos Diafoirus européistes s’appellent maintenant Shauble, Dijssenbloem, Moscovici, sans oublier l’ineffable « J-C Bankster ». Le plus grand danger de leur point de vue, c’est que le malade refuse la saignée.
      Il est temps de sortir de cet asile de fous qu’est devenue l’UE. La sortie de secours s’appelle Article 50. Mais elle se trouve dans une zone reculée et sombre de l’asile, difficile d’accès et gardée par des vigiles nommés banques et médias.

        +0

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  • Michelle // 12.07.2016 à 08h34

    Plus les privilégiés sont « stupides » et mieux nous nous en sortirons, tous ensemble contre eux et rapidement.
    car « qui veut tout, n’a rien! »
    C’est une maxime à méditer.
    La souveraineté d’un pays c’est justement d’être capable de trouver des solutions acceptables pour vivre dans une société en harmonie entre des gens différents.
    C’est en fait savoir ECOUTER l’autre c’est à dire respecter ses volontés et ne pas les abolir à coups de 49-3 ou de coups de matraque!

      +11

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    • anne jordan // 12.07.2016 à 18h14

      très juste, @michelle !
      pour ceux qui n’ont pas avalé les recours au 49-3 et qui se demandent que faire en 2à&è : PIRATER 2017 §

      Invitez vos ami.e.s à rejoindre le collectif !

      Pirater 2017, cela demande d’être nombreuses et nombreux. A cet instant, nous sommes 10,751 à souhaiter participer à cette aventure.

      Proposez à vos ami.e.s de participer : il suffit de s’inscrire sur le site http://agcitoyenne.fr.

        +1

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  • Arcousan09 // 12.07.2016 à 08h45

    Pour « t’aider » je te prête 40 milliards d’euros mais à la fin du mois tu m’en rendras 60 ….

    Comme pour la Grèce ….

    Et le génial Moscovici qui explique sur France Inter que ce que font les portugais et les espagnols ce n’est pas bien alors que quand il était au ministère des finances en France il faisait exactement la même chose ….

    Cette « perte de mémoire » n’est pas un signe d’Alzheimer avancé ????

      +18

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  • JLM18 // 12.07.2016 à 09h37

    La bonne question à se poser est : que fait la France face à cette délirante rigidité budgétaire Allemande ?

    Parce qu’à force de vouloir passer entre les gouttes et d’abandonner en rase campagne les pays du sud, notre pays se retrouvera totalement isolé quand le marteau allemand nous frappera très fort dessus car nous sommes la prochaine cible de cette folie austéritaire….

      +11

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  • leventdest // 12.07.2016 à 09h52

    L’Alemagne veut dissoudre la Comission Europeéne, jetter les pays du sud et comme ça dominer de fait la France. Ils sont conscients que la France sera plus peuplé bientot et qu’il faudra la priver de tous les alliés dans l’UE, parce que les problémes financiers et economiques qui sont mantenaint au sud, sont des problémes que la France aura bientot.

      +5

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    • Vlois // 12.07.2016 à 11h16

      C’est effectivement un pays très jeune qui s’est unifié contre la France (Bismarck…) après avoir été une terre d’émigration massive ( pauvreté, oppression politique) et malgré les guerres qu’il a provoqué par son comportement auto destructeur continue au niveau économique et politique là où les armes se sont arrêtées, du moins au niveau fédéral et de sa politique hors sol.

        +5

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    • UltraLucide // 13.07.2016 à 21h18

      C’est en effet une explication réaliste à cette pression absurde de l’Allemagne sur les pays du sud de l’Europe.
      On peut en effet penser que l’Allemagne poursuit deux objectifs en parallèle:
      Un, virer les pays du Sud et ceux qui font de la résistance (UK, groupe de Vysegrad) en faisant tout pour qu’ils claquent la porte de l’UE, afin de les rejeter dans un second cercle extérieur au club des pays riches et soumis.
      Deux, objectif d’une soumission totale et pérenne de la France à l’Allemagne. La France sera bientôt plus peuplée que l’Allemagne, mais avec une industrie et une agriculture très affaiblies. Pour garder le leadership et empêcher un redressement futur de la France, le IVème Reich Bismarckien (plutôt Guillaumesque, ou Wilhelmien selon la terminologie de Todd) doit consolider la soumission existante de la France. Après dix ans de Sarkollande, le deuxième objectif est bien en route: Nous sommes effectivement gouvernés (et également dans le futur) par d’authentiques Merkel’s Teckels.

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  • lim75 // 12.07.2016 à 10h36

    Ce qu’il faut rappeler à propos de l’Espagne c’est qu’avant la crise ils faisaient tout bien comme on leur disait. Leur dette totale était passée de 60 % du PIB en 1999 à 35 % en 2007..

    La dette des ménages et des banques explosaient pendant ce temps-là ? Oui mais ça c’était pas grave…

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  • sekl // 12.07.2016 à 11h33

    l’Allemagne est prête à lâcher l’UE s’il le faut alors que les autres payes du sud veulent y rester.
    Elle a déjà atteint ses objectifs à savoir:
    Unifier le pays.
    Avoir une main-d’œuvre pas chère par exemple l’Europe de l’est pour la sous traitance.
    Laminer l’industrie concurrente du sud.
    Avoir cette politique du point de vue de l’Allemagne est juste et réaliste! Cette étonnement et ces exclamations ne sont que le reflet de l’attachement à l’UE.

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    • red2 // 13.07.2016 à 17h43

      Sauf que cette politique n’est possible que dans l’UE et l’euro. Que devient la soit disant compétitivité allemande avec un mark à 2 dollars et un euro-franc, une euro-lire ou une euro-peseta à 1 dollars ?

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  • Ailleret // 12.07.2016 à 12h04

    Fuite en avant de la Commission. Les Britanniques ont bien fait de quitter le navire.
    Et d’autres pays vont suivre leur exemple.

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  • JacquesJacques // 12.07.2016 à 17h59

    La position de l’Allemagne est telle qu’elle ne peut faire que dans l’acharnement et la résistance pour faire durer l’Europe. Merci à Bizmarco d’avoir signalé l’article d’Emmanuel Todd, il est à ce point remarquable, il éclaire tellement bien le futur par la connaissance du passé des nations et des populations qu’il mériterait d’être mis en exergue au bénéfice de tous les lecteurs du blog.

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    • anne jordan // 12.07.2016 à 18h21

      dans le même ordre d’idées et la même réflexion au sujet de de la destruction des peuples lire  » La grande séparation  » d’Hervé Juvin , dont le sous titre est :  » pour une écologie des civilisations  » .
      L’auteur , fin connaisseur des institutions européennes y décrit les magouilles et la trahison des  » élites  » avec maintes anecdotes , factuelles , qui ne peuvent que conforter les lecteurs de ce blog
      dans leur eurosepticisme
      leur rejet de l’Otan

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  • interlibre // 12.07.2016 à 18h41

    « Lorsque la fortune prépare le bouleversement d’un empire, elle place à sa tête des hommes capables d’en hâter la chute. » — Machiavel.
    Et la on est en plein dedans.

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  • Raymond Zaharia // 13.07.2016 à 14h17

    Sans méconnaitre la souffrance des peuples en Grèce, en Espagne, et au Portugal, c’est peut être une chance d’avoir des psychorigides, bardés de certitudes, comme Schauble & Dijsselbloem: ils vont précipiter l’effondrement salvateur de… ce que F. Lordon a appelé « la Malfaçon » !

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