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10.mai.201910.5.2019 // Les Crises

Quand l’Europe s’éveillera… La Chine s’esclaffera ! Par Guillaume Berlat

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Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 01-04-2019

« Les temps changent. On ne sait pas quand, mais c’est toujours avant qu’on s’en aperçoive » (Catherine Breillat, cinéaste, romancière). Les temps changent, le ton change. Hier bénie, aujourd’hui (presque) honnie. Tel est le traitement que subit désormais la Chine. Au moment où le président chinois, Xi Jinping effectue une brève visite en Europe (Italie, Monaco1, France) en cette dernière décennie du mois de mars 2019, les critiques pleuvent comme à Gravelotte sur l’Empire Céleste2. Violations répétées des droits de l’Homme (Cf. contre les Ouigours ou contre l’ex-président d’Interpol, Meng Hongwei …), visées hégémoniques en Asie, en Afrique, voire en Europe à travers l’initiative des « Nouvelles routes de la soie »; violations graves des règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC basée à Genève) en pratiquant une concurrence déloyale, espionnage à grande échelle (Cf. critiques portées contre le géant des télécommunications Huaweï au moment où il concourt au marché de la 5G)…

Telles sont les philippiques qui reviennent le plus souvent, de manière inattendue, dans la bouche des dirigeants occidentaux, européens avec une certaine insistance depuis quelques dernières semaines. Les mêmes qui ne tarissaient pas d’éloge sur l’Empire Céleste, il y a peu encore. Comme si la guerre commerciale contre la Chine dans laquelle s’est lancée Donald Trump avait enfin décillé les yeux de la Belle au Bois Dormant qui a pour nom Europe sur les visées de Pékin. Le temps n’est plus au libéralisme échevelé, à la candeur rafraichissante. Le temps serait plutôt au patriotisme économique, à la Realpolitik, à la défense des intérêts bien compris. Mais, l’Europe (l’Union européenne) divisée et sans cap est-elle bien armée pour mener à bien ce combat contre la puissance montante du XXIe siècle ?3 Puissance normative incontestée, l’Europe est et restera encore longtemps une impuissance stratégique.

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L’EUROPE : UNE PUISSANCE NORMATIVE

Pour tenter de comprendre l’impasse structurelle dans laquelle se trouve l’Union européenne, il est indispensable de se pencher sur la philosophie générale qui a présidé à sa création (la paix par le droit) pour être en mesure d’apprécier la conséquence de cette démarche (la construction par le vide).

La paix par le droit : une nouvelle utopie.

Faut-il le rappeler, comme le Conseil de l’Europe en 1949, l’Union européenne s’est construite sur le mantra de la paix par le droit (celui qui avait si bien fonctionné à l’époque de la SDN…) ! Par sa force intrinsèque et quasi-divine, la norme est censée résoudre tous les problèmes de l’Europe de l’après Seconde Guerre mondiale, de la Guerre froide, de l’après-Guerre froide et de la nouvelle Guerre froide. Ni plus, ni moins La construction européenne – du traité de Rome au traité de Lisbonne – s’est reposée sur d’énormes conventions internationales que seuls quelques initiés – dont ni vous, ni moi ne sommes – parviennent à comprendre et à interpréter. À Bruxelles, les hommes forts (les fortes femmes) de la Commission et du Conseil sont les juristes. Ils pondent en permanence de nouvelles normes et traquent l’État délinquant soit celui qui ne respecte pas les valeurs du machin (Hongrie, Pologne, Roumanie), soit celui qui viole les sacro-saintes règles budgétaires (Grèce, Italie, voire France)4. L’Europe à 28/27 n’a toujours ni cap, ni affectio societatis alors même qu’elle est secouée par des vents mauvais tant à l’intérieur (feuilleton sans fin du « Brexit », montée du sentiment national, croissance atone, phénomènes migratoires non contrôlés, terrorisme…) qu’à l’extérieur (Diktats américains, arrogance chinoise, cavalier seul russe, déclin de l’Occident…). « Cette non-personne pèse de l’extérieur, sans habiter notre intérieur »5.

La construction par le vide : une puissance Potemkine

Nous avons aujourd’hui un exemple particulièrement éclairant de la vacuité européenne sur la scène internationale en analysant la relation de Pékin avec la France mais aussi avec l’Union européenne. Mais, un léger retour en arrière s’impose. Au cours des dernières années, sous l’influence de la pensée libérale à l’anglo-saxonne (le tout dérégulation), la Commission européenne (agissant dans l’un de ses domaines de compétence exclusif qu’est le commerce) s’est targuée de négocier et de conclure des dizaines de traités de commerce, de libre-échange avec la planète entière. Nos petits marquis drogués aux lobbies, particulièrement actifs à Bruxelles (« un aéropage technocratique, apatride et irresponsable »), nous expliquent fort doctement que tous ces torchons de papier constituent le nec plus ultra de la mondialisation heureuse6, la meilleure garantie pour les citoyens européens en termes de prospérité et de bonheur (« L’Europe des réponses » chère à Nathalie Loiseau), le signe de L’Europe indispensable7. Or, la réalité est tout autre comme ces mêmes citoyens peuvent s’en rendre compte concrètement.

L’Union n’est qu’un tigre de papier ouvert aux quatre vents. Elle ignore un principe cardinal de la diplomatie classique qui a pour nom réciprocité. Elle ouvre grandes ses portes aux entreprises chinoises alors que leurs homologues européennes sont soumises à des règles drastiques et des pratiques déloyales8. Souvenons-nous que Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du développement international (MAEDI), porteur de la diplomatie économique, ne jurait que par la Chine. Sans la Chine, point de salut. Or, aujourd’hui, les langues commencent à se délier sur les étranges pratiques commerciales chinoises. Du côté de la Commission européenne, c’était le silence radio. Du côté de nos partenaires, européens, c’était le chacun pour soit et les vaches seront bien gardées. Comme cela est tout à fait normal de la part d’une authentique grande puissance comme l’est la Chine9, Pékin pratique un vieux classique qui a fait ses preuves depuis la nuit des temps, le diviser pour mieux régner, la diplomatie des gros contrats pour mieux faire taire les rabat-joie10. Nous en avons un exemple frappant avec l’Italie qui est le premier pays du G7 à emprunter les « nouvelles routes de la soie »11. Une sorte d’embarquement pour Cythère du XXIe siècle.

L’angélisme est une plaie en ces temps conflictuels. Les États membres de l’union européenne ne comprendront jamais que « les puissants n’accordent leur amitié protectrice qu’en échange de la servitude »12. Ils commencent à peine à percevoir que la Chine entend transformer sa puissance économique en puissance diplomatique et stratégique aux quatre coins de la planète.

L’EUROPE : UNE IMPUISSANCE STRATÉGIQUE

Il est important d’en revenir aux fondamentaux des relations internationales. Dans un monde frappé au coin de la prégnance du rapport de forces, la désunion structurelle de l’Europe fait sa faiblesse sur la scène internationale. Par ailleurs, au moment où l’on nous annonce que l’Union se réveille face à la Chine, le moins que l’on puisse dire est que cette nouvelle posture relève encore de la cacophonie.

La désunion fait la faiblesse : l’Europe s’agite

L’opération de charme du nouvel empereur. C’est que le président Xi Jinping n’est pas né de la dernière pluie. Il sait parfaitement caresser ses hôtes français dans le sens du poil. Il le fait avec un sens aigu de l’emphase diplomatique. Pour s’en convaincre, il n’est qu’à se reporter à la tribune qu’il publie dans un grand quotidien français à la veille de sa visite en France. Il la conclut ainsi :

« La responsabilité. Ensemble, la Chine et la France pourront apporter de grandes transformations. L’histoire n’a cessé de le prouver au cours des 55 ans écoulés. À l’heure actuelle où l’humanité se trouve à la croisée des chemins, les grands pays du monde ont à assumer les responsabilités qui leur incombent. Membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, la Chine et la France sont invitées à renforcer leur concertation pour défendre le multilatéralisme, préserver les normes fondamentales régissant les relations internationales basées sur les buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies, relever conjointement les défis, contribuer à la prospérité et à la stabilité dans le monde et promouvoir la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.

Comme dit un proverbe chinois : « Un voyage de mille lieues commence toujours par le premier pas ». L’illustre écrivain français Victor Hugo disait : « Que peu de temps suffit pour changer toutes choses ! » Aujourd’hui sur un nouveau point de départ historique, la Chine souhaite aller de l’avant avec la France, concrètement et solidement, pour réaliser des accomplissements encore plus éclatants »13.

Et ses officines de propagande (« Échos de Chine ») d’inonder d’encarts publicitaires à l’eau de rose les principaux médias français à la veille de la visite en France du grand timonier sur les thèmes du développement d’un « partenariat stratégique global plus étroit et durable », de « Paris et Wuhan : le Conte de deux cités », de « Beijing et Paris : partenaires majeurs dans la lutte contre le changement climatique » (on en tombe à la renverse en se reportant aux facéties environnementales chinoises), de « Faire progresser plus avant les relations franco-chinoises », des « Perspectives de la coopération pragmatique entre la France et la Chine »… En prime, nous avons même droit aux dernières raffarinades : « Cette année sera une année fertile pour les relations franco-chinoises » (on se croirait revenu au temps d’Alice au pays des merveilles). Dans le rôle de l’idiot utile, Quasimodo n’a pas son pareil. Il est tout simplement parfait et impayable. Une fonction étrange pour un ancien Premier ministre de Jacques Chirac, mais qui ne gêne pas du tout l’intéressé. Ce dernier n’aime d’ailleurs pas qu’on vienne le chercher sur ces ambiguïtés : à l’en croire, il ne joue qu’un seul rôle, celui de poisson-pilote en Chine pour les entreprises françaises. Fermez le ban !

Jupiter tombe sous le charme du carnet de chèques chinois. Comment ne pas succomber aux charmes d’une telle sirène qui arrive avec de nombreuses promesses de contrats pour des entreprises françaises (on met à l’eau bouche avec des quantités extravagantes d’achats d’avions [commande de 300 Airbus pour 30 milliards d’euros par la compagnie d’État CASC]14, de navires et d’autres gadgets dont les Gaulois sont particulièrement friands) ? En bon français, cela s’appelle acheter son ou ses interlocuteurs. Comment évoquer le concept grossier de « violations des droits de l’Homme » dans cette ambiance du genre Embrassons-nous Folleville ?15 Fidèle à son habitude, Emmanuel Macron explique lors de sa conférence de presse commune à l’Élysée que la discussion sur la question des droits de l’Homme avec son homologue a été « franche » mais nous n’en saurons pas plus. Diplomatie de la discrétion oblige !

Oubliées les promesses européennes visant à faire front commun contre le tigre chinois (qui n’est pas de papier, les investissements chinois en Europe sont passés de 1,4 milliard de dollars en 2006 à 42,1 en 2018 après avoir connu un pic de 96,8 milliards en 2017) et vive le cavalier seul, le chacun pour soi dont sont coutumiers les 27/28 ! Il y a fort à parier que les moulinets de Jean-Yves Le Drian (qui accueille le président chinois sur l’aéroport de Nice) sur le thème du double sens des nouvelles routes de la soie feront rapidement pschitt. Il y a fort à parier que les déclarations viriles d’Emmanuel Macron avant la visite officielle chinoise aient autant d’effets positifs sur Xi Jinping que sur Donald Trump en son temps (il devait revenir sur son refus de l’accord sur le climat et sur celui sur le nucléaire iranien, Jupiter nous avait promis). À l’Élysée, Pinocchio (Bijou dans une robe longue rouge immaculée) fait assaut d’amabilités à l’égard de son hôte de marque. Pour nous rassurer sur les bonnes et pures intentions chinoises, quelques experts viennent nous faire la leçon : « La Chine s’essouffle, le monde s’inquiète »16, « La position de Xi Jinping n’est pas si confortable qu’elle en a l’air »17 au regard de la crise commerciale américano-chinoise18. Il est vrai que quelques nuages assombrissent le ciel bleu chinois après une longue période faste. Est-ce une tendance conjoncturelle ou structurelle ? Il est encore trop tôt pour le dire avec certitude. Mais, heureusement, l’Europe a décidé de sortir de sa torpeur pour prendre la mesure du problème. Faut-il avoir peur de la Chine ?19 Vaste programme, aurait dit le général de Gaulle qui a noué des relations diplomatiques avec la Chine communiste au nez et à la barbe des Américains.

La cacophonie fait la foire : l’Europe se réveille20

Un réveil tardif et mou. Lors de ses entretiens à la villa Kérylos (Beaulieu), Emmanuel Macron prône « un partenariat équilibré » avec Pékin (déficit commercial de la France de 30 milliards d’euros)21. [Il enfonce le clou lors des entretiens à l’Élysée au cours desquels il déroule le tapis rouge et tous les leviers de la diplomatie gastronomique]. Des limites, du piège de la démagogie surtout lorsque nous apprenons qu’Emmanuel Macron, trop faible pour faire le poids, appelle de ses vœux la constitution d’un front européen (uni, nous imaginons !) destiné à déjouer la stratégie et les ambitions planétaires de Pékin. Trop peu, trop tard, pourrait-on dire. Des mots, toujours des mots… Où est la stratégie suivie d’actes forts d’une Europe unie ? On peine toujours à la découvrir. Ce qui fait le plus défaut à l’Union européenne est sa capacité d’anticipation sans parler de son absence de volonté de prendre à bras le corps les grands problèmes stratégiques du monde. Elle préfère se quereller sur des taux de TVA, de pourcentages de croissance et autres vétilles qui ne contribuent pas à faire d’elle un acteur du monde. En réalité, elle est de plus en plus spectatrice d’un spectacle dans lequel elle joue les seconds rôles. Comme le souligne si justement, Thierry de Montbrial : « Quand on reprend les conversations entre chefs d’État au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, on s’aperçoit qu’ils ne parlaient pas de tactique, quand ils se rencontraient mais de visions »22. C’est là toute la différence entre celui qui fait l’avenir et celui qui le subit. « La construction européenne vise à surmonter les conflits et les guerres du passé. Elle a pour but la paix, la prospérité, la stabilité, la sécurité. Elle a construit un édifice institutionnel qui est bien huilé et tourne remarquablement bien. Pour renverser la formule d’Emile de Girardin, elle donne l’impression de tourner le dos à l’imprévu pour mieux diriger le cours des choses » comme le souligne un diplomate brillant, Maxime Lefebvre.

Une grande interrogation pour l’avenir.

Que peut-on mettre concrètement à l’actif de l’Union européenne au cours des dernières semaines ?

Une réponse visible, qui n’est pas pour autant efficace, est donnée au bon peuple. Xi Jinping est convié, le 26 mars 2019, à rencontrer à l’Élysée, outre le président Macron, la chancelière allemande, Angela Merkel et le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker23. Drôle de Sainte-Trinité (le terme de Pieds Nickelés serait plus approprié) pour sermonner le Grand Timonier et répondre d’une seule voix aux ambitieuses « routes de la soie » ! Mais, ce trio parle-t-il et a-t-il reçu mandat expresse des autres partenaires pour parler et s’engager en leur nom ? Emmanuel Macron a fait chou blanc avec son sermon aux citoyens européens. Angela Merkel est sur le départ et voit ses prérogatives rogner par son successeur, AKK24. Jean-Claude Juncker, qui ne sera pas reconduit dans ses fonctions après les élections européennes du 26 mai 2019, peine à marcher à trop lever le coude. Mais, Emmanuel Macron nous indique avoir plaidé pour un « multilatéralisme rénové » (que signifie ce nouveau concept ?) et « plus équilibré » auprès de Xi Jinping tout en confessant l’ampleur des désaccords entre la Chine et le trio choc25. Comme le démontre amplement la guerre commerciale américano-chinoise26, Pékin ne comprend que la force dans son état brut. Un grand classique des relations internationales ! Mais, nous sommes pleinement rassurés en apprenant l’existence de « convergences » euro-chinoises à l’Élysée27. Sur quels sujets, c’est un autre problème ! Nous les sommes encore plus en prenant connaissance des déclarations de de Bruno Le Maire selon lesquelles : « Face à la Chine et aux États-Unis, l’Europe doit s’affirmer comme une puissance souveraine ». Un superbe exemple de diplomatie déclaratoire.

Une réponse moins visible mais plus concrète. Le Parlement européen vient d’adopter (février 2019) et demande la mise en œuvre rapide de « l’instrument de filtrage des investissements directs étrangers pour des motifs de sécurité » 28. Il s’agit à l’évidence d’une initiative heureuse qu’il faut saluer. Encore, faut-il qu’elle trouve sa concrétisation dans les meilleurs délais et qu’elle soit ensuite appliquée avec la plus grande rigueur en cas de violation avérée de ses dispositions. L’Union européenne serait bien inspirée de voir ce qui se passe Outre-Atlantique en la matière29. En dernière analyse, il ne faut pas avoir la main qui tremble.

Une réponse encore hypothétique. Manifestement, du côté de la Commission européenne et sous l’amicale pression des États, on commence à mettre au point une sorte de feuille de route dans les relations UE/Chine30. Voici la relation qui nous en est faite par l’hebdomadaire Le Point.

« Nous avons avec la Chine des relations – comment dire ? – bonnes, mais qui ne sont pas excellentes. La Chine aujourd’hui pour nous est un concurrent, un partenaire, un rival. » C’est ainsi que Jean-Claude Juncker, le président de la Commission, concluait le Conseil européen le 22 mars, en amont de la visite de Xi Jinping en Europe, qui sera suivi, le 9 avril, d’un sommet UE-Chine. Emmanuel Macron a invité le président de la Commission et la chancelière Merkel à se joindre à la visite du leader chinois à Paris, en guise de hors-d’œuvre au futur sommet.

La semaine dernière, les chefs d’État et de gouvernement ont débattu des dix mesures que la Commission a mises sur la table vis-à-vis de l’empire du Milieu, qualifié de « rival systémique ». Un changement de ton qui traduit l’impatience des Européens à voir la Chine s’ouvrir à leurs entreprises – notamment les marchés publics –, cesser le dumping déloyal par ses prix, mettre fin au transfert de technologies forcé. En somme, rejoindre le concert des nations dans le cadre de l’OMC et accepter les règles du marché. Or, ce n’est pas le chemin emprunté par Pékin après son adhésion à l’OMC en 2001. Les Occidentaux ont eu la naïveté de croire que la Chine deviendrait une économie sociale de marché. Elle est demeurée étroitement entre les mains du Parti communiste chinois et a inventé une forme de « capitalisme d’État » qui l’a rendue quatre fois plus riche qu’en 2001…

Zhang Ming, l’ambassadeur de Chine auprès de l’Union européenne, a prévenu les Européens que les avancées en termes d’ouverture économique s’effectueront à un « rythme raisonnable » et que « les demandes européennes seront « progressivement prises en compte ». Donc, il n’y a pas de « grand soir » à attendre ni de la visite de Xi Jinping à Paris ni du prochain sommet UE-Chine.

Parmi les dix mesures préconisées par la Commission, appuyée par Federica Mogherini, la haute représentante pour les relations extérieures, certaines relèvent encore, disons, des bons sentiments. Quand on pense pouvoir coopérer avec Pékin sur l’ensemble des trois piliers des Nations unies, à savoir les droits de l’homme, la paix et la sécurité et le développement, l’Union européenne demeure dans le formalisme diplomatique. Mais il est peu probable que la situation s’améliore, à court terme, au Tibet ou pour la minorité musulmane ouïghour. En revanche, l’Union européenne et la Chine sont davantage en phase sur le climat. Jean-Claude Juncker appellera Pékin à plafonner ses émissions de CO2 avant 2030, conformément aux objectifs de l’accord de Paris. Il existe également une bonne coopération sino-européenne sur le dossier iranien.

La mesure 5 est un peu plus « punchie » puisque l’UE « invite » la Chine à tenir ses engagements, dont la réforme de l’OMC, « en particulier pour ce qui est des subventions et des transferts de technologies forcés », de même que la protection des indications géographiques. Dans la mesure 6, la Commission appelle le Parlement européen et le Conseil européen à adopter l’instrument international de réciprocité sur les marchés publics avant la fin 2019. Cet appel a été entendu par le Conseil européen qui, dans ses conclusions du 22 mars, appelle à son tour « à la reprise des discussions sur l’instrument international de passation des marchés de l’UE ». On n’en est donc pas à décider. On discute… depuis 2012. L’Allemagne bloquait la discussion. Elle vient de changer d’avis à la faveur de la fusion avortée entre Alstom et Siemens. Ce travail sera donc parachevé lors de la prochaine législature, après les élections européennes. La mesure 7 est également musclée, puisque la Commission se propose de publier des « orientations » afin que les prix proposés dans les marchés publics de l’UE prennent en compte réellement les normes en matière de travail et d’environnement. C’est par ce biais que les concurrents chinois ne pourraient soutenir la concurrence avec les entreprises européennes. Emmanuel Macron, lui, voulait aller plus loin et établir une préférence communautaire dans les marchés publics. Il n’a pas été suivi par une majorité d’États membres. La Commission proposera également de compléter la législation européenne pour contrecarrer les distorsions de concurrence des pays tiers sur les biens et les services échangés dans le marché intérieur. S’agissant de la 5G, la Commission a pris en compte les problèmes de sécurité posés par le leader mondial Huawei et fera des propositions très prochainement, a annoncé Juncker31. On ne peut que se féliciter que Bruxelles ait décidé de ne pas exclure l’équipementier chinois du marché de la 5G32.

Enfin, la Commission invite les États membres à mettre en œuvre le plus rapidement possible, de manière « complète et effective », la récente législation sur le filtrage des investissements étrangers dans les domaines sensibles. Cette législation n’est pas contraignante pour les États, qui sont seulement tenus de s’informer les uns les autres. Cela n’empêcherait nullement, par exemple, l’Italie de poursuivre le partenariat qu’elle vient de signer avec Xi Jinping qui prévoit, dans le cadre du projet pharaonique des « nouvelles routes de la soie », des investissements chinois dans les ports stratégiques de Gênes et de Trieste. Un protocole d’accord « non contraignant », s’est empressé de dire Giuseppe Conte, le président du Conseil italien, devant les froncements de sourcils suscités par cet accord à Washington, Bruxelles et Paris. « La partie chinoise souhaite des échanges commerciaux dans les deux sens et un flux d’investissements dans les deux sens », a assuré, de son côté, Xi Jinping. « La relation entre l’Union européenne et la Chine ne doit pas être avant tout une relation commerciale, elle doit être une relation politique et géostratégique », a souligné Emmanuel Macron, au sortir du Conseil européen. Le commerce est un des aspects, mais si nous construisons de proche en proche une dépendance géopolitique ou stratégique, nous comprendrons rapidement les conséquences que cela peut avoir. Et nous serons perdants sur les deux points. »33

On l’aura compris, nous ne sommes qu’au début d’un très long processus diplomatique avant que toutes ces mesures deviennent contraignantes34. L’unanimité n’est pas garantie tant la Chine dispose de sérieux leviers d’influence sur les États les plus faibles de l’Union (Grèce, Italie…) et que les 27/28 pratiquent la défense de leurs intérêts nationaux avec celle de l’intérêt européen.

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« L’Europe n’aura pas eu la politique de sa pensée ». Ce jugement porté par Paul Valéry avant la Seconde Guerre mondiale n’a pas pris la moindre ride en cette fin de deuxième décennie du XXIe siècle. Comme le rappelle fort justement Jean-Pierre Chevènement : « Les Européens se sont accommodés de la vassalisation ». Vassalisation surtout vis-à-vis du grand frère américain depuis la fin de la Première Guerre mondial et soumission vis-à-vis de l’Empire Céleste depuis la fin de la Guerre froide. Comme l’écrit avec le sens aigu de la formule qui est le sien, Régis Debray : « L’Européen a des velléités mais, à la fin, il fait où Washington lui dit de faire, et s’interdit là ou et quand il n’a pas la permission »35. Que veut-il faire avec et/ou contre la Chine qui tisse lentement mais sûrement sa toile des « nouvelles routes de la soie » (« Pour l’Europe, c’est la déroute de la soie »36), y compris jusqu’au cœur de l’Union (Grèce et maintenant Italie avec l’accord signé par Xi Jinping avec les nouveaux dirigeants37). La réponse est aussi peu claire qu’évidente à ce stade de la réflexion des 27/28. Nous sommes au cœur de la problématique institutionnelle et fonctionnelle de la construction européenne38.

Pourquoi l’Union européenne a-t-elle tant de mal à être unie face à la Chine (« Unité de façade Merkel, Macron-Juncker. Face à l’impérialisme économique de Xi Jinping, l’Europe chinoise ! »39) ? Même si les défis ne manquent pas pour Xi Jinping40, il faudra apprendre à compter avec la Chine et à anticiper des réponses réalistes pour faire jeu égal avec elle41. Aujourd’hui, force est de constater que l’expansionnisme chinois bouscule et divise sérieusement l’Europe qui est restée longtemps inerte42. Longtemps, trop longtemps, le mot « réciprocité » a été considéré comme un mot tabou, grossier du côté européen. Il semble qu’aujourd’hui il soit devenu cardinal dans la langue de certains de nos dirigeants toujours en retard d’une guerre43. Révolution copernicienne pour certains, tournant pour d’autres44. Le temps est venu de trancher le nœud gordien. D’ici là, quand l’Europe s’éveillera vraiment (nous ne savons toujours pas quand compte tenu de son inertie habituelle), le risque est grand qu’elle soit depuis longtemps empêtrée dans la nasse pékinoise et que la Chine s’esclaffera.

Guillaume Berlat
1 avril 2019

1 Alice George, Albert et Charlène de Monaco reçoivent le président chinois et son épouse. Dans les coulisses d’une visite d’État, Point de vue, 27 mars-2 avril 2019, pp. 34 à 37.
2 Gabriel Grésillon/Frédéric Schaeffer, Le président chinois Xi Jinping amorce une tournée Pékin dans une Europe vigilante mais divisée face à Pékin, Les Échos, 21 mars 2019, pp. 6-7.
3 François d’Orcival, Les routes de la puissance et de l’intimidation, Valeurs actuelles, 28 mars 2019, p. 4.
4 Guillaume Berlat, De l’Europe de la sanction à la sanction de l’Europe, www.prochetmoyen-orient.ch , 24 décembre 2018.
5 Régis Debray, L’Europe fantôme, collection « Tracts », Gallimard, 2019, p. 34.
6 Guillaume Berlat, Mondialisation heureuse, balkanisation furieuse, www.prochetmoyen-orient.ch , 11 mars 2019.
7 Nicole Gnesotto, L’Europe indispensable, CNRS éditions, mars 2019.
8 Pierre Tiessen/Régis Soubrouillard, La France made in China, Michel Lafon, 2019.
9 Guillaume Berlat, Quand la Chine s’éveillera vraiment…, www.prochetmoyen-orient.ch , 14 janvier 2019.
10 Jean-Michel Bezat, Pékin emploie la diplomatie des gros contrats avec les Occidentaux, Le Monde, 27 mars 2019, p. 2.
11 Jérôme Gautheret, L’Italie, premier pays du G7 à prendre les « nouvelles routes de la soie », Le Monde, 26 mars 2019, p. 5.
12 Bernard Simiot, Moi Zénobie reine de Palmyre, Albin Michel, 1978, p. 208.
13 Xi Jinping, « La Chine et la France, ensemble vers un développement commun », Le Figaro, 23-24 mars 2019, p. 16.
14 Il convient de rappeler que cette commande avait déjà annoncée, il y a un an déjà, lors de la visite officielle d’Emmanuel Macron en Chine. Tous ces Airbus seront assemblés en Chine par des ouvriers chinois. Pour remporter ce contrat géant, Airbus aura dû consentir à d’importants transferts de technologies. Pékin n’aura pas dû se livrer à quelques activités d’espionnage pour obtenir des secrets de fabrication. Les clés de la Maison lui auront été confiées. Et, tout cela intervient en toute légalité…
15 François Bougon, La Chine cherche à imposer un nouvel ordre mondial de l’information, s’inquiète RSF, Le Monde, 26 mars 2019, p. 17.
16 Frédéric Lemaître/Marie de Vergès, La Chine s’essouffle, le monde s’inquiète, Le Monde, Économie & Entreprise, 22 mars 2019, p. 14.
17 Jean-Philippe Béja, La position de Xi Jinping n’est pas si i confortable qu’elle en a l’air, Le Monde, 26 mars 2019, p. 29.
18 Cyrille Pluyette, L’autorité de Xi Jinping écornée, Le Figaro, 6 mars 2019, p. 7.
19 Renaud Girard, Faut-il avoir peur de la Chine ?, www.lefigaro.fr , 25 mars 2019.
20 Isabelle Lasserre, Le réveil des Européens face à la Chine, Le Figaro, 25 mars 2019, p. 6.
21 Cyrille Pluyette, Macron prône un partenariat équilibré avec Pékin, Le Figaro, 25 mars 2019, p. 6.
22 Thierry de Montbrial (propos recueillis par Isabelle Lasserre), « La principale rupture du système international remonte fut 1989 et non 2001 », Le Figaro, 18 mars 2019, p. 20.
23 Brice Pedroletti/Marc Semo, L’Europe affiche son unité face à Pékin. Front européen face à la Chine de Xi Jinping, Le Monde, 27 mars 2019, pp. 1-2.
24 Thomas Wieder, « AKK », la dauphine de Merkel marque sa différence, Le Monde, 27 mars 2019, p. 4.
25 Michel de Grandi, Les Européens invitent la Chine à respecter « l’unité de l’Union », Les Échos, 27 mars 2019, p. 6.
26 Sylvie Kauffmann, L’Europe, champ de bataille sino-américain, Le Monde, 28 mars 2019, p. 32.
27 Alain Barluet, « Convergences » euro-chinoises à l’Élysée, Le Figaro, 27 mars 2019, p. 8.
28 Éric Martin, L’Union européenne va-t-elle se laisser acheter ? Le filtrage des investissements étrangers en Europe, https://www.ifri.org/fr/publications/etudes-de-lifri/lunion-europeenne-va-t-se-laisser-acheter-filtrage-investissements , mars 2019.
29 Marie de Vergès, Trump : un an d’escalade protectionniste, Le Monde, Économie & Entreprise, 28 mars 2019, p. 17.
30 Frédéric Lemaître/Jean-Pierre Stroobants/Brice Pedroletti, L’UE durcit le ton face à la Chine, Le Monde, 21 mars 2019, p. 2.
31 Sebastien Dumoulin, L’Union européenne se coordonne face à Huawei, Les Échos, 27 mars 2019, p. 6.
32 Jean-Pierre Stroobants, Huawei : face aux pressions américaines, l’Europe résiste, Le Monde, Économie & Entreprise, 28 mars 2019, p. 18.
33 Emmanuel Berretta, Les 10 préconisations de Bruxelles face à la Chine, www.lepoint.fr , 26 mars 2019.
34 Éditorial, UE-Chine : le bon virage de Paris, Le Monde, 28 mars 2019, p. 32.
35 Régis Debray, précité, p. 24.
36 Frédéric Pagès (propos presque recueillis par), Les interviews (presque) imaginaires du « Canard ». Xi Jinping : « Pour l’Europe, c’est la déroute de la soie », Le Canard enchaîné, 27 mars 2019, p. 1.
37 Olivier Tosseri, L’Italie sera bientôt la porte d’entrée des nouvelles routes de la soie en Europe, Les Échos, 21 mars 2019, p. 6.
38 Louis Vogel, Les 7 péchés capitaux de l’Europe, Ramsay, 2019.
39 Le Canard enchaîné, 27 mars 2019, p. 1.
40 Éric de la Maisonneuve, Les défis chinois : la révolution Xi Jinping, éditions du Rocher, mars 2019.
41 Hervé Martin, Les Chinois attrapent les États par la dette, Le Canard enchaîné, 27 mars 2019, p. 3.
42 Fabrice Nodé-Langlois/Valérie Segond, Les ambitions de Xi Jinping prospèrent dans une Europe divisée, Le Figaro économie, 20 mars 2019, pp. 19-20-21.
43 Anne Rovan, Face à la Chine, Bruxelles tente de trouver la parade, Le Figaro économie, 20 mars 2019, p. 21.
44 Sylvie Kauffmann, Chine-Europe : le tournant, Le Monde, 21 mars 2019, p. 31.

Pour aider le site Proche & Moyen-Orient c’est ici

Source : Proche & Moyen-Orient, Guillaume Berlat, 01-04-2019

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Commentaire recommandé

Graindesel // 10.05.2019 à 08h55

Les « droits de l’homme » en France? Comme le droit d’être nassé, gazé, matraqué par derrière (quel courage! mérite au moins d’être fait chevalier de la légion d’honneur…), avoir le main arrachée, être éborgné? Ou d’aller bombarder des pays qui n’ont jamais agressé la France? Ou vendre du matériel de guerre qui servent à tuer des civils?

Elle est pas belle la France sous Hollande & Macron?

36 réactions et commentaires

  • Fritz // 10.05.2019 à 07h21

    Attendre quelque chose de « l’Europe » ? Vous êtes sérieux ? Ah, tout s’explique, ce texte est signé du 1er avril.
    Réflexe pavlovien : dès qu’il est question de la Chine, parlez de la question/violation des droits de l’homme.
    Curieusement, on n’en parlait pas à l’époque du Grand Timonier, demandez aux ex-maoïstes…

      +15

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    • Graindesel // 10.05.2019 à 08h55

      Les « droits de l’homme » en France? Comme le droit d’être nassé, gazé, matraqué par derrière (quel courage! mérite au moins d’être fait chevalier de la légion d’honneur…), avoir le main arrachée, être éborgné? Ou d’aller bombarder des pays qui n’ont jamais agressé la France? Ou vendre du matériel de guerre qui servent à tuer des civils?

      Elle est pas belle la France sous Hollande & Macron?

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    • alain maronani // 10.05.2019 à 15h01

      Si justement on en parlait…mais pas dans l’Huma ou dans Tel Quel..et pour vous cultiver sereinement on va vous conseiller de lire Simon Leys..l’un des grands spécialistes de la Chine…(vous allez surement m’affirmez que c’est un clown..).

      https://www.wikiwand.com/fr/Simon_Leys

      et particulièrement son ouvrage, mais pas seulement – Les habits neufs du président Mao – paru en 1971, ici..

      https://www.wikiwand.com/fr/Les_Habits_neufs_du_pr%C3%A9sident_Mao

      Ouvrage qui bien entendu a été attaqué par les sinologues pro-maoiste et pro-chinois de l’époque..la Chine était déjà le paradis…persuadé que vous allez me citer leur prose…
      [modéré]
      Le Grand Timonier et ses petits camarades ont même réussi à dépasser l’oncle Jo (Staline), le moustachu autrichien, Pol Pot pour le nombre de victimes..oui je sais c’est de la médisance…

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  • Daniel // 10.05.2019 à 08h15

    En Europe Occidentale, 3 de nos voisins frontaliers : l’Italie, le Luxembourg et la Suisse ont rejoint la dynamique des Nouvelles Routes de la Soie comme plus de 100 Pays
    « Les temps changent » : Il semble qu’une base se développe pour créer un nouveau système de relation entre Nations (souveraine) : dans ce cadre, l’UE n’existe car elle ne représente pas le peuple, juste les intérêts de quelques lobbys financiers.
    Est ce pour cela comme il est dit dans le premier paragraphe qu’il y a un focus sur ce qui ne va pas plutôt que de voir le potentiel de changement en cours : laissons à l’intention de « créer une communauté de destin partagée pour l’humanité » (dixit Xi Jinping) une chance de se développer en prenant en compte l’apport de chaque pays.
    La meilleur étude sur ce sujet en Français se trouve ici : dossier sur le Pont Terrestre Mondial, pour en finir avec la géopolitique
    https://www.institutschiller.org/

      +11

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    • alain maronani // 10.05.2019 à 17h36

      Franchement se brancher sur un site qui propage les idées (?) de Lyndon Larouche..quelque chose de plus sérieux ?

      Pour modérer votre enthousiasme ..on va vous citer un pays qui ne veut rien savoir des amitiés chinoises…l’Inde..ca pèse un peu plus lourd que l’italie ou le Luxembourg.

      On attend que la Chine nous explique comment elle va financer ca..a moins de faire payer les autres…et puis vous devriez vous intéresser à la désindustrialisation de la Chine depuis les 2 dernières années avec le déplacement des usines au Vietnam, au Bangladesh, en Indonesie, etc..La main d’oeuvre chinoise est maintenant trop chère et les obstacles que le gouvernement chinois met en place ont fini par convaincre les gens d’aller ailleurs…La réaction courroucée..de Pekin au rapprochement americano-vietnamien est un exemple.

      Et ceci sans mentionner les taxes appliqués dès aujourd’hui sur 300 milliards de $ d’importations chinoises en attendant les taxes sur le reste..le rapatriement des usines américaines aux USA comme Apple..

      L’économie chinoise c’est 15 % de l’économie globale..la Russie 1.5 %…la route de la soie c’est un pari pas une certitude…mais vous êtes animé par la foi…

        +3

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      • mordicus // 10.05.2019 à 19h16

        « Pour modérer votre enthousiasme ..on va vous citer un pays qui ne veut rien savoir des amitiés chinoises…l’Inde..ca pèse un peu plus lourd que l’italie ou le Luxembourg. »

        Jamais en retard d’une désinformation:

        https://www.challenges.fr/monde/chine-et-inde-veulent-ouvrir-un-nouveau-chapitre-dans-leurs-relations_583793

        http://french.xinhuanet.com/2018-12/01/c_137644061.htm

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        • acmro // 10.05.2019 à 22h21

          L’Inde a laissé filtrer, mardi encore, son hostilité à cette initiative majeure sur le commerce et les transports, parce que l’une des branches de cette « route de la soie » version XXIe siècle passe par la partie du Cachemire administrée par le Pakistan, et revendiquée par New Delhi.

          L’Inde ne fait pas partie de cet accord. Les 2 liens parlent de relations bilatérales rien d’autre. En fait les risques de conflit armé entre l’Inde et la Chine ne doivent pas-être pris à la légère.

          https://www.challenges.fr/monde/chine-et-inde-veulent-ouvrir-un-nouveau-chapitre-dans-leurs-relations_583793

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        • septique // 12.05.2019 à 19h18

          C’est quand-même hallucinant. Le premier lien tel que l’indique mordicus montre explicitement que l’inde ne fait pas parti de cet accord avec la Chine et il se trouvent des gens pour approuver ses propos. Il ne s’agit nullement de désinformation mais tout simplement d’un fait brutal. l’Inde ne fait pas partie de cet accord

          Les gens lisent-ils les documents référencés par ces liens ou simplement approuvent-ils parce que l’ami mordicus veut dire le contraire des propos de alain maronani. En ce cas c’est lui qui a tort…

          L’autre question à se poser. Mordicus a t-il lu les articles qui disent le contraire de ce qu’il affirme ?

            +0

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    • Interimlover // 12.05.2019 à 10h35
  • weilan // 10.05.2019 à 08h17

    Monsieur Berlat l’ignore peut-être:
    Un seul pays européen, mais non membre de la sacro-sainte UE, a signé un accord de libre échange avec la Chine dès juillet 2013. Aux dernières nouvelles, ce pays continue de se porter à merveille et réussit même le tour de force à avoir une balance commerciale positive avec le grand méchant loup asiatique !

    http://premium.lefigaro.fr/flash-eco/2013/07/06/97002-20130706FILWWW00290-accord-de-libre-echange-chinesuisse.php

    Foin de grands discours matamoresques, il semble que le réalisme fleurit mieux entre Zurich et Genève…

      +16

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    • acmro // 11.05.2019 à 01h00

      Vous ne devez pas connaïtre la Suisse qui n’a pas vraiment besoin de la Chine…de plus..

      L’un des rares pays occidentaux à avoir une balance commerciale positive avec le géant chinois…pas seulement avec la Chine..avec tout le monde en partie grâce à ses nombreuses législations et groupes suisses qui empêchent l’établissement de concurrents étrangers (Carrefour s’est cassé la figure en Suisse comme Auchan par exemple) et l’impossibilité de l’importation de matériels ne répondant pas aux normes suisses. En 2018 avec la Chine c’est 7 % du total des exportations (440 milliards de $) et ceci existait AVANT cet accord (toujours pas approuvé par le gouvernement fédéral) qui ne fait que libéraliser les formalités.

      La Suisse se porte a merveille avec ou sans vos amis.

        +3

      Alerter
  • max // 10.05.2019 à 08h47

    Un des problèmes pour l’UE est qu’elle n’est pas unie.
    Une UE unie ne peut se faire que si l’UE prends son autonomie vis a vis des USA notamment sur les normes, la finance, les brevets autrement elle devras se plier.
    Depuis l’ère D Trump, l’UE sait qu’elle n’est qu’un larbin et qu’elle ne compte plus.
    Aujourd’hui sur ces trois catégories, au moins sur deux les normes et la finance l’UE est complétement dépendante des USA et il est vraisemblable qu’elle n’a ni la volonté ne le souhait de s’affranchir de cette dépendance.
    Elle tente de prouver sa loyauté à D Trump en étant plus royaliste que lui-même mais il s’en fou.
    Elle est spectatrice du match Chine/USA.
    Sur le match en question l’UE ne peut espérer qu’un chose c’est un non-accord car celui-ci se fera sans elle.
    Après l’ONU, l’UNESCO et la justice internationale, c’est au tour de l’OMC d’être mise de côté par l’administration Trump qui entends régler d’état a états les différents sans passer les organisations internationales.

      +2

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    • lvzor // 11.05.2019 à 12h08

      « Une UE unie ne peut se faire que si l’UE prends son autonomie vis a vis des USA »,

      ce que refuseront toujours au moins 5 pays (incluant ceux gouvernés par des « young leaders » ou équivalent). De plus, la commission …même pas la peine d’en parler, …est au-dessus de toute velléité démocratique, si j’en crois Drunker.

        +2

      Alerter
  • Xuan // 10.05.2019 à 08h59

    Derrière cette logorrhée, une somme de contre-vérités et d’oublis majeurs.

    Berlat parle des « intérêts bien compris de l’Europe »…les intérêts de qui ?
    L’Europe sert les intérêts des monopoles industriels, commerciaux et financiers au détriment de ceux des peuples. Et c’est la raison des conflits de classe qui la secouent.

    Berlat parle d’une Europe « apatride ».
    C’est faux : l’Europe sert les intérêts financiers de certaines nations au détriment d’autres. Et c’est la raison du développement des nationalismes dans les pays du sud et du centre.

    Enfin Berlat prétend que la Chine se moque de la division et de l’impuissance de l’Europe.
    C’est faux : la Chine considère que l’unité européenne constitue un obstacle à l’hégémonie américaine, contre laquelle elle cherche depuis longtemps à créer un front uni mondial incluant les pays du « second monde ».

      +35

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    • Shubat // 10.05.2019 à 20h04

      Votre réponse est parfaite. Merci de nous avoir livré ce raisonnement.

        +3

      Alerter
  • Duracuir // 10.05.2019 à 09h49

    Avant guerre la France ne se couchait que devant le Royaume Uni. Maintenant,On se couche devant les Chinois, on se couche devant les USA, on se couche devant les Allemands, on se couche devant Israël. Pauvre France.

      +18

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    • Chris // 10.05.2019 à 12h44

      Le destin des dominés : se joindre à la meute, participer activement à la curée et laisser les meilleurs morceaux au dominant…
      L’envers de la politique gaulliste.

        +13

      Alerter
  • Renard // 10.05.2019 à 09h49

    Petite réflexion : ce projet des nouvelles routes de la soie ne va-t-il pas se terminer par une débâcle monumentale pour la Chine ? Le projet est très risqué car il suppose que l’Europe reste libre-échangiste ad vitam eternam, ce qui me paraît être d’une probabilité proche du néant.

    Le jour où les pays europpéens basculent dans le protectionnisme et décide de taxer les produits chinois on se rendra compte que les nouvelles routes de la soie étaient un monumental gâchis d’argent et de béton.
    Personnellement je sens que ça va finir comme le « grand bond en avant » cette affaire.

      +4

    Alerter
    • Chris // 10.05.2019 à 13h19

      Son principal défaut est de concurrencer un projet similaire des Etats-Unis qui mettront tout en oeuvre pour contrecarrer l’OBOR.
      La route de la soie, bi-millénaire, est un réseau ancien de routes commerciales entre l’Asie et l’Europe, reliant la ville de Chang’an (actuelle Xi’an) en Chine à la ville d’Antioche, en Syrie médiévale (aujourd’hui en Turquie), dédiée au commerce de la soie.
      Sa réactualisation à l’ère d’aujourd’hui (mondialisation) s’étend à l’Afrique fort dépourvue de communications devenues obsolètes aux lendemains d’une pseudo-décolonisation…
      Le projet est osé car fondé sur le libre-échange hyper-consommateur en ressources finies qui se raréfient par effet de surexploitation (énergie, terres rares, etc…).
      Cependant, il peut servir d’amortisseurs pour passer le cap critique des années 2050 et suivantes (décroissance démographique et économique) en fluidifiant et répartissant l’allocation des ressources. Des échanges terrestres moins couteux et aléatoires que le transport maritime et aérien actuel aux mains de quelques-uns.
      Et qui devrait satisfaire chaque participant bénéficiaires des flux.
      Qu’on se rappelle les bagarres locales lors de l’implantation des autoroutes et de leurs bretelles en France dans les années 60 : Clochemerle !
      Du moins, je le vois ainsi, si les égo démesurés ne s’en mêlent pas.
      Le principal écueil réside dans la non réciprocité commerciale et migratoire dont Berlat fait mention mais aussi aux disparités économico-culturelles des populations. L’exercice est délicat.

        +6

      Alerter
  • RGT // 10.05.2019 à 10h02

    Le principal problème entre les pays européens et la Chine, c’est que les dirigeants €uropéens vénèrent le Dieu Libéralisme/Libre-Échangiste alors que les dirigeants chinois ne pensent qu’à l’intérêt de leur pays.

    Comment peut-on avoir des échanges « équilibrés » avec un pays qui impose des taxes à l’importation sur les produits manufacturés de 300% tout en défendant bec et ongles l’absence de ces mêmes taxes à l’encontre des produits exportés par ce « partenaire » ?
    Donc « nos » produits sont excessivement chers sur la marché chinois et « leurs » produits sont (après bien sûr les « taxes » prélevées par les importateurs et les entreprises qui délocalisent) très très compétitifs.

    « Nos » dirigeants NOUS tirent une balle dans le pied.

    Les chinois ne sont absolument pas à blâmer, ils ne font que profiter d’une situation toute à leur avantage créée de toutes pièces par quelques profiteurs qui utilisent ces « règles équitables » pour se goinfrer.

    Sachant que de plus une entreprise chinoise peut installer une filiale 100% chinoise dans nos pays « démocratiques » alors que la loi chinoise impose que toute entreprise sur le sol chinois doit avoir un minimum de 50% + 1 part entre les mains d’un « investisseur » chinois.

    Donc une entreprise chinoise implantée en occident est chinoise et une entreprise occidentale implantée en Chine est aussi chinoise.

    Si nos dirigeants sont assez cons (et nos ploutocrates assez cupides) pour laisser faire les chinois seraient réellement stupides de ne pas en profiter.

      +22

    Alerter
    • weilan // 10.05.2019 à 13h21

      Selon vous, la Chine taxerait de 300% l’importation de produits manufacturés.
      N’importe quoi !!!
      Une simple et rapide recherche sur internet vous prouverait que la plupart des taxes à l’importation appliquées par la Chine oscillent entre 8 et 15% (hors produits agricoles).

        +4

      Alerter
    • alain maronani // 10.05.2019 à 14h33

      Pour une fois vous avez raison…les co-entreprises obligatoires en Chine sont la solution péférée pour arroser les amis du régime..
      Des taxes de 300 % je ne sais ici par contre indirectement vous avez raison. Je m’explique.

      La Chine procède à la manipulation de sa monnaie (dont le cours ne flotte pas) et tout le monde sait que la monnaie chinoise est totalement sous-évaluée, une vieille pratique mercantiliste, et ceci est l’une des demandes de Trump dans les négociations avec la Chine hier et aujourd’hui a Washington. D’autre part l’augmentation du PIB chinois (comme le taux de chômage aux USA…) est un mensonge. La Chine a multiplié sa masse monétaire par 3 depuis 2008 de 5 trillions (5000 milliards de $) à 15 trillions sans AUCUN rapport avec la croissance de l’économie réelle. un phénomène qui consiste a faire marcher la planche à billet pour gorger l’économie de liquidités.
      Le pays est parsemé de villes fantömes ou tout fonctionne mais ou il n’y a aucun habitant (facile à trouver sur Youtube)..
      Les dirigeants ne sont tous pas cons et si vous êtes créatif, intelligent, personne ne vous empêche de créer une entreprise, des produits des services et d’exporter en Chine ou ailleurs…vous vous goinfrez (je reprends votre terme) quotidiennement des produits chinois ou indiens ou provenant du Bangladesh..pas uniquement les plutocrates…

        +3

      Alerter
  • charles // 10.05.2019 à 11h14

    c’est nul l’europe, décevant, un projet vide qui n’offre rien, pas d’avenir, pas de visions, pas de sentiments, que des lois, des textes, des répressions, des punitions, des amendes, des tailles de cul de poule, des projets ratés pour des spécifications imposées. nul, nul, nul, tellement nul, et c’est malheureux tellement cet article fait d’efforts, et j’en remercie son auteur, mais, lire, même une contestation de ce projet, est devenue une perte de temps.

      +13

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  • Bili // 10.05.2019 à 12h53

    « les puissants n’accordent leur amitié protectrice qu’en échange de la servitude »
    Alors on est bien d accord, l Europe et la France inclus sont des états vassaux de L empire USA…

      +7

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  • Kokoba // 10.05.2019 à 14h30

    L’Europe a un soucis majeur de contradiction avec la Chine.
    S’ils adoptent des lois de protection, de juste échange ou de réciprocité, ces lois pourraient être utilisées contre les USA.
    C’est que c’est vicieux le juridique.

      +4

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  • Pierre D // 10.05.2019 à 17h17

    Cette navrante comédie de droits de l’homme vise à faire croire que tout est sous contrôle, et qu’on a rien d’autre à causer.

    En réalité nous n’avons rien à causer avec la Chine puisque nous passons notre temps à se regarder nos PIBs, nos temps de travail, le montant de nos allocs et nos taux de chômage… comme au bon vieux temps des empires coloniaux… juste avant de nous friter.

    Vieille arrogance colonialiste qui consiste à penser qu’ils sont bien gentils ces barbares, mais qu’ils seraient bien inspirés de s’occuper de leurs fumeries d’opium et de laisser les grandes personnes s’engluer dans la fange de leurs réglementations psychotiques.

    Pour en revenir aux droits de l’homme, c’est oublier que tout pays hégémoniste (y compris économique) ne peut l’être qu’en s’asseyant dessus et en s’abstenant des règles.

      +6

    Alerter
  • Louis Robert // 10.05.2019 à 18h05

    Nous y sommes donc! Tel que prévu. Quel dommage tout de même que soit révolue l’époque de la diplomatie des canonnières! Si seulement nous pouvions y revenir, hein?

    Retour de la phobie du « Péril Jaune », assortie cette fois d’innombrables projections psychologiques on ne peut plus révélatrices.

    L’Occident en marche quoi! Et l’Empire hostile aux abois, occupé à se faire des ennemis de ses meilleurs amis autant que de ses adversaires. Bizarre initiative impériale qui consiste sans doute à créer sa propre Route et Ceinture vers nulle part….

    Vive ce progrès des Lumières!

      +7

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  • theuric // 10.05.2019 à 22h29

    Comme beaucoup de pays qui compte, la Chine ne sait pas quoi faire de ce bidule ridicule, ruineux et tyrannique qu’est l’Union-Européenne.
    En fait tout le monde a la trouille que sa disparition ne mène à la faillite généralisée de l’économie monétariste de casino, qui arrivera quoi qu’il en soit, je pense même que de la Russie au U.S.A., de l’Iran à Israël, de l’Australie au Brésil, de l’Inde à l’Arabie-Séoudite,tout le monde serre des fesses que la France des gilets jaunes, s’étendant dorénavant à tout le pays, ne mène à l’éclatement du bidule.
    Ce n’est pas que tout le monde craigne que cela arrive, c’est enfin compris du fin fond des consciences, cette faillite est inéluctable, mais plutôt que sa survenue advienne avant que chacun ne soit prêt, c’est à dire qu’ils aient préparé au maximum cet événement catastrophique.
    Il n’y a que les britanniques pro-brexit qui en sont contents.
    La Chine ennuie l’U.E., ah bon, la belle affaire, U.E. quel P.I.B. et combien de divisions?
    Le seul problème de ce pays c’est que l’union appauvrit tellement les peuples européens qu’ils ne peuvent plus acheter ce que l’empire du milieu fabrique et leur vend.
    Du reste, comment le dire, il s’en fout comme de sa première chemise… Mao.

      +2

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    • acmro // 11.05.2019 à 04h27

      Ou sont vos chiffres pour justifier ceci ? La disparition de l’EU sous sa forme actuelle n’aura que peu de conséquences monétaires globales. Les gilets jaunes provoquant l’éclatement du bidule ? Non.

      Faillite monétaire ?

      Il y a 2 dangers.

      Il y a 9 trillions (9000 milliards) de bons du trésor américains qui arrivent à échéance dans les 4 prochaines années qui va les acheter pour continuer a soutenir la dette américaine ? Ceci dit la dernière émission a 30 ans (50 milliards de $) avec un taux de 2.1 % a été souscrite en une journée, cette semaine. Le $ us est encore une valeur refuge.

      https://thesoundingline.com/over-9-trillion-of-federal-debt-will-mature-in-the-next-four-years/

      Le deuxième danger c’est la balance de la BPOC (Banque Centrale de la Chine) qui a fait fonctionner la planche a billet sans discontinuer depuis 2008 (ajout de 10.000 milliards de $)

      https://www.zerohedge.com/news/2019-05-09/china-has-propped-global-markets-december-about-end

      Tout ceci pour soutenir les bourses (qui servent, avec les revenus à payer des retraites un peu partout.).

      Si quelque chose doit céder d’abord ce seront les bourses comme en 2008 mais maintenant les gouvernements et les banques centrales n’ont plus de munitions. Dans ce cas il n’y aura AUCUN vainqueur.

        +0

      Alerter
  • Eddie Hoareau // 11.05.2019 à 09h57

    La Chine s’esclaffe déjà. En effet, il y a une quarantaine d’années la chine était presque au moyen âge. Puis les patrons cupides de tous les pays occidentaux ont tous eu la même idée : fermer tous les usines en occident et les rouvrir en Chine pour faire plus de profits. Ceux-ci ont complètement désindustrialisé leurs pays, sur-industrialisé la Chine, avec en prime de gigantesques transferts technologiques. De nos jours, une quarantaine d’années plus tard, ces patrons possèdent chacun des milliards d’euros de fortune personnelle et la majeure partie des populations occidentales a du mal juste à se nourrir. Et la Chine est maintenant le premier pays du monde. Bravo aux oligarques occidentaux, les plus cupides et les plus cons du monde!

      +8

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  • Krystyna Hawrot // 11.05.2019 à 14h10

    On ne peut pas chérir les causes ( le départ de quasi toutes les industries occidentales pour la Chine dans le cadre de la mondialisation heureuse) et déplorer les conséquences: le prolétariat occidental trouve intéressant d’avoir du boulot dans le projet chinois de routes de la Soie. L’Union Européenne n’est que la superstructure d’une oligarchie effectivement apatride. Elle n »a meme pas été foutue de construire un train européen! Les peuples votent là ou il y a du boulot. Pourquoi la Chine qui est un Etat nation communiste solide ne profiterait pas de la connerie des élites apatrides? C’est à malin malin est demi. L’Europe rentre dans une phase de déclin civilisationnel. La Chine prend une revanche sur la colonisation. Si on veut se ressaisir, il faudrait que le peuple ait un peu de pouvoir…

      +4

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  • Beatrix // 11.05.2019 à 14h29

    Seule la Chine serait expansionniste…?
    La France, l’Allemagne et d’autres pays de l’Union Européenne qui l’ont construite ne le seraient pas ni ne l’eurent jamais été!?

    « Même si les défis ne manquent pas pour Xi Jinping40, il faudra apprendre à compter avec la Chine… »

    Il en est temps, il me semble. Comme il faudrait aussi compter avec les pays que les Occidentaux avaient colonisés, dans la violence et asservis sans merci et avec cruauté, pendant plusieurs siècles.
    En effet. Les temps ont changé. Heureusement pour ces pays humiliés et pillés. Ils ont dû arracher dignité et indépendance par la force et des sacrifices. Ils n’ont fait qu’appliquer la morale et les devises occidentales à la lettre.

    La Chine a enfin compris: l’Occident ne comprend que les rapports de forces. L Chine n’a pas encore tiré un seul coup de feu nulle part, elle ne le fera pas, il n’y en a pas besoin, l’UE s’étiolera tout seule avec tous ses présidents tenus en laisse et incapables. La Chine n’a donc pas d’autre choix que de s’adresser à son patron, Oncle Sam.

    Face à l’UE et au monde, la France est une coquille vide. Imbue et cynique, elle s’est affaiblie à force de mentir et de se mentir à elle-même.

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  • Bachelerie // 11.05.2019 à 22h43

    La Chine est une puissance montante, est elle déjà un danger pour les pays européens?
    Non le danger reste l’administration américaine et les grands groupes industriels et financiers américains.
    Une politique intelligente serait de jouer la Chine contre l’administration américaine et de nous rapprocher de la Russie.

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    • Xuan // 12.05.2019 à 11h36

      Votre commentaire est positif, c’est même un des rares commentaires positif.
      Et votre appréciation du rapport des forces correspond aux faits.
      Il n’y a pas de troisième voie pour l’Europe.

        +2

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    • Louis Robert // 12.05.2019 à 13h45

      Shakespeare:

      “Under which king, Bezonian,
      Speak or die!”

      « Sous quel roi, Bezonian,
      Parle ou meurs ! »

        +0

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  • lon // 13.05.2019 à 22h16

    L’Europe n’en finit pas de payer le rendez-vous manqué avec la Russie , c’était sa seule chance de survie . Mais bon , pour ce que j’en dis, l’important est qu’on me payera ma retraite, les chinois ou d’autres je m’en fous

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