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11.mai.201911.5.2019 // Les Crises

Un clinicien nommé Montbrial se porte au chevet du monde. Par Jean Daspry

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Source : Proche & Moyen-Orient, Jean Daspry, 01-04-2019

« Les hommes sont ce qu’est l’instant » (Le roi Lear, William Shakespeare). C’est le moins que l’on puisse dire de nos hommes politiques au regard vissé sur leurs téléphones « intelligents » et sur les chaînes d’abrutissement en continu, obnubilés par les folles promesses de l’intelligence artificielle (i.a.). Politique de l’instant, de l’émotion, de l’éphémère, de coup de gueule sans lendemain (du style, je n’admettrai pas, je ne veux pas), telles sont les principales caractéristiques des pompiers pyromanes qui nous gouvernent. Hommes politiques à courte vue qui ont succédé aux hommes d’État à la vision longue. C’est pourquoi, les individus de l’ancienne école, du siècle passé ne boudent pas leur plaisir lorsqu’ils ont le bonheur de retomber sur une analyse des rares penseurs qui osent encore s’exprimer à contre-courant de la doxa et des éléments de langage, nouvelle religion des temps modernes. Tel est le cas de Thierry de Montbrial qui éclaire utilement notre lanterne sur un demi-siècle de relations internationales à l’occasion d’un grand entretien accordé au Figaro. Il nous a semblé utile d’appeler l’attention de nos lecteurs fidèles et avides d’analyses différentes de celles que nous livrent en continu nos perroquets à carte de presse1. Après avoir rappelé qui est l’homme, lisons ce qu’il nous dit du monde d’hier et d’aujourd’hui.

***

RAPPEL SUR UN PARCOURS ATYPIQUE

Rappelons tout d’abord qui est Thierry de Montbrial ainsi que certaines des étapes de sa carrière ! Membre de l’Académie des sciences morales et politiques, cet expert de la géopolitique a une longue expérience des relations internationales. Thierry de Montbrial est ancien élève de l’École polytechnique, où il a été l’élève de Maurice Allais et docteur en économie de l’université de Californie, Berkeley (États-Unis). Il a consacré sa thèse à la dimension temporelle dans la théorie économique de l’équilibre général, sous la direction du professeur Gérard Debreu (prix Nobel d’économie en 1983). Il a été professeur à l’École polytechnique de 1973 à 2008 et en a dirigé le département de sciences économiques entre 1974 et 1992. Il a été titulaire de la chaire « Économie appliquée et relations internationales » au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de 1995 à 2008, et il y est professeur émérite depuis 20082.

Outre ses qualités intellectuelles unanimement reconnues, Thierry de Montbrial possède des talents de créateur, de passeurs d’idées. Rappelons qu’en 1974, à la demande du ministre des Affaires étrangères, il met en place le centre d’analyse et de prévision (CAP) de ce Département qu’il dirigera de 1974 à 1978, date à laquelle il passe la main au sulfureux Jean-Louis Gergorin. Mais, cela ne lui suffit pas. En 1979, il crée l’Institut français des relations internationales (IFRI) dont les principales publications (hormis les nombreuses études spécifiques publiées sur des sujets divers et variés) sont les revues Ramses et Politique étrangère. [L’IFRI fête aujourd’hui son quarantième anniversaire et organise à cette occasion une conférence exceptionnelle sur L’avenir de l’Europe le 10 avril 2019 dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne]. Le 1er octobre 1992, il prend la présidence du comité éditorial de la Revue des deux mondes dont Jean Bothorel est rédacteur en chef. En 2008, il lance la World Policy Conference (WPC), rencontre annuelle autour des questions de gouvernance mondiale réunissant des personnalités du monde politique, économique et social.

Thierry de Montbrial a publié de très nombreux ouvrages (seul ou en tant que responsable de recherches collectives) dont les principaux et les plus récents sont : Vingt ans qui bouleversèrent le monde (2008) ; Journal de Russie, 1977-2011 (2012) ; Journal de Roumanie (2012 ; Une goutte d’eau et l’océan. Journal d’une quête de sens (2015) ; La pensée et l’action (2015) ; Notre intérêt national (dir. avec Thomas Gomart, 2017) ; Vivre le temps des troubles (2017).

Nous pouvons aborder la vision du monde que nous livre Thierry de Montbrial.

REGARD SUR LE MONDE D’HIER ET D’AUJOURD’HUI

Attardons-nous quelques instants sur les points forts de son entretien au Figaro !

Depuis la création de l’IFRI en 1979, le monde a connu plusieurs révolutions organisées autour de quelques dates clés que l’on a trop tendance à oublier de nos jours : 1979 (crise des euromissiles) ; 1979 (révolution iranienne, début de l’intervention soviétique en Afghanistan et lancement de la « guerre des étoiles ») ; 1989 (chute du mur en Berlin), nous rappelle Thierry de Montbrial qui s’empresse de préciser que, selon lui, la principale rupture dans les relations internationales ne se situe pas en 2001 (attentats à New-York) mais en 1989 avec la chute du mur de Berlin. Ce dernier doit s’expliquer par une défaite sur un plan technologique et par la chute d’un empire. Le créateur de l’IFRI insiste sur le fait que « la chute du mur a provoqué une réouverture complète du jeu international » dont nous n’avons pas assez pris la mesure. Elle fait resurgir des problèmes non résolus après la Première Guerre mondiale.

L’un des principaux marqueurs de l’époque actuelle est la compétition entre les États-Unis et la Chine qui risque de fortement marquer de son empreinte les prochaines décennies. Thierry de Montbrial considère comme « contre-nature » l’alliance Moscou/Pékin. Pour ce qui est de la Russie, il estime que « les Occidentaux ont très mal géré la chute de l’URSS et que leur incapacité à comprendre les intérêts fondamentaux des Russes les a conduits à commettre d’énormes erreurs ». Tout ceci conduit à un désarroi de la Russie qui la pousse dans les bras de la Chine et à entrer dans une « logique de puissance ».

S’agissant de l’Iran, l’auteur estime que les Occidentaux reproduisent aujourd’hui à l’identique leurs erreurs de 1979 (la croyance de la chute imminente du régime des Ayatollahs) en pensant que, sous les poids des pressions américaines consécutives au retrait de l’accord sur le nucléaire, le fruit mur va tomber. Au contraire, Washington a contribué à renforcer l’influence iranienne dans la région. Plus généralement, « toutes les interventions extérieures au Moyen-Orient se sont mal terminées, sans exception ». Encore un fruit de l’expérience qui échappe à l’entendement de nos néo-cons qui peuplent les allées du pouvoir.

Pour ce qui est de l’OTAN, Thierry de Montbrial considère qu’elle court aujourd’hui un « risque mortel », estimant qu’on n’a jamais vu dans l’histoire une alliance survivre à la disparition des causes qui l’ont créée. Si elle résiste aussi longtemps, c’est parce que les Européens sont incapables d’organiser leur défense. En filigrane, il ne croit pas aux gadgets jupitériens d’armée, de défense européenne autonomes.

Donald Trump utilise l’économie – nous pourrions y ajouter le droit – comme une arme de dissuasion massive. Pour nous, la question est bien de savoir si nous pouvons toujours faire confiance aux États-Unis. Aux yeux de Thierry de Montbrial, le président américain s’est inutilement ridiculisé face au leader nord-coréen, Kim Jong-un, concédant sans recevoir en retour.

L’évolution du système international constitue un sujet de préoccupation pour Thierry de Montbrial. Tant que les institutions internationales créées après la Seconde Guerre mondiale tiennent, nous sommes relativement protégés mais pour combien de temps encore : « les institutions internationales, c’est comme les roseaux, ça retient les sables mouvants jusqu’à un certain point, mais si on ne veille pas au renforcement du sol, tout fiche le camp ». Dans un temps troublé où la plus grande prudence s’impose, la démarche de nos dirigeants pèchent à plusieurs titres : ils privilégient la tactique à la vision, ils aggravent les passions au lieu de les modérer, ils démontrent leur incapacité à nouer un authentique dialogue stratégique…

Les démocraties s’orientent-elles vers une forme d’illibéralisme ? Le moins que l’on puisse dire est que leur refus d’aborder la question nationale, identitaire constitue un lourd handicap au moment où se pose la question de la réponse aux excès de la mondialisation. Peut-on reprocher à Viktor Orban de refuser une immigration imposée, s’interroge Thierry de Montbrial ? « Le drame des démocraties est qu’elles ont perdu en dignité et en efficacité. C’est grave, car un régime ne pas rester légitime s’il n’est pas efficace. Who Are We ?, « qui sommes-nous ? ». C’était le titre du dernier livre de Samuel Huntington. La question se pose encore plus aujourd’hui… ».

Thierry de Montbrial conclut son entretien en s’interrogeant sur la pertinence, l’utilité des centres de recherches (« think-tanks ») aujourd’hui. À ses yeux, ils doivent « nourrir la raison plus que la passion », avoir un « rôle de modération ». Et ce rôle est d’autant plus important que le risque d’une guerre déclenchée par l’intermédiaire d’un conflit économique, ce fameux « piège de Kindelberger » n’est pas négligeable dans ce contexte de rivalité sino-américaine sur le plan commercial déclenchée par Donald Trump3, de risque de nouvelle guerre froide4, d’affaissement des institutions internationales.

« Que d’hommes se pressent vers la lumière non pas pour voir mieux, mais pour mieux briller » (Frederik Nietzche). Il est réconfortant de constater qu’il existe encore quelques rares brillants esprits au pays des Lumières pour remettre en cause le poids des idées reçues, les convictions indiscutées qui ne résistent pas à une analyse lucide sur le fonctionnement réel des relations internationales dans un contexte profondément nouveau. Tenter de comprendre le monde d’aujourd’hui pour mieux anticiper celui de demain, c’est accepter de se placer dans une démarche historique, dynamique, réaliste se fondant sur des faits objectifs (pas sur des bobards qualifiés de « fake news ») et non en chevauchant quelques chimères qui conduisent automatiquement tout droit dans le mur. Aujourd’hui, ce qui fait le plus défaut au monde, à ses citoyens, ce sont plusieurs choses : disposer d’analyses approfondies et non d’approches caricaturales, d’un cadrage et non d’une suite de propositions de réforme incohérentes, d’un éclairage de l’actualité et de se perspectives, d’un cap pérenne et non de louvoiements perpétuels. Un grand merci au clinicien Thierry de Montbrial pour s’être porté au chevet d’un monde aussi imprévisible qu’incompréhensible si l’on ne prend pas le temps de le recontextualiser, pour nous avoir fourni quelques pistes de réflexion indispensables pour aborder plus sereinement le monde de demain.

Jean Daspry
1 avril 2019

1 Thierry de Montbrial (propos recueillis par Isabelle Lasserre), « La principale rupture du système international fut 1989 et non 2001 », Le Figaro, 18 mars 2019, p. 20.
2 https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_de_Montbrial
3 Renaud Girard, Trump 2019 : forces et faiblesses, Le Figaro, 12 mars 2018, p. 17.
4 Alain Frachon, Guerre froide, deuxième version, Le Monde, 22 mars 2019, p. 27.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Jean Daspry, 01-04-2019

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Commentaire recommandé

Graindesel // 11.05.2019 à 07h31

 » Le drame des démocraties est qu’elles ont perdu en dignité et en efficacité.  »

Efficacité? Pourquoi? Elles ne tuent pas assez?

Le drame des « démocraties » est le fait qu’elles n’ont de démocratiques que le nom. Une fois élus, les dirigeants peuvent faire ce qu’ils veulent, comme inverser le résultat d’un référendum (2005). Où sont les choix quand les médias sont contrôlés par les puissances de l’argent? Quand la politique ne change pas quel que soit le président élu (Sarkozy-Hollande-Macron, c’est blanc bonnet et… blanc bonnet)? Agresser un pays, le détruire en y semant le chaos, est-ce démocratique? Est-ce bien le peuple qui a décidé de partir en guerre? Quoi de plus important que de décider de la paix ou de la guerre?

39 réactions et commentaires

  • LBSSO // 11.05.2019 à 07h30

    À l’occasion de son 40e anniversaire, l’Ifri a organisé une conférence exceptionnelle sur « L’avenir de l’Europe face à la compétition sino-américaine » le 10 avril 2019 au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne.
    Discours de Thierry de Montbrial à la Sorbonne (vidéo+ très bonne retranscription) :
    https://www.ifri.org/fr/espace-media/videos/monde-dhier-de-demain-discours-de-thierry-de-montbrial-sorbonne-10-avril-2019

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    • Guadet // 11.05.2019 à 08h08

      Merci : il est plus intéressant d’entendre Montbrial lui-même.

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  • Graindesel // 11.05.2019 à 07h31

     » Le drame des démocraties est qu’elles ont perdu en dignité et en efficacité.  »

    Efficacité? Pourquoi? Elles ne tuent pas assez?

    Le drame des « démocraties » est le fait qu’elles n’ont de démocratiques que le nom. Une fois élus, les dirigeants peuvent faire ce qu’ils veulent, comme inverser le résultat d’un référendum (2005). Où sont les choix quand les médias sont contrôlés par les puissances de l’argent? Quand la politique ne change pas quel que soit le président élu (Sarkozy-Hollande-Macron, c’est blanc bonnet et… blanc bonnet)? Agresser un pays, le détruire en y semant le chaos, est-ce démocratique? Est-ce bien le peuple qui a décidé de partir en guerre? Quoi de plus important que de décider de la paix ou de la guerre?

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    • JPR // 11.05.2019 à 09h18

      Le problème des Etats, c’est la liberté, le problème des démocraties, c’est l’efficacité.

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    • Fritz // 11.05.2019 à 09h59

      Bien dit, @Graindesel. Dans une démocratie, c’est le peuple qui décide de la paix ou de la guerre, pas ses soi-disant « représentants ». Chez les Athéniens, cela se décidait à l’Ekklêsia.

      Et pour corriger M. de Montbrial, je ne dirais pas que l’OTAN « court un risque mortel », vu qu’elle s’est considérablement étendue depuis 1989, à l’Est mais aussi à l’Ouest (le retour honteux de la France dès 1995).
      Cette organisation EST un risque mortel pour la paix du monde.

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      • Bats0 // 11.05.2019 à 17h42

        @Fritz, erreur de date ? « retour honteux de la France dès 1995 », réintégration de la France dans le commandement intégré de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord est annoncée par le président de la République Nicolas Sarkozy au Congrès à Washington le 7 novembre 2007 (wikipédia). Ce retour devient effectif (suite au vote de confiance à l’assemblée nationale) lors du sommet de l’OTAN à Strasbourg-Kehl les 3 et 4 avril 2009 (toujours wikipédia).

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        • Fritz // 11.05.2019 à 18h39

          Hé non, ce n’est pas une erreur de date. Le retour de la France dans l’OTAN date bien de 1995 : https://www.monde-diplomatique.fr/1996/01/LA_GORCE/5189
          (spécialiste averti des questions militaires, Paul-Marie de la Gorce [1928-2004] valait tous les Wikipédias du monde ; et son article de janvier 1996 dans le « Diplo » est bien antérieur à l’encyclopédie en ligne).

          Personnellement, je me rappelle avoir constaté un rapprochement de la France avec l’OTAN au cours de la première moitié des années 1990. J’en eus la confirmation le 30 août 1995 au matin, en écoutant à la radio un représentant du Quai d’Orsay annoncer que la France bombardait les Serbes de Bosnie dans le cadre de l’OTAN. Et en 1999, la France a bombardé l’ensemble de la RFY dans le cadre de l’OTAN.

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        • LBSSO // 12.05.2019 à 08h29

          @Fritz a raison sur la date de 1995.
          Mais alors , il faut expliquer pourquoi avec N Sarkozy on parle d ‘intégration à l’OTAN alors qu’elle date de 1995.
          Cette année-là je crois, B Clinton aurait fait verbalement à J Chirac des promesses sur l’organisation du commandement en Europe de l’OTAN en contrepartie du retour annoncé par le Président français.Mais quand on est rentré dans le dur des négociations le Pentagone a refusé toute velléité qui conduirait à un commandement européen de l’OTAN.C’est à ce titre que l’on peut considérer que le rapprochement a capoté.Pour autant, J Chirac ne remettra pas en cause son principe.
          On se trouve alors dans une zone grise où un accord n’est pas trouvé définitivement, mais sur le terrain dans le cafre d’opérations, le rapprochement est effectif.
          Par la suite,N Sarkozy, trouvera un accord « plein » avec l’administration américaine (postes de commandement attribués à des Français au sein de l’OTAN ) et met fin à l’hypocrisie.
          De vrais héritiers de De Gaulle ces deux-là…

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          • JPR // 12.05.2019 à 09h30

            Vrai ! Toutefois la dissuasion nucléaire reste sanctuarisée et moyen ultime ! Et la nouvelle donne stratégique du cyberespace recèle un potentiel de dissolution des alliances stratégiques…

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            • LBSSO // 12.05.2019 à 11h57

              Vrai ! 😉 , si je vous lis bien
              Vous me faîtes penser que F Mitterrand l’avait compris : à l’époque de  » la guerre des étoiles  » américaine ,celle-ci risquait de rendre caduque la force de dissuasion nucléaire française.
              PS: il est intéressant également d’étudier les relations entre Mitterrand et l’OTAN.Heureux historiens qui auront accès un jour aux archives.

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            • JPR // 12.05.2019 à 16h55

              Vrai ! Sauf que la « guerre des étoiles » était un leurre qui a amené l’Urss à consacrer jusqu’à 40% de son PIB à son budget militaire , d’où sa faillite ! Preuve magistrale de l’importance de la guerre de l’information démultipliée à la puissance 10 aujourd’hui dans le cyber espace ! Quant à FM il n’a tiré aucune vision stratégique de la chute du mur… d’où la situation actuelle !

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  • JPR // 11.05.2019 à 08h02
    • LBSSO // 11.05.2019 à 08h39

      Merci d’avoir fait ce rappel concernant le Centre d’analyse et de prévisions (CAP) créé en 1973 par Michel Jobert et qui avait à sa tête T de Montbrial.Il permet de comprendre certaines « saillies » actuelles de la part du fondateur de l’ Ifri :

      « Une politique étrangère repose sur trois piliers, ajoute-t-il : une tradition diplomatique et militaire, un concept comme l’avait de Gaulle et une puissance économique. Progressivement, notre concept gaullien s’est dilué, imprégné de néoconservatisme américain.Même si le Quai d’ Orsay s’en défend. Aujourd’hui, le concept France n’est pas très clair. Et si nous ne parvenons pas à nous redresser économiquement, notre influence dans le monde continuera de diminuer. »
      https://www.lopinion.fr/video/lopinion/thierry-montbrial-ifri-redressement-economique-l-influence-france-dans-184028

      PS: pour ceux qui en auraient le temps, cette vidéo.Je trouvais ce débat entre BHL et T de Montbrial sur la forme très intéressant (amusant en fait).L’art se s’opposer à fleurets mouchetés en se disant les choses sans les dire tout en les disant.Pour les différentes techniques utilisées en particulier par TdM : un cas d’école.
      https://www.youtube.com/watch?time_continue=533&v=Pe4c0YEE9aY

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    • Tepavac // 11.05.2019 à 09h03

      Intéressant, il est mentionné que Thierry de Montbrial est patronné par j.l Gergorin avant d’être associé avec lui.

      Pour rappel, Gergorin c’est l’affaire clearsteam….
      https://www.lexpress.fr/infos/pers/jean-louis-gergorin.html

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      • JPR // 11.05.2019 à 09h21

        … qui est un peu plus complexe, lire les enquêtes sur ce sujet dont l’épicentre est au Luxembourg, paradis fiscal…

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        • tepavac // 12.05.2019 à 22h04

          Luxleaks a en effet été débattu ici même il y a quelques mois déjà, et c’est pourquoi l’intérêt y est double.

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  • Tardieu // 11.05.2019 à 08h08

    Quand la réalité vous rattrape.

    Biographie volontairement incomplète.

    Thierry de Montbrial, un « des rares penseurs qui osent encore s’exprimer à contre-courant de la doxa et des éléments de langage, nouvelle religion des temps modernes », on s’étrangle en lisant cela !

    Thierry de Montbrial, c’est le groupe Bilderberg, la Commission Trilatérale, la French-American Foundation, Le Siècle, l’IFRI, etc. j’ignorais que Les Crises était compatible avec le néolibéralisme, ou non je le savais…

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    • calal // 11.05.2019 à 08h31

      « Le 1er octobre 1992, il prend la présidence du comité éditorial de la Revue des deux mondes dont Jean Bothorel est rédacteur en chef. »

      Grâce à ces activités, Penelope Fillon aurait touché environ 500 000 euros brut en huit ans comme attachée parlementaire, et 5 000 euros brut par mois pour son travail littéraire, entre mai 2012 et décembre 2013. Mais si l’épouse de François Fillon « a bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture », « à aucun moment (…) je n’ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire », a déclaré Michel Crépu, qui dirigeait à l’époque La Revue des deux mondes, dans les colonnes du Canard enchaîné.

       » Aux yeux de Thierry de Montbrial, le président américain s’est inutilement ridiculisé face au leader nord-coréen, Kim Jong-un, concédant sans recevoir en retour.
      L’évolution du système international constitue un sujet de préoccupation pour Thierry de Montbrial. Tant que les institutions internationales créées après la Seconde Guerre mondiale tiennent, nous sommes relativement protégés mais pour combien de temps encore  »
      Oui,fortes chances que ce soit un « progressiste » facon hillary…

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    • LBSSO // 11.05.2019 à 09h11

      Cadeau pour vous @Tardieu et ceux qui ont plussoyé. 😉

      « On impute trop souvent les malheurs du monde à des intentions malveillantes au lieu de les imputer à une succession de causes ou d’effets. On voit les conjurations là où il faudrait voir les structures. Exemple typique : le fait de mettre en cause des choses comme la Trilatérale , le Bilderberg. Ces choses-là existent mais elles ne sont pas toute puissante non plus. Les mettre en cause permet de trouver une explication simple , immédiate et d’échapper à la complexité du monde. Mais les choses ne fonctionnent pas comme ça. La mondialisation néolibérale n’est pas un complot diabolique ourdi par une poignée d’hommes , elle est un ensemble de structures dont profitent et donc perpétuent parfois inconsciemment ,mûs par leur intérêt et la meilleure conscience du monde des catégories de la population : les plus aisés, les plus diplômés, les plus mobiles (…) . »

      Coralie Delaume…la source vous plaira sans doute davantage.
      Le 6 mai 2019 (Polony TV, abonnement nécessaire)

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      • JPR // 11.05.2019 à 12h59

        Vrai, mais il y a aussi une autre approche plus dynamique que par les « structures »: la méthode expérimentale appliquée à la politique et géopolitique: émettez une/des hypothèses d’évolution sur le moyen/long terme, si elles se vérifient, vos présupposés et votre dialectique seront validés. Conditions incontournables: l’objectivité intellectuelle s’appuyant sur la plus large culture.

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    • spetique // 11.05.2019 à 16h01

      Y a t’il quelqu’un, quelque part qui est ENCORE acceptable pour vous ? D’exclusions en exclusions, de purification en purification…on finit par se retrouver seul.

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  • Duracuir // 11.05.2019 à 08h32

    Ce qui est invraisemblable et complètement flippant, c’est que ce langage de pur bon sens, et qui est une évidence simple, presque genre « invention d’eau tiède » est quasi révolutionnaire dans l’atmosphère hystérique et viciée du clergé intello-mediatique actuelle.

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    • JPR // 11.05.2019 à 09h12

      Par nature, la vérité est toujours présente. C’est sa re-découverte qui est toujours révolutionnaire aux « yeux des aveugles »! Exemples: « L’aveuglement du monde occidental » de M. Jobert, « L’aveuglement » de Marc Ferro…

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  • Delaude // 11.05.2019 à 08h51

    @Tardieu
    Non monsieur, Les Crises ne cherche pas à être compatible, il cherche à informer, libre à vous ensuite de tirer les conclusions qui vous semblent pertinentes de vos lectures.

    Si l’on veut essayer d’approcher une vérité, il s’agit d’observer tous les angles d’un fait, d’écouter tous les arguments y compris ceux qui nous déplaisent.

    Jeter systématiquement tous les discours de ceux que nous avons étiquetés comme sulfureux me semble d’une méthodologie douteuse, il y a parfois beaucoup d’enseignements à écouter « l’ennemi. »

    Je comprends que l’exaspération générale actuelle accentue le dogmatisme, mais accuser Les Crises d’être « compatible avec le néo-libéralisme » ???
    Puis-je vous suggérer de changer de lunettes ? Ou d’écouter les vidéos d’O. Berruyer ?
    Cordialement

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    • charles // 11.05.2019 à 10h17

      moi je vois pas trop ce qu’il faut tirer de cet article. C’est pas le premier article dont on s’interroge dernièrement. Peut être qu’il faudrait rajouter une petite note pour comprendre le pourquoi du comment on en vient à publier une telle platitude ici.

      faut quand même le lire pour croire qu’un polytechnicien s’arrête à cela dans sa réflexion.
      « Thierry de Montbrial conclut son entretien en s’interrogeant sur la pertinence, l’utilité des centres de recherches (« think-tanks ») aujourd’hui. À ses yeux, ils doivent « nourrir la raison plus que la passion », avoir un « rôle de modération ». »

      c’est tout ce qu’il peut proposer sur le sujet ? Un appel à la gentillesse, la bonne volonté et l’intégrité morale ?
      Je m’interroge si il connaît l’histoire celui là, pas celle des grands bouleversements politiques, celle des hommes simples qui tous se sont fait corrompre, ne nous laissant que l’exception de quelques hommes pour continuer de croire en celui ci.

      Au mieux, cet article ne s’adresse pas à nous, simple lecteurs, au pire c’est un détournement, point final.

        +8

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    • Opp’ s // 11.05.2019 à 12h50

      Amusant tout de même cette utilisation de l’accusation « compatible avec le néo-libéralisme » que se jettent à la figure tous les tenants de la contre-information et de la radicalité anti-système ! Comme un point ultime discréditant à jamais la radicalité de la chapelle d’à côté !

      Ceci dit , on peut comprendre Tardieu qui attend du site une livraison d’informations cohérentes permettant à chacun de communier dans la grande révolte anti-système et d’en exprimer la ‘vérité’ au travers de ses vertueuses indignations indiscutables.

      Car l’argument d’une ‘écoute’ riche d’enseignement de  » l’ ennemi  » est un peu faible , tant l’ennemi est déjà supposé contrôlant déjà tous les canaux d’information et les médias. Non , cet article est une erreur de communication majeure par rapport à votre fond de commerce : le radicalisme anti-système est incompatible avec une ‘ écoute ‘ à volonté pluraliste, car au fond, le pluralisme est un piège du système.
      Et c’est aussi une erreur pour les quelques commentateurs critiques du site, habitués à ferrailler contre les anti-mensonges régulièrement produits ici, qui laveraient naturellement , magiquement et paresseusement plus blanc que les mensonges du système qu’ils prétendent combattre.
      [modéré]

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  • JPR // 11.05.2019 à 09h10

    Ne pas réagir, c’est être mort… un objectif pour la France?, une réalité déjà pour certains!

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  • Bachelerie // 11.05.2019 à 09h11

    intéressant de constater que Thierry de Montbrial dans ce bilan d’une vie engagée dans la réflexion géopolitique, en tire des conclusions qui rejoignent celles des critiques des politiques menées depuis le début des années 2000 en france et en Europe.

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  • jules Vallés // 11.05.2019 à 13h41

    «  »Hommes politiques à courte vue qui ont succédé aux hommes d’État à la vision longue. » »

    Euh, genre ceux qui nous ont entraînés dans la première guerre mondiale?
    ou la deuxième
    ou l’indochine
    ou l’Algérie…..etc
    On pourrait même remonter avant, genre 1870….!!

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    • JPR // 11.05.2019 à 17h37

      « La politique c’est l’art de s’occuper des affaires qui ne vous regardent pas » Paul Valery

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      • lvzor // 14.05.2019 à 18h01

        rectificatif :
        https://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-11673.php

        …plus percutant, isn’t it? Je ne suis pas fan, mais on doit reconnaître à Valéry un énorme talent d’expression. L’exact contraire de Claudel, qui ne sait pas écrire, et qui aurait pu être l’auteur de la citation que vous formulez 😉

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        • JPR // 14.05.2019 à 21h20

          ?bien d’accord, concrètement on est au même point.. la reformulation ciblait en même temps les dispositions récentes en matière de « secret des affaires »…

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  • septique // 11.05.2019 à 15h51

    Et alors ? Beaucoup de tres bons diplomes, beaucoup d’experience, nous ne manquons pas globalement dans tous les pays de ces gens.

    Pourtant la catastrophe finale se met en place. Sommes-nous maintenant trop nombreux ici et ailleurs pour qu’une solution quelconque peu importe le probleme soit acceptable ?

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  • Michel Ickx // 11.05.2019 à 16h12

    La Russie en plein déclin????????

    Ou plutôt l’Europe en déclin sans la Russie, qui elle se porte très bien.

      +5

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    • JPR // 11.05.2019 à 17h41

      La Russie rejoindra l’Europe tôt ou tard…!

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  • Bèbert le Fou // 11.05.2019 à 17h44

    Mouais. J’ai tendance à me méfier de quelqu’un qui a contribué à fonder la french-american foundation dont une des émanations (nocive) est la « young leaders » où l’on retrouve entre autres Guy Sorman, chantre du néo-libéralisme, Laurent Wauqiez qu’il n’est nul nesoin de présenter, Édouard Philippe (eh ouais), Mathieu Pigasse, banquier de son état, copain de Niel. Vous trouverez la liste ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/French-American_Foundation#Young_Leaders

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    • Bèbert le Fou // 12.05.2019 à 06h07

      J’ai oublié de lui demander s’il avait croisé Pénélope Fillon à la revue des deux mondes.

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    • lvzor // 14.05.2019 à 18h11

      Vous oubliez Hollande et Micron, tout de même…

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  • numaroumestan // 11.05.2019 à 22h22

    Il est assez clair que ce M. Montbrial traînasse depuis des décennies aux basques des ploutocrates anglo-saxons :
    – Il va se prosterner régulièrement devant les parrains du Bildeberg.
    – Il soutient l’esclavage des français au service des voyous anglo-saxons dans la French-American Foundation dont il a été un fondateur.
    – Il se prostitue auprès du Qatar, comme le reste des pseudo-élites françaises qui ont été arrosées régulièrement pas ce mini Etat spécialisé dans la predication musulmane, avec autorisation vétérotestamentaire.

    Bref, il incarne l’occidental creux, sans projets ni volonté, au service de qui le paie bien et le flatte. C’est une immense baudruche…

      +7

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