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11.décembre.201911.12.2019 // Les Crises

Ray McGovern : Grâce à un capitaine de la marine soviétique, nous avons survécu en 1962.

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Source : Consortium News, Ray McGovern, 28-10-2019

Le capitaine Vasili Alexandrovich Arkhipov a épargné à l’humanité l’extinction lors de ce qu’on a appelé « le moment le plus dangereux de l’histoire de l’humanité ».

Le 27 octobre 1962 est la date à laquelle nous, les humains, avons été préservés de l’extinction grâce à Vasili Alexandrovich Arkhipov, capitaine de la marine soviétique.

Arkhipov a insisté pour suivre le manuel sur l’utilisation des armes nucléaires. Il a annulé la décision de ses collègues à bord du sous-marin soviétique B-59, qui préparaient une torpille nucléaire de 10 kilotonnes pour tirer sur la force opérationnelle de l’USS Randolph près de Cuba sans l’autorisation requise de Moscou.

L’officier de la marine soviétique Vasili Alexandrovich Arkhipov. (Wikimedia Commons)

Les communications avec le quartier général de la marine étaient coupées et les collègues d’Arkhipov étaient convaincus que la Troisième Guerre mondiale avait déjà commencé. Après des heures de bombardements par des grenades sous-marines de navires de guerre américains, le capitaine du B-59, Valentin Grigorievich Savitsky, a crié, « Nous allons les faire exploser maintenant ! Nous mourrons, mais nous les coulerons tous – nous ne déshonorerons pas notre Marine ! » Mais la permission du capitaine Arkipov était également requise. Il a annulé l’ordre de Savitsky et le B-59 est remonté à la surface.

Une grande partie du récit de ce qui s’est passé sur le sous-marin B-59 est tiré du livre magistral de Daniel Ellsberg, « The Doomsday Machine » – l’un des livres les plus saisissants et les plus importants que j’ai jamais lus. Dan explique entre autres, aux pages 216-217, la curieuse condition par laquelle l’approbation d’Arkhipov, chef d’état-major de la brigade sous-marine de l’époque, était également requise.

Ellsberg ajoute que si Arkhipov avait été affecté sur l’un des autres sous-marins (par exemple, le B-4, qui n’a jamais été localisé par les Américains), tout porte à croire que le porte-avions USS Randolph et plusieurs, peut-être tous, des destroyers qui l’accompagnaient auraient été détruits par une explosion nucléaire.

Tout aussi terrifiant, selon Dan :

« L’origine de cette explosion aurait été mystérieuse pour les autres commandants de la Marine et les responsables de l’ExComm, car aucun sous-marin connu dans la région n’était censé transporter des ogives nucléaires. La responsabilité de la destruction nucléaire de ce groupe de chasseurs-tueurs anti-sous-marins aurait clairement été attribuée à un missile à moyenne portée en provenance de Cuba dont le lancement n’aurait pas été détecté. C’est l’événement que le président Kennedy avait annoncé le 22 octobre et qui aurait conduit à une attaque nucléaire de grande envergure contre l’Union soviétique. »

Le moment le plus dangereux de l’histoire de l’humanité

L’historien Arthur Schlesinger Junior, un proche conseiller du président John F. Kennedy, décrivit plus tard le 27 octobre 1962 comme le Samedi noir, le qualifiant de « moment le plus dangereux de l’histoire de l’humanité ». Le même jour, le Chef d’État-major interarmées a recommandé une invasion totale de Cuba pour y détruire les bases de missiles soviétiques nouvellement installées. Kennedy, qui a insisté pour que l’ancien ambassadeur des États-Unis en Russie, Llewelyn Thompson, assiste aux réunions du groupe de planification de la crise, a rejeté les conseils des militaires et, avec l’aide de son frère Robert, de l’ambassadeur Thompson, et d’autres esprits sensés, a pu trouver un compromis avec le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

Quant au Chef d’État-major inter-armées, le président avait déjà conclu que les hauts responsables militaires étaient des russophobes détraqués et qu’ils méritaient le genre de sobriquet que leur appliquait le sous-secrétaire d’État George Ball – un « cloaque de tromperie ». Comme l’écrit Ellsberg (dans son Prologue, p.3) : « Le nombre total de morts, tel que calculé par le Chef d’État-major interarmées, résultant d’une première frappe américaine visant l’Union soviétique, ses satellites du Pacte de Varsovie et la Chine, serait d’environ six cents millions de morts. Cent Holocaustes ». Et pourtant, les imbéciles ont continué, comme en essayant de traverser « The Big Muddy » [Allusion à la chanson antimilitariste de Pete Seeger en 1967 « Waist deep in the Big Muddy », NdT]

Des services de renseignement pas vraiment à la hauteur

La performance de la communauté du renseignement avant la crise des missiles cubains, y compris celle du Pentagone, s’est avérée extrêmement inepte. L’armée américaine, par exemple, ignorait béatement que les sous-marins soviétiques qui rôdaient dans les Caraïbes étaient équipés de torpilles à têtes nucléaires. Les services de renseignement américains ne savaient pas non plus que les Russes avaient déjà monté des ogives nucléaires sur certains des missiles installés à Cuba et visant les États-Unis (l’hypothèse américaine du 27 octobre était que les têtes nucléaires n’avaient pas été montées).

Ce n’est que 40 ans plus tard, lors d’une conférence « anniversaire » de la crise cubaine à La Havane, que d’anciens responsables américains comme le ministre de la défense Robert McNamara et le conseiller à la sécurité nationale McGeorge Bundy ont appris que certaines de leurs hypothèses clés étaient irréfléchies, et dangereusement erronées. (Ellsberg p. 215 et suivantes)

Aujourd’hui, les médias institutionnels ont inculqué aux cerveaux américains que c’est une calomnie que de critiquer la « communauté du renseignement ». Cela malgré l’exemple relativement récent de la fabrication de « renseignements » frauduleux pour « justifier » l’attaque contre l’Irak en 2003, suivi encore plus récemment, sans preuves, d’une accusation fallacieuse accusant Poutine lui-même d’ordonner aux services russes de renseignements de « pirater » les ordinateurs du Comité national du parti démocrate. Il est vrai que les services de renseignement américains sur la Russie et Cuba en 1962 ont failli tous nous faire tuer en 1962, mais à l’époque, à mon avis, il s’agissait plus d’un cas d’incompétence et d’arrogance que de malhonnêteté pure et simple.

En ce qui concerne Cuba, l’un des échecs les plus importants de la CIA a été le rapport officiel Special National Intelligence Estimate (SNIE) du 19 septembre 1962, qui informait le président Kennedy que la Russie ne se risquerait pas à tenter de placer des missiles à armes nucléaires à Cuba. Dans une large mesure, ce jugement était la conséquence d’un des péchés capitaux de l’analyse de l’intelligence – « l’image miroir ». C’est-à-dire que nous avions fortement mis en garde les Russes contre la pose de missiles à Cuba ; ils savaient que les États-Unis, à cette époque, ne prendraient pas ce genre de risque ; par conséquent, ils nous prendraient au mot et éviteraient de faire sauter le monde sur Cuba. C’est du moins ce que pensaient les évaluateurs estimés de la NIE.

Les Russes, eux aussi, avaient une image miroir. Khrouchtchev et ses conseillers considéraient les planificateurs de guerre nucléaire américains comme des acteurs rationnels, parfaitement conscients des risques d’escalade, qui hésiteraient à mettre fin immédiatement à la vie de centaines de millions d’êtres humains. Leurs renseignements n’étaient pas très bons sur le degré de russophobie infectant le général de l’armée de l’air Curtis LeMay et d’autres à l’État-Major des Armées, qui étaient prêts à accepter des centaines de millions de morts pour « mettre fin à la menace soviétique ». (Ellsberg était présent ; il raconte de première main la folie dans « The Doomsday Machine. »)

Où sont passés les lance-grenades ?

Je me suis présenté en service actif à l’École des officiers d’infanterie à Fort Benning, en Géorgie, le 3 novembre 1962, six jours après l’incident. La plupart d’entre nous, nouveaux lieutenants, avions entendu parler d’une nouvelle arme, le lance-grenades, et étions impatients de l’essayer. Il n’y en avait pas. Il manquait aussi beaucoup d’autres armes normalement utilisées pour l’entraînement.

Après de nombreuses demandes de renseignements, les hauts gradés ont admis que presque tous les lance-grenades et la plupart des autres armes et véhicules manquants avaient été rassemblés et transportés vers le sud par une division passant par la Géorgie une semaine ou deux auparavant. Tout était encore dans la région de Key West, nous a-t-on dit. Des signes tangibles de l’état de préparation du Comité des chefs d’état-major interarmées et des hauts gradés de l’armée pour attaquer Cuba, si le président Kennedy avait accédé à leurs souhaits.

Si cela s’était produit, il est probable que ni vous ni moi ne lirions ceci. Pourtant, à Benning, il y avait des protestations et des gémissements qui se plaignaient que nous laissions les cocos trop tranquilles.

Ray McGovern travaille avec Tell the Word, une maison d’édition de l’Église œcuménique du Sauveur dans le centre-ville de Washington. Il a été officier d’infanterie et de renseignement dans l’armée de terre de 1962 à 1964, puis chef du service « Politique étrangère de l’URSS » de la CIA et, le matin, présentait Le Mémo Quotidien du Président [President’s Daily Brief (PDB) : document présenté chaque matin au président des États-Unis, contenant un résumé d’informations classifiées en lien avec la sécurité nationale, collectées par différentes agences de renseignement américaines, NdT]. Il est cofondateur de Veteran Intelligence Professionals for Sanity (VIPS). [Anciens professionnels du Renseignement pour le bon sens, NdT]

(NdT : Vasili Alexandrovich Arkhipov n’était pas l’époque « capitaine » mais plus probablement capitaine de frégate ou de vaisseau soit déjà au minimum lieutenant colonel – compte tenu de sa nomination au grade de contre-amiral en 1975 et de ses fonctions a bord – alors que le capitaine Savitsky était probablement capitaine de corvette soit commandant donc son inférieur hiérarchique. Ce qui explique l’obligation d’obtenir l’accord d’Arkhipov)

Source : Consortium News, Ray McGovern, 28-10-2019

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Catalina // 11.12.2019 à 08h24

je dirai m^me plus:
Ray McGovern : Grâce à un capitaine russe de la marine russe soviétique, nous avons survécu en 1962.
Déjà en 45, les Russes nous ont sauvés du nazisme, et une deuxième fois en 1962, nous devrions leur être reconnaissants et ne pas tomber dans le délire fanatique des médias professionnalisés dans les nouvelles trafiquées.

34 réactions et commentaires

  • Fritz // 11.12.2019 à 07h29

    Quand le sort de l’humanité repose sur les épaules d’un seul homme, un officier… et sur sa conscience morale.
    Un détail : il vaudrait mieux transcrire son nom Vassili Aleksandrovitch Arkhipov.

    Quant au général Curtis LeMay, qui s’était fait la main sur les Japonais et les Coréens avant de se préparer à exterminer les Russes, il reconnaissait que si les États-Unis avaient perdu la Seconde Guerre mondiale, il aurait été poursuivi comme criminel de guerre (témoignage de son subordonné Robert McNamara, dans le documentaire d’Errol Morris : The Fog of War, 2003).

    Lors des réunions secrètes de l’Excom en octobre 1962, LeMay avait reproché au président Kennedy son attitude « munichoise » (James W. Douglass, JFK et l’Indicible, Éditions Demi-Lune, 2013, p. 77).

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    • J // 11.12.2019 à 08h37

      Pour la précision, selon wiki : « En 2002, Vladimir Issatchenkov présente la version d’un autre officier présent, Vadim Orlov, moins dramatique et affirmant que seul le commandant, ayant perdu son sang-froid, tenait à lancer l’ogive nucléaire pendant que les autres officiers, dont Vassili Arkhipov, tentaient de le calmer… ».

        +6

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      • gracques // 12.12.2019 à 06h28

        Comme quoi , les yankees en font tj trop , même dans le mélodrame !

          +2

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  • florian lebaroudeur // 11.12.2019 à 07h33

    Quand on voit à quel point on revient de loin, on ne peut que être frapper par le manque d’humilité de notre société actuelle.

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  • Gilles // 11.12.2019 à 07h46

    « Et pourtant, les imbéciles ont continué, comme en essayant de traverser « The Big Muddy » [Allusion à la chanson antimilitariste de Pete Seeger en 1967 « Waist deep in the Big Muddy », NdT] »

    la version Française de Graeme Allwright : https://www.youtube.com/watch?v=MLUaV02Eo5s
    (Un vieux souvenir: chanson que nous écoutions en boucle à la caserne en Allemagne)

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    • Roger // 11.12.2019 à 09h34

      Merci de m’avoir fait ré-écouter cette chanson , dans la belle version de Craeme Allwright.
      L’obstination imbécile de ceux qui ont le pouvoir ne se termine malheureusement pas toujours en « happy end » comme dans la chanson…

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  • Séraphim // 11.12.2019 à 08h08

    Sur le sentiment de Kennedy vis à vis de sa hiérarchie militaire, tout est dit dans un livre remarquable « JFK and the Unspeakable » de James Douglass (en français maintenant: https://www.amazon.fr/JFK-lIndicible-Pourquoi-Kennedy-assassin%C3%A9/dp/2917112247/ref=sr_1_1?qid=1576047785&refinements=p_27%3AJames+W.+Douglass&s=books&sr=1-1&text=James+W.+Douglass ). Quoiqu’on pense de Trump, et contre sa versatilité à laquelle on essaie de nous faire croire, il a dit et fait constamment ce que Kennedy voulait faire, avec les mêmes motifs. Son « drain the swamp » est apparemment orienté contre la « corruption », et il utilise lui-même ce masque, mais la vraie cible est la hiérarchie militaire et diplomatique qui veut en découdre et qui croit à la possibilité d’une guerre nucléaire. Le livre de Douglass devrait être obligatoire à l’école

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    • calal // 11.12.2019 à 08h34

      trump est en train de s’en prendre aux cartels de la drogue mexicains. Il prend vraiment des risques…

        +2

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    • LibEgaFra // 11.12.2019 à 10h52

      « Des signes tangibles de l’état de préparation du Comité des chefs d’état-major interarmées et des hauts gradés de l’armée pour attaquer Cuba, si le président Kennedy avait accédé à leurs souhaits. »

      Nous avons ici un des motifs de son assassinat.

        +8

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      • gracques // 12.12.2019 à 06h32

        Pfuuuu , la,moindre preuve d’une mis en oeuvre matérielle de cet assassinat sur la bas d’un mobile suppose ?
        Et puis une foi l’affaire faite , ils sont devenus raisonnables et n’ont pas envahit cuba ? Logique .

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        • Séraphim // 12.12.2019 à 15h38

          Cuba n’était qu’un prétexte. Les vraies raisons: cesser ou étendre la guerre au Vietnam (ce que Johnson fera immédiatement), figer et augmenter la guerre froide avec l’URSS, donner ou pas la bombe atomique à Israël. Trois thèmes qui, à variantes près (Moyen Orient au lieu de Vietnam, Russie au lieu de URSS, bouclier au lieu de bombe atomique) sont ceux de Trump et de son « marécage »

            +1

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  • Catalina // 11.12.2019 à 08h24

    je dirai m^me plus:
    Ray McGovern : Grâce à un capitaine russe de la marine russe soviétique, nous avons survécu en 1962.
    Déjà en 45, les Russes nous ont sauvés du nazisme, et une deuxième fois en 1962, nous devrions leur être reconnaissants et ne pas tomber dans le délire fanatique des médias professionnalisés dans les nouvelles trafiquées.

      +39

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    • Rémi // 11.12.2019 à 10h37

      Purée, vous attendez que la hiérarchie militaire US se remette en question? Il faut vous faire soigner d’urgence.
      La vie est belle, ce n’est pas eux qui meurent, ils ont de bonnes soldes, de bonnes carrières et un service plein de Zéle.
      Ca ne se réforme pas tout seul ce genre dedélire.

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      • Dominique65 // 12.12.2019 à 10h02

        Ta réponse aurait été plus pertinente si tu n’avais pas insulté inutilement Catalina.

          +3

        Alerter
    • RGT // 13.12.2019 à 23h05

      N’oublions pas non plus Stanislav Petrov qui a aussi évité en septembre 1983 une guerre nucléaire.

      « Par la suite, un diagnostic des systèmes soviétiques mit en cause le logiciel embarqué par les satellites… »

      N’oublions pas non plus que les militaires US passaient leur temps à tenter de pousser l’URSS à bout en déclenchant de fausses alertes en espérant que les militaires russes tombent dans le panneau et déclenchent les hostilités…

      Pour les militaires et les stratèges US, quelques centaines de millions de morts comptent pour des prunes.

      Heureusement que les officiers russes étaient plus modérés et, ayant vécu sur leur propre sol les ravages d’une guerre sans merci, réfléchissaient à deux fois avant de se précipiter sur le « bouton rouge ».

      Bon, il ne faut surtout pas oublier que l’URSS, c’était le MAL ABSOLU, et que la Russie a dignement repris le flambeau.

        +1

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  • calal // 11.12.2019 à 08h32

    hehe, que le sort de l’humanité repose a un moment sur un seul homme et qu’il se comporte bien conduit certains a croire en dieu et a sa providence.

    s’il ny a que 10 justes a sodome,je n’exterminerai pas la ville
    -mais y en a peut etre que 6
    -s’il y en a 6,je ne detruirai pas la ville
    -mais s’il n’y en a qu’un?
    -s’il n’y en a qu’un, je ne detruirai pas sodome…

    bah,ils y arrivent tres bien tout seul 😉

      +4

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  • Kokoba // 11.12.2019 à 09h31

    Histoire peu connue mais qui pourtant est extrèmement importante et aussi significative.
    Mais l’article ne décrit pas exactement ce qu’il s’est vraiment passé.

    Lorsque l’URSS a décidé de déployer des missiles à Cuba, ils ont envoyé troupes et matériel et pour les accompagner, ils ont aussi déployé 5 sous-marins.

    Quand les US ont détecté l’entrée de ces sous-marins dans l’Atlantique (via les systèmes d’écoute hydro), ils sont devenu fou de rage. Pour eux, l’Atlantique est leur terrain de jeu réservé et il est hors de question d’y voir des Russes s’y balader librement.

    Ils ont donc immédiatement envoyer leur marine traquer et neutraliser ces sous-marins.
    Avec tout de même un petit probleme : il s’agit des eaux internationales et donc les sous-marins ont parfaitement le droit d’etre là.

    S’en suit un jeu du chat et de la souris risqué. Une fois détecté et coincé, comment forcer le sous-marin à abandonner sans le détruire ?
    Les Américains décident finalement d’utiliser des charges sous-marines d’entrainement.
    Genre : « mais non, on ne vous attaque pas vraiment » sauf qu’il s’agit quand même de vrai explosif avec pour but de provoquer des fuites pour forcer le sous-marin à faire surface. Très, très dangereux.

    Encore plus dangereux, les Américains ont bien avertis les Russes qu’il s’agissait uniquement de charges d’entrainement mais le message s’est perdu et n’est jamais arrivé aux capitaines.

    (à suivre)
    (pénible la limte de caractères…)

      +16

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  • Kokoba // 11.12.2019 à 09h31

    (suite)

    Du coté Russe, l’affaire n’a pas été beaucoup mieux gérée.
    Les capitaines des sous-marins ont reçus des ordres de mission particulièrement flous. Surtout concernant l’usage de la fameuse torpille nucléaire.

    Il faut donc imaginer la situation du pauvre capitaine.
    Traqué pendant des jours, confiné dans un espace restreint, soumis à un bombardement de grenades anti-sous-marines, sans connaissance de la situation internationale, sans possibilité de prendre des ordres, des conseils ou des informations, il a considéré que son sous-marin et ses hommes étaient en danger de destruction et qu’il devait riposter.

    Heureusement, comme dit dans l’article, son second a réussit à mieux gérer le stress et à réussit à le convaincre de ne pas lancer la torpille et de simplement abandonner et faire surface.

    La survie du monde s’est jouée à pas grand chose.
    Simplement à l’intelligence et au courage d’un seul homme.
    Le pire c’est qu’il y a eu d’autres cas où cette fois c’est un simple soldat Américain qui a empéché le lancement des missiles nucléaires…

      +14

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    • LibEgaFra // 11.12.2019 à 11h01

      « Le pire c’est qu’il y a eu d’autres cas où cette fois c’est un simple soldat Américain qui a empéché le lancement des missiles nucléaires… »

      Et le plus grave aujourd’hui est que la haine de la Russie que propage des journaux comme Le Monde et beaucoup d’autres médias ne se traduise par un geste irrémédiable.

        +20

      Alerter
  • Patrick // 11.12.2019 à 09h35

    imaginons que ce sous-marin ait été totalement automatisé et que la décision revienne à un ordinateur grâce à la super intelligence artificielle.
    qu’aurait décidé cet ordinateur ? … parce que c’est quand même la prochaine étape dans les armes de guerre.

      +21

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  • Pepin Lecourt // 11.12.2019 à 09h50

    «  » » » Leurs renseignements n’étaient pas très bons sur le degré de russophobie infectant le général de l’armée de l’air Curtis LeMay et d’autres à l’État-Major des Armées «  » » »

    Par contre les Russes d’aujourd’hui sont parfaitement au courant de l’hystérie russophobe de nos médias occidentaux, il leur suffit de feuilleter quotidiennement le Monde et n’oublions pas ce cher et si charmant Obama qui a comparé le  » péril Russe » équivalent au virus Ebola !

      +20

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    • Velgastriel // 11.12.2019 à 13h51

      « n’oublions pas ce cher et si charmant Obama qui a comparé le ” péril Russe” équivalent au virus Ebola »

      Cette assertion est quelque peu exagérée, pour ne pas dire distordue.

      Addressing the U.N. General Assembly, President Barack Obama on Wednesday condemned Russia’s “might makes right” actions in Ukraine and warned that the world must coordinate action against threats ranging from Ebola to ISIS.
      [.]
      “As we gather here, an outbreak of Ebola overwhelms public health systems in West Africa and threatens to move rapidly across borders. Russian aggression in Europe recalls the days when large nations trampled small ones in pursuit of territorial ambition. The brutality of terrorists in Syria and Iraq forces us to look into the heart of darkness,” he added. https://www.cnbc.com/2014/09/24/obama-at-un-condemns-russian-aggression-calls-for-international-unity-against-isis.html

        +4

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  • Al Ber // 11.12.2019 à 11h18

    Un point de traduction, subalterne mais bon :
    Un capitaine (trois galons) est un officier subalterne, lui aussi, à qui il est douteux qu’on eût confié pareilles responsabilités. En URSS à l’époque, on n’était pas chez Benalla.
    Le « captain » Arkhipov est en équivalent français un capitaine de vaisseau, 5 galons, (dit aussi « commandant » dans la marine), l’équivalent de colonel, grade les plus élevé des officiers supérieurs.
    Il n’y a donc pas de « capitaine » Arkhipov ici, mais un capitaine de vaisseau ou à la rigueur un « commandant » (terme idoine dans la marine pour les trois grades d’officiers supérieurs.
    Fermez le ban.

      +10

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    • aleksandar // 12.12.2019 à 10h40

      Oui, c’est ce qui est écrit dans la NdT en bas de l’article.
      Repos !
      Vous pouvez fumer !
      🙂

        +1

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  • hyac // 11.12.2019 à 11h35

    Oui, c’est la chute de l’Empire américain, périlleuse et bien trop lente…..
    Bon Noël….
    hyac

      +0

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  • IMBERT Olivier // 11.12.2019 à 12h19

    oui si vous voulez le dire comme cela….mais disons qu’en effet le cosmos comme le nucléaire et en effet dans l’espace ce qui se passe est de l’ordre du contrôle de plus d’un aussi et même de la conscience rationnelle mondiale…et oui cela appartient aux collectifs et collectivisme savant surtout…

      +1

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  • Fredo // 11.12.2019 à 12h55

    Tout ça est risible .les armes nucléaires ne sont pas des armes militaires mais politiques .toutes les armes nucléaires quelle que soit leur puissance ont des codes d’accès que seuls les plus hauts dirigeants politiques ont en tout premier les presidents.imaginez un seul instant que le commandant d’un sous marin d’un navire d’un avion ait la possibilité d’utiliser librement les armes nucléaires sous son commandement .un coup de folie de dépression de haine ou de je ne sais quoi et il déchaîne une guerre exterminateur.en 1961les commandants russes n’avaient pas les codes comme leurs homologues américains .cet article est du pipo

      +0

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    • Kokoba // 11.12.2019 à 14h04

      Vous manquez visiblement d’information.
      Je ne peux que vous conseiller de vous renseigner sur le sujet.

      Pour le petit détail de l’histoire, je peux par exemple vous raconter que la torpille nucléaire était à l’époque la solution que les Soviétiques avaient contre les portes-avions Américains.
      (c’était une époque où il n’y avait pas d’arme de précision ni de missile hypersonique)

      Renseignez vous aussi sur la tendance actuelle des Américains à remettre en selle le vilain concept d’arme nucléaire de théatre (sortie du traité INF, missiles de moyenne portée, etc…)

      De tout temps il y a hélas eu des personnes pour considérer que l’arme nucléaire était une arme comme les autres.

        +9

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  • Ellilou // 11.12.2019 à 14h12

    Décidément ces Soviétiques sont de très vilains: quelques années plus tard, en 1983, Stanislav Petrov officier de l’armée nous a à nouveau épargné un cataclysme nucléaire 🙂

      +10

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  • Vladimir K // 11.12.2019 à 15h32

    Petite histoire de la grande Histoire, déjà présentée sur ce site en août 2014 et juin 2016 (je ne mets pas les liens pour faciliter le travail des modérateurs – utilisez la fonction recherche du site).

    Mais il est toujours intéressant de se remémorer ce genre de choses.

      +1

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  • Dany // 11.12.2019 à 16h03

    Citation de 2 commentaires parus sur l’article original traduit par Google :
    Coleen Rowley 30 oct 19
    Un ami du FB m’a renseigné sur le «reste de l’histoire» suivant concernant Arkhipov qui était également à bord du sous-marin soviétique K-19:
    (Tiré de Wikipédia) «En juillet 1961, Arkhipov a été nommé commandant adjoint et donc officier exécutif du nouveau sous-marin de missiles balistiques de classe hôtelière K-19. [3] Après quelques jours d’exercices au large de la côte sud-est du Groenland, le sous-marin a développé une fuite extrême dans son système de refroidissement du réacteur. Cette fuite a entraîné la défaillance du système de refroidissement. Les communications radio ont également été affectées et l’équipage n’a pas pu entrer en contact avec Moscou. Sans système de secours, le commandant Zateyev a ordonné aux sept membres de l’équipage du génie de trouver une solution pour éviter la fusion nucléaire…

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  • Dany // 11.12.2019 à 16h04

    SUITE: Cela obligeait les hommes à travailler à des niveaux de rayonnement élevés pendant de longues périodes. Ils ont finalement trouvé un système de refroidissement secondaire et ont pu empêcher le réacteur de s’effondrer. Bien qu’ils aient pu se sauver d’une fusion nucléaire, tout l’équipage, y compris Arkhipov, a été irradié. Tous les membres de l’équipage du génie et leur officier divisionnaire sont décédés dans le mois en raison des niveaux élevés de rayonnement auxquels ils ont été exposés. En deux ans, quinze autres marins sont morts des séquelles. »

    Coleen Rowley 30 oct 19
    Arkhipov n’était pas le seul Russe à sauver le monde de l’Armageddon nucléaire. Le 26 septembre 1983, Stanislav Petrov a sauvé le monde. vox.com/2018/9/26/17905796/nuclear-war-1983-stanislav-petrov-soviet-union?

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  • Louis 45 // 11.12.2019 à 16h05

    D’où l’importance de mettre des gens cultivés à des postes clés pour ces moments de chaos.

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  • Onna // 11.12.2019 à 18h38

    Cela me rappelle le film USS alabama avec Denzel Washington, dans lequel l’intrigue repose sur un problème de communication pendant une période de tension extrême avec les soviétiques.
    Question folie nucléaire, les états-unis sont les champions loin devant, après avoir atomisés deux villes japonaises, pendant la guerre de Corée le « grand » général Mc arthur voulait balancer 5 ou 6 bombes atomiques pour fabriquer une frontière infranchissable, le dogme militaire évoluant, la frustration des doktors Seltsam fût calmer par les bombes à neutrons, et plus tard lorsque les « grosses bombes » furent politiquement incorrectes, on fabriqua les munitions à uranium appauvri, l’industrie nucléaire dans la société moderne est le pilier énergétique de la voracité libérale.

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