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15.juillet.201915.7.2019 // Les Crises

Idée reçue : L’Europe doit sa liberté aux États-Unis – par Serge Halimi

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Source : Le Monde diplomatique, Serge Halimi, 08-05-2019

Du rôle des États-Unis pendant la seconde guerre mondiale on retient souvent le débarquement allié de Normandie, qui permet de consacrer le pays comme « libérateur de l’Europe ». On oublie ainsi qu’entre 1939 et 1941 Washington préférait la neutralité et l’isolationnisme au « combat pour la liberté ».

La Conférence de Yalta de 1945, par Agan Harahap, 2011.
Cet artiste revisite l’histoire en intégrant des personnages de la culture populaire dans les images qui ont construit notre mémoire collective. © Agan Harahap.

Au fil des victoires idéologiques de la droite, deux idées reçues se sont enracinées. La première postule l’existence d’une complicité historique entre « les deux totalitarismes du XXe siècle », fasciste et communiste (lire « Tous les totalitarismes se valent »). D’elle découle le sentiment (erroné) que l’armée américaine, pas soviétique, le débarquement en Normandie, pas les batailles du front de l’Est, auraient joué un rôle décisif dans l’écrasement du IIIe Reich. Hollywood a amplifié cette illusion : Sergueï Eisenstein eût-il vécu à l’époque de Steven Spielberg, avec un public comparable, les images et les perceptions auraient sans doute été transformées.

Captain America, personnage de comics créé en 1940 par Jack Kirby et Joe Simon pour exalter le patriotisme de la jeunesse américaine.
© source : Marvel/DR.

L’autre idée reçue décrète qu’un lien d’airain existerait entre les « démocraties occidentales » et le combat universel pour la liberté. C’est en raison de ce mythe historique que chaque crime de masse commis sur la planète suscite l’interrogation rituelle des grands médias et des puissants esprits : « Mais que fait l’Occident ? » En vérité, il fait ce qu’il a toujours fait : il défend ses intérêts au moment précis où ceux-ci sont directement mis en cause.

C’est en 1973, pas du temps de Mathusalem, que les Etats-Unis appuyèrent le coup d’Etat militaire d’Augusto Pinochet au Chili contre un gouvernement d’unité populaire ; en 1977 que le président James Carter déclara son « amitié personnelle » pour le chah d’Iran qui, selon lui, bénéficiait « de l’admiration et de l’amour de son peuple » ; en 2010 que le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn fit du régime du dictateur tunisien Ben Ali un « bon exemple à suivre » pour les pays de la région ; en 2013 que le secrétaire d’Etat américain John Kerry estima qu’en dépit de leur massacre d’un millier de manifestants islamistes les généraux égyptiens avaient « indiqué » qu’ils entendaient « rétablir la démocratie » dans leur pays.

Manifestation, le 10  septembre 2013, à Santiago du Chili en mémoire des victimes de la dictature, à l’occasion du 40e anniversaire du coup d’Etat du général Pinochet.

Et les choses ne se sont pas présentées différemment quand se joua la liberté du monde. Car, même entre 1939 et 1941, lorsque le pacte germano-soviétique donna un semblant de consistance à la thèse conservatrice des deux totalitarismes jumeaux et complices, que firent les Etats-Unis, futurs parrains du « monde libre » ? Beaucoup moins connue que l’autre, cette histoire-là aussi est édifiante…

Un héros national américain reçoit une décoration des mains d’un nazi.

En mai 1939, Adolf Hitler s’est emparé de toute la Tchécoslovaquie. Pourtant, le Congrès des Etats-Unis refuse alors d’amender la « loi de neutralité » américaine interdisant toute vente d’armes à un pays menacé par l’Allemagne. Selon les mots d’un sénateur démocrate influent, « la situation en Europe ne paraît pas justifier une action urgente »…

Le 3 septembre 1939, l’urgence s’est-elle enfin précisée à Washington, dès lors que la France et le Royaume-Uni viennent enfin de mettre un terme à leur politique d’apaisement envers Berlin ? Eh bien toujours pas. S’adressant à ses compatriotes, le président Franklin D. Roosevelt leur annonce qu’il « souhaite et prévoit que les Etats-Unis se tiendront à l’écart de cette guerre ».

Le 5 février 2003, Colin Powell défend la nécessité d’une intervention militaire en Irak © Mark Garten/UN Photo.

Quelques jours plus tard, Charles Lindbergh prend à son tour la parole dans un grand discours radiodiffusé. Héros national, premier homme à avoir franchi l’Atlantique en avion, sans escale et en solitaire, Lindbergh a reçu, l’année précédente à Berlin, une décoration allemande des mains du chef nazi Hermann Göring. Sa plaidoirie isolationniste (« L’Amérique d’abord ») suscite un engouement immédiat aux Etats-Unis. Des millions de télégrammes, lettres, cartes déferlent sur les élus américains tentés de voler au secours du peuple anglais.

Amer, Winston Churchill observera plus tard que, jusqu’en avril 1940, les responsables américains étaient « tellement sûrs que les Alliés l’emporteraient qu’ils ne jugeaient pas qu’une aide serait nécessaire. Là, ils sont tellement certains que nous allons perdre qu’ils ne la jugent pas possible ». Une fraction de la droite américaine réserve son énergie au combat contre le New Deal. Une autre, inspirée par les mots de Lindbergh, « préfère cent fois être alliée avec l’Angleterre ou même avec l’Allemagne, malgré tous ses défauts, qu’avec la cruauté, l’athéisme et la barbarie de l’Union soviétique ». Le futur président Harry Truman a fait son choix lui aussi : « Si nous voyons que l’Allemagne gagne, nous devons aider la Russie ; mais si c’est la Russie qui gagne, nous devons aider l’Allemagne, afin qu’ils s’entre-tuent au maximum. »

En définitive, c’est l’Allemagne qui, par solidarité avec son allié nippon, décidera, le 11 décembre 1941, de déclarer la guerre aux Etats-Unis, dont la flotte vient d’être détruite, le 7, à Pearl Harbor. A l’époque, l’armée nazie se bat depuis près de six mois aux portes de Moscou…

Serge Halimi

Directeur du Monde diplomatique. Auteur de l’ouvrage Le Grand Bond en arrière, Agone, 2012.

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Jean // 15.07.2019 à 07h34

=> « Car, même entre 1939 et 1941, lorsque le pacte germano-soviétique donna un semblant de consistance à la thèse conservatrice des deux totalitarismes jumeaux et complices, que firent les Etats-Unis, futurs parrains du « monde libre » ? »

Les historiens savent désormais que le pacte germano-soviétique n’exista uniquement parce que la France et l’Angleterre refusèrent de s’engager, par un traité de défense commune, avec l’union soviétique de Staline.

62 réactions et commentaires

  • Duracuir // 15.07.2019 à 07h20

    Europe? Quelle Europe? La Suisse , la Suède, le Portugal et l’Espagne était dans une neutralité. Bienveillante. L’Italie, la Croatie, la Hongrie, le Danemark, la Roumanie et la Bulgarie étaient alliées des Allemands. La Belgique de Léon et la France de Fifi, du moins leurs zelites s’accordaient fort bien de la situation. Tout comme les collaborationnistes Grecs qui, plus tard, collaboreront avec les Anglais pour massacrer les centaines de milliers de communistes Grecs.

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    • Jérôme // 15.07.2019 à 07h57

      La Suède, pas le Danemark qui malgré sa neutralité (et au surplus le pacte de non-agression germano-allemand du 31 mai 1939) a été envahi par l’Allemagne nazie en avril 1940.

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      • riton // 19.07.2019 à 10h14

         » le pacte de non-agression germano-allemand » ????

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  • Jean // 15.07.2019 à 07h34

    => « Car, même entre 1939 et 1941, lorsque le pacte germano-soviétique donna un semblant de consistance à la thèse conservatrice des deux totalitarismes jumeaux et complices, que firent les Etats-Unis, futurs parrains du « monde libre » ? »

    Les historiens savent désormais que le pacte germano-soviétique n’exista uniquement parce que la France et l’Angleterre refusèrent de s’engager, par un traité de défense commune, avec l’union soviétique de Staline.

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    • Jérôme // 15.07.2019 à 08h04

      Ah oui ? Pas pour se partager l’Europe de l’est aussi ? Parlez-en donc aux finlandais, aux baltes, aux polonais et aux roumains.

      C’est un fait que les britanniques voulaient un affrontement germano-soviétique, comme Hitler.

      Mais Staline était très content de pouvoir s’allier avec l’Allemagne, nazie ou pas (cf traité de Rapallo de 1922 avant que Staline atteigne le sommet du pouvoir) et de se partager l’Europe de l’est avec elle.

      Il aurait été tout aussi satisfait de s’entendre avec les anglo-français pour faire rentrer l’Allemagne dans le rang, au prix d’à peu près les mêmes annexions en Europe de l’est. Pas par soif inextinguible de conquêtes mais pour se constituer un glacis défensif.

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    • Charles Michael // 15.07.2019 à 08h30

      On ne soulignera jamais assez le rôle un peu pervers de la Pologne dans cet avant-guerre
      La Pologne au régime militaire plutot proche de l’Allemagne nazie refusait bien sur toute alliance avec l’URSS mais recula jusqu’à fin Mars 1939 une décision de s’allier avec l’Angleterre.

      la France signa aussi en Avril.

      Il faut aujourd’hui remonter plusieurs pages (en anglais) pour avoir quelques détails.
      la version française spécialement Wikipedia étant bien lissée façon Orwell.

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      • step // 15.07.2019 à 09h13

        j’allais effectivement appuyer sur le jeu imbécile que joua la pologne, qui d’ailleurs en paya le prix. Elle refusa toute autorisation en cas de déclenchement d’un conflit à l’armée rouge d’intervenir, ce qui rendait caduque toute alliance à revers qui avait permis aux alliés de tenir en 14. Ses louvoiements ne l’ont pas protégé de l’ogre russe (ni nazi) puisqu’elle fut le didon de la farce de sa propre politique et son territoire découpé en 2, puis mis sous tutelle sans vergogne par l’URSS jusqu’à son implosion. S’imaginer que son destin pendant la guerre froide aurait été très différent serait probablement naïf, mais il ne faut pas l’exclure pour autant. Par contre, entre temps, son territoire n’aurait pas été couvert de chambres à gaz par les nazis, et une bonne partie de sa population exterminée.

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      • riton // 19.07.2019 à 10h17

        Et pour la petite histoire elle a participé au dépeçage de la Tchécoslovaquie …

          +1

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    • Pepin Lecourt // 15.07.2019 à 09h51

      Pour les lecteurs pressés une mise au point indispensable résumée dans le bouquin  » Les vérités cachées de la Seconde Guerre mondiale  » de Dominique Lormier !

      Quelques chiffres :
      60 à 75% des divisions allemandes ont lutté contre l’armée soviétique de 1941 à 1945
      5 318 731 soldats allemands sont morts durant a seconde guerre mondiale
      3 543 000 sont tombés contre l’armée soviétique
      374 475 contre les forces militaires américaines.
      Les autres armées, principalement britanniques, canadiennes, françaises, yougoslaves, grecques et autres non américaines causent la mort d’environ 1 401 247 soldats allemands !

      Encore plus étonnant dans la guerre en Asie, 75% des divisions japonaises ont affronté l’armée et la résistance chinoises, les Alliés occidentaux dont principalement les américains ont combattu le quart restant !
      Mais du fait de toute notre historiographie et cinéma occidental, les USA seuls auraient vaincu l’armée japonaise.

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      • Fritz // 15.07.2019 à 15h47

        Bien d’accord avec vous, pour les erreurs de perspective concernant les théâtres asiatique et européen. J’ajoute que Lormier est un historien sérieux et honnête.

        D’autre part, je trouve infantile et narcissique d’imaginer que les uns ou les autres se sont battus pour nous « libérer », nous Français. Cette motivation a pu exister pour quelques soldats idéalistes, mais dans leur masse, les soldats polonais, anglais, canadiens, soviétiques, états-uniens (je respecte l’ordre du temps des déclarations de guerre aux pays de l’Axe) se sont battus sur ordre de leur hiérarchie, pour faire leur métier, et dans le cas des Polonais et des Soviétiques, pour défendre leur patrie envahie par la Wehrmacht.

        Libérer la France, telle était la première motivation des Français libres et des Résistants…

        Et dans cette guerre européenne, les Russes ont fait la plus grande partie du travail, ils ont même vaincu Hitler dans le cadre d’une coalition, comme les soldats du tsar Alexandre avaient battu Napoléon en 1812 : dans le cadre d’une coalition.

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        • Pepin Lecourt // 15.07.2019 à 17h45

          Concernant Dominique Lormier, parfois critiqué, certainement par des jaloux, en fonction de sa graphomanie, s’il se laisse parfois aller à la facilité, il faut entre autre lui donner crédit d’être un des très rares historiens à avoir rappelé le rôle considérablement et très injustement sous-estimé de l’armée Italienne aussi bien dans la première que la seconde guerre mondiale !

          Pour la première, on survalorise le rôle très secondaire et quasiment marginal des USA qui n’ont engagé que 16 divisions à partir de l’été 1918 alors que l’armée italienne à immobilisé à partir de son entrée en guerre en 1915, 20 divisions austro-hongroises en 1915, 40 en 1916, 50 en 1917, 60 en 1918, on imagine si ces divisions avaient pu être utilisées par l’Allemagne à l’ouest contre les armées franco-britanniques, probablement qu’elles auraient été enfoncées et l’issu de la guerre radicalement différente !
          Quelle reconnaissance en a eu l’Italie qui rien qu’à la terrible bataille de l’Isonzo a perdu 800 000 soldats pour 600 000 pour les autro-hongrois comparé au 423 000 français et 420 000 allemands à Verdun ? Aucune !

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          • Pepin Lecourt // 15.07.2019 à 17h45

            De même, tout le monde a en tête le prestige de l’Africa Korps, dont on a l’impression qu’elle fut seule face aux alliés, alors que les archives allemandes et britannique montrent le rôle primordial qui fut dévolu à la troupe Italienne qui a surpris les deux camps par sa combativité extrême et son esprit de sacrifice ce qui va à l’encontre de tous nos préjugés où nous avons l’image de soldats italiens partant à la débandade au premier coup de fusil !
            Il faut lire les documents et rapports des officiers tant allemands et britannique faisant état de leur étonnement face au comportement de ces soldats, d’autant qu’ils étaient tragiquement sous-équipés d’un armement la plupart du temps totalement archaïque, totalement dépassé, tels des chars sans blindage, cibles idéales pour les britanniques, qui les chassaient comme des lapins, quel étonnement de lire sous la plume d’un général anglais, que les japonais qu’il avait affrontés en Asie étaient des enfants de coeur à côté des soldats italiens en raison de leur acharnement !
            Alors pourquoi une telle image des soldats italiens ?
            Mystère !

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            • Fritz // 15.07.2019 à 20h38

              On prête à Rommel ce mot : « le soldat allemand a étonné le monde, le soldat italien a étonné le soldat allemand ».

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            • UnKnown // 16.07.2019 à 11h50

              Je pense que cette vision du soldat italien vient de l’oubli volontaire d’inclure et d’expliquer la valeur combative des unités/armées dans les livres d’historie généralistes (et donc dans nos manuels scolaires).
              On ne retient que le vainqueur et le vaincu, en résumant grossièrement les raisons de la réussite de l’un et de l’échec de l’autre par des raccourcis et deux ou trois éléments scotchés ensembles.
              Ce qui fait qu’aux USA, le « meme » du soldat Français qui se rend avec son drapeau blanc et qui roule sur un char avec 6 vitesses arrière est toujours d’actualité (la piqûre de rappel de 2004 avec la vague anti-francaise n’a pas aidé)

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            • Rémi // 16.07.2019 à 16h07

              La réponse est qu’après la seconde guerre mondiale le pentagone a embauché les génereaux allemands pour faire le rapport de la guerre.
              A force de mensonges ces gens (Et encore) ont crée une vision de la réalité ou seule eux se sont bien battus et ou ils ont perdus la guerre a cause de tous les autres: Hitler, incompétence des alliés Italiens, roumains, hongrois…
              Les américains ont laissés faire car vu qu’ils n’ont combattus que les allemands ca évitait de dire que l’armée américaines était un ramassis d’amateurs incometents.
              Donc on méprisera les italiens, sous estimera les russes et estimerra que les américains et Allemands ce sont bien battus.
              Comme cela lorsque l’epire des 1% géré depuis les USA avec sa Kommandantur allemande en Europe vous dis qulque chose vous serez plus obéissants.
              Mes respects aux général Adler l’homme qui a conquis le spentagone avec du papier.
              Si l’enfer existe je vous assure que cette ordure est dans la marmite à coté de Satan pour tout le tord qu’il a causé au monde Moderne.

              NB: Si vous voulez un doctorat en mensonge faites officiers prussien c’est la meilleure formation du monde.

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          • LBSSO // 16.07.2019 à 06h48

             » La bravoure méconnue des soldats italiens 1914-1918 / 1939-1945″
            Dominique Lormier, Jpo Altipresse,2014.

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        • D’Aubrac // 15.07.2019 à 18h25

          Précieuse mise au point.

          Sans compter que nos  »libérateurs » américains eussent volontiers poussé l’amabilité jusqu’à
          administrer directement le territoire français, à partir de l’été 44, grâce à l’AMGOT, et à nous faire don d’une fausse monnaie libellée…en francs ! On sait qui s’opposa à cette main-mise.

          Précision capitale pour ces champions du Capitalisme : tous les équipements, véhicules, avions, chars, munitions, etc jusqu’aux rouleaux de fil de fer barbelé, furent intégralement facturés aux gouvernementx français successifs et payés.
          L’apurement de la dette des fournitures de guerre prit certes plusieurs décennies, mais rien n’échappa à la sourcilleuse vigilance des inspecteurs délégués par le Trésor et l’Armée US.
          Les libérateurs n’oublièrent aucun jerrican.

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    • Minotaure // 16.07.2019 à 11h07

      Geoffrey Roberts lu par Annie Lacroix-Riz = « les historiens ».

        +2

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  • Jérôme // 15.07.2019 à 08h10

    Cet article de S Halimi échoue à démontrer ce qu’il prétend démontrer.

    Pas plus pour les USA que pour l’URSS ou la France, la guerre ne se limite à la période 1939-1941.

    De même qu’il devrait être incontesté que c’est principalement l’URSS qui a vaincu l’Allemagne nazie, il devrait aussi être incontesté que c’est grâce au fait que l’Europe occidentale a été libérée des allemands par les anglo-saxons qu’elle a connu une liberté dont n’ont pas bénéficié les pays de l’est libérés par l’armée rouge.

      +5

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    • Louis // 15.07.2019 à 09h05

      La liberté gagnée ainsi est toute relative, puisque les Etats-Unis en ont profité pour mettre le pied sur un continent qu’ils souhaitaient depuis longtemps prendre comme colonie.
      Et vous voilà pris à votre propre « argument » (« la guerre ne se limite à la période 1939-1941 ») , puisque maintenant nous appartenons à une UE qui suit les ordres de Bruxelles elle-même cornaquée par les USA et l’OTAN (dont le siège européen est précisément à Bruxelles), une UE qui, fin 2013, a foncé à Kiev court-circuiter des élections (qui auraient eu lieu de toutes façons quelques mois plus tard) et entériner le renversement du gouvernement de Yanoukovitch orchestré par la CIA (elle y était pour organiser le coup d’état, elle n’a quitté Kiev qu’en Mars 2016). Avec pour conséquence un gouvernement provisoire dirigé par Yatsenouk, l’homme des USA (voir à ce sujet l’article « Yatseniouk, un homme très bien connecté » [http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=11866, article repris par Les-Crises: https://www.les-crises.fr/reprise-ukraine-arseni-yatseniouk-un-homme-tres-bien-connecte/%5D. C’est Tourtchinov, président de la Rada, qui a envoyé au Donbass les chars et l’armée, déclenchant une guerre qui dure maintenant depuis 5 ans, malgré des accords de Minsk que Kiev ne respecte plus depuis deux ans, multipliant les provocations et tirs quotidiens sur les villages et villes de la ligne de démarcation.
      Et ce coup d’état a été bien aidé par les extrême-droite (massacre de Maidan, massacre d’Odessa le 2 mai 2014), et un nazi à la tête de la Rada.

        +38

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    • Louis // 15.07.2019 à 09h08

      @Jérôme Pour compléter ma 1ère réponse, vous n’êtes pas sans savoir qu’à la différence des autres Alliés, seuls les USA n’ont jamais retiré toutes leurs troupes d’Allemagne ni de l’Europe en 1995 comme c’était prévu depuis 1945, via leurs bases américaines et l’OTAN.

        +41

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    • Malbrough // 15.07.2019 à 09h20

      Euh,
      Les USA : un territoire peu directement accessible aux troupes nazies .( et japonaises).
      Le R.U : idem : une île à l’écart . Adolf s’y est cassé les dents .
      L’ URSS : qui a connu l’invasion , la « guerre totale », d’extermination ,la barbarie , des destructions majeures à partir de 41 et qui y a laissé : 20 millions de morts ?
      Alors ce que vous appelez annexion c’est vite dit : comment se protéger d’une troisième invasion allemande (après 14, après 41) ?
      surtout quand on ne peut compter sur les anglo saxons ou les « démocraties » européennes pour empêcher les catastrophes .

        +20

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    • Shock // 15.07.2019 à 10h19

      « qu’elle a connu une liberté »

      Aussi longtemps qu’il fallait inciter les populations à « bien voter »… la bourgeoisie a lâché du lest. C’est fini depuis la fin de l’URSS et la bourgeoisie reprend ses billes. Maintenant c’est la liberté de se faire gazer, éborgner, mutiler.

      Le discours sur la « liberté » ne cesse de m’étonner. C’est la plus grande victoire de la bourgeoisie que de faire croire à une « liberté ».

      Ne jamais oublier l’opération Gladio.

        +59

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    • Chris // 15.07.2019 à 11h32

      « dont n’ont pas bénéficié les pays de l’est libérés par l’armée rouge »
      Le partage de l’Europe a été décidé à la Conférence de Yalta en février 1945 (en Crimée !), entre Messieurs Churchill, Roosevelt et Staline qui « vendirent » les pays de l’Est comme des peaux de lapin !
      C’est donc une responsabilité partagée.
      Quant à la « liberté » de l’Europe de l’Ouest, je vous rappelle que les troupes américaines occupent toujours l’Allemagne, l’Italie, la Grèce (et le Japon) 70 ans plus tard : 1 336 535 gugusses dont 34 000 en Allemagne. Chaque année, l’Allemagne contribue près d’un milliard de dollars à l’entretien des bases américaines en Allemagne :
      https://www.soverain.fr/les-allemands-favorables-a-un-retrait-des-troupes-americaines-de-leur-sol/
      La France y échappa grâce à De Gaulle qui fit fermer les bases US en 1958 au motif de souveraineté.

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  • max // 15.07.2019 à 08h29

    Deux questions
    Qui le plus a fait refluer l’Allemagne de cette époque et a permit in fine de la faire capituler ?
    Qui a l’issue de cette guerre a été capable de mieux contrôler ce qui restait du monde ?
    Les deux grands incontestables vainqueurs militaires sont les USA et l’URSS leurs points communs : avoir infligé, pendant toute la guerre, à l’Allemagne des dommages dont elle ne pouvait pas se relever.
    Il est à noter qu’à leurs manières l’Allemagne et le Japon contribuèrent fortement à leurs propres défaites.
    L’Allemagne par les exactions de ses soldats sur le front de l’EST.
    Le Japon en attaquant les USA (en plus de ses exactions sur les populations chinoises).
    La fin de cette Allemagne a été une délivrance en effet l’Allemagne ne laissait le choix qu’entre mourir en se révoltant ou mourir dans les camps.
    Au lendemain du 8 mai 1945, la puissance ne s’affichait plus en termes de puissance militaire mais de puissance économique et industrielle et sur ces deux points l’URSS ne faisait pas le poids.
    De plus les soviétiques instaurèrent un système de contrôle des populations d’une grande brutalité a l’image de ce qu’ils avaient en interne.
    L’Occident de son coté pu piller le reste du monde apportant une aisance matérielle qui a été confondu avec la liberté.
    La Russie se libéra de l’URSS en 1990 pour plonger dans l’enfer du libéralisme qui fit six millions de morts et il fallut attendre l’émergence de Poutine pour qu’aujourd’hui la Russie soit une alternative crédible à l’Occident pour de plus en plus d’occidentaux.

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    • max // 15.07.2019 à 08h30

      La liberté des populations n’a jamais été un objectif des belligérants de la 2eme guerre mondiale.

        +18

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      • Louis Robert // 15.07.2019 à 14h12

        Je puis vous assurer que la liberté était le premier objectif des belligérants de Moscou, Léningrad, Stalingrad, et de toutes les villes-héros de l’Union Soviétique. Précisons que ceux qui notamment marchaient de la Place Rouge directement au front sous la neige voulaient d’abord se libérer de la Peste Brune… venue d’Europe, comme chacun sait.

          +12

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    • Louis // 15.07.2019 à 09h17

      Oui, et le bilan des années Eltsine est parlant, car il ne lui a fallu que 8 ans pour mettre la Russie dans un état lamentable, (alors que Hitler avait mis 12 ans pour rendre l’Allemagne exsangue), et que c’est lui qui a déclenché la première guerre de Tchétchènie. https://mega.nz/#!KTJlAQxQ!XV_rtLqjXyrBeKY1kENUrInuJwzzbXcGCrxp6mJ6_TE

        +2

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      • Minotaure // 16.07.2019 à 11h10

        Elstine a une lourde responsabilité mais l’espérance de vie diminuait en URSS dès le début des années 1980.

          +1

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    • Shock // 15.07.2019 à 10h10

      Quand plus de 25 millions de personnes ont été tuées dont une bonne partie ont été assassinées, ce n’est pas une victoire. De plus ce sont les USA qui ont permis à l’Allemagne de l’ouest de se relever en quelques années sur le plan économique alors qu’à l’est ce sont des dommages de guerre qui ont été exigés.

      A comparer avec les « dommages de guerre » que doit payer encore aujourd’hui l’Irak, littéralement pillée par les USA;

        +10

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  • Cyrille // 15.07.2019 à 09h55

    Ce serait bien d’avoir un livre qui éclaire l’histoire des guerres non pas à travers les nationnalismes mais à travers la lutte des oligarchies transnationales pour preserver leurs intérêts.

      +7

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  • Shock // 15.07.2019 à 10h03

    On ne répètera jamais assez que si l’Allemagne a pu entrer en guerre, c’est grâce à l’aide fournie par des Américains: produits chimiques pour fabriquer de l’essence à partir du charbon, caoutchouc pour les pneus, etc., à travers des compagnies comme Standard Oil, Ford, etc. Dévaster le continent européen, c’était tout bénéfice pour les USA. D’ailleurs ils ne visent qu’à recommencer.

    Ne jamais oublier les opérations Pike et Unthinkable jamais enseignées dans les cours d’histoire en France.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Pike

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Unthinkable

      +30

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  • Ardéchoix // 15.07.2019 à 10h21

    Encore un petit effort de la part de l’éducation nationale, et nos chers bambins seront persuadées que Stalingrad était dans le bocage normand.

      +22

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  • Louis Robert // 15.07.2019 à 13h15

    C’est à Stalingrad que l’armée allemande et ses alliés européens furent vaincus, pour ensuite être raccompagnés chez eux par l’armée soviétique…

    Incontestablement et à jamais, l’Europe… — que dire? — … le monde devra sa liberté aux héros soviétiques.

      +14

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    • Duracuir // 15.07.2019 à 13h42

      Faux, ou demi-vrai. C’est stoppée devant Leningrad et Moscou dés 41 que l’Allemagne a perdu. Son plan initial était d’arriver à l’Oural pour l’automne. Pari perdu. De plus, dans les six premiers mois de la guerre, l’Allemagne perd prés d’un million d’hommes. Qu’importe les 5 millions de soviétiques éliminés dans le même temps. Les nazis sont foutus dés 41. Et pas grâce à l’hiver ou à l’aide des anglo-saxons, mais bien grâce à l’héroïsme du soldat Popov dont Murat disait déjà qu’il fallait le tuer deux fois.

        +9

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      • Charles Michael // 15.07.2019 à 15h12

        Duracuir,

        oui c’est la résistance Russe à Smolensk puis devant Moscou que le plan Barbarosa a échoué.
        Léningrad résista jusqu’à sa libération en 44.

        Le quel plan avait pris du retard à cause de Mussolini allant s’embourber en Grèce. La Crète notament fut le tombeau des parachutistes allemands.

        Pour les brandisseurs de Liberté: les pays occupés par l’URSS (mais libérés des nazis) avaient tous participé à l’attaque contre la Russie: Roumanie, Bulgarie, Hongrie, Galice, Croatie, etc..
        sauf Pologne et pays Baltes là c’est une autre très vieille histoire.

          +9

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        • Logique // 15.07.2019 à 21h39

          Oui, mais les pays baltes ont collaboré activement avec les nazis pour rendre leurs pays « Judenfrei » (libres de Juifs). Pas comme en France donc, où une grande partie des Juifs français ont pu échapper aux massacres et aux déportations.

          « Le quel plan avait pris du retard à cause de Mussolini allant s’embourber en Grèce. »
          Oui et aussi grâce à la résistance yougoslave (ou faut-il parler des Serbes?) qui a obligé l’armée allemande à venir au secours des Italiens. L’opération Barbarossa a été retardée d’un mois.

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      • Louis Robert // 15.07.2019 à 15h18

        Bonjour, Duracuir .

        Merci d’avoir pris le temps de répondre.

        Cette mise en échec du plan initial fut une grande victoire soviétique, certes, une résistance déterminante pour la poursuite de cette guerre, mais ce n’est pas à cette étape que l’armée allemande fut vaincue. La guerre ne faisait que débuter. L’armée allemande demeurait encore dans le jeu, et très menaçante quant à l’issue de la guerre. Le décompte des 900 jours du siège horrible de Léningrad ne faisait du reste que débuter.

        Je crois qu’il y a un large consensus international qui fait de la victoire de Stalingrad le point tournant de cette guerre. Après Stalingrad, le monde eut un soupir de soulagement, comprenant que non seulement l’armée allemande n’était pas invincible, mais qu’elle avait été vaincue. Après Stalingrad, c’était direction « « Berlin toute! ».

        Certes de très grandes victoires restaient nécessaires, dont celle de Kursk, la plus grade bataille de chars de l’histoire. Mais ce n’était plus qu’une question de temps avant que tout ce beau monde rentre chacun chez soi… sous l’oeil vigilant des Soviétiques certes, pour un long bout de temps encore… Quarantaine plus que nécessaire: comme on le voit encore aujourd’hui: avec cette Peste Brune venue d’Europe, on ne sait jamais…

        Cdmt

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        • Duracuir // 15.07.2019 à 21h16

          L’armée Allemande restait menaçante mais elle était foutue dés l’automne 41. D’ailleurs, en 42, elle n’essaya même pas d’attaquer Moscou ou de conquérir Léningrad. Elle attaqua au Sud.
          Sans guerre éclair, au vu des différences de démographie, de ressources et d’espace arrière, l’Allemagne était vaincue. Après la saignée de 41 et surtout du terrible hiver 42 ou là, les Allemands ont montré un véritable génie militaire car je crois qu’avec tout autre nation, la guerre se serait arrêtée là et les Russes auraient été à Berlin au printemps. Le défense en Hérisson fut sublime du point de vue tactique et la résistance du soldat citadin Allemand totalement étonnante. Néanmoins, la saignée fut terrible et en juin 42, l’Allemagne avait perdu 1.5 millions de ses meilleurs soldats. Irremplaçables. Pendant ce temps là, au contraire, les Russes progressaient, les officiers surtout devenaient meilleurs et l’équipement devenait réellement supérieur à tout ce que les Allemands pouvaient présenter. T34, Yak 3 , Katiusha. Stalingrad fut la pique mortelle. A Koursk, tout était déjà fini. Seule l’incroyable valeur militaire allemande a pu faire agoniser la guerre aussi longtemps. Moscou 41 c’est un peu comme la Marne en 14 ou Verdun en 16, « ils ne sont pas passés ». Et quand l’agresseur n’atteint pas ses objectifs, il a perdu.

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      • Philou // 15.07.2019 à 21h20

        Et là, à ce moment fatidique de l’histoire, il faut encore et toujours remercier Richard Sorge, l’allemand communiste ami de l’ambassadeur nazi à Tokyo, qui – avec ses camarades japonais (Ozaki, etc.), a pu persuader Staline que les militaires nippons n’avaient aucune intention, ni même possibilité, d’attaquer l’URSS à revers. Si bien que 600 000 Sibériens d’élite sont arrivés à point, avec Joukov à leur tête – qui avait déjà écrasé les Japonais, lors de « l’incident » de Nomonhan/Khalkin Ghol de 1939 en Mongolie -, pour clouer les Allemands devant Moscou, le général Hiver achevant ce sauvetage historique.
        Auparavant, Sorge avait fait tout son possible pour prévenir Staline du déclenchement de l’attaque Barbarossa, en vain… en remerciement, Staline laissa Sorge se faire pendre fin 44, alors que les Japonais, désireux d’utiliser la médiation soviétique auprès des Alliés pour une paix des braves en Asie (!), étaient prêts jusqu’au bout à l’échanger en signe de bonne volonté…
        Une biographie de Sorge en langue anglaise vient de paraître, un pavé passionnant : « An Impeccable Spy, Richard Sorge, Stalin’s Master Agent » (Owen Matthews ; Bloomsbury).

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        • Louis Robert // 16.07.2019 à 01h37

          Merci pour le rappel du travail impeccable de Sorge.

          Je suggère d’abandonner la théorie fantaisiste du général Hiver. Hiver fut le même pour tous les combattants. L’incapacité de Allemands à combattre victorieusement durant l’hiver tusse ne fait qu’attester de l’extrême faiblesse du commandement allemand.

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          • Philou // 16.07.2019 à 19h09

            Je suis désolé mais le Général Hiver était bien là et en avance !
            – 1ères neiges : début octobre 1941, qui fondent vite et transforment les routes en fondrières (période de la raspoutitsa/Schlammperiode, la « période de la boue », que les Allemands découvrent).
            – le gel n’arrive que le 15 novembre qui solidifie les routes, mais la promesse habituelle de 4 semaines de pré-hiver avec des températures basses encore acceptables, ne se réalise pas : dès le 23 novembre, il fait …-30°c ! …avec des pointes allant jusqu’à -40°c voire – 50°c par la suite…
            – l’offensive est arrêtée le 5 décembre ; 130 000 cas de gelures enregistrées dans les troupes allemandes.
            …bref, oui, le Général Hiver a bien été de la partie, arrivant nettement en avance ; mais oui, aussi, les Allemands étaient absolument non-préparés à ce genre de guerre ; plus que « l’extrême faiblesse du commandement allemand », c’est l’extrême-faiblesse d’Hitler à concevoir la réalité mais l’extrême-dureté de son commandement autoritaire qui expliquent l’impréparation puis les errements de l’attaque allemande sur Moscou.
            Les Soviétiques avaient un matériel adapté au très grand froid, depuis les moteurs jusqu’aux culasses de fusil et l’habitude de les supporter avec des vêtements et un ravitaillement adaptés.

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            • Duracuir // 17.07.2019 à 12h23

              L’armée allemande était déjà exsangue humainement et matériellement dés fin septembre. Et les Russes n’ont pas eu besoin de l’hiver pour l’arrêter devant Leningrad. Pourquoi pensez vous qu’ils auraient laissé prendre Moscou par une armée beaucoup plus faible que celle qu’ils arreterent à Leningrad?

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              Alerter
        • Duracuir // 16.07.2019 à 07h14

          @philou
          C’est vrai… Mais c’est faux.
          Si tout ce que vous dites est vrai, ce n’est pas Sorge toutefois qui sauva Moscou. Les 700000 Sibériens rapatriés d’urgence et en secret par Joukov ne participerent pas à l’arret des Allemands. Ces forces servirent à la contre-attaque d’hivers. Les nazis étaient déjà stoppés. Non les Russes ne doivent leur victoire devant Moscou ni à l’hiver, ni à un héros Allemand, ils la doivent au seul héroïsme des peuples d’URSS. Je rappelle que la 1ere année de guerre à l’est a coûté plus aux Allemands que toute la 1ere GM.

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          • Philou // 16.07.2019 à 19h40

            Comme dit ci-dessus, les Soviétiques doivent – en partie – leur victoire devant Moscou à un hiver très rigoureux et précoce, les avantageant sur le plan matériel et humain. Sinon, oui, ma formulation était incorrecte : les 30 divisions commandées par Joukov – essentiellement sibériennes – n’ont pas cloué les Allemands, elles les ont, à partir du 5 décembre, décloués et rejetés suffisamment loin de Moscou pour que l’offensive allemande du printemps suivant sur ce secteur soit nettement moins dangereuse et que l’attention d’Hitler se porte (fatalement) ailleurs… enfin, Sorge était autant russe qu’allemand, né à Bakou en 1895, d’un père allemand et d’une mère russe. Par la suite, une Russe, Katia Maximova, rencontrée en 1933 à Moscou (et morte en camp !), fut le grand amour de sa vie. Très tardivement, l’URSS le réhabilita enfin : après avoir vu, en compagnie de Joukhov, le curieux film français, « Qui êtes-vous, M. Sorge ? » d’Yves Ciampi (1961), Khrouchtchev nomma une commission d’enquête qui révéla l’importance capitale de cet espion soviétique et l’ignominie, là encore, du régime stalinien. Il fut fait « héros de l’Union Soviétique », une rue de Moscou et un navire reçurent son nom. Un timbre à son effigie fut émis. Sa tombe, toujours fleurie (longtemps par des officiels soviétiques), se trouve au cimetière de Tama, dans la banlieue de Tokyo.
            https://ja.wikipedia.org/wiki/リヒャルト・ゾルゲ#/media/ファイル:Могила_Рихарда_Зорге,_Токио.jpg

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  • Casimir Ioulianov // 15.07.2019 à 13h36

    Il va falloir leur dire à tous d’arrêter les bullshits et de nous prendre pour des cons au passage : La liberté , personne n’est venu nous l’apporter. Elle est encore à prendre.

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  • christiangedeon // 15.07.2019 à 17h19

    Cet article est d’autant plus intéressantqu’il traduit,en dernière analyse,une grande méconnaissance de la logistique militaire et alimentaire de la seconde guerre mondiale. Oui,ce sont les russes qui ont porté un poids presqu’insupportable de sacrifice humain. Mais oui aussi,ce sont les américains qui leur ont fourni des dizaines de milliers de véhicules,et des munitions en quantité phénoménale,ainsi que les ressources alimentaires dites K pour les soldats de l’Armée rouge. C’est en grande partie grâce au matériel américain que la victoire décisive de Koursk a été obtenue. Alors qui a gagné la seconde guerre mondiale? Les russes et les américains ,conjointement. Selon le côté politique vers lequel on penche,on choisit l’un plutôt que l’autre.Cela n’ a pas de sens. Sauf si on compte au nombre de morts et de blessés. Là encore,cette comptabilité ne fait pas sens. Economiser la vie de ses hommes fait aussi partie de l’art de la guerre.

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    • Logique // 15.07.2019 à 22h04

      D’une part le matériel américain n’a pas été « fourni », il a été vendu. Comme ça ils gagnaient sur les deux terrains. Ensuite ce matériel n’était souvent pas à la hauteur, notamment en hiver. A Koursk ce sont les T34 soviétiques qui ont affronté les chars allemands. Et la victoire est due avant tout à la stratégie soviétique à laquelle les ricains n’ont eu aucune part, contrairement aux Anglais. Très rapidement les industries militaires soviétiques ont tourné à plein régime, mais les propagandistes américains veulent faire croire que leur « aide » a été décisive, ce qui n’a pas été le cas.

      Systématiquement les propagandistes « oublient » l’aide américaine à l’Allemagne nazie sans laquelle la guerre n’aurait même pas eu lieu. Ce n’est pas moi qui le dis, mais Albert Speer, ministre de l’armement et de la production de guerre.

        +23

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    • Duracuir // 16.07.2019 à 07h21

      Gédéon arrêtez avec ces bullshits svp. Les fournitures alliées representérent mois de 10% de l’équipement Russe et essentiellement des camions. Quant à Koursk les nazis s’étaient déjà pris deux défaites stratégiques avant. Et sans aucune aide. Les Studebaker US ont certes aidé les Russes, mais ce ne sont pas des camions qui gagnent les batailles. Propagande typique d’après guerre pour minimiser l’exploit de l’armée rouge. Il est temps de rétablir quelques vérités. Regardez les dates, les chiffres, ils parlent d’eux même.

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      • christian gedeon // 16.07.2019 à 11h21

        Vous savez peut-être que sans camions on ne peut transporter ni troupes,ni munitions,ni ravitaillement…évitez le bullshit s’il vous plaît.Pouvez vous me dire d’où vous tirez les 10% s’il vous plaît?

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        • Duracuir // 17.07.2019 à 12h26

          Et vous ? D’où tirez vous que l’équipement livré fut essentiel? Quels sont vos chiffres? D’où viennent ils si toutefois vous en avez réellement. Les miens sont disponibles dans n’importe quel livre d’histoire sérieux. Pas de ceux écrits par des écrivains, des journalistes ou des polémistes.

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      • Minotaure // 16.07.2019 à 11h27

        L’essentiel du lend lease américain n’était pas constitué de chars ou d’avions, mais de matériels nécessaires à la logistique.

        Par exemple, le gros des véhicules de transports (camions studbeakers, jeeps) étaient fournis par les Etats Unis, permettant à l’industrie soviétique de se concentrer sur les matériels lourds, chars et canons.

        On peut aussi parler des locomotives, des wagons, des kilomètres de fils électriques, des stations radars etc. il y a aussi la livraison de l’essence à haut indice d’octane, qui booste les performances des avions et dont ne disposaient ni les Soviétiques ni les Allemands. Ces livraisons ont énormément contribué au « rattrapage » qualitatif de la VVS soviétique. Et on pourrait encore parler des livraisons de conserves ou de bottes, vitales vu l’état de l’agriculture et des industries de biens de consommation soviétiques à partir de 1943.

        Sans les livraisons américains, les offensives géantes de 1944-1945 étaient simplement impensables.

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        • Minotaure // 16.07.2019 à 12h11

          Par ailleurs pour l’essentiel les équipements américains n’étaient pas vendus mais donnés. Avec d’évidents problèmes de mise sous dépendance (notamment pour la GB, la France ou la Chine), mais il ne s’agissait pas de ventes.

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      • UnKnown // 17.07.2019 à 00h41

        Pour autant que je sache, la grande partie des usines Soviétiques de tracteurs, voitures, avions, chars, obus, et autres, ont été dessinées par Albert Kahn, architecte industriel qui a dessiné la moitié des usines de Detroit.

        Les usines de Stalingrad (tracteurs et chars), Karkhov (voitures et chars), Kramatorsk (aviation), Magnitogorsk (acier) sont toutes dessinées par cet architecte américain. Et au total, il a supervisé la construction de plus de 500 usines de cette taille, accompagné d’ingénieurs américains, avec transfert de technologie et de savoir faire aux Russes. Donc c’est un peu le jeu de l’œuf et de la poule…
        Sans l’aide américaine (par l’Iran notamment), l’URSS n’aurait jamais pu produire un tel volume de matériel. Et sans le sacrifice du peuple Soviétique pour tenir ces armes et détruire le gros des forces Allemandes, les USA n’auraient probablement jamais pu mettre les pieds en Europe Occidentale par le bais d’un débarquement amphibie.

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  • cedivan // 15.07.2019 à 18h13

    C’est assez sidérant de voir qu’encore aujourd’hui, chacun cherche à tirer la couverture à soi. La guerre contre les nazis a été gagnée par une conjonction de moyens, d’efforts, de morts, de sang etc qui, pris séparément, n’auraient pas obtenu ce résultat final. il est vain et inutile de savoir qui a fait « plus » ou « moins » le job. Il faut simplement ne pas être naïf sur les contributions des uns et des autres car aucun des pays vainqueurs n’a été exempt d’arrière-pensée. C’est une lapalissade mais visiblement il faut le redire

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    • Pol ux // 16.07.2019 à 06h48

      Hollywood vous a bien eu.
      Efforts conjoints de tous sauf des étasuniens qui n’ont fait que tirer les marrons du feu.

        +6

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      • cedivan // 17.07.2019 à 10h17

        Je n’ai aucun tropisme nord américain, loin de là, mais les américains ont eux aussi contribué à la défaite nazi. Le nier, c’est être dans l’idéologie

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  • RGT // 15.07.2019 à 19h49

    Serge Halimi se trompe.
    Les USA n’ont pas attendu que les « démocraties occidentales » aient besoin d’aide pour intervenir malgré les appels à l’aide insistants.

    Les USA ont en effet joué sur les deux tableaux en aidant TOUS les participants de ce conflit contre des espèces sonnantes et trébuchantes.
    Et les oligarques US ont même continué à fournir les nazis même APRÈS la déclaration de guerre de l’Allemagne aux USA… Rockfeller fournissant du pétrole et de l’acier, Ford et General Motors (Opel) des véhicules militaires, etc…

    Les USA sont intervenus en catastrophe quand ils ont constaté la débandade nazie sur le front de l’est et l’avancée de l’armée rouge qui n’aurait fait qu’une seule bouchée de l’Allemagne jusqu’à ses frontières occidentales.

    Et les Allemands, sentant qu’ils pourraient trouver un « protecteur » contre le retour de bâton slave tout à fait justifié ont placé toutes leurs troupes restantes à l’est en ne laissant que les éclopés du front de l’est (très peu motivés à se battre) pour que les USA arrivent au plus vite.
    La bataille des Ardennes fut très dure pour les troupes US, mais c’était une querelle de cour de récréation comparée à celle qui se livrait à l’est.

    Le résultat de la politique US est encore bien visible aujourd’hui : Les grosses entreprises allemandes (très proches de leurs consœurs d’outre atlantique) n’ont JAMAIS été sanctionnées à l’ouest pour la « bienveillance » qu’elles ont manifesté à l’égard des nazis.

    TOUS ces « grands capitaines d’industrie » auraient dû être condamnés à Nuremberg et leurs biens saisis pour indemniser leurs victimes.

      +15

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  • Seb // 15.07.2019 à 20h06

    En mai 1939, Adolf Hitler s’est emparé de toute la Tchécoslovaquie…« la situation en Europe ne paraît pas justifier une action urgente »…
    La façon dont la propagande Nazie s’est emparé de toute la Tchécoslovaquie peut surprendre.
    « Voir P215 La Propagande Nouvelle Force Politique de jacques Driencourt parue en 1950 »
    Selon la technique maintenant classique, les agents du Docteur Goebbels posent un jour le problème. On n’insiste d’abord que sur les intérêts culturels, car il ne faut pas trop effrayer les démocraties. Mais, bientôt, la question minoritaire prend toute son ampleur. On réclame l’égalité des droits, on exige l’autonomie, il faut au moins un plébiscite. On présente l’incorporation sans plébiscite des districts indubitablement allemands comme une nécessité indiscutable. Enfin, c’est le rattachement du pays tout entier qui, seul, peut résoudre le problème. La forme de la Propagande nazie suit les thèmes qu’elle répand dans leur progression savamment conçue. On commence brutalement par jeter l’effroi chez l’adversaire en lui rappelant qu’Hitler a fixé dans Mein Kampf un programme qu’il a rempli jusqu’ici et qu’il réalisera jusqu’au bout, que l’armée allemande est invincible, que les Allemands des Sudètes ont toute l’Allemagne derrière eux. Puis, la méthode de la douche écossaise est employée pour mettre à bout les nerfs de la victime et annihiler sa volonté de résistance. On alterne les menaces avec les protestations pacifiques.

      +3

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  • Seb // 15.07.2019 à 20h07

    On s’apaise une semaine, laissant entrevoir un compromis possible et redonnant l’espoir, mais la Propagande redouble de violence et durcit ses exigences. Elle répand systématiquement les mensonges et la terreur, l’excitation et la haine. C’est une véritable guerre qu’elle mène contre la Tchécoslovaquie pour briser sa résistance, et contre les Alliés pour les dissocier et paralyser leur action. C’est une période de tension extraordinaire que le monde vécut en août et septembre 1938. Chacun est à l’écoute, suspendu aux paroles des chefs d’États, attendant minute par minute l’annonce de la catastrophe .
    Enfin Hitler annonce qu’il va parler… dans quinze jours. C’est le début d’une préparation d’artillerie, un pilonnage ininterrompu…

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  • Seb // 15.07.2019 à 20h08

    De soi-disant indiscrétions filtrent, redoutables un jour, plus nuancées le soir… Enfin le jour historique est arrivé. Hitler va parler, il parle, il a parlé. Soulagement dans le monde entier ; Le discours est brutal, il pouvait être pire, relatait Louis Marlio.
    On profite du répit pour tenter une dernière manœuvre de division. On montre à la France l’impossibilité d’entrer en guerre pour un problème aussi ridicule. On fait valoir à Londres l’avantage qu’il y aurait à se maintenir en dehors de l’affaire, quitte à négocier certaines compensations ; On agit aux États-Unis sur le terrain de la politique intérieure. Un matin , l’éditorial du Times éclate comme une bombe : il préconise le rattachement des sudètes à l’Allemagne. Goebbels ne le proposait qu’en y croyant pas. L’Angleterre lui fait le succès facile. La France se résigne, les Tchèques protestent, l’idée fait son chemin.

      +4

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  • moshedayan // 16.07.2019 à 10h34

    avec clavier qwerty j approuve cette phrase apres breve visite monuments aux morts 39 41-45
    complicité historique entre « les deux totalitarismes du XXe siècle », fasciste et communiste (lire « Tous les totalitarismes se valent »)
    et bien non 1! juste remarque sur les responsabilites des historiens occidentaux

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    Alerter
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