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25.juillet.201725.7.2017 // Les Crises

Allocution de l’Ambassadeur russe Choulguine auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques

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Voici une allocution de la Russie à l’OIAC afin d’avoir son point de vue.

Bien entendu, ceci est à prendre avec esprit crique et recul, en raison des guerres de propagande en Syrie menées par toutes les parties.

Allocution de l’Ambassadeur Alexandre Choulguine, chef de la délégation russe, Représentant permanent de la Russie auprès de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), pendant la 85e session du Conseil exécutif de l’organisation

Source : Ministère des Affaires étrangères Fédération de Russie, 13-07-2017

Monsieur le Président,

La délégation russe est ravie de vous saluer à nouveau à la tête du Conseil exécutif et voudrait vous assurer de son total soutien et de sa disposition à une coopération constructive afin que cette session se déroule le mieux possible.

La Fédération de Russie est entièrement attachée à ses engagements dans le cadre de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques et poursuit la destruction de ses arsenaux chimiques. Au 10 juillet 2017 près de 39.659 tonnes d’armes chimiques avaient été détruites, ce qui représente 99,2% des arsenaux initiaux. La destruction du volume restant se déroule selon le plan établi sur le dernier site en activité à Kizner, en République d’Oudmourtie.

Nous continuons de suivre attentivement la situation concernant la destruction des armes chimiques dans d’autres pays membres. Nous jugeons que les visites des délégations sur le site américain de destruction d’armes chimiques Blue Grass, ainsi que sur le site pour la destruction des armes chimiques laissé par le Japon sur le territoire de la Chine à Haerbalin, qui se sont déroulées en période d’intersession du Conseil exécutif, ont été utiles pour prendre connaissance de la situation réelle.

Monsieur le Président,

La Fédération de Russie a pris connaissance des rapports du Directeur général sur la mise en œuvre du plan de destruction du reste des armes chimiques libyennes de 2e catégorie à l’étranger, ainsi que de celui de la Libye sur l’avancée de la destruction des réserves d’armes chimiques restantes après le 29 avril 2012.

Nous voudrions attirer une nouvelle fois l’attention sur le problème irrésolu de la «disparition» de 220 tonnes de précurseurs d’armes chimiques sur le site libyen de Ruvaga. Conformément à la directive de la 83e session du Conseil exécutif au Secrétariat technique, il faut procéder au plus vite à une inspection intégrale du site par une visite sur place et le prélèvement des échantillons nécessaires. Selon nos informations, la sécurité dans la région de Ruvaga est loin d’être si critique qu’il faille constamment repousser cette visite. Nous pensons qu’il est judicieux de s’adresser aux autorités de Tobrouk qui, selon nos informations, contrôlent le territoire afférant à Ruvaga pour leur demander d’assurer la sécurité afin d’accéder à ce site.

Monsieur le Président,

Nous notons les nouveaux rapports du Directeur général, ainsi que les documents de la Syrie concernant la destruction du potentiel militaro-chimique syrien pour la période concernée, qui témoignent d’un progrès évident en ce sens. Nous constatons avec satisfaction la destruction en juin 2017, en présence des experts de l’OIAC, du dernier hangar d’aviation qui figurait parmi les anciens sites de production d’armes chimiques.

Nous avons également pris note du rapport du Directeur général sur les résultats de l’inspection des sites du centre de recherche syrien à Barza et à Jamraya, menée sur décision de la 83e session du Conseil exécutif. Nous soulignons qu’en dépit des circonstances connues liées à cette décision politiquement motivée, ainsi que de la situation difficile en matière de sécurité dans cette région, le gouvernement syrien a pu organiser de bonne foi la visite des experts du Secrétariat technique au centre de recherche. D’après le rapport, les résultats de la visite parlent d’eux-mêmes: la partie syrienne a apporté la coopération nécessaire et a assuré aux inspecteurs un accès intégral à tous les bâtiments et locaux; l’analyse des échantillons prélevés a indiqué l’absence de traces de produits chimiques figurant «sur les listes»; aucun signe d’activité sortant du cadre des engagements de la Syrie dans le cadre de la CIAC n’a été retrouvé.

Nous pensons qu’il est important de poursuivre le dialogue entre les spécialistes du Secrétariat technique et les experts syriens sous l’égide du Directeur général Ahmet Üzümcü et du premier vice-Ministre syrien des Affaires étrangères Faysal al-Mikdad afin d’éclaircir la situation autour de la déclaration syrienne initiale sur la CIAC. Nous pensons que ce format de coopération entre l’OIAC et la Syrie a prouvé son efficacité. Nous notons que les Syriens sont complètement disposés aux contacts avec le Secrétariat technique.

Monsieur le Président,

Le 5 juillet 2017, pendant la réunion extraordinaire, le Conseil exécutif a étudié les rapports sur les résultats de l’enquête de la Mission d’établissement des faits d’usage de l’arme chimique en Syrie (FFM) concernant deux incidents: à Um Hosh le 16 septembre 2016 et à Khan Cheikhoun le 4 avril 2017. La délégation russe a exposé en détail ses estimations concernant le travail de la FFM et a diffusé un document à ce sujet, dont tout le monde peut prendre connaissance.

Monsieur le Président,

A titre de remarque suite aux accusations proférées ici selon lesquelles la Russie et la Syrie dresseraient un «écran de fumée» et déformeraient les faits du rapport sur Khan Cheikhoun, je répondrai brièvement que ces déclarations ne tiennent pas debout. J’explique pourquoi.

En général, un «écran de fumée» est dressé par ceux qui ont des choses à cacher. Ni nous ni les Syriens n’avons quoi que ce soit à cacher. Je rappelle que c’est nous qui avions proposé, avant le 21 avril, d’envoyer d’urgence des experts de l’OIAC à Khan Cheikhoun et sur la base aérienne de Shayrat pour comprendre ce qui s’était réellement passé. On nous a répondu: ne diabolisez pas la FFM, elle a sa propre façon de travailler. Attendez le rapport.

Enfin le rapport de la FFM est paru, comme toujours reflétant une enquête à distance en utilisant des informations plus que douteuses. Le rapport pousse le lecteur à croire à l’idée d’un bombardement aérien. Or la FFM n’a pas pris la peine de comprendre quelle munition avait été utilisée. Les fragments de la munition tombée dans le cratère – nous l’avons tous vu sur les images – ont disparu. La FFM le prend comme un fait établi – «que voulez-vous, nous n’avons pas réussi à obtenir les débris de la munition» – et c’est tout. Nous n’avons reçu aucune autre explication intelligible. Ainsi, les débris de la munition ont été «cachés» et le cratère a été cimenté. Il est difficile de qualifier cela autrement que comme la destruction de pièces à conviction primordiales. En effet, cela fait un sacré «écran de fumée».

En ce qui concerne la vidéo avec des enfants mourant supposément d’une exposition au gaz sarin, la direction de la FFM a expliqué que les experts ne l’avaient même pas analysée car ils ne la considéraient pas comme une preuve primaire. En d’autres termes: «Ne critiquez pas la vidéo, ce sont des broutilles». Mais alors, quelles sont ces photos qui ont été montrées pendant la réunion à New York par la représentante américaine Nikki Haley? N’était-ce pas de ces enfants dont il s’agissait? Elle ne les considérait donc pas, alors, comme une aberration n’ayant rien à voir avec cette affaire? Mieux encore. Le 6 avril 2017, pendant la réunion officielle de la délégation de l’OIAC avec les représentants du Département d’État américain, on nous a dit que le président américain Donald Trump avait été «incroyablement en colère» quand il avait vu les images d’enfants mourants. On dit que c’est ce reportage qui l’a poussé à prendre la décision d’attaquer la base aérienne syrienne de Shayrat.

Vous affirmez – je veux parler de nos opposants – que la vidéo ne fait pas partie des preuves importantes dans l’affaire de l’incident de Khan Cheikhoun mais il s’avère que le président d’une grande puissance a pris la décision d’importance critique de tirer des missiles en s’appuyant sur une information insignifiante. Dans ce cas, vous devriez vous distancer de la décision américaine, qui était une grossière violation du droit international et un acte d’agression contre un État souverain – la Syrie.

Mais alors pourquoi cela ne s’est-il pas produit? Ceux qui tentent aujourd’hui de nous accuser de critique malveillante du travail de la FFM ont soutenu en chœur, même si c’était avec certaines réserves, l’action militaire américaine contre la Syrie en la présentant comme un moyen fiable de prévenir toute récidive d’usage de l’arme chimique par l’armée syrienne.

Mais dans ce cas pourquoi vous opposiez-vous aussi fermement à notre proposition d’envoyer des experts à la base aérienne de Shayrat où, comme l’affirment les Américains, étaient stockées les armes chimiques? Quelque chose ne colle pas dans les arguments de nos collègues occidentaux. Il y a beaucoup d’incohérences.

Pour revenir aux images d’enfants aux pupilles dilatées. Nous n’avons toujours pas obtenu de réponse sensée à la question de savoir pourquoi la FFM n’avait pas décrit les symptômes dont sont victimes les personnes touchées par une attaque au sarin. On a calculé le nombre exact de cas de diarrhées, de vomissements et de pupilles réduites à la taille d’une tête d’épingle (137 personnes au total). Mais où sont les enfants avec les pupilles dilatées? Après tout, il y en avait visiblement plusieurs. Peut-être n’ont-ils pas été inscrits dans le tableau parce qu’ils ne sont pas morts du sarin? Dans ce cas, qui ou quoi les a tués? Qui répondra à ces questions?

Cette vidéo a été présentée par les fameux Casques blancs, dont les informations ont été analysées volontiers par la FFM. On se demande alors pourquoi la FFM a accepté certaines informations sans poser de questions, tout en en rejetant d’autres? Peut-être parce qu’elles ne s’inscrivaient pas dans le scénario prévu d’avance pour désigner les coupables des faits?

Nous ne nourrissons pas d’illusions sur la manière dont nos arguments seront reçus par les délégations politiquement engagées. Leurs discours permettent de comprendre dans quelle mesure ils sont autonomes: chaque déclaration nationale des représentants des États membres de l’Union européenne commence par l’adjuration rituelle montrant que son pays s’aligne entièrement sur l’allocation lue préalablement au nom de l’UE. Nous présentons nos explications en comptant sur les délégations capables d’avoir une vision objective des événements.

Ainsi, contrairement à nos collègues qui chantent les louanges de la FFM pour son professionnalisme et son travail irréprochable, nous continuerons de poser les questions que nous jugerons nécessaires. Nous continuerons d’insister sur le rétablissement de l’intégralité des faits pour identifier non seulement les exécutants, mais également les commanditaires et les inspirateurs de ce crime odieux. Pour nous, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une grossière et flagrante provocation des opposants à l’adresse des autorités syriennes légitimes.

Nous espérons que le Mécanisme d’enquête conjoint OIAC-Onu mènera une enquête vraiment intégrale en se rendant sur les lieux non seulement à Khan Cheikhoun, mais également à la base aérienne de Shayrat, et qu’il travaillera de manière professionnelle et impartiale.

Sachant qu’il ne faut pas oublier la nécessité d’inspecter la base aérienne de Shayrat d’où, selon les affirmations de nos collègues américains, auraient décollé les avions qui auraient tiré les armes chimiques. Nous insisterons sur la visite de la base aérienne par les experts du Mécanisme d’enquête.

Monsieur le Président,

Malheureusement, le problème de la possession et de l’usage de l’arme chimique par des groupes non étatiques s’aggrave. Les groupes terroristes disposent réellement du potentiel pour créer et utiliser une telle arme. Sa possession par les terroristes est confirmée par les experts de la FFM et par les spécialistes russes qui se sont rendus sur les lieux des incidents chimiques en Syrie. Dans l’incident impliquant l’usage de l’arme chimique à Um Hosh, notamment, tout désigne la responsabilité des terroristes.

Nous apprécions le travail de plus en plus actif de l’OIAC dans la lutte contre ces menaces. Comme l’indique le débat au sein du groupe de travail ouvert sur le terrorisme et de son sous-groupe sur les entités non gouvernementales, l’Organisation peut, dans le cadre de son mandat, prendre les mesures nécessaires pour contribuer au renforcement des potentiels appropriés des États membres de la Convention.

Nous pensons également qu’il est important d’accroître les capacités nécessaires du Secrétariat technique notamment concernant la réaction aux informations importantes sur les faits d’usage de l’arme chimique en Syrie par des groupes terroristes et la contrebande de produits chimiques dangereux depuis le territoire des pays voisins. Nous savons que des informations de ce genre sont régulièrement envoyées au Secrétariat technique par la Syrie.

Il faut poursuivre la mobilisation des efforts internationaux pour lutter contre les récidives interminables de terrorisme chimique en Syrie et en Irak. Ce qui confirme la pertinence de l’initiative russe de mettre au point, à la Conférence de Genève sur le désarmement, la Convention internationale sur la lutte contre le terrorisme chimique et biologique.

Monsieur le Président,

Nous saluons la discussion de plus en plus active sur les futures priorités de l’OIAC dans le cadre du groupe de travail ouvert. Nous pensons que durant le développement de l’Organisation il ne faut pas éroder les principes conventionnels basés sur le consensus, ni enfreindre l’équilibre entre les droits et les engagements des États membres. Enfin, les nouvelles sphères d’activité de l’Organisation ne doivent pas sortir du cadre de son mandat conventionnel.

Monsieur le Président,

Une étape décisive de la campagne pour l’élection du Directeur général du Secrétariat technique commence. Parmi les sept candidats, tous dignes de ce poste, le Conseil exécutif devra très prochainement faire un choix difficile au profit d’un seul prétendant qui fera consensus.

Sur plusieurs points de l’agenda de la session actuelle nous présenterons nos considérations séparément, au fur et à mesure qu’ils seront soulevés.

Merci, monsieur le Président,

Nous demandons de diffuser cette allocution à titre de document officiel de la 85e session du Conseil exécutif de l’OIAC.

Source : Ministère des Affaires étrangères Fédération de Russie, 13-07-2017


Précision par rapport à un billet d’hier : nous avons publié le coup de gueule de Joël Teubissi Noutsa, en réponse aux propos de Macron sur l’Afrique, qui circule énormément sur les réseaux sociaux africains, et ce depuis plusieurs jours. Certains lecteurs, surpris par certaines expressions, nous ont demandé de contacter l’auteur. Nous allons essayer de le faire – et nous avons donc mis hors ligne l’article en attendant…

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

DUGUESCLIN // 25.07.2017 à 05h17

Les interrogations du représentant russe sont claires et pourquoi ne reçoivent-elles aucunes réponses claires qui seraient profitables à tous et permettraient une attitude juste.
Mais au-delà de ces interrogations sur les faits eux-mêmes, se pose la question de savoir quel aurait été le but de l’armée syrienne dans une telle attaque chimique dans un coin perdu?
-Cette attaque inutile n’apporte strictement rien sur le plan militaire.
-Cette attaque est totalement contre productive, sur le plan de l’opinion internationale.
Alors la question est :
– Pourquoi l’armée syrienne aurait fait une telle attaque non seulement inutile mais contraire à ses intérêts?-
Le but ne serait-il pas de discréditer cette armée, et du même coup son allié russe, qui remporte victoire sur victoire ?
A moins d’avoir des militaires stupides incapables d’efficacité sur le terrain, ce qui n’est pas le cas, cela ne peut apparaître que comme un coup monté, cruel et barbare, selon le savoir faire des terroristes.

15 réactions et commentaires

  • JdE39 // 25.07.2017 à 01h51

    Dommage d’avoir mis hors ligne cet article. Une grande partie de ces commentaires étaient fort important!

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    • Daniel // 25.07.2017 à 10h10

      « Certains lecteurs, surpris par certaines expressions, nous ont demandé de contacter l’auteur. »

      Quelles expressions?
      Pour lui demander quoi?
      Certains lecteurs dont moi sont surpris de la mise hors ligne de l’article.
      Merci de ne pas supprimer mes interrogations.

        +6

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    • Laurent Fournier // 26.07.2017 à 07h21

      Alerté par la mise hors-ligne de cet article que je n’avais pas lu (n’étant pas intéressé par la suite déjà trop longue des dérapages verbaux de Macron, et Hervé Kempf ayant déjà répondu sur celui-là), j’ai trouvé la mise au point de Joël Teubissi Noutsa sur d’autres sites. L’article est vaiment bien, peut-être un peu trop clair au goût de certains. Il est étrange de retirer un article avant d’avoir contacté l’auteur. Normalement ça devrait être le contraire. Dommage que même sur les-crises.fr, un acte de censure signale un article particulièrement remarquable!
      J’espère que l’article va bientôt être republié, que l’auteur soit « contacté » ou non!
      Tout le monde peut avoir des hésitations… à condition de les rectifier!

        +2

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  • DUGUESCLIN // 25.07.2017 à 05h17

    Les interrogations du représentant russe sont claires et pourquoi ne reçoivent-elles aucunes réponses claires qui seraient profitables à tous et permettraient une attitude juste.
    Mais au-delà de ces interrogations sur les faits eux-mêmes, se pose la question de savoir quel aurait été le but de l’armée syrienne dans une telle attaque chimique dans un coin perdu?
    -Cette attaque inutile n’apporte strictement rien sur le plan militaire.
    -Cette attaque est totalement contre productive, sur le plan de l’opinion internationale.
    Alors la question est :
    – Pourquoi l’armée syrienne aurait fait une telle attaque non seulement inutile mais contraire à ses intérêts?-
    Le but ne serait-il pas de discréditer cette armée, et du même coup son allié russe, qui remporte victoire sur victoire ?
    A moins d’avoir des militaires stupides incapables d’efficacité sur le terrain, ce qui n’est pas le cas, cela ne peut apparaître que comme un coup monté, cruel et barbare, selon le savoir faire des terroristes.

      +46

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    • Fritz // 25.07.2017 à 08h41

      « Pourquoi l’armée syrienne aurait fait une telle attaque ? » Bon sang mais c’est bien sûr :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Massacre_de_Khan_Cheikhoun_du_4_avril_2017#Motivations_du_r.C3.A9gime_syrien

      Le chien de garde de cet article Wikipédia (un certain Tan Khaerr) n’est plus aussi mordant qu’en avril, et quelques points de vue dissidents ont réussi à passer son mur de censure. Mais son argumentation reste canine, comme le montre cette page de discussion :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Massacre_de_Khan_Cheikhoun_du_4_avril_2017#Philip_Giraldi
      Tan Khaerr peut compter sur le renfort d’un certain Lebob :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Massacre_de_Khan_Cheikhoun_du_4_avril_2017#Toujours_la_m.C3.AAme_propagande_.3F

        +9

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      • Suzanne // 25.07.2017 à 11h31

        Il me semblait avoir vu une discussion aussi sur le bistro de Wikipédia, la voilà :
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Le_Bistro#La_neutralit.C3.A9_dans_Wikipedia_reste-elle_un_principe_fondateur.2C_ou_bien_est-ce_devenu_une_vieille_lune_has-been_.3F
        Et en passant, ça donne pas mal une idée de la façon dont fonctionne Wikipédia.

          +6

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        • Fritz // 25.07.2017 à 12h46

          Merci, Suzanne. Éclairant, en effet. Le pire est que la remarque initiale et amplement justifiée de Fludbis se trouve bientôt noyée sous les sophismes des Tan Khaerr et autres Lebob.

          Mes préférés : « Je me demandais quand (et, le cas échéant, qui) allait ressortir la vieille fable complotiste des gazoducs syriens qui seraient la raison du conflit en Syrie. J’ai désormais la réponse ». –Lebob (discuter) 23 juillet 2017 à 17:59 (CEST)

          Les controverses sur le massacre de la Ghouta rappellent beaucoup celle sur les Massacres de Markale. Les déclarations de Théodore Postol sont essentiellement relayées par des sites pro-russes et/ou conspirationnistes (RT, Sputnik, Le Grand Soir, Egalité et Réconciliation, Mondialisation.ca) en revanche il n’y a presque rien sur lui dans les médias de référence ce qui laisse de gros doutes sur sa crédibilité. Les deux thèses ne sont pas du tout équilibrées. La grande majorité des sources, des États et des spécialistes pointent la responsabilité du régime syrien. Seuls la Syrie et ses alliés nient, donc on ne va pas mettre que la responsabilité de l’attaque est « disputée », tout comme on ne va pas mettre que la responsabilité du Génocide arménien est « disputée » sous prétexte que la Turquie nie encore aujourd’hui être l’auteur des massacres. L’utilisation d’armes chimiques par l’armée syrienne a été prouvée par des rapports de l’ONU et de l’OIAC. Leur utilisation par les rebelles (qui n’auraient utilisés les armes chimiques que pour se bombarder eux-mêmes) n’est en revanche aucunement démontrée. Tan Khaerr (discuter) 23 juillet 2017 à 12:28 (CEST)

          Pour contribuer régulièrement sur le conflit syrien je signale qu’il n’y a pas non plus que les médias à servir de sources : des historiens, des chercheurs au CNRS ou des universitaires bossent et publient déjà sur ce sujet et pour la plupart ils ne sont pas plus indulgents envers Bachar el-Assad que les « médias mainstream ». Nos médias « occidentaux » de référence ne sont sans doute pas parfais mais ils sont certainement parmi les plus objectifs et ne masquent pas les exactions commises par l’ensemble des belligérants, contrairement aux médias russes, iraniens ou syriens (que je lis aussi ponctuellement et qui pour votre gouverne Notification Skiff : publient aussi en anglais, voir en français), contrôlés par des régimes autoritaires et qui affirment eux qui leurs soldats sont tout beaux, tout vertueux et que toutes les exactions sont commises par le camp d’en face. Jamais je n’ai vu un seul article de ces médias évoquant des pertes civils commises par les forces de leurs gouvernements. Donc non tout ne se vaut pas et la neutralité ce n’est pas faire du 50-50%. Vous imaginez au nom de la neutralité écrire l’article sur la Seconde guerre mondiale avec 50 % d’historiens pro-nazi et 50% d’historiens pro-Alliés avec parmi eux 30 % d’historiens communistes? Tan Khaerr (discuter) 23 juillet 2017 à 18:23 (CEST)

            +4

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        • Scytales // 25.07.2017 à 12h59

          Merci à tous deux de pointer du doigt ces discussions édifiantes.

          Elles administrent la preuve éclatante que Wikipédia France n’est pas qu’un projet encyclopédique, mais aussi un organe de presse qui diffuse des opinions politiques ou idéologiques sous couvert de scientificité.

            +12

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  • Ardéchoix // 25.07.2017 à 08h01

    Ah la guerre propre c’est beau, c’est esthétique. Non aux armes chimiques, parce que celle-ci tue des gens qui n’ont rien de méchants, alors que les balles, les bombes c’est bien plus précis.
    La guerre c’est ce que les hommes ont trouvés quand ils ne s’aiment plus. Pour aimer les autres il faut d’abord s’aimer soit même.

    PS: Quand un homme insulte le berceau de l’humanité de procréation démesurée, c’est simplement le point zéro de la pensée humaniste.

      +20

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  • Nerouiev // 25.07.2017 à 08h03

    Je crois que la Russie à bien compris qu’elle n’avait jamais la faveur des médias occidentaux. Pour cette raison il ne lui reste plus qu’à poser les bonnes questions indispensables pour échapper à ce harcèlement plus ou moins émotif. Ceci à également été fait contre les accusations à priori concernant le vol MH17. C’est une façon intelligente de lutter contre une propagande trop facilement accusatoire par les maîtres de la presse.

      +34

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    • francois Marquet // 25.07.2017 à 10h22

      Un événement exceptionnel le 4 juillet dernier au Kremlin, passé inaperçu à l’ouest:
      la conférence russo-chinoise sur les média, pendant laquelle la mutualisation des ressources media des deux pays a été décidée, pour lutter contre la propagande occidentale.
      Allocution de Margarita Simonyan, directrice de la rédaction de Russia Today, sous les applaudissements de Xi Jinping et Vladimir Poutine.
      https://www.youtube.com/watch?v=kVHS6F2TkFk

        +12

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  • fanfan // 25.07.2017 à 09h31

    «Il y a plusieurs omissions et lacunes dans le texte [du rapport]. Nous les avons fait remarquer et les experts ont dû admettre qu’il n’avaient pu mettre en place une filière de conservation et de transmission [des preuves]», a confié à RT Alexander Shulgin (représentant russe auprès de l’OIAC), jugeant qu’il s’agissait pourtant d’«une procédure basique destinée à relever les échantillons [et assurer leur authenticité]».
    «En d’autres termes, nous ne pouvons savoir exactement où les corps ont été retrouvés, où les preuves ont été collectées [et enfin] qui a été chargé de les conserver.» En outre, l’OIAC a refusé en avril dernier la proposition faite par la Russie d’envoyer sur le terrain une équipe composée d’experts internationaux.
    https://francais.rt.com/international/40646-gaz-sarin-syrie-omissions-rapport-oiac

      +10

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  • DUGUESCLIN // 25.07.2017 à 11h19

    Par ailleurs le bombardement surprise américain de Shayrat ne manquait pas de risques gravissimes, puisque c’est à partir de cette base qu’était censé avoir eu lieu le bombardement chimique, elle pouvait donc contenir des réserves qui risquaient d’exploser sous les tomawaks américains. Cette vérification n’a pas été faite compte tenu de la réaction intempestive américaine.
    Conclusion, l’action américaine est contradictoire, les américains savaient donc très bien que cette base ne contenait pas d’arme chimique et par conséquent n’avait pas été le point de départ du bombardement en question. Le spectacle était plus important que la réalité.

      +17

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  • Seraphim // 25.07.2017 à 17h46

    La Russie a jusqu’à présent probablement bien fait d’agir et de s’exprimer avec retenue, civilité, esprit de coopération, souci extrême du droit, confiance dans le surgissement, à terme, de la vérité.
    Ravalant sans cesse son orgueil, Poutine, mais aussi ses ministres, ambassadeurs, représentants, ont toujours simplement rappelé les faits et le droit, sans égard pour les dérives des journalistes et les affirmations gratuites des hommes politiques occidentaux.
    Mais je crois que ce temps est révolu, et la déclaration, en ce sens classique, de l’ambassadeur Choulguine fait dépassé, hors du sol de la lutte acharnée pour la « communication ». La Russie devrait désormais adopter une communication laconique, dure, exigeante, non contradictoire ; réduire ses arguments et démonstrations au strict minimum. Prendre des mesures de rétorsion, sur le pétrole, les moteurs de fusée etc.. sans avertissement préalable et sans commentaires.
    Il n’y a plus que cela -un certain langage de la force, ou en tout cas de la vérité per se, sans preuves- que ses adversaires comprendront.

      +5

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    • Fritz // 25.07.2017 à 18h02

      D’accord avec vous, sur la modération intelligente des dirigeants russes comme sur la fermeté nécessaire, face à l’Occident délirant. Je pense que la force des choses nous y mène rapidement.
      Pour certains guignols de l’Ouest, le réveil sera rude.

        +7

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