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23.août.201623.8.2016 // Les Crises

Du libéralisme au fascisme, le développement totalitaire de la civilisation, par Bernard Charbonneau

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Source : Le Partage, Bernard Charbonneau, 06-08-2016

drawing on paper by Laurie Lipton

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Nous reproduisons ici un extrait de l’excellent livre « L’Etat » que Bernard Charbonneau acheva d’écrire en 1948. Il y décrit la plongée de la majeure partie de l’humanité, au fil des siècles et proportionnellement à la progression de l’Etat, dans un monde totalitaire. Nous considérons que la volonté de puissance donnant naissance à l’Etat s’inscrit dans le cadre plus vaste du processus de civilisation.

Voici le passage où nous sommes passés et où nous vivons encore : celui de la « Révolution du XXe siècle » ; celle qui nous fait pénétrer dans cet avenir que désigne si bien le qualificatif de totalitaire. J’emploie ce terme parce qu’il me paraît englober et préciser à la fois toutes les caractéristiques de ce grand changement. Je dis état totalitaire, et non état fasciste ou soviétique, parce que cet adjectif me paraît désigner l’essentiel : non des systèmes d’idées qui ne servent qu’à justifier après coup le fait accompli, mais le fait lui-même : à la fois l’esprit et la réalité sensible. Sur ce plan qui est celui où l’homme vit tous les jours, — dans la rue, dans la queue du guichet ou derrière les barbelés du camp — les régimes totalitaires sont identiques. Non pas malgré la violence, mais par la violence de leur lutte, car le combat qui se substitue à la volonté de justice ou de liberté pour porter dans tous les camps le même fruit.

Ce monde est totalitaire. Partout la même obsession de vaincre rassemble toutes les forces dans un pouvoir central servi par un parti, et cette centralisation sera partout mensongère, dissimulée par son contraire : un décor fédéraliste ou régional. Partout, se justifiant d’un bien absolu, et par l’ennemi intérieur et extérieur, une agressivité à base de peur mène la guerre à tout ce qui prétend exister par soi-même : à l’individu, au groupe, aux peuples voisins. Servie par une technique concentrée et proliférante, une volonté qui s’étend avec elle à tout, et qui elle aussi ne connaît d’autres bornes que celles des possibilités pratiques. Partout le chef et le parti, l’insigne et le slogan, la bureaucratie et la masse, la propagande. Partout les mythes qui exaltent une civilisation mécanisée : la Production, le Travail. Et ceux par lesquels l’homme se dissimule le prix qu’il doit la payer : le héros, l’aventure. Partout la même civilisation, — jusque dans le moindre détail, car il s’agit d’une identité concrète […] — jusqu’à la même cravate sombre sur la même chemise blanche. Le regard peut saisir du premier coup d’œil tout ce que ces régimes ont d’identique, mais ce qu’ils ont de différent échappe aux yeux : à peine une inflexion du bras, une idée … Si les doctrines, et les troupes, s’opposent, l’image de l’avenir, — cette vie que tous distinguent dans leurs rêves et que les propagandes s’efforcent de fixer —, est bien partout la même. Le même autostrade asphalté court à travers les mêmes jardins, sous les mêmes ciels nuageux les mêmes barrages se dressent ; la même fille blonde aux dents intactes et aux yeux vides.

Il est vrai que les partisans de ces divers régimes ont un bon moyen pour nier l’identité qui les confond. Lorsque vous leur montrez la similitude des mots d’ordre, ils invoquent la disparité des faits (par exemple, selon les communistes, les hitlériens peuvent user de slogans socialistes — en fait, par leur clientèle, ils ne sont pas socialistes). Mais si vous signalez l’identité des faits (par exemples, la police politique en Russie soviétique et dans le IIIème Reich), ils invoqueront alors la disparité des fins que ces mêmes moyens servent. Ils peuvent ainsi échapper indéfiniment.

Ce qui distingue au départ les différents régimes totalitaires est secondaire par rapport à ce qui les rend de plus en plus semblables, — mais nous ne songeons même pas à comparer, car ce qui les rend semblables, c’est ce que nous ne discutons même plus.

Non seulement les régimes fascistes et stalinien rentrent dans cette description, mais aussi les démocraties plus ou moins engagées dans la voie totalitaire ; elles dessinent toute une variété d’ébauches plus ou moins perfectionnées dont le régime hitlérien donne une image achevée. Pourquoi parler d’hitlérisme ou de communisme, ou peut-être même de travaillisme ? La perversion totalitaire n’est pas dans tel de nos ennemis, mais dans le monde où nous vivons. Il ne s’agit pas d’un concept politique propre à telle fraction de l’humanité moderne, mais d’un mal déterminé par des structures économiques et sociales qui lui sont communes, qui l’infectent à un niveau si profond que ses membres en sont à peine conscients : les responsables des tyrannies totalitaires sont des dupes plus que des criminels. Aussi nulle société actuelle ne peut se prétendre intacte, les Français en particulier se font des illusions lorsqu’ils affirment qu’un tel régime ne pourra jamais s’établir dans leur pays. Le totalitarisme n’est pas un concept, mais une infection qui pullulera aussi bien sur le conservatisme de droite que sur la révolution de gauche ; seulement, sur le premier terrain elle produira des formes fascistes et sur le second des formes communistes. La maladie est la même, bien que les cas soient différents. La politisation totalitaire sera brutale et fanatique chez des peuples vigoureux comme en Allemagne et en Russie, à la fois cocardière et corrompue dans de vieux pays comme l’Italie et la France modérée, mais stricte dans des sociétés moralisées comme l’Angleterre. Ce mal n’est pas un abcès affectant tel point de l’espace, mais l’infection généralisée de cet organisme de plus en plus solidaire qui a nom espèce humaine. Aussi, elle nous apparaît comme se manifestant parallèlement partout à la fois. En réalité elle est une ; comme est un notre monde et l’effort qui le dominera en bloc. […]

polie

Fascismes et communisme semblent surgir dans une convulsion qui déchire l’ancien ordre social ; par le sang répandu, l’éclat des principes et des héros, ils se placent d’emblée sur le plan de la tragédie, et ils s’y placent volontairement, car ils vivent des passions. Il n’y a donc pas à s’étonner si les partisans et les adversaires des mouvements totalitaires les considèrent avant tout comme une rupture avec le passé : une révolution, qu’elle soit odieuse ou libératrice. En douter serait aujourd’hui pour la plupart des hommes douter du sens même de la vie, car leur vie n’a de sens que par ce drame. Le piège du mai sera toujours double : avant, de nous apparaître comme une perversion étrangère à notre entendement, après, de s’imposer à nous comme la plus normale des choses. La tentation de l’esprit en face de la menace totalitaire ? qu’elle nous semble trop loin (en 1913 ou en 1928, peut-être même en 1948), car il n’y a rien d’aussi rare que l’imagination du réel… avant d’être si près (en 1940 ou en 1945 par exemple) qu’elle semble aller de soi. Si le mal familier d’hier nous avait paru moins normal, peut-être que la monstruosité d’aujourd’hui nous paraîtrait moins familière.

Au contraire, je crois pouvoir affirmer ici qu’il n’y a pas de discontinuité entre l’ère libérale et celle des tyrannies. Un mouvement aussi spontané et aussi général n’a pas surgi ex-nihilo des temps qui l’ont précédé. Le seul fait qu’ils se soient succédés prouve que le monde libéral a été le terrain sur lequel s’est développé le mouvement totalitaire ; le XXe siècle est l’héritier du XIXe. Ce qui aurait dû surprendre, ce n’est pas la conclusion inéluctable, mais l’incapacité des hommes à voir le sens de leur présent.

La contrainte totalitaire s’est développée à l’intérieur même de la société libérale. Certes, ce ne fut pas sur le plan des principes, mais sur celui des techniques et des mythes qui constituent la vie de tous les jours du commun des mortels. D’une part dans les moyens : l’administration, l’armée, la machine, le style de vie et les formes sociales qu’ils conditionnent. De l’autre dans les réactions anarchiques qu’ils provoquent chez un être humain travaillé par ces forces qu’il ne sait pas maîtriser : une mentalité collective qui, comme ces techniques, dépasse infiniment les limites d’une classe parce qu’elle est l’expression d’une réaction humaine à des conditions communes à presque toutes les classes. Le plus directement saisissable de la vie et de l’esprit de la civilisation moderne : voilà ce commun dénominateur que révèle brusquement la « révolution » totalitaire.

Elle n’a qu’une origine : sous le régime des droits de l’homme la civilisation de la masse, de la machine et de l’Etat. Analyser les causes, et souvent les formes, du régime totalitaire reviendrait à la décrire ; il ne saurait être question d’aller jusqu’au bout de cette analyse, car il ne s’agit pas de définir quelques principes, mais de peindre l’infini des travaux et des jours d’une vie : la nôtre.

Pourquoi les principes de liberté les plus purs ont-ils abouti aux tyrannies les plus complètes de l’histoire ? Parce que la liberté des libéraux n’a pas été l’esprit vivant qui aurait pu former le monde moderne, mais la formule qui a servi à exorciser la seule force qui pouvait s’imposer à lui. Réduisant la liberté à la liberté de pensée, le libéralisme a déchaîné à travers l’idolâtrie du bonheur individuel une passion de l’utile et de la puissance collective qui elle a vraiment façonné le monde actuel.

Cette liberté n’était pas une vérité sacrée ; elle n’était pas le devoir que l’homme doit accomplir contre le monde et contre lui-même, le plus terrible de tous : le choix dans la solitude, mais une commodité que pouvait garantir la loi : l’esprit critique, la liberté… de pensée. Ce que l’individu libéral appelait liberté, ce n’était plus une passion conquérante s’exprimant par l’action, mais une délectation passive, purement intérieure, que la contrainte de l’Etat lui paraissait devoir protéger des heurts avec le monde extérieur. Alors, la liberté a cessé d’être le commandement qui s’impose aux conditions par les personnes ; à travers les hommes elle a cessé de former la réalité à son image. Comme toute pensée qui dégénère, la liberté des libéraux est devenue un idéalisme. Définissant la liberté de l’individu en dehors de toute condition concrète, sauf l’unité — et à ce compte il y aura toujours des individus libres —, le libéralisme la laisse écraser par les conditions — non seulement par les conditions économiques, mais par toutes les autres. Par cette somme de toutes les déterminations qui a nom Etat moderne.

Le réalisme de la tyrannie totalitaire est la conclusion nécessaire de l’idéalisme libéral. Si la liberté n’est pas une vérité sacrée et si elle ne commande pas au réel, tout est permis : dans leur inexistence tous les principes se valent et ils n’ont rien à voir avec l’action qui est du seul domaine des techniques. Et voici opposés la valeur à la réalité, l’esprit à la pratique ; et voici commencée cette querelle du « dégagement » et de « l’engagement » caractéristique d’une société fascistisée qui a complètement oublié que penser c’est vivre et qu’adorer c’est obéir. La liberté des libéraux annonce le nihilisme spirituel et justifie le fanatisme pratique des régimes totalitaires.

« Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Mais si rien en ce bas-monde n’est à Dieu, au nom de quoi rejeter les prétentions de César ? Au nom de quoi imposer des bornes aux évidences de l’organisation matérielle ? Pourquoi n’ordonnerait-elle pas la vie et la mort elles-mêmes ? Le droit pour les parents d’élever leurs enfants selon leur vérité, le droit pour l’individu de choisir son métier et de vivre dans le pays qu’il a élu, ne peuvent être que par la foi dans une orthodoxie qui attribue aux personnes une valeur suprême : l’avance de l’Etat mesure exactement le recul de cette foi. La vérité ne fixe pas seulement une direction à l’Etat, elle lui fixe les limites de son domaine. Car son émancipation et son expansion totale ne sont que les deux aspects d’un même phénomène. Si une civilisation n’a pas de principe vécu, rien ne peut y arrêter la prolifération de l’Etat. En opposant la liberté à la Vérité et en la chassant du monde, le XIXe siècle n’a délivré l’individu de l’autorité des Eglises que pour le livrer à la pire des tyrannies : à celle de la force qui n’a pas d’autres normes qu’elle-même ; au poids de la nécessité.

Le même rapport direct unit l’individualisme libéral aux disciplines massives de l’Etat totalitaire. De même que le libéralisme oppose — exactement comme l’Etat totalitaire — l’esprit à la réalité et la liberté à la vérité, il oppose exactement comme l’Etat totalitaire — l’individu à la société ; et il les détruit ainsi pour deux. Comme l’individu libéral n’a rien en propre, il n’existe qu’en s’opposant aux autres : par ses intérêts, par sa critique individuelle. Il n’a pas assez d’existence personnelle pour s’élever sans disparaitre jusqu’à un intérêt et une vérité communes ; dans cette situation l’individu ne peut être que ce qui détruit l’ordre et l’ordre ce qui détruit l’individu. Lorsque la société individualiste n’est pas un pur concept, elle n’est qu’un pandémonium d’opinions et d’appétits individuels. Un tel désordre est évidemment impossible ; d’autant plus que si l’individu libéral est déjà isolé, le vieil être social subsiste suffisamment en lui pour lui rendre cet isolement pesant. Alors le désir de l’ordre dans la rue s’ajoute à la nostalgie d’une communauté pour pousser au rétablissement d’une discipline sociale.

Or l’individu ne peut plus la concevoir qu’en termes de contraintes politiques. Tout en vivant de ce qui en subsiste, le libéralisme discrédite et détruit la société spontanée ; et il n’a rien fait pour former dans l’individu la personne capable d’élever sa liberté au rang de principe social : celui-ci n’est pas plus capable de concevoir que d’exercer une loi qui naisse directement de lui-même. Cette masse d’atomes isolés appelle d’implacables disciplines d’Etat […] ; quant à l’individu moyen prêt à céder à tout ce qui menace son confort individuel, il est l’élément indispensable aux entreprises les plus abstraites de la dictature. Si le désordre individualiste appelle l’Etat totalitaire, l’Etat totalitaire suppose l’individu.

La liberté individuelle a-t-elle été vraiment le principe de la société libérale ? A voir les faits on pourrait se demander si cette affirmation formelle de l’autonomie individuelle n’a pas eu pour fonction de justifier auprès des hommes une évolution qui tendait à la détruire.

Le libéralisme a cru que le progrès de la liberté était lié à la volonté d’un bonheur qu’il ramenait à l’amélioration des conditions matérielles par le progrès technique. Mais un bonheur réduit au bien-être n’est pas une force de liberté ; le luxe a corrompu l’aristocratie des républiques antiques, le confort autant que la misère risque de corrompre les masses de la démocratie moderne. Le souci exclusif de leur bien-être enferme les individus dans un égoïsme qui livre les affaires publiques à une minorité d’ambitieux. L’obsession des intérêts matériels, voici la perte de la démocratie et l’état d’esprit que cultive la dictature. Le culte bourgeois du confort et de l’argent a préparé les masses à accepter l’Etat totalitaire.

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La liberté est en contradiction avec le bonheur. La liberté authentique n’est pas satisfaction, mais risque, effort et non jouissance ; à l’extrême elle est l’angoisse de celui qui tient entre ses mains son salut et sa perte : la moins confortable des situations. Celui qui veut avant tout le bonheur doit sacrifier avant tout sa liberté, car la servitude le décharge du plus lourd des fardeaux : sa responsabilité ; — le conformisme est la première condition du confort. Le libéralisme répète à l’individu qu’être libre, c’est être heureux ; comme toute servitude apporte un semblant de paix, il finira par croire qu’être serf c’est être libre.

Si la liberté est parfois favorable à une amélioration du standard de vie, par contre elle est en contradiction absolue avec une condition fondamentale du bonheur : la sécurité. C’est cette notion mortelle à la liberté qui va envahir la démocratie moderne et justifier l’Etat. Car si la civilisation libérale a amélioré les conditions d’existence, malgré la multiplication des assurances elle n’a pas apporté la sécurité. L’individu moderne vit sous la menace constante d’être dépouillé par les crises ou les guerres. Mais peut- être plus que l’insécurité matérielle, l’insécurité morale le ronge ; malgré le mur que construisent devant l’homme des divertissements toujours plus perfectionnés, le libéralisme le laisse devant l’angoisse fondamentale de la liberté sans le préparer à l’assumer. Aussi la volonté d’être heureux mène les individus à rechercher, autant que la contrainte qui les dispensera du choix, l’orthodoxie qui les déchargera de penser. Assoiffé d’explications finales autant que de disciplines, l’individu libéral est prêt à accepter le régime qui se donnera pour but de sacrifier toute sa liberté à tout son bonheur.

Pour être total le bonheur ne doit pas se réduire à une simple amélioration du confort individuel, il doit devenir un mythe qui synthétise l’égoïsme et la peur de la solitude. Il n’est plus dans des satisfactions objectives qui laisseraient planer au-dessus d’elles la menace de l’inquiétude, il est dans l’action : dans le perpétuel développement des conditions collectives. En attendant un bien-être qu’il situe dans l’avenir, l’individu trouve son équilibre dans l’accomplissement de sa tâche à l’intérieur du corps social ; il sert, et la société l’honore et le paye parce qu’il sert. La morale, et plus spécialement la morale professionnelle façonne à l’intérieur des sociétés capitalistes le rouage des régimes totalitaires : l’homme défini par sa fonction.

Autant que le bonheur individuel l’utilité collective est le principe des sociétés libérales. Mais entre la liberté et l’utile la contradiction est cette fois absolue : la liberté ne sert pas, elle est libre. Une liberté subordonnée peut aider à une amélioration du rendement, elle dépendra avant tout du plan et de l’obéissance au plan ; du point de vue de l’efficacité la liberté ne peut être qu’une source de trouble, une perte d’énergie. En définissant le progrès par le développement matériel la société bourgeoise a préparé l’humanité à admettre la contrainte totalitaire. Le capitalisme libéral a entreprit, dans le domaine économique et social, une immense mobilisation des énergies dont les « plans » totalitaires ne sont que l’aboutissement politique : trop souvent, ce que nous prenons pour l’esprit de liberté, c’est le refus de mobiliser prématurément au nom d’une orthodoxie politique ce qui le sera plus tard au nom du rendement.

C’est dans l’économie libérale que s’est élaboré le plus efficacement le monde totalitaire. Dès le début du XIXe siècle, la centralisation politique s’est renforcée d’une organisation économique qui tendait à concentrer la puissance en un seul point d’où dépendait tout le reste. Ainsi s’est formée une humanité habituée à subir, et à subir sans comprendre, pour laquelle le mot de liberté s’est vidé progressivement de tout contenu. Si nous considérons la tendance de la technique actuelle à réserver la connaissance à une minorité de spécialistes comme elle réserve la puissance à quelques patrons ou directeurs, sa tendance à s’étendre méthodiquement à tout, sans autre principe que celui de l’efficacité pratique, alors nous pouvons bien affirmer qu’en dehors de toute volonté politique consciente le monde libéral tendait bien à devenir un monde totalitaire, où la démocratie sociale devenait aussi absurde que la démocratie politique.

La démocratie tend au partage de la vérité et de la puissance entre tous les citoyens, la technique tend au monopole de la vérité autant qu’à celui du pouvoir. Nous payons chaque perfectionnement d’une complication et d’une contrainte, — le tout est de savoir si ce perfectionnement vaut ce prix. Comme le rouage s’ajoute au rouage, l’explication s’ajoute à l’explication, et dans la mesure où l’organisation englobe de nouveaux domaines, elle multiplie les interférences. Ainsi, le sens commun à tous les hommes ne suffit plus, l’individu ne peut plus réaliser la condition de base de toute démocratie : une connaissance élémentaire de ses intérêts matériels, car ceux- ci dépendent d’une foule d’éléments qu’il ne peut plus atteindre directement. Pour juger sérieusement de son salaire, il lui faut désormais connaitre le mécanisme de la monnaie, le système fiscal, l’économie française et sa situation dans l’économie européenne : une culture politique et juridique du niveau de la licence en droit. Dans ces conditions le citoyen ordinaire n’essaye même plus de comprendre, il se jette sur l’explication qui lui prépare la propagande ; atrophiant son aptitude à s’expliquer, la complexité du monde actuel le livre au simplisme du slogan. Plus les techniques deviennent hermétiques et rigoureuses, plus leur vulgarisation devient vulgaire : l’image ou l’incantation qui s’adresse aux nerfs de la foule compense la formule mathématique qui s’adresse à l’intellect du technicien.

Submergé par la multiplicité des faits où l’économie complique la politique et la politique l’économie, l’individu se détourne d’un pouvoir qui n’a plus de sens pour lui ; sa condition étant d’être dépassé, sa réaction est de s’abandonner. Dans la nation, dans l’armée, dans le parti, et dans un syndicalisme bureaucratisé, il n’est plus qu’un rouage habitué à subir l’impulsion d’un état-major d’administrateurs. Le sens commun, — et son représentant le Parlement — n’a plus d’autorité ; dans une société technicisée, ce sont les bureaux qui gouvernent. Le Parlement n’est que le mensonge (poussé à l’extrême dans le cas des Parlements hitlérien et soviétique) qui permet aux hommes d’esquiver le problème posé par la fin du bon sens.

Partout où pénètre la technique recule la liberté, car à la différence de la pensée libérale, ses vérités sont sans appel et leur exécution automatique. La technique comme la loi impose à tous la même discipline, et partout où elle s’établit, s’établit la loi qui peut seule rendre ses applications possibles : la discipline totalitaire dans ce qu’elle a d’apparemment légitime ne fait qu’exprimer en clair la discipline industrielle. Ainsi sous le couvert du libéralisme, l’évolution économique réalise dans la vie quotidienne des individus la condition fondamentale du régime totalitaire : la démission de l’homme, qu’il s’agisse de l’indifférence atone du plus grand nombre à des déterminations qui les dépassent, ou de la participation frénétique de quelques-uns.

La civilisation libérale réalise le fondement social de tout régime totalitaire : la masse prolétarisée. L’ère libérale glorifie l’individu ; mais l’individu moderne n’est seul que dans l’isoloir, partout ailleurs : au régiment, à l’usine et dans la ville, il est pris dans la masse comme une goutte d’eau dans la mer. La concentration industrielle accumule les multitudes et le pouvoir niveleur de la technique façonne l’élément de la masse indifférenciée : l’individu, que rien ne distingue de l’individu, ni une forme, ni une pensée, ni un pouvoir propres. La société libérale a reconnu aux individus leur droit au vote, mais n’a pas reconnu leur droit à l’existence. Par le capitalisme elle a dépossédé la plupart des hommes de la propriété de leurs outils, par la guerre elle les a dépossédés de leurs corps, par la presse et la propagande de leur esprit même. Qu’il porte le bleu de l’ouvrier ou le veston râpé du retraité, l’individu moderne est un être auquel rien n’appartient personnellement, pas plus la terre que la vérité. Il n’y a plus d’hommes, mais ce poids inerte qui croule soudain : les masses des villes, les masses de la guerre, en attendant les masses des manifestations totalitaires. Force aveugle, la masse fonce dans l’histoire, — mais elle ne dévalera jamais que plus bas.

Que la prolétarisation des classes moyennes aboutisse au fascisme, et celle de la classe ouvrière au communisme, le même désespoir engendre la même démence : l’impuissance individuelle mène au culte de la puissance collective. Quand l’individu se tourne vers lui-même, il ne trouve qu’incertitude, vide et débilité ; mais quand il considère le monde qui le domine il voit triompher la force. Tout le dissuade de chercher l’autorité autant que le pouvoir en lui-même pour le tourner vers la puissance collective. Tandis que se dressent toujours plus haut des buildings, dans la fissure de la rue passe l’individu, perdu dans la foule, mais suivi par les contraintes de l’argent et de la loi comme par son ombre ; et sur lui s’effondrent guerres et révolutions qu’il ne peut que suivre. Alors, écrasé, il compense ses complexes d’infériorité individuelle par ses complexes de supériorité collective : celle de sa nation, de son parti ou de sa classe. La révolte de l’individu alimente ainsi les forces qui l’anéantissent.

C’est enfin, comme nous n’avons pas cessé de le voir, le développement de l’Etat qui a conduit à l’Etat totalitaire ; il ne fait que conclure une évolution qui tendait à substituer partout la loi à la nature et à l’initiative individuelle. Les démocraties modernes ont prétendu libérer l’individu de l’arbitraire du Prince ; mais à leur insu une force irrésistible les poussait à étendre le champ de son activité. La nature est imparfaite, et bien plus encore l’homme ; tandis que l’initiative individuelle, au prix des plus grands efforts, n’aboutit qu’à des résultats fragmentaires qui choquent l’esprit d’efficacité autant que la raison, la loi, du premier coup, obtient un résultat universel. […] Les médecins exigeront de l’Etat qu’il impose l’hygiène et les moralistes la vertu ; avec chaque catégorie sociale chaque règne apportera sa pierre à l’édifice, au hasard de ses préjugés. […] La loi ne se contente plus de sanctionner quelques crimes, c’est la masse des individus qu’elle contraint au bien dans leurs actes les plus quotidiens. La contrainte proliférante de la loi détruit la démocratie de l’intérieur, apportant le Bien aux hommes tout en atrophiant leur faculté à le faire. Et quelle perfection vaudrait de lui sacrifier la capacité de poursuivre ?

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Les facilités de la loi font oublier que, quelle que soit son origine, elle est en contradiction avec la liberté : son principe est l’obligation. Ce qu’elle définit, il est désormais interdit à l’homme de l’inventer ; ce qu’elle ordonne, il lui est interdit de le choisir. Peu à peu l’individu perd le sens de l’initiative et prend l’habitude d’attendre l’impulsion de la loi. S’il lui reste quelque esprit d’indépendance, il le dépense à critiquer l’inertie des pouvoirs publics. Veut-il ouvrir une école, fonder un orchestre, il demandera la subvention et l’autorisation de l’Etat ; — d’ailleurs comment pourrait-il faire autrement ? S’il n’y avait pas d’Etat, il n’y aurait, semble-t-il, ni travaux publics ni charité. L’action sur et par l’Etat résume en elle toutes les formes de l’action, la liberté de voter pour les partis toutes les libertés concrètes.

L’individu moderne perd le sens de l’être ; il ne s’intéresse plus au sujet, mais à l’objet. L’Etat lui paraît le moyen d’obtenir aux moindres frais ce résultat objectif- Pourquoi alors ne pas étendre à tout cette méthode ? Si par aliénation nous entendons le fait d’être à la fois dépossède et possédé. — d’abdiquer sa vie entre les mains d’un autre qui vous la vole pour l’en recevoir —, alors l’histoire actuelle n’est qu’un irrésistible processus d’aliénation où l’individu moderne transfère sa pensée et son action à l’Etat. A la fin seuls existent les Sports, les Beaux-Arts, la Propagande ; l’être humain n’est plus qu’une survivance encombrante dans l’énorme appareil dont il fut le prétexte. L’Etat totalitaire n’est pas autre chose qu’une concrétisation de la démission totale de l’homme.

Le sens de la vie individuelle étant défini par des conditions extérieures, et l’individu existant de moins en moins par lui-même, les tâches de l’Etat s’avèrent illimitées. Le Bien s’identifiant à l’utile et à la puissance, l’intensité de la vie se confond avec celle de la bataille politique : l’Etat succède à l’homme. A l’origine du régime totalitaire toutes les formes de la politisation, et surtout le fait que les individus ne s’interrogent même plus sur les problèmes qu’elle pose. […]

Cette liberté qui n’est plus dans le geste quotidien ne vit plus dans l’esprit quotidien ; elle peut survivre quelque temps dans le vocabulaire, elle n’est plus la puissance affective qui commande les mouvements des masses. Derrière la phraséologie libérale se forme spontanément une mentalité collective que l’on pourrait appeler pré-fasciste ou mieux pré-totalitaire, qui détruit la liberté de l’intérieur pour n’en laisser que des concepts vides.

Cet état d’esprit, comme la réalité qu’il traduit, n’est pas dans les articles des constitutions, mais dans la vie : dans la rue ou au comptoir ; il ne se manifeste pas dans les gros livres, mais dans les lieux communs des conversations banales. Celui qui veut la saisir l’atteindra dans la presse non-politique et dans le cinéma des pays sans propagande : dans Gringoire plutôt que dans Nietzsche et dans Ce Soir plutôt que dans Karl Marx. Toujours le plus bas possible, — encore mieux dans l’image que dans le texte. Cette mentalité n’exprime pas telle tendance, mais le monde actuel dans son ensemble. Ce n’est pas telle vague qui forme le rocher, mais l’usure de la mer ; ce n’est pas tel journal qui forme la mentalité pré-totalitaire, mais le journal, — et plus tard ce ne sera pas telle propagande, mais la Propagande qui pourra l’exploiter. Cette mentalité n’est pas celle de tel individu, elle appartient à une société : l’homme intelligent y succombera aussi bien que l’imbécile, seulement ce sera pour s’être jugé au-dessus d’elle, car ses constructions systématiques ne feront qu’organiser les lieux communs enracinés dans son subconscient. Et elle n’est pas le propre de tel parti ou de telle classe sociale ; mentalité moyenne, elle se réalise le plus parfaitement dans les classes moyennes. Cependant l’ouvrier de chez Renault et l’employé de banque, parce qu’ils vont voir les mêmes films, subiront l’empreinte des mêmes images. Ainsi en plein triomphe du libéralisme, débordant largement les limites du fascisme conscient, s’est constituée une mythologie pré-fasciste qui a été la base psychologique du fascisme dans les masses.

Bernard Charbonneau

Source : Le Partage, Bernard Charbonneau, 06-08-2016

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Commentaire recommandé

Christophe Foulon // 23.08.2016 à 08h03

Excellent texte, comme beaucoup de textes de gens intelligents réfléchis et intelligibles.

Ce soir je zappe (j’habite loin) sur les chaines d’infos du monde… beaucoup de femmes.. belles, maquillées, les cheveux détachés… aucune ne s’offusque de la situation de leurs collègues ailleurs.

Je n’ai aucun espoir dans l’espèce humaine, ce blog est une bouée de sauvetage, merci à toute l’équipe.

39 réactions et commentaires

  • Simon // 23.08.2016 à 04h12

    Bref, c’est ainsi que se passe la mécanique sociale si elle se passe de conscience.
    Cependant, si le libéral est assujetti à sa propre responsabilité, l’état ne devient pas totalitaire, si j’ai tout compris.

    Toute la pyramidation sociale ne s’explique dès lors que par la mansuétude que l’état accorde en fonction de l’utilité, du rapport de force de l’agent democratus qui n’a pas suivi la loi.

    L’état totalitaire d’après Charbonneau semble être le zombie de l’aversion au risque.
    Et c’est bien ce qui arrive. Le citoyen totalement responsable ne voit plus l’intérêt du dirigeant, dont il ne perçoit qu’une forme d’illusion dénué d’intérêt. A contrario, dans une optique de finalité anarchiste, il essayera de solliciter la civilité de son concitoyen, sans le recours au droit punitif, ni idéalement normatif.

    Car Charbonneau ne considère la liberté que dans le sens du renversement de l’intérêt d’autrui en un profit personnel. Il ne s’agit plus ici de liberté, mais de jouir de l’inconséquence.
    Et il y oppose la technique, alors qu’elle a également sa part d’inconséquence chez l’apprenti-sorcier.

    Toute réthorique étant égale par ailleurs…

      +7

    Alerter
  • Ailleret // 23.08.2016 à 04h34

    Je ne connaissais pas ce texte de Bernard Charbonneau. Il m’a rappelé tout de suite la critique de la technique par Jacques Ellul. Quant à la prolétarisation des masses, leur déracinement par le libéralisme, conditions essentielles de la prospérité des totalitarismes, Hannah Arendt a souligné peu après Charbonneau le rôle de la « désolation » (loneliness) de l’individu.

      +14

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  • Etiocle // 23.08.2016 à 06h54

    Le libéralisme détient bien un principe, une idée originaire qui se développe logiquement : l’individu souverain. On comprend alors que l’individu refuse toute contrainte (comme l’Etat) ou conditions imposées. Au fond, nous dit Charbonneau, la liberté du libéralisme est « abstraite » faute d’avoir défini la liberté non pas comme une chose acquise et à défendre mais comme une action du sujet avec et contre tout ce qui le détermine y compris les autres.
    En fragmentant le corps social en atomes souverains esseulés ou neutralisés par la concurrence, le libéralisme ouvre la porte au totalitarisme, la domination d’un groupe sur une masse impuissante.
    Du point de vue politique, il conviendrait, à mon sens, de développer le point critique que constituent les « libertés publiques », antidote (pas le seul) au glissement vers un totalitarisme.

      +13

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    • Simon // 23.08.2016 à 08h12

      En fait,
      Le fascisme viendrait plutôt du fait d’un état qui ne veut pas assumer ses contradictions entre ses valeurs abstraites et morales et sa praxis. Sauf à considérer un libéralisme uniquement bourgeois, donc de classe, et qui serait mis en échec théorique.
      Cela permet au moins de coïncider avec la définition du fascisme par Mussolini (le géniteur).

        +4

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      • PHansen // 23.08.2016 à 11h24

        En fait,
        Le Socialisme viendrait plutôt du fait d’un état qui ne veut pas assumer ses contradictions entre ses valeurs abstraites et morales et sa praxis. Sauf à considérer un libéralisme uniquement bourgeois, donc de classe, et qui serait mis en échec théorique.

        Comme ça , ça le fait aussi .

          +3

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        • geoffrey // 23.08.2016 à 11h57

          Aie Aie Aie, Phansen,

          on ne va pas partir en vacances ensemble…

          Le fascisme, c’est la doctrine d’une bourgeoisie qui a peur de perdre ses privilèges de classe et qui militarise SON état (mussolini, hitler…). Le socialisme n’a pas de contradictions : il s’est juste perverti au contact du capitalisme, et est aujourd’hui représenté par des menteurs qui roule pour la finance, gardiens de troupeau(x)…

          seul le communisme tranche dans le lard !!! je parle de sa version 2.0…

          geof’, communiste blege

            +13

          Alerter
          • PHansen // 24.08.2016 à 09h31

            C’est vrais j’aurais pu utiliser le communisme dans cette phrase , car ils ont été autant perturbés par la mise en place du programme Marxiste , qui a occasionné tant de crimes.
            Reprenant le viel adage  » ce qui n’est pas de gauche est fasciste … et j’ajouterais populiste » , pourtant le parti populiste créé pendant la révolution russe défendait les intérêts du peuple paysans contre le collectivisme bolchévique.
            Que je sache , Hitler ne faisait pas parti de la haute bourgeoisie , que celle ci ai surfé sur la vague nazie , tout comme les banquiers US , c’est indéniable , reste le perdant dans l’histoire , c’est toujours le peuple .
            @Aie Aie Aie geoffrey Communisme et capitalisme sont les 2 faces d’une même médaille , je te laisse seul juge de ma conviction.

              +1

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    • Annouchka // 23.08.2016 à 08h34

      Le totalitarisme n’est pas seulement la domination d’un groupe sur un autre. Tout pouvoir est domination d’un groupe sur un autre.
      L’originalité de l’état totalitaire, c’est de ne laisser aux individus aucune part de liberté, meme spirituelle, « l’individu n’est rien, la communaute est tout ».
      Le passage du libéralisme au totalitarisme s’explique à mon sens, justement, par la perte de repères spirituels de la part d’individus devenus « autonomes » (au sens étymologique: auto, soi-même et nomos, la loi, la norme), c’est à dire des individus qui peuvent décider eux-meme de la norme à suivre – ce qui est le coeur du projet libéral et moderne.
      La conséquence malheureuse, c’est la peur du « vide » et le refuge pris dans des mystiques communautaires totalisantes.

        +7

      Alerter
      • geoffrey // 23.08.2016 à 11h53

        Chère Anouchka,

        il m’apparait clairement que c’est la perte – non d’un repère spirituel – mais plutôt de ses « marges de manœuvres » individuelles qui fondent le totalitarisme !

        aux temps de la Grèce antique, celui qui ne pouvait honorer sa dette, se vendait comme esclave !!! Aujourd’hui, celui qui perd pied face au Système devient chômeur, clochard…

        Quand on est riche et donc autonome, on est rarement dépressif ou vengeur ! Pourquoi alors se soumettre au totalitarisme ?

        Geoffrey, communiste belge

          +6

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    • geoffrey // 23.08.2016 à 11h47

      Cher Etiocle,

      Exactement : le libéralisme, c’est la doctrine du capitalisme – laissez faire, laissez passer ; donc contre la pensée de la Renaissance, celle du « prince de Machiavel. Le début de l’ère de la bourgeoisie…

      Et comme les gros poissons mangent tjrs les plus petits, le libéralisme promet effectivement, de part sa praxis, le totalitarisme aux plus faibles…(aujourd’hui, les working poor/travaileurs précaires + chômeurs, demain, la classe moyenne, puis le petit patronat..). Marx a expliqué ça il y a longtemps…

      Libertés publiques ? C’est de l ‘encre sur du papier si un droit ne se matérialise pas par des opportunités, çàd de la matière : argent, terrain, outil de production… Avoir le droit d’avoir un rdv à la banque ne vaut pas dire bénéficier d’un crédit !!!

      Geof’, communiste belge

        +11

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  • Christophe Foulon // 23.08.2016 à 08h03

    Excellent texte, comme beaucoup de textes de gens intelligents réfléchis et intelligibles.

    Ce soir je zappe (j’habite loin) sur les chaines d’infos du monde… beaucoup de femmes.. belles, maquillées, les cheveux détachés… aucune ne s’offusque de la situation de leurs collègues ailleurs.

    Je n’ai aucun espoir dans l’espèce humaine, ce blog est une bouée de sauvetage, merci à toute l’équipe.

      +29

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  • J // 23.08.2016 à 08h36

    Le principe du fascisme, par son inventeur Benito Mussolini lui-même, est : « Qui n’est pas avec nous est contre nous ». Il est vrai que, si on considère les réactions des dirigeants de l’UE au brexit, leur agressivité désordonnée en politique extérieure, ça y ressemble de plus en plus.

    L’adjectif « totalitaire », « totalitario » au départ, a été lancé par Giovanni Amendola, opposant puis victime du fascisme initial, pour le fustiger. Mussolini ne l’a pas moins repris à son compte (« una feroce voluntà totalitaria »). Hannah Arendt a théorisé ça en grossissant quelque peu les traits. Pour l’UE, et le néolibéralisme en général, il manque quand même une dimension émotionnelle exacerbée (bien illustrée aussi par Orwell, voir les « minutes de haine », etc.). http://bouquinsblog.blog4ever.com/les-origines-du-totalitarisme-hannah-arendt

      +2

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  • Toff de Aix // 23.08.2016 à 08h59

    Tout système de gouvernement contient en lui les germes du totalitarisme, j’irai même plus loin : toute tentative d’organisation sociale, que cela soit une petite communauté ou un état. Le pivot central, l’articulation entre tous ces échecs c’est bien la Conscience, ou plutôt son absence. La perte des repères spirituels, ne suffit pas à expliquer ce qui ne peut l’être… On a bien vu des communautés de type religieux se transformer en sectes (de type totalitaire donc), ce qui prouve que même une communauté à visée spirituelle, avec des repères de cet ordre, peut aussi faire le grand plongeon. Il s’agit plutôt d’interioriser le fait que l’Homme ne pourra pas être sauvé, au sens littéral du terme, s’il ne fait pas un saut décisif de Conscience, en sortant de ses structures mentales habituelles (glorification du mental, de l’ego, pensée compulsive, identification au mental en résumé ).

    Donc le système de gouvernement reflète l’état du monde, et l’état égotique de l’Homme à l’heure actuelle.

      +17

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    • Annouchka // 23.08.2016 à 11h03

      « Meme une communaute à visée spirituelle peut faire le grand plongeon »
      la n’est pas la question. Les fascismes et les totalitarismes du xxe siecle avaient précisément des visées spirituelles. Le nazisme est l’exemple le plus couramment cité, mais on pourrait facilement trouver des velléités de spiritualisation dans tous les régimes à ambitions totalitaires – mêmes les plus marxistes(!).
      Les sectes dont vous parlez proposent à leurs adhérents un type de spiritualité très proche de celui des mouvements totalitaires.
      D’ailleurs, meme le libéralisme a « sa » spiritualité : la religion des droits de l’homme.
      Le problème à mon avis se situe sur un autre plan : au niveau psychologique. Les individus modernes n’arrivent pas à trouver de force spirituelle en eux (c’est d’ailleurs pour cela qu’il se tournent vers des solutions de type communautaire et sectaire pour éviter d’avoir à faire usage de leur liberté spirituelle)

        +6

      Alerter
      • Toff de Aix // 23.08.2016 à 12h45

        D’accord avec vous, encore faut il définir précisément ce que l’on met dans le terme « spiritualité ». Vaste débat… Car chaque individu à sa propre version, sa propre vision, sa propre production à ce sujet. Mais il est également clair que nombre de gens se tournent vers un pis aller par peur d’exercer leur véritable pouvoir, leur pleine liberté.

          +3

        Alerter
  • bourdeaux // 23.08.2016 à 10h08

    « Le réalisme de la tyrannie totalitaire est la conclusion nécessaire de l’idéalisme libéral. Si la liberté n’est pas une vérité sacrée et si elle ne commande pas au réel, tout est permis : dans leur inexistence tous les principes se valent et ils n’ont rien à voir avec l’action qui est du seul domaine des techniques. Et voici opposés la valeur à la réalité, l’esprit à la pratique ; et voici commencée cette querelle du « dégagement » et de « l’engagement » caractéristique d’une société fascistisée qui a complètement oublié que penser c’est vivre et qu’adorer c’est obéir… » j’ai beau relire cet extrait, ce charabia me laisse perplexe . Du coup,je me suis précipité sur « du pouvoir, histoire naturelle de sa croissance », par B de Jouvenel, pour m’assurer qu’il existait bien un écrivain qui avait traité ce sujet dans un style qui n’oblige pas le lecteur à absorber un tube d’aspro toutes les 10 pages…

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    • Annouchka // 23.08.2016 à 11h59

      Je pense que l’auteur veut dire que dans le libéralisme, la liberté est théorique, elle ne s’incarne pas concrètement donc du coup ça laisse le champs libre a une société technocratique, dominée par la tyrannie de la technique.

        +2

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  • reagere // 23.08.2016 à 10h12

    Je suis tombé sur cette vidéo (Qui créé l’argent ?) : https://www.youtube.com/watch?v=ECVVlovASrw

    Ce blog a expliqué les mécanisme des monnaies, donc je trouve cette vidéo en ligne avec ce qui a été expliqué ici.

    Il se trouve que la monnaie est l’outil parfait pour ce système totalitaire.

    Qu’en pensez-vous ?

      +5

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  • Guillaume Besset // 23.08.2016 à 10h26

    Je retiendrais surtout : « ..la plongée de la majeure partie de l’humanité, au fil des siècles et proportionnellement à la progression de l’Etat, dans un monde totalitaire »

    => Il est donc tjrs aussi important de suivre en continu les dépenses publiques globales (en France, elle continuent d’augmenter)
    Il faut donc ni trop, ni trop peu d’Etat, un Etat de Droit proche des fonctions régaliennes et une démocratie participative qui fonctionnent bien.

    Concernant la solitude, effectivement, en période de libéralisme, il peut y avoir une période de perte de repère. D’où l’importance de la transition vers la libre fraternité et l’apprentissage à la qualité relationnelle et la gestion de ses propres affects (par une éducation libre par ex)

    => Ce n’est pas une raison pour rejeter les libertés individuelles pour autant ! (qui n’excluent en aucune manière les projets collectifs librement choisis)

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  • Pegaz // 23.08.2016 à 10h30

     » Parce que la liberté des libéraux n’a pas été l’esprit vivant qui aurait pu former le monde moderne, mais la formule qui a servi à exorciser la seule force qui pouvait s’imposer à lui. Réduisant la liberté à la liberté de pensée, le libéralisme a déchaîné à travers l’idolâtrie du bonheur individuel une passion de l’utile et de la puissance collective qui elle a vraiment façonné le monde actuel. »

    70 ans plus tard, il me semble que ce soit bien sur le terrain de l’expression de cette liberté de pensée, qu’un combat soit mené. Fractionner la pensée collective par l’esprit communautaire et déployer une rhétorique offensive de discrédit contre ceux qui opposent des résistances.

      +3

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  • RGT // 23.08.2016 à 11h01

    Ce totalitarisme est bien le propre des sociétés « civilisées », en particulier occidentales.

    L’homme ne semblerait pas initialement conçu pour vivre dans de tels systèmes.

    C’est en fait un « héritage » de plusieurs centaines de générations qui ont été savamment modelées (comme des statuettes d’argile) au fil des siècles par quelques membres de cette communauté qui se passent héréditairement le flambeau.

    La seule différence, depuis les « révolutions démocratiques », c’est que ces ploutocrates avancent désormais masqués en se cachant derrière quelques pantins aux dons d’orateurs hors pair.

    Ils en ont profité pour « vaporiser » tous les systèmes politiques ancestraux qui pouvaient leur porter ombrage.

    En Afrique et en Amérique (hormis dans les « grandes civilisations »), derniers « bastions » de civilisations égalitaires, les habitants ont été forcés de se soumettre ou ils ont été exterminés.

    Les seuls « civilisés » qui prônaient un « retour aux sources égalitaire », les anarchistes, ont été eux aussi exterminés, discrédites, annihilés par ce système qui ne tolère aucune divergence d’opinion.

      +16

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    • Pierre // 23.08.2016 à 12h28

      Bien d’accord avec vous. Et à titre personnel j’en conclus que la plus « belle » réalisation de l’homme en terme de domestication, c’est celle qu’il a fait de lui-même.

        +5

      Alerter
  • PHansen // 23.08.2016 à 11h35

    Relisons la République de Platon

    – Eh bien voyons, de quelle façon naît la tyrannie, mon cher camarade ? En effet, qu’elle naisse d’une transformation de la démocratie, cela est presque évident.
    – Oui, c’est évident.
- Or, n’est-ce pas à peu près de la même façon que la démocratie provient de l’oligarchie, et la tyrannie de la démocratie ?


    La démocratie nait d’un excès de captation de richesses de l’oligarchie
    La tyrannie vient d’un excès de libertés données par la démocratie

    tout ceci est cyclique depuis des millénaires .

      +4

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  • Florence // 23.08.2016 à 12h08

    Pour compléter ou enrichir ce texte stimulant, du côté des technologies : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/un_soir_a_mirepoix.pdf

      +9

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  • Etiocle // 23.08.2016 à 18h11

    Au fond, le libéralisme se focalise moins sur la liberté que sur l’individu et laisse en arrière-plan l’alter-ego, l’autre, les autres, la communauté. Le politique n’est pas sa préoccupation première.
    Une pensée vivante ne peut être à mon sens qu’une pensée dialectique, capable de se mouvoir dans la relation de termes opposés et non une pensée linéaire qui tend à se développer à partir d’un seul et unique principe. Finalement, elle ne peut qu’aboutir au tout-en-un totalitaire.

      +0

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    • Kaiel // 23.08.2016 à 23h13

      La marchandisation croissante de tous les aspects de la vie est en elle-même une bombe à retardement dont l’explosion conduira l’économie mondiale à sa ruine. Cela ne saurait tarder à se produire. Les tensions engendrées par le profond matérialisme de notre époque sont d’une telle ampleur que nous ne sommes pas loin du point de rupture.
      Parallèlement, les problèmes écologiques auxquels le monde est confronté ne cessent de s’aggraver. Aujourd’hui, la plupart des pays reconnaissent que le réchauffement global est leur ennemi commun. La question qui les divise est de savoir si l’homme en est responsable, et jusqu’à quel point.

        +0

      Alerter
    • Florence // 24.08.2016 à 08h21

      La pensée est étroitement liée aux événements à moins de l’extraire définitivement de son objet, le réel (ce qui est un vice courant ! De l’abstraction !.J’imagine fort bien pour ma part que dialectique (dialecticienne ?), elle peut également s’avérer linéaire dans son mouvement général, sans que la droite soit systématiquement son trajet (courbe, hélicoïdal, etc. possible !). Le déroulement en serait son principe (et ce peut être parfait !), là où la liberté évoquée par Chabonneau trouve royalement sa place, certes peu « sécure » au sens généralement entendu (Charbonneau donne une définition pleine, tranchée là où je propose dans la légère nuance), mais dynamique, en équilibre sans cesse à trouver : vivante !

        +0

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  • Frédéric // 23.08.2016 à 18h33

    Comme je ne veux pas passer tout mon temps à lire tout ce qui s’écrit de par le monde, je m’impatiente lorsque je vois qu’au bout de 3 ou 4 pages on ne retiens qu’une phrase. Dans le cas du texte de Charbonneau ci-dessus il ne me reste que  » Les facilités de la loi font oublier que, quelle que soit son origine, elle est en contradiction avec la liberté : son principe est l’obligation. Ce qu’elle définit, il est désormais interdit à l’homme de l’inventer ; ce qu’elle ordonne, il lui est interdit de le choisir. »

    Doit-on refaire toute la discussion des difficultés de la vie en société plutôt qu’à trapper le vison tout seul dan le grand Nord canadien? Dans une société comme dans une ruche chacun a son alvéole, Il n’y a pas de liberté. Où est la société qui donnera la liberté de faire ce qu’il lui plaît à l’homme?

      +1

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    • Florence // 24.08.2016 à 08h35

      Lisez le texte en entier, il est parfaitement digeste. Je lis parfois de travers des articles quand le sujet me paraît trop convenu, d’où ma permission à vous dire mon impression. Chaque phrase ici est même nécessaire et calibrée.
      La définition de la liberté qui est proposée n’est pas celle dont vous avez l’habitude, je crois. Du moins la définition de Charbonneau est-elle extrêmement fine et sensible et pourrait contourner les habituels « contres ».
      J’en profite pour remercier Les Crises de ce texte estival. Les Pièces et main d’oeuvre comme cité ailleurs dans un autre commentaire ont pour référence ce contemporain de Jacques Ellul que ma propre paresse (ou soyons auto-tolérant) ma curiosité, n’ont pas encore croisé avec évidence (Anders, Lewis jusqu’ici très forts) : encouragement à lire avec, même si ça peut paraître beaucoup. C’est juste clair et probablement juste, et donc solide pour savoir que faire ensuite, (qui être, qui on est).

        +2

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      • Florence // 24.08.2016 à 08h51

        Juste « juste ». On repassera pour les formules ! Tout ça pour que ça passe (sur le dos de notions fondamentales). Amitiés.

          +0

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  • SARTON Bernard // 23.08.2016 à 19h13

    La fascisation des esprits est le fait d’une grave crise économique avec un chômage de masse incroyable qui perturbe toute réflexion dans les peuples . Pour en sortir il faut changer de société même au prix de violences dramatiques comme à chaque moment de l’histoire où une classe privilégiée dominait (les maitres sur les esclaves , les nobles sur les serfs , les bourgeois sur les prolétaires) . Le système bourgeois est à bout de souffle d’où l’autoritarisme fascisant actuel dans les pays occidentaux en crise aggravée depuis 2008 . La place de chaque individu dans ce contexte et dans chaque mouvement social sera déterminée par sa situation économique (chômeur ou salarié mal payé) . La rencontre dramatique entre ces individus déclassés et les nantis (environ 10% de la population) sera primordiale pour l’évolution historique d’un changement de société (la fin de l’empire romain et de l’esclavage , la fin des monarchies et du servage , la fin de la bourgeoisie et du salariat) . L’humanité change par la force des choses d’un système économique en déroute et sans avenir . Nous en sommes là aujourd’hui avec le capitalisme moribond qui disparaitra sous le poids de ses contradictions insurmontables … Après on verra autre chose ???

      +4

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    • Kaiel // 23.08.2016 à 23h15

      Après l’effondrement, une seule issue s’offrira naturellement à l’humanité : l’adoption du principe du partage.
      http://quantiquemedia.com/videos.php
      C’est en allant directement puiser dans l’ensemble des Principes du Vivant proposés par les forêts, récifs coralliens et autres écosystèmes et qui ont fait leurs preuves, coopération en tête, que nous pourrons retrouver la compréhension de l’interdépendance profonde du Vivant. La sagesse essentielle pour assurer la transition de civilisation qui est à nos portes ? – See more at: http://quantiquemedia.com/videos.php#sthash.IlMHTcc4.dpuf

        +4

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      • nobody // 24.08.2016 à 14h13

        @Kaiel
        Pour que les gens partagent il faut qu’il y ait une NÉCESSITE à partager = il faut qu’une catastrophe se produise.

          +1

        Alerter
  • Vladimir K // 23.08.2016 à 19h29

    Pour ceux qui ne l’auraient pas encore vu, je recommande l’excellent film allemand La Vague sur un enseignant qui montre à des lycéens comment nait le fascisme (tiré d’une histoire vraie qui s’est produite en Californie dans les années 60)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Vague_(film)

      +3

    Alerter
  • RGT // 23.08.2016 à 19h44

    Petite information qui n’a pas grand chose à voir directement avec le sujet (quoique ???) et que j’avais sous le coude depuis quelques jours.

    Le « très vilain tyran sanguinaire » Milosevic a été acquitté (post mortem) par le TPI !!!

    Cette info a bien sûr été totalement négligée par tous les médias d’information occidentaux, et seul RT (version anglaise) en parle.
    « Milosevic exonerated, as the NATO war machine moves on »
    https://www.rt.com/op-edge/354362-slobodan-milosevic-exonerated-us-nato/

    Ça lui fait une belle jambe d’être acquitté et reconnu innocent des crimes présumés (et inventés) dont on l’accusait plus de 10 ans après sa mort…

    Après tout le ramdam qui avait été fait avant et pendant son incarcération alors qu’il était innocent, il aurait au moins droit à quelques excuses, ne croyez-vous pas ?

    Je ne ferai aucune insinuation sur les sinistres individus qui devraient être jugées (et condamnées) par le TPI, mais je pense que vous partagerez mon indignation.

      +11

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    • thmo // 24.08.2016 à 17h12

      Bien sûr ton info a à voir avec ce mensonge perpétuel qui conduit à la barbarie Merci pour ce lien

        +3

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  • thmo // 24.08.2016 à 17h09

    L’homme consommateur c’est le « citoyen du monde »idéal pour les libéraux , l’individu « libéré » de la famille de la nation de ses racines ( grâce aux « combats sociétaux » de la gauche ds le monde entier ) donc le client rêvé pour le néo labiralisme ses multi nationales et bientôt son gouvernement global. Soit exactement ce contre quoi luttaient les fascistes épris de traditions, soucieux des familles garantissant la Nation et ses frontières . Charbonneau le sait bien mais préfère abonder dans le mensonge ( le capitaliste combat rarement ses clients mais il les séduit et détruit les freins au marché que constituent la nation, la famille, les frontières, le genre, les traditions et la nature que les fascistes louent jusqu’au culte ) on est dans le déni de l’histoire, les fascistes racontés par les américains aux petits enfants obèses du néo libéralisme, dans la propagande des têtes de gondole du marché sacré …

      +2

    Alerter
  • thmos // 24.08.2016 à 17h31

    Sauf que le sens des mots y est là enfore transformé : le fascisme, soient les 20 années d’histoire italienne et non l’insulte à laquelle « on » a réduit après guerre le terme, le programme politique et -o combien social de ces militants anti capitalistes, anti finance ( le Duce brûle la dette en place publique devant les caméras ) Bouquin récent « Mussolini un dictateur en guerre » à lire pour découvrir ce que cette idéologie anti capitaliste recouvre. vote des femmes à 18 ans, réduction horaire de travail, nationalisation grandes entreprises, indigènes des colonies devenant italiens de plein droit, abolition esclavage en éthiopie, etc etc Utiliser le mot « fasciste » sert la « gauche du capital » pour occulter sa complicité d’avec l’ultra libéralisme mondial. « L’érésie de toutes les églises » y,compris du culte du marché ,c’est le fascisme. « La lutte des classes est réactionnaire, la Nation est révolutionnaire » à méditer dans cet empire de l’UE dans cet universalime des marchands qui dirigent l’humanité. « La monde ou rien » éxigent les « citoyens du monde » çà ce n’est pas du vilain impérialisme mais de l’universalisme généreux … comme le marché.

      +3

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  • juliettedesesprits // 24.08.2016 à 18h28

    A propos de totalitarisme il faut lire « La ferme des animaux « de Georges Orwell une ferme ou les animaux décident de se débarrasser des fermiers pour instaurer la démocratie ! Tout commence bien mais très rapidement les plus intelligents , en l occurrence les cochons , prennent le pouvoir et mettent tous les autres animaux en esclavage!!! Une fable tres divertissante.

      +3

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