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13.janvier.201313.1.2013 // Les Crises

[Reprise] Quand l’élite participe activement à la crise, par Hervé Azoulay

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Le président d’Invest banlieues stigmatise le « pantouflage » et des pratiques qui ne favorisent guère l’expansion économique

Notre société va très mal, « l’élite de l’élite » qui détient en grande partie le pouvoir suprême en France, nous dicte sa loi et sa vision à tous niveaux: économique, administratif, politique, financier… et verrouille le système par ses réseaux d’influence qui étouffent dans l’œuf tous les germes du changement! Notre système élitiste a fabriqué et raffiné de décennie en décennie des générations entières d’autistes. Ces grandes écoles qui les forment et distillent en sélectionnant tous les ans les plus brillants cerveaux cartésiens de France, dégagent en raffinant ces produits, l’élite de l’élite, le zéro défaut du zéro défaut : les grands Corps administratifs et techniques de l’Etat. Loin d’être le temple du génie achevé, certains seraient débarrassés de toutes leurs impuretés et d’autres resteraient sous l’aspect brut ! L’épreuve d’initiation subie, on appartient à jamais à un monde clos, et on n’affrontera jamais la remise en cause de son statut. C’est le corporatisme dévastateur !

Forbes Insights et Société Générale Private Banking ont passé au crible les 1200 plus grandes fortunes dans le monde. Dans cette étude les français sont les plus âgés et les moins méritants pour un pays industrialisé comme le nôtre. Plus des deux tiers doivent leur fortune à l’héritage, alors que 80% des britanniques et 68% des américains sont des self-made-men ! Cela nous montre bien à quel point nous avons consommé nos richesses passées et que nous n’en créons pas de nouvelles. On le constate aisément : dès qu’une grande réforme pouvant nuire à leurs privilèges est proposée, elle est immédiatement étouffée par de puissants lobbies ou par d’obscures querelles intestines mêlées à des rivalités de carrière. Le cybermonde court-circuite les modèles traditionnels, connecte les cultures et les économies, alors que, pendant ce temps, les hiérarchies formelles de nos élites, qui sont rarement de réelles hiérarchies de compétences, verrouillent jalousement le système. Cette caste privilégie ses relations incestueuses au détriment de la logique économique. Leurs membres ont tous été élevés dans le culte de la pyramide, bercés par leurs diplômes, ce sont des technocrates qui utilisent leurs armes suprêmes : la norme, le règlement, l’ordre, la hiérarchie, le calibrage, le corporatisme et plutôt que de s’adapter à l’environnement et avoir du bon sens, ils le normalisent pour obtenir un réductionnisme de la réalité. L’échec est souvent au rendez-vous puisqu’ils sortent tous du même moule avec des caractéristiques immuables dans le temps. Ils se ressemblent comme une oeuvre d’art aux traits identiques ; lorsqu’il s’agit d’exprimer en langage ordinaire des idées simples, ils argumentent un discours par des citations, ou bien parlent pour ne rien dire. Leurs brillants discours cachent souvent bien des carences lorsqu’ils s’expriment en langage incompréhensible par le monde extérieur.

Dans ces écoles, tout ce qui est flou est rejeté, tout ce qui ne peut pas donner lieu à un classement est considéré comme inutile. La compétition est aussi intense pour y entrer mais aussi pour en sortir au meilleur rang possible. On n’apprend pas dans ces écoles à être des meneurs d’hommes, à gérer les conflits, à prendre des décisions, à guider et à animer une équipe, à déléguer et à partager. C’est toujours la sélection sur la seule capacité intellectuelle qui exclut le potentiel humain et l’imagination qui font en général la différence. Nous connaissons tous, c’est vrai, un fils d’ouvrier ou d’instituteur PDG sorti d’une prestigieuse école élitiste, mais ce n’est qu’une coulée marginale qui permet d’assurer la survie de l’espèce en lui donnant l’apparence d’équité. Mais ce n’est qu’une apparence car le concours pour accéder à ces écoles est jonché d’inégalités. Ce système unique au monde et qu’aucun pays performant ne nous envie est responsable d’un raisonnement dépassé qui, par ailleurs, paralyse le changement en France. Très prestigieux dans notre pays, ce modèle qui distille les grands corps, a du mal à s’exporter et les étrangers envoient plutôt leurs ethnologues ou leurs historiens pour faire leur thèse sur cette élite, comme si notre système était une curiosité et non pas un modèle. Encore une exception française !

Corporatisme et « pantouflage »

Le corporatisme génère deux phénomènes bien connus : la solidarité du corps et la technique du parachutage. L’appartenance au même clan et tout ce qui confère à l’ancienneté des traditions, la solidarité des anciens élèves, le réseau pour conquérir les places, contribuent à repousser les problèmes de société et le changement par l’existence et la cooptation au sein d’un même clan. L’élite descend de l’élite et seuls les enfants de mandarins connaissent les codes secrets pour franchir les barrières du pouvoir. C’est notre système élitiste qui, avec le temps, a dévié de ses objectifs. On naît donc membre de cette élite plus qu’on ne le devient. L’aristocratie du mérite cache mal la noblesse héréditaire et pour cette élite il y a de bonnes places à prendre et chacun fait valoir son titre. Au premier rang les grands corps, autrement dit les ducs, les marquis, les comtes et les simples barons. Les heureux élus seront choisis dans leurs rangs. Tous tremblent de peur de déplaire et de tenir à l’extérieur des propos imprudents car l’élection dépend de la faveur du prince. Toujours cette logique de sélection qui pousse au corporatisme et qui élève des barrières intangibles entre les corps. L’individu n’est rien sans son corps : sa promotion, son prestige, ses marques de statuts, son pouvoir, ses réseaux.

Quant au « pantouflage », il consiste à geler le poste pendant l’indisponibilité de l’un d’entre eux qui préfère momentanément faire de la politique ou administrer une grande entreprise. Même en cas d’échec dans ses nouvelles fonctions, celui-ci est sûr de retrouver son confortable poste avec son titre et ses attributions. On peut aisément imaginer le choc psychologique ressenti par le personnel d’une entreprise lorsqu’un dirigeant parachuté à son poste annonce qu’il va procéder à des licenciements alors que lui-même bénéficie de la sécurité de l’emploi. Tous ces artifices ne suscitent pas une élite au courage à toute épreuve. Dans ce beau monde consanguin, de nombreux dirigeants issus de cette élite siègent dans plusieurs conseils d’administration, se répartissent les postes pour que personne ne soit lésé, fréquentent les mêmes endroits huppés, échangent des informations, postulent aux mêmes distinctions, font courir des bruits dans des lieux où l’argent mesure les degrés de la réussite. Chacun se rend des petits services, se renvoie l’ascenseur et cela devient très vite une pratique courante.

Notre système élitiste devient non seulement dépassé, mais en plus extrêmement dangereux. Une source unique de pouvoir est porteuse de danger et il semble évident que les talents venus d’horizons professionnels et culturels différents répondent mieux à la complexité du monde d’aujourd’hui. Il faut toutefois le reconnaître, parmi cette élite, une très faible proportion a su sortir de son moule, rejeter certaines méthodes et émerger parmi les personnalités les plus brillantes.

Malheureusement, nos grands corps et les écoles qui les distillent, comme toutes les organisations hermétiques et cloisonnées, défendent avec acharnement leurs prérogatives et leurs statuts. Elles sont tellement bien enracinées dans les mécanismes de décision en France qu’il paraît difficile d’envisager une profonde transformation. Comment demander de scier la branche sur laquelle ils sont assis sans contrepartie ? Sans faire preuve de défaitisme, qui osera, parmi les politiques de droite ou de gauche, où cette caste est très puissante et nous a donné plusieurs Présidents de la République, affronter ce dinosaure inadapté au monde du troisième millénaire ?

Hervé Azoulay
© La Tribune

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66 réactions et commentaires

  • Incognitototo // 13.01.2013 à 04h50

    Hé oui… pas mieux… ce qui explique en partie pourquoi nos politiques sont incapables de comprendre quels sont les mécanismes créateurs de richesse… et tout autant ce qui la détruit ou la fait partir ailleurs…

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    • celimen // 13.01.2013 à 10h04

      En même temps, et au départ, ce classement et cette “hiérarchisation” à outrance a pour but de s’assurer que ces personnes ont à la fois un profil de bons généralistes qui doivent avoir parfaitement assimilé les bases et modèles économiques de leur temps…après il est vrai que le système semble offrir trop de “confort” (c’est un euphémisme) alors que ce confort devrait servir à dépasser, voire découvrir, approfondir, penser, de nouveaux modèles.
      Pensez à Picasso qui avant de faire du cubisme, maniait parfaitement et magnifiquement la peinture classique!!
      Ces modèles alternatifs ne sont pas si étouffés que cela (cf Les Chiens de Garde) car je rappelle qu’un F. Lordon est directeur de recherche au CNRS, ou un M. Allais polytechnicien, mais peut-être y’a t-il effectivement un “trou” dans la transmission du savoir et la communication des modèles non dominants?

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      • Valérie // 13.01.2013 à 10h49

        Bonjour Celimen,

        je ne placerais pas le CNRS parmi cette « caste » : la plupart des chercheurs sont issus du système universitaire (certains à partir des grandes écoles, mais c’est plutôt une minorité), d’ailleurs la plupart des labos sont des UMR (unité mixte de recherche université/CNRS). Je ne vous décrirai pas le brillant niveau de la recherche française : sous-financement chronique, sauf dans les « machins » qui jugent la recherche et donnent les financements. L’augmentation des budgets de la recherche, c’est pour créer des agences para-recherche (ANR, AERES), et non pour la recherche elle-même. Il y a encore qques années, le CNRS recrutait 700, 800, 900 chercheurs par an. Cette année, c’est tout juste 300…

        Pour Maurice Allais, c’est une autre époque je crois. Cela dit, je crois comme vous que certains esprits brillants, ayant été formés parmi cette caste, ont quand même un esprit critique et ne cherchent pas à se vautrer dans ces privilèges. Evidemment que la France a des esprits brillants et éclairés, et que l’élite française ne se résume pas à cette caste auto-reproduite formée dans les grandes écoles sans âme…

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        • celimen // 13.01.2013 à 12h14

          Je ne pensais pas à une caste pour le CNRS, juste qu’il y’ a aussi une certaine diversité en France qu’on entend moins que les plus bruyants (pleonasme, je sais)…

          relevons aussi l’incroyable incapacité des moins mauvais à se maintenir au pouvoir (rocard, delors, strauss-kahn, villepin, beru, etc…)

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          • BIGGLOP // 13.01.2013 à 19h10

            Avec d’autres F Lordon a créé l’AFEP pour combattre « l’orthodoxie économique »

            « Mais il faut savoir par exemple qu’il ne « passe » plus un seul hétérodoxe à l’agrégation de science économique, qu’il n’y a plus une seule promotion au grade de directeur de recherche pour les hétérodoxes au CNRS, et que, même après la crise, cette politique d’éradication continue de plus belle. »
            http://www.penseelibre.fr/economistes-heterodoxes-quelle-place-lordon-repond

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      • Incognitototo // 13.01.2013 à 14h19

        @ Celimen,

        Heureusement, qu’il y a toujours des exceptions qui confirment la règle… mais je vous rappelle qu’il y a aussi des artistes qui n’ont pas eu besoin comme Picasso de maitriser la peinture classique, avant de trouver leur originalité…

        Je pense que c’est très différent « d’apprendre à obéir », à se glisser dans le moule d’une hiérarchie et d’une caste, à « résoudre » des problèmes » théoriques, par rapport à ce que souligne (entre autres) Azoulay : « On n’apprend pas dans ces écoles à être des meneurs d’hommes, à gérer les conflits, à prendre des décisions, à guider et à animer une équipe, à déléguer et à partager. »
        C’est déjà cette différence qui existait à la dernière guerre entre l’administration de Vichy, qui « obéissait aux ordres », et ceux qui ont refusé les compromis en s’expatriant à Londres, ou en combattant sur le terrain…

        Je fais souvent l’analogie entre un prof de musique, un interprète, un chef d’orchestre et un compositeur… Nous manquons cruellement de compositeur en politique, qui serait également chef d’orchestre (pensez à Mozart), et la formation qu’ils ont reçue, n’y est pas pour rien…
        D’ailleurs depuis la prise de pouvoir par les technocrates à l’époque de VGE, je ne peux pas voir autre chose dans les actes politiques que du « toujours plus de la même chose ». Et là, où on voit que, c’est vraiment un problème de conformation d’esprit, c’est que les épisodes dits de gauche, n’ont absolument rien changé aux fondamentaux… pire, ils ont été encore plus loin dans les renoncements.

        Est-ce qu’on verrait une différence si à la place de Hollande (qui a voté « oui » au TCE en 2005), on avait Fabuis (qui a voté « non » au TCE) ? Personnellement, je ne pense pas… et c’est bien ça le problème.

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        • artiste // 13.01.2013 à 18h15

          Picasso ne maitrisait pas la peinture classique voila une affirmation qui égaille ma soirée,vous en avez d’autre du meme tabac ?

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          • dan // 13.01.2013 à 19h20

            Picasso est ne le 25 octobre 1881 a Malaga au sud de l Espagne.
            Son père José Ruiz Blasco est peintre. Il aimait peindre les pigeons et laissait Pablo achever leurs
            pattes à sa place.
            Un jour, Don José trouve les pigeons achevés. Les pattes sont si vivantes que, dans un accès
            d’ émotion, il donne brusquement à Pablo sa palette, ses brosses et ses couleurs en precisant que le
            talent de son fils était mûr, plus grand que le sien et que, pour sa part, il ne peindra jamais plus.
            Picasso va avoir treize ans.
            À Barcelone en 1896, il est reçu à l’École de la Llotja, où enseigne son père, ayant exécuté en un jour le sujet de l’examen pour lequel on laisse généralement un mois aux candidats.
            En septembre 1897, Picasso part étudier à Madrid et réussit en octobre le concours d’entrée à l’académie royale de San Fernando. Cependant l’enseignement de l’institution ne lui plaît pas et il renonce à suivre les cours.

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          • Incognitototo // 13.01.2013 à 19h35

            Oui, j’en ai une autre du même tabac… apprenez à lire… je répondais à Célimen…

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    • intelligencesmultiples // 13.01.2013 à 13h35

      article pour le moins problématique

      dénoncez les élites est un vieux discours qui nous renvoie à un passé honteux. changez les élites et nos problèmes disparaissent??

      quel simplisme!!! nos problèmes viendraient des élites. (certains peut être)

      vous oubliez tous les succès que l’on doit aux grandes écoles.

      connaissant nombre de ces élites, je peux vous dire qu’elles sont multiples, ouvertes aux autres, pas plus sectaires que les autres.

      ce genre de discours et les commentaires lus me font peur. ce n’est pas en les supprimant que ça ira mieux

      je n’ai jamais cru à ces positions qui nous renvoient à la critique des élites

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      • Incognitototo // 13.01.2013 à 23h56

        @ Intelligendesmultiples,

        Qui a parlé de les supprimer ? Leurs écoles, oui… parce qu’il n’y a aucune raison de créer des cursus spécialisés pour des filières, qui pourraient se dérouler en université…

        Par ailleurs, c’est leur « placement » dans toutes les instances décisionnelles qui est en cause… parce qu’il est assez évident qu’apprendre à obéir et prendre des décisions et/ou diriger des hommes conduisent à des « logiques » sensiblement différentes… ce que ne fait pas la formation actuelle

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    • jducac // 13.01.2013 à 17h53

      @ Incognitototo Le 13 janvier 2013 à 04h50

      ce qui explique en partie pourquoi nos politiques sont incapables de comprendre quels sont les mécanismes créateurs de richesse… et tout autant ce qui la détruit ou la fait partir ailleurs…

      Mais qui dit que les élites politiques sont incapables de comprendre l’économie ? Qui dit que pour accomplir leur mission et atteindre l’objectif qu’elles se sont fixé, elles peuvent tout dire tout de suite, alors que la majorité de la population, totalement inconsciente, est encore incapable de le comprendre ?

      C’est la physique qui règle la marche du monde. Elle se prépare à nous imposer, à nous terriens, une drastique mise au régime. Qui dit que nos élites ne l’ont pas compris ? Faute de pouvoir faire mieux et parce qu’elles manquent de courage, peut-être se contentent-elles de faire durer le temps jusqu’à ce que tout à chacun finisse par comprendre ce qu’il se refuse de voir en tant que partenaire social.

      Il est quand même symptomatique que le graphique proposé il y a quelques jours à la réflexion par Olivier, l’hôte de ce lieu de réflexion, n’ait pas suscité plus de réactions concernant l’évolution prévue du niveau de vie (niveau de consommation) européen moyen.
      http://www.les-crises.fr/geab-70/

      Ce graphique tend à montrer que d’ici 2030, c’est-à-dire demain, le niveau européen moyen de consommation devrait diminuer de moitié. Si on se réfère également aux graphiques du rapport du Club de Rome, cela ramènerait le niveau de consommation moyen en Europe à celui que les plus anciens d’entre nous ont connus en 1950.

      Cela voudrait dire qu’en 17 ans, nous devrions perdre en niveau de vie, ce que nous avons mis 63 ans à faire croître. Mais quelle élite politique, en supposant qu’elle ait compris elle-même le problème physique qui se pose à l’humanité, peut annoncer une telle descente aux enfers ?

      Le rapport Meadows annonce la couleur depuis 40 ans sans jamais avoir été démenti. Il ne faudra pas attendre aussi longtemps pour être fixé sur la validité des dernières données fournies par l’EEA.
      http://www.eea.europa.eu/data-and-maps/figures/projected-shares-of-global-middle

      Il reste que ces prédictions pourraient être auto réalisatrices. Dans ce cas il faut attendre pour voir, mais alors pourquoi personne ne les dénoncent. Ce qu’avance J.M. Jancovici ne semble pas aller dans ce sens.
      http://www.manicore.com/actualites.html

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      • Valérie // 13.01.2013 à 18h19

        Pour traduire en qques mots ce que disent le Club de Rome/Meadows/GEAB/JM Jancovici, c’est que tout notre « progrès » technologique et confort actuel est dû à l’exploitation des énergies fossiles, pétrole en tête. En clair, le PIB est étroitement corrélé à l’énergie disponible (voir les graphiques éclairants de Janco à ce sujet). Or, il semble que l’essentiel du pétrole « facile » ait été extrait, et que l’on soit maintenant au pic « capacité de production » (mm s’il reste des quantités phénoménales d’hydrocarbures dans le sol, aller les chercher demande de l’énergie et des investissements énormes, et les raffiner pour en extraire du carburant exploitable également). Une quantité d’énergie qui n’augmente pas veut dire, à l’efficacité énergétique près, une production économique qui n’augmente pas, autrement dit, pas de croissance. Si l’on ne trouve pas d’énergie remplaçant le pétrole en mieux (breakthrough technologique type fusion nucléaire), la croissance mondiale va s’arrêter, à une époque où la démographie est tjs vigoureuse, çad aujourd’hui ou un avenir très proche (2015-2020). Cela veut dire invariablement une baisse de pouvoir d’achat pour tous, et en particulier pour l’Europe qui n’a pas de ressources d’énergie (pétrole et gaz de la Mer du Nord en déclin, réserves de gaz de schiste incertaines, et réserves de charbon anecdotiques).

        Franchement, quand j’entends Hollande, ou les dirigeants européens, ou même le G20 répéter un nb impressionnant de fois le mot « croissance » dans n’importe quel discours, tel un mantra, je ne pense pas que « nos élites » aient bien conscience du problème. Ne pas oublier que ces élites ont rarement une formation scientifique. Par ailleurs, même en école d’ingénieur, c’est un sujet qui n’est absolument pas abordé (je n’en ai jamais entendu parler durant mes études, qui ne sont pas si vieilles que ça). Bref, je crois simplement que ce problème est ignoré. Il reste toute une éducation à faire, et un JM Jancovici ne ménage pas sa peine en ce sens.

        Franchement, en France, la dépletion pétrolière et gazière devrait être LE sujet du débat sur la « transition énergétique ». Or non, on parle du nucléaire, du solaire et de l’éolien (qui ne sont en rien une solution), un peu des gaz de schiste (alors qu’on ne sait mm pas quelle quantité on aurait, et leur exploitation pose des pbs environnementaux que l’on ne peut accepter à l’heure actuelle dans nos contrées). C’est l’éléphant au milieu du salon, au mieux.

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        • jducac // 14.01.2013 à 10h16

          @ Valérie Le 13 janvier 2013 à 18h19

          Je constate que nous sommes assez en phase sur le sujet de la limitation des ressources énergétiques fossiles et de ses conséquences sur la croissance, la non croissance ou la décroissance. Outre le problème de fond que constituent la limitation et l’appropriation de ces ressources, j’avais aussi l’intention d’évoquer dans le post ci-dessus, la mise en cause des individus en fonction des classes dans lesquelles on les range. Avec ce billet, ce sont les élites politiques et économiques qui sont mises en cause par une autre classe, celle des commentateurs que nous sommes, tout comme H.Azoulay.

          Or, il y a probablement de l’injustice à vouloir condamner, en tant qu’observateur et commentateur extérieur, une classe d’individus chargés de piloter une entreprise telle qu’un pays, parce qu’il est bien souvent impossible de tenir compte des objectifs que ces dirigeants s’assignent, lesquels pourraient même se situer à l’opposé de leur discours.

          De Gaulle, qui n’a pas été le plus mauvais des dirigeants français, constitue un exemple célèbre pour avoir su sortir le pays d’une situation critique en proclamant sa fameuse phrase que tout le monde ne comprenait pas de la même manière. http://fr.wikipedia.org/wiki/Je_vous_ai_compris

          Pourquoi n’en serait-il pas de même avec nos dirigeants actuels ?

          Ils pourraient tous poursuivre le même objectif à long terme, en dépit des alternances résultant d’élections démocratiques, n’amenant au fond que de toutes petites inflexions dans la trajectoire et la marche du pays au sein d’un ensemble mondial où l’on sent bien la nécessité d’y faire agir une certaine gouvernance globale.

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      • Incognitototo // 14.01.2013 à 00h04

        @ Jducac,

        Nul, besoin d’aller aussi loin dans les supputations… Il n’y a que les résultats qui comptent… et depuis 40 ans, le moins que l’on puisse dire (c’est un euphémisme), c’est qu’ils ne sont pas au rendez-vous…

        Donc personnellement, il me suffit de constater qu’ils ont démontré leur incompétence… et comme ils sortent tous du même moule, ou s’entourent exclusivement des mêmes profils, ça me suffit pour en conclure qu’il y a visiblement quelque chose qui ne tourne pas rond dans ces écoles des « élites ».

        Vous savez, il ne faut jamais mésestimer la force de la connerie, elle peut toucher tout le monde et parfois même ceux qui s’en croient le plus à l’abri (je parle d’expérience, bien sûr ;o))).

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        • jducac // 14.01.2013 à 10h30

          @ Incognitototo Le 14 janvier 2013 à 00h04

          Il n’y a que les résultats qui comptent… et depuis 40 ans, le moins que l’on puisse dire (c’est un euphémisme), c’est qu’ils ne sont pas au rendez-vous…

          Vous avez raison de vous référer à la période des 40 ans passés. Le début de cette période, l’aube des années 70, a curieusement été marqué par un ensemble de faits qui, lorsqu’on les réunit, peuvent faire sens au regard du problème fondamental qui se pose aujourd’hui à l’humanité concernant l’épuisement des ressources non renouvelables.
          • Rapport du Club de Rome
          • Fin de la convertibilité dollar/or
          • Premier choc pétrolier
          • Admission de la Chine à L’ONU
          • Conférence des Nations unies sur l’environnement Stockholm.

          A l’époque la plupart des gens, surtout en France, n’aspiraient qu’à jouir au mieux de la vie. Ils ne rêvaient que de pouvoir consommer plus et pas seulement au plan sexuel. Souvenez-vous des slogans de 68, « jouissons sans entrave » « il est interdit d’interdire ». Tout comme les propos de De Gaulle, ces slogans pouvaient être interprétés de plusieurs façons et s’appliquer à l’économie, notamment à la finance, ce qui fut le cas.

          La plupart des gens ne se préoccupait pas du futur à 40 ou 50 ans, alors que d’autres s’en préoccupaient et préparaient la marche de l’histoire dans l’indifférence générale.
          http://www.dailymotion.com/video/x7hahj_georges-pompidou-1er-ministre-19670_news

          Alors, au lieu de s’entredéchirer entre nous, entre élites de divers bords, entre forces de différentes classes, entre intellectuels commentateurs, experts en manipulation des foules par le biais des sciences humaines d’une part, et intellectuels experts en sciences dures, aptes aux découvertes de nouveaux passages donnant accès à de nouvelles ressources tout en tenant compte des contraintes physiques, il serait de loin plus intelligent de s’employer à s’expliquer, à se comprendre et à s’entendre.

          C’est ce qu’ont compris les Allemands avant les Français il y a une dizaine d’années, grâce à une vision pragmatique et saine en matière économique. Le chancelier Schröder a su impulser son pays dans le sens de l’histoire de l’humanité. Il l’a fait en modérant la consommation afin de préserver les ressources, tout en lui donnant les moyens d’être leader dans sa zone économique et de lui donner ainsi de meilleures chances d’être influent dans la gouvernance de son ensemble d’appartenance, l’Europe. Il a su donner à son pays un avantage stratégique, au sein de la communauté européenne.

          Quand les Français, et les hommes du Sud de l’Europe en général, le comprendront-ils afin de ne pas trop pénaliser leur communauté d’appartenance économique dans son aptitude à participer à la conduite et à la marche du monde ? Le plus vite serait le mieux.

          Un blog tel que celui d’Olivier Berruyer peut certainement y contribuer beaucoup.

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      • Raphael // 14.01.2013 à 10h32

        Le graphique (http://www.les-crises.fr/geab-70/) ne dit pas que la consommation européenne va diminuer de moitié en valeur, il dit simplement que la part de la consommation européenne dans la consommation mondiale va diminuer de moitié en pourcentage. C’est surtout le total, c’est-à-dire la consommation mondiale qui va augmenter (arrivée des BRICS) tandis que la consommation européenne devrait stagner.

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        • jducac // 14.01.2013 à 14h03

          @ Raphael Le 14 janvier 2013 à 10h32

          C’est surtout le total, c’est-à-dire la consommation mondiale qui va augmenter (arrivée des BRICS) tandis que la consommation européenne devrait stagner.

          Merci Raphael d’être entré plus à fond dans la lecture et l’interprétation de ce graphique. Cela permet d’en discuter et de tenter de mieux cerner le problème qui se pose à l’humanité.
          Votre interprétation est certes bien moins pessimiste que la mienne mais, sur quels arguments fondez-vous votre interprétation ?

          Nous sommes bien d’accord, ça n’est pas la consommation d’énergie renouvelable qui pose problème. C’est l’énergie non renouvelable qui est en cause. Or, cette énergie est en quantité limitée sur notre planète, et dès lors que les réserves découvertes, qui ne sont pas nécessairement utilisables à 100%, viennent à diminuer, cela revient à dire que le stock utilisable va diminuer, jusqu’à atteindre zéro un jour. Avant ce stade ultime, cela amènera bien la consommation européenne à diminuer, quelle que soit la valeur qui pourra lui être attribuée, laquelle deviendra d’autant plus grande que la quantité restant à consommer se réduira.

          Pour vivre et se perpétuer, l’organisme vivant qu’est l’être humain, se moque de la valeur de ce qui l’alimente, c’est la quantité d’énergie qui lui importe. Il faut toujours se méfier de la présentation des choses. Ça n’est peut-être pas pour rien que le graphique proposé par le GEAB N°70 est présenté avec un moindre recul que ceux présentés par D. Meadows ou P. Chefurka
          http://storage.canalblog.com/52/19/338284/34742826.pdf
          http://www.countercurrents.org/chefurka201109.htm

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          • Ivan // 15.01.2013 à 09h11

            Apprenez donc à lire un graphique avant d’en tirer des conclusions erronées !!
            Celui-ci n’était pourtant pas bien compliqué à lire :
            http://www.les-crises.fr/geab-70/
            Comme le dit la légende, il s’agit de la part de la consommation de la classe moyenne ( en pourcentage) des grands ensembles économiques, dans la consommation mondiale.
            N’importe quel élève de lycée en filière éco comprendrait que si la part de la classe moyenne de l’UE dans la consommation mondiale diminue, cela ne signifie pas pour autant que la consommation européenne diminue en valeur absolue…

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  • cording // 13.01.2013 à 08h06

    Cette élite digne de l’aristocratie de l’Ancien régime est aussi conformiste intellectuellement parce qu’elle contribue à défendre bec et ongles, à tout prix un système économique et social à l’origine de la crise et qui pour cette raison perdure. Je veux parler de la mondialisation néolibérale dont l’UE n’est que le cheval de Troie.

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    • celimen // 13.01.2013 à 09h45

      On ne peut pas dire que les principaux pères de la construction européenne (Monnet, Delors, etc…) faisaient partie de cette aristocration du diplôme.

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    • chris06 // 13.01.2013 à 13h14

      si c’est la mondialisation néolibérale, qu’est ce que ça a de spécifique à l’UE?
      La mondialisation n’est elle pas, par définition, un phénomène mondial? Quand au néolibéralisme, il prend sa source aux Etats Unis (Ecole de Chicago).

      C’est l’UE aussi qui a été le cheval de Troie de la mondialisation néolibérale en Russie et en Chine?

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  • Morvan // 13.01.2013 à 08h17

    Très beau texte. Espérons que nous sommes nombreux à avoir compris cela depuis longtemps, parce que le déverrouillage de ce système ne pourra se faire que par la connaissance, le savoir, et apprendre, apprendre et toujours apprendre. Merci Olivier pour ton blog. Nous sommes de plus en plus nombreux à vivre sur la même longueur d’ondes. Diffusons nos pensées et nos réflexions. Tous mes vœux pour 2013.

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    • Jacques Payen // 13.01.2013 à 14h31

      Le déverrouillage d’une telle emprise, d’une telle « dictature » de minorité prédatrice, pourrait donc se faire par la connaissance ? Le savoir ? La prise de conscience collective? Sans violence ?
      Donnez-nous donc un exemple dans l’Histoire de ces deux derniers siècles d’un « dénouement » qui n’aura pas été précédé de terribles souffrances ? Je n’en connais pas.
      Comme la plupart de nos compatriotes vous semblez nier les rapports de force. Sans doute par peur de prendre en considération…leurs excès. Ce qui est admissible.
      Mais je crains de devoir vous dire qu’il n’y aura pas de déverrouillage du « système » sans violences, soit qu’elles seront liées à son implosion, soit, mais cela est beaucoup plus improbable, qu’elles résultent d’une action collective délibérée. C’est à dire d’une volonté, d’une organisation et d’une pratique politiques usant nécessairement… d’une certaine violence.

      Le système a cultivé jusqu’à la nausée tous les ressorts de l’individualisme. Nous avons les conséquences.

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      • Morvan // 13.01.2013 à 16h35

        Jacques, votre façon de voir les choses est historique comme vous dites. Je ne dis pas que j’ai raison et vous tort. Mais un paramètre a changé. Nous communiquons, ce qui était impossible il y a seulement 20 ou 30 ans. Tous les pouvoirs de la communication étaient entre leurs mains. Ils pouvaient nous rouler dans la farine comme ils voulaient. En plus à 60 ans, c’est à dire à l’age de la retraite, les personnes qui avaient travaillé dur, disparaissaient. Aujourd’hui à 60 ans on est encore jeune, on a l’expérience, on a du temps libre, on n’est pas idiot, on a appris à lire et à écrire. on sait distinguer le vrai du faux. on sait que le mensonge est devenu la règle. Côté pauvres, que voulez vous que l’on perde. On a rien. Par contre en face je ne dirais pas la même chose. Laissez moi avoir confiance. La nature a horreur du vide. Amicalement

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  • steeve // 13.01.2013 à 08h18

    Très bon billet.
    Le problème est que cette holigarchie est nationale, régionale, départementale et aussi est également à la tête des 3 piliers européens et de la BCE.
    Ma vieille europe t’es démodée comme disait la chanson.

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  • Fabrice // 13.01.2013 à 08h55

    Le problème une fois le constat fait c’est que se passe-t-il ? Ce n’est pas une nouveauté pour qui a cherché un travail, les meilleurs postes sont pour la plupart du temps accaparé par les amis des amis issus de grandes écoles ou autres.

    La méritocratie ne fonctionne qu’à la marge en France, je connais des employés qui ne sont embauchés non par leur mérite mais par leur carnet d’adresses « d’amis » sans que personne ne s’en offusque.

    Mais après la suite logique c’est quoi, une révolution pour remettre à bas le système ? (en espérant que ce ne soit pas une nouvelle caste qui en profite pour vicier à nouveau le terrain ainsi libéré.)

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  • Yanacopoulos // 13.01.2013 à 09h04

    Cette critique peut être élargie aux multinationales évoluant en France. En effet,nombreux sont les responsables dans les états-majors de ces sociétés diplômés de nos « grandes écoles  » ( Hec,Essec,Insead,Sup de Co,Arts et Métiers ,Centrale et quelques autres )qui fonctionnent de la même façon.
    Dans de nombreux cas,c’est le carnet d’adresses ( ou l’annuaire des anciens ) qui justifie la nomination à tel ou tel poste,et non pas le mérite ou les résultats.

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  • Fredocool // 13.01.2013 à 09h08

    Bon OK, dans le modèle des dominant à la française il y a plus de consanguinité et des hiérarchie et donc des classe sociale aussi dont les frontière sont plus étanche. Nous avons toujours pas de contrat de travail unique, mais différent contrat dont la valeur dans la société ( rencontre, credit, loisir) se classe hiérarchiquement. La fatigue des élites contamine l’ensemble de la société qui se fige de plus en plus, et vraiment meme en connaissant c ‘est rouage, je n’arrive pas à imaginer des moyen d’action

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  • celimen // 13.01.2013 à 10h03

    En même temps, et au départ, ce classement et cette « hiérarchisation » à outrance a pour but de s’assurer que ces personnes ont à la fois un profil de bons généralistes qui doivent avoir parfaitement assimilé les bases et modèles économiques de leur temps…après il est vrai que le système semble offrir trop de « confort » (c’est un euphémisme) alors que ce confort devrait servir à dépasser, voire découvrir, approfondir, penser, de nouveaux modèles.
    Pensez à Picasso qui avant de faire du cubisme, maniait parfaitement et magnifiquement la peinture classique!!
    Ces modèles alternatifs ne sont pas si étouffés que cela (cf Les Chiens de Garde) car je rappelle qu’un F. Lordon est directeur de recherche au CNRS, ou un M. Allais polytechnicien, mais peut-être y’a t-il effectivement un « trou » dans la transmission du savoir et la communication des modèles non dominants?

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  • Valérie // 13.01.2013 à 10h04

    Un texte à charge, mais je pense qu’au fond il a raison, en bonne partie. Belge, j’ai eu l’occasion d’effectuer un double-diplôme avec une grande école française (une des meilleures), où j’ai découvert ce système incroyable. Les discours du directeur, grand général des armées, qui nous disait qu’on était l’élite de la France, les x meilleurs cerveaux (sic!) de notre génération. Le directeur publiait régulièrement le classement, c’était LE moment tant attendu, et l’on se jugeait entre nous ainsi. Le fric coulait à flot, pour n’importe quelle activité (en rapport avec les études ou pas, pour aller faire des compétitions sportives au nom de l’école, pex). C’était au début des années 2000, et c’était déjà plutôt la crise ailleurs dans la société. C’est vrai que cela pullulait de fils à papa (je me souviens qu’on se moquait allègrement de la vieille AX que m’avait laissée ma maman, elle-même se passant d’auto, alors que bcp avait une 206, neuve à l’époque, ou autres). Certains étaient de vrais imbéciles, mais cela ne les a pas empêchés de bien réussir, d’avoir maintenant des places confortables dans les grandes entreprises françaises, etc. Je n’ai jamais profité du système puisque j’ai fait de la recherche universitaire ensuite, où j’ai bien senti que c’était vraiment « de la seconde zone » pour qui sortait de mon école.

    Je suis revenue en Belgique depuis, où il n’y a pas cette hiérarchie sociale en fonction des études faites. Il n’y a que des universités pour commencer (pas de grandes écoles, ou bien c’est pour des études en 3 ans, typiquement niveau bac). L’université c’est l’élite, comme partout ailleurs dans le monde. Et la « population » à l’université est bcp plus diversifiée, et l’inscription reste à un niveau raisonnable (env. 800€/an sans bourse, mais les bourses existent).

    Cela dit, en Belgique tous les hommes politiques et les dirigeants des grandes entreprises semi-publiques sont des avocats ou juristes, aucun ingénieur ou scientifique (sauf le 1er actuel, l’exception qui confirme la règle). Il y a aussi un népotisme effarant : il suffit de regarder les noms de famille des politiciens actuels…Ce népotisme et ce clientélisme (y a des élections presque tous les ans en B., entre les communes, provinces, régions, fédéral, etc.) est extrêmement présent : surtout au niveau communal, il faut « connaître qqu’un » pour avoir un permis de bâtir, une telle salle ou tel endroit pour l’organisation de tel ou tel événement…Au moins, en France, les fils à papa ont du faire des études, plus ou moins difficiles, ce n’est pas même pas le cas en B. !

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    • celimen // 13.01.2013 à 10h30

      Bonjour,
      merci pour ce témoignage interessant,
      il existe aussi (à la marge) des personnes qui ont gravi tout ce système élitiste qui n’en pensent pas moins que vous, et qui font, soit de la recherche, soit pour certains même (que je ne nommerai pas) , font de la vrai dissidence (plus ou moins feutrée…, il faut bien passer le cap de l’embauche..;-), même pour une élite… ) dans le monde des grandes entreprises.
      pour la partie plus statistiquement représentative (et silencieuse) de nos élites, j’ose espérer qu’ils font du bon travail quand même…

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  • Dan // 13.01.2013 à 10h26

    Le meilleur exemple de l’incapacité de nos dirigeants à penser à un développement économique et industiel de nos régions est par exemple Marseille .qui a étè à une époque une ville prospère est aujourd’hui une ville dortoir et un ghetto . La dernière entreprise industrielle importante la Normed a été fermée en 1988 …. etc . Aujourd’hui , la seule activité trouvée a été d’organiser une immense foire foraine pour touristes , dans le même exemple dans la région du nord , il a été ouvert un musé d’art annexe du Louvre…… avec ça la France va aller loin ! Par rapport aux pays européene du nord et mondialement nous avons perdu toute crédibilité !

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    • celimen // 13.01.2013 à 11h19

      Il n’y a pas totale incapacité, Villepin avait lancé les poles de competitivité que je sâche…
      le(s) problème(s) c’est qu’avec toulouse (pole aéronautique), montpellier (pole biotechs de mémoire) et la silicon valley française de sophia (de memoire aussi), il y’a une éviction de fonds publics disponibles (encore que, est-ce vraiment disponibles avec les dettes qu’on contracte…) pour Marseille, vous ne trouvez pas ?
      Il y’ a aussi le problème de l’injonction « trouvez une idée géniale! » pour Marseille
      et le problème de ceux qui en ont une, mais sont-ils audibles?

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  • CLAUDE // 13.01.2013 à 10h40

    Cette histoire d’ascension sociale meilleure aux USA qu’en France semble être une erreur si on en croit l’étude de l’OCDE.
    http://www.rue89.com/2010/05/26/des-statistiques-de-locde-font-sevanouir-le-reve-americain-152471
    De toute façon quelque soit le pays cité, c’est bien l’oligarchie qui dirige et aspire la plus grande partie de la richesse au détriment de la grande majorité.

    Donc le résultat est quasiment le même.

    Quant on voit que J Saville, prédateur sexuel a été couvert pendant près de 60 ans par les autorités G.B, on constate aussi que la caste existe avec ses ultra-privilèges.

    Hormis ce point, la réflexion de M Azoulay est très juste.

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    • Durruti // 13.01.2013 à 12h05

      Oui, faut-il rappeler qu’au-delà de l’image glamour du candidat Obama « black qui réussit » qui a séduit nos banlieues et notre gauche œufs d’esturgeon, il y a un homme qui n’a qu’une idée théorique de la précarité ou du travail à la chaîne. Dans la réalité, la plupart des noirs américains sont plus proches du bureau de l’emploi que du bureau ovale, et aux USA aujourd’hui quand on est self made man, c’est souvent « with a little help from my dad ».

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      • Vénus-Etoile du Berger // 13.01.2013 à 16h59

        not exactly

        la majorité des français était pour Barack Obama, la majorité des français représente la banlieue et la gauche?

        pour votre information de moineau

        Barack Obama a fini de rembourser ses derniers prêts étudiants seulement en 2004.

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  • Durruti // 13.01.2013 à 10h47

    Bonjour Olivier,
    une parenthèse sans rapport avec le thème du jour.
    Nous sommes conscients qu’aux Etats-Unis, les problèmes n’ont été glissés sous le tapis que pour quelques mois. Je relisais donc ton bouquin, et un nombre m’a rappelé que l’une des crises pas assez souvent évoquées, c’est la crise démographique. Par réflexe (conditionné), on pense immédiatement à la Chine. Mais tu rappelles justement que la population augmente aux USA d’un million tous les 4 mois! Ce qui « dégonfle » l’effet des 155 000 emplois créés au mois de décembre 2012 par exemple. 155 000, ça peut paraître confortable, mais ça n’est même pas suffisant!
    As-tu des données récentes pour mettre à jour le graphique de la p 310: variation du ration d’emploi civil dans les principales récessions au EU ?

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  • Dan // 13.01.2013 à 10h55

    Pour répondre aux commentaires de Valérie , en 1973 Mr Jacques Kosciuko Morizet polytechnicien a publié un excellent ouvrage qui s’intitulait  » La mafia polytechnicienne » , cet ouvrage correspond à vos remarques. Cela n’a pa empêché sa fille Nathalie K M de faire X et être politicienne aujourd’hui ?

    Il y a des polytechniciens de haut niveau mais hélas tous n’ont pas l’étoffe de grands patrons de l’industrie
    et du business . Par expérience le dernier que j’ai connu a liquidé ue grande entreprise de 160 ans qui
    était la mère d’Alstom et pour continuer sa carrière les salines du Midi…… brillante carrière. De plus ce monsieur était un arrogant et prétentieux !!

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    • alain maronani // 13.01.2013 à 15h26

      Quand je travaillais encore en France, je me souviens avoir été à la Direction Générale des Télécom, et avoir recontré un X/Télécom qui ne serrait la main…qu’aux X….,cas limite, les autres pour lui, étaient dans un brouillard épais. Mon patron, X aussi, s’était excusé, après la réunion, en me disant « Tu sais certains X sont comme ca… »

      J’ai toujours été frappé par leur facon de se présenter Machin, X 70, Truc X 82, etc…pathétique. Le recours permanent au carnet d’adresses (avec un carnet distinct pour ceux du corps ou pas…une ségrégation supplémentaire).

      Une caractéristique commune. On trouve peu de X à l’étranger, sinon dans les filiales d’entreprises francaises. Ce n’est pas un hasard à la différence des détenteurs de doctorats, d’anciens des ENS au niveau universitaire, etc…

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  • Durruti // 13.01.2013 à 11h40

    Rien de nouveau sous le soleil depuis l’étude de Bourdieu et Passeron. Les français sont conscients du problème, mais dans leur grande schizophrénie, le seule pensée qui occupe leur lonesome neurone est l’espoir de caser leur progéniture en profitant du système qu’ils dénoncent. L’avenir le plus probale de ce système s’annonce donc radieux.
    De toutes façons, tout ce qui concerne la transmission a été le grand absent du débat présidentiel, alors que c’est la source des inégalités.

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  • Hijak // 13.01.2013 à 11h50

    C’est superficiel mais sur le sujet des super riches il y a cela :

    http://videos.tf1.fr/harry-roselmack-en-immersion/harry-roselmack-avec-les-heritiers-de-cresus-7751773.html

    Harry Roselmack avec les héritiers de Crésus.
    Un businessman suisse d’exception qui se dit guidé par l’esprit de mai 68. Un couple d’aristocrates belges qui a réussi dans les affaires et consacre une partie de sa fortune à des actions caritatives, en Europe et au Népal. Et puis un héritier français, qui s’est éloigné des affaires familiales pour vivre librement et sans tabou.

    C’est assez rare pour être noté.

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  • sns // 13.01.2013 à 11h50

    Je travaille avec de jeunes polytechniciens (dont certains membres de leurs différentes amicales) ce qui font le même constat notamment celui de sélectionner des personnes à 20 ans pour un parcours professionnel de plus de 40 ans.

    Ils font aussi ce diagnostic parce que eux aussi, ils commencent à devoir attendre que les « vieux » partent.

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  • chris06 // 13.01.2013 à 12h15

    Il est vrai que le système des grandes écoles est plutôt propre à la France (il n’y a que la Russie qui, je crois, a un système similaire) mais aux USA le recrutement des « élites » se fait principalement via les universités de la « Ivy league » et au Royaume Uni, ce sont ceux qui ont fait l’Oxbridge (l’examen commun à Oxford et Cambridge) qui trustent ces positions.

    Aussi, ce système des grandes écoles a commencé à se mettre en place sous Napolèon… si c’est la source de tous nos maux il serait temps qu’on en change!

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  • fabien775 // 13.01.2013 à 12h18

    Je ne crois pas que le système est beaucoup changé depuis des siècles. Nous sommes surtout mieux informé et c’est certainement beaucoup plus visible en période de récession ou l’on s’aperçoit que ce sont toujours les mêmes qui trinquent. Peu de gens connaissent le diner du siècle à l’ Automobile Club de France. Vous avez là l élite et l’extrême collusion du monde financier et journalistique qui se retrouve dans cet endroit. Il faut une compagnie de CRS pour que ce groupe puisse se réunir tranquillement. C’est le sommet des privilégiés qui se retrouvent ici.C’est peut-être tout simplement plus criant.

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  • fabien775 // 13.01.2013 à 12h22

    J’oubliais le monde politique.

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  • JPS1827 // 13.01.2013 à 12h58

    Tout à fait d’accord avec cet article, énième dénonciation d’une situation connue. Mais en pratique, que peut-on faire pour que ça change ne serait ce qu’un peu ?

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    • chris06 // 13.01.2013 à 13h32

      La révolution? Mais si les révolutions du passé sont une indication, elles ont toujours fini par remplacer une élite par une autre.

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  • Goldfinger // 13.01.2013 à 13h53

    « dès qu’une grande réforme pouvant nuire à leurs privilèges est proposée, elle est immédiatement étouffée ».

    C’est comme cela depuis des millénaires: la grande majorité des humains cherche avant tout à améliorer sa situation et une fois les privilèges gagnés chacun s’efforce de les conserver (ou de les accroître parfois avec une ampleur telle qu’elle en devient pathologique). Malheureusement je ne pense pas que le mode de pensée humain évolue(ra) suffisamment vite et en suivant la voie optimale (ceci dit la vie des serfs dans notre monde occidental a été franchement améliorée 😉 ).
    Mais le gros problème est qu’il va falloir évoluer plus fondamentalement – peut-être (trop) rapidement – forcés et contraints par les crises (si bien exposées dans ce remarquable blog dont je me demande si l’auteur est vraiment humain au vu de l’ampleur de la tâche qu’il s’est assignée) et avec à la barre des élites soit autistes (« sclérosées » comme le disait le regretté Frank Biancheri) soit conscientes mais prêtes à défendre jusqu’à la mort (surtout si ce n’est pas la leur 🙂 ) la préservation de leurs privilèges (acquis ou hérités).
    Va-t-on en sortir ? Je ne sais pas. Va-t-on en sortir indemnes et sans violence ? Je ne sais pas (mais j’en doute). Faut-il jeter l’éponge face à une situation qui nous dépasse en tant qu’individu ? Certainement pas ! Il va falloir la « jouer collectif » (l’idée continue heureusement de faire lentement son chemin) mais face à une « élite parfois insaisissable et névropathe » et au milieu d’une marée (montante) humaine dont le niveau de conscience est parfois terriblement affligeant.
    Meilleurs voeux à toutes et tous pour cette nouvelle année qui débute.

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    • chris06 // 13.01.2013 à 14h48

      « Il va falloir la “jouer collectif” »

      ça veut dire quoi, concrètement « la jouer collectif »?

      Aussi, vu que la plupart des problèmes principaux sont d’origine mondiale (le renchérissement de l’énergie; le réchauffement climatique; un système monétaire international aberrant qui n’utilise plus d’étalon physique mais une monnaie fiduciaire dominante, le dollar; le consumérisme…etc) ça m’étonnerait fort que cela soit la collectivité « l’Etat-nation » qui va résoudre ces problèmes, vu qu’elles sont incapables de se mettre d’accord, (étant donné que des pays comme la Chine, l’Inde et la Russie (2,5 milliards d’habitants) sont bien déterminés à augmenter leur part du gâteau, et les USA, l’Europe de l’Ouest et le Japon ne semblent pas avoir trop envie de la voir diminuer.

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      • Goldfinger // 13.01.2013 à 15h25

        La solution viendra des citoyens qui sont les seuls à avoir – pour autant qu’ils parviennent à s’affranchir des racismes, nationalisme et religiosités exacerbées – un poids suffisant pour faire bouger les choses. Mais je suis bien d’accord que ce n’est pas évident, que l’on est encore très loin du compte … et que l’on n’y parviendra peut-être que très/trop tard voire jamais.
        Le but de ce site est – je crois – d’ aller dans ce sens.
        Élever le niveau d’information et donc de conscience de celles et ceux qui le visitent. Et faire ne sorte qu’elles/ils soient de plus en plus nombreux. Discuter et agir (sans violence chaque fois que cela est possible).
        Il faut que ce genre de site/forum se multiplie partout dans le monde. Mais le problème reste le temps … mais je ne voudrais pas plomber davantage le début de 2013 🙂

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        • Morvan // 13.01.2013 à 17h38

          Moi je crois à un phénomène de rejet.
          Quand le mur de Berlin est tombé.
          Quand l’ex URSS communiste est devenu capitaliste.
          Quand il y a un phénomène de rejet, personne ne peut plus rien, c’est irréversible.
          Ce jour là il faut imposer une nouvelle constitution, un mandat court et non renouvelable pour nos représentants avec un contrôle de leurs actions. Il faut pouvoir les virer si nécessaire. Ils ont voté l’immunité, c’est incroyable !!!
          Un revenu minimum ok mais un maximum (5 fois le smic).
          On vit très bien avec 5 fois le smic.
          Il faut une constitution qui protège les peuples de ces fous dangereux.
          Ce sont des grandes lignes, il faut continuer dans les détails.

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  • christian B // 13.01.2013 à 14h16

     » Dans cette étude les français sont les plus âgés et les moins méritants pour un pays industrialisé comme le nôtre.Plus des deux tiers doivent leur fortune à l’héritage, alors que 80% des britanniques et 68% des américains sont des self-made-men !  »

    J’avoue que je n’ai pas plus d’affection pour les nouveaux riches (auxquels je vous trouve fort optimiste de trouver des « mérites », à notre époque de capitalisme libéralisé et de surconsommation effrénée sous couvert de matraquage publicitaire infantilisant des populations entières de pseudo adultes) que pour les fils à papa.

    Ceci est le type même du faux débat, qui nous écarte du vrai débat (le partage des richesses et des opportunités de travail, dans une société où la concurrence serait moins féroce parce que le gagnant n’aurait pas, au nom de mérites infinis, le droit de tout rafler..) ; c’est le même faux débat que le féminisme nous sert en déplorant qu’il n’y ait pas assez de femmes à gagner des sommes indues..

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  • Helios // 13.01.2013 à 15h09

    Petite erreur. L’ « élite de l’élite » , ou plus exactement les premiers des concours aux grandes écoles, ne vont pas en majorité dans le système de commandement de l’économie ou de l’administration. Du moins quand j’y étais, les meilleurs allaient dans la recherche, en particulier (sinon essentiellement) mathématique. Ce qui explique notre niveau dans ce domaine (22% des médailles Fields de ces dernières années). En gros ce sont des gens qui ont continué de travailler dans les domaines de l’enseignement qu’ils ont reçu, il n’y a pas de rupture entre ce qu’ils ont appris et ce qu’ils font. Les autres sont des arrivistes, souvent poussés par l’environnement familial.

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  • Amitiés // 13.01.2013 à 17h49

    Oui, les choses changent. Ce discours s’avère pour ma part excessif.

    Il y a bien la réplique d’une elite par hérédite-cooptation suivant le mode familial, ou par les concours puis le formatage et les anciens, mais depuis 10 ans, internet a changé la donne, le monde a changé, et l’economie croit moins.
    Ces élites le ressentent. Je n’en fait pas partie, j’ai usé mes culottes sur les memes bancs, et j’en connais de près.

    Pour moi l’ENA est à part. Construite pour éviter les derives d’une administration comme on l’a connu sous Vichy, l’ENA est un conditionnement mental pour une l’ethique administrative, basée sur le droit et la comptabilité étatique.
    Le concours les formate à la haute fonction publique et à son discours hyper normé; le classement de sortie est probablement celui qui est investi des plus grandes consequences sur la carriere. C’est surement cela qu’il faut changer.
    C’est le clergé ou l’aristocratie de notre république. Je crois qu’il faudrait quelque peu la dépoussiérer. Ils ont conscience des réalité, ils connaissent la société, les stages les immergent dans le reel, mais leur mode de fonctionnement individuel et en meute pose effectivement questions.

    Je ne connais pas bien l’ENS mais c’est probablement la meilleure formation que l’on puisse obtenir selon moi, et je regrette que cette école ne soit pas si bien vue en entreprise. Ces gens sont hyper compétents et capables de faire bouger les choses.

    Les reformes universitaires et le succes des master, mba en cours de carriere ou les formations continues en entreprise ont instillé le management, la communication le marketing et la psychologie américaine dans les carrieres. Donc oui, ils ont appris a devenir des meneur d’hommes en entreprise avec la diplomatie, la psychologie et le doigté nécessaire. Les outils ils les ont, mais cela ne veut pas dire que les décisions prises le soient avec justesse, là ne sera jamais le but, si ce n’est amortir les choses. Dire qu’un X (avec la formation militaire), ou Hec ne peut etre un leader est une ineptie.

    Ces formations post master initial sont d’ailleurs de plus en plus utilisées par la bourgeoisie pour compenser les manques initiaux de leur progéniture qui renaclent devant les cpge ou reve de masters etrangers.

    Internet a ouvert le monde sur de nouveaux fonctionnement. Curieusement depuis que le reseau des reseau a ouvert ses cybermarchands, on entend enormement parler de « reseau » professionnel dans les carrieres, de marketting personnel par les reseaux sociaux et dans la carriere de tous les jours. Surtout depuis la crise des technos/11 septembre.
    Ce n’est pas le concours ou l’ecole qui formate, mais toute la culture et l’environnement dans lesquels ils sont baignés en sortant de prépa (dès la 2de pour les lycées prestigieux). En ce sens, un retour des valeurs republicaines, ou d’une « laicité » ethique serait judicieux : un ingenieur n’a pas a maitriser la psychologie par des cours du soir en mba et utiliser ses outils quand à la base c’est une buse en philo ou en culture generale mais un as en gestion ou en anglais; pourquoi faire son autopromotion et maitriser le marketing dans une carriere technique alors que seuls les resutats chiffrés ou concrets devraient etre pris en compte. Selon moi les gens font des metiers pour lesquels ils ne sont pas préparés, ni mentalement carénés. c’est ce qui explique les dérives decrites dans l’article et c’est le mode de fonctionnement de l’entreprise en France qui pose question.

    Les diplomés de grandes ecoles d’ingenieur ont compris depuis 10 ans qu’ils n’auront pas la carriere de leurs ainés, sauf à partir à l’etranger. Les diplomés d’ecole de commerce le pensent depuis la crise de 2008. Ils sont donc plus susceptibles de remettre en cause ce modèle etabli.
    Avec la crise, les periodes de chomage, les recherches de premier emplois sont plus aleatoires et plus longues. Ils ont conscience que quelque chose cloche dans ce qu’on leur a appris et promis et ont tendance à remettre en cause sur une base generationnelle, l’autorité et le bien fondé des fonctionnements et valeurs des reseaux, et reseaux d’anciens.

    Les adhesions aux reseaux d’anciens eleves sont moins fortes qu’avant. Ils entrent en concurrence avec les viadeo ou linkedin et le pouvoir d’achat moins fort les oblige à des choix, donc pour moi les choses changent.

    Chauvel prédit vers 2015-2020, et plus probablement vers 2017 l’arrivée en force d’une nouvelle generation en politique et dans les entreprises qui obligera à changer la société. Ce serait la generation 1980-1990. A ce moment là je crois que ces changements , ces fremissements que je ressens se cristalliseront en reforme du systeme.

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  • moi-même // 13.01.2013 à 17h54

    C’est dans le code génétique de tout organisme de préserver ses acquis!
    Il faut rétablir la méritocratie et éliminer les privilèges… Ça ne vous rappelle rien?

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  • celimen // 13.01.2013 à 18h02

    Bonsoir,
    rien à voir (quoique, on pourrait arguer qu’il n’y a pas que l’élite qui participe activement à la crise, nous pourrions dire « NOUS » (tous) participons à la crise…) avec ce billet, mais en ce moment 800 000 personnes semble t-il ont défilé contre le mariage gay.

    A quand une contre manifestation sur un sujet autrement plus sérieux, comme celui du chômage?????
    Pourquoi il n’y a personne, là???

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    • Amitiés // 13.01.2013 à 18h49

      Le reseau ca fait partie de l’esprit de corps mais c’est un fusil avec une seule cartouche.
      Quand on introduit, presente qqn à un autre pour faciliter le contact, on prend le risque d’etre désavoué si la personne présentée ne presente pas toutes les garanties. Tout le monde parle sur tout le monde aussi le risque est reel.
      Dans le contexte economique des dernieres années, je peux simplement dire que le reseau ça marche toujours mais nettement moins souvent, chacun craignant de se planter, comme dans toute procedure de recrutement.

      Ensuite, à part faciliter une prise de contact, effectuer une recommandation, ou sortir un dossier du milieu de la pile, que peut on faire de plus ?
      Quand les gens arrivent milieu quarantaine, en effet le reseaux economique, l’aspect politique interne de l’entreprise au sens du rapport de force entre reseaux joue pour les dirigeants, mais ces gens representent … 1 ou 0,1% des cadres, et le casting fait qu’ils sont choisis parce qu’on les sait fideles quoiqu’il arrive et capable d’endurer les tempetes.
      Prendre des profils qui sortiraient d’autre ecoles ou formation et presentant exactement les memes qualités politiques de fidélité, ou de temperament serait tout à fait possible.
      La seule chose qui l’empeche est en effet la peur de prendre un risque qui creerait du doute dans la tradition de l’entreprise ou irait à l’encontre des rapports de force entre reseaux.

      L’analogie que je ferai est celle avec la constitution d’une noblesse, ou d’une maffia.
      Les nobles devenaient ministres, mais leur carriere, leur parcours faisaient qu’ils presentaient les competences et garanties necessaires. C’etait surtout leur fidelite aux reseaux de nobles au pouvoir qui comptait.

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  • Ardéchoix // 13.01.2013 à 18h39

    Un des problème est aussi celui des syndicats d un côté comme de l autre , c est qu’ ils viennent de nous pondre un trucs de plus qui ne servira à rien , pénaliser les contrats à durée déterminer , c est enlever le loquet de la porte d entrée d un CDD , tout cela parce certaines entreprises abusent de ceux ci .Arriver a un se mettrent d accord sur une hausse des charges sur salaire , en pleine crise , je n ai qu’ un mot respect 🙂

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  • Patrick Luder // 13.01.2013 à 20h38

    Non, non, rien n’a changé … tout, tout à continué hey-hééé …

    La polie-politique avec son cortèger de lobby, sont déconnectés de la réalité,
    on ne peut rien attendre de ce côté là.

    Les changements de fonds viennent toujours de la base, de petites choses insignifiantes,
    quand un mouvement de fond trouve justice aux yeux de monde,
    il s’amplifie et se développe de manière soudaine …

    L’avenir appartient aux petits gens, aux personnes encore libre d’esprit !

    Allez courage à ceux qui essaient de trouver une voie juste et meilleure => sans attendre…
    Et bonne semaine à tous !

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    • Celimen // 13.01.2013 à 21h01

      Au risque de vous decevoir, la revolution francaise etait bourgeoise, Lenine etait bourgeois, aussi…

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  • fabien775 // 13.01.2013 à 21h03

    Je suis pessimiste sur la prise de conscience des « petites gens ». S’ils ne cherchent pas d’autres sources d’information que les JT du 20 heures, ce n’est pas gagné. Il faut faire un effort intellectuel pour essayer de mieux comprendre le monde tel qu’il est aujourd’hui. Les sources sont nombreuses, encore faut-il avoir le courage de les rechercher. C’est à la jeunesse de se battre pour son avenir et à ce sujet, je suis un peu désespéré.

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    • Goldfinger // 13.01.2013 à 22h04

      Il faut les y aider.
      Je crois qu’il faut toujours tenter de tirer les autres vers le haut.
      Et je ne dis pas qu’il faut le faire en tous temps et en tous lieux au risque de sombrer soi-même: cela serait contre-productif 🙂

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    • Patrick Luder // 13.01.2013 à 23h42

      Chaque petit changement est déjà une victoire, ne voyez pas les choses en grand (qui n’arrivent jamais) mais observez chaque petit changem,ent véritable, non forcé et naturel.

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  • fabien775 // 13.01.2013 à 21h05

    Il ne me semble pas que la déclaration des droits de l’homme est été écrite seulement pas des bourgeois.

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  • Franck // 14.01.2013 à 02h15

    Cette analyse me semble préjudiciable. Faire des études, dans la construction d’une personne, c’est pour moi une bonne chose.

    Peut-être Olivier devrait-il subordonner l’accès à son site à un accord parental, pour faciliter la tâche des parents qui ne seraient pas déjà fortement au fait des rouages du « modèle républicain » et permettre à leurs enfants de saisir la chance offerte par l’école de la République ?

    Je les invite à écouter le témoignage de Claude Bébéar, mis en ligne par Vénus dans le fil précédent pour relativiser la théorie du formatage par les Grandes Ecoles développée ici.
    (Je précise juste un petit mot de vocabulaire lié à l’argot de l’X : la Kès est le nom du bureau des élèves de l’X, ses membres sont les kessiers, ils sont un peu comme des super-délégués de classe, charge conséquente vu la vie de Promo sur les campus des Ecoles et Universités)

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