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13.avril.201613.4.2016 // Les Crises

Il n’y a pas 36 façons de faire la paix. Il n’y en a que cinq, par Bruno Arcidiacono

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Source : Université de Genève, Bruno Arcidiacono, mars 2015

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Depuis des siècles, des penseurs ont imaginé des modèles d’organisation du système international pour établir une paix durable dans le monde. Bruno Arcidiacono, professeur à l’IHEID, les a répertoriés dans un ouvrage

A en croire Jean-Jacques Rousseau, nous vivons dans un état de guerre permanent, la paix n’étant que d’heureuses parenthèses. Pourtant, dès le Moyen Age, des penseurs ont imaginé changer radicalement cette réalité et ont proposé des solutions permettant, à leurs yeux, de passer de l’état de guerre permanent à celui de paix perpétuel, un état dans lequel, par définition, la guerre serait tout simplement impossible. Ces plans de pacification, loin d’être des utopies, ont une histoire que Bruno Arcidiacono, professeur d’histoire des relations internationales à l’Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID), retrace dans un ouvrage paru en 2011 : Cinq types de paix, une histoire des plans de pacification perpétuelle (XVIIe- XXe siècles).

Même éloignés de plusieurs siècles, la centaine d’auteurs étudiés par le chercheur genevois sont d’accord sur le fait qu’il ne sert à rien, pour parvenir à la paix, d’espérer changer la nature humaine ni celle des Etats. Même la meilleure éducation ou des régimes politiques par définition pacifiques, comme la démocratie libérale, n’empêchent pas un pays d’entrer en conflit avec un autre. Là où il faut agir, estiment-ils, c’est sur l’organisation de ces pays entre eux, c’est-à-dire sur les relations internationales.

«L’idée générale consiste à réformer le système international pour aboutir à un ordre nouveau dans lequel le recours à la force serait sanctionné de manière certaine et irrésistible, explique Bruno Arcidiacono. Les auteurs ne vendent pas du rêve en disant cela. Ils ne parlent pas d’utopie. Ils proposent des recettes qu’ils pensent réellement efficaces.»

L’hégémon Le premier type de paix recensé par l’historien, le plus ancien, est l’hégémonie. Selon la bonne vieille méthode hiérarchique, calquée sur l’organigramme divin, il suffit de disposer d’un souverain absolu qui dicte la loi pour imposer la paix au reste du monde.

«Le texte le plus ancien que j’ai trouvé proposant un tel modèle de pacification est De Monarchia, écrit par Dante au XIVe siècle, poursuit Bruno Arcidiacono. Pour lui, l’hégémon est un juge qui se place au-dessus des autres rois et règle leurs contentieux, évitant ainsi qu’ils ne recourent à la force. Cette ligne de pensée, j’ai pu la suivre à travers les âges, de Dante jusqu’aux tenants actuels de l’hyperpuissance américaine en passant par les adeptes du roi d’Espagne et de Napoléon. Les arguments sont exprimés différemment, mais au fond ils ne changent pas beaucoup.»

La difficulté de l’exercice, c’est que l’hégémon doit disposer d’une puissance qui dépasse celle de tous les autres souverains ou Etats réunis. Les candidats à ce poste changent avec le temps. Ainsi, le moine et philosophe italien Thomas Campanella (1568-1639) commence par voir le pacificateur de l’Europe dans la figure du roi d’Espagne avant de changer d’avis et de se ranger derrière le roi de France au moment où celui-ci devient le monarque le plus puissant, recevant de ce fait la mission sacrée de servir le reste du monde.

C’est cependant Napoléon qui s’est approché le plus près de la position hégémonique. Durant quelques années, entre 1807 et la campagne désastreuse de Russie, l’empereur français peut tout se permettre sur le continent. Ses partisans le présentent alors non seulement comme le libérateur des peuples mais aussi comme le pacificateur de l’Europe. Après des siècles de guerres ininterrompues depuis la chute de l’Empire romain, on rêve d’une nouvelle paix romaine, sous l’égide d’un hégémon. Le songe ne durera pas longtemps.

«Les Etats-Unis ont également pu prétendre à ce rôle durant la décennie suivant la chute du bloc soviétique avant de compromettre leur position, en grande partie à cause de leurs propres erreurs», précise Bruno Arcidiacono.

La solution hégémonique pose un autre problème : l’arbitraire. Comment s’assurer que le maître du monde, qui peut tout, imposera la paix plutôt que la guerre ? Selon Dante, si quelqu’un est aussi puissant, il n’a aucune raison de vouloir le mal. Il a déjà tout. Que voudrait-il d’autre que la stabilité du système ?

Erasme de Rotterdam (1467-1536), lui, s’oppose à un tel acte de foi en précisant qu’il acceptera un hégémon le jour où naîtra un souverain «semblable à Dieu». Même son de cloche chez les adversaires de Napoléon. Les monarques prussiens, anglais, autrichiens ou russes refusent en effet de placer le sort du monde entre les mains d’un seul souverain, qui plus est celui-là. Au modèle hégémonique, ils préfèrent, et de loin, la paix dite d’équilibre.

L’équilibre L’espoir suscité par ce type de pacification ne repose pas sur une seule hyperpuissance mais sur l’idée de balance entre deux superpuissances de force équivalente. Dans cette situation d’égalité des forces, la guerre n’a plus aucun intérêt puisque ses coûts excéderaient ses éventuels bénéfices. De plus, aucune des deux superpuissances n’attaquera un Etat tiers, car celui-ci serait immédiatement soutenu par l’adversaire. Non pas par esprit de justice mais pour éviter que l’autre ne gagne trop en puissance.

Cette idée de neutralisation mutuelle est inspirée de la réalité puisque l’Europe tend effectivement vers la bipolarité dès le XVIe siècle et durant deux cents ans avec la domination de la France et de la maison d’Autriche puis, plus tard, de la France et de l’Angleterre.

«Ces deux siècles ont été tout sauf pacifiques, note Bruno Arcidiacono. Concrètement, ce modèle ne marche pas, même si la Guerre froide au XXe siècle peut être considérée comme un argument plutôt en sa faveur.»

Le modèle est toutefois défendu par certains auteurs même lorsque la situation devient plus complexe en raison de l’émergence de non pas deux mais cinq superpuissances de force plus ou moins égale à la fin du XVIIIe siècle, avec la Russie, la Prusse, l’Autriche, l’Angleterre et la France. Pour les penseurs hostiles à l’hégémonie napoléonienne, il est en effet vital d’apporter un espoir de paix perpétuelle. C’est alors que des esprits brillants s’emparent de la métaphore newtonienne et comparent les puissances européennes à un système planétaire avec cinq corps gravitant en équilibre grâce à un jeu subtil d’interactions. Les négociateurs au Congrès de Vienne tentent un tel exercice en 1815 afin de rétablir une paix durable en Europe.

«L’image du système planétaire est tirée par les cheveux et, surtout, elle est contredite par les faits, note Bruno Arcidiacono. Le XIXe siècle, issu du Congrès de Vienne, est relativement pacifique en Europe, mais en 1914 l’équilibre ne suffit pas à empêcher l’éclatement d’une guerre générale.»

L’union fédérale Peu convaincus que l’hégémonie ou l’équilibre puisse apporter la paix, d’autres penseurs imaginent un troisième type de solution : l’union politique. Les Etats, selon eux, devraient s’organiser selon une fédération disposant d’organes suprêmes comme un tribunal, un parlement et un bras armé. Le premier principe de cette construction internationale serait d’exclure toute possibilité de recours à la force entre ses membres.

William Penn(1644-1718), un quaker anglais émigré en Amérique et qui a donné son nom à l’Etat de Pennsylvanie, est le premier à avoir théorisé ce concept à la fin du XVIIe siècle. L’écrivain et diplomate français Charles-Irénée Castel de Saint-Pierre, dit l’abbé de Saint-Pierre (1658-1743), reprend l’idée à son compte. Selon lui, il suffit de convaincre la poignée de monarques européens qui comptent qu’une fédération représente la bonne solution pour parvenir à un monde sans guerre. Tout lui paraît tellement simple qu’il est persuadé que la paix régnera dans les mois suivant la publication de son manuel Projet pour rendre la paix perpétuelle en Europe. Il ne réussit à s’attirer que des sarcasmes.

«L’union fédérative des Etats devient plus problématique à concevoir avec l’arrivée de la démocratie, souligne Bruno Arcidiacono. Pour avoir la paix de cette façon, on risque en effet d’empiéter sur la liberté politique des peuples puisque l’existence d’un gouvernement suprême leur enlèverait une part de souveraineté qu’ils détiennent au niveau national.»

Pour répondre à cette objection, les fédéralistes du XIXe siècle, dont le philosophe français Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon (1760-1825), évoquent l’idée de rendre les institutions fédérales représentatives des peuples européens, et non seulement des monarques ou des gouvernements. Inspirées de l’organisation des Etats-Unis, les propositions prennent souvent la forme de deux chambres, l’une représentant les Etats et l’autre, les peuples. On parle alors beaucoup des Etats-Unis d’Europe. Une revue intitulée Etats-Unis d’Europe est même créée à Genève après la Conférence de paix de 1867. Elle paraîtra jusqu’en 1939.

L’union confédérale Certains auteurs, considérant qu’une fédération d’Etats est soit impossible à réaliser, soit indésirable en raison de son déficit de représentativité, privilégient l’idée d’une confédération. Dans ce cas de figure, les Etats conservent leur totale souveraineté et ne sont liés que par un nouveau contrat social qui met notamment hors la loi tout recours à la force. Le philosophe allemand Emmanuel Kant (1724-1804) décrit pour la première fois en 1795 dans son ouvrage Zum Ewigen Frieden cette solution qui poursuit l’idéal de paix tout en préservant la liberté politique des peuples.

Toute la question consiste dès lors à savoir comment s’assurer, dans ces conditions, que les Etats respectent le contrat alors qu’il n’existe pas d’armée confédérale pour les y contraindre. Kant évoque une «sécurité collective», assurée solidairement par tous les pays. Mais l’échec de la Société des Nations, qui est basée sur cette idée kantienne, est la démonstration qu’un tel système ne fonctionne pas.

Le directoire Finalement, l’hégémon ne récoltant pas la majorité des suffrages, l’équilibre étant par nature instable, la fédération impossible et la confédération inefficace, quel modèle de paix perpétuelle pourrait redonner l’espoir aux peuples ? Certains auteurs, moins ambitieux mais plus réalistes, proposent alors une forme de directoire. Exprimée pour la première fois en 1815 par Friedrich von Gentz (1764-1832), le secrétaire du diplomate autrichien Metternich, l’idée consiste à constituer un club de grandes puissances (cinq à l’époque) dans l’arène duquel il n’est possible d’agir que si tous les membres sont d’accord, ce qui diminue le risque d’arbitraire. Si l’unanimité est atteinte, alors le directoire possède une force irrésistible et peut imposer ses vues aux autres Etats et imposer la paix.

Un tel système serait lent, car il faudrait négocier chaque question. L’idée fait néanmoins son chemin durant tout le XIXe siècle. Elle est à la base de la création de l’Organisation des Nations unies (ONU). Le Conseil de sécurité et ses cinq puissances majeures est le directoire proprement dit, et le droit de veto des membres assure qu’aucune décision ne soit prise sans atteindre l’unanimité.

Ce système fonctionne tant que les cinq puissances sont disposées à jouer le jeu. Si une seule s’y refuse, le mécanisme se bloque, ce qui a très rapidement été le cas de l’ONU avec le démarrage de la Guerre froide.

«La fantaisie humaine quand il s’agit d’imaginer des modèles de paix éternelle est finalement très limitée, s’étonne Bruno Arcidiacono. Je n’en ai répertorié que cinq types autour desquels les penseurs débattent depuis des siècles. On observe des raffinements, des changements d’appellation mais, fondamentalement, ce sont toujours les mêmes et le plus récent date de 1815. Rien d’autre, depuis, n’a été proposé comme alternative au désordre et à la guerre.»

Source : Université de Genève, Bruno Arcidiacono, mars 2015

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Louis Robert // 13.04.2016 à 03h16

La « paix » que l’on impose n’est pas la paix. Comme la démocratie, la paix ne s’impose pas. La paix ne tient pas à quelque forme institutionnelle, politique ou sociale non plus.

La paix est une œuvre collective, sans cesse renouvelée, vivante, permanente, qui est art de vivre ensemble harmonieusement.

Nous ignorons désormais la paix du simple fait que nous n’en parlons même plus. Une étude approfondie devrait être menée, permettant de voir à quel point toute préoccupation de paix, voire tout discours sur la paix a depuis longtemps disparu du domaine public dans nos sociétés occidentales.

Pour que la paix soit, encore faut-il non seulement y penser, en parler, s’en soucier, mais surtout la vouloir. Une chose est sûre: ignorer la paix mène à tout sauf à la paix.

53 réactions et commentaires

  • dupontg // 13.04.2016 à 01h31

    il semblerait que disposer d’armes capables de tout detruire,y compris son propre camp,rend le benefice d’un conflit illusoire.
    Sans doute la guerre froide est elle le nouveau mode de guerre.
    Mais visiblement il reste des possibilités de destabiliser l’adversaire…de l’interieur ou par proxy pour provoquer une guerre civile chez lui.

      +6

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    • Kiwixar // 13.04.2016 à 02h54

      « armes capables de tout detruire »

      D’un côté : nos sociétés avancées de plus en plus vulnérables (dépendance au réseau électrique, centrales nucléaires). De l’autre côté : des armes EMP qui ne demandent pas des coûts ni des technologies énormes, et qui peuvent détruire les réseaux électriques. Des risques mis en roman par Barjavel : « Ravage » (plus d’électricité, effondrement), « Une rose au paradis » (la bombe U, facile et pas chère à fabriquer, au point que des groupes privés la possèdent). Combien de pays occidentaux sont autonomes au niveau alimentaire?

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  • Ailleret // 13.04.2016 à 01h33

    Entre les cinq modèles passés en revue par M. Arcidiacono, deux paraissent relever de l’utopie supranationale : la fédération et la confédération ; un autre a fait la preuve de sa nocivité, l’hégémon, de Napoléon dont le « système » enchaînait les guerres jusqu’aux agressions états-uniennes en passant par Hitler ; restent deux qui ne sont pas une panacée, mais qui s’accordent assez bien : l’équilibre et le directoire.

    L’équilibre est en germe dans les Traités de Westphalie (1648), il repose sur « l’égalité souveraine des États », pour reprendre la formule de la charte des Nations unies. Tout en poursuivant cette quête de l’équilibre, le congrès de Vienne (1814-15) a organisé le « concert européen » à quatre, puis cinq, puis six membres. Malheureusement, le concert n’a pas su s’accorder durant la crise de juillet 1914.

    Quant à la période des deux blocs (1945-1990), elle ne se réduit pas à la « guerre froide » comme on le dit maintenant sous l’influence américaine : il y eut des périodes de détente, et ce système d’équilibre résulte des conférences de Yalta, San Francisco et Potsdam.

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    • Dzeninov // 13.04.2016 à 09h29

      Une nuance toutefois avec le mode confédéré qui fonctionne correctement depuis plusieurs siècles en Suisse.
      Bien sûr, il y avait volonté de se soutenir contre des agresseurs communs mais c est un exemple trop peu souvent analysé et repris. Ce schéma permet encore aujourd’hui d observer une prospérité et un cadre de vie plus intéressant sur le long terme que beaucoup d autres pays.
      Possible billet a développer?

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    • Cyd // 13.04.2016 à 09h34

      A noter que la quasi-totalité des guerres de Napoléeon sont des guerres défensives contre les coalitions financés par l’Angleterre.

      Seuls les guerres d’Espagne et de Russie sont formellement à l’initiative de la France

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      • christian // 14.04.2016 à 08h41

        Et Haïti, et l’Égypte, des guerres défensives aussi ? Les guerres de napoléon étaient des guerres d’agression et des guerres coloniales, et c’est une honte qu’un tel criminel soit honoré en france encore de nos jours. L’hégémonie a toujours eu la faveur de la france qui est un état belliqueux et impérialiste ressemblant comme deux gouttes d’eau aux usa

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  • Louis Robert // 13.04.2016 à 03h16

    La « paix » que l’on impose n’est pas la paix. Comme la démocratie, la paix ne s’impose pas. La paix ne tient pas à quelque forme institutionnelle, politique ou sociale non plus.

    La paix est une œuvre collective, sans cesse renouvelée, vivante, permanente, qui est art de vivre ensemble harmonieusement.

    Nous ignorons désormais la paix du simple fait que nous n’en parlons même plus. Une étude approfondie devrait être menée, permettant de voir à quel point toute préoccupation de paix, voire tout discours sur la paix a depuis longtemps disparu du domaine public dans nos sociétés occidentales.

    Pour que la paix soit, encore faut-il non seulement y penser, en parler, s’en soucier, mais surtout la vouloir. Une chose est sûre: ignorer la paix mène à tout sauf à la paix.

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    • Jacob Linder // 13.04.2016 à 08h01

      Dans « l’édit de Nantes, l’art de la paix », le huguenot Michel Rocard analysait les difficultés à faire la paix (analyse tirée de ses réflexions et de son expérience de premier ministre).
      L’une d’elle est l’intérêt, pour des factions dans chaque camp, à prolonger la guerre. Vos efforts de paix seront torpillés par les extrémistes de votre propre camp.

      Plus de 20 années ont passé, ses analyses n’ont pas perdu d’actualité (même si je n’approuve pas son action de premier ministre qui lui même a participé à la destruction de l’Irak et qui a donc sa part de responsabilité dans l’existence de l’Etat Islamique d’aujourd’hui et pour de nombreuses autres raisons).

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      • LS // 13.04.2016 à 10h17

        Définissez vous le « huguenot Michel Rocard » comme « huguenot », comme « ancien premier ministre », comme « Michel Rocard », … ?
        En quoi son adhésion (je ne le savais pas) à la religion protestante influe-t-elle son analyse sur la construction de la paix ?

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        • Chris // 13.04.2016 à 11h41

          Un « huguenot » car aux accents franchement anglo-saxons !
          Je vis dans une société où protestants mais aussi évangélistes (forme plus agressive !) et catholiques se côtoient et dominent. On note tout de suite la différence.
          Mais cela dépendra aussi des générations impliquées. La dégradation des moeurs du tout et tout de suite, et du tout est permis, a considérablement modifiée les comportements sociétaux à tous les étages.

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        • Jacob Linder // 13.04.2016 à 14h07

          Je mentionne ce détail car le livre a deux parties : l’une d’elle est l’exposé de l’édit de Nantes, à l’occasion de ses 400 ans ( 1598 -1998 ), l’intérêt de Michel Rocard pour cet édit est renforcé parce qu’il est protestant. D’où la mention. La deuxième partie, « l’art de la paix », bien que revenant sur la façon dont Henri IV est parvenu à apaiser le royaume, élargie le débat, la réflexion étant nourrie notamment par son action en tant que premier ministre.

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    • Henri Tanson // 13.04.2016 à 09h09

      De quelle paix parlons-nous ?
      Paix militaire ?
      La guerre prend de nombreuses formes.
      La paix est une lutte permanente, mais aussi, nécessite que le peuple ait conscience de ce qu’est la paix; et de ce que sont les valeurs fondamentales qu’il veut défendre.
      Si nous résistons et entrons en guerre contre l’oppresseur, c’est parce que nous savons ce que nous avons à perdre, nous savons à quoi nous tenons et pourquoi nous sommes prêts à nous battre…
      Le problème de nos sociétés c’est que nous ne tenons plus à grand chose… Et que plus personne n’est prêt à bouger le petit doigt pour rien.
      Nous nous laissons envahir par des produits étrangers, par une culture, un mode de vie, des règles, un modèle de société, le pouvoir de la finance, le néo-libéralisme, les politiciens pourris, la médiocratie…
      Nous sommes devenus individualistes à tel point que plus rien de ce qui nous entoure ne semble avoir de valeur pour laquelle nous serions prêts à nous battre.
      Alors, nous nous croyons en paix….
      Nous nous illusionnons; et d’illusion en illusion, nous allons tout droit à une vraie guerre, avec du sang et des larmes.
      Je dis ça…

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      • Chris // 13.04.2016 à 11h47

        Une certitude (pour moi) : nous sommes en guerre économique perpétuelle et le néolibéralisme imposé par les anglo-saxons qui exporte ses guerres ailleurs en est l’étendard.
        Bref, nous appartenons au monde animal qui viscéralement lutte pour l’extension de son espèce/tribu/territoire/ressources.

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      • Louis Robert // 13.04.2016 à 16h21

        @ H. Tanson

        Merci d’avoir répondu, Henri. Je dirais que nous n’allons pas « tout droit à une vraie guerre », nous vivons au contraire en permanence au cœur d’une constellation mondiale de guerres, comme on nous le montre, si peu… ou pas du tout (Donbass! Yémen!…), dans nos médiocres médias complices. Oui, de vraies guerres « avec du sang et des larmes » plein nos écrans, jour après nuit après jour… nos millions de victimes échouant désormais sans cesse sur nos rives, maltraitées, rejetées, repoussées militairement et déportées, en plein cœur de cette Europe clôturée, barbelée, « minaretisée », nous rappelant si fidèlement l’ère monstrueuse et barbare du fascisme et du nazisme que nous avons si bien connue.

        Lorsque nous parlons de paix, nous parlons de l’absence de tout cela, non pas de lutte mais de liberté, d’égalité, de fraternité, d’UN monde pour TOUS et par TOUS, post-colonialiste et post-impérialiste, que nous construisons ensemble, d’un nouvel ordre mondial. Rien de moins.

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    • Ailleret // 13.04.2016 à 11h13

      « Nous ignorons désormais la paix du simple fait que nous n’en parlons même plus ». Après soixante-dix ans de paix en métropole, nous avons oublié le prix de la paix. De nombreux indices en témoignent, comme l’usage souvent péjoratif du mot « pacifiste », ou encore l’oubli du « crime contre la paix » lorsqu’on évoque les chefs d’inculpation du procès de Nuremberg. On le considérait à cette époque comme un crime « qui ne diffère des autres (crimes de guerre et crimes contre l’humanité) que parce qu’il les contient tous ».

      L’Occident, qui a multiplié les « interventions » depuis vingt-cinq ans, a préféré oublier ce genre de crime : les inculpés s’appelleraient Bill Clinton, Tony Blair, George W. Bush, Barack Obama, Nicolas Sarkozy…

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      • Jacob Linder // 13.04.2016 à 14h09

        … et Lionel Jospin (Kosovo, Afghanistan, entre autres), Laurent Fabius (Syrie, Ukraine, entre autres), François Hollande (Syrie, Ukraine, Mali, entre autres), Manuel Vals (Syrie, Ukraine, Mali, entre autres) … La liste est sans fin…

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      • Louis Robert // 13.04.2016 à 17h07

        Je vous suis, Ailleret, mais à plusieurs pas derrière. « La paix en métropole » n’est pas la paix. L’absence d’attentats et d’état d’urgence n’y est que paix illusoire, surtout tandis que l’on mène la guerre, sans justification ni merci, chez les voisins, détruisant les pays avoisinants; guerres non déclarées que l’on cache autant qu’on le peut, par la honte qu’inconsciemment l’on ressent — un reste d’humanité en soi, en quelque sorte. Bref, nous n’avons pas oublié la paix, nous l’avons plutôt trahie et reniée. Non pas par des « interventions » quelconques mais par une multitude de guerres injustifiables, donc injustes.

        Si nous entendons œuvrer pour la paix, je suis d’avis que nous ne devons « entreprendre ce voyage de mille lieues » qu’après avoir établi clairement « où nos pieds reposent » (Lao Tse) et appelé les choses par leurs noms. Il est faux d’affirmer, en Novlangue, que « War Is Peace » (Orwell) si notre jardin est paisible. Nos guerres sont la guerre. Seule la paix est la paix.

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        • Frédéric // 13.04.2016 à 18h10

          Je poursuis dans la même voie:

          Bruno Arcidiacono est remonté bien peu dans l’histoire pour trouver ses hégémons et autres formes de manière de faire la paix.

          En regardant un peu plus loin, c’est-à-dire plus avant dans l’histoire il y a la paix romaine, même si cela ne concernait qu’un territoire précis, ça n’a pas mal marché. C’est cette idée qui a toujours sous-tendu les autres tentatives d’hégémonie en Europe, même à l’époque de la féodalité la plus déconcertante. L’empereur absent, c’est le Pape qui a tenté d’instaurer la « Paix de Dieu », et qui n’a pas mal marché aussi, même si cette paix a été surtout effective durant les fêtes religieuses… Et puis un pape a trouvé un moyen meilleur d’assurer cette paix à l’intérieur de l’Europe: la croisade.

          Donc le problème de la paix est tout relatif au territoire dans lequel on veut l’assurer, et la paix universelle, c’est-à-dire en dehors de l’Europe, voire l’Occident, demande qu’on dépasse d’abord son propre horizon culturel. Et là, Bruno Arcidiacono, par ses exemples pris uniquement en Europe ou en Amérique, projection de l’Europe, nous garde encore dans le vieil empire.

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    • Durand // 13.04.2016 à 12h06

      Je pense qu’il demeurera impossible de trouver le chemin de la paix mondiale tant que l’on niera être en guerre. Philosopher sur ce thème sans admettre ce préalable masque un peu plus ce déni et il est absurde d’en attendre une vérité.
      Nous sommes en guerre en tant que nation, c’est donc avant tout d’une solution politique qu’il faut débattre afin de rendre à la France l’attitude pacifique que le gaullisme lui avait insufflée et dont sa lente dilution européenne l’a amputée.

      «La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort.»
      http://www.slate.fr/story/103453/les-hommes-detat-francais-sans-illusion-allie-americain

      Nous sommes donc bien en guerre et avant de parler de paix, il faut en finir avec cette guerre et si possible, la gagner… Il me semble plus opportun de débattre de la stratégie pour mener ce combat que de faire comme s’il n’existait pas…

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      • Louis Robert // 13.04.2016 à 17h47

        @ Durand

        Merci. Je partage votre sentiment. Nier les guerres que l’on mène, leurs conséquences et résultats, c’est lutter savamment pour la guerre, contre la paix: on travaille rarement à résoudre les problèmes et conflits que l’on dit ne pas exister. L’idiome donne la recette du statu quo par l’immobilisme: « If it ain’t broke, don’t fix it ».

        Cela dit, je ne crois pas qu' »avant de parler de paix » il faille « en finir avec » une guerre engagée « et si possible, la gagner ». Débutant sans préambules, préalables et préconditions, l’œuvre de paix se révèle véritablement ce qu’elle est. Je crois que par la paix, on peut mettre plus avantageusement fin à une guerre déjà engagée que par « la victoire ». Vaincre, c’est une chose. Faire la paix, c’en est une autre. Je me permets donc d’affirmer que si, comme on ne cesse de le dire, on ne fait la guerre qu’afin d’obtenir la paix, rien ne vaut la négociation fructueuse d’une paix HONORABLE. Selon moi, là réside véritablement la victoire, qui peut souvent être obtenue avant même que la guerre ne débute…

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        Alerter
        • Durand // 14.04.2016 à 10h55

          Louis Robert,
          Je vous comprends aussi, mais je crois qu’étant donné la nature de l’ennemi, rien n’est plus urgent que de s’engager contre lui dans une résistance déterminée car seul son écrasement peut déterminer une paix future.
          Si l’organisation de cette résistance ne se fait pas, ce n’est pas faute de prétendants gaullistes, mais bien d’un Jean Moulin, qui saurait fédérer et orienter vers l’objectif commun prioritaire les chapelles disparates.
          Contre l’emprise étrangère dictatoriale qui étrangle un peuple, on ne doit se concentrer que sur l’idée de libération nationale et si avec ce genre ennemi, il ne peut y avoir de paix que dans la victoire, il ne peut y avoir de victoire qu’une fois acquise la conviction commune qu’il faut faire peuple.
          La seule paix dont il est urgent de s’occuper est donc celle qui permettrait aux « tributs gauloises » de s’unir contre l’ennemi commun et ses supplétifs nationaux…

          La paix n’existe jamais complètement… Elle n’est qu’au mieux, le fruit d’un combat vigilant et constant.

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    • Furax // 13.04.2016 à 17h39

      La paix que l’on impose est tout autant la paix que celle résultant de la véritable et libre volonté des belligérants.

      Pour autant que je sache, en 1945 on a imposé la capitulation à l’Allemagne nazie en lui bombardant la gueule jusqu’à ce qu’elle demande grâce et s’en remette à la totale discrétion des vainqueurs.

      C’était une paix imposée. Fort heureusement et intelligemment d’ailleurs puisque les allemands avaient prouvé en 1918 qu’ils n’étaient en réalité pas disposés à accepter la paix tant qu’ils étaient plus forts que leurs voisins et avaient la capacité de les dominer.

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      • Louis Robert // 13.04.2016 à 23h15

        @ Furax

        Je veux seulement que les lecteurs et vous-même, Furax, sachiez qu’en général, si le temps me le permet, je me fais un devoir de répondre aux gens qui commentent mes propos. Politesse et considération m’ont toujours valu de bonnes relations avec mes interlocuteurs. Or aujourd’hui comme en d’autres occasions, mes réponses (à Durand et à Henri Tanson) semblent s’être retrouvées dans les poubelles du Censeur. Vous comprendrez donc que dans ces circonstances, je m’abstienne de vous répondre. La paix étant une question extrêmement sensible, elle requiert vraisemblablement une grande modération.

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  • PatrickLuder // 13.04.2016 à 06h27

    La peur est engendrée par l’incompréhension et le manque de dialogue.
    La convoitise naît d’un manque de confiance en soit et de reconnaissance des autres.
    La cupidité grandit d’un manque de morale et de respect des autres.
    La corruption est l’échec de l’école de vie.
    L’immoralité et la luxure sont les signes du déclin et de la chute.
    La haine est nourrie par l’incompréhension de sa propre vie, projetée sur les autres.
    L’honneur n’est que vanité.
    L’amour fusionnel a besoin de l’autre pour exister soi-même.
    Le respect réciproque et la reconnaissance permet de se détacher des autres.
    L’amitié se renforce dans l’entraide et le partage.
    La satisfaction est le clin d’oeil de la fin d’un cycle accomplis.
    La joie ne s’exprime que dans la confiance et l’insouciance.
    L’apaisement de l’âme prend racine dans la contemplation de la création.
    Voilà tout ce qui font paix et guerre => des sentiments, des émotions et des réflexions propres au genre humain.

      +7

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  • PatrickLuder // 13.04.2016 à 07h57

    Certes liens et discussions sont importants … mais à quelle échelle ?
    Quelles sont les structures (pyramidale – horizontale – transversale – holistique) les plus adaptées à une discussion commune ?
    Quelles sont les limites de reconnaissance d’autorités externes (accords communs) ?
    Quelles sont les limites de reconnaissances d’autorités considérées comme interne (ou chacun se sent encore impliqué) ?
    La paix ne peut être évoquée dès lors que l’on ne reconnaît plus les limites fixées par d' »autres » … se définit tout seul dès lors que le « nous » est remplacé par « eux ».

    Une gouvernance et une gestion « démocratique » ne peuvent se faire qu’à échelle réduite (Commune et région). Une si petite entité peut très bien communiquer et créer des liens et des accords avec ses voisins proches, mais une gestion mondiale de petites unités risque fort de se perdre dans le nombre et la complexité.

    Une gouvernance et une gestion mondialisée ne peut être acceptée que si elle est considérée comme juste envers chacun de ses membres … un défis quasi insurmontable, tant les besoins sont différents d’une région à l’autre.

      +6

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    • PatrickLuder // 13.04.2016 à 07h58

      Je ne vois qu’une seule façon de fonctionner pouvant amener respect prospérité et paix à chacun :

      1° Réflexions globales pour des dispositions touchant l’ensemble de la planète : sauvegarde et partage des ressources – environnement climat et biodiversité – respect mutuel des peuples et de leurs propres traditions avec une dimension d’entraide importante.

      2° Gestion et gouvernance à échelle humaine par région et entités regroupées selon des affinités et besoins propres à chaque régions (pays = personnes pouvant se sentir impliqués dans une gestion commune).

      Des liens, échanges et accords donc à deux échelles dont le principal serait à échelle de voisinage et une deuxième échelle (plus compliquée) à échelle mondiale.

        +5

      Alerter
      • Amalric Oriet // 13.04.2016 à 09h48

        Tiens, enfin quelqu’un qui voit la lumière… Effectivement, le monde n’est pas à dimension humaine. Le salut réside dans le retour à la localité.

        Quant à la guerre, elle est consubstantielle à l’homme. Pas de guerre, pas d’homme.

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        Alerter
  • Henri Tanson // 13.04.2016 à 08h02

    Depuis la nuit des temps, les hommes se sont fait la guerre. Et nous sommes toujours là…
    Les périodes de paix, finissent toujours par déboucher sur des guerres comme une cocotte minute qui explose parce qu’on aurait obturé sa soupape.
    La solution, c’est la soupape.
    Aucune des cinq solutions pour maintenir la paix n’est sensée.
    Il faut travailler sur les moyens de rendre les soupapes supportables.
    À une certaine époque, deux peuples en conflit désignaient un champion et les deux champions s’affrontaient et réglaient le problème !
    Je vois bien Hollande aller se battre contre Assad, homme à homme…
    Tiens, et si on l’envisageait pour Obama et Poutine !
    Ça me plaît…

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    • Henri Tanson // 13.04.2016 à 08h51

      Bonne idée de réfléchir aux moyens d’avoir la paix mais il faudrait peut-être avant, définir ce que l’on entend par guerre… Les temps ont bien changé depuis la première guerre.
      Pour repondre à Téji, je dirais plutôt que pour faire la guerre il faut être deux.
      À moins d’accepter la domination de l’oppresseur.
      C’est bien ce qu’il s’était passé en Autriche, l’Anschluss, quand Hitler a décidé d’envahir son pays natal. Il n’y a pas eu guerre.
      Et puis, il n’y a pas que les guerres militaires; je dirais même qu’il y a des guerres bien plus nombreuses mais peu visibles qui sont menées par les grandes puissances contre les petites; ces guerres-la sont économiques.
      Et elles interviennent sur l’équilibre du monde et peuvent renverser des gouvernements.
      Comme il y a des guerres d’influences, des renversements populaires dirigés en sous main, les fameux printemps, etc.
      Au sujet des guerres invisibles, je me remémore une des phrases de Mitterrand au soir de sa mort qui se confiait au journaliste Bénamou qui écrira ses mémoires : la France ne le sait pas mais elle est en guerre : une guerre économique, sans morts apparentes, mais une guerre à mort…
      Lucide, le pépère, dans ses derniers jours.

        +5

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      • Téji // 13.04.2016 à 22h11

        Vous dites Henri « À moins d’accepter la domination de l’oppresseur. »
        C’est bien en ce sens qu’il en suffit d’un ! La volonté d’oppresser suffit à provoquer la guerre, même s’il y a volonté de discuter du côté de celui qui est potentiellement envahi !
        Bien sûr la guerre revêt de nombreuses formes et il n’était pas dans mon propos d’en nier les existences polymorphes ! L’Anschluss fut en quelque sorte une guerre sans combattants d’un côté… en tout cas un acte de guerre.
        Je prône juste le besoin devenu non plus nécessaire mais indispensable de la coopération, car notre survie en dépend. Et cela commence par en comprendre la nécessité, puis la faire sienne au quotidien (voir Gandhi : « Commencez par changer en vous ce que vous voulez changer autour de vous. »), en adopter les outils… Changement de paradigme par rapport à toute notre culture actuelle mortifère !

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  • Laurent // 13.04.2016 à 08h24

    Ce panorama historique me semble un peu court.

    Qu’en est-il de la « prophétie » d’Alfred Nobel : « Le jour où deux armées seront capables de s’annihiler l’une l’autre en une seconde, toutes les nations civilisées regretteront la guerre avec horreur et dissoudront leurs armées. »

    Pour la dissolution des armées c’est encore de l’ordre de l’utopie, mais la paix par l’équilibre de la terreur, c’est à dire 2 puissances nucléaires ne se font pas la guerre directement, ça marche depuis 1945.

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    • Henri Tanson // 13.04.2016 à 08h36

      Les deux puissances ne se font pas la guerre directement, mais indirectement….
      C’est ce que l’on voit, et ça implique le reste du monde, qui trinque !
      La plupart des guerres auxquelles on assiste, impuissants, sont ces fameuses guerres par procuration que les grands blocs se livrent; et ceux qui trinquent n’y sont pour rien.
      Ce n’est pas la solution.

        +5

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      • Laurent // 13.04.2016 à 08h48

        Bien sur, ce n’est pas la solution absolue et elle se révèle complètement inefficace face à un adversaire mal identifié ou non géolocalisé comme les groupes terroristes par exemple.

        Ceci étant aucune des solutions avancées n’est « la solution » et je pense (mais je peux me tromper) que tant que la guerre sera au coeur des hommes, elle aura toujours lieu parce que tous les systèmes sensé la prévenir dépendent des hommes justement.

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  • DVA // 13.04.2016 à 08h45

    par exemples…Pour sa sécurité nucléaire ..La France est au Mali…( Areva and co…)
    Pour leurs sécurités énergétiques ( Les USA et L’Europe ont été en Irak, en Libye et now …sont en Syrie contre les russes…)
    Beaucoup de membres de l’ONU ‘ vendent’ leurs voix ( ou subissent des chantages …)pour des projets de résolutions…
    Le complexe militaro industriel a BESOIN de conflits !
    L’idéal serait que les peuples se réapproprient le politique …mais les saigneurs veillent ..les merdias restent aux ordres !
    extc…

      +8

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    • DVA // 13.04.2016 à 09h57

      L’idéal serait que les peuples se réapproprient le politique …, l’économique et l’écologique.

        +8

      Alerter
  • LS // 13.04.2016 à 09h21

    Oui, tout cela manque d’imagination. Il aurait pu indiquer le changement du comportement de l’homme (le sur-homme, l’homme nouveau, le saint, l’illuminé, l’homme éveillé, l’homme rationnel…) ou encore l’épuration ethnique préalable.

    Il parait difficile de construire une paix durable sans construire un minimum de transfert de souveraineté.

    L’apparition récente de nécessités externes d’un vivre ensemble mondial, la paix nucléaire, la préservation de l’environnement, la limitation des ressources, ne pourrait-elle pas favoriser l’émergence d’une communauté mondiale, préalable à la création d’une institution commune ?

    De même, L.H. Keelay dans « les guerres préhistoriques » (traduction imprécise de « War before civilization ») constate que la paix comme la guerre sont des constructions sociales et mentionne des sociétés primitives ayant construit (consciemment) une paix durable en organisant une spécialisation productive croisée sans considération pour une pseudo optimisation rationnelle.

      +4

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  • Alae // 13.04.2016 à 10h11

    Il y a un autre moyen, celui que réclamait Christina Kirchner à l’ONU pendant sa présidence : droit de vote et de veto pour chacun des pays du monde, à égalité.
    Là, nous serions tranquilles. Plus de guerres.

      +4

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    • TienTien // 13.04.2016 à 13h50

      « Là, nous serions tranquilles. Plus de guerres » dites vous.

      Vous semblez oublier que (minimum) 2 pays ne se sont jamais sentis tenus de respecter l’ONU.
      J’ose croire que je n’ai pas besoin de citer leurs noms pour que tout le monde les reconnaisse…

        +6

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    • DVA // 13.04.2016 à 13h52

      non …la corruption permettrait qd mme des dérives ! Je t’accorde un crédit…je revois ta dette…ect

        +1

      Alerter
    • Wilmotte Karim // 13.04.2016 à 15h34

      Ce serait l’inverse, puisqu’à chaque proposition d’intervention de l’ONU, le pays qui souhaite continuer le conflit déposerait son veto.

        +1

      Alerter
  • AlainCo (@alain_co) // 13.04.2016 à 13h13

    mort de rire, vous oubliez le modèle… libéral.

    le commerce.

    c’est ce qui a fait la paix entre la Chine Populaire et Taiwan.

    quand la guerre est trop couteuse, que ca casse le business, on fait plus la guerre, mais on négocie… ca ressemble à l’équilibre.

    mais bon, c’est pas le bon endroit pour le dire. 8)

      +2

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    • Wilmotte Karim // 13.04.2016 à 15h32

      1914, 1939…

      Oui, beaucoup sont mort. Mais était-ce de rire?
      Et pour rappel, il y a eu une vaste ouverture des échanges internationaux avant 1914…

      En fait, c’est même l’inverse, les pays les plus imbriqué dans le commerce international ont tendance à faire la guerre. En témoignent la politique anglaise d’avant 1914 et celle des USA depuis 1941.

        +3

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      • NonAligné // 15.04.2016 à 12h40

        Le commerce est par nature hégémonique.
        La guerre est nécessaire à la constitution d’un Empire.
        Guerre militaire, Guerre totale…

        L’Empire doit contrôler.
        L’Organisation est nécessaire à l’Empire.
        Organiser, c’est hiérarchiser.
        Guerre externe, Guerre Interne.

        Les humains ont besoin des besoins vitaux.
        Les besoins humains sont des produits à vendre.
        Les ressources s’épuisent et ne sont pas toutes domestiques.
        Guerre de marché, Guerre de ressources.

        Tant qu’il y aura du commerce, il y aura la guerre.

          +0

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  • Rond // 13.04.2016 à 15h34

    Effectivement, aussi loin que l’on remonte dans l’histoire connue des hommes, nous nous dévorons allègrement. Les causes sont innombrables, sinon infinies. Les solutions le sont tout-autant.
    Mais comment peut-on imaginer qu’au travers du temps, les groupes humains, à de rares exceptions près, n’aient eu finalement qu’une motivation supérieure à la paix : En découdre ?

    Au-delà de cette apparence terrible, regardons autour de nous combien y seraient prêts. Très peu nombreux, ils sont. Et ceux-là, étrangement, nous les connaissons tous. Nous avons de bien mauvaises relations, vous et moi …
    Depuis très, trop longtemps, nous confions notre quotidien et notre avenir à quelques fous psychopathes asociaux, ceux qui parlent fort, ceux qui savent mieux que nous, ceux qui se croient responsables, et tous les autres suprêmement intelligents irremplaçables, les ambitieux, les cupides, les jaloux, les … liste hélas non exhaustive.
    Ce blog et bien d’autres, prouvent que rien n’est inéluctable et que nous avons encore le pouvoir de dire non !

      +2

    Alerter
  • tachyon // 13.04.2016 à 17h25

    Et si la Charte de l’ONU était appliquée ? Article 1 : les buts ; article 2 : les principes d’actions
    Chapitre I – Article 1

    Les buts des Nations Unies sont les suivants :

    1) Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d’écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d’agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l’ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix;

    2) Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde;

    3) Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d’ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion;

    4) Être un centre où s’harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes.

    La suite …. http://www.un.org/fr/sections/un-charter/chapter-i/index.html

      +2

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  • Olympi // 13.04.2016 à 17h38

    Si la guerre existe c’est qu’elle sert peut-être l’intérêt de l’espèce ?

    Sinon, de la même manière qu’on interdit la libre circulation des armes, on pourrait interdire les armées, l’industrie militaire, les armes. Revenir aux points, aux griffes, aux pieds. Jusqu’au jour où un couillon voudra nous imposer sa volonté, alors faudra ressortir les fourches :/.

      +1

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  • vincent // 13.04.2016 à 23h34

    C’est un peu occidentalo centré cette vision de la paix durable, est ce à dire que les autre peuples dans le monde n’ont jamais réfléchis à la question? Puisque l’historiens ne retire que 5 conceptions, purement occidentale de la paix, alors la paix durable pour tous je veux bien, mais si elle n’est conçut que par une seule partie de l’humanité, vous êtes sur que cela fonctionnera pour les autre?

    Sinon les chinois ont déjà réfléchis à cette question depuis bien longtemps, avec le concept de Tianxia.

    Pour ce genre de questions, nos élites culturelles devraient quand même se concerter avec d’autre peuples.

      +2

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    • Olympi // 14.04.2016 à 12h56

      Le concept de Tianxa, semble être le concept hégémonique. Ça tombe bien c’est ce qu’est la chine : empire du milieu, vaste, autoritaire, égalitaire.

        +1

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      • vincent // 15.04.2016 à 01h06

        C’est ce que sont toutes les puissances du monde et les empires d’hier, ce n’est pas que la Chine. Et je signalait ce concept pour signifier qu’il n y pas qu’en occident qu’on pense le concept de paix, je pense toutefois, malgré ses grands Défauts que le Tianxia propose quelque chose de vraiment intéressant, mais qu’à ce jour il est confronté à un problème majeur celui de désigner le leadership de l’ensemble. Zhao Tingyang un philosophe actuel réfléchis sur cette question et se trouve bien dans l’impasse quand à cette problématique. Cependant voila, il y a de la réfléxion;

          +0

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  • christian gedeon // 14.04.2016 à 11h23

    Bof…marronnier typique. La guerre fait partie du monde et l’histoire est violente.C’est comme çà…même si on voudrait bien qu’il en soit autrement.On a toujours philosophé sur la paix perpétuelle… tout en s’entretuant. Le problème est que tout le monde ne veut pas la paix en même temps,n’est ce pas? Discussion de nature « byzantine « (expression utilisée à tort d’ailleurs).Et je vais être cynique au sens moderne du terme… la vraie paix,au sens pratique,c’est quand on a écrabouillé son ennemi…du moins pour quelque temps.Exemple typique,la paix « européenne »…il a fallu écrabouiller Adolf et l’Allemagne…jusqu’au sol.Tout le reste est de la roupie de sansonnet.

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  • Exeuds // 14.04.2016 à 18h04

    Dans un monde en compétition, c’est quand meme couillu de croire en quelque chose s’apparentant a la paix… Sauf a etre particulierement patient, c’est un travail sur des generations, et a travailler sur soi, au travers de l’autre, la Paix restera une utopie…

      +2

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  • charlie bermude // 14.04.2016 à 20h52

    Désolé , il manque , un modéle . Celui qui affirme que l’organisation politique n’est pas premiére mais seconde par rapport à l’organisation économique , dans l’ordre d’interaction entre les deux .
    Et qui parallémement affirme que l’ordre politique sera conflictuel tant que l’économique le sera .
    Hors à quoi assiste t on de nos jours : à un phénoméme économique nouveau , celui des échanges d’idées , matérialisées , c’est à dire l’informatique . Dans ce domaine , l’open source s’est devellopée car il existe plus de profits réciproques à coopérer , par suite le peer to peer , l’internet , etc . Qui plus est ce secteur d’activité est hypercroissant en volume et en valeur , donc en proportion , de la richesse produite et pénétre de plus en plus au sein méme de cette richesse ( bientot plus en systéme informatique dans une voiture ou autre qu’en hard ) .
    Elle est pas belle la vie ?

      +1

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  • olivier69 // 15.04.2016 à 20h13

    Nous savons que la paix est un concept spirituel avant d’être intellectuel. Hors, le matériel a pris le large. La fatalité affichée fait partie du processus de contrôle des esprits. L’ordre est un cache sexe.

      +1

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