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1.mai.20191.5.2019 // Les Crises

L’histoire des révoltes populaires : des sans-culottes aux gilets jaunes

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Source :Le Média TV, La grande H, 05-12-2018

Pour mieux comprendre le mouvement des gilets jaunes, Julien Théry a demandé à trois spécialistes de porter sur la mobilisation actuelle leurs regards d’historiens des soulèvements populaires et des révolutions. Il a donc reçu Alain Hugon, historien de l’Ancien Régime, Marc Belissa, historien de la Révolution française, et Michèle Riot-Sarcey, historienne du XIXe siècle.

L’apparente spontanéité et le déclenchement sur des mots d’ordres anti-fiscaux, de même que le rejet des privilèges et de la domination de caste, forment des points communs avec les jacqueries et les autres soulèvements populaires qui ont scandé l’histoire de l’Occident, du Moyen ge au XVIIIe siècle. Mais le mouvement de novembre-décembre 2018 se situe dans un tradition de forte politisation populaire inaugurée par la Révolution française, en particulier par le mouvement des sans-culottes. Comme aux temps les plus anciens, « l’économie morale de la foule » déclenche et justifie la révolte lorsque des valeurs supérieures à celles de la légalité, centrées sur le droit à l’existence dans la dignité, sont transgressées.

L’héritage révolutionnaire, cependant, s’exprime clairement avec l’exigence d’une représentation politique qui ne soit pas seulement légale, c’est-à-dire conforme aux procédures constitutionnelles, mais qui soit aussi légitime, c’est-à-dire effectivement représentative des représentés. Le désir de démocratie, au sens plein du terme, donne au mouvement des gilets jaunes une dimension de resurgissement de la puissance populaire qui a fait les Révolutions de 1830 et 1848, avant d’être à l’œuvre dans la Commune de Paris (1871). La place des femmes dans les mobilisations, aujourd’hui comme hier, est emblématique de l’aspiration à une émancipation universelle encore inachevée.

Source :Le Média TV, La grande H, 05-12-2018

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Fred79 // 01.05.2019 à 10h48

« Quand les lois n’étaient plus rigidement observées »
Sauf que de nos jours, c’est pire encore, ils modifient la constitution à leur gré et votent les lois par paquets de 100 par an, pour « légaliser » la spoliation des biens et des libertés du peuple qui de ce fait se retrouve sans moyen de défense.

41 réactions et commentaires

  • René Fabri // 01.05.2019 à 08h45

    Point Godwin et attaque ad hominem dès 1’25 pour discréditer le mot « jacquerie ». En réalité, ce mot a été employé par beaucoup d’autres personnes que des « polémistes pétainistes » pour qualifier le mouvement des Gilets Jaunes.

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  • Barbe // 01.05.2019 à 09h05

    Il n’y a pas forcément de rapport mais bon… j’ai lu dans Montesquieu, sur la décadence des Romains, chap 3 ceci :

    « Quand les lois n’étaient plus rigidement observées, les choses revenaient au point où elles sont à présent parmi nous : l’avarice de quelques particuliers et la prodigalité des autres faisaient passer les fonds de terre dans peu de mains, et d’abord les arts s’introduisaient pour les besoins mutuels des riches et des pauvres. Cela faisait qu’il n’y avait presque plus de citoyens ni de soldats : car les fonds de terre destinés auparavant à l’entretien de ces derniers étaient employés à celui des esclaves et des artisans, instruments du luxe des nouveaux possesseurs ; sans quoi l’État, qui malgré son dérèglement doit sub­sister, aurait péri. Avant la corruption, les revenus primitifs de l’État étaient partagés entre les soldats, c’est-à-dire les laboureurs ; lorsque la République était corrompue, ils passaient d’abord à des hommes riches, qui les rendaient aux esclaves et aux artisans ; d’où on en retirait, par le moyen des tributs, une partie pour l’entretien des soldats.

    Or ces sortes de gens n’étaient guère propres à la guerre : ils étaient lâches et déjà corrompus par le luxe des villes et souvent par leur art même ; outre que, comme ils n’avaient point proprement de patrie, et qu’ils jouissaient de leur industrie partout, ils avaient peu à perdre ou à conserver ».

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    • Fred79 // 01.05.2019 à 10h48

      « Quand les lois n’étaient plus rigidement observées »
      Sauf que de nos jours, c’est pire encore, ils modifient la constitution à leur gré et votent les lois par paquets de 100 par an, pour « légaliser » la spoliation des biens et des libertés du peuple qui de ce fait se retrouve sans moyen de défense.

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      • Geoffrey // 01.05.2019 à 12h09

        probablement qu’on parle ici des LOIS UNIVERSELLES, et pas les lois sur mesure à usage particulier.

        praxis : les lois sur les vices de procédure ou les prescriptions (cfr berlusconi)

        Geof’-Rey

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  • RGT // 01.05.2019 à 09h35

    N’oublions jamais que si nous fêtons le 1er mai dans le « monde civilisé » c’est suite à une « révolte » anarchiste spontanée qui a commencé le 1er mai 1886 et qui s’est terminée dans un bain de sang par le massacre de Haymarket Square le 4 mai de la même année.

    Révolte qui bien sûr a été récupérée par de nombreux partis politiques « de gôôche » qui en ont fait le symbole de la « lutte des classes » et qui ont institutionnalisé ce massacre non planifié pour faire avancer leurs propres intérêts.

    Chaque fois qu’un mouvement spontané est récupéré par une organisation il se retourne contre les personnes qui en furent à l’origine pour mieux les « canaliser » vers le « bien ».

    J’espère seulement que cette fois-ci les gilets jaunes ne se laisseront pas manipuler et qu’ils conserveront leur indépendance (même si certains de leurs membres ont certaines proximités avec des mouvements politiques) sans se faire récupérer ni fonder un « parti » qui sera une proie facile pour les « élites ».

    N’écoutez JAMAIS les « conseils » des partenaires sociaux sociotraîtres qui ne défendent que leur propre business et font la promotion de leurs « luttes » comme le ferait un vendeur de Darty pour un lave-linge ou un réfrigérateur.
    Leur seul objectif étant, bien sûr, d’augmenter leur « part de marché » des subsides de l’état payés bien sûr avec les impôts des moins bien lotis.

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    • Glbert Gracile // 04.05.2019 à 01h20

      le laïus anarchiste de service, les puritains adolescents qui « ne veulent pas se laisser récupérer »… Mais la vie est faite de récupération et de trahison… c’est ainsi qu’elle se féconde, par l’impureté. Et l’homme doit apprendre à vivre avec, et à aimer. Au contraire, le radicalisme anarchiste sert parfaitement le maintien du statu-quo bourgeois… ce genre de diatribe mille fois entendues, ça fait flambard dans les AG, mais en réalité ça tue la réflexion adulte. Et où croyez-vous aller ainsi ?

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  • Tonton Poupou. // 01.05.2019 à 10h27

    Les GJ ne sont pas un parti. Les GJ ne sont pas un mouvement. Les GJ sont un phénomène. Un phénomène populaire. Dans « populaire » il y a « peuple ». Et dans le peuple il y a tout. La droite. La gauche. Et les extrêmes ainsi que le centre. Les croyants et les non croyants …… etc ……. C’est en ça que le phénomène des GJ est un phénomène populaire et …… révolutionnaire… au sens véritable du terme car comme tout phénomène révolutionnaire le phénomène GJ veut chasser des lieux du pouvoir une classe sociale pour y mettre une autre classe sociale. C’est un changement de paradigme que propose les GJ. Pour aller vers plus de démocratie populaire. Pour aller vers un idéal. Et comme l’idéal – comme l’horizon qui recule toujours quand on avance – est impossible à atteindre, comme chacun le sait. Le plus important est le chemin que l’on fait vers cet idéal.

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    • 100compétences // 01.05.2019 à 11h01

      « Pour aller vers plus de démocratie populaire.Pour aller vers un idéal » Avec le recul,nous savons ce qu’à produit les démocraties populaires avec les résultats que l’on sait.

      Désolé Tonton Poupou,ce mouvement des Gilets Jaunes devient incompréhensible et en plus les organisations syndicales tentent de se l’approprier.

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      • Tonton Poupou. // 01.05.2019 à 11h40

        A votre commentaire on voit que vous avez certainement mieux compris la révolution « bourgeoise » de 1789 qui s’est terminé le 9 thermidor par la fin de la république jacobine que vous appelez certainement « La terreur » (mais qui a été la seule à pouvoir sauver la Révolution) et pour laisser place après le 9 thermidor à une république bananière et corrompue incapable de diriger et organiser la France balayée par le coup d’état du 18 brumaire 1799 qui allait plonger le monde de l’époque dans le feu et le sang sous la houlette d’un dictateur jusqu’en 1815 et finalement revenir à la case départ de la Restauration dans une France saignée à blanc qui après 1830 et 1848 aboutirait au désastre de 1870 pour finir de noyer La Commune de Paris dans le sang en 1871 (avec je pense la même « incompréhension  » que vous avez du phénomène GJ et la « compréhension » que vous avez des démocraties populaires.)…………… Désolé mais je ne suis pas « Versaillais ».

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      • Tonton Poupou. // 01.05.2019 à 11h49

        « Avec le recul, nous savons ce qu’à produit les démocraties populaires avec les résultats que l’on sait. »
        Et bien. Howard Zin avait une phrase simple et limpide en réponse à tous ceux qui tiennent ce discours. C’était :
        « Quand nous avons vu qu’un avion pouvait voler dix mètres avant de s’écraser, nous avons su que dans l’avenir les avions pourraient voler des milliers de kilomètres. »
        Méditez ceci.

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      • BOURDEAUX // 01.05.2019 à 19h03

        C’est le lot de toute révolution, ou prétendue telle : « inaugurée par des naïfs, poursuivie par des intrigants, et consommée par des scélérats. » ( Paul Bourget)

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      • Subotai // 02.05.2019 à 19h27

        Le problème des coupeurs de cheveux en quatre, c’est qu’ils s’imaginent que l’humanité « travaille » pour la postérité alors qu’il ne travaille que pour l’instant présent – pas pour un hypothétique futur.
        Ce que devient le futur est ce que nous faisons ici ET maintenant.
        A chacun de faire… ou pas!

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    • Kiwixar // 01.05.2019 à 12h09

      « chasser des lieux du pouvoir une classe sociale pour y mettre une autre classe sociale »

      Ôter le pouvoir des mains des 20% du haut (la bourgeoisie) pour le mettre dans les mains des 80% du bas. Avec une différence essentielle : le pouvoir dans les mains des 80% a pour conséquence une vie décente et agréable pour tous (avec IA et robotique : en travaillant 1 jour par semaine).

      Alors que le pouvoir dans les mains des 20% du haut a pour conséquence une vie difficile pour la majorité et une extermination lente des déplorables, les 20% du bas, puis les 20% suivants etc.

      IA et robotisation : nous devenons inutiles et nuisibles pour la bourgeoisie. C’est pourquoi la lutte des Gilets Jaunes est essentielle. Merci Macroncescu de l’avoir rendue possible dès maintenant.

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      • alain maronani // 01.05.2019 à 14h06

        avec IA et robotique : en travaillant 1 jour par semaine..vous n’avez aucune idée de ce que peut faire l’IA…la France est l’un des pays dont le taux de productivité est déjà parmi les + élevés au monde. Vérifiez-le.
        Votre manichéisme ne résiste pas à une connaissance (même) élémentaire de la psychologie des foules, l’asservissement des masses et l’aliénation globale. Relisez au moins (ou lisez ?) le premier chapître du Capital ou les écrits de 1848. Willem Reich, la psychologie de masse du facisme ou bien les journaux de Kemperer.
        La très large majorité des gens sont incapables d’assumer leur liberté, cessez d’idéaliser vos contemporains, qui en-dehors du travail n’ont souvent aucune imagination ou désir. Le chômage est une angoisse économique ET une angoisse existentielle.
        La vie décente et agréable c’est quoi ? Se balader à l’étranger dans des pays du tiers-monde pas chers ? Proposez à vos compatriotes de s’occuper de leurs vieux parents… comme en Chine ou au Vietnam…juste pour voir.
        Votre société du temps libre et de l’oisiveté organisée ne résistera pas longtemps à nos amis chinois, allemands et les autres. Reste l’autarcie et la rusticité acceptée. Vos chances de vous faire élire et de rester au pouvoir avec un programme comme ca sont nulles.

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        • Tonton Poupou. // 01.05.2019 à 14h57

          Et à part discourir – pour se défouler ? – sur la base de la misanthropie, vous nous proposez quoi en ce qui concerne les producteurs salariés qui sont déjà pour certains inemployables car l’IA et la robotique (fort heureusement ! car par exemple dans les ateliers de peinture des chaines automobiles ou la durée moyenne de vie des humains étaient d’environ 55 ans avant les robots) les ont remplacé ? Parce que faudra vous y faire bon gré mal gré l’IA et la robotique vont être dans l’avenir proche partout et dans toutes les zones d’activités économiques en ayant une productivité bien supérieure aux humains. Alors là à moins qu’un nouvel Adolf ait sa solution finale bien à lui pour les producteurs salariés inemployables qui résoudrait le problème à sa manière très particulière. Comment ferait on ? Sinon, admettre que les humains seront bien obliger de mettre en oeuvre une nouvelle société un nouveau paradigme un nouveau modèle économique social et sociologique qui n’aura rien à voir avec le modèle actuel.

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          • Tonton Poupou. // 01.05.2019 à 16h46

            La troisième voie je la laisse à Clinton Hollande ou Blair et ceux qui leur ressemblent. Et eux visiblement l’on trouvé avec le succès qu’on leur connait…….. sinon pour le reste exaspérez vous et habituez vous parce que je ne changerais pas pour faire plaisir à ceux avec lesquels je suis en désaccord.

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          • alain maronani // 01.05.2019 à 19h00

            Votre réponse (?) est un résumé liminaire de votre aveuglement des forces en présence .Votre société idéale n’a AUCUNE chance de voir le jour. Relisez ou lisez un peu les philosophes stoïcistes.
            C’est la Chine qui est le premier investisseur mondial en robotique, en IA et dans cette riante contrée on ne manque pas de travailleurs. Cessez de penser à un exterminateur lointain. Pour survivre il faudra pédaler plus vite, plus fort et plus longtemps que les autres. C’est désagréable ? Oui. Sinon il vous reste les gadgets style capitalisme vert ou bien le développement responsable..le jour ou les gens accepteront de ne plus voyager, d’acheter un kilo de vêtement par année, de ne pas manger des avocats, de considérer le café ou le thé comme un luxe une fois par année nous en reparlerons…

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            • BOURDEAUX // 01.05.2019 à 19h16

              « Votre société idéale n’a AUCUNE chance de voir le jour. » Mais c’est la force du petit révolutionnaire en goguette : condamner ce qui existe au nom de ce qui n’existe pas et n’existera jamais. C’est ainsi qu’on perd du temps sur ceux qui ne parlent pas de révolution, mais la font. Nos narcisses de la révolution sont bien plus attachés aux secousses graves sans changement (qui ne sont pas des révolutions) qu’aux changements sans secousses graves, tant ils sont obnubilés par la phénoménologie révolutionnaire, les barricades, les pavés, toussa toussa…

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            • Tonton Poupou. // 01.05.2019 à 20h04

              Est-ce que j’ai parlé de « société idéale » ?
              Merci de ne pas parler à ma place pour me faire dire des propos que je n’ai pas tenu.
              C’est la technique de tous les Torquemada et de tous les tribunaux de l’inquisition. Le procès d’intention.

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          • marc // 01.05.2019 à 20h07

            bravo, réponse radicale… vive le pessimisme? c’est en effet un très noir tableau
            mais il faut encore souligner le fait que les gens sont aussi stupides en conséquence d’une éducation nationale obligatoire stupide, et de médias omniprésents stupides, et pour couronner le tout, il y a un phénomène d’addiction à cette forme particulière de stupidité

            il est nécessaire de revoir à peu près tout, effectivement, « mettre en oeuvre une nouvelle société un nouveau paradigme un nouveau modèle économique social et sociologique qui n’aura rien à voir avec le modèle actuel »

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            • marc // 01.05.2019 à 20h47

              sans oublier la mal-bouffe omniprésente et addictive, qui rend stupide, et le tableau est complet : on est mal physiquement, émotionnellement et mentalement
              smile please

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  • Opp’s // 01.05.2019 à 13h16

    Excellente vidéo avec des intervenants de très grande qualité.
    Bien sûr le sous-jacent idéologique est d’inscrire le mouvement des GJ dans une grande tradition des révoltes populaires dont le postulat de base est qu’elles s’inscrivent dans le mouvement naturel d’une ‘Libération’, donc forcément le ‘Bien’
    La finesse de leurs interprétation historique leurs fait complètement défaut pour réaliser que le mouvement des GJ est extrêmement réduit et que sa supposée importance intrinsèque n’est basée que sur la sympathie en terme d’ « opinion » que leur prête les sondages (encore eux !) et sur l’hyper-focalisation produite par les médias sur tout ce qui est spectacle de violence.
    Partant de là, la force médiatique des GJ a été démultiplié par une généralisation extraordinaire de tentative de récupération de la part de tous les acteurs sociaux , institutionnels ou non. En effet chacun va chercher a en tirer bénéfice soit en l’inscrivant dans son corpus idéologique militant , soit en le soutenant dans une perspective d’en tirer quelques substantielles miettes purement matérielles.

    Malgré l’absence totale convergence vers ce mouvement (et même, derrière les discours récupérateurs, la méfiance des syndicats, partis politiques, écologistes , et partisans actifs de la bobo-déconstruction) il est de l’intérêt de tous de continuer à parler dans des termes positifs et laudateurs de ce mouvement mais purement en ce qu’il serait l’ « expression » d’un malaise plus profond. ce qui d’ailleurs est exact.
    Même le pouvoir arrive à parler de la légitimité des questions que soulèvent les GJ !
    Le résultat est une grande confusion alimentant des discours purement récupératoires, où radicaux de droite et de gauche se retrouvent pour soutenir un mouvement qui lui-même se se reconnait plus en lui-même, tant les manifestants de la première heure sont à présent éloignés de son expression actuelle à présent , où le souffle flou mais unificateur du départ a disparu, mais en apparence mieux structurée idéologiquement puisque récupérée plutôt par la gauche radicale, .

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    • Glbert Gracile // 04.05.2019 à 01h30

      les GJ ne s’analyse pas uniquement sous le prisme de la lutte sociale… ce genre « d’effervescences » renvoie aussi à un phénomène profond de nos sociétés actuelles… ça me fait songer aux apéros facebook d’il y a quelques années… un genre de happening politique post-moderne… Et l’équation de base est digne d’un slogan Mac Donald : « vient comme tu es » (à ce tarif, c’est sûr que tu draines plus de monde que dans un parti ou un syndicat)… et l’attirail dialectique « le peuple est divers », « convergeance bla bla » qui justifie ce fourre-tout… Et la proposition aussi radicale que creuse : « RIC + démission de Macron », qui ne signifie rien en soi-même

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  • alain maronani // 01.05.2019 à 14h27

    Ah..les sans-culottes..toujours prêts à servir. La révolution française est une révolution bourgeoise pensée et instrumentalisée par la bourgeoisie d’affaire de l’époque (les Perrier et les autres). Cette histoire d’une révolution populaire est dans la droite ligne des Soboul (Les Editions Sociales) et compagnie. François Furet et Mona Ozouf (ce ne sont les seuls) et les travaux de l’Ecole des Annales sur ce sujet ont depuis longtemps montré que cette période de l’histoire est surtout un mythe. Les révolutionnaires de la Convention et avant n’ont jamais été contre la propriété privée, ils ont supprimé les corporations, centralisé tous les pouvoirs, permis la spéculation financière (assignat), le pillage et la privatisation des biens nationaux.
    Les résultats de la période 1789 à 1815 ? La centralisation totale de l’état français, le code civil, le Directoire, le Consulat et finalement l’Empire..1.5 million de morts, la destruction de la Vendée.
    Les sans-culottes ? La Commune à Paris. Les vrais communistes de l’époque, Babeuf, Hébert, les ‘exagérés’ ont été décapités. Quand j’entends Melenchon parler de la révolution je souris…

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    • Fritz // 01.05.2019 à 19h21

      N’étant pas un admirateur des sans-culottes, je me permets de vous reprendre sur quelques points :
      1) A quels historiens de l’École des Annales faites-vous allusion ?
      2) Ce n’est pas la Convention qui a supprimé les corporations, mais la Constituante, laquelle a en outre interdit les manifestations ouvrières (loi Le Chapelier).
      3) Babeuf était communiste (et il a dénoncé le « populicide » en Vendée), mais Hébert ? Un bourgeois, ce père Duchesne qui accumulait les grossièretés pour « faire peuple », foutre…

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    • BOURDEAUX // 01.05.2019 à 19h22

      Le premier à avoir mis un grand coup de massue sur ce mythe, c’est Hippolyte Taine, dans « les origines de la France contemporaine », œuvre majeure dont je vous recommande la lecture.

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      • alain maronani // 01.05.2019 à 20h14

        Je connais. Mais Taine c’est quand-même la haine de tout, du peuple en général, un conservatisme sans limite.
        On peut avoir un regard lucide sur la révolution et en même temps ne pas appuyer l’immobilisme. L’ancien régime était une société sclérosée, les raisons, le clergé encore tout puissant, la noblesse de cour et surtout les parlements régionaux. A noter le roi avait bien moins de pouvoirs que le président français, merci à Michel Debré et Charles de Gaulle..
        L’un des mythes le plus persistant est celui du l’abolition des privilèges lors de la réunion des états généraux…La quasi-totalité de ces privilèges avaient déjà été abandonnés ou étaient tombés en désuétude. Le bal des hypocrites…

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        • BOURDEAUX // 01.05.2019 à 20h50

          Très conservateur en effet lorsqu’il traite de la réforme de l’enseignement à la fin du livre, mais pour le reste…Je me demande si vous l’avez lu. Taine est tout aussi sévère dans les premiers chapitres sur l’ancien régime que sur les révolutionnaires.

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          • alain maronani // 01.05.2019 à 21h21

            Oui j’ai lu cet ouvrage et Taine a été un inspirateur de son temps, évidemment combattu par la lecture marxiste de cette époque. Il est bien difficile de savoir en faveur de quoi Taine peut-il être…Pour l’enseignement il s’est opposé aux changements apportés par Victor Cousin, sous le gouvernement Guizot, un peu oublié

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    • Fritz // 01.05.2019 à 21h18

      @alain maronani
      Je ne suis pas un admirateur des sans-culottes, et je me permets de vous reprendre sur trois points :
      1) A quels historiens de l’École des Annales faites-vous allusion ?
      2) Ce n’est pas la Convention qui a supprimé les corporations, mais la Constituante, laquelle a en outre interdit les manifestations ouvrières (loi Le Chapelier).
      3) Babeuf était certes un communiste (et il a dénoncé le “populicide” en Vendée), mais Hébert ?
      Un bourgeois, ce père Duchesne qui accumulait les grossièretés pour “faire peuple”…

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  • Papagateau // 01.05.2019 à 15h15

    Quel rapport avec les gilets jaunes ?
    Aucun, sinon la défiance envers le pouvoir, mais au sens le plus large, c’est a dire que ça va du terrorisme au bulletin de vote.
    Juste des dates, toujours données à l’année près par des sachants.
    Un parcours de toutes les jacqueries des 1000 ans du moyen âge en 15 minutes (15 phrases?), puis 15 minutes pour toutes les révolutions depuis 1789 (2 phrases par révolution?).

    Seul moment un peu intéressant, environ a la 40e minute, la citation violemment antiféministe du député jacobin Amar (la fine fleur de la révolution française, rédacteur du décret d’accusation contre les girondins).

    Sinon quoi pour « ici et maintenant » ?

    Dans la vidéo précédente, rien.
    Mais voici ci-dessous, une vidéo avec E. Chouard, J. Branco, et Maxime Nicole.
    Le trio magique:
    https://m.youtube.com/watch?v=ZZxhCGEMMdE&ebc=ANyPxKrcCszAu7qpPK2PWLJVZLx7pzSYZ2DzaJp2Qv7YcNqUwSTKIFQFCO_DXjsMDqwbdK2ZM7Kfw9s_7ITygYOrCkRisa4yFg

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    • alain maronani // 01.05.2019 à 21h03

      La citation violemment antiféministe…je souris…il n’a JAMAIS été question d’accorder le droit de vote aux femmes. Une proposition avait été faite par je ne sais plus qui…rejetée par la Convention. La relecture féministe des héroïnes de la révolution est aussi un mensonge. Olympe de Gouges, la plus citée (qui avait eu la mauvaise idée de défendre Louis XVI) ne représente rien, comme Madame Rolland, présentée comme une inspiratrice, elle tenait un salon littéraire, sans plus. Les deux ont été exécutés (des girondines). La seule qui surnage est Madame de Staël, fille de Necker, mais elle voulait une monarchie constitutionnelle…elle a eu la bonne idée de quitter la France.

      Il faudra attendre 1944 et le Comité de Libération Nationale (à Alger) avec l’appui de De Gaulle pour accorder le droit de votes aux femmes (l’un des derniers pays en Europe…). Pas de quoi être fier…

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      • Papagateau // 01.05.2019 à 22h54

        « Il n’a JAMAIS été question de donner le droit de vote aux femmes ».

        C’est bien ce que je reproche aux jacobins, et ils en étaient fiers, et je juge ça suffisant pour les classer antiféministes.
        Sinon, où met-on la limite ?

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  • Macarel // 01.05.2019 à 17h18

    Dans l’intérêt supérieur du pays, Macron doit convoquer une Assemblée Constituante et démissionner à l’issue du processus Constituant.

    Pour constituer cette Assemblée, il ne manque pas de gens qui ont réfléchi à la façon de procéder : Chouard par exemple, mais pas que… Il ne faut pas en particulier que les constituants soient de futurs élus, de futurs représentants.

    Si Macron ne fait pas cela, il portera la très lourde responsabilité historique de prolonger le chaos dans ce pays, et de mettre en danger la paix civile : crime impardonnable.

    Inutile de rappeler, qu’un des arguments du vote Macron en 2017, était que si MLP était élue nous aurions une guerre civile dans ce pays. Or après 2 ans de Macron, l’on ne peut pas dire que la paix civile soit maintenue, c’est le moins que l’on puisse dire !

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    • Macarel // 01.05.2019 à 17h35

      En attendant la fin des travaux de la Constituante, Macron devra se contenter d’expédier les affaires courantes.

      Car il n’a pas, plus de légitimité pour exercer le pouvoir, au nom de tous les français.

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  • Macarel // 01.05.2019 à 17h38

    Dans l’intérêt du pays Macron doit convoquer une Assemblée Constituante et démissionner à l’issue du processus Constituant.

    Pour constituer cette Assemblée, il ne manque pas de gens qui ont réfléchi à la façon de procéder : Chouard par exemple, mais pas que…

    Si Macron ne fait pas cela, il portera la très lourde responsabilité de prolonger le chaos dans ce pays, et de mettre en danger la paix civile : crime impardonnable.

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    • alain maronani // 01.05.2019 à 19h03

      Lisez un peu l’histoire de la révolution française (votre histoire) pour découvrir que les errements de Chouard et des autres sur ce sujet..ne sont que des errements. A cette époque il ne manquait pas de gens qui avaient…etc…

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      • Macarel // 01.05.2019 à 22h59

        Je ne pense pas que ce soit un errement de dire, que les constituants ne doivent pas être des gens qui sont des professionnels de la politique, ni de dire que ces constituants ne pourront être ensuite élus comme représentants du peuple. Avant de juger péremptoirement, regardez un peu plus sérieusement de quoi il retourne.
        Mais sans doute, ne voulez-vous pas d’Assemblée Constituante, et souhaitez que la régime actuel à bout de souffle continue à nous mener dans le mur, en klaxonnant !

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  • Macarel // 01.05.2019 à 17h45

    Inutile de rappeler qu’un des arguments des partisans du vote Macron en 2017, était que si MLP était élue, l’on aurait une guerre civile dans ce pays. Or, après 2 ans de Macron, le moins que l’on puisse dire c’est que la paix civile ne règne pas en France.

    Donc, pendant les travaux de l’Assemblée Constituante, Macron et son gouvernement devront se contenter d’expédier les affaires courantes. Car il n’a pas, plus la légitimité d’exercer le pouvoir au nom de tous les français.

    Cette Assemblée Constituante, ne devra pas être composée de futurs élus ou représentants.

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  • Macarel // 01.05.2019 à 17h52

    Twitt du 1er mai de Macron

    Emmanuel Macron
    ‏Compte certifié @EmmanuelMacron
    2 hil y a 2 heures

    « Le #1erMai est la fête de toutes celles et ceux qui aiment le travail, le chérissent, parce qu’ils produisent, parce qu’ils forment, parce qu’ils savent que par le travail nous construisons l’avenir. Merci de porter ces valeurs et d’œuvrer chaque jour pour notre Nation. »

    Complétement à côté de la plaque, et confirme le manque de légitimité de son auteur. Sa politique est en train de détruire la paix civile en France, il est en train disloquer « notre Nation », il doit convoquer une Assemblée Constituante et se retirer du pouvoir à l’issue des travaux de cette Assemblée.

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    • step // 02.05.2019 à 08h46

      Effectivement, quel beau moment orwellien il nous a offert, mais révélateur du moule intellectuel du personnage. Attention, cette hallucination intellectuelle, il souhaite l’étendre au maximum en profitant de sa position et transformer le réel en simulacre adapté à ses divagations. Ce n’est pas un contresens comme le dédouane trop facilement une presse bien domestiquée, mais une tentative délibérée de réécrire l’histoire des luttes sociales pour en vider le sens.

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