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28.octobre.201428.10.2014 // Les Crises

Nouvel ordre mondial : de nouvelles règles ou un jeu sans règles ? par Vladimir Poutine

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Allez, je continue la propagande 🙂

Ça me fait rire tous les gens scandalisés par la diffusion des discours russes – cela me rappelle souvent les discours nationalistes qui ont conduit à 1914.

Comme si donner de l’information pouvait être nuisible – à chacun de les lire avec recul et esprit critique…

Vladimir Poutine a pris part à la dernière séance plénière de la XIe session du Club International de Discussion Valdaï. Le thème de la réunion était : L’ordre mondial : de nouvelles règles ou un jeu sans règles ?

Cette année, 108 experts, historiens et analystes politiques originaires de 25 pays, dont 62 participants étrangers, ont pris part aux travaux du Club.

La réunion plénière a présenté une synthèse des travaux du Club au cours des trois journées précédentes, qui ont été consacrées à l’analyse des facteurs d’érosion du système actuel des institutions et des normes du droit international.

Discours du Président Vladimir Poutine durant la dernière séance plénière de la XIe session du Club Valdaï

Retranscription :

Chers collègues, Mesdames et Messieurs, chers amis,

C’est un plaisir de vous accueillir à la XIe réunion du Club Valdaï.

Il a déjà été mentionné que le Club a de nouveaux co-organisateurs cette année. Ils comprennent des organisations non gouvernementales russes, des groupes d’experts et de grandes universités. Il a également été suggéré d’élargir les discussions à des questions qui ne sont pas seulement liées à la Russie elle-même, mais aussi à la politique et à l’économie mondiales.

J’espère que ces changements dans l’organisation et le contenu des sessions renforceront l’influence du Club en tant que forum de discussion et d’experts de premier plan. Dans le même temps, j’espère que « l’esprit de Valdaï » sera conservé – cette atmosphère libre et ouverte, cette opportunité d’exprimer toutes sortes d’opinions très différentes et franches.

Permettez-moi de dire à cet égard que je ne vais pas vous décevoir et que je vais parler directement et franchement. Certains de mes propos pourront sembler un peu trop rudes, mais si nous ne parlons pas directement et honnêtement de ce que nous pensons vraiment, alors il est absolument inutile de tenir de telles réunions. Il serait préférable, dans ce cas, de se contenter des rencontres diplomatiques, où personne ne dit rien qui ait une véritable portée et, reprenant les paroles d’un célèbre diplomate, où vous vous rendez compte que les diplomates ont une langue faite pour ne pas dire la vérité.

Nous nous réunissons pour d’autres raisons. Nous nous réunissons pour nous parler franchement. Nous avons besoin d’être directs et francs aujourd’hui, non pas pour s’envoyer des piques, mais afin de tenter de faire la lumière sur ce qui se passe dans le monde, d’essayer de comprendre pourquoi le monde est de moins en moins sûr et de plus en plus imprévisible, et pourquoi les risques augmentent partout autour de nous.

Les débats d’aujourd’hui se sont tenus sous le thème : De nouvelles règles ou un jeu sans règles ? Je pense que cette formule décrit avec précision le tournant historique que nous avons atteint aujourd’hui et le choix auquel nous sommes tous confrontés. Bien sûr, il n’y a rien de nouveau dans l’idée que le monde est en train de changer très rapidement. Je sais que c’est quelque chose dont vous avez parlé durant les échanges d’aujourd’hui. Il est certainement difficile de ne pas remarquer les transformations dramatiques dans la politique mondiale et dans l’économie, dans la vie publique, dans l’industrie, l’information et les technologies sociales.

Permettez-moi de vous demander dès maintenant de me pardonner si j’en viens à répéter ce que certains des participants à la discussion ont déjà dit. C’est pratiquement inévitable. Vous avez déjà eu des discussions détaillées, mais je vais exposer mon point de vue. Il coïncidera avec le point de vue des participants sur certains points et divergera sur d’autres.

Tandis que nous analysons la situation d’aujourd’hui, n’oublions pas les leçons de l’histoire. Tout d’abord, les changements dans l’ordre mondial – et tout ce que nous voyons aujourd’hui constitue des événements de cette ampleur – ont généralement été accompagnés sinon par une guerre et des conflits à l’échelle mondiale, du moins par des chaînes de conflits locaux intenses. Deuxièmement, la politique mondiale est avant tout une question de leadership économique, de guerre et de paix, avec une dimension humanitaire, incluant les droits de l’homme.

Aujourd’hui, le monde est plein de contradictions. Nous devons être francs en nous demandant mutuellement si nous avons un filet de sécurité fiable et bien en place. Malheureusement, il n’y a aucune garantie et aucune certitude que le système actuel de sécurité mondiale et régionale soit en mesure de nous protéger des bouleversements. Ce système a été sérieusement affaibli, fragmenté et déformé. Les organisations internationales et régionales de coopération politique, économique, et culturelle traversent également des temps difficiles.

Oui, un grand nombre des mécanismes actuels visant à assurer l’ordre mondial ont été créés il y a très longtemps, y compris et surtout dans la période suivant immédiatement la Seconde Guerre mondiale. Permettez-moi de souligner que la solidité du système créé à l’époque reposait non seulement sur l’équilibre des forces et les droits des pays vainqueurs, mais aussi sur le fait que les « pères fondateurs » de ce système se respectaient mutuellement, n’essayaient pas de mettre la pression sur les autres, mais tentaient de parvenir à des accords.

L’essentiel est que ce système doit se développer, et malgré ses diverses lacunes, il doit au moins être capable de maintenir les problèmes mondiaux actuels dans certaines limites et de réguler l’intensité de la concurrence naturelle entre les nations.

Je suis convaincu que nous ne pouvions pas prendre ce mécanisme de freins et contrepoids que nous avons construit au cours des dernières décennies, parfois avec les plus grands efforts et difficultés, et tout simplement le détruire sans rien reconstruire à sa place. Sinon, nous serions laissés sans instruments autres que la force brute.

Ce que nous devions faire était de procéder à une reconstruction rationnelle et de l’adapter aux nouvelles réalités du système des relations internationales.

Mais les Etats-Unis, s’étant eux-mêmes déclarés vainqueurs de la Guerre Froide, n’en voyaient pas le besoin. Au lieu d’établir un nouvel équilibre des forces, essentiel pour maintenir l’ordre et la stabilité, ils ont pris des mesures qui ont jeté le système dans un déséquilibre marqué et profond.

La Guerre Froide a pris fin, mais elle n’a pas pris fin avec la signature d’un traité de paix comprenant des accords clairs et transparents sur le respect des règles existantes ou la création d’un nouvel ensemble de règles et de normes. Cela a créé l’impression que les soi-disant « vainqueurs » de la Guerre Froide avaient décidé de forcer les événements et de remodeler le monde afin de satisfaire leurs propres besoins et intérêts. Lorsque le système actuel des relations internationales, le droit international et les freins et contrepoids en place faisaient obstacle à ces objectifs, ce système été déclaré sans valeur, obsolète et nécessitant une démolition immédiate.

Pardonnez l’analogie, mais c’est la façon dont les nouveaux riches se comportent quand ils se retrouvent tout à coup avec une grande fortune, dans ce cas sous la forme d’un leadership et d’une domination mondiale. Au lieu de gérer leur patrimoine intelligemment, pour leur propre bénéfice aussi bien sûr, je pense qu’ils ont commis beaucoup de folies.

Nous sommes entrés dans une période de différentes interprétations et de silences délibérés dans la politique mondiale. Le droit international a maintes fois été forcé de battre en retraite, encore et encore, par l’assaut impitoyable du nihilisme légal. L’objectivité et la justice ont été sacrifiées sur l’autel de l’opportunisme politique. Des interprétations arbitraires et des évaluations biaisées ont remplacé les normes juridiques. Dans le même temps, l’emprise complète sur les médias de masse mondiaux ont rendu possible, quand on le désirait, de présenter le blanc comme noir et le noir comme blanc.

Dans une situation où vous aviez la domination d’un pays et de ses alliés, ou plutôt de ses satellites, la recherche de solutions globales s’est souvent transformée en une tentative d’imposer ses propres recettes universelles. Les ambitions de ce groupe sont devenues si grandes qu’ils ont commencé à présenter les politiques qu’ils concoctaient dans leurs corridors du pouvoir comme le point de vue de l’ensemble de la communauté internationale. Mais ce n’est pas le cas.

La notion même de « souveraineté nationale » est devenue une valeur relative pour la plupart des pays. En essence, ce qui était proposé était cette formule : plus la loyauté de tel ou tel régime en place envers le seul centre de pouvoir dans le monde est grande, plus grande sera sa légitimité.

Nous aurons une discussion libre après mon propos et je serai heureux de répondre à vos questions et je tiens également à utiliser mon droit à vous poser des questions. Que personne n’hésite à essayer de réfuter les arguments que je viens d’exposer lors de la discussion à venir.

Les mesures prises contre ceux qui refusent de se soumettre sont bien connues et ont été essayées et testées de nombreuses fois. Elles comprennent l’usage de la force, la pression économique et la propagande, l’ingérence dans les affaires intérieures, et les appels à une sorte de légitimité « supra-légale » lorsqu’ils ont besoin de justifier une intervention illégale dans tel ou tel conflit ou de renverser des régimes qui dérangent. Dernièrement, nous avons de plus en plus de preuves que le chantage pur et simple a également été utilisé en ce qui concerne un certain nombre de dirigeants. Ce n’est pas pour rien que « Big Brother » dépense des milliards de dollars pour tenir sous surveillance le monde entier, y compris ses propres alliés les plus proches.

Demandons-nous à quel point nous sommes à l’aise avec tout cela, à quel point nous sommes en sécurité, combien nous sommes heureux de vivre dans ce monde, à quel degré de justice et de rationalité il est parvenu. Peut-être n’avons-nous pas de véritables raisons de nous inquiéter, de discuter et de poser des questions embarrassantes ? Peut-être que la position exceptionnelle des États-Unis et la façon dont ils mènent leur leadership est vraiment une bénédiction pour nous tous, et que leur ingérence dans les événements du monde entier apporte la paix, la prospérité, le progrès, la croissance et la démocratie, et nous devrions peut-être seulement nous détendre et profiter de tout cela ?

Permettez-moi de dire que ce n’est pas le cas, absolument pas le cas.

Un diktat unilatéral et le fait d’imposer ses propres modèles aux autres produisent le résultat inverse. Au lieu de régler les conflits, cela conduit à leur escalade ; à la place d’États souverains et stables, nous voyons la propagation croissante du chaos ; et à la place de la démocratie, il y a un soutien pour un public très douteux allant de néo-fascistes avoués à des islamistes radicaux.

Pourquoi soutiennent-ils de tels individus ? Ils le font parce qu’ils décident de les utiliser comme instruments dans la voie de la réalisation de leurs objectifs, mais ensuite, ils se brûlent les doigts et font marche arrière. Je ne cesse jamais d’être étonné par la façon dont nos partenaires ne cessent de marcher sur le même râteau, comme on dit ici en Russie, c’est-à-dire de faire les mêmes erreurs encore et encore.

Ils ont jadis parrainé des mouvements islamistes extrémistes pour combattre l’Union soviétique. Ces groupes se sont formés au combat et aguerris en Afghanistan, et ont plus tard donné naissance aux Talibans et à Al-Qaïda. L’Occident les a sinon soutenus, du moins a fermé les yeux sur cela, et, je dirais, a fourni des informations et un soutien politique et financier à l’invasion de la Russie et des pays de la région d’Asie centrale par les terroristes internationaux (nous ne l’avons pas oublié). C’est seulement après que des attaques terroristes horribles aient été commises sur le sol américain lui-même que les États-Unis ont pris conscience de la menace collective du terrorisme. Permettez-moi de vous rappeler que nous avons été le premier pays à soutenir le peuple américain à l’époque, le premier à réagir comme des amis et partenaires après la terrible tragédie du 11 Septembre.

Au cours de mes conversations avec les dirigeants américains et européens, je parlais toujours de la nécessité de lutter ensemble contre le terrorisme, de le considérer comme un défi à l’échelle mondiale. Nous ne pouvons pas nous résigner et accepter cette menace, nous ne pouvons pas la couper en morceaux séparés à l’aide du deux poids deux mesures. Nos partenaires ont exprimé leur accord, mais après quelques temps, nous nous sommes retrouvés au point de départ. Ce fut d’abord l’opération militaire en Irak, puis en Libye, qui a été poussée au bord du gouffre. Pourquoi la Libye a-t-elle été réduite à cette situation ? Aujourd’hui, c’est un pays en danger de démantèlement et qui est devenu un terrain d’entraînement pour les terroristes.

Seule la détermination et la sagesse de la direction égyptienne actuelle a sauvé ce pays arabe clé du chaos et de l’emprise des terroristes. En Syrie, comme par le passé, les États-Unis et leurs alliés ont commencé à financer et armer directement les rebelles et leur ont permis de remplir leurs rangs de mercenaires provenant de divers pays. Permettez-moi de vous demander où ces rebelles obtiennent leur argent, leurs armes et leurs spécialistes militaires ? D’où tout cela vient-il ? Comment l’Etat Islamique notoire a-t-il réussi à devenir un groupe aussi puissant, de fait une véritable force armée ?

Quant aux sources de financement, aujourd’hui, l’argent ne vient plus seulement de la drogue, dont la production a augmenté non pas de quelques points de pourcentage mais dans des proportions considérables depuis que les forces de la coalition internationale sont intervenues en Afghanistan. Vous êtes au courant de cela. Les terroristes obtiennent également de l’argent en vendant du pétrole. Le pétrole est produit dans le territoire contrôlé par les terroristes, qui le vendent à des prix de dumping, le produisent et le transportent. Mais d’autres achètent ce pétrole, le revendent, et font du profit, sans penser au fait qu’ils financent ainsi les terroristes qui pourraient venir tôt ou tard sur leur propre sol et semer la destruction dans leur propre pays.

Où trouvent-ils les nouvelles recrues ? En Irak, après que Saddam Hussein ait été renversé, les institutions de l’État, y compris l’armée, ont été laissés en ruines. Nous avons dit, à l’époque, soyez très, très prudents. Vous mettez les gens à la rue, et que vont-ils y faire ? N’oubliez pas que légitimement ou non, ils faisaient partie de la direction d’une grande puissance régionale, et en quoi est-ce que vous les transformez maintenant ?

Quel fut le résultat ? Des dizaines de milliers de soldats, d’officiers et d’anciens militants du parti Baas se sont retrouvé à la rue et ont aujourd’hui rejoint les rangs des rebelles. Peut-être cela explique-t-il pourquoi l’Etat islamique s’est avéré si efficace. En termes militaires, il agit très efficacement et il a certains cadres très compétents. La Russie a mis en garde à plusieurs reprises sur les dangers des actions militaires unilatérales, des interventions dans les affaires des Etats souverains, et des flirts avec les extrémistes et les radicaux. Nous avons insisté pour que les groupes luttant contre le gouvernement syrien central, surtout l’Etat islamique, soient inscrits sur les listes des organisations terroristes. Mais avons-nous vu le moindre résultat ? Nous avons lancé des appels en vain.

Nous avons parfois l’impression que nos collègues et amis sont constamment aux prises avec les conséquences de leurs propres politiques, et qu’ils dépensent tous leurs efforts dans le traitement des risques qu’ils ont eux-mêmes créés, en payant un prix de plus en plus élevé.

Chers collègues,

Cette période de domination unipolaire a démontré de manière convaincante que le fait d’avoir un seul centre de pouvoir ne rend pas les processus mondiaux plus faciles à gérer. Au contraire, ce type de construction instable a montré son incapacité à lutter contre les menaces réelles telles que les conflits régionaux, le terrorisme, le trafic de drogue, le fanatisme religieux, le chauvinisme et le néo-nazisme. Dans le même temps, il a ouvert une large voie aux fiertés nationales exacerbées, à la manipulation de l’opinion publique et à la brutalisation et à l’oppression des faibles par les forts.

Essentiellement, le monde unipolaire est tout simplement un moyen de justifier la dictature sur les individus et les nations. Le monde unipolaire s’est avéré un fardeau trop rude, trop lourd et trop ingérable même pour son chef auto-proclamé. Des commentaires ont été faits dans ce sens juste avant mon intervention, et je suis entièrement d’accord avec eux. Voilà pourquoi nous voyons, en cette nouvelle étape de l’histoire, des tentatives de recréer un semblant de monde quasi-bipolaire en tant que modèle commode pour perpétuer le leadership américain. Peu importe qui prend la place du centre du mal dans la propagande américaine, peu importe qui remplace l’ex-l’URSS en tant que principal adversaire. Cela pourrait être l’Iran, en tant que pays qui cherche à acquérir la technologie nucléaire, la Chine, en tant que plus grande économie mondiale, ou la Russie, en tant que superpuissance nucléaire.

Aujourd’hui, nous assistons à de nouveaux efforts pour fragmenter le monde, dessiner de nouvelles lignes de clivage, réunir des coalitions qui ne sont pas façonnées pour quelque chose mais dirigées contre quelqu’un, qui que ce soit, pour créer l’image d’un ennemi comme ce fut le cas pendant les années de Guerre Froide, et s’emparer du droit à ce leadership, ou diktat si vous préférez. La situation était présentée de cette façon au cours de la Guerre Froide. Nous savons tous cela et nous le comprenons bien. Les Etats-Unis ont toujours dit à leurs alliés : « Nous avons un ennemi commun, un ennemi terrible, le centre du mal, et nous vous protégeons, vous nos alliés, de cet ennemi, et nous avons donc le droit de vous donner des ordres, de vous forcer à sacrifier vos intérêts politiques et économiques et à payer votre quote-part des coûts de cette défense collective, mais nous serons les responsables de tout cela bien sûr. » En bref, nous voyons aujourd’hui des tentatives, dans un monde nouveau et changeant, de reproduire les modèles familiers de la gestion globale, et tout cela de manière à garantir aux États-Unis leur situation exceptionnelle et à récolter des dividendes politiques et économiques.

Mais ces tentatives sont de plus en plus déconnectées de la réalité et sont en contradiction avec la diversité du monde. Des mesures de ce genre créent inévitablement des confrontations et provoquent des contre-mesures, et ont pour résultat l’effet inverse de ce qui était souhaité. Nous voyons ce qui se passe quand la politique commence imprudemment à s’ingérer dans l’économie et que la logique des décisions rationnelles cède la place à la logique de confrontation, qui ne fait que nuire aux propres positions et intérêts économiques des pays en question, y compris les intérêts des entreprises nationales.

Les projets économiques communs et les investissements mutuels rapprochent objectivement les pays et contribuent à aplanir les problèmes actuels dans les relations entre Etats. Mais aujourd’hui, la communauté mondiale des affaires fait face à des pressions sans précédent de la part des gouvernements occidentaux. De quelles affaires, de quelles opportunités économiques ou de quel pragmatisme peut-on encore parler lorsque nous entendons des slogans tels que « la patrie est en danger », « le monde libre est menacé », et « la démocratie est en péril » ? Et tout le monde doit alors se mobiliser. Voilà à quoi ressemble une vraie politique de mobilisation.

Les sanctions sapent déjà les fondements du commerce mondial, les règles de l’OMC et le principe de l’inviolabilité de la propriété privée. Ils portent un coup dangereux au modèle libéral de la mondialisation fondé sur les marchés, la liberté et la concurrence, qui, permettez-moi de le souligner, est précisément un modèle qui a avant tout bénéficié aux pays occidentaux. Et maintenant, ils risquent de perdre la confiance en tant que gouvernants de la mondialisation. Nous devons nous demander, pourquoi était-ce nécessaire ? Après tout, la prospérité des États-Unis repose en grande partie sur la confiance des investisseurs et des détenteurs étrangers de dollars et de valeurs mobilières étasuniennes. Cette confiance est clairement mise à mal et des signes de désillusion quant aux fruits de la mondialisation sont maintenant visibles dans de nombreux pays.

Le précédent bien connu de Chypre et les sanctions pour des motifs politiques n’ont fait que renforcer la tendance à chercher à renforcer la souveraineté économique et financière et la volonté des pays ou de leurs groupes régionaux de trouver des moyens de se protéger contre les risques de pressions extérieures. Nous voyons déjà que de plus en plus de pays cherchent des moyens de devenir moins dépendants du dollar et mettent en place des systèmes financiers, de paiement et des monnaies de réserve alternatifs. Je pense que nos amis américains sont tout simplement en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis. On ne peut pas mélanger la politique et l’économie, mais c’est ce qui se passe maintenant. J’ai toujours pensé et je pense encore aujourd’hui que les sanctions pour des motifs politiques sont une erreur qui nuira à tous, mais je suis sûr que nous reviendrons sur ce point.

Nous savons comment ces décisions ont été prises et qui exerçait les pressions. Mais permettez-moi de souligner que la Russie ne va pas perdre son calme, s’offenser ou venir mendier à la porte de quiconque. La Russie est un pays auto-suffisant. Nous allons travailler au sein de l’environnement économique international qui a pris forme, développer la production et la technologie nationales et agir de façon plus décisive pour mener à bien notre transformation. Les pressions de l’extérieur, comme cela a été le cas à plusieurs reprises par le passé, ne feront que consolider notre société, nous maintenir en éveil et nous amener à nous concentrer sur nos principaux objectifs de développement.

Bien sûr, les sanctions constituent un obstacle. Ils essaient de nous affaiblir par ces sanctions, d’entraver notre développement et de nous pousser à l’isolement politique, économique et culturel, en d’autres termes nous forcer à prendre du retard. Mais permettez-moi de rappeler encore une fois que le monde est un endroit très différent aujourd’hui. Nous n’avons pas l’intention de nous isoler de quiconque ou de choisir une sorte de voie de développement fermée, en essayant de vivre en autarcie. Nous sommes toujours ouverts au dialogue, y compris au sujet de la normalisation de nos relations économiques et politiques. Nous comptons ici sur l’approche et la position pragmatiques des milieux d’affaires dans les principaux pays.

Certains disent aujourd’hui que la Russie tournerait le dos à l’Europe – de tels propos ont probablement été tenus ici aussi lors des discussions – et rechercherait de nouveaux partenaires commerciaux, surtout en Asie. Permettez-moi de dire que ce n’est absolument pas le cas. Notre politique active dans la région Asie-Pacifique n’a pas commencé d’hier, et non en réponse aux sanctions, mais c’est une politique que nous suivons depuis maintenant un bon nombre d’années. Comme beaucoup d’autres pays, y compris les pays occidentaux, nous avons vu que l’Asie joue un rôle de plus en plus important dans le monde, dans l’économie et dans la politique, et nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’ignorer ces développements.

Permettez-moi de dire encore une fois que tout le monde agit ainsi, et nous allons le faire nous aussi, d’autant plus qu’une grande partie de notre pays est géographiquement en Asie. Au nom de quoi devrions-nous ne pas faire usage de nos avantages concurrentiels dans ce domaine ? Ce serait faire preuve d’une vue extrêmement courte que de ne pas le faire.

Le développement des relations économiques avec ces pays et la réalisation de projets d’intégration communs créent aussi de grandes incitations pour notre développement national. Les tendances démographiques, économiques et culturelles actuelles suggèrent que la dépendance à une seule superpuissance va objectivement diminuer. C’est une chose que les experts européens et américains ont également évoqué dans leurs réunions et travaux.

Peut-être que l’évolution de la politique internationale sera le reflet de l’évolution que nous constatons dans l’économie mondiale, à savoir la concurrence intensive pour des niches spécifiques et des changements fréquents de dirigeants dans des domaines précis. Ceci est tout à fait possible.

Il ne fait aucun doute que des facteurs humanitaires tels que l’éducation, la science, la santé et la culture jouent un rôle plus important dans la concurrence mondiale. Cela a également un impact important sur les relations internationales, y compris parce que cette ressource douce (soft power) dépendra dans une large mesure des réalisations concrètes dans le développement du capital humain plutôt que des trucages sophistiqués de la propagande.

Dans le même temps, la formation d’un soi-disant monde polycentrique (je voudrais également attirer l’attention sur cela, chers collègues), en soi et d’elle-même, n’améliore pas la stabilité ; de fait, il est plus probable que ce soit l’inverse. L’objectif d’atteindre l’équilibre mondial est en train de devenir un casse-tête assez difficile, une équation à plusieurs inconnues.

Qu’est-ce que l’avenir nous réserve donc, si nous choisissons de ne pas respecter les règles – même si elles peuvent être strictes et peu pratiques – mais plutôt de vivre sans règles du tout ? Et ce scénario est tout à fait possible ; nous ne pouvons pas l’exclure, compte tenu des tensions dans la situation internationale. Beaucoup de prédictions peuvent déjà être faites, en tenant compte des tendances actuelles, et malheureusement, elles ne sont pas optimistes. Si nous ne créons pas un système clair d’engagements et d’accords mutuels, si nous ne construisons pas les mécanismes de gestion et de résolution des situations de crise, les symptômes de l’anarchie mondiale vont inévitablement s’accroître.

Aujourd’hui, nous voyons déjà une forte augmentation de la probabilité de tout un ensemble de conflits violents avec la participation directe ou indirecte des plus grandes puissances mondiales. Et les facteurs de risque comprennent non seulement les conflits multinationaux traditionnels, mais aussi l’instabilité interne dans différents États, surtout quand on parle de nations situées aux intersections des intérêts géopolitiques des grandes puissances, ou à la frontière de continents civilisationnels, culturels, historiques et économiques.

L’Ukraine, qui j’en suis sûr a été longuement évoquée et dont nous parlerons encore, est l’un des exemples de ces sortes de conflits qui affectent l’équilibre international des puissances, et je pense que ce ne sera certainement pas le dernier. De là émane la prochaine menace réelle de détruire le système actuel d’accords de contrôle des armements. Et ce processus dangereux a été initié par les Etats-Unis d’Amérique quand ils se sont unilatéralement retirés du Traité sur les missiles anti-balistiques (ABM) en 2002, puis se sont lancés dans la création de leur système global de défense antimissile et poursuivent aujourd’hui activement ce processus.

Chers collègues et amis,

Je tiens à souligner que nous ne sommes pas à l’origine de tout cela. Une fois de plus, nous glissons vers des temps où, au lieu de l’équilibre des intérêts et des garanties mutuelles, ce sera la peur et l’équilibre de la destruction mutuelle qui empêcheront les nations de se livrer à un conflit direct. En l’absence d’instruments juridiques et politiques, les armes deviennent encore une fois le point focal de l’ordre du jour mondial ; elles sont utilisées n’importe où et n’importe comment, sans la moindre sanction du Conseil de sécurité de l’ONU. Et si le Conseil de sécurité refuse de rendre de tels arrêts, alors on le condamne immédiatement comme un instrument dépassé et inefficace.

De nombreux États ne voient pas d’autres moyens d’assurer leur souveraineté qu’en obtenant leurs propres bombes. Cela est extrêmement dangereux. Nous insistons sur la nécessité de poursuivre les négociations ; nous ne sommes pas seulement en faveur de pourparlers, mais nous insistons sur la nécessité de poursuivre les pourparlers de réduction des arsenaux nucléaires. Moins nous aurons d’armes nucléaires dans le monde, mieux ce sera. Et nous sommes prêts à mener les discussions les plus sérieuses et les plus concrètes sur le désarmement nucléaire – mais seulement des discussions sérieuses sans aucun deux poids, deux mesures.

Qu’est-ce que je veux dire par là ? Aujourd’hui, de nombreux types d’armes de haute précision sont déjà assimilables à des armes de destruction massive en termes de capacité, et en cas de renonciation complète aux armes nucléaires ou de réduction radicale du potentiel nucléaire, les nations qui sont des leaders dans la création et la production de systèmes de haute précision auront un net avantage militaire. La parité stratégique sera perturbée, ce qui est susceptible d’entraîner de la déstabilisation. Le recours à une soi-disant première frappe préventive globale peut devenir tentant. En bref, les risques ne diminuent pas, mais s’intensifient.

La prochaine menace évidente est l’escalade plus avant de conflits ethniques, religieux et sociaux. De tels conflits sont dangereux non seulement en tant que tels, mais aussi parce qu’ils créent des zones d’anarchie, d’absence total de lois et de chaos autour d’eux, des lieux qui sont commodes pour les terroristes et les criminels, et où la piraterie, le trafic d’êtres humains et le trafic de drogue sont florissants.

D’ailleurs, nos collègues ont alors essayé de contrôler plus ou moins ces processus, d’exploiter les conflits régionaux et de concevoir des « révolutions colorées » en fonction de leurs intérêts, mais le génie s’est échappé de la lampe. Il semble que les pères de la théorie du chaos contrôlé eux-mêmes ne sachent plus quoi en faire ; il y a confusion dans leurs rangs.

Nous suivons de près les discussions à la fois au sein de l’élite dirigeante et de la communauté des experts. Il suffit de regarder les gros titres de la presse occidentale de l’année dernière. Les mêmes personnes sont appelées des combattants pour la démocratie, puis des islamistes ; d’abord, ils parlent de révolutions puis ils parlent d’émeutes et de soulèvements. Le résultat est évident : la propagation du chaos mondial.

Chers collègues,

Compte tenu de la situation mondiale, il est temps de commencer à se mettre d’accord sur des choses fondamentales. Ceci est d’une importance et d’une nécessité extrêmes ; cela vaudrait beaucoup mieux que de se retirer dans nos propres retranchements. Plus nous faisons face à des problèmes communs, plus nous nous trouvons dans le même bateau, pour ainsi dire. Et la manière sensée de trouver une issue réside dans la coopération entre les nations, les sociétés, dans le fait de trouver des réponses collectives aux défis croissants, et dans la gestion commune des risques. Certes, certains de nos partenaires, pour des raisons bien à eux, ne se remémorent cela que lorsque c’est dans leurs intérêts.

L’expérience pratique montre que les réponses communes aux défis ne sont pas toujours une panacée, et il faut que nous comprenions cela. En outre, dans la plupart des cas, elles sont difficiles à atteindre : il n’est pas facile de surmonter les différences dans les intérêts nationaux et la subjectivité de différentes approches, en particulier lorsqu’il s’agit de pays ayant des traditions culturelles et historiques différentes. Mais néanmoins, nous avons des exemples où, ayant des objectifs communs et agissant sur la base des mêmes critères, nous avons obtenu collectivement un réel succès.

Permettez-moi de vous rappeler la résolution du problème des armes chimiques en Syrie, et le dialogue de fond conséquent sur le programme nucléaire iranien, ainsi que notre travail sur les questions nord-coréennes, qui ont aussi connu des résultats positifs. Pourquoi ne pouvons-nous pas utiliser cette expérience à l’avenir pour relever les défis locaux et mondiaux ?

Quelle pourrait être la base juridique, politique, et économique pour un nouvel ordre mondial qui permettrait la stabilité et la sécurité, tout en encourageant une saine concurrence, et en ne permettant pas la formation de nouveaux monopoles qui entravent le développement ? Il est peu probable que quiconque puisse proposer dès à présent des solutions absolument exhaustives et prêtes à l’emploi. Nous aurons besoin de beaucoup de travail et de la participation d’un large éventail de gouvernements, d’entreprises mondiales, de la société civile, et de plates-formes d’experts telles que celle-ci.

Cependant, il est évident que les succès et les résultats réels ne sont possibles que si les participants clés des affaires internationales peuvent se mettre d’accord sur l’harmonisation des intérêts de base, sur le fait de s’imposer des limites raisonnables, et de donner l’exemple d’un leadership positif et responsable. Nous devons identifier clairement où se terminent les actions unilatérales et nous avons besoin de mettre en œuvre des mécanismes multilatéraux. Et dans le cadre de l’amélioration de l’efficacité du droit international, nous devons résoudre le dilemme entre les actions de la communauté internationale visant à assurer la sécurité et les droits de l’homme, et le principe de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État, quel qu’il soit.

Ces collisions mêmes conduisent de plus en plus à une interférence extérieure arbitraire dans des processus internes complexes, et encore et encore, ils provoquent des conflits dangereux entre les principaux acteurs mondiaux. La question de la préservation de la souveraineté devient presque primordiale dans le maintien et le renforcement de la stabilité mondiale.

De toute évidence, discuter des critères de l’utilisation de la force extérieure est extrêmement difficile. Il est pratiquement impossible de la séparer des intérêts des nations particulières. Cependant, il est beaucoup plus dangereux de rester dans une situation où il n’y a pas d’accords qui soient clairs pour tout le monde, et où des conditions claires pour l’ingérence nécessaire et légale ne sont pas fixées.

J’ajouterais que les relations internationales doivent être basées sur le droit international, qui lui-même doit reposer sur des principes moraux tels que la justice, l’égalité et la vérité. Peut-être le plus important est-il le respect de ses partenaires et de leurs intérêts. C’est une formule évidente, mais le fait de la respecter, tout simplement, pourrait changer radicalement la situation mondiale.

Je suis certain qu’avec une volonté réelle, nous pouvons restaurer l’efficacité du système international et des institutions régionales. Nous n’avons même pas besoin de reconstruire quelque chose de nouveau, à partir de zéro ; ce n’est pas une « terre vierge », d’autant plus que les institutions créées après la Seconde Guerre mondiale sont relativement universelles et peuvent être dotées d’un contenu moderne et adéquat pour gérer la situation actuelle.

Cela est vrai quant à l’amélioration du travail de l’ONU, dont le rôle central est irremplaçable, ainsi que celui de l’OSCE, qui, durant 40 ans, a démontré qu’elle était un mécanisme nécessaire pour assurer la sécurité et la coopération dans la région euro-atlantique. Je dois dire que même aujourd’hui, en essayant de résoudre la crise dans le sud-est de l’Ukraine, l’OSCE joue un rôle très positif.

À la lumière des changements fondamentaux dans l’environnement international, l’augmentation des désordres incontrôlables et des diverses menaces, nous avons besoin d’un nouveau consensus mondial des forces responsables. Il ne s’agit pas de conclure certaines transactions locales ou un partage des zones d’influence dans l’esprit de la diplomatie classique, ni d’assurer la domination globale et complète de quiconque. Je pense que nous avons besoin d’une nouvelle version de l’interdépendance. Nous ne devrions pas avoir peur de cela. Au contraire, c’est un bon instrument pour harmoniser les positions.

Ceci est particulièrement pertinent étant donné le renforcement et la croissance de certaines régions de la planète, processus qui nécessite objectivement l’institutionnalisation de ces nouveaux pôles, par la création de puissantes organisations régionales et l’élaboration de règles pour leur interaction. La coopération entre ces centres contribuerait sérieusement à la stabilité de la sécurité, de la politique et de l’économie mondiales. Mais afin d’établir un tel dialogue, nous devons partir du postulat selon lequel tous les centres régionaux et projets d’intégration qui se forment autour d’eux doivent avoir les mêmes droits au développement, afin qu’ils puissent se compléter mutuellement et que personne ne puisse artificiellement les forcer à entrer en conflit ou en opposition. De telles actions destructrices briseraient les liens entre les Etats, et les Etats eux-mêmes seraient soumis à des difficultés extrêmes, voire même à une destruction totale.

Je voudrais vous rappeler les événements de l’année dernière. Nous avions prévenu nos partenaires américains et européens que les décisions hâtives prises en coulisses, par exemple, sur l’association de l’Ukraine avec l’UE, étaient emplies de risques graves pour l’économie. Nous n’avons pas même évoqué les problèmes politiques ; nous n’avons parlé que de l’économie, en disant que de telles mesures, mises en place sans arrangements préalables, nuiraient aux intérêts de nombreux autres pays, dont la Russie – en tant que principal partenaire commercial de l’Ukraine –, et qu’un large débat sur ces questions était nécessaire. D’ailleurs, à cet égard, je vous rappelle que par exemple, les négociations sur l’adhésion de la Russie à l’OMC ont duré 19 ans. Ce fut un travail très difficile, et un certain consensus a finalement été atteint.

Pourquoi est-ce que je soulève cette question ? Parce qu’en mettant en œuvre ce projet d’association avec l’Ukraine, nos partenaires seraient venus à nous avec leurs biens et services par la porte arrière, pour ainsi dire, et nous n’avons pas donné notre accord pour cela, personne ne nous a rien demandé à ce sujet. Nous avons eu des discussions sur tous les sujets liés à l’association de l’Ukraine avec l’UE, des discussions persistantes, mais je tiens à souligner que notre action a été menée d’une manière tout à fait civilisée, en indiquant des problèmes possibles, et en soulignant les raisonnements et arguments évidents. Mais personne ne voulait nous écouter et personne ne voulait discuter. Ils nous ont simplement dit : ce ne sont pas vos affaires, point, fin de la discussion. Au lieu du dialogue global mais – je le souligne – civilisé que nous proposions, ils en sont venus à un renversement de gouvernement ; ils ont plongé le pays dans le chaos, dans l’effondrement économique et social, dans une guerre civile avec des pertes considérables.

Pourquoi ? Quand je demande à mes collègues pourquoi, ils n’ont plus de réponse ; personne ne dit rien. C’est tout. Tout le monde est désemparé, disant que ça c’est juste passé comme ça. Ces actions n’auraient pas dû être encouragées – cela ne pouvait pas fonctionner. Après tout (je me suis déjà exprimé à ce sujet), l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch avait tout signé, il était d’accord avec tout. Pourquoi ont-ils fait ça ? Dans quel but ? Est-ce là une manière civilisée de résoudre les problèmes ? Apparemment, ceux qui fomentent constamment de nouvelles « révolutions colorées » se considèrent comme de « brillants artistes » et ne peuvent tout simplement pas s’arrêter.

Je suis certain que le travail des associations intégrées, la coopération des structures régionales, doivent être construits sur une base transparente et claire ; le processus de formation de l’Union économique eurasienne est un bon exemple d’une telle transparence. Les États qui font partie de ce projet ont informé leurs partenaires de leurs plans à l’avance, en précisant les paramètres de notre association et les principes de son travail, qui correspondent pleinement aux règles de l’Organisation mondiale du commerce.

J’ajouterais que nous aurions également accueilli favorablement l’initiation d’un dialogue concret entre l’Eurasie et l’Union européenne. D’ailleurs, ils nous ont presque catégoriquement refusé cela, et il est également difficile d’en comprendre les raisons. Qu’est-ce qu’il y a de si effrayant à cela ?

Et bien sûr, avec un tel travail conjoint, on pourrait penser que nous devons nous engager dans un dialogue (j’ai évoqué cela à de nombreuses reprises et j’ai entendu l’accord de plusieurs de nos partenaires occidentaux, du moins en Europe) sur la nécessité de créer un espace commun pour la coopération économique et humanitaire s’étendant depuis l’Atlantique jusqu’à l’océan Pacifique.

Chers collègues,

La Russie a fait son choix. Nos priorités sont d’améliorer encore nos institutions démocratiques et notre économie ouverte, d’accélérer notre développement interne, en tenant compte de toutes les tendances modernes positives observées dans le monde, et en consolidant notre société sur la base des valeurs traditionnelles et du patriotisme.

Nous avons un agenda pacifique et positif, tourné vers l’intégration. Nous travaillons activement avec nos collègues de l’Union économique eurasienne, de l’Organisation de coopération de Shanghai, du BRICS et avec d’autres partenaires. Ce programme vise à renforcer les liens entre les gouvernements, pas à les fragiliser. Nous ne prévoyons pas de façonner des blocs ou de participer à un échange de coups.

Les allégations et déclarations selon lesquelles la Russie essaie d’établir une sorte d’empire, empiétant sur la souveraineté de ses voisins, n’ont aucun fondement. La Russie n’a pas besoin d’un quelconque rôle spécial ou exclusif dans le monde – je tiens à le souligner. Tout en respectant les intérêts des autres, nous voulons simplement que nos propres intérêts soient pris en compte et que notre position soit respectée.

Nous sommes bien conscients du fait que le monde est entré dans une ère de changements et de transformations globales, dans laquelle nous avons tous besoin d’un degré particulier de prudence et de la capacité à éviter toutes mesures irréfléchies. Dans les années suivant la guerre froide, les acteurs politiques mondiaux ont en quelque sorte perdu ces qualités. Maintenant, nous devons nous les rappeler. Sinon, les espoirs d’un développement stable et pacifique seront une illusion dangereuse, tandis que la crise d’aujourd’hui servira simplement de prélude à l’effondrement de l’ordre mondial.

Oui, bien sûr, j’ai déjà souligné que la construction d’un ordre mondial plus stable est une tâche difficile. Nous parlons d’une tâche longue et difficile. Nous avons réussi à élaborer des règles pour l’interaction après la Seconde Guerre mondiale, et nous avons pu parvenir à un accord à Helsinki dans les années 1970. Notre devoir commun est de résoudre ce défi fondamental à cette nouvelle étape du développement.

Je vous remercie vivement pour votre attention.

Texte original (russe) :http://kremlin.ru/news/46860 Traduction (anglais) :http://eng.news.kremlin.ru/news/23137


Il me semble intéressant de mettre aussi ici le discours de Vladimir Poutine du 10 février 2007 à Munich :

Madame la chancelière fédérale,
Monsieur Teltschik,
Mesdames,
Messieurs,

Je vous remercie pour cette invitation à participer à une conférence aussi représentative, qui a réuni hommes politiques, militaires, entrepreneurs et experts de plus de 40 pays du monde.

Le format de conférence me permet d’éviter les formules de politesse superflues et de recourir aux clichés diplomatiques aussi agréables à entendre que vides de sens. Le format de la conférence me permet de dire ce que je pense des problèmes de la sécurité internationale et, si mes jugements vous semblent inutilement polémiques ou même imprécis, je vous demande de ne pas m’en vouloir. Ce n’est qu’une conférence et j’espère que dans deux ou trois minutes Monsieur Teltschik n’allumera pas la « lampe rouge ».

On sait que les problèmes de la sécurité internationale sont bien plus larges que ceux de la stabilité militaro-politique. Ces problèmes concernent la stabilité de l’économie mondiale, la lutte contre la pauvreté, la sécurité économique et le développement du dialogue entre les civilisations.

Le caractère universel et indivisible de la sécurité est reflété dans son principe de base : « la sécurité de chacun signifie la sécurité de tous ». Franklin Roosevelt avait déclaré au début de la Seconde Guerre mondiale : « Où que la paix soit rompue, c’est le monde entier qui est menacé ».

Ces paroles restent valables aujourd’hui. D’ailleurs, le sujet de notre conférence en témoigne : Les Crises globales impliquent une responsabilité globale.

Il y a vingt ans, le monde était divisé sur le plan économique et idéologique et sa sécurité était assurée par les potentiels stratégiques immenses des deux superpuissances.

La confrontation globale reléguait les problèmes économiques et sociaux urgents à la périphérie des relations internationales et de l’agenda mondial. De même que n’importe quelle guerre, la Guerre froide nous a laissé, pour ainsi dire, des « obus non explosés ». Je pense aux stéréotypes idéologiques, aux doubles standards et autres clichés hérités de la mentalité des blocs.

Le monde unipolaire proposé après la Guerre froide ne s’est pas non plus réalisé.

Certes, l’histoire de l’humanité a connu des périodes d’unipolarité et d’aspiration à la domination mondiale. L’histoire de l’humanité en a vu de toutes sortes.

Qu’est ce qu’un monde unipolaire ? Malgré toutes les tentatives d’embellir ce terme, il ne signifie en pratique qu’une seule chose : c’est un seul centre de pouvoir, un seul centre de force et un seul centre de décision.

C’est le monde d’un unique maître, d’un unique souverain. En fin de compte, cela est fatal à tous ceux qui se trouvent au sein de ce système aussi bien qu’au souverain lui-même, qui se détruira de l’intérieur.

Bien entendu, cela n’a rien à voir avec la démocratie, car la démocratie, c’est, comme on le sait, le pouvoir de la majorité qui prend en considération les intérêts et les opinions de la minorité.

A propos, on donne constamment des leçons de démocratie à la Russie. Mais ceux qui le font ne veulent pas, on ne sait pourquoi, eux-mêmes apprendre.

J’estime que le modèle unipolaire n’est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu’il est même tout à fait impossible. Non seulement parce que, dans les conditions d’un leader unique, le monde contemporain (je tiens à le souligner : contemporain) manquera de ressources militaro-politiques et économiques. Mais, et c’est encore plus important, ce modèle est inefficace, car il ne peut en aucun cas reposer sur la base morale et éthique de la civilisation contemporaine.

Cependant, tout ce qui se produit actuellement dans le monde – et nous ne faisons que commencer à discuter à ce sujet – est la conséquence des tentatives pour implanter cette conception dans les affaires mondiales : la conception du monde unipolaire.

Quel en est le résultat ?

Les actions unilatérales, souvent illégitimes, n’ont réglé aucun problème. Bien plus, elles ont entraîné de nouvelles tragédies humaines et de nouveaux foyers de tension. Jugez par vous-mêmes : les guerres, les conflits locaux et régionaux n’ont pas diminué. Monsieur Teltschik l’a mentionné d’une manière très délicate. Les victimes de ces conflits ne sont pas moins nombreuses, au contraire, elles sont bien plus nombreuses qu’auparavant.

Nous sommes en présence de l’emploi hypertrophié, sans aucune entrave, de la force – militaire – dans les affaires internationales, qui plonge le monde dans un abîme de conflits successifs. Par conséquent, aucun des conflits ne peut être réglé dans son ensemble. Et leur règlement politique devient également impossible.

Nous sommes témoins d’un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. Bien plus, certaines normes et, en fait, presque tout le système du droit d’un seul Etat, avant tout, bien entendu, des États-Unis, a débordé de ses frontières nationales dans tous les domaines : dans l’économie, la politique et dans la sphère humanitaire, et est imposé à d’autres États. À qui cela peut-il convenir ?

Dans les affaires internationales, on se heurte de plus en plus souvent au désir de régler tel ou tel problème en s’inspirant de ce qu’on appelle l’opportunité politique, fondée sur la conjoncture politique.

Évidemment, cela est très dangereux, personne ne se sent plus en sécurité, je tiens à le souligner, parce que personne ne peut plus trouver refuge derrière le droit international. Évidemment, cette politique est le catalyseur de la course aux armements.

La domination du facteur force alimente inévitablement l’aspiration de certains pays à détenir des armes de destruction massive. Qui plus est, on a vu apparaître des menaces foncièrement nouvelles qui étaient connues auparavant, mais qui acquièrent aujourd’hui un caractère global, par exemple, le terrorisme.

Je suis certain qu’en ce moment crucial il faut repenser sérieusement l’architecture globale de la sécurité.

Il faut rechercher un équilibre raisonnable des intérêts de tous les acteurs du dialogue international. D’autant plus que le « paysage international » change très rapidement et substantiellement en raison du développement dynamique de toute une série d’États et de régions.

Mme la chancelière fédérale l’a déjà mentionné. Ainsi, le PIB commun de l’Inde et de la Chine en parité de pouvoir d’achat dépasse déjà celui des États-Unis. Le PIB des États du groupe BRIC – Brésil, Russie, Inde et Chine – évalué selon le même principe dépasse le PIB de l’Union européenne tout entière. Selon les experts, ce fossé va s’élargir dans un avenir prévisible.

Il ne fait pas de doute que le potentiel économique des nouveaux centres de la croissance mondiale sera inévitablement converti en influence politique, et la multipolarité se renforcera.

Le rôle de la diplomatie multilatérale s’accroît considérablement dans ce contexte. L’ouverture, la transparence et la prévisibilité en politique n’ont pas d’alternative raisonnable et l’emploi de la force doit effectivement être une ultime mesure, de même que la peine de mort dans les systèmes judiciaires de certains États.

Aujourd’hui, au contraire, nous observons une situation où des pays dans lesquels la peine de mort est interdite même à l’égard des assassins et d’autres dangereux criminels participent allégrement à des opérations militaires qu’il est difficile de considérer comme légitimes et qui provoquent la mort de centaines, voire de milliers de civils !

Une question se pose en même temps : devons-nous rester impassibles face à divers conflits intérieurs dans certains pays, aux actions des régimes autoritaires, des tyrans, à la prolifération des armes de destructions massive ? C’est le fond de la question posée à la chancelière fédérale par Monsieur Lieberman [1] , notre vénérable collègue. Ai-je bien compris votre question (dit-il en s’adressant à Joseph Lieberman) ? Bien entendu, c’est une question importante ! Pouvons-nous assister impassiblement à ce qui se produit ? J’essaierai de répondre à votre question. Bien entendu, nous ne devons pas rester impassibles. Bien sûr que non.

Mais avons-nous les moyens de faire face à ces menaces ? Oui, nous les avons. Il suffit de se rappeler l’histoire récente. Le passage à la démocratie n’a-t-il pas été pacifique dans notre pays ? Le régime soviétique a subi une transformation pacifique, malgré la grande quantité d’armes, y compris nucléaires, dont il disposait ! Pourquoi donc faut-il bombarder et pilonner aujourd’hui à tout bout de champ ? Manquerions-nous de culture politique, de respect pour les valeurs démocratiques et le droit, en l’absence d’une menace d’extermination réciproque ?

Je suis certain que la Charte des Nations unies est l’unique mécanisme d’adoption de décisions sur l’emploi de la force en tant que dernier recours. Dans cet ordre d’idées, ou bien je n’ai pas compris ce qui vient d’être déclaré par notre collègue ministre italien de la Défense [2], ou bien il ne s’est pas exprimé clairement. En tout cas, j’ai entendu ce qui suit : l’usage de la force ne peut être légitime que si cette décision a été prise par l’OTAN, l’Union européenne ou l’ONU. S’il l’estime effectivement, alors nos points de vue sont différents. Ou bien j’ai mal entendu. L’usage de la force n’est légitime que sur la base d’un mandat des Nations unies. Il ne faut pas substituer l’OTAN et l’Union européenne à l’Organisation des Nations unies. Lorsque l’ONU réunira réellement les forces de la communauté internationale qui pourront réagir efficacement aux événements dans certains pays, lorsque nous nous débarrasserons du mépris du droit international, la situation pourra changer. Sinon, elle restera dans l’impasse et les lourdes erreurs se multiplieront. Il faut oeuvrer pour que le droit international soit universel aussi bien dans sa compréhension que dans l’application de ses normes.

Il ne faut pas oublier qu’en politique, le mode d’action démocratique suppose nécessairement une discussion et une élaboration minutieuse des décisions.

Mesdames et messieurs !

Le risque potentiel de déstabilisation des relations internationales tient également à l’absence évidente de progrès dans le domaine du désarmement.

La Russie se prononce pour la reprise du dialogue à ce sujet.

Il est très important d’appliquer les normes juridiques internationales en matière de désarmement, tout en poursuivant la réduction des armements nucléaires.

Nous avons convenu avec les États-Unis de ramener nos charges nucléaires équipant les vecteurs stratégiques à 1700 – 2 200 unités d’ici au 31 décembre 2012. La Russie a l’intention de respecter strictement ses engagements. Nous espérons que nos partenaires agiront en toute transparence, eux aussi, et ne garderont pas sous le coude quelques centaines de charges nucléaires pour les « mauvais jours ». Donc, si le nouveau ministre états-unien de la Défense annonce que les Etats-Unis se garderont de mettre leurs charges excédentaires en stock, ni de les dissimuler « sous un coussin » ou « sous une couverture », je vous demanderai de vous lever pour applaudir ses paroles. Ce serait une déclaration très importante.

La Russie respecte strictement le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires et le régime multilatéral de contrôle de la technologie des missiles, et elle a l’intention de les respecter à l’avenir également. Les principes à la base de ces documents revêtent un caractère universel.

À cette occasion, je tiens à rappeler que dans les années 1980, l’URSS et les États-Unis ont signé un Traité sur l’élimination des missiles à moyenne et plus courte portée sans toutefois conférer de caractère universel à ce document.

À l’heure actuelle, toute une série de pays possèdent des missiles de cette classe : la République populaire démocratique de Corée, la République de Corée, l’Inde, l’Iran, le Pakistan, l’État d’Israël. De nombreux autres pays sont en train de concevoir ces systèmes et envisagent d’en doter leurs forces armées. Or, seuls les États-Unis d’Amérique et la Russie restent fidèles à leur engagement de ne pas construire ces armes.

Il est clair que dans ces conditions nous sommes obligés de veiller à assurer notre sécurité.

En même temps, il faut empêcher l’apparition de nouveaux types d’armes de pointe susceptibles de déstabiliser la situation. Je ne parle pas des mesures visant à prévenir la confrontation dans de nouveaux milieux, surtout dans l’espace. On sait que les « guerres des étoles » ne relèvent plus de la fiction, mais de la réalité. Dès le milieu des années 1980, nos partenaires états-uniens ont réussi à intercepter un de leurs satellites.

Selon la Russie, la militarisation de l’espace est susceptible d’avoir des conséquences imprévisibles pour la communauté mondiale, conséquences qui ne seraient pas moins graves que l’avènement de l’ère nucléaire. C’est pour cela que nous avons maintes fois lancé des initiatives visant à prévenir le déploiement d’armes dans l’espace.

Aujourd’hui, je tiens à vous dire que nous avons préparé un projet de Traité sur le non-déploiement d’armes dans l’espace. D’ici peu, nous l’enverrons à nos partenaires en qualité de proposition officielle. Je propose de travailler ensemble sur ce document.

En ce qui concerne les projets prévoyant le déploiement en Europe d’éléments du système de défense antimissiles, ils ne manquent pas non plus de nous inquiéter. Qui a besoin d’une nouvelle relance – inévitable en l’occurrence – de la course aux armements ? Je doute fort que ce soient les Européens.

Aucun des pays dits « à problèmes » ne possède de missiles ayant une portée de l’ordre de 5 000 à 8 000 kilomètres et susceptibles de menacer l’Europe. Mieux, dans un avenir prévisible, leur apparition dans ces pays n’est pas envisageable. Je dirais même plus : une tentative de lancer un missile nord-coréen, par exemple, vers les États-Unis via l’Europe serait contraire aux lois de la balistique.

Profitant de mon séjour en Allemagne, je tiens à évoquer la crise que traverse le Traité sur les forces armées conventionnelles en Europe.

Signé en 1999, ce Traité était adapté à une nouvelle réalité géopolitique : le démantèlement du bloc de Varsovie. Sept ans se sont écoulés depuis, mais il n’a été ratifié que par quatre pays, dont la Fédération de Russie.

Les pays de l’OTAN ont ouvertement déclaré qu’ils ne ratifieraient pas le Traité, dont les dispositions relatives aux limitations dans la zone des « flancs » (déploiement sur les « flancs » d’un certain nombre de forces armées) tant que la Russie ne procéderait pas au retrait de ses bases de la Géorgie et de la Moldavie. Le retrait de nos troupes de la Géorgie est en cours et ce, à un rythme accéléré. Tout le monde sait que nous avons déjà réglé ces problèmes avec nos collègues géorgiens. Quant à la Moldavie, on y trouve pour le moment une formation de 1 500 militaires chargés de maintenir la paix et de protéger les entrepôts de munitions qui y subsistent depuis l’époque soviétique. Nous discutons en permanence de cette question avec Monsieur Solana : il connaît bien notre position. Nous sommes prêts à aller plus loin dans cette direction.

Mais que se passe-t-il pendant ce temps-là ? Eh bien, on voit apparaître en Bulgarie et en Roumanie des « bases états-uniennes légères avancées » de 5 000 militaires chacune. Il se trouve que l’OTAN rapproche ses forces avancées de nos frontières, tandis que nous – qui respectons strictement le Traité – ne réagissons pas à ces démarches.

Il est évident, je pense, que l’élargissement de l’OTAN n’a rien à voir avec la modernisation de l’alliance, ni avec la sécurité en Europe. Au contraire, c’est un facteur représentant une provocation sérieuse et abaissant le niveau de la confiance mutuelle. Nous sommes légitimement en droit de demander ouvertement contre qui cet élargissement est opéré. Que sont devenues les assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où sont ces assurances ? On l’a oublié. Néanmoins, je me permettrai de rappeler aux personnes présentes dans cette salle ce qui a été dit. Je tiens à citer des paroles tirées du discours de M. Werner, alors Secrétaire général de l’OTAN, prononcé à Bruxelles le 17 mai 1990 : « Que nous soyons prêts à ne pas déployer les troupes de l’OTAN à l’extérieur du territoire de la RFA, cela donne à l’Union soviétique des garanties sûres de sécurité ». Où sont aujourd’hui ces garanties ?

Les blocs de béton et les pierres du Mur de Berlin sont depuis longtemps des souvenirs. Mais il ne faut pas oublier que sa chute est devenue possible notamment grâce au choix historique de notre peuple – le peuple de Russie – en faveur de la démocratie et de la liberté, de l’ouverture et du partenariat sincère avec tous les membres de la grande famille européenne.

Or, maintenant, on s’efforce de nous imposer de nouvelles lignes de démarcation et de nouveaux murs. Même s’ils sont virtuels, ils ne manquent pas de diviser, de compartimenter notre continent. Faudra-t-il à nouveau des années et des décennies, une succession de plusieurs générations de responsables politiques pour démanteler ces murs ?

Mesdames, Messieurs !

Nous préconisons le renforcement du régime de non-prolifération. L’actuelle base juridique internationale permet de mettre au point des technologies de production de combustible nucléaire pour l’utiliser ensuite à des fins pacifiques. Et bon nombre d’États veulent, à juste titre, développer leur propre nucléaire civil en tant que base de leur indépendance énergétique. En même temps, nous comprenons que ces technologies peuvent se transformer rapidement en know-how pour la production de matériaux nucléaires militaires.

Cela suscite une grave tension internationale. La situation autour du programme nucléaire iranien en est un exemple éclatant. Si la communauté internationale n’élabore pas de solution raisonnable à ce conflit d’intérêts, le monde sera ébranlé, à l’avenir également, par ce genre de crises déstabilisatrices, car l’Iran n’est pas l’unique pays du seuil, et nous ne le savons que trop, nous et vous. Aussi, nous serons en permanence confrontés à la menace de prolifération des armes de destruction massive (ADM).

L’année dernière, la Russie a proposé de créer des centres d’enrichissement d’uranium multinationaux. Nous acceptons que de tels centres se créent non seulement en Russie, mais aussi dans d’autres pays où le nucléaire civil se développe sur une base légale. Les États cherchant à développer leur nucléaire civil pourraient recevoir du combustible, en participant directement au travail de ces centres, évidemment, sous le contrôle rigoureux de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Or, les dernières initiatives du président des États-Unis, George W. Bush, sont à l’unisson de cette initiative russe. Je pense que la Russie et les États-Unis sont objectivement et également intéressés au durcissement du régime de non-prolifération des armes de destruction massive et de leurs vecteurs. Et ce sont justement nos deux pays, leaders pour leur potentiel nucléaire et balistique, qui doivent, eux aussi, devenir leaders de la mise au point de nouvelles mesures plus rigoureuses en matière de non-prolifération. La Russie est prête à effectuer un tel travail. Nous menons des consultations avec nos amis états-uniens.

Somme toute, il doit y être question de la mise en place de tout un système de leviers politiques et de stimulants économiques qui n’incitent pas les États à créer leurs propres capacités en matière de cycle du combustible nucléaire, mais leur permettent de développer leur nucléaire civil, en renforçant ainsi leur potentiel énergétique.

À cette occasion, je tiens à parler plus en détail de la coopération énergétique internationale. Mme la chancelière fédérale en a parlé, elle aussi, bien que brièvement. Dans la sphère énergétique, la Russie s’oriente vers l’élaboration de principes de marché et de conditions transparentes qui soient les mêmes pour tous. Il est évident que le prix des hydrocarbures doit être établi par le marché et ne doit pas faire l’objet de spéculations politiques ni de pressions ou de chantages économiques.

Nous sommes ouverts à la coopération. Des compagnies étrangères participent à nos plus grands projets économiques. Selon différentes évaluations, jusqu’à 26% de l’extraction de pétrole en Russie reviennent – réfléchissez bien à ce chiffre – jusqu’à 26% de l’extraction de pétrole en Russie reviennent au capital étranger. Essayez donc de me citer un exemple de présence aussi large du business russe dans les branches clés de l’économie des États d’Occident. Il n’y en a pas !

Je tiens aussi à rappeler la proportion d’investissements arrivant en Russie et partant de Russie vers d’autres pays du monde. Ce rapport est à peu près de quinze pour un. Voilà un exemple éclatant de l’ouverture et de la stabilité de l’économie russe.

La sécurité économique est une sphère où tous doivent s’en tenir à des principes uniques. Nous sommes prêts à une concurrence loyale.

L’économie russe a de plus en plus de possibilités pour cela. Cette dynamique est objectivement évaluée par des experts et nos partenaires étrangers. Récemment, par exemple, la Russie a été mieux notée au sein de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) : notre pays est passé notamment du groupe à risque 4 au groupe 3. Profitant de l’occasion, ici, aujourd’hui à Munich, je voudrais remercier tout particulièrement nos collègues allemands de leur concours à l’adoption de la décision évoquée.

Continuons. Comme vous le savez, le processus d’adhésion de la Russie à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) est entré dans sa phase finale. Je rappellerai qu’au cours des négociations longues et difficiles, nous avons plus d’une fois entendu des paroles sur la liberté d’expression, la liberté de commerce et des possibilités égales, mais seulement quand il s’agissait du marché russe.

Et encore un thème très important qui influe directement sur la sécurité globale. On parle beaucoup aujourd’hui de la lutte contre la pauvreté. Mais qu’est-ce qui se produit en réalité ? D’une part, des ressources financières – et souvent importantes – sont allouées à des programmes d’assistance aux pays les plus pauvres. Quoi qu’il en soit, et beaucoup le savent ici également, il n’est pas rare que les compagnies des pays donateurs eux-mêmes « les utilisent ». D’autre part, l’agriculture dans les pays industrialisés est toujours subventionnée, alors que l’accès des hautes technologies est limité pour d’autres.

Appelons donc les choses par leurs noms : il s’avère qu’une main distribue les « aides caritatives », alors que l’autre entretient l’arriération économique, mais récolte aussi des bénéfices. La tension sociale surgissant dans de telles régions dépressives se traduit inévitablement par la croissance du radicalisme et de l’extrémisme, tout en alimentant le terrorisme et les conflits locaux. Et si tout cela se produit de surcroît, par exemple, au Proche-Orient dans le contexte d’une vision aggravée du monde extérieur, en tant que monde injuste, une déstabilisation globale risque de se produire.

Il va sans dire que les principales puissances mondiales doivent voir cette menace et organiser, par conséquent, un système plus démocratique et plus équitable de rapports économiques qui donne à tous une chance et une possibilité de développement.

Intervenant à une conférence sur la sécurité, on ne peut pas, non plus, Mesdames et Messieurs, passer sous silence l’activité de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L’OSCE a été créée pour examiner tous les aspects, je tiens à le souligner, tous les aspects de la sécurité, qu’il s’agisse des aspects politico-militaires, économiques ou humanitaires et ce, dans leurs rapports réciproques.

Mais que voyons-nous aujourd’hui en réalité ? Nous voyons que cet équilibre est manifestement perturbé. On essaie de transformer l’OSCE en instrument vulgaire au service des intérêts politiques extérieurs d’un seul pays ou d’un groupe de pays à l’égard d’autres États. Et c’est pour cette tâche, que l’on a aussi « monté de toutes pièces » l’appareil bureaucratique de l’OSCE qui n’est nullement lié aux États fondateurs. On a « monté de toutes pièces » pour cette tâche également les procédures d’adoption des décisions et d’utilisation des fameuses « organisations non gouvernementales (ONG) ». Formellement, il s’agit effectivement d’organisations indépendantes, mais financées rationnellement et, par conséquent, contrôlées.

Conformément aux documents fondateurs, dans la sphère humanitaire, l’OSCE est appelée à accorder aux pays membres, à leur demande, un concours en matière de respect des normes internationales dans le domaine des droits de l’homme. C’est une importante mission. Nous la soutenons. Mais cela ne signifie pas qu’on peut s’ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays et encore moins tenter de leur dicter la manière dont ils doivent vivre et se développer.

Il est parfaitement évident qu’une telle ingérence ne contribue pas du tout à la maturation d’Etats authentiquement démocratiques. Par contre, elle les rend dépendants, avec comme conséquence l’instabilité sur les plans économique et politique.

Nous espérons que l’OSCE se guidera sur ses tâches immédiates et organisera ses relations avec des États souverains sur la base du respect, de la confiance et de la transparence.

Mesdames, Messieurs !

En conclusion, je voudrais retenir ceci. Nous entendons très souvent – et je les entends personnellement – les appels de nos partenaires, y compris nos partenaires européens, exhortant la Russie à jouer un rôle de plus en plus actif dans les affaires internationales.

Je me permettrai à cette occasion une petite remarque. Nous n’avons pas besoin d’être éperonnés ou stimulés. La Russie a une histoire millénaire, et pratiquement elle a toujours eu le privilège de pratiquer une politique extérieure indépendante.

Nous n’avons pas l’intention aujourd’hui non plus de faillir à cette tradition. En même temps, nous voyons que le monde a changé et nous évaluons avec réalisme nos propres possibilités et notre propre potentiel. Et évidemment nous voudrions aussi avoir affaire à des partenaires sérieux et tout aussi indépendants avec lesquels nous pourrions travailler à l’édification d’un monde plus démocratique et plus équitable, tout en y garantissant la sécurité et la prospérité non seulement des élites, mais de tous.

Je vous remercie de votre attention.

Vladimir Poutine

[1] Favorable à une action militaire contre l’Iran, le sénateur Joseph Lieberman est le leader des faucons de la gauche états-unienne. Il se situe dans la ligne du très anti-russe Henry « Scoop » Jackson, figure tutélaire des néoconservateurs. NDLR.

92 réactions et commentaires

  • Serge // 28.10.2014 à 03h37

    Ah ben tiens,je m’apprêtais à le mettre en lien pour que vous le publiiez .
    Un discours que l’on aimerait voir franchir le mur de l’ostracisme organisé par nos médias soi-disant « libres » !

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  • Nerouiev // 28.10.2014 à 06h12

    Quel média va le publier ? Rien à voir avec les mensonges américains qui leur plaisent tant. Tout est dit pour notre avenir et le choix est évident. Il y avait aussi de Villepin à cette réunion et son discours très intéressant, il a bien compris.

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  • Joanna // 28.10.2014 à 06h16

    Merci pour cet article. J’apprécie de plus en plus les déclarations de Vladimir Poutine.

    Je lui trouve le grand mérite d’énoncer de la façon la plus claire ce qui se trame actuellement dans le monde. Et quand il dit « Les mesures prises contre ceux qui refusent de se soumettre sont bien connues et ont été essayées et testées de nombreuses fois. Elles comprennent l’usage de la force, la pression économique et la propagande, l’ingérence dans les affaires intérieures, et les appels à une sorte de légitimité « supra-légale » lorsqu’ils ont besoin de justifier une intervention illégale dans tel ou tel conflit ou de renverser des régimes qui dérangent » je pense bien évidemment à la Hongrie où « ça commence » sous le prétexte d’une opposition à un projet de taxe sur l’internet. Connaissant les prises de position de Viktor Orban je ne suis pas étonnée.

    Quelques précisions ici : http://www.hu-lala.org/taxe-internet-coup-semonce-contre-gouvernement/

    Quand j’y lis « dans les manifestants, il y avait notamment l’ancien maire de Budapest Gabor Demszky (SZDSZ) mais aussi et surtout le chargé d’Affaires de l’ambassade des États-Unis (1er diplomate US en Hongrie en l’absence d’ambassadeur), M. Andre Goodfriend » (!), c’est signé et je trouve cette ingérence particulièrement grave.

    Et quand je lis dans les commentaires « jusqu’á la place des heros qui pendant des heures avaient des airs de Maidan et Tahrir » je constate l’inconscience d’une certaine jeunesse qu’il est facile de manipuler et je ne souhaite en aucun cas aux habitants de Budapest de vivre des évènements aussi tragiques.

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  • arthur78 // 28.10.2014 à 06h29

    Arthur78, deux francais ont eu le courage d’aller à la conférence de ValdaÏ
    saluons les , ils ont du courage, je m’en souviendrai …

    Villepin : Spiral of Mistrust Needs to Be Reversed.
    =
    http://valdaiclub.com/video/73280.html
    =

    Thierry Mariani believes that « Anti-Russian sanctions could be a prologue to a US-led economic war
    =
    http://bit.ly/1toPge1 #Valdai2014
    =

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  • Caramba! // 28.10.2014 à 06h56

    Je me permets de mettre ici en intégralité l’intervention de D de Villepin.Il devient rare d’entendre un homme politique français parler intelligemment, alors voilà(google traduction pas parfait mais suffisant pour saisir le sens de ses propos)
    http://valdaiclub.com/valdai_club/73280.html

    Intervention de Dominique de Villepin au Valdai Club:

    DE VILLEPIN, Dominique

    Notre monde devient un monde brisé parce que les règles sont enfreintes. Un jeu avec des règles est mieux que un jeu sans règles, car il est un prévisible, plus stable et un jeu plus sécurisé. Les règles sont nécessaires dans les relations internationales et un grand nombre a été développé dans les derniers siècles. Ils sont aujourd’hui notre droit international, écrit dans la Charte des Nations Unies ou la Charte d’Helsinki.

    Mais les règles doivent également être interprété. Et aujourd’hui, tous les pays les interprète à la lumière de sa propre vision. Il n’y a pas d’interprétation commune plus – ce qui est arrivé au Kosovo avec l’intervention occidentale basée sur l’auto-détermination; ce qui est arrivé en Libye au nom de la responsabilité de protéger qui a été utilisé pour un changement de régime; ce qui est arrivé en Crimée au nom de l’autodétermination.

    Enfin, il n’y a pas d’accord sur comment et par qui ils doivent être imposées: ceci est l’expérience de l’opération unilatérale en Irak en 2003; telle est la leçon de l’opération de la coalition internationale en Syrie et en Irak cette année.

    Pourquoi ne pas nos règles fonctionnent plus? Il ya une raison, il est le sentiment d’humiliation.

    • Il est le résultat de deux siècles de domination occidentale qui est en recul par l’émergence économique, et cède la place à la multipolarité;

    • Vingt ans d’unilatéralisme ont, de l’autre côté, créé de nouvelles frustrations et les impressions de marginalisation dans le Moyen-Orient ainsi que dans la Russie;

    • Il est le résultat de deux poids deux mesures;

    • Ce sentiment d’humiliation, enfin, est le résultat de la fragilité des États-nations dans la mondialisation. Unis ont été affaiblis et des doutes ont surgi au sein des nations;

    • Il crée une spirale de méfiance qui se transforme bientôt en une spirale de la force et de la violence. Dans ce contexte, beaucoup de gens croient que la force peut être un raccourci pour résoudre des problèmes. Mais il est pas. Il ne fait qu’affaiblir les Règles communes un peu plus jusqu’à ce que le point de rupture.

    Les risques actuels et défis

    Quel est le risque aujourd’hui? Nous sommes confrontés à trois défis immédiats et majeurs qui sont autant de défis transnationaux. Ils deviennent tous des défis mondiaux.

    Premièrement: la propagation du terrorisme barbare au Moyen-Orient. Le terrorisme se développe à travers les frustrations et les peurs de la population du Moyen-Orient, spécialement sunnite et chiite forçant l’autre à la radicalisation. Le terrorisme se développe également sur ​​les arrière-pensées des États-nations, dans l’espoir de régler de vieux conflits dans un nouveau climat, à Riyad, à Téhéran ou à Ankara. Et le dernier mais non le moindre: les terroristes se développent quand ils sont battus par la force, parce qu’elle crée plus de frustrations. Permettez-moi de dire les choses crûment cette guerre ne peut être gagnée par la seule force militaire comme nous l’avons vu en Afghanistan, en Irak, en Libye.

    Le deuxième défi est la situation ici en Europe avec l’Ukraine, un état ​​divisé et faible. Avec le problème de la Crimée et de la situation du Donbass, nous sommes entrés dans le cycle de la méfiance et de sanctions. Personne ne peut imaginer un moyen de sortir, même si le cessez le feu signé en Septembre semble faciliter la situation. Personne n’a intérêt à ce que l’Ukraine de devenir un nouveau conflit gelé.

    Le troisième défi est l’Iran avec la question de non-prolifération. Un accord doit être trouvé avant le 24 Novembre, mais les conditions ne semblent pas encore être satisfaites, parce que la méfiance a entassé haut sur ​​la table de négociation.

    Nous pourrions continuer avec tant d’autres défis importants qui préoccupent notre monde, comme Ebola ou des populations déplacées.

    Respect des règles, de l’autre, du droit international

    Il n’y a qu’un moyen de sortir de cette accumulation de crise, il est le respect de l’autre et du droit international, en tenant compte des intérêts de toutes les parties
    En tant que gaulliste, je dirais que la prise en compte de l’égale dignité de toutes les personnes, de tous les Etats-nations est la mère de toutes les règles. Pour moi, la dignité des nations, leur mémoire, leur identité est la clé de l’histoire de l’humanité.

    Respect des règles signifie une diplomatie active et pragmatique avec une stratégie politique.

    L’utilisation d’une intervention militaire doit toujours être limitée et décidé en commun avec des motifs juridiques solides sous l’autorité des Nations Unies. En 2003, nous étions ensemble – la Russie, avec le président Poutine, en Allemagne, le chancelier Schroeder, la France avec le président Chirac, pour défendre le cadre de l’ONU contre les risques d’une action unilatérale en Irak.

    En utilisant les règles de la bonne diplomatie au Moyen-Orient qui impliquerait aujourd’hui:

    Une stratégie de gouvernements plus inclusifs: en Irak, par exemple, le sunnite devrait être reconnu une plus grande place dans le gouvernement, l’administration et l’armée; Une stratégie de désamorcer les tensions entre chiites et sunnites, à commencer par l’amélioration des relations entre l’Arabie saoudite et l’Iran; Une stratégie de paix locale réduire le nombre de crises.

    Nous devons trouver des solutions pour le Proche-Orient et cela signifie que je crois que la reconnaissance d’un Etat palestinien avec le nouveau gouvernement d’union du Fatah et du Hamas.

    Nous avons besoin de solutions pour la Syrie pour la préparation d’un gouvernement de transition inclusif pour arrêter l’effusion de sang – près de 200 000 personnes ont été tuées, pour permettre une lutte organisée contre la menace d’ISIS et d’éviter la déstabilisation de la Jordanie et le Liban.

    Un monde fondé sur le respect signifie la coopération pragmatique

    Le monde a besoin de la Russie. Comment pourrions-nous imaginer de trouver des solutions au Moyen-Orient ou la conclusion d’un accord avec l’Iran, sans la Russie? Mais la Russie a également besoin du monde, en particulier pour son redressement économique et la diversification industrielle.

    Je suis un Européen de conviction, et je sais que l’Europe et la Russie ont un destin commun et un avenir commun.

    Mais aujourd’hui, nous devons avoir une vision de prospérité et de sécurité commune et de nouveaux symboles d’échanges sur la jeunesse, l’éducation, la culture, l’innovation ainsi que des projets communs d’infrastructures d’attacher le continent. L’Europe représente la moitié des exportations russes.

    Nous avons besoin de voix pour plaider pour le dialogue et l’échange. Il serait bon de créer une réunion de haut niveau de personnalités de la société civile, des artistes, des intellectuels, des anciens dirigeants, hommes d’affaires qui chercheraient à exprimer une telle vision de l’avenir commun. L’architecture de sécurité pour l’Europe doit être réformé en profondeur. Travailler sur de nouveaux projets adaptés aux réalités du monde d’aujourd’hui est une nécessité si nous voulons être plus efficace et plus crédible ensemble.

    Nécessité d’un dialogue sur un pied d’égalité

    Le dialogue est précieux. Dans le cas de l’Iran, un accord intermédiaire a été atteint en Juillet. Rien ne serait pire que la fin des négociations sans accord, créer plus de tensions dans la région, plus de sanctions sans perspectives que renforcer les radicaux dans le pays. Donc, si un accord final est impossible, un nouvel accord intermédiaire doit au moins être atteint, en comptant sur la dynamique de dialogue et de coopération.

    Le dialogue est toujours possible. Dans le cas de l’Ukraine, il est également possible, mais seulement si nous inventons de nouveaux outils, si nous pouvons échapper à des tactiques à courte vue des politiques à long terme. Nous sommes confrontés à un problème interne qui est devenue une question régionale et devient de plus en plus un problème mondial.

    Je suis convaincu que nous devrions créer un groupe de contact avec l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis, afin d’avoir l’effet de levier politique, la capacité financière et l’élan diplomatique afin d’éliminer les différentes dimensions de la crise. Le Groupe de Minsk a permis d’apaiser le feu, mais nous avons besoin d’un nouvel outil pour apporter des solutions réelles et prendre la responsabilité pour l’avenir de l’Ukraine – problème de sécurité; question économique et financière; question constitutionnelle.

    Dans l’UE, la France, l’Allemagne et la Pologne, les pays du Triangle de Weimar, ont une responsabilité particulière. Diplomatie à travers les canaux traditionnels, comme on le voit sur ​​certains moments spécifiques, comme l’accord du 21 Février ou au cours de la célébration Normandie, ne suffit pas. Nous avons besoin de plus forte encore que l’OSCE un groupe permanent.

    L’Ukraine est un État affaibli par la corruption et par la mauvaise gouvernance. Nous avons besoin d’une initiative pour sortir de cette spirale. Les élections en Ukraine ont besoin de donner un résultat clair pour une meilleure gouvernance du pays et un renforcement de l’administration. Il est dans l’intérêt de tous.

    Un monde d’humiliation, comme celle que nous vivons, est un jeu perdant-perdant. Dans chacun de la crise du monde, il y aura pas de gagnants. Il y aura seulement une radicalisation de toutes les parties, sous la pression des opinions publiques surchauffés.

    Mon message aujourd’hui est la suivante: un dialogue fort est possible, un dialogue basé sur le respect des différences, dans la mémoire et l’histoire, dans le principe de l’indépendance et de l’égalité de toutes les nations. Cet espoir est l’héritage de la relation français-russe – l’héritage des combats communs dans les moments de la Normandie Niemen bataillon, l’héritage de la relation qui a été approfondi en 1966 lors de la visite à Moscou du général de Gaulle. Tel est l’esprit de la paix, nous devons renouveler encore aujourd’hui.

    Dans les relations internationales, tout est possible. Nous savons par expérience. France et l’Allemagne sont en conflit depuis des siècles. Mais avec un leadership fort, avec la volonté et la vision, avec le soutien de la population, il a été possible de surmonter le conflit par une réconciliation profonde.

    Dominique de Villepin, Premier ministre de la République de la France (2005-2007).

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    • purefrancophone // 28.10.2014 à 11h20

      Merci d’avoir mis sur ce blog la traduction du discours de Dominique DEVILLEPIN . Cela permet de constater , une fois de plus , que c’est par la diplomatie que le calme pourra revenir .
      Pourquoi les Américains et leurs « alliés » ne le comprennent pas ? Trop d’intérêts? Trop de bêtises?
      Que ce monde est triste !!!

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    • arthur78 // 28.10.2014 à 19h53

      il nous à quand même sauve de l irak.c pas rien quand même.et puis le discours à l onu on s en souvient encore…

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      • Sumbawa // 28.10.2014 à 20h39

        Le discours de Villepin à l’ONU en 2003 = la dernière fois que je me suis senti fier d’être français.

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    • FifiBrind_acier // 29.10.2014 à 08h37

      Il est bien gentil, Villepin, mais il fait comme si la France avait une diplomatie indépendante, ce qui n’est qu’un vieux souvenir…

      Depuis le Traité de Maastritch, la politique étrangère de la France, comme des autres pays européens, ainsi que la politique de Défense, sont subordonnées à l’ OTAN. article 42 du TFUE.

      Le discours de Villepin à l’ ONU contre la guerre en Irak, est sans doute le chant du cygne du Gaullisme. Depuis, ils s’aplatissent tous comme des carpettes d’ Obama qu’ils sont devenus…

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    • Anas // 29.10.2014 à 14h31

      Il a juste évité à la la France de s’embourber dans un conflit qui apparemment ne fait que s’intensifier … rien que ça !

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    • Van // 01.11.2014 à 18h42

      villepin avec son discours mielleux ne défendait pas le droit international ou la vie de centaine de millier d’irakien qui allaient se faire exécuter mais il defondait le monopole pétrolier des sociétés françaises en irak (société française ne signifie pas les francais ou la france ) , son discours était très monsengé et hypocrite , il voulait résonner les usa comme amis et la mettait en garde contre une barbarie (discoure d’inversion bourreau victime ) .
      la partie était jouer d’avance et son discours signifiait une redision car si vraiment la France voulait stopper cette agression elle l’aurait faite avec un veto .

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  • grog // 28.10.2014 à 07h09

    Voilà un discours raisonnable ! Quand on pense à tous ces idiots qui assimilent Poutine à Hitler…

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  • Michael // 28.10.2014 à 07h32

    Dans la video, le discours de Vladimir Putin est suivi d’une intervention de Dominique de Villepin , tres interessante aussi . (par contre, je n ai pas vu de traduction … son intervention est en anglais) .

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    • Nerouiev // 28.10.2014 à 08h04

      Je ne l’ai vue qu’en anglais également ici : http://www.republiquesolidaire.fr/12341-discours-de-dominique-de-villepin-au-club-international-valdai-a-sotchi-24102014/
      Nos médias ne vont pas tarder à le traduire et le publier ; non, je plaisante.

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    • Pierre // 28.10.2014 à 08h42

      L’intervention de Dominique de Villepin n’a pas été relayée en France tout simplement parce que les médias doivent absolument l’écarter de la politique internationale de la France.

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      • vladimirK // 28.10.2014 à 10h25

        Dominique de Villepin est un sale pro-russe tsss… tsss

        en plus, il a refusé la guerre en Irak… tsss tsss….

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      • Micmac // 28.10.2014 à 19h33

        Ce n’est pas mon camp politique… mais Villepin aurait été de toutes évidences un bien meilleurs président que Sarko.

        En plus, il était le successeur naturel de Chirac. Il s’est fait évincer, de toutes évidences. Un certain discours à l’ONU lui a valu quelques inimitiés…

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        • Andrea // 29.10.2014 à 16h23

          Les histoires de l’époque incluent celle-ci, je n’ai aucune idée si c’est vrai. Le discours en question devait être donné par Chirac, mais les Americains ont dit que ce n’était pas possible, le président ne pouvait pas. C’est donc la personne no.2. dans la hierachie qui l’a fait.

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      • FifiBrind_acier // 29.10.2014 à 08h38

        Pierre,
        Il n’y a pas de politique étrangère de la France. Il y a l’OTAN.

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  • grog // 28.10.2014 à 07h51

    Poutine, comme Depardieu (qui a choisi la Russie) n’est pas un monstre. J’aime bien ce que dit Gégé sur Poutine :

    « Poutine, il est comme moi : il arrive de loin, et personne n’aurait misé un sou sur lui quand il était gosse. ça aurait pu très mal tourner pour lui à Leningrad, où il est né et où il est devenu délinquant. Comme moi, je vous dis !  »

    Pour la suite des propos de Depardieu sur Poutine, c’est par ici !

    http://leblogdegrog.blogspot.ru/2014/10/la-parole-du-jour-poutine-vu-par.html

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  • polo24 // 28.10.2014 à 07h58

    proner la non ingérance et s’offusquer que l’Ukraine ait tourné le dos
    à la Russie est pour le moins contradictoire

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    • Florian // 28.10.2014 à 09h07

      polo24, on aimerait en savoir un peu plus sur ce qui te pousse à avoir cette position.

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    • erde // 28.10.2014 à 09h14

       » s’offusquer que l’Ukraine ait tourné le dos »

      C’est bien plus grave que cela !

      Pour mieux vous informer je vous conseille de relire l’entièreté des dossier sur l’Ukraine .

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    • Suporter de V. Poutine // 28.10.2014 à 12h00

      Il n’y a AUCUNE contradiction dans les propos de POUTINE !
      L’OTAN (Organisation des Terroristes de l’Atlantique Nord) n’a pas de droit de se pointer à la porte de la Russie ! C’est bien clair non ?

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      • Serge Palestine // 28.10.2014 à 18h04

        Chapeau bas,j’ai bien aimé votre très juste interprétation de l’acronyme Otanesque,si vous le permettez,je l’adopte,car correspondant totalement à la réalité…

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  • fanfan // 28.10.2014 à 08h34

    Du côté de Philippe Grasset : « L’ours de la taïga, la dédollarisation et la question du fou »
    =
    http://www.dedefensa.org/article-l_ours_de_la_ta_ga_la_d_dollarisation_et_la_question_du_fou_25_10_2014.html
    =

    et de Paul Craig Roberts : « Vladimir Putin Is The Leader Of the Moral World »
    =
    http://www.paulcraigroberts.org/2014/10/25/vladimir-putin-leader-moral-world-paul-craig-roberts/
    =

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    • Nerouiev // 28.10.2014 à 08h52

      Propos très intéressants de Paul Craig Roberts, merci pour le lien.

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  • fanfan // 28.10.2014 à 08h43

    Hors sujet quoi que…

    Les suspicions de Robert Wenzel (Editor & Publisher of EconomicPolicyJournal.com and of Target Liberty) au sujet d’Ebola,
    « THE PAPER TRAIL: The US Government Involvement in Developing Ebola as a BioWeapon »
    =
    http://www.targetliberty.com/2014/10/the-paper-trail-us-government.html
    =

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  • purefrancophone // 28.10.2014 à 08h56

    Réflexion de Thierry MARIANI via tweet sur son site http://www.thierrymariani.com

    #Valdai2014.#Poutine. Fin de 3H de dialogue avec des questions posées très librement. Impressionnant ! Pas de langue de bois et sûr de lui.

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    • Ardéchoix // 28.10.2014 à 11h32

      @purefrancophone
      Après montage sur tf1
      Chers collègues, Mesdames et Messieurs, chers amis. Je vous remercie vivement pour votre attention.

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      • purefrancophone // 28.10.2014 à 12h05

        Pas vu , je ne regarde pas ce genre de chaine de télévision

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    • Andrea // 29.10.2014 à 16h37

      Les réponses aux questions étaient intéressantes et méritent d’etre postées…bon tout ceci est déjà très long. Noter qu’il parle sans notes et répond franchement aux questions posées, dans la ligne qui a été définie. Lavrov est pareil, lui il a la patience d’un saint. Poutine est parfois plus direct, plus sarcastique.

      Un des leitmotifs de la présentation, reprise encore fortement dans les réponses aux questions, était le droit à l’autodétermination des ‘peuples.’ (Bien sur il surfe là sur un terrain très hasardeux – Chechnie p. ex.) La Russie a tout de suite reconnu la présidence de Porochenko, et maintenant reconnait la légitimité du nouveau parlement élu le 26 oct. Ils feront de même pour des éléctions dans le Donbass, mais ce que cela veut dire exactement l’avenir nous dira. J. Kerry a déjà mis en garde contre qqch comme ‘le risque d’accepter des éléctions illégitimes.’

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  • YpLee // 28.10.2014 à 09h08

    Ce discourt fera date dans l’histoire.
    Pas la notre hein mais dans tout le reste du monde !

    Même Gorby se fend d’un commentaire ce qui ‘est pas trop son habitude

    « Gorbatchev estime puissant et foudroyant le discours de Poutine au club Valdaï »

    http://french.ruvr.ru/news/2014_10_26/Gorbatchev-a-donne-une-haute-estimation-au-discours-de-Poutine-lors-de-la-reunion-du-club-Valdai-9335/

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    • V_Parlier // 28.10.2014 à 13h38

      D’ailleurs tous nos médias se gardent bien à présent de relayer les propos de Gorbatchev qui a eu l’audace de s’éloigner du standard de pensée officiel des US/UE. Désormais, tout ce qui sera prononcé ou relayé par les Russes sera déclaré propagande presque dangereuse à lire… Et pourquoi dangereuse? Parce-que j’ai remarqué parfois que les détracteurs ont peur d’être convaincus si jamais ils la lisent. C’est comme une maladie infectieuse qu’ils ne voudraient pas attraper car elle pourrait les posséder… Ils n’osent même pas regarder les articles ou autres moyens de communication.

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      • Ray // 29.10.2014 à 00h34

         » Parce-que j’ai remarqué parfois que les détracteurs ont peur d’être convaincus si jamais ils la lisent. C’est comme une maladie infectieuse qu’ils ne voudraient pas attraper car elle pourrait les posséder… Ils n’osent même pas regarder les articles ou autres moyens de communication. »
        J’approuve à 100%. Parce que constaté également.

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  • purefrancophone // 28.10.2014 à 09h26

    J’espère que d’ici peu de temps cette vidéo sera sous titrée en Français , car il semble que ces échanges soient très riches d’enseignements sur la diplomatie et les relations entre l’Occident et la Russie .
    Je souhaite que nos dirigeants reprennent un peu de raison !!!!!!
    http://youtu.be/9F9pQcqPdKo

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    • V_Parlier // 28.10.2014 à 13h39

      Mmm… 3 heures de sous-titres, c’est pour les courageux, çà… 😉

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      • georges dubuis // 28.10.2014 à 23h28

        Mon commentaire sous cette vidéo you tube
        Enormous lapsus,slip of the tongue, of the sneaky, fake Gauliste De Villepin martial law for martial art at 45;31 describing Putin’s sport.
        Valdaï is something else than the Bilderberg. Big up to Vlad.
        Il y a un énorme lapsus, du sournois, prétendu Gaulliste De Villepin.
        Loi martial pour art martial à 45. 31 pour décrire le sport que pratique Poutine ! ! !

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  • georges dubuis // 28.10.2014 à 10h07

    Dr Folamour, cette fois, ne peut faire retourner ses avions, il est condamné par sa propre fantaisie.
    Discours royal de Poutine « we are not amused »,ma traduction: on ne nous occupera pas avec……. des divertissements dont l’ouest bouffi est saturés, game over.

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    • Mina // 28.10.2014 à 14h04

      Pour Dr Folamour, il est en délire « expansif » ces jours-ci.
      http://www.aawsat.net/2014/10/article55337867
      Le général Allen nous explique leur stratégie en Irak et en Syrie. « Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes » « On est en contrôle chef ». Ah oui ,c’est vrai … ils ont des élections bientôt. Tous aux abris!

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  • Marianaute // 28.10.2014 à 10h11

    La conclusion de l’article de Paul Craig Roberts est ce qui me semble être l’une des hypothèses les plus inquiétantes: LA PROBABILITE DE TENTATIVES D’ASSASSINAT DE POUTINE.

    Citation:  » In my opinion, Putin is such a towering figure that Washington has him marked for assassination. The CIA will use one of the Muslim terrorists that the CIA supports inside Russia. Unlike an American president, who dares not move among the people openly, Putin is not kept remote from the people. Putin is at ease with the Russian people and mingles among them. This makes him an easy target for the CIA to use a Chechnya terrorist, a Jihadist suicide bomber, or the traditional “lone nut” to assassinate Putin.

    The immoral, wicked, and declining West is incapable of producing leadership of Putin’s quality. Having defamed Putin, assassinating him will cause little comment in the Western media. « 

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  • isidore // 28.10.2014 à 10h28

    Le choix abscence de régles , ou nouvelles régles me semblent insuffisemment clair pour sortir du dilemme culturel et civilisationnel et révéler une ambiguité de Poutine .
    Les néo cons avec leur théorie du chaos faussent le jeu . La théorie du chaos reste dans une limite où il n’existe qu’un ‘prédateur’ , où plutot une ressource , croissante , et un étre qui se nourrit de cette ressource , çà s’applique à la dissipation énergétique . Elle rend compte alors de l’accroissement du nombre de degré de liberté , de nouvelles régles .
    Il en va tout autrement s’il existe à l’intérieur du systéme un prédateur du ‘prédateur’ . Il y a alors comme systéme des 3 corps , on ne sait pas où çà peut aller , çà peut trés bien se stabiliser vers le bas ou ne pas se stabiliser du tout , c’est du désordre pur et simple .
    Or les US avec leurs dollars par hélicoptére ciblent les largages en faveur du 2e prédateur .
    La Russie avec Poutine ne s’est pas éclaircie sur la question . Exemple pas au hasard parce que çà résoud la question sociale en Russie sans l’avoir voulu : l’accés à la terre agricole , petits lopins et grosses fermes . çà n’est pas vraiment controlé par le pouvoir . C’est une vraie ressource pour ce qui est des lopins et pour un non-prédateur : le peuple .
    DE méme bien que les Russes interviennent en Ukraine , ils ne controlent pas les ‘pro-Russes’ , qui malgré la destruction du Donbass par les prédateurs Galitiens et oligarques , peuvent trouver des ressources . C’est pourquoi l’Ukraine est notre jugement de Dieu , chaos contre désordre , le miracle , le degré de liberté supplémentaire apparaitra , à l’étonnement de tous les postulants controleurs .

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  • Michel // 28.10.2014 à 10h28

    Le Figaro a quand meme relaye l’intervention de Poutine:
    = http://blog.lefigaro.fr/geopolitique/2014/10/sanctions-contre-la-russie-le.html

    Ce qui m’a par ailleurs amuse dans cet article c’est cette citation:
    « Poutine, c’est la Russie. La Russie, c’est Poutine », s’est félicité Vyacheslav Volodine, secrétaire général adjoint du Kremlin

    alors que je venais de lire:
    Dominique Fache : « Poutine n’est pas la Russie, la Russie n’est pas Poutine, et il y aura une Russie après Poutine »
    = http://www.lecourrierderussie.com/2014/10/dominique-fache-poutine-russie/

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    • Andrea // 29.10.2014 à 17h06

      Dans le Figaro, c’est une citation d’un observateur.

      De mémoire, ce que Poutine a dit, résumé, à la question “On dit que la Russie = Poutine, et Poutine = la Russie..?” ou qqch de cet ordre:

      (Il sourit, rigole presque) J’existe à cause de la Russie, c’est évident, j’y tiens comme xyz. Mais la Russie peut très bien se passer de moi. Il y a bcp d’autres personnes comme moi en Russie, vous savez. Je ne suis qu’une personne à un certain moment.

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  • Patrick Luder // 28.10.2014 à 10h59

    Un nouvel ordre mondial craint … et plébiscité en même temps …

    Qui dit ordre mondial dit perte d’indépendance,
    sous couvert de la paix, la guérilla est mise en place partout !

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  • dmitry // 28.10.2014 à 11h14

    « …et nous devrions peut-être seulement nous détendre et profiter de tout cela ? »

    Si je me rappelle bien, Putine a dit comme ça:
    « …et nous devrions peut-être seulement nous détendre et prendre plaisir de tout cela ? »

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  • gedeon // 28.10.2014 à 11h29

    Bonjour M. Berruyer

    sur un des commentaires d’un site, vous accuse très directement d’être financé directement ou indirectement par les Russes.
    je m’en fous….mais qu’y a t il de vrai là dedans,à supposer qu’il y ait quelque chose de vrai?

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    • bleurp // 28.10.2014 à 12h04

      @gédeon
      je n’ai pas non plus trouver le lien.
      par contre j’ai trouvé celui ci, qui donne un compte rendu d’une émission d’arret sur image »
      http://blogs.mediapart.fr/blog/olivier-tonneau/120514/seizieme-lettre-sur-l-ukraine-et-les-medias

      ça vous éclairera peut etre

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      • Hellebora // 28.10.2014 à 13h12

        Merci, bleurp, pour ce point de vue d’un (autre) Olivier en quête de vérité et de ce qui se cache derrière le miroir de NOTRE propagande, celle des médias français (y compris de Politis, ce qui est tout de même un comble – Attac, quelles sont tes vraies valeurs ?!!!)
        Ce qui y est dit sur les partis pro Nazis actuellement à l’oeuvre (ô combien) en Ukraine me renvoie à la réaction de Marie Viennot hier sur France Culture (journal de 12h30) qui a balayé leur poids d’un revers de phrase… Cachez ce spectre que je ne saurais voir !

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    • bradest // 28.10.2014 à 13h03

      la source : réponse de xxx à « yyyy » le 26/10 à 9:39 :

      « Vous tombez de votre chaise parce que vous vous êtes enivré aux sources d’un site et d’une association « complotiste » créés en 2011 avec de l’argent russe »

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    • Joanna // 28.10.2014 à 16h09

      Je vous signale le « traitement  » dont a fait récemment l’objet Jacques Sapir et qu’il relate ici :
      sous le titre « l’aberration de libération »

      http://russeurope.hypotheses.org/2960

      cf dans leur édition du vendredi 24 :

      http://www.liberation.fr/politiques/2014/10/24/les-universitaires-complaisants_1129045

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      • ioniosis // 28.10.2014 à 19h26

        et la réponse de J.SAPIR , à été d’une intelligence cinglante dont libération ne s’est pas encore remis . i

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  • Eg.O.bsolète // 28.10.2014 à 11h50

    Oui à l’ordre partagé par le multipolaire !
    Non au chaos organisé par l’unipolaire !

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  • step // 28.10.2014 à 12h00

    article intéressant d’acrimed, sur la question ukrainienne. Donc probablement financé par les russes :

    http://www.acrimed.org/article4441.html

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  • isidore // 28.10.2014 à 12h52

    Je me sens obligé d’amender mon post précédent , du fait des accusations outranciéres envers ceux comme Sapir , Berruyer ou Poutine qui sont du coté de la bonne foi , à leur insu à mon avis .
    L’autre bord , faut l’appeler comme çà puisque c’est lui qui cherche , sent que le jeu lui échappe , alors il triche . Il triche avec la finance , la vérité , les valeurs .
    Sans qu’il le veuille il rend service , il faudra pour ceux qui servent le bien , le beau et le vrai étre encore meilleur .

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  • isidore // 28.10.2014 à 13h26

    Je précise ma dent ( j’en ai ) , contre Poutine ( çà inclus le pouvoir Chinois , et la gauche Brésilienne) , que je préfére quand méme aux pseudo libéraux .
    Au peuple , j’entends par là cette partie de la population qui répugne à manger de la chair humaine . Je veux dire par là qui ne veut pas gagner ses ressources au dépend des autres ( sauf des trés riches ) .
    Il reste de plus en plus une seule perspective : le survival , l’accés à la terre . C’est déprimant car çà laisse le terrain aux cannibales . Il existait autrefois peut étre encore un autre moyen : l’or , d’où mon pseudonyme , je vais le changer en Coinfinger , parce que maintenant j’accumule les cryptomonnaies . L’idée m’est venue tardivement mais juste à temps que l’or pouvait ne plus jouer son role de valeur refuge étant controlée par un état : la Chine , en accord de larron avec les US . J’ai eu la bonne intuition d’acheter au bon moment ( 2000 , où l’accord était général pour en dire du mal) et de vendre au bon moment . Ce qui m’a donné la prétention de croire que j’étais en phase avec le cours du monde .
    Sur les crypto , les pouvoirs Russes et Chinois , sont d’accord contre , mais heureusement le controle leur échappe : en Russie on a l’exchange le plus spéculateur qui soit , et en Chine on va jusqu’à le hedgér par crédit . J’en tire la conclusion que ces pouvoirs ‘dissidents’ sont comme tous les pouvoirs , pour une monnaie fiduciaire , en leur faveur et à l’encontre des productifs .
    Ce qu’ils font de bien donc doit étre relativisé , méme chose pour nos héros de la sortie de l’euro . Leur mérite est relatif .

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    • Andrea // 29.10.2014 à 18h17

      J’interviens trop probablement. Mais cette phrase d’Isidore ci-dessus:

      Au peuple , j’entends par là cette partie de la population qui répugne à manger de la chair humaine ….

      me fait immédiatement penser à un concours d’exhibition des femmes en Ukraine, le 3 octobre 2014.

      On ne peut pas parler de beauté, de sophistication, de sympathie pour des jeunes belles femmes.

      Le titre était Super modèles façon Ukraine. A Lvov.

      Le top 10 des modèles ont eu pour tâche de se présenter comme des animaux de boucherie.

      Le lien montre des photos petites, c’est hyper horrible à voir – bien réussi, très créatif. Si visionnement, rappel: c’est de la mise en scène, pas réel.

      http://vladimirsuchan.blogspot.co.uk/2014/10/nazi-aesthetics-from-ukraine-butchered.html

      D’autres sites montrent des photos plus explicites, dégoulinantes, montrant des parties corporelles, etc.

      L’original

      http://ladyindress.com.ua/supermodel-po-ukrainski-fotosessiya-s-krov-yu-i-samy-j-dolgozhdanny-j-uhod/

      On peut bien sur argumenter que c’est un gag impliquant peu de personnes, ou que c’est au 2e degré pour épater les bourgeois, de l’art provocatif, etc. Femen et Pussy Riot (etc.) sont calculés soigneusement pour le grand public mondial, c’est clair, mais là c’est amha d’un autre niveau….

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  • Joanna // 28.10.2014 à 15h42

    J’ai évoqué ce matin assez tôt la manifestation à Budapest contre (officiellement) le projet de taxe d’internet avec la participation active du chargé d’Affaires de l’ambassade des États-Unis (1er diplomate US en Hongrie en l’absence d’ambassadeur), M. Andre Goodfriend (sic !).

    Voici un autre site qui en parle un peu plus sous ce titre (Foreign intelligence agencies and their local agents try to instigate an uprising in Budapest with the obvious intent to remove the Orbán government ) qu’il n’est nul besoin de traduire :

    http://www.hungarianambiance.com/2014/10/foreign-intelligence-agencies-and-their.html

    Les photos sont assez parlantes. Ils ont l’intention de remettre ça ce soir.

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    • LeDahu // 29.10.2014 à 23h00

      Il n y avait pas que la participation de M Goodfriend, car il y avait une conférence de presse assez percutante une semaine avant. Je viens d’écrire a propos de ceci – que pour les anglophones – mais a suivre les 2 derniers liens (9 & 10);

      http://lepontduhadu.blogspot.fr/2014/10/blog-hungarys-orban-under-microscope-eng.html

      aussi très important de lire le discours de Orban le 26 juillet pour comprendre le contexte. A suivre.

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  • Lage // 28.10.2014 à 16h28

    Cher Olivier, d’informations issues d’une officine russe::: Il y a un pays démocratique européen appelé Lettonie, membre de l’euro, où le CSA local peut vous condamner à une amende de 3600 euros pour cela…

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  • theuric // 28.10.2014 à 16h45

    Au risque de me répéter, le sujet aujourd’hui le plus urgent est celui d’un effondrement économique mondial, parce que ce sera dès que celui-ci adviendra (même si nous vivons déjà le double crash industriel et monétaire) que se dégagerons les lignes événementielles les plus claires.
    N’oublions pas, que ce soit à l’échelle individuelle et/ou collective, qu’un bouleversement majeur induit toujours une évolution positive et/ou négative de la personne et/ou d’une société en en cristallisant des tendances déjà présentes bien que souvent discrètes.
    K.G. Jung raconte ainsi l’histoire de cette jeune fille quelque peu dépressive définitivement guérie après avoir, toute une nuit, aidé à sauver des gens lors d’un accident ferroviaire.
    Ne pas prendre en considération un état de fait lors de ce type de rencontre est dangereux bien que je comprenne que Monsieur Poutine ne puisse le faire que de façon mesurer et transversale en ne mentionnant que les seule questions de la faiblesse du dollar dû aux agissements du gouvernement U.S..
    Il s’agit là, en effet, de la possible disparition des U.S.A. en tant que nation constituée, la démocratie n’y étant plus qu’une coquille vidée de son sens.
    Les empires sont, par nature, instables puisque s’y pose le problème de leur dynamisme et, dès lors, de leurs limites étant donné que chaque empire s’est constitué dans un monde fini avec des moyens, là encore, fini, en sachant que ce dynamisme lui est nécessaire pour l’accaparement et la conservation des richesses acquises hors de ses frontières.
    Lorsque celles-ci surviennent, soit que leur dynamisme ne peut plus répondre à la quantité d’énergie demandée pour cette expansion, expansion nécessaire pour conserver leurs puissances et donc leurs richesses, ces empires en viennent à se phagocyter, ce qui veut dire que pour leur aristocratie, quelle que soit leur nature, la seule façon de garder intacte leur puissance consiste en l’accaparement des richesses internes à ces empire ainsi qu’au pays, peuples et nations se trouvant sous leur domination.
    C’est la seule et unique raison de la crise économique que l’Europe connait actuellement, le reste n’en étant que les mécanismes internes les plus visibles.
    Le deuxième facteur, là encore central à cette réflexion, est le déni total ou partiel des contemporains de l’un de ces empires de la disparition de celui-ci, qu’il lutte contre ou profite, d’une façon ou d’une autre, de son existence.
    C’est pourquoi, en son temps, la disparition de l’Empire Romain d’Occident fut, à cette époque, un tel choc, même si de nombreux signes en montraient l’inéluctabilité.

    Ce ne sont pas les civilisations qui disparaissent mais les empires qui meurent, les civilisations évoluent et mutent comme pour tout ce qui concerne le monde du vivant, n’oublions pas que les oiseaux sont des dinosaures en miniature.

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    • theuric // 28.10.2014 à 17h48

      Je pose, en théorie, l’évolution de tout empire:

      Dynamisme__expansion__limite__déclin__disparition !

      Les déséquilibres que l’aristocratie d’un empire crée lors de la période de déclin à l’intérieur de ses frontières sont tels que sa désintégration, au moins provisoire (histoire de la Chine), en tant que pays y est logique.
      C’est pourquoi la disparition des U.S.A. m’est d’évidence, d’autant plus que cette disparition accélèrera encore plus les processus d’évolution historiques contemporains, déjà dans une dynamique d’accélération, ce qui rendra pour le moins difficile aux nouvelles élites américaines de recomposer des frontières U.S. à l’identique, si tant est qu’elles en aient la volonté.

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    • olivier69 // 28.10.2014 à 19h00

      Bonjour theuric,
      juridiquement, c’est une entreprise qui porte le nom « Etats Unis ». La vie est un commerce (à qui cela vous fait penser) et l’argent est une récompense (à qui cela vous fait penser) ! Une alliance de deux conceptions idéologiques qui gouvernent pour le pire. L’histoire est riche d’enseignements mais riche de guerres, aussi.
      http://www.law.cornell.edu/uscode/text/28/3002
      A l’alinéa N°15 en bas de page,
      Cdlt

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      • olivier69 // 28.10.2014 à 19h11

        Et regardez la signification du mot « corporation » en fonction des pays !
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Corporation
        L’importance du langage….
        Cdlt

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        • theuric // 28.10.2014 à 20h43

          Le commerce concerne l’échange et chez les philosophes des lumières dire d’une femme qu’elle était d’un commerce agréable voulait exprimer le plaisir de l’homme d’échanger avec celle-ci.
          Ce n’est qu’ensuite, je ne sais quand, que le mot de commerce n’a plus eu de sujet que la marchandisation des biens et maintenant des services.
          Quand à l’argent, il n’est que peu une récompense mais plutôt une valeur d’échange en simplification du troc (pour l’époque de ses débuts) et est une représentation de la richesse réelle d’un pays, sa devise.

          Étudions d’abord le second:
          Cette richesse, me semble-t-il, s’établit sur trois pôles, celle de ce qui est produit à l’intérieur de ce pays et vendu principalement au-dedans et aussi au-dehors du-dit pays, celle du potentiel de création de richesse et celle des réserves de l’état représenté, par convention internationale, par l’or, l’argent et le platine.
          L’argent monnaie produit par un état est donc directement proportionnel à la richesse réelle du pays, ni plus, ni moins.
          Une surproduction monétaire fait donc baisser inéluctablement cette valeur.
          Étant entendu que la valeur de chaque monnaie s’établit sur la comparaison de la valeur de toutes les autres devises existantes et, dès lors, sur les richesses réelles de chacun des autres pays du monde.
          Si la valeur d’un grand nombre des monnaies mondiales ne rendent pas du tout compte de la réalité économique de ces pays, par surproduction, affaiblissement économique, réserves faites à profusion avec une monnaie dite, justement, de réserve, et qui n’a plus de valeur, le dollar, bulle spéculative en accroissement ou en implosion…, alors le problème sera de déterminer cette valeur réelle.
          Si, de plus, l’ensemble de ces déséquilibres éclatent d’un coup au grand jour, soit une crise ou, pire, un effondrement, la panique fera que ces valeurs deviendront totalement indéterminées.
          Indétermination risquant de s’étendre aux valeurs données à l’or, à l’argent et au platine.

          Voyons ce qu’il en est de la monnaie:
          Le prix de l’objet, la matière première, le travail salarié, de tout et n’importe quoi d’acheté et de vendu a une valeur d’échange égal, théoriquement, au troc qu’il pourrait se faire sinon.
          Ainsi, lors de l’effondrement de l’U.R.S.S., il était courant que les chefs d’entreprises, par manque de monnaie, payent leurs employé en nature, le fabriquant de chaussure, en chaussure, par exemple.
          Dans une société complexe cela ne peut avoir qu’un temps et la monnaie se doit de revenir dans les poches de chacun, faire du troc avec une armoire normande ne serait pas chose aisée, surtout pour acheter des œufs.
          La monnaie sert donc à chacun d’entre nous à pouvoir acheter et vendre pour une valeur conforme au bien ou au service, ni plus, ni moins.
          Il est dès lors compréhensible que cette monnaie se soit créé un peu partout dans le monde, sous des formes divers, or, coquillage ou graine de cacaotier… dès lors que la société où elle est apparue ait acquis une certaine complexité.

          Les guerres qui se sont déclarées le sont rarement dues à de seuls problèmes d’argent, sauf lorsqu’elles ont eu des buts impériaux, comme les guerres de l’opium ou celle des boers (les diamants).
          Comme pour la religion, les raisons réelles des conflits ont d’autres origines, plus subtiles parfois.
          Même si Cromwell était puritain, c’était bien parce que le peuple anglais refusait de plus en plus le dictat de l’absolutisme royal qu’au XVII° siècle il y eu une guerre civile (la première révolution européenne) suivit d’une république de courte durée puis d’une monarchie parlementaire.

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          • olivier69 // 28.10.2014 à 21h50

            Theuric,
            Le commerce concerne principalement l’usage. C’est l’usage que l’on veut en faire ! Pourquoi non pas « échanger » mais pourquoi « j’échangerai ceci ou cela » (objectif d’ « un » et non « de l’»). Pour justifier la vente d’êtres humains (ou l’esclavage), il existe de nombreuses options (créationnistes ou évolutionnistes) qui elles peuvent paraître subtiles (idéologiques), mais qui ne sont pas sans conséquences. Bref,…..
            Nous avons un exemple criant des dérives du langage sur la notion de « marché » définie comme tel par les élites en place. Une valeur réelle s’exprime toujours en prix relatif et non en nominal. Elle implique l’usage (utilité) et l’échange. Le prix ne se détermine qu’après, c’est le nominal exprimé en numéraire (ex : dollar) facilitant l’échange. Il y a rendement comparatif entre l’usage et l’échange. Un prix relatif ou nominal qui est la limite au delà duquel…..
            En cas d’effondrement, les prix seront déterminés par le marché local en relatif (troc) ou en nominal (monnaie). Ils sont davantage sensibles à la variation, à l’instabilité. La rareté joue alors un rôle d’évaluation. Un étalon émerge toujours (vous oubliez le principal : le sel :)), même dans un système de troc. Il est ainsi plus ou moins utilisé.
            L’origine des guerres subtiles parfois ? Un peu comme Hélène de Troie…. 🙂
            Les guerres sont toujours idéologiques ! Une sélection (un choix) voulue par l’homme mais certainement pas naturelle.
            Cdlt

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            • olivier69 // 28.10.2014 à 22h36

              Précisions : Pourquoi humaine et pas naturelle ?
              Ce n’est pas parce qu’un animal ou un être humain fait parti de la nature que c’est une sélection voulue par elle (la nature). Ou alors, la nature aurait-elle une conscience propre ? Une sélection implique un choix. Evidemment qu’il existe une conscience chez les animaux (amour des enfants, fraternité, mémorisation,…). Mais la nature n’est pas l’homme, ni l’animal, ni même les plantes et inversement. Décidément, ce matérialisme (idéologique, méthodologique, scientifiques,…) conduit à des raisonnement absurde qui détache la partie du tout par réduction sans rien comprendre réellement. Ces évolutionnistes ne sont vraiment pas du bon côté de la connaissance.
              La conscience implique un raisonnement plus ou moins développé. La nature est harmonieuse mais nous ne respectons pas son existence puisque nous la considérons comme un ennemi. La sélection dite naturelle est juste une idéologie politique qui permet de justifier une volonté de reconduire une condition économique et sociale d’une élite en imposant une compétition aux populations mais surtout à la nature elle-même.
              Dans le cas contraire, prions tous les matins qu’une sélection qui serait naturelle, ne choisirait pas de nous attaquer avec les plantes et les autres animaux ! Cela doit faire mal de se faire dévorer par des fleurs. Attention, bientôt la sélection universelle !
              Le Nouvel Ordre Universel : un dessein intelligent…..
              Cdlt

                +0

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            • theuric // 29.10.2014 à 00h31

              L’évolution obéit à des principes, je pose le postulat que tout ce qui existe dans le cosmos évolue et que tout ce qui évolue le fait selon les mêmes principes.
              (Je ne dirais pas, sur ce sujet, l’entier de mes petits secrets, je me laisse quelques substances pour des écrits prochains.)
              Vous savez, quelque soit le milieu où je m’exprimerais, il me sera lancé quelque « vous » collectif que, définitivement je ne peux comprendre.
              Je ne ferais ,jamais l’injure à quiconque de considérer sa pensée comme d’une seule essence collective.
              Croyez bien que si je dis que l’évolution de l’automobile et des rongeurs obéit aux mêmes principes, beaucoup de scientifiques me traiteraient de fou ou feraient preuve d’un silence assourdissant de sentences.
              La nature n’a pas de conscience mais du potentiel (la potentialité de nouvelles formes et l’intelligence humaine est une nouvelle forme de vie) et la pollution est un phénomène naturel (n’oublions pas que l’oxygène produit par les premières cyanobactéries fut un véritable poison pour la vie d’alors).
              L’Être Humain n’est ni bon ni mauvais mais il a des responsabilités.
              La première de celles-ci consiste à comprendre ce qui l’anime et, dès lors, en quoi telle ou telle de ses actions peuvent être néfaste.
              Or, si nous considérons que tout ce qui existe dans le cosmos obéit à des principes, nous ne pouvons comprendre réellement la valeur de nos actions qu’en faisant ce travail de chercher à comprendre les-dits principes.

              Le matérialisme, croyez-vous, là encore, que je sois en plein un matérialiste?
              Si nous considérons que l’esprit de magie est de considérer qu’un effet peut être sa propre cause, c’est à dire délié de tout lien avec les lois (physiques) et principes (d’organisation de la nature), c’est à dire délié de tout principe de causalité, cela veut dire qu’il n’y a aucun sens aux événements, que tout ne peut arriver que par le pur hasard.
              Ou alors, tout ce qui fait ce cosmos est depuis l’éternité en existence, ce qui fait que nous n’aurions, tous, aucune responsabilité de nos actes puisque ceux-ci étaient depuis toujours en existence.
              Tout effet à sa propre cause inextricablement lié aux lois et principes de la nature, que ces lois et principes soient connus ou inconnus et, ce, en une chaine infini.
              (Très bouddhiste, ça.)
              Il en est de l’économie comme du reste, nous pouvons l’étudier à différents niveaux et ces niveaux sont l’égrainage de la longue chaine de causalité que nous pourrions faire remonté (bien que ce serait inutile) jusqu’au tout début de la naissance de notre univers.
              La faire débuter au tout début de notre humanité serait bien plus utile.
              En vrai, notre espèce mute et le début du néolithique était le début de cette bifurcation (le principe de rupture endogène, soit dû à des évolutions continuelles amenant progressivement à un conflit entre les vitesses évolutives différentes d’un même sujet, là, l’humanité, ne pouvant être résolu que par une transformation complète et rapide de celui-ci, soit une mutation, c’est là la raison véritable de notre situation présente).
              Nous pouvons également étudier les causes macro-économiques de la situation actuelle et pouvons faire de même, en remontant plus loin, quand à l’émergence de la bourgeoisie en Occident.
              Nous pouvons aussi étudier les questions d’obéissance et de volonté de puissance, voir quels sont les pressions psychosociales qui en sont les raisons.

              Je n’ai à aucun moment fait mention de sélection naturelle, bien que cette réflexion me semble logique si nous considérons que cette sélection tend plutôt à la perpétuation de la forme plutôt qu’à sa transformation.
              De plus, la sélection naturelle du plus apte et non pas du plus fort, raccourci rapide et justificatif de dominations, n’a pas besoin d’un choix puisque cela consiste tout simplement à la disparition du non adapté à un moment donné (non apte qui aurait pu fort bien s’épanouir quelque millions d’années plus tard si il n’avait pas disparu avant).
              Ce que je vous ai rapidement montré fait un tout raisonné.
              L’étude de la psychologie, des principes, de l’économie, de l’histoire (bien que je me considère faible sur ce sujet), de la géographie (faible également), l’évolution, de la causalité et de bien d’autres choses encore me fait tout, ce qui me permet de réfléchir à la politique et de bien d’autre choses encore.
              Alors je dénie à quiconque de tenir un discourt sur mon compte en me mettant dans un sac collectif, je pense, vous pensez, nous pensons tous et chacun à sa manière, que je soit ou non en accord avec la personne avec qui j’échange.

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            • olivier69 // 29.10.2014 à 02h30

              Bonsoir Theuric,
              Quelques amorces de phrases et votre conclusion me donnent le sentiment que je vous ai déconcerté et même blessé (ce n’est pas mon objectif). Je ne tenais qu’à vous sensibiliser, et effectivement, provoquer chez vous une réflexion critique. Je fixe rarement des postulats (surtout en science), vous vous en doutez bien. Qu’on le veuille ou non, nous jugeons. Mais, c’est le charme de notre singularité. Il y a une dynamique….
              Rappel : Vous dites : « un effet peut être sa propre cause », non, plusieurs causes. Puisque si il avait qu’une seule cause, vous auriez remonté ce que l’on appelle le temps (et dépassé le temps quantique) et alors vous seriez le créateur ! D’ailleurs, vous utilisez l’adjectif « propre ». Je vous fais remarquer que ce genre de méthodologie scientifique est caractéristique du matérialisme (opération par réduction). Le matérialisme est une méthodologie pour le travail scientifique, un postulat de fonctionnement pour la constitution du savoir…… Pour les matérialistes, la science est une activité essentiellement humaine, non l’accumulation mécanique, automatique d’informations objectives qui conduirait, grâce aux lois de la logique, à des conclusions inévitables. Par conséquent, les nouvelles connaissances de l’objet d’étude ne viennent pas directement de l’observation ni de l’expérience (l’empirisme), mais des jugements logiques dans le cadre d’une théorie donnée ou nouvellement développée. Bref, on va dans le mur !
              Vous dites : «délié de tout principe de causalité, cela veut dire qu’il n’y a aucun sens aux événements, que tout ne peut arriver que par le pur hasard », cela revient à dire que si il y a un créateur (qui n’a pas eu besoin de cause), il est le fruit du hasard. Vous ne croyez pas plutôt qu »il aurait crée le hasard (par le biais d’une sensibilité de la raison) pour que l’existence est un sens, justement (et donc, une responsabilité). Nous avons des choix à faire et c’est par le jugement. Qui dit jugement, qui dit plusieurs directions….
              L’utilisation de « tout » revient à dire dans le cas présent qu’au départ, il n’y avait rien. Et que le rien ou le néant du départ fabrique quelques choses de hasardeux ou pas (cela va à l’encontre des lois de la biogenèse et des lois thermodynamique). Qui plus est, avec des constantes cosmologiques ? Fin.
              Cdlt
              ps : c’est marrant, wiki, en 24 heures à changer sa définition du matérialisme. Mort de rire ! J’avais enregistré au préalable sa définition. Cela promet. 🙂

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  • avenier // 28.10.2014 à 16h47

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  • Gérard Lepage // 28.10.2014 à 16h59

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  • DUGUESGLIN // 28.10.2014 à 17h45

    On se demande qui mériterait vraiment le prix Nobel de la paix.
    Au moins Poutine n’appelle pas à la haine et à la guerre, contrairement à ses homologues des Etats-Unis, dont le Président, lui, a reçu le prix Nobel de la paix.
    La pondération de Poutine et le parler vrai, l’appel au dialogue et au respect, tranche avec les discours des va-t-en-guerre.

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    • Hellebora // 28.10.2014 à 22h50

      Un « hénaurme » mensonge – encore un – que ce prix Nobel mais oui, c’est difficile de se départir de son innocence et de sa bonne foi alors que dans le saint des saints, c’est d’une tout autre histoire qu’il s’agit…
      http://dai.ly/xymu69

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  • anne jordan // 28.10.2014 à 18h53

    claude marie Vadrot ou la connerie durable…
    un faux écolo , un faux rebelle et un faux journaliste !
    ne plus lire Politis ailleurs qu’en piochant dans la toile….

    ça , c’est écolo : avec tous les journaux que les lecteurs d’O.B n’achètent plus , on pourra reboiser Sivens .

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  • vico // 28.10.2014 à 19h16

    la hongrie a arrêté le flux gazier inversé en Ukcraine
    et a permis à gazprom de stocker du gaz chez elle

    un député vient de proposer la construction de south stream sans consultation de l’UE

    maidan en prévision à budapest ?

    source :

    http://www.portfolio.hu/en/economy/hungary_set_to_bypass_eu_over_south_stream_with_law_amendment.28562.html

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  • purefrancophone // 28.10.2014 à 22h10

    « Les Pays-Bas vont demander à la Russie les preuves sur lesquelles Moscou s’appuie pour assurer que le vol MH17 a été abattu par les forces ukrainiennes en juillet dans l’est de l’Ukraine, a-t-on appris auprès du parquet néerlandais. « Nous sommes en train de prendre contact avec l’ambassade russe pour savoir si les autorités russes disposent d’informations pouvant être d’importance pour l’enquête pénale », a indiqué Wim de Bruin, porte-parole du parquet. »

    Le Figaro

    Tiens donc !!!
    Tout compte fait , les enquêteurs aimeraient bien en savoir plus avant de rendre leurs conclusions ?

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  • Bertrand // 28.10.2014 à 23h20

    Merci pour la (contre)propagande!
    Des nouvelles du front ukrainien : http://gaideclin.blogspot.fr/2014/10/ukrainenovorossia-sitrep-du-28102014.html

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  • David // 29.10.2014 à 01h30
  • FifiBrind_acier // 29.10.2014 à 09h08

    Les sanctions contre la Russie avaient pour origine le Boeing abattu par les Russes ou les pro Russes. Faut croire que les preuves ne sont pas si convaincantes pour justifier la levée des sanctions…

    La levée des sanctions butte maintenant sur la Crimée….

    Nos z’élites sont -elles atteintes d’ Alzheimer?
    Elles ont oublié le referendum au Kosovo et au Sud Soudan…

    Après la Crimée, ils trouveront autre chose…

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  • Alae // 29.10.2014 à 14h15

    Effectivement, Crapaud Rouge : le discours d’Obama est celui d’un propagandiste à bout de souffle qui tente de compenser la perte de crédibilité du système qui l’emploie (et qui ne peut pas changer, sauf à le refondre de fond en comble) par une communication de plus en plus outrancière, exaltée, sentimentale et déconnectée (à croire qu’il a fumé la moquette), alors que celui de Poutine est celui d’un réaliste qui se fonde sur des faits concrets. Comme vous dites, y’a pas photo.
    On en aurait presque de la peine pour les Américains, s’ils n’étaient pas aussi dangereux pour la paix mondiale.

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  • Alae // 29.10.2014 à 15h05

    PS : est-ce que quelqu’un d’autre a relevé la même phrase que moi ?
    « Dernièrement, nous avons de plus en plus de preuves que le chantage pur et simple a également été utilisé en ce qui concerne un certain nombre de dirigeants. »

    S’il dit ça, c’est que non seulement il a des preuves, mais qu’il a aussi les noms des dirigeants en question. Heureusement (ou malheureusement, c’est selon), il aura également l’élégance de ne balancer personne.

    Note sur le discours de Villepin : trop d’ambigüités à mon goût, en particulier sur le « groupe de contact avec l’Ukraine, la Russie, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis » (a-t-il renoncé au vieux rêve atlantiste d’asservir la Russie aux intérêts US ?). Méfiance… sarkozy aussi se dit gaulliste ; j’attendrai que Villepin clarifie ses positions avant de lui donner quitus.

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    • Crapaud Rouge // 29.10.2014 à 21h08

      Dans une émission télé en France, l’ambassadeur de Russie avait déjà dit que les Américains avaient fait du chantage sur l’affaire BNP. Dans le « bloc BAO », on dit « faire pression » : de la « pression » au « chantage », il se pourrait bien que ce qui change ne soit que le mot…

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  • kenny // 29.10.2014 à 16h24

    Poutine et la Russie en general on une politique exterieure que je trouve plutot coherente et bien moins agressive que celle des USA.
    Quel dommage que en politique interieure ca soit autre chose…

    (j’ai le droit de regretter ca, j’espere, sans me faire insulter)

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    • languedoc 30 // 29.10.2014 à 20h20

      Les insultes ne sont pas tolérées sur ce blog, donc vous ne serez pas insulté. Pourquoi le seriez vous d’ailleurs? Il faut juste rappeler que l’apprentissage de la démocratie et long et difficile et qu’en 24 ans ils ont fait pas mal de progrès même s’il reste beaucoup à faire. Il faut laisser le temps au temps comme disait Mitterrand.

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  • bizmarco // 30.10.2014 à 11h43

    « Le massacre des snipers à Maïdan : les preuves du médiamensonge »
    http://michelcollon.info/Le-massacre-des-snipers-a-Maidan.html?lang=fr

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  • cepamoi // 30.10.2014 à 12h30

    D’abord il ne faudrait pas parler de MONDIALISATION mais d’AMERICANISATION car c’est bien de ça qu’il s’agit.

    ET tout de suite on comprend mieux : il y a ceux qui acceptent l’américanisation, et ceux qui la refusent et qui s’exposent alors aux pires ennuis …

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  • Isabelle // 30.10.2014 à 13h48

    Jacques Sapir a fait une analyse intéressante du discours de V. Poutine, c’est ici :
    http://russeurope.hypotheses.org/2967

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  • kenny // 30.10.2014 à 17h48

    content de voir que The Guardian a repris le discours de Poutine:
    http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/oct/29/counterweight-us-power-global-necessity-conflicts-spread?CMP=fb_gu

    j’avoue ne pas avoir lu l’article donc je ne sais pas sur quel ton ils en parlent, mais deja ils en parlent.
    The Guardian est a mon humble avis un des meilleurs medias occidentaux

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  • yt75 // 01.11.2014 à 13h07

    Un billet de Dimitry Orlov au sujet de ce discours :
    http://cluborlov.blogspot.fr/2014/10/putin-to-western-elites-play-time-is.html
    C’est bien le même ?
    (pas eu le temps de tout lire)

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