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28.mars.201628.3.2016 // Les Crises

Donald Trump, un dictateur 100 % made in America

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Trump bashing, de plus en plus fort…

Source : Slate, Jacob Weinberg, 20-03-2016

Donald Trump en meeting à Las Vegas, le 22 février 2016. Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP.

Donald Trump en meeting à Las Vegas, le 22 février 2016. Ethan Miller / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP.

Son autoritarisme n’est pas comparable aux dérives extrêmes européennes: c’est une idéologie purement américaine.

En 1935, Sinclair Lewis publia Impossible ici, un roman aujourd’hui davantage cité que lu, qui imaginait le fascisme arrivant aux États-Unis. Le leader du mouvement, Buzz Windrip, y était un démagogue populiste promettant «de refaire de l’Amérique un pays fier et riche», qui punissait les nations qui le défiaient et augmentait démesurément les salaires tout en maintenant les prix au ras du plancher.

Impossible de lire le roman de Lewis aujourd’hui sans penser à Donald Trump. Windrip est un bonimenteur démagogue, un homme «inspiré qui sait deviner quelles doctrines politiques plairont au peuple», qui comprend comment manipuler les médias et considère la vérité comme n’ayant pas la moindre pertinence. Son électorat composé d’hommes blancs économiquement défavorisés bêle devant son nationalisme xénophobe et ses promesses absurdes. Après avoir remporté les élections de 1936, Windrip prend le contrôle de la presse, boucle ses opposants et place des hommes d’affaires compétents aux commandes du pays.

Ce roman n’est pas excellent en réalité, mais Lewis le développe autour d’une vision clé: si le fascisme arrivait aux États-Unis, il prendrait la forme de variations sur des thèmes américains et non européens. L’Américain à cheval ressemblerait davantage au Sudiste Huey Long qu’à Benito Mussolini, à un opportuniste folklorique plutôt qu’à un idéologue rougeaud. Lewis avait eu du nez en devinant qu’un leader américain fasciste se présenterait sûrement comme un opposant au fascisme européen.

Contexte américain moderne

C’est un point que comprennent mal certains de ceux qui accusent Donald Trump de fascisme –y compris de nombreuses personnes de droite. C’est vrai, à l’occasion Trump ne dédaigne pas de retweeter une citation du Duce tout en se demandant ce qu’on peut bien y trouver à redire. Certes, ses meetings flirtent avec les violences raciales. Encore une fois, début mars, des voyous suprémacistes blancs ont énergiquement éjecté des manifestants noirs d’un de ses événements. C’est vrai, les dirigeants mondiaux que M. Trump admire sont les dictateurs, pas les démocrates. Sans aucun doute, lui-même ressemble à un dictateur.

Mais Trump ne s’inspire pas des traditions de totalitarisme européen, ni ne semble même y connaître quoi que ce soit d’ailleurs. Il n’est pas rongé par des griefs historiques, il n’est pas antisémite, il n’a pas essayé de construire un parti pour les masses et il n’exige pas un retour à la tradition ou à un ancien ordre moral. D’ailleurs, en tant que star de la téléréalité et cyberharceleur de sa troisième épouse, il est lui-même une bonne illustration du délitement de tout ordre moral qui aurait éventuellement survécu.

Trump représente plutôt des tendances autocratiques inscrites dans un contexte américain moderne. Il est hostile envers le libre-échange, la liberté de la presse et la liberté de culte tout en faisant semblant d’en reconnaître les mérites. Il est xénophobe, entretient une vision du monde complotiste, il admire la violence et la torture, méprise les faibles et n’entend pas tolérer la critique ou la contestation pacifique –mais le tout au nom de la nécessité de corriger les excès de tolérance. Diverses comparaisons mondiales et historiques éclairent son style et son mode de réflexion: Perón, de Gaulle –sur certains aspects–, Silvio Berlusconi, Vladimir Poutine et d’autres. Mais Trump n’est pas en train d’importer le caudillismo latin ou le despotisme russe. Il tyrannise ceux qui lui résistent dans le dialecte contemporain de la culture américaine des célébrités.

L’autoritarisme de Trump est un amalgame, non pas de la droite et de la gauche, mais de la gauche cinglée et de la droite cinglée

C’est pour cela que ceux qui avancent que les politiques de Trump sont plus modérées que celles de ses rivaux sont à côté de la plaque. L’autoritarisme de Trump est un amalgame non pas de la droite et de la gauche mais de la gauche cinglée et de la droite cinglée: il pense que George W. Bush était responsable du 11-Septembre et que les musulmans devraient se voir interdire l’accès aux États-Unis. Croire ces deux choses ne fait pas de M. Trump un centriste –ça en fait un extrémiste éclectique. Quant aux politiques, en réalité, il n’en a aucune au sens conventionnel du terme.

Le conflit de la campagne de 2016 ne se résume plus à Trump contre les rivaux de son parti; c’est désormais Trump contre le système politique américain. Ce système est sur le point de rater une occasion en or de le mettre hors jeu. Depuis le Super Tuesday, la réaction du parti républicain face à Trump est un peu encourageante, avec la diffusion de spots anti-Trump à la télévision et des hommes politiques pleins de principes, tel Mitt Romney, qui le dénoncent au milieu de volées d’attaques personnelles. Félicitations au sénateur Lindsey Graham, qui a qualifié Trump de «taré» et affirmé que le parti républicain était devenu «complètement cinglé». D’autres Républicains ont entrepris de qualifier Chris Christie, qui a lâchement soutenu Trump au début du mois, de «républicain de Vichy.» Mais tout cela est probablement insuffisant et arrive trop tard.

Si les Républicains sensés échouent à faire dérailler Trump, la tâche en incombera à Hillary Clinton et aux électeurs de novembre. Selon un sondage YouGov, 55% d’entre eux affirment qu’ils ne voteraient jamais pour Trump. Il existe néanmoins un risque non négligeable qu’il remporte les élections. Les fondateurs des États-Unis ont conçu un ordre constitutionnel visant à éviter l’exercice d’un pouvoir tyrannique. Mais le pays n’a semble-t-il jamais eu à affronter un président dictateur (à ne pas confondre avec les actions dictatoriales d’un président). On peut croire en l’efficacité du système sans pour autant avoir envie de le voir mis à l’épreuve de cette manière.

Une Amérique où Trump peut représenter un des plus grands partis n’est pas du tout le pays dans lequel beaucoup d’entre nous pensions vivre jusqu’à présent. Comme beaucoup, j’ai été beaucoup trop complaisant. Cela pourrait très bien arriver ici, et ça nous pend au nez.


Donald Trump, un nouveau Mussolini?

Source : Le Temps, Joseph s. Nye, JR, 17-03-2016

Les Etats-Unis possèdent des garde-fous institutionnels qui n’existaient pas dans l’Italie de 1922, mais les dégâts causés par le discours de Donald Trump sont considérables, analyse Joseph s. Nye, JR., professeur à Harvard et conseiller d’Hillary Clinton

La cote de Donald Trump dans la course à la nomination au statut de candidat républicain à la présidentielle ne cesse de susciter la consternation. Si l’establishment républicain craint qu’il ne soit pas capable de battre Hillary Clinton, qui sera très probablement désignée par les Démocrates, un certain nombre de Républicains vont jusqu’à redouter encore davantage la perspective d’un Donald Trump élu président. Certains voient même en Trump le risque d’une sorte de Mussolini version américaine.

Quelles que soient ses difficultés, l’Amérique d’aujourd’hui ne saurait pour autant être comparée à l’Italie de 1922. Les garde-fous institutionnels prévus par la Constitution, alliés à une justice impartiale, devraient permettre de maîtriser un showman de téléréalité. Le véritable danger réside moins dans ce que pourrait accomplir Trump, s’il parvenait à gagner la Maison Blanche, que dans les dégâts provoqués par le discours du candidat lors de sa campagne.

Les grands dirigeants savent éveiller leurs partisans au monde

Nous jugeons nos dirigeants non seulement sur l’efficacité de leurs décisions, mais également sur la signification de ce qu’ils créent et de ce qu’ils enseignent à leurs successeurs. La plupart des leaders obtiennent du soutien en faisant appel à l’identité existante et à la solidarité de leur groupe. Mais qualité plus rare, les grands dirigeants savent éveiller leurs partisans au monde, au-delà de leur groupe immédiat.

Après la Seconde Guerre mondiale, dans une France envahie trois fois par l’Allemagne en 70 ans, le leader français Jean Monnet décide qu’une revanche contre l’Allemagne vaincue ne ferait qu’engendrer un nouveau désastre. Il préférera élaborer un plan de développement progressif d’institutions, qui évolueront jusqu’à former l’Union européenne, laquelle rendra dorénavant impensable une telle guerre.

Mandela a œuvré pour élargir l’identité de ceux qui le soutenaient

Autre personnalité aux grandes qualités de leadership, Nelson Mandela aurait aisément pu choisir de définir son groupe comme celui des Sud-Africains noirs, et chercher à venger l’injustice de plusieurs décennies d’apartheid, de même que son propre emprisonnement. Au lieu de cela, Mandela œuvrera sans relâche pour élargir l’identité de ses partisans, à travers ses mots comme au travers de ses actes.

Dans un geste célèbre et hautement symbolique, Mandela apparaîtra lors d’un match de rugby vêtu du maillot des Springboks d’Afrique du Sud, équipe qui un certain nombre d’années auparavant représentait la suprématie blanche sud-africaine. Songez d’une part aux efforts fournis par Mandela pour inculquer une identité large à ses partisans, en comparaison d’autre part à l’approche étroite entreprise par Robert Mugabe au Zimbabwe voisin. Contrairement à Mandela, Mugabe a exploité la douleur de l’époque coloniale pour gagner en soutien, et use désormais de la force pour se maintenir au pouvoir.

Une minorité significative se sent menacée par les changements

Dans l’Amérique d’aujourd’hui, bien que l’économie soit croissante et que le taux de chômage se situe à un faible niveau de 4,9%, de nombreux citoyens se sentent exclus de la prospérité dont jouit le pays. Beaucoup attribuent le creusement des inégalités observé ces dernières décennies à la présence d’étrangers, plutôt qu’aux progrès technologiques, et il est facile de rallier une opposition face à l’immigration et à la mondialisation. Outre ce populisme économique, une minorité significative de la population se sent également menacée par les changements sociaux liés aux différentes couleurs de peau, cultures et ethnies, bien que rien de tout cela ne soit bien nouveau.

Il incombera au prochain président américain d’enseigner à ses concitoyens la manière de gérer un processus de mondialisation considéré par beaucoup comme une menace. Les identités nationales sont des communautés nées de l’imaginaire, en ce sens que peu d’individus partagent directement une expérience auprès des autres membres. Depuis un ou deux siècles, l’État-nation constitue par excellence la communauté imaginée pour laquelle les individus sont prêts à donner leur vie, de même que la plupart des chefs d’État font des questions nationales leur charge suprême. Cette réalité est inévitable, mais elle ne suffit plus dans un monde globalisé.

Des diasporas connectées par-delà les frontières

Sur cette planète mondialisée, la plupart des individus appartiennent à un certain nombre de communautés imaginées – locales, régionales, nationales ou cosmopolites – qui sont autant de cercles entrelacés, entretenus par Internet et par le prix plus abordable des voyages. De véritables diasporas sont aujourd’hui connectées par-delà les frontières nationales. Les catégories professionnelles telles que les avocats appliquent des normes transnationales. Les groupes militants, aussi bien écologistes que terroristes, se lient indépendamment des frontières. La souveraineté n’apparaît plus aussi absolue qu’elle semblait l’être.

L’ancien président Bill Clinton a confié qu’il regrettait de n’avoir pas su réagir efficacement au génocide perpétré au Rwanda en 1994, même s’il n’était pas le seul concerné. Si Clinton avait tenté d’y envoyer des troupes américaines, il se serait heurté à une vive résistance de la part du Congrès. De nos jours, les dirigeants même les plus compétents se trouvent bien souvent tiraillés entre d’une part leur intérêt pour l’international, et d’autre part leurs obligations plus traditionnelles à l’endroit des citoyens qui leur ont confié le pouvoir – comme l’a découvert l’été dernier la chancelière allemande Angela Merkel, après avoir fait preuve d’un leadership audacieux face à la crise des réfugiés.

Dans un monde au sein duquel les individus s’organisent principalement en communautés nationales, tout idéal de pur cosmopolitisme s’avère irréaliste. En témoigne cette réticence généralisée à laquelle nous assistons face à l’immigration. Qu’un chef d’État affirme avoir pour obligation de réduire les inégalités de revenus à l’échelle mondiale ne peut revêtir de crédibilité; en revanche, le fait qu’un tel dirigeant invite à accomplir davantage pour lutter contre la pauvreté, combattre la maladie, et venir en aide aux populations dans le besoin, contribue à éduquer les citoyens.

L’interdiction d’entrée des musulmans se heurterait à un obstacle constitutionnel

Les mots ont leur importance. Comme l’exprime le philosophe Kwame Anthony Appiah, «Tu ne tueras point est un commandement que l’on respecte ou pas. Tu honoreras ton père et ta mère est en revanche une règle que chacun applique à des degrés différents.» Il en va de même du cosmopolitisme par opposition à l’insularité.

À l’heure où le monde entier observe les candidats à la présidence américaine s’affronter autour de questions de protectionnisme, d’immigration, de santé publique globale, de changement climatique et de coopération internationale, efforçons-nous d’identifier à quels aspects de l’identité américaine ces candidats font appel, et observons s’ils s’attachent ou non à éveiller leurs partisans autour de significations plus étendues. Les candidats s’efforcent-ils d’élargir l’angle de vue identitaire des Américains, ou se contentent-ils de mobiliser les intérêts les plus étroits?

Il est fort peu probable que la proposition de Donald Trump consistant à refuser aux musulmans l’entrée aux États-Unis, ou que sa volonté de faire financer par le Mexique la construction d’un mur censé faire obstacle aux migrations, soient admises sur le plan constitutionnel et politique si Trump accédait à la présidence. Encore une fois, nombre de ses suggestions ne consistent pas en mesures politiques destinées à être appliquées, mais en simples slogans visant à attiser la propension populiste et insulaire que démontre une partie de la population.

Étant donné chez lui l’absence de noyau idéologique fort, et sa passion pour «l’Art de la négociation», Trump pourrait bien faire un président pragmatique, malgré son narcissisme. Cependant, les bons dirigeants sont ceux qui nous aident à définir qui nous sommes. Et sur ce point, Trump a d’ores et déjà échoué.


Joseph s. Nye, JR., professeur à Harvard, est l’auteur de l’ouvrage intitulé Is the American Century Over? Il est conseiller d’Hillary Clinton. Project Syndicate, 2016.
www.project-syndicate.org, traduit de l’anglais par Martin Morel.

Source : Le Temps, Joseph s. Nye, JR, 17-03-2016

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Bobforrester // 28.03.2016 à 01h29

En quoi Poutine est il un despote lui qui a le soutien de 80% de la population ?
Les Russes seraient ils cinglés , extrémistes de droite , etc ?
Obama Hollande etc seraient eux naturellement des démocrates sic !
Cet article pue la xénophobie anti russe ambiante.

18 réactions et commentaires

  • Bobforrester // 28.03.2016 à 01h29

    En quoi Poutine est il un despote lui qui a le soutien de 80% de la population ?
    Les Russes seraient ils cinglés , extrémistes de droite , etc ?
    Obama Hollande etc seraient eux naturellement des démocrates sic !
    Cet article pue la xénophobie anti russe ambiante.

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    • xael // 28.03.2016 à 11h07

      Sans parler de l’apologie de Jean Monnet, un agent des services américains en Europe.

        +31

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    • yann // 28.03.2016 à 13h46

      Un despote chez nos idéologues néolibéraux c’est toute personne qui remet en cause les dogmes de l’idéologie susmentionnée. Il ne s’agit que d’amalgame verbal. De la même manière que toute personne en France voulant défendre les intérêts du pays est systématiquement présentée comme pétainiste ou fasciste, peu importe le sens des mots pourvu qu’il y ait mis au placard de la personne et de ses idées. Nous sommes réellement dans une société orwellienne.

      D’autre part, les USA auront bien de la chance s’ils tombent en dictature, c’est au moins une forme d’organisation. Ce que je crains le plus pour eux comme pour les états décadents d’Europe de l’ouest c’est l’effondrement social, le chaos, l’anarchie et la guerre civile. Une situation bien pire qu’une dictature.

        +20

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  • Spectre // 28.03.2016 à 01h55

    Ce que refuse de voir le commentariat autorisé, c’est qu’il n’y a pas que la composante raciste dans le vote Trump, il y a aussi (surtout ?) la composante sociale ; d’ailleurs, même le discours anti-immigrés s’en réclame puisque l’immigré est perçu comme menaçant le niveau de vie. Ceux qui usent et abusent de la comparaison facile avec les années 30 devraient pourtant le voir facilement… Un point insuffisamment mis en exergue, d’ailleurs, ce sont les mesures protectionnistes que Trump préconise. Alain Minc a beau composer des odes à la mondialisation heureuse, les ouvriers ont bien vu que les usines s’étaient barrées.

    Le papier suisse est à mourir de rire lorsqu’il évoque une “justice impartiale”. Combien de banksters en taule suite à 2008 ? Too big to jail, inconnu au bataillon ?

    Ce qui est amusant au final, c’est la disparité entre le séisme politique de ces primaires et la propagande médiatique sur la “reprise” américaine et ce fameux taux de chômage de 4,9%. C’est bien connu : quand ça va bien ou mieux sur le plan économique, le peuple est d’humeur très révolutionnaire !

      +70

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    • groucho // 28.03.2016 à 05h27

      « il y a aussi (surtout ?) la composante sociale ; d’ailleurs, même le discours anti-immigrés s’en réclame puisque l’immigré est perçu comme menaçant le niveau de vie. Ceux qui usent et abusent de la comparaison facile avec les années 30 devraient pourtant le voir facilement… »

      Mais le nsdap organisait même des soupes populaires et permettait à des gamins d’aller en vacances. La Hitlerjugend, fondée dès 1926, ressemblait concrètement à des camps de scouts, mais dans une optique militariste de propagande nazie, bien entendu. Et ça coûtait des clopinettes aux familles qui y envoyaient leurs gosses (grâce à l’aide du grand capital)…
      En outre, je rappelle que la célèbre Nuit des Longs Couteaux en 1934 a été l’élimination physique entre autres de l’aile « sociale » du nsdap (Röhm et cie).

      Donc comparaison facile, c’est vite dit !

        +12

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    • triari // 28.03.2016 à 08h39

      La composante sociale … et géopolitique aussi joue un grand rôle.

      Comment un « méchant gros raciste WASP » comme Trump, qui veut construire un mur entre les USA & le Mexique a-t-il pu recevoir un tel soutien parmi les latino-américains pendant le vote en Floride et dans les états du sud historique ?

      La réponse est simple : Trump s’oppose aux « guerres humanitaires » ; celles où la première catégorie de troufion US a mourir au combat, pour le pétro…pour la démocratie au moyen-orient, est le plus souvent un jeune issu des quartiers pauvres qui a besoin de financer ses études en devenant réserviste ou bien l’immigré mexicain qui espère obtenir la green card en rentrant dans l’armée.

        +26

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  • Sam // 28.03.2016 à 02h17

    Des cas d’école. Des chefs d’oeuvre de raccourcis, bourrés de simplifications, avec un superbe vernis de culture.
    Mon préféré : « réduire les inégalités de richesse non, lutter contre la pauvreté oui ! »

      +27

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  • Parousnik // 28.03.2016 à 02h19

    Il me semble que les yankee n’ont pas attendu Trump pour instaurer une dictature libérale ni de faire en permanence la guerre ni créer Daesh…al Quiada ou si on remonte un peu d’avoir financé et soutenu l’ascension d’Hitler en Allemagne ou d’avoir fait exécuter Allende…etc

      +36

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  • Pascalcs // 28.03.2016 à 03h08

    « Félicitations au sénateur Lindsey Graham, qui a qualifié Trump de «taré» et affirmé que le parti républicain était devenu «complètement cinglé». »

    Lindsey Graham a qui l’on doit le lobbying d’enfer auprès de Clinton (monsieur) pour forcer l’abandon du Glass-Steagall act. On se demande alors qui est le plus taré des deux? Et surtout que vaut la parole d’un sénateur aussi corrompu que Lindsey Graham face à un candidat anti-système que Trump.

      +40

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    • Chevrier Michèle // 28.03.2016 à 09h24

      La parole de Lindsey Graham ne vaut pas grand chose, parole de corrompu ; j’ai lu que Donald Trump serait comparé par certaines personnes à Mussolini, j’ai lu également qu’il serait comparé à Hitler, ces comparaisons sont diffamatoires et fausses évidemment.

        +8

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  • Bruno // 28.03.2016 à 06h38

    Le seul profile acceptable pour la nomenklatura est un ventre mou, ultra consensuel, vendu au libéralisme débridé et avec 12% d’opinion favorable. Obama, Clinton, Hollande & Co.

    Tout ce qui dépasse, à droite, à gauche, au centre, se prend à l’extérieur, au choix, une révolution plus ou moins colorée, soit de violentes sanctions économiques ou encore voit son pays rayé de la carte sous un tapis de bombes. A l’intérieur, c’est la campagne de dénigrements systématiques avec sanctions agressives des medias, chiens de garde du systeme politico-economique susnommé.

    C’est une forme de dictature, larvée et molle a l’intérieure (élections pipeaux et pseudo débats démocratiques), ultra violente et meurtrière a l’extérieure (milliers de tonnes de bombes, assassinats, tortures), dans laquelle, dedans, comme dehors, on ne tolère de voir qu’une seule tête.

      +57

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  • DLG // 28.03.2016 à 09h44

    « D’autres Républicains ont entrepris de qualifier Chris Christie, qui a lâchement soutenu Trump au début du mois, de «républicain de Vichy.» Mais tout cela est probablement insuffisant et arrive trop tard. »

    Quand on sait que l’ambassade américaine a Vichy (avec l’amiral Leahy) était ouverte jusqu’en novembre 1942, et que le plan pour le gouvernement français après l’operation Torch c’était une équipe autour de l’amiral Darlan, le dauphin de Petain, c’est pour le moins savoureux de lire une telle declaration…

      +17

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  • Yvano // 28.03.2016 à 10h35

    Le magazine en ligne francophone SLATE est détenu par la fine fleur de l’establishment français :
    http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/les-actionnaires-ultra-chic-de-slate-fr-943252.html
    CQFD

      +12

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  • Oblabla // 28.03.2016 à 16h28

    Superbe article de bisounours décérébrés se baignant dans la pensée unique ou manipulateurs faisant tout pour défendre la ploutocratie en place aux USA ?
    Allez, un paragraphe du magnifique papier de Charles Gave ce matin: « Mais en tout état de cause je serai toujours reconnaissant au Donald de m’avoir fait rire comme peu de fois dans ma vie. Le spectacle de l’affolement de toutes mes crapules favorites à l’idée que leur monde de copinage et de crime allait peut-être s’écrouler est un des rares moments de bonheur intellectuel que j’ai connu depuis longtemps. Et de cela, il faut le remercier »
    Le reste de l’article là pour vous aider à sortir de la vision burlesque répandue en France sur le Donald….
    http://institutdeslibertes.org/a-propos-du-donald/

      +8

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  • Alain Trépide // 29.03.2016 à 10h41

    Je ne peux m’empêcher de noter le croustillant de ce passage:

    « Depuis le Super Tuesday, la réaction du parti républicain face à Trump est un peu encourageante, avec la diffusion de spots anti-Trump à la télévision et des hommes politiques pleins de principes, tel Mitt Romney, qui le dénoncent au milieu de volées d’attaques personnelles. »

    Donc on a, en direct, un journaliste « démocrate » qui fait l’apologie des spots de propagande et des attaques ad-hominem sans se cacher, et qui par dessus le marché, cite Mit Romney comme homme politique plein de principes!

    Les cons ça ose ose tout…

      +2

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  • cyril // 29.03.2016 à 12h50

    trump n’est que le symptôme d’un pays en train de s’effondrer. un pays complétement largué qui perd la main a tous les niveaux,que se soit sur la scène intérieure ou internationale. il y a quelque chose de pathétique chez les zuniens,entre god bless america et les mass shooting dans un endroit ou la seule richesse est de produire de la monnaie qui ne vaut,en réalité pas un kopec,c’est pitoyable………

      +1

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  • Gotfried // 29.03.2016 à 14h46

    Ce n’est pas parce que Trump se fait basher par la pire engeance que c’est un mec bien pour autant. Il a effectivement un profil de dictateur, dans le sens où derrière son style beauf extrêmement outrancier, il a du flair politique, et sais flatter l’électeur en allant dans le sens du poil. Il est taillé pour attirer les voix. Et comme tout ce qu’il dit l’est sur le ton de la boutade ou de la provocation, c’est à se demander quel programme se cache effectivement derrière.

    Ce mec est un multi-millionnaire, il a fait sa fortune sur des opérations immobilières plus ou moins spéculatives, je n’imagine pas qu’il voit le monde autrement que comme un vaste champ d’opportunités mercantiles, que l’accès à la présidence lui permettrait d’exploiter par le mensonge, la corruption, le chantage, éventuellement le meurtre. « Business » est son unique mantra.

    C’est un olligarque populiste, au style bouffon, et ça tranche furieusement avec le cynisme froidement manipulateur des autres candidats mainstream. Sa bouffonnerie amuse, attire, est vendeuse, dans ce pays où l’idiotie est motif de fierté, et c’est ça qui inquiète les autres trouducs à faces de croque-morts. Il a un énorme avantage sur eux: il est aussi beauf que son électorat.

      +4

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  • ajave // 29.03.2016 à 17h13

    Et le Sanders bashing alors ?
    N’avez vous pas quelques analyses savoureuses à partager ?

      +1

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