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6.août.20186.8.2018 // Les Crises

Rude semaine pour les libertés, par Régis de Castelnau

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Source :Vu du droit, Régis de Castelnau, 16-07-2018

l’euphorie footballistique de ces derniers jours a un peu masqué trois agressions contre les libertés publiques : le « délit de solidarité », le vote de la loi « fake news » et la saisie de la dotation du Rassemblement national. Cette dernière, probablement la plus grave a été rendue possible par une manœuvre déroutante et particulièrement inquiétante…

Pendant que l’équipe nationale de football poursuivait son brillant parcours en coupe du monde trois événements se sont produits dans l’actualité française, chacun manifestant une volonté de mettre en cause et de réduire les libertés publiques. Rude semaine conclue par le discours du Président de la République à Versailles devant le congrès, qui fut loin d’être rassurant sur ce point.

Le classement par ordre d’importance, fait apparaître en premier la scandaleuse décision des juges d’instruction du Pôle Financier qui à la requête du Parquet National du même nom ont fait saisir les 2 millions d’euros de dotation publique que devait percevoir le Rassemblement National, anciennement Front National. Et comme d’habitude, les élites françaises toujours soucieuses de prendre la pose antifasciste et toujours verrouillées dans leur culture de mépris du droit et des principes n’ont pipé mot quand elles ne se sont pas réjouies de voir foulées aux pieds leurs propres libertés publiques. Médaille d’argent pour, la nouvelle acrobatie du Conseil Constitutionnel présidé par Laurent Fabius. L’annulation du fameux « délit de solidarité », nouveau coup porté à la souveraineté populaire, n’est en fait que la poursuite par cette institution d’un projet de restriction drastique des pouvoirs du parlement. Troisième place de ce triste podium, le vote en catimini par l’Assemblée nationale de la fameuse loi dite fake news, dont la simple lecture fait se dresser les cheveux sur la tête à tout démocrate conséquent. Rude semaine disions-nous en effet, conclue par le discours du Président devant le congrès. Dont il a lui-même fait extraire un tweet dans lequel il nous assène son inquiétante conception de la liberté individuelle. On savait déjà par Jean-Claude Juncker « qu’il ne pouvait y avoir de choix démocratique contre les traités européens (sic) ». Manifestement il semble qu’Emmanuel Macron soit du même avis concernant l’exercice de son pouvoir en France. Pour combattre la lèpre populiste comme il appelle l’opposition à l’Europe austéritaire, il n’est pas partisan des médecines douces.

La candidate du Front national, Marine Le Pen, a été bien utile lorsque la stratégie dite « du castor » l’a transformée en repoussoir et permis l’élection d’Emmanuel Macron. La perspective des européennes est moins séduisante, le désormais RN pouvant y jouer un rôle important. Comment l’en empêcher ? La solution a été trouvée avec le nouvel exploit ahurissant du couple infernal : Parquet national financier (PNF) d’une part et Pôle d’instruction du même nom. Les magistrats qui composent ces deux instances ont la tête sous le même bonnet. Après avoir chassé le Sarkozy pendant cinq ans et détruit la candidature de François Fillon, ils ont semble-t-il décidé de détruire le parti dont la candidate a recueilli près de 40 % des voix à la dernière présidentielle. En toute impartialité naturellement.

Petite description de la manipulation. Depuis la loi de 1990, il existe en France un financement public de la vie politique. Pour éviter le renouvellement des folies des années fric et juguler la corruption qui les accompagnait le législateur a adopté un système reposant sur trois principes : financement public des partis en proportion de leurs poids électoral, limitation des dépenses pour les campagnes, et contrôle par une autorité administrative indépendante. En ce qui concerne le montant des sommes attribuées à chaque parti politique, celui-ci est calculé sur la base des résultats électoraux lors des élections législatives. Qui est le seul critère juridique du calcul et le seul support juridique du versement. À partir du moment où vous êtes organisé en parti politique dans les formes prévues par la loi et que vous avez obtenu tel ou tel résultat électoral, l’État vous DOIT votre dotation. Ah oui, mais non, le PNF ne l’entend pas de cette oreille, suivi par deux juges d’instruction dont on se demande ce qui leur a pris.

Une loi contre le grand banditisme

Le Front national (devenu Rassemblement national) et certains de ses dirigeants font l’objet actuellement de poursuites, soupçonnés qu’ils sont d’avoir utilisé des attachés parlementaires européens à des fonctions directement politiques pour le parti lui-même. Pour l’instant, aucune décision de culpabilité n’a été prise. L’affaire est à l’instruction depuis plusieurs années et on est loin d’une décision de culpabilité au fond. Certains se sont alors visiblement demandé comment affaiblir, voire tuer le Rassemblement national, à l’approche de ce scrutin européen qui ne devrait pas lui être défavorable. Eurêka ! Utilisons un texte qui n’a rien à voir avec la matière traitée à l’instruction, un texte destiné à lutter contre le grand banditisme. C’est-à-dire la loi du 27 mars 2012 relative à la confiscation des avoirs criminels. D’après celle-ci, il est possible de confisquer, avant une éventuelle condamnation, les avoirs de personnes poursuivies, dès lors que le caractère frauduleux de leurs acquisitions entretient un lien direct avec l’activité criminelle. Le meilleur exemple étant celui de l’argent du trafic de drogue ayant permis l’acquisition d’une voiture de luxe, qui pourra donc être saisie. C’est une mesure qui met en cause le principe de la présomption d’innocence et qui est donc très encadrée. Tout d’abord, cette possibilité n’est envisageable que pour certaines infractions (voir la page trois de la circulaire), et ensuite l’ordonnance de saisie doit être motivée en particulier sur le lien étroit existant entre l’activité criminelle et l’acquisition du bien objet de la saisie.

À l’évidence, l’utilisation de ce texte destiné aux gangsters et aux caïds n’a rien à faire dans la procédure actuellement suivie au Pôle financier. L’éventuel « détournement de fonds publics européens » ne figure pas dans la liste des infractions justiciables de la confiscation. Il n’y a ensuite, bien sûr, aucun lien direct entre celui-ci et la dotation que l’État doit au RN, le seul support juridique de celle-ci étant ses résultats électoraux.

Un raisonnement abracadabrant

Il s’est quand même trouvé deux magistrats pour considérer qu’il y avait un lien direct entre le caractère éventuellement fictif des emplois d’attachés parlementaires européens et le versement de la dotation ! Avec le raisonnement suivant : les attachés parlementaires n’ont travaillé que pour le parti (ce qui reste pourtant à établir), et cela a permis au Rassemblement national (alors Front national) d’obtenir les résultats électoraux sur la base desquels est calculée la dotation ! Raisonnement abracadabrant, mais dont il semble bien que l’objectif soit de porter un coup qu’on espère probablement mortel à un parti légal qui bénéficie de la confiance d’une partie importante des citoyens français. Il est malheureusement probable que ce coup gravissime porté à la liberté politique dans notre pays ne suscitera aucun froncement de sourcils ni à la chambre d’instruction, ni à la Cour de cassation.

A qui le tour ?

Coup gravissime. Comment qualifier autrement un acte qui crée un précédent aussi dangereux. Alors comme ça, il suffira que le PNF ou n’importe quelle association saisisse un juge d’instruction pour des faits réels, anodins ou simplement imaginaires, pour que l’on puisse couper les vivres aux partis politiques qui gênent ? Les imbéciles, antifascistes de pacotille, qui se réjouissent bruyamment de ce qui arrive au RN feraient bien de réfléchir un peu et de comprendre qu’ils sont les prochains sur la liste. Comme je l’ai toujours fait, je continuerai à combattre le Rassemblement national, mais sur des bases politiques. Jamais avec des expédients liberticides mis en œuvre par ceux dont la mission fondamentale est pourtant de faire respecter la loi et les libertés publiques.

Comment une telle dérive dont les affaires Sarkozy et Fillon ont été les aspects emblématiques a-t-elle pu se produire ? Car de deux choses l’une : soit cette décision est le fruit d’une demande du pouvoir exécutif, soit le Pôle financier, flanqué d’un PNF apparemment connivent, est devenu un outil directement politique. La sélectivité du PNF dans le choix des procédures, qui ménage scrupuleusement les amis du pouvoir, la longueur des instructions Pôle d’Instruction financier (jusqu’à 25 ans pour Karachi) toujours dirigées contre les mêmes, et qui ne s’activent, en liaison avec les médias que pour des occurrences politiques, font peser sur les magistrats une lourde suspicion.

Et que dire de ce silence approbateur à l’Élysée et à Matignon ?

Chapitre 2 : quand Laurent Fabius fait du droit. « Que trépasse si je faiblis ! »

Pourquoi cette référence à la devise de Godefroy de Montmirail dans le film « les visiteurs » ? Parce que le Conseil constitutionnel présidé par Laurent Fabius a décidé de reprendre ses mauvaises habitudes. Pour dépénaliser l’aide aux migrants sanctionnés par la loi, il a donné une force juridique à une devise! Se livrant à cette occasion à une petite opération qui se situe dans le droit fil d’une évolution qu’il a initiée depuis déjà un moment et qui consiste à vider de sa substance l’article 3 de la Constitution française. Celui qui affirme : « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice ».

Un Conseil pas si populaire…

Les lois votées par le Parlement entretiennent un rapport de conformité, c’est-à-dire de non-contrariété, avec la partie normative de la Constitution, le contenu qui organise le fonctionnement de la République. Par une décision du 16 juillet 1971, le Conseil constitutionnel avait intégré à la Constitution le préambule de celle de 1946. Elle avait décidé que la loi votée par le Parlement souverain devait être également « conforme » à un texte pourtant complètement proclamatoire. C’était déjà une limitation de la souveraineté populaire.

Depuis cette date, le Conseil a systématiquement mis en œuvre une technique qui a consisté à intégrer à la Constitution, dans sa partie normative, tout un tas de choses qui n’avaient rien à y faire. Avec toujours l’objectif de limiter l’espace de l’exercice de la souveraineté populaire. Celle-ci se retrouve donc en tenaille avec, de l’autre côté, l’Union européenne qui a sanctuarisé une partie du pouvoir de décision des peuples dans des traités non-modifiables, sinon par l’unanimité impossible des 27 pays membres.

Cédric Herrou, passeur professionnel

L’exploit accompli le 6 juillet par le Conseil constitutionnel relève exactement de cette logique. Saisi par le transporteur de migrants, Cédric Herrou, soutenu par toute belle âme avide de bonne conscience, il a annulé une partie d’un texte voté par le Parlement et prévoyant la répression de l’aide au séjour irrégulier (c’est-à-dire illégal) d’étrangers en France. L’article L 622–1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile est ainsi libellé : « Toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France sera punie d’un emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros ». Visant la sanction d’aide au séjour irrégulier sans recherche de contrepartie, la cour suprême a déclaré contraire à la constitution les mots « au séjour irrégulier » figurant au premier alinéa de l’article L. 622-4 du Code. C’est donc ce que ses adversaires appelaient le « délit de solidarité » qui a été déclaré inconstitutionnel. Sous les ovations bruyantes de la cohorte des belles âmes rassemblées trop contentes d’obtenir l’appui du juge pour bafouer à cette occasion la volonté pourtant très claire du peuple français. Claire par la décision de ses représentants, mais également par toutes les études d’opinion qui démontrent que les Français, à près de 70 %, sont opposés aux nouvelles formes qu’a pris le trafic d’êtres humains.

Pour faire ce cadeau aux belles âmes, le Conseil constitutionnel a trouvé une astuce. Rien dans la Constitution ne pouvait prohiber la création législative du « délit de solidarité » en tant que tel. Alors, dans les couloirs de la cour suprême, on a eu une super idée. L’article 2 de la Constitution proclame tout un tas de jolies choses et rappelle la devise de la République : « La devise de la République est « Liberté, Egalité, Fraternité ». » On va simplement dire qu’une devise a une valeur normative obligatoire et que par conséquent la « fraternité » est un principe constitutionnel. Tout ce qui, dans la loi, pourrait être contraire à la fraternité doit donc être prohibé. La grossièreté de la manipulation saute aux yeux. Quelle définition de la fraternité, quel contenu ? Est-elle réservée, ce qui serait logique, aux citoyens français ? Une fraternité universelle ne constituerait-elle pas un bel oxymore ? Quand et comment porte-t-on atteinte à la fraternité ? L’auteur de ces lignes appartient à une famille qui dispose d’une devise ancienne : « Toujours courant derrière la gloire ». Il est donc assez bien placé pour savoir l’absence de caractère normatif obligatoire de cette devise, sauf à la compléter par un ironique et justifié « sans jamais la rattraper ». Tout ceci serait au plus ridicule si cette démarche du Conseil constitutionnel n’était dangereuse pour la démocratie.

Les Français doivent payer, les Français paieront!

On se permettra d’abord quelques observations sur cette notion de « délit de solidarité ». Si l’on comprend bien, les opposants au texte voulaient que l’aide apportée au séjour sans sollicitation de contrepartie, c’est-à-dire la simple hospitalitée bénévole, ne puisse constituer une infraction. Ce pourrait paraître honorable, sauf que l’on sait bien qu’il n’y a jamais d’acte gratuit, et qu’il faut dépasser l’hypocrisie : le choix militant d’aider au séjour des migrants est une décision à caractère politique. Monsieur Herrou, est un activiste « no border » et n’a jamais caché son alignement sur la volonté du néolibéralisme de libre-circulation des capitaux des marchandises et des hommes. Cette intervention militante fait partie intégrante du système mis en place pour cette nouvelle traite qui commence avec des rabatteurs dans les pays en cause, passe par toutes sortes de mafias, se poursuit avec la livraison de leur cargaison par les O.N.G. puis ensuite, avec les cours de morale des belles âmes. Celles-ci d’ailleurs, après avoir offert, pour certains, un bol de soupe aux malheureux, exigent toujours la même chose : que ce soient les autres qui payent, c’est-à-dire la collectivité. « Les Français doivent payer, les Français paieront ». Avec souvent les cathos en première ligne qui nous bassinent avec Saint Martin, le légionnaire romain, et son manteau coupé en deux pour être donné à un pauvre. En oubliant scrupuleusement de nous rappeler le pourquoi de cette division. Eh oui, Martin, qui n’était pas généreux avec l’argent des autres, ne pouvait disposer du manteau, car la moitié conservée appartenait à l’État romain.

Manipulation et forçage

Il faut être clair ensuite. J’étais personnellement opposé à la rédaction de l’article L 622–1 et à l’incrimination de « l’aide au séjour irrégulier ». Non pas parce qu’elle était contraire à la fraternité (!) mais parce que la rédaction était trop large et violait le principe de spécialité auquel doit répondre toute incrimination pénale. Je souhaitais, pour ma part, que le texte soit revu, et les diverses hypothèses de faits considérés comme délictuels, détaillées. C’est ce qui était d’ailleurs prévu. Mais Laurent Fabius a préféré, au-delà du coup médiatique, une manipulation et un forçage qui sont gros de dangers. L’enjeu de cette affaire n’est pas la censure d’un article mal rédigé, mais la méthode utilisée qui conduit inéluctablement à renforcer les pouvoirs du Conseil à l’encontre de la souveraineté populaire. Le Parlement macronien travaille actuellement sur une nouvelle modification de la Constitution, déjà abîmée par les prédécesseurs de Macron, et qui finira de la déchiqueter. Dans une sorte de foire, ce ne sont que surenchère et concurrence pour y fourrer n’importe quoi. Travail dont le résultat ne va malheureusement que fournir des arguments à un juge fermement décidé à restreindre, voire empêcher l’expression la volonté de ce peuple qu’on déteste.

Pour combattre la volonté populaire qualifiée de « lèpre populiste », par Macron, quoi de mieux que de disposer d’un outil constitutionnel facile à manipuler permettant de mettre le Parlement au pas ?

Chapitre 3 : Loi fake news, la vérité si je mens

 

Depuis plusieurs mois, le président Emmanuel Macron et certains de ses ministres nous ont annoncé le dépôt d’un projet de loi destiné à lutter contre les « fake news ». On a entendu le président de la République nous dire « qu’ en cas de propagation d’une fausse nouvelle, il sera possible de saisir le juge à travers une nouvelle action en référé, permettant, le cas échéant, de supprimer le contenu mis en cause, de déréférencer le site, de fermer le compte utilisateur concerné, voire de bloquer l’accès au site Internet ». Le juge des référés, juge de l’évidence, nouveau dépositaire de la vérité objective ! Et disposant ainsi d’un droit de vie et de mort sur les médias sur la base de la simple accusation de « diffusion de fausses nouvelles ».

Taisez-vous ! Vous ne discernez rien.

Finalement, Emmanuel Macron a jugé plus prudent que ce soit le groupe majoritaire qui saisisse l’Assemblée nationale d’une proposition d’abord intitulée « lutte contre les fausses nouvelles » puis « loi contre la manipulation de l’information ». La lecture de l’exposé des motifs et du texte lui-même est atterrante et ne peut que provoquer l’inquiétude de tous ceux qui sont attachés aux libertés publiques fondamentales. En particulier, à la plus importante d’entre elles : celle de la liberté de pensée et d’expression. Si ce texte était adopté, il constituerait une régression insupportable, et ouvrirait la voie à ce qui semble être l’objectif principal : empêcher l’expression sur Internet d’opinions qui ne seraient pas validées par le pouvoir et/ou par des instances médiatiques sélectionnées par ce dernier. Or la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, partie intégrante de notre Constitution, garantit cette liberté fondamentale.

Dans son interprétation, à l’occasion de l’arrêt concernant la fameuse loi Gayssot, le Conseil constitutionnel a admis qu’il puisse exister des limitations à celle-ci. Mais en exigeant « que les atteintes portées à l’exercice de cette liberté doivent être nécessaires, adaptées et proportionnées à l’objectif poursuivi ». Or, ce qui est envisagé aujourd’hui excède largement le cadre posé par le juge constitutionnel. Françoise Nyssen, ministre de la Culture, n’a pas fait mystère du point de vue idéologique qui sous-tend cette initiative décidée par Emmanuel Macron, en déclarant publiquement que « la capacité de discernement des citoyens ne suffit plus » et qu’il « faut former les citoyens ». À la vérité officielle ? La ministre se place frontalement à contre-courant de l’héritage des Lumières, de l’héritage de la Révolution française et de toutes les traditions de notre pays. Ce legs de la liberté d’expression est incompatible avec la définition de la « fausse nouvelle »définie par l’article premier de la proposition de loi comme « toute allégation ou imputation d’un fait dépourvu d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable ». Pardon ? Si j’affirme par exemple que Dieu existe, je ne peux fournir bien sûr aucun élément de preuve, vais-je tomber sous le coup de ce texte ?

L’hiver se prépare l’été

Tous les commentateurs honnêtes ont relevé son caractère liberticide. Et compris qu’agiter l’épouvantail de la chaîne d’information RT n’était qu’une diversion visant à masquer l’objet principal l’expression de l’opposition au pouvoir sur Internet. Et préserver ainsi le monopole des médias contrôlés par l’oligarchie financière.

Profitant d’un hémicycle aux trois quarts vides, les manipulateurs du groupe LREM ont franchi la première étape et fait nuitamment voter le texte. Il est prévu que ces amoureux d’Anastasie profitent de l’été pour finaliser leur méfait. Les optimistes vont nous répondre que le Conseil constitutionnel ne laissera pas passer.

C’est une plaisanterie. Nous avons vu le peu de cas que cette institution fait des principes républicains.

Conclusion générale : la tentation autoritaire

Au moment de terminer cette petite trilogie liberticide, comment ne pas être saisi d’une sourde inquiétude. Les trois épisodes – la saisie de la dotation du Rassemblement national, l’attaque contre la souveraineté populaire du Conseil constitutionnel et le vote de la loi « fake news » – qui sont autant d’attentats contre des libertés publiques fondamentales, se sont déroulés dans une seule semaine.

Le détournement de la loi par des magistrats, chargés pourtant de la faire respecter, mais devenus incontrôlables, a été utilisé pour tenter de faire disparaître la deuxième force politique électorale du pays. Le Conseil constitutionnel vient de démontrer que la façon dont il conçoit son rôle ne le porte pas à être le garant d’un certain nombre de règles supérieures, mais l’outil de la mise en cause de la souveraineté populaire. Quant à la loi « fake news », la volonté de porter atteinte à liberté d’expression saute aux yeux. Il faut faire feu de tout bois pour tenter de contrer les succès électoraux de ceux qui s’opposent à la mise en œuvre des orientations décidées à Bruxelles. Cette inquiétude se nourrit en premier lieu du constat de la multiplication de ces événements, dont l’examen permet de caractériser la mise en œuvre d’une stratégie. Mais aussi de l’absence de réactions politiques de ceux qui devraient pourtant être en première ligne sur ces questions-là.

Heures sombres: regarder le côté où s’accumulent les nuages

Tout d’abord, existent au sein des élites dirigeantes des pays concernés, de forts courants fermement décidés à combattre la « lèpre populiste » à partir de l’application du principe « la fin justifie les moyens ». Habités souvent par une idéologie du camp du bien confronté à une populace égarée, ils ne sont pas du tout gênés devant l’utilisation de mesures attentatoires aux libertés ou illégales. L’épisode qui vient de se produire en Italie en est une nouvelle preuve. L’on apprend que la Cour de cassation, à l’instar du Pôle financier français, cherche à mettre sous séquestre la somme de 40 millions d’euros appartenant à la Ligue du Nord en garantie de sommes qui pourraient être dues par un ancien dirigeant de ce parti pour des faits remontant à 2008, et alors même qu’aucune condamnation définitive n’a été prononcée.

Ensuite, la faiblesse de la culture des libertés publiques au sein des élites politiques les amène à des formes de complaisance avec cette tentation autoritaire, dès lors qu’elles pensent pouvoir en retirer un petit intérêt politicien. Le plus bel exemple en est l’absence totale de véritables réactions politiques au grossier raid judiciaire qui a permis l’élimination de François Fillon de la présidentielle et l’élection d’Emmanuel Macron. Et que dire aujourd’hui devant celle de Laurent Wauquiez, par exemple, qui semble se frotter les mains de ce qui arrive au parti de Marine Le Pen ? Sans mesurer que s’ils ne se tiennent pas tranquilles, les Républicains seront les prochains sur la liste. Ou celle de Guillaume Tabard dans Le Figaro qui juge la mesure prise par les magistrats du Pôle financier « parfaitement légale » ? Affichant ainsi un surprenant manque de vigilance devant ce qui saute aux yeux du praticien qui connaît un peu le fonctionnement de la boutique « pôle financier ».

Si l’on ne veut pas des heures sombres, il faut regarder le côté où s’accumulent les nuages.

* * * * * * * *

PS: Ne pas oublier de signer la pétition contre la loi fake news.

C’est ici.

Source :Vu du droit, Régis de Castelnau, 16-07-2018

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Commentaire recommandé

Fritz // 06.08.2018 à 08h26

Heureusement, les valeurs de la République ont été sauvées le 7 mai 2017.
« Faites ce que vous voulez, mais votez Macron » (Libé)
« Votez comme vous voulez, nous coulerons les partis qui nous déplaisent »
« Votez les lois que vous voulez, le Conseil constitutionnel s’assied dessus »
« Informez-vous comme vous voulez, nous censurons les médias alternatifs »

55 réactions et commentaires

  • Fabrice // 06.08.2018 à 06h44

    Nous le rappelons souvent nous sommes une république (bannière ou pas selon), la démocratie est une option pas une obligation, nous l’avons vu au fil de l’histoire.

    Je trouve que les restrictions des libertés son synchronisés de manière intéressante comme nous le montre l’article sur Israël ainsi que l’hystérie américaine qui accompagne les pires dérives, est-ce une préparation à un monde qui voit ses richesses se réduire (et/ou accaparées) et rend la redistribution encore plus injustifiable donc rend urgent la réduction les moyens de contestation ?

    Une question me vient est-ce parce que le modèle consumériste s’essouffle que l’ on constate un assèchement à la source ou parce que ce modèle n’est plus possible et que l’illusion qui tenait est abolit par ceux qui l’avait mis en place ? On arrête de finasser le ruissellement de la majorité vers la minorité se faisant de moins en moins on prend directement à la source (car l’illusion du ruissellement des riches minoritaires vers la majorité à toujours été un tour de passe passe).

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    • Pong // 08.08.2018 à 08h55

      Je crois que c’est exactement la thèse de Polanyi : Le « fascisme comme dérive totalitaire immanente à l’ordre libéral ». D’abord l’illusion puis la coercition, de plus en plus, à mesure l’illusion s’érode contre la réalité et que l’injustice foncière du système devient évidente.

      https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/avez-vous-lu-polanyi

        +1

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      • V_Parlier // 08.08.2018 à 15h08

        Totalitarisme du style de ceux des films de science fiction, oui, mais fascisme c’est plutôt démodé. (Sauf dans le cas des « révolutions colorées » où on se débrouille avec ce qu’il y a sur place, fascisme ou autre).

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  • WASTERLAIN Serge // 06.08.2018 à 07h03

    CENSURE des partis non conformes à la doxa « mondialiste » en leur coupant le financement !
    CENSURE du parlement par le Conseil Constitutionnel pour la même raison !
    CENSURE des médias qui ne porteront pas la bonne parole du gouvernement !
    Ils étaient peu nombreux ceux qui dénonçaient le caractère liberticide des lois Pleven et Gayssot. Ils étaient encore moins nombreux ceux qui prédisaient que l’on mettait le doigt dans un engrenage et que ce n’était qu’un début.

    Tout ça dans le silence assourdissant de nos medias MSM et de la gôche bobo parisienne…
    Et que dit Amnesty International…

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  • Anonymousse // 06.08.2018 à 07h29

    « En particulier, à la plus importante d’entre elles : celle de la liberté de pensée et d’expression.  »
    C’est tellement résumé que s’en est fallacieux. Moi aussi j’ai été naïf, j’ai cru aussi que l’on avait cette liberté. Il n’en ai rien. En réalité nous sommes libres de nous exprimer … dans le cadre légal. Plutôt bien résumé ici : http://www.maisondesjournalistes.org/les-limites-de-la-liberte-dexpression/
    Donc parmi la longue liste des interdits actuellement en vigueur, soit, l’incitation à la haine raciale, ethnique ou religieuse, l’apologie de crimes de guerre, les propos discriminatoires à raison d’orientations sexuelles ou d’un handicap, l’incitation à l’usage de produits stupéfiants, le négationnisme, les propos diffamatoires, injurieux … il faudra juste rajouter : le mensonge.
    Je ne comprendrais jamais en quoi cela vous choque tant.

    « la capacité de discernement des citoyens ne suffit plus » et qu’il « faut former les citoyens »
    Tout à fait d’accord avec Françoise Nyssen : oui, il faut former les citoyens à lire entre les lignes ; à douter de tout, de tout le monde et tout le temps.

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    • patrickv // 06.08.2018 à 08h47

      permettez-moi, donc, de « douter » du but de cette loi anti-fake news ! :))

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    • Veloute // 06.08.2018 à 10h49

      « oui, il faut former les citoyens à lire entre les lignes ; à douter de tout, de tout le monde et tout le temps. »

      Hum… chouette programme. Qui en assume oa charge ?
      Le Ministère de l’Éduc’ Nat’ ? Celui-là même qui, constatant qu’un nombre croissant de têtes blondes trouve matière sur des médias dissidents, le « net », à s’émanciper de la fabrique à crétins, a mis en place une dialectique de kmers dans les écoles, réeduction à coups de Décodex, coup de polish « ontemanipule.org » ?
      Les Mainstream Medias aux ordres ?
      … Les politiques félons qui promeuvent et votes la pérénisation des mesures d’exception, les lois ceinturant la libre expression ?

      … Les médias dissidents, donc ? Ceux-là mêmes qui sont visés par les lois de censure discutée dans l’article, entres autres pratiques ?

      Personne n’éduquera le citoyen. Pas le but. Ce faisant, voient-ils seulement qu’ils éduquent malgré eux des révolutionnaires ? Laissons faire.

        +1

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    • Fabrice // 06.08.2018 à 12h00

      Ce qui sera amusant c’est définir la notion de mensonge ou de vérité, la vérité est celle du politique, de l’économiste, de l’écologiste, du citoyen, du pauvre, de la classe moyenne ou du riche ?

      De celui qui a gagné une guerre ou de celui qui l’a perdu. Du gars qui braque un révolver sur un gars qui a une pelle et qui lui dit « creuse ».
      ?????? Bonne chance pour dire qui a la vérité ou pas.

        +7

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    • gracques // 06.08.2018 à 12h21

      Je vous ai recommande , mais trop vite ….. mais je n’ai,pas annulé ….. je suis OK avec vous sauf …. votre histoire de mensonge ….. ne pas dire la vérité n’est pas mentir , il faudrait sinon séparer le vrai du faux ce qui est affaire de longue haleine et de polémique scientifique et suppose que toute affirmation puisse être tranchée de manière rationnelle , en outre mentir suppose la mauvaise foi …. ou commence la mauvaise foi et ou se traîne l’erreur de bonne foi ou la simplification ? Le texte de M de castel au e est une illustration , je partage certaines de ces craintes , mais son point de vue ‘de droite’ (je parle de l’autre côté de l’echiquier) me fait toucher du doigt le danger du souverains me sans frein , la démocratie n’est pas la seule ‘volonté du’peuple’ objet politique utile mais aussi ‘construit’ que ‘l opinion publique des sondages’.
      En d’autres termes une. Organisation ou équilibre des pouvoirs me paraissent necessaires pour assurer la liberté de TOUS donc dans un cadre politique ‘la constitution’ qui ‘encadre’ le débat politique et par voie de conséquence le champ juridique .
      Ce texte de monsieur de castelnau pose de multiples problèmes , voir les textes de Lordon et Sapir de la nature du droit e ses fondements (droit positif , naturel etc….) de l’indépendance des institutions (justice) ou de leur orientation (en Suisse les procureurs de la républiques doivent s’affilier à un parti politique afin que tout le spectre soit représente ).
      Enfin ces cadres d’analyses doivent se place dans un cadre plus global de la transformation du capitalisme et des crises environnementales et d’accès aux ressources …. et donc de leur partage.

        +0

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      • Anonymousse // 07.08.2018 à 08h29

        ok, mais je ne vois toujours pas le problème.
        La justice est indépendante en France. D’accord c’est ce que l’on lit sur le papier mais concrètement il peut y avoir des dérives. Quand bien même, je vois mal la presse française muselée par cette loi, et même si c’était le cas on ne parle que des fake-news encore une fois. De plus les médias mainstream sont les premiers à répandre des fake news. Il y aurait donc un peu plus de conditionnel dans les articles sur Skipral et à mon sens ça ne serait pas plus mal.
        Lorsque l’on condamne cette loi sur ce forum on prend toujours l’exemple de l’Etat corrompu qui va imposer sa vérité … [corbeau volant] … La loi sur les fake news est destinée à tous les citoyens, pas seulement à l’Etat. Si l’Etat se fait prendre à son propre jeu, croyez-moi cela fera du bruit. Mais je ne vois pas pourquoi tout le monde fait une fixation là-dessus, il faut voir aussi le côté positif de cette loi … et dans le doute, il faut essayer.
        De plus, comme tout le monde le dit, il faut pouvoir PROUVER que l’information (news) est fausse (fake), et pour que cela ait un intérêt il faut qu’il y ait eu PREJUDICE, sinon ça ne sert à rien de s’emballer.
        La notion de justice a toujours été fortement liée à celle de vérité (témoignage) et de preuve. Ca n’est pas nouveau ! Dans un procès on n’accuse pas sans preuve. Machin a tué machine … oui mais ?
        Certaines personnes semblent avoir du mal avec la « vérité ». Apparemment c’est flou comme notion.
        2+2=4 ? Attends. Je ne sais pas. C’est flou.
        Dieu existe ? Oui bien sûr ! Regardez, il est là partout ! Ce n’est pas Machin qui l’a tué, c’est Dieu ! (avec une argumentation comme ça je vous souhaite quand même bonne chance pour le procès)
        On vit dans un monde de science et ça ne va pas aller en s’arrangeant. On a tout de même certaines certitudes il me semble. Vous, vous êtes persuadés que c’est mal de trainer quelqu’un dans la boue pour avoir colporter des mensonges auprès de tous les français par exemple. 🙂

        Pour répondre à un autre commentaire, oui c’est effectivement le rôle de l’Education Nationale d’apprendre à nos enfants à utiliser leur tête, à réfléchir par eux-même, à apprendre, à s’adapter … que l’EN remplisse ou non sa fonction, c’est un autre débat.

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  • batby // 06.08.2018 à 07h36

    Il faut une certaine dose de culot pour écrire comme vous le faites :
    « Monsieur Herrou, est un activiste « no border » et n’a jamais caché son alignement sur la volonté du néolibéralisme de libre-circulation des capitaux des marchandises et des hommes. »
    Ah, bon et d’où vient cette affirmation ? vos sources SVP ?
    Écrire cela explique le but de votre article : défendre le FN en utilisant la réthorique de ce parti c’est à dire mentir, mentir mais avec aplomb car c’est bien connu plus c’est gros et plus ça passe.
    La juxtaposition de votre propos sur Cedric Herrou et votre dénonciation au nom des grands principes des misères du FN décrédibilise totalement votre article.

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    • Fritz // 06.08.2018 à 08h10

      Je ne connais pas M. Cédric Herrou, mais manifestement, il est devenu une icône des pro-immigration.
      En somme, vous reprochez à Castelnau de briser cette icône (par une formule discutable certes), d’être iconoclaste.

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      • Batby // 06.08.2018 à 08h31

        Je lui reproche de, me semble-t-il, mentir au sujet de Cédric Herron pour étayer son argumentaire. Mais je vous tranquillise il ne casse pas mon icône car je n’en ai pas. Mais je refuse de laisser passer ce genre de raisonnement.

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        • Toff de Aix // 06.08.2018 à 09h11

          @batby
          Entièrement d’accord avec vous, le procédé est indigne et assez lamentable…je commençais à me dire que je devais être le seul fou à l’avoir remarqué !

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          • Vincentdb // 06.08.2018 à 15h47

            Non, non, on doit être au moins 3. J’apprécie habituellement R. de Castelnau, mais sa mise en relation Herrou – FN – néo libéralisme me déconcerte beaucoup. La chaleur de cet été peut-être. Les arguments seront plus frais à la rentrée, j’espère.

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            • step // 13.08.2018 à 10h52

              A ce que j’ai compris du personnage c’est peut être un idiot utile du néolibéralisme comme un bon nombre d’antifa bobo trotskisan, mais pas un partisan conscient comme le décrit Mr De Castelnau. Raccourci dommageable à son raisonnement.

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        • Yanka // 07.08.2018 à 06h51

          De Castelnau fait une simple extrapolation, comme nous ne cessons de le faire à tout propos : vous critiquez la Gay Pride, donc vous êtes homophobe, pro-RN et pro-Nazi, donc un poutino-hitlériste, une vraie sale bête. Ce genre de c…, quoi.

          Herrou n’est pas un bonne sœur. C’est un passeur. Un passeur, ça prend sa thune au passage. C’est un « no-borders », donc il est logique pour lui d’aider un migrant à franchir une absence de frontière. Il devrait être logique pour l’État français de lui rappeler que les frontières existent bel et bien et que la France est un territoire donné, et que, par conséquent, Herrou doit aller en taule, puisque la légalité, jusqu’à plus ample informé, est du côté de l’État. Mais on le laisse faire, c’est ça le problème.

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          • batby // 07.08.2018 à 08h24

            Utiliser le mensonge « un passeur, ça prend sa thune au passage » pour argumenter votre propos vous disqualifie et n’entraîne pas de réponse. En fait vous utilisez les armes du FN c’est à dire d’énoncer le plus de mensonges possibles comme argument : la France est bientôt musulmane : FAUX, les migrants sont logés avant les Français : FAUX, des qu’un migrant arrive il touche des allocations : FAUX et VOUS : Herrou est un passeur qui se fait payer : FAUX, ou alors merci de prouver votre information ? bon courage si vous en avez.

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      • gracques // 06.08.2018 à 12h31

        A ce sujet ce que je reproche M de castelnau c’est d’oublier le droit pour la politique , deux attitudes permise , mais sur des plans différents ce qui,lui,permet de faire deux poids deux mesures.
        L’analyse de la confiscation des biens du RN me paraît correcte , même si ultra simplifiée au plan de l’analyse juridique…. il se place au niveau du droit …. OK
        Mais le juge constitutionnel dans l’affaire du délit de sildarite c’est tout de même appuyé sur un principe ‘vague’ donc à préciser mais bien existant et proclame dans notre constitution , la fraternité, qui j’en déplaise à M e Castelnau peut toit aussi bien être universelle (pour un chrétien ) et s’appliquer à n’importe qui sur le sol français quelle que soit sa nationalité (jus solis, droit du sol).
        Alors on alpiqué le droit POSITIF (qui existe etbest edicte par les instances legales) et QUE le droit dans les deux cas ou on fait de la pllitique pour changer le cadre legal ?
        L’autre problème passionnant est celui de la limitation du parlement ou de ‘la souveraineté ‘ vaste débat cf LORDON contre SAPIR.
        Débat que nous pouvons mener possiblement en adversaires , mais pas en ennemis et en bonne foi.
        Je lis régulièrement M de Castelnau sur son blog en étant plutôt LFI .

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        • WASTERLAIN Serge // 06.08.2018 à 15h16

          « …Mais le juge constitutionnel dans l’affaire du délit de sildarite c’est tout de même appuyé sur un principe ‘vague’ donc à préciser mais bien existant et proclame dans notre constitution , la fraternité… »
          « Un principe vague », toute la question est là. Est-ce qu’un principe vague dans la constitution interprété par le CC dont les membres ne sont pas élus peut s’opposer au peuple représenté par ses parlementaires ? Moi, je ne le pense pas ! Je crois au contraire que c’est aux parlementaires que reviens la prérogative d’en circonscrire les limites.

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          • gracques // 07.08.2018 à 10h41

            A ce moment là , ces ‘parlementaires’ seraient des constituants !
            Encore une foi , on ne peut ne pas être ok’1vec la’position du CC dont t je considère la composition et la nomination problématique , mais ils font partis de notre ordre juridique .
            J’ai peu apprécié leur plafonnement arbitraire de l’impôt sur le’revenu , mais’ma critique était politique , point.

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            • WASTERLAIN Serge // 07.08.2018 à 11h40

              Pas d’accord ! Vous dites vous même que la constitution postule un principe vague, comment est-ce possible de détricoter ce qu’élabore le législateur au départ d’un principe vague, même énoncé dans la constitution ? A ce rythme-là, on peut trouver tout et n’importe quoi pour détricoter les lois qui ne conviennent pas à une certaine idéologie, toujours la même soit dit en passant. Le plafonnement arbitraire de l’impôt sur le revenu que vous citez en est un bel exemple et une preuve de plus, s’il en fallait, que le CC fait de la politique au lieu d’être le gardien de la constitution !

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    • jujutdx // 10.08.2018 à 00h30

      l’article est intéressant mais j’allais reprendre la même citation : « sauf que l’on sait bien qu’il n’y a jamais d’acte gratuit, et qu’il faut dépasser l’hypocrisie : le choix militant d’aider au séjour des migrants est une décision à caractère politique. Monsieur Herrou, est un activiste « no border » et n’a jamais caché son alignement sur la volonté du néolibéralisme de libre-circulation des capitaux des marchandises et des hommes. » … je suis les activités de Cédric Herrou depuis quelques années ainsi que ces vicissitudes judiciaires et jamais au grand jamais il n’a confondu libre circulation des marchandises/capitaux et des hommes .. sur ce point ci soit l’auteur de l’article est très très mal informé soit il ne s’est jamais intéressé au personnage ..
      bref .. c’est dommage car cela discrédite pas mal son discours ..

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  • Fritz // 06.08.2018 à 08h26

    Heureusement, les valeurs de la République ont été sauvées le 7 mai 2017.
    « Faites ce que vous voulez, mais votez Macron » (Libé)
    « Votez comme vous voulez, nous coulerons les partis qui nous déplaisent »
    « Votez les lois que vous voulez, le Conseil constitutionnel s’assied dessus »
    « Informez-vous comme vous voulez, nous censurons les médias alternatifs »

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  • Bourget // 06.08.2018 à 08h55

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9gis_de_Castelnau

    [Modération – Veuillez introduire en quelques mots les liens que vous partagez, afin de faciliter pour les autres lecteurs la décision de cliquer ou non. Merci.]

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  • Bourget // 06.08.2018 à 08h56

    Mis en cause dans une des affaires Guérini dans les Bouches-du-Rhône, il est accusé de complicité de trafic d’influence dans un volet portant sur l’attribution de l’exploitation de la décharge de la communauté d’agglomération de Salon-de-Provence en 2005[15], accusation qu’il a toujours contestée. Par décision du 23 juin 2017 il a été replacé sous statut de témoin assisté sans charges retenues contre lui

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    • Fritz // 06.08.2018 à 09h02

      Et alors ?

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  • Macarel // 06.08.2018 à 08h57

    La démocratie est dangereuse, en effet… Car lorsque les dirigeants maltraitent le peuple, il finit par se jeter dans les pattes du premier démagogue venu. Après tout Hitler accéda au pouvoir suite à des élections.
    Mais d’un autre côté, bafouer la volonté populaire comme lorsque le FIS gagna les élections législatives en Algérie dans les années 90, ceci conduisit à une guerre civile atroce.
    Chez nous, nous n’en sommes pas là, fort heureusement. Mais le viol de la volonté populaire suite au résultat du référendum de mai 2005, a créé dans ce pays une ambiance fort délétère qui s’amplifie avec le temps. Car le divorce de la « France d’en Haut », avec la « France d’en bas » ne fait que se confirmer chaque jour un peu plus.
    Ceci conduit les uns et les autres à se radicaliser toujours plus. Le pouvoir utilise quant à lui les outils légaux dont il dispose, voire les tord afin de contrer les voix dissidentes. En face l’opposition est fort disparate, et ne dispose pas de la force de frappe du pouvoir. En somme pour sauver la démocratie, ils malmènent la démocratie, au risque de finir par la tuer. Car tout ce processus crée un climat de guerre civile froide entre les diverses composantes de la société, le pouvoir divisant pour mieux régner, alors qu’il devrait rassembler si nous étions dans une démocratie authentique.

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    • Dominique // 06.08.2018 à 09h54

      « Mais d’un autre côté, bafouer la volonté populaire comme lorsque le FIS gagna les élections législatives en Algérie dans les années 90,  »

      Quelle volonté populaire? La fraude avait été massive.

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    • John Beaver // 06.08.2018 à 12h44

      Premièrement, on est pas exactement en démocratie: on est en république, cad qu’on élit ceux qui décident à notre place.

      Deuxièmement, Hitler n’est pas arrivé au pouvoir par des élections, mais par un jeu de petits arrangements entre parlementaires/l’éxecutif.
      Le monarchiste Von Hindenburg avait déjà vider de leur substance les institutions de la république en gouvernant par décrets, bien avant qu’Adolf arrive au parlement… c’est toujours bon de le noté, la constitution avait déjà été vidé de sa substance!
      Et on va la faire courte, mais malgré des élections législatives en 32 décevante pour le NSDAP, il est nommé chancelier pour CONTRER LES COMMUNISTES(si j’ai bien compris, c’est surtout les classes moyennes qui croyaient en Hitler, pas vraiment les chômeurs).
      Suite à çà, incendie du Reichstag, on accuse les communistes et hop!: les pleins pouvoirs, me voilà dictateur à vie.

      Donc Hitler n’a jamais été « élu » chancelier par les Allemands, du moins pas directement. Il a été nommé chancelier par le président conformément à la constitution de Weimar.

      Toute ressemblance avec des événements politiques récents est totalement fortuite?

      La vrai démocratie, celle qui n’est pas soumis au jeu incessant des magouilles électorales, je l’attends encore.

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      • Macarel // 06.08.2018 à 14h23

        Notre régime relève davantage de la Monarchie élective que de la République. C’est l’esprit de la constitution de la Vième République : tous les 5 ans l’on nous convie à élire un roi. Depuis la disparition du septennat, et l’affaiblissement consécutif du parlement, ce roi a une tendance à l’absolutisme de plus en plus marquée.
        Macron d’ailleurs, a la nostalgie de la royauté, et prétend que les français aussi.
        En arrière plan, nous avons des faiseurs de roi, tels : Attali, Jouyet, Minc.
        Ce sont eux qui intriguent dans les couloirs du pouvoir pour placer leurs poulains.
        Au final les français n’élisent le roi qu’en apparence, car tout est fait par les faiseurs de roi pour que le « produit » qu’il ont choisi pour occuper la fonction soit promu à grand renfort de bourrage de crâne médiatique.
        L’élection de 2017 a été « exemplaire » dans ce domaine. « Votez pour qui vous voulez, mais votez Macron ».
        Ce petit stratagème peut durer longtemps, car à chaque élection du Roi, l’oligarchie laisse s’ébrouer dans le PAF la « bête du Gévaudan », qui fait office de rabatteur par la peur qu’elle provoque dans les chaumières de notre beau royaume. Nous sommes bien loin de la démocratie, même ne serait-ce que d’une authentique démocratie représentative, et loin aussi d’une République. Car le Roi et sa camarilla on de plus en plus pour manie de mettre l’Etat au service d’intérêts privés.

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    • rbaia // 06.08.2018 à 14h27

      dire que Hitler a ete elu tient de la fake news 😉
      .. » Après tout Hitler accéda au pouvoir suite à des élections ».. faux Hitler fut nomme

      (..) Destruction de la démocratie (1933-1934).

      Contrairement à une idée reçue fréquente, Hitler n’a jamais été « élu » chancelier par les Allemands, du moins pas directement. Il a néanmoins été nommé chancelier par le président conformément à la constitution de Weimar, et choisi en qualité de chef du parti remportant les élections législatives de novembre 1932, même si Ian Kershaw rappelle que « la nomination de Hitler à la chancellerie aurait sans doute pu être évitée »121,e et ce jusqu’au dernier momentf. Les tractations avec le président qui se sont en fait révélées indispensables à sa nomination amènent certains à considérer qu’il a été « hissé au pouvoir » par une poignée d’industriels et d’hommes de droite88,122. Et en dépit de son énorme poids électoral, jamais une majorité absolue des électeurs ne s’est portée sur lui, puisque même en mars 1933, après deux mois de terreur et de propagande, son parti n’obtient que 43,9 % des suffrages. Toutefois, il a atteint son objectif poursuivi depuis fin 1923 : arriver au pouvoir légalement. Et il est hors de doute que le ralliement de la masse des Allemands au nouveau chancelier s’est fait très vite, et moins par la force que par adhésion à sa personne123(..)
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Adolf_Hitler

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      • Macarel // 06.08.2018 à 15h32

        C’est pour cela que j’ai dit : « Hitler accéda au pouvoir suite à des élections ».

        C’était le chef du parti ayant remporté les élections législatives de novembre 1932, comme vous le rappelez. Je n’ai jamais dit que Hitler aurait été élu comme l’on élit notre roi-président au suffrage universel à deux tours, par une majorité d’allemands.

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  • Toff de Aix // 06.08.2018 à 09h01

    Sur cédric herrou vous êtes d’une mauvaise foi crasse :cet homme n’est pas un passeur comme vous le suggérez honteusement, mais un être humain, qui n’en pouvait plus de fermer les yeux devant la détresse de femmes, d’hommes et très souvent d’enfants qui crevaient de froid en tentant de passer les Alpes en hiver.

    Vous traitez les gens de « belles âmes » M de Castelnau, mais ce que vous vivez ça n’est qu’un fantasme. « 70% des français sont opposés aux nouvelles formes qu’à pris le trafic d’êtres humains ». Raccourci indigne qui met dans le même sac des passeurs avides, esclavagistes qui ne sont là que pour faire du fric, et des gens comme M herrou et beaucoup d’autres. Bien sûr que nous ne pouvons être que contre les passeurs et les profiteurs !
    Mais est-ce que cela veut dire que nous en faisons partie, ou que nous ne sommes que « des belles âmes », si nous voulons porter assistance à ceux qui souffrent ?

    En fait votre vision procède du noir et blanc : avez vous déjà rencontré en chair et en os un de ces migrants, qui ne sont la plupart du temps que des enfants ? Je fais partie d’un réseau qui a aidé, hébergé et scolarisé plusieurs adolescents réfugiés, qui ont fuit les guerres de prédation des ressources que NOS pays ont menées chez eux. Et vous savez quoi ? Nous œuvrons à Marseille et dans les Bouches du Rhône, il me semble que vous connaissez bien cette région je me trompe ?

    Grâce à nous, sur NOS fonds personnels (et pas sur votre fantasme de financement par un état qui ne respecte même pas obligations qu’il a prises et les traités humanitaires qu’il a signés, en refusant la plus élémentaire des aides aux migrants, jusqu’à les laisser crever sur un bateau en pleine mer), ces enfants ont pu retrouver un semblant de vie normale, dormir hors de la rue, se scolariser, apprendre la langue, trouver un métier…leur sourire est pour nous la meilleure des récompenses.

    Et ils sont de fait pleinement en cours d’intégration dans cette république que vous fantasmez, loin de la peur et de la guerre. Je vous parle de concret, de Solidarité concrete. Essayez vous verrez, au lieu de fantasmer, mettez les mains dans le cambouis…

    Je pense que quand Robespierre à inventé la devise de la France (et oui, comme la Sécurité Sociale que vous êtes bien content d’utiliser, c’est un affreux rouge qui l’a inventée cette devise..), Liberté, Égalité, Fraternité, il était juste conscient que chaque citoyen pouvait et DEVAIT faire plus pour ceux qui ont moins.

    Si cette devise n’était au fronton de nos mairies que pour faire joli, comme vous le suggérez, elle n’aurait plus aucun sens. Tellement de plus facile de se payer de belles paroles… C’est à ses actes qu’on reconnaît un homme.

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    • Toutatis // 06.08.2018 à 10h50

      En l’occurence ce qui était reproché à Cédric Herrou n’est pas d’empècher des gens de crever de froid, mais de se rendre complice d’un acte illégal : l’entrée illégale sur le territoire. Un comportement approprié aurait été dans un premier temps de porter secours à des gens en danger de mourir de froid, et ensuite de prévenir les autorités afin qu’elles traitent comme il convient l’entrée irrégulière sur le territoire.

      Ce qui fait que probablement dans l’avenir les procureurs sépareront soigneusement les actions d’immigrationnistes qu’ils devront réprimer : d’un coté l’assistance à personne en danger immédiat, et la suite.

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      • Toff de Aix // 06.08.2018 à 12h37

        « Un comportement approprié aurait été dans un premier temps de porter secours à des gens en danger de mourir de froid, et ensuite de prévenir les autorités afin qu’elles traitent comme il convient l’entrée irrégulière sur le territoire. »

        Tout en faisant comme dans le cas de cette femme enceinte, arrivée à la frontiere et que les autorités françaises bienveillantes ont refusé, et qui en est morte…. Il n’y a pas meilleure façon de se voiler la face, en effet.

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        • step // 13.08.2018 à 11h13

          Que l’activité des autorités ne soit pas satisfaisante, ne dispense pas de respecter la loi. Après rien n’empêche de mener une action POLITIQUE pour que ce comportement de déni humanitaire cesse, mais pas une action criminelle en soustrayant l’information de l’entrée sur le territoire de personnes aux autorités. Nous ne sommes pas (encore) sous vichy et il existe encore la possibilité de débat public.

          1) car cela constitue une porte d’entrée parallèle sur le territoire que des activités criminelles/terroristes vont se faire un plaisir d’exploiter. J’attends les déclarations de notre passeur bisounours quand il se retrouvera dans la situation d’un Jawad bendaoud. Il plaidera sa propre connerie, là aussi ?
          2) car cela constitue une économie pour toutes les mafias qui vont se faire un plaisir de limiter les couts de transferts des personnes en comptant sur l’investissement de ces bonnes âmes pour blanchir et sécuriser leurs approvisionnement.Actuellement la qualité des embarcations envoyées en méditerranée par les passeurs est déterminée par la probabilité de se faire sauver un mer par un bateau « associatif ».Quand on veut régler un problème de criminalité, il faut quand même escompter un peu de cynisme de l’adversaire, il me semble.

          Je suis d’accord sur le fait que le problème est complexe et que ces flux humains qui souvent fuient le fait d’être victimes de nos enjeux impérialistes ne doivent pas être punies de nos propres turpitudes. Mais cela passe par une remise en question de nos intérêts jusqu’à nos modes de vie, pas par le soutien même bénévole à des réseaux criminels exploitant la misère humaine.

          Pour être constructif dans ma réponse, je suis contre le délit de solidarité, mais JUSTEMENT A LA CONDITION EXPLICITE qu’une fois l’urgence humanitaire traitée, l’action suivante soit la déclaration aux autorités.

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    • Les grands Arbres bleus // 06.08.2018 à 11h16

      Je partage l’avis de Mr de Castelneau : Mr Hernou n’est qu’une belle âme.

      C’est bien gentil d’aider les gens à passer la frontière illégalement, alors que tous ces migrants économiques (du genre Albanais) auraient dû déposer un dossier à l’ambassade de France de leur pays, mais est-ce Mr Hernou qui va leur fournir un travail, un logement.

      Est-ce Mr Hernou qui va être victime de leur violence ?

      Par contre c’est bien Mr Hernou qui pérore à la télé !

      Et moi les migrants je les vois tous les jours à Porte de la Chapelle, de vraiment très près, et je me demande bien ce qu’on va faire d’eux.
      Est-ce que Mr Hernou viennent voir ce qu’ils deviennent dans ce bidonville plus qu’insalubre, que fait-il concrètement pour eux à part leur avait une fois l’aumône et s’en vanter

      C’est bien de se donner bonne conscience, en sacrifiant la vie des autres (migrants et compatriotes banlieusards ouvriers). C’est par ailleurs un déni de démocratie, du même type de nos élites libérales, parce le sujet est on ne peut plus consensuel dans la population, 60 à 80% des français n’en veulent pas quelque soit la manière dont on leur pose la question (démonstration dans ce reportage https://www.francetvinfo.fr/societe/euthanasie/video-sondages-sur-l-euthanasie-de-95-a-34-de-reponses-favorables-selon-la-question_2144532.html)

      Enfin tout à fait d’accord avec vous, « Tellement de plus facile de se payer de belles paroles… C’est à ses actes qu’on reconnaît un homme. » mais conclusion inverse

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    • Louis Robert // 06.08.2018 à 12h36

      @Toff

      Merci de rappeler que le fond de la question des réfugiés, appelés obstinément depuis des années, et bien à tort, « migrants », tient au fait que l’État français est en l’occurrence « un état qui ne respecte même pas (les) obligations qu’il a prises et les traités humanitaires qu’il a signés, en refusant la plus élémentaire des aides aux migrants, jusqu’à les laisser crever sur un bateau en pleine mer ».

      Après Camus, on le voit, « mal nommer les choses, c’est ajouter à la misère du monde. »

      Ces sursauts d’humanité et le travail que vous accomplissez vous honorent, Toff, tout comme l’honorent les initiatives prises par le capitaine Klaus Vogel.

      « Tous sont vivants »

      https://www.gallimardmontreal.com/catalogue/livre/tous-sont-vivants-vogel-klaus-9782352046363

      En cette ère de fausseté, d’hypocrisie et d’injustice monstrueuse, ce sont bien les âmes bonnes et belles qui manquent le plus cruellement.

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  • René Fabri // 06.08.2018 à 09h01

    Un article à part serait le bienvenu pour faire le point sur les millions distribués ou pas, par l’Etat, pour les frais de la campagne présidentielle de 2017.

    Déjà, les sommes des dépenses déclarées ont été assez différentes d’un candidat à l’autre (16.702.371 euros pour Macron, 15.154.538 pour Hamon, 13.794.601 pour Fillon, 11.664.038 pour Le Pen, 10.606.340 pour Mélenchon, …). Ensuite, il serait intéressant de connaitre les montants remboursés par rapport à ces sommes. Enfin, la Commission Nationale des Comptes de Campagne et des Financements Politiques (CNCCFP) a bénéficié d’une étrange revalorisation. Le salaire de son président, François Logerot, est passé de 4574 euros nets par mois à 7182 euros (+ 57 %), à quoi s’ajoute désormais une indemnité annuelle de 9500 euros bruts. Le tout avec effet rétroactif au 1er janvier 2018. Le montant des vacations pour ses collaborateurs est passé de 18 à 20 euros (+11%).

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  • Fabrice // 06.08.2018 à 09h41

    Une démocratie authentique est par définition exercée par le peuple qui, a minimisa, conserve le pouvoir suprême de révoquer ses représentants, tel que le firent les Anglais ou les Espagnols avec leur premier ministre dernièrement.
    La France n’a plus rien d’une democratie… mais pas d’en revolution en vue… les râteliers et l’abreuvoir sont plein.

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  • TC // 06.08.2018 à 10h25

    Si nous étions dans une vraie démocratie seul le peuple aurait le droit de modifier la constitution. La constitution est le garant du contrôle des pouvoirs. Il faut rétablir le référendum dans ses fondements, c’est à dire que la constitution ne peut être et ne doit être adoptée ou modifiée que par référendum.

    On ne peut décrier cet état de fait (perte de démocratie) et ne pas soutenir un parti politique qui propose d’y remédier en rétablissant les référendums constitutionnels.

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  • Marie // 06.08.2018 à 11h25

    Au risque de me faire « l’avocat du diable », je note que le Monde diplomatique ne cesse de charger Macron, parfois de façon humoristique, depuis son apparition dans les médias…Et ce mensuel ne porte jamais « la bonne parole du gouvernement ». Le « nouveau monde » promis par Macron, c’est bien sûr du vent; m’est avis que dans 3 ans et 9 mois ce dernier, dans un plan de carrière solidement établi, se retrouvera dirigeant d’une banque étrangère, toutes ses velléités de programme se révélant des « fakes news »…

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  • Bobforrester // 06.08.2018 à 12h41

    Attention pointure! Vivement un ministre de la justice de cette envergure ds un gouvernement revolutionnaire!

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    • Louis Robert // 06.08.2018 à 16h26

      S’il doit y avoir un « ministre » dit « de la justice », ce doit être un lutteur philosophe qui a le sens de la justice, qui peut la défendre inconditionnellement et qui la peut instaurer, un homme que détenir tout Pouvoir indiffère. Au pire, il peut être secondé par un rare avocat qui sait ce que signifie et désigne « justice » et qui se préoccupe qu’elle triomphe et règne, à titre de sous-ministre… après un long dialogue fructueux entre ledit avocat et Socrate.

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  • georges glise // 06.08.2018 à 13h20

    le tribunal aurait au moins dû limiter le blocage des sommes dues au fn aux sommes qui lui sont réclamées par la commission européenne actuellement, sommes très inférieures à 2 millions. d’accord aussi pour lutter contre le ministère de la vérité, qui livre la volonté du peuple à la censure du décodex du monde. en revanche, pas d’accord pour criminaliser l’aide désintéressée aux migrants qu’a exercée cedric herrou, cette criminalisation me semble en contradiction avec la déclaration des droits de l’homme!

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  • Macarel // 06.08.2018 à 15h04

    Ce qui a fait la suprématie de l’occident sur le reste du monde c’est l’esprit d’entreprise (ça fait très « En Marche »). Les colonisateurs européens ont toujours été des gens entreprenants, pour qui la fin justifiait les moyens. Mais le succès de leur entreprise nécessitait l’accaparement de ressources des territoires colonisés. Pour justifier un tel accaparement les colonisateurs ont toujours considérés les habitants des pays conquis comme des sauvages fainéants, qui devaient être mis au travail.
    Ils en firent donc des esclaves. Et c’est ainsi que bien des villes européennes devinrent prospères.
    Sarkozy, ne proclamait-il pas, il n’y a encore pas si longtemps : »L’homme africain n’est pas entré dans l’histoire. »
    Le but de tout colonisateur a toujours été de s’enrichir, dût-il exterminer des population entières (on peut penser aux malheureux Arawaks des Caraïbes qui eurent la malchance de voir débarquer Christophe Colomb le 12 octobre 1492)
    Il est vrai que certaines îles étaient paraît-il peuplées d’anthropophages, ce qui justifiait par amalgame le sort que Colomb et ses sbires firent à tous ceux qu’ils rencontrèrent.
    Les plus dynamiques de nos ancêtres (les startuppers de l’époque) s’en furent donc coloniser tout ce qui pouvait l’être pour en extraire profit et richesses. Et ils firent de nos pays des pays riches, dans lesquels le prolétariat arracha à ses maîtres de quoi améliorer son confort de vie, de là naquit un Etat Providence ou Welfare State, ou encore Estado de Bien Estar. Car de la richesse avait été produite, et certains voulaient qu’elle soit mieux partagée (des jaloux, des envieux). Mais les valeurs que nous proclamions pour nous, suite à nos révolutions émancipatrices finirent par être prise au pied de la lettre par ceux que nous avions subjugué et nous fûmes acculés à la décolonisation. Mais nous avions toujours besoin des ressources à la base de notre richesse, nous partîmes; mais revînmes sans tambour ni trompette via des sociétés privées qui purent continuer à exploiter les ressources locales en graissant la patte aux potentats locaux. Problème : la population de tous ces pays a explosé, sans que leur condition de vie ait vraiment suivi. Nous ne nous en souciâmes peu tant que tout cela se passait loin de notre vue. Mais voilà, aujourd’hui dans un monde que nos entrepreneurs/colonisateurs ont mondialisé les laissés pour compte veulent leur part de richesse, comme ils ne peuvent l’avoir chez eux, ils migrent dans les anciennes métropoles qui leur apparaissent comme un Eldorado mythique. Et la boucle est bouclée. Les conquistadores cherchaient l’Eldorado, les migrants d’aujourd’hui rêvent d’accéder quel qu’en soit le prix (et on le voit en méditerranée, ou à la frontière mexicaine, ce peut-être le prix de leur vie) à ce nouvel Eldorado que sont nos sociétés occidentales, Terre d’origine des colonisateurs, qui devinrent riches en exploitant les richesses des colonies.
    Sauf que, aujourd’hui de nouveaux entrepreneurs souvent asiatiques nous dament le pion, et créent plus de richesse que nous, ce qui fait que nous nous appauvrissons tout en faisant face à des flots migratoires de plus en plus forts. Résultat de ce double mouvement un repli identitaire des populations, du racisme et de la xénophobie. Et ce n’est pas prêt de se calmer, car le haut de la société fait d’entrepreneurs dynamiques à la sauce « En Marche », bénéficie lui de la nouvelle division internationale du travail, des mouvements de capitaux, et est contre toute forme de protectionnisme. Sans compter qu’il n’a vraiment plus grand chose à faire de l’Etat Providence, qui l’empêche d’augmenter ses profits.

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    • Louis Robert // 06.08.2018 à 19h53

      Désolé, Macarel, mon commentaire sur le vôtre a paru accidentellement plus bas et non pas ici. Je m’en excuse.

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  • Louis Robert // 06.08.2018 à 19h35

    « Mais voilà, aujourd’hui dans un monde que nos entrepreneurs/colonisateurs ont mondialisé les laissés pour compte veulent leur part de richesse, comme ils ne peuvent l’avoir chez eux, ils migrent dans les anciennes métropoles qui leur apparaissent comme un Eldorado mythique. Et la boucle est bouclée. »

    Je crois qu’il y a ici une confusion trop répandue sur l’attitude et la conduite véritables des laissés pour compte, à savoir 80% de l’humanité en notre temps. Ils veulent la place qui leur revient de droit en ce monde, personnellement, et comme peuples, et comme nations, et comme états. Aussi ces milliards de laissés pour compte n’ont PAS « migré dans les anciennes métropoles» et n’ont pas l’intention de le faire. Ils peuvent et ont entrepris d’avoir, « chez eux », la part de l’héritage de l’humanité qui leur revient, et ce plus rapidement que l’on a vu se faire dans toute l’histoire humaine.

    Bref, un nouvel ordre mondial est né et s’affirme avec autorité, qui n’appartiendra pas à ce « haut de la société fait d’entrepreneurs dynamiques à la sauce “En Marche” », mais bien à tous. Voilà bien ce qui marque la fin d’un monde exclusivement occidental qui aujourd’hui désespère et cède à la panique hystérique dont nous sommes les témoins. Or cette révolution mondiale a à peine débuté. Patience, nous n’avons encore rien vu. L’essentiel est à venir… et rapidement vient.

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  • Frédéric // 06.08.2018 à 20h36

    En ce qui concerne le vidage du « délit de solidarité », je place la fraternité humaine au dessus des lois de la République pour des raisons philosophiques, trouvant ce délit comme motivé par des raisons électoralistes. Je suis donc pour ce vidage. D’ailleurs, la France républicaine avait une portée universelle et fut considérée comme un modèle à imiter dans le monde, comme lorsque les armées de l’an II franchirent les frontières pour libérer les peuples européenes opprimés par les monarchies. Maintenant, bien sûr, on est loin d’un tel raisonnement, trop idéaliste, mais ce n’est pas la peine non plus de revenir au néolithique et à la tribu.

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  • herve_02 // 06.08.2018 à 22h12

    Sans vouloir attiser les braises, il me semble que l’espace shengen c’est que toute personne arrivée sur le sol européen PEUT circuler librement dans toute l’europe.

    Lorsque les flics français reconduisent à la frontière française vers l’italie ils violent les traités internationaux qui priment sur les lois nationales.

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  • Betty // 06.08.2018 à 23h25

    Si, comme le dit Régis de Castelnau, il a été décidé que « L’article 2 de la Constitution proclame tout un tas de jolies choses et rappelle la devise de la République : « La devise de la République est « Liberté, Egalité, Fraternité ». » On va simplement dire qu’une devise a une valeur normative obligatoire et que par conséquent la « fraternité » est un principe constitutionnel. »
    Pour quelle raison la notion de « Liberté » ne serait pas opposable à la « Loi contre les fausses nouvelles »?… Ah mais zut il s’agit d’une loi contre « La manipulation de l’information » … nous voilà donc revenus tout naturellement au coupable idéal – pour certains gouvernements – dont les supposés agissements pourraient justifier le durcissement ou la prolifération de Lois liberticides, qu’est la Russie. https://www.francetvinfo.fr/internet/reseaux-sociaux/facebook/internet-est-il-un-danger-pour-la-democratie_2703988.html

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  • Toff de Aix // 07.08.2018 à 07h45

    On le voit au fil des diverses interventions (dont je partage, ou pas, les idées… Mais elles ont le mérite d’être débattues) le sujet est d’importance. Il s’agit ni plus ni moins que de la bataille des idées. Macarel et quelques uns le rappellent bien: les mots (il parle de valeurs, mais je pense que l’acception est la même) sont très souvent détournés par ceux là mêmes qui les ont dénigrés à l’origine. Les hommes de pouvoir ont, de tout temps, eu comme seule véritable préoccupation la conservation de leur pouvoir, et pas le bien être des peuples, quoi qu’on en dise… Aujourd’hui ils se prévalent de solidarité, de respect de la vie humaine, mais TOUT, dans leurs actes et leurs comportements, tout indique le contraire.

    Dans cette optique, si la majorité de nos concitoyens allaient sur le terrain, par eux-mêmes, voir ce qu’il en est, au sujet des migrants par exemple, ils se rendraient compte que la situation est bien différente que la vision entretenue par des médias aux ordres… Ceci rejoint le commentaire de Fritz d’ailleurs : nous ne sommes plus vraiment libres, quand la presse se pare de liberté afin de manipuler le peuple dans le sens du pouvoir. Sans reconquête des idées, et du sens véritable des mots, tout ceci sera sujet une fois de plus à la confusion, au mensonge et à la manipulation…il est tellement facile de maintenir les gens dans la peur de nos jours…

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  • Bordron Georges // 07.08.2018 à 08h45

    C’est finalement relativement facile de détourner les lois d’un Pays. Il suffit de pour ces lois qui ont été faites au cours des siècles pour la communauté d’une Nation, de les étendre ou de les transposer au Monde entier (ou à l’Europe ce qui revient au même)?

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  • Myrkur349 // 12.08.2018 à 20h10

    Comme pour tout, il y a l’esprit et la lettre. Avec la constitution de la cinquième république, nous sommes en monarchie constitutionnelle, point barre. Le président a beaucoup de pouvoirs dont celui de présider le haut conseil de la magistrature…. Le gouvernement peut faire passer la loi de n’importe quel façon face au parlement croupion ou le décider au niveau réglementaire ou avec les fameux décrets d’application qui font qu’une loi votée peut être naît morte, pas de décrets entérinés par le gouvernement, et bien c’est finger pour cette loi.
    Vous me direz, ce n’est pas bien grave puisque c’est le système des partis, écuries présidentielles, qui est malsain. Seul le mandat impératif avec des élus non professionnels est valable, vous savez,au contraire des députés ou sénateurs sur trente,quarante ans et avec le népotisme dynastique qui suit souvent de pair.
    De toute façon, lorsque le ras le bol sera général et il doit l’être déjà, les gens voteront contre le pouvoir en place de n’importe quelle obédience qu’il soit. Histoire de se défouler tout en sachant que les nouveaux seront du pareil au même. Un peu comme quand on a laissé le choix aux algériens début des années 90.
    Et pour finir, toutes ces tergiversations humaines pousse-cailloux seront microscopiques par rapport au tsunami écologique en préparation. On va jouir grave, je vous dis pas. :o)

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