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15.août.202315.8.2023 // Les Crises

60 ans après la marche de Martin Luther King, un enfant noir sur trois vit dans la pauvreté

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À la suite d’un nouveau rapport, Martin Luther King III déclare que le rêve de son père n’a pas été réalisé et que « notre travail n’est pas terminé. »

Source : Truthout, Mika Ludwig
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Des manifestants participent à la Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté à Washington, le 28 août 1963.
MARION S. TRIKOSKO / UNIVERSAL HISTORY ARCHIVE / UNIVERSAL IMAGES GROUP VIA GETTY IMAGES

Les conservateurs d’aujourd’hui voudraient vous faire croire que le mouvement des droits civiques des années 1960 a été un tel succès que le racisme systémique fait partie du passé. Chaque année, en février, les Républicains blancs célèbrent le Mois de l’histoire des Noirs en déformant des passages célèbres du discours « I Have a Dream » [J’ai fait un rêve, NdT] prononcé par Martin Luther King Jr. en 1963, afin de servir leurs propres intérêts. La Constitution est « aveugle à la couleur », affirment-ils, et si cela contredit l’expérience vécue des gens de couleur, alors ils doivent jouer les victimes pour des raisons idéologiques. Le gouverneur Ron DeSantis, l’un des principaux candidats du GOP [Great Old Party, ou Parti républicain, NdT] à l’élection présidentielle, en est apparemment si convaincu qu’il a interdit les cours sur le racisme systémique dans les écoles publiques de Floride, de peur que les enfants n’apprennent l’histoire des Noirs et ne soient pas d’accord avec lui.

Certains membres de la droite sont prêts à dire tout haut la partie silencieuse de cet argument : si l’inégalité raciale persiste entre les Blancs et les communautés noires ou amérindiennes, par exemple, c’est qu’il y a un problème avec les Noirs et les Amérindiens. Selon cette vision déformée, les règles du jeu ont été égalisées il y a des décennies par les réformes qui ont mis fin à la ségrégation légale et à Jim Crow (ou magiquement par le discours de King en 1963), alors pourquoi les Noirs ne se relèvent-ils pas par leurs propres moyens ? Si cela ressemble à du racisme, c’est parce que c’en est, et les défenseurs de la lutte contre la pauvreté ont les données pour le prouver.

Un nouveau rapport, soutenu par d’éminents défenseurs des droits civiques, compare les inégalités raciales d’aujourd’hui aux statistiques de 1963, année où Martin Luther King a prononcé son célèbre discours alors que des centaines de milliers de personnes marchaient sur Washington pour réclamer l’égalité civile et économique. Le 60e anniversaire de la Marche sur Washington sera célébré le 28 août, mais les défenseurs des droits civiques affirment que les chiffres montrent que le rêve de Martin Luther King n’a pas encore été réalisé pour des millions de personnes.

Si l’on constate une amélioration notable dans certains domaines, notamment en ce qui concerne les résultats scolaires des Noirs, les disparités entre Noirs et Blancs américains persistent en matière d’emploi, de salaires, de soins de santé, de droit de vote, de condamnation et d’incarcération, de logement et de constitution d’un patrimoine intergénérationnel. Jennifer Jones Austin, directrice exécutive de la Federation of Protestant Welfare Agencies (FPWA), un groupe centenaire qui entretient des liens étroits avec le mouvement des droits civiques, a déclaré que l’inégalité raciale est toujours présente dans « presque toutes les mesures du bien-être » aujourd’hui.

« Aujourd’hui, des millions d’Américains restent privés de leurs droits et se voient refuser l’accès aux libertés les plus élémentaires que d’autres considèrent comme acquises, simplement du fait de leur race », a déclaré Jones Austin mercredi. « Les Noirs américains gagnent 20 % de moins que leurs homologues blancs, même avec des diplômes universitaires identiques. Cet écart de richesse raciale a des conséquences néfastes à long terme sur les familles : un enfant noir sur trois vit dans la pauvreté, contre moins d’un enfant blanc sur dix. »

À première vue, bon nombre des politiques et des structures juridiques qui maintiennent l’inégalité n’ont pas grand-chose à voir avec les guerres culturelles « anti-woke » qui obsèdent les Républicains, surtout maintenant que des gens comme DeSantis et Donald Trump ont utilisé la réaction des Blancs face au soulèvement contre le racisme systémique et la violence policière qui a pris de l’ampleur en 2020. Le mouvement Black Lives remonte aux années 1960, lorsque les images des brutalités policières dans le Sud profond ont alimenté les manifestations pour les droits civiques et que les conservateurs blancs ont répondu aux appels à la déségrégation par une frénésie raciste et des propos sur les « droits de l’État ». Le fait de qualifier les militants noirs et intersectionnels d’aujourd’hui « d’antiaméricains » – et d’interdire leurs idées et leurs identités dans les salles de classe – est tout droit sorti d’un vieux manuel de la droite, créant une diversion commode des piliers de longue date de la suprématie blanche.

Un exemple frappant ? L’emploi et le salaire minimum, une question aussi importante aujourd’hui qu’elle l’était lorsque les travailleurs noirs ont manifesté en 1963 pour réclamer des emplois dignes et des salaires équitables. Corrigé de l’inflation, le salaire minimum fédéral actuel de 7,25 dollars de l’heure permet de gagner moins que le minimum de 1,25 dollar de 1963. En fait, le salaire minimum vaut moins aujourd’hui que jamais depuis 1956, grâce à l’inaction du Congrès, tant des Démocrates que des Républicains.

La discrimination en matière d’emploi et le sous-financement des écoles primaires et secondaires expliquent pourquoi les travailleurs noirs sont généralement concentrés dans les secteurs à bas salaires, exposant ainsi de manière disproportionnée les familles noires au plancher salarial fédéral maintenu par le Congrès et les assemblées législatives des États rouges. En effet, les travailleurs sanitaires noirs s’organisent toujours pour obtenir de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail, des décennies après la grève des travailleurs sanitaires de Memphis en 1968. King a été assassiné peu après s’être rallié aux grévistes.

Selon le rapport, même si les Noirs obtiennent aujourd’hui des diplômes universitaires à des taux nettement plus élevés, ils restent en moyenne confrontés à un taux de chômage plus élevé et à des salaires plus bas que leurs homologues blancs, quels que soient l’âge et le niveau d’éducation. Le diplômé noir moyen doit 25 000 dollars de plus en prêts étudiants que son homologue blanc moyen, en raison de niveaux de rémunération inférieurs pour le même travail, ce qui exacerbe l’écart de richesse.

Cet écart de richesse entre les travailleurs blancs et non blancs reste donc obstinément important, même si la parité salariale s’est quelque peu améliorée depuis 1963. Le revenu annuel médian des femmes blanches diplômées de l’enseignement supérieur est supérieur de 19 % à celui des femmes noires également diplômées. En moyenne, les femmes noires et métissées gagnent respectivement 0,65 $ et 0,55 $ pour chaque dollar gagné par les hommes blancs. Aujourd’hui, les hommes noirs et latinos sont concentrés dans les emplois à bas salaires plus que tout autre groupe.

Il y a ensuite le racisme des forces de l’ordre et le système américain d’incarcération de masse, un ensemble de discriminations et de violences institutionnelles que de nombreux militants restent déterminés à abolir trois ans après les soulèvements de 2020. Ce système a été soutenu par les Républicains comme par les Démocrates. Dans la plupart des grandes villes, les dirigeants démocrates ignorent les nombreux appels à se désinvestir des services de police et des prisons locales et à investir plutôt dans les écoles, les parcs, les soins de santé et les services sociaux afin de renforcer la sécurité dans les communautés victimes du désinvestissement et de l’application ciblée de la loi. En conséquence, les hommes noirs et latinos sont toujours incarcérés de manière disproportionnée pour des affaires de drogue, et les hommes noirs sans diplôme d’études secondaires sont trois fois plus susceptibles d’être incarcérés que leurs homologues blancs, selon le rapport.

« En ce qui concerne les taux d’incarcération, la disparité est encore plus grave : un garçon noir sur trois né aujourd’hui peut s’attendre à être condamné à une peine de prison au cours de sa vie, contre un sur 17 pour ses pairs blancs », a déclaré Jones Austin. « Nous avons besoin d’un changement de politique plus agressif. »

La race et l’identité sont peut-être les points chauds de la politique partisane actuelle, mais les politiques qui façonnent les disparités raciales ont été soutenues par les dirigeants des deux partis. Des décennies d’attaques contre les syndicats et les accords commerciaux néolibéraux qui ont délocalisé des emplois dans les années 1990 et 2000, à la désastreuse « guerre contre la drogue » et aux lois racistes sur les peines qui ont rempli les prisons de Noirs et de Latinos, les Démocrates et les Républicains ont soutenu et maintenu les fondements du racisme systémique.

Pour le lecteur assidu de Truthout, les données du rapport de la FPWA ne constituent peut-être pas une grande surprise. Peut-être pouvez-vous retrouver votre ville natale, votre famille ou même vous-même dans les chiffres. Mais le rapport pourrait s’avérer utile le mois prochain, lorsque les politiciens de tout l’échiquier politique célébreront le 60e anniversaire de la Marche sur Washington en s’alignant pour nous donner leur version de ce que Martin Luther King Jr. voulait dire lorsqu’il a regardé cette foule sans précédent et a dit « I have a dream. »

« Alors que nous réfléchissons aux rêves énoncés par mon père lors de la Marche sur Washington il y a 60 ans, nous constatons qu’ils n’ont pas encore été réalisés », a déclaré Martin Luther King III dans un communiqué. « Ces données révèlent que notre travail n’est pas terminé. »

Copyright © Truthout. Ne peut être reproduit sans autorisation..

Mike Ludwig

Mike Ludwig est un journaliste de Truthout basé à la Nouvelle-Orléans. Il est également l’auteur et l’animateur de « Climate Front Lines » [Sur les lignes du front climatique, NdT], un podcast sur les personnes, les lieux et les écosystèmes en première ligne de la crise climatique. Suivez-le sur Twitter : @ludwig_mike.

Source : Truthout, Mika Ludwig, 21-07-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Patapon // 15.08.2023 à 10h19

Aux USA, tout aborder sous l’angle du racisme correspond peut-être à l’empêchement d’aborder quoi que ce soit sous l’angle du capitalisme ? Pour ne pas parler de la toxicité du capitalisme et de la justification de l’accaparement de toute richesse par des malades convaincus que c’est bien et beau, on bidouille les obsessions racialistes, mais ça ne sert à rien, si le problème n’est pas là, voire ça rajoute un problème qui masque le véritable. La lutte contre la pauvreté, c’est finalement la lutte contre le principe de l’accumulation de pouvoir par les riches qui par construction produit des pauvres. Il n’y a pas de riches sans pauvres et par conséquent pas d’excessivement riches sans excessivement pauvres.

21 réactions et commentaires

  • Paul // 15.08.2023 à 08h16

    ouai.

    en france, plus d’un tiers des « pauvres » sont des enfants

    mais surtout plus d’un enfant sur 5 vit sous le sseuil de pauvreté (en augmentation constante) sans compter les un sur cinq de karl. st le cassé le silence.pas vu d’article là dessus.on regarde toujours ailleurs

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  • Patapon // 15.08.2023 à 10h19

    Aux USA, tout aborder sous l’angle du racisme correspond peut-être à l’empêchement d’aborder quoi que ce soit sous l’angle du capitalisme ? Pour ne pas parler de la toxicité du capitalisme et de la justification de l’accaparement de toute richesse par des malades convaincus que c’est bien et beau, on bidouille les obsessions racialistes, mais ça ne sert à rien, si le problème n’est pas là, voire ça rajoute un problème qui masque le véritable. La lutte contre la pauvreté, c’est finalement la lutte contre le principe de l’accumulation de pouvoir par les riches qui par construction produit des pauvres. Il n’y a pas de riches sans pauvres et par conséquent pas d’excessivement riches sans excessivement pauvres.

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    • Grd-mère Michelle // 15.08.2023 à 16h20

      En effet, et, en plus, il est aberrant d’imaginer que tout le monde puisse vivre dans l’opulence tant vantée par le capitalisme (et son arme de propagande massive, la publicité) pour encourager la sur-production et la sur-consommation qui le maintiennent en perpétuant les relations dominant-e-s/dominé-e-s.
      (Voir les chiffres des « dates de dépassement des ressources nationales » calculées chaque année).
      Et d’ailleurs, cela est-il désirable? (Voir l’hymne de la jeunesse des années de « plein emploi »:
      « I can get no…satisfaction »).

      Mais il est évident, quand même, que les « étrangers » sont systématiquement exploité-e-s et discriminé-e-s partout, même quand ils/elles sont implanté-e-s depuis des lunes.
      Or, sur le continent américain, la plupart des personnes qui prennent les décisions n’y sont-elles pas « étrangères », descendantes des européen-ne-s qui l’ont envahi avant l’Afrique, et organisé le trafic d’esclaves pour faire prospérer la culture et le commerce du coton, café, cacao sur le sol américain (engendrant, en même temps, le trafic trans-atlantique des bateaux, qui détruit la vie marine et détraque le climat)?
      (Et même si l’esclavage n’est pas une invention exclusivement européenne…)

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      • Patapon // 16.08.2023 à 07h42

        La variété des systèmes de domination est très inventive, et on se doute que les inégalités se déclineront selon certaines catégories, tout ce qui peut dessiner des frontières mentales est bon à prendre pour justifier que « j’ai le droit », et les effets de bord seront infinis, bavards, et même brouillons quand ce n’est pas contre-productif. Ce qui arrange bien la classe dominante, souvent très bonne pour être branchée sur les dernières trouvailles morales à deux balles qui ne disent pas un mot de leur véritable mistigri. Quand on aura fini de discuter de lutte des ceci et des cela, et de la convergence des luttes, on redécouvrira vers quoi ça converge, enfin ! À se demander si on se serait pas fait avoir par la divergence des luttes ?

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      • Patapon // 16.08.2023 à 08h01

        Un exemple criant : le potentiel de mobilisation du discours sur la répartition ou plutôt l’accaparement des richesses est plus transculturel que celui sur l’inégalité des sexes, et infiniment plus que le discours sur les minorités. Il y a encore une forme d’occidentalisation à travers ce prisme moral très marqué culturellement qui nuit absolument, gravement, au fondamental de la lutte contre les inégalités. Les gauches occidentales sont engluées dans des jugements certes très mignons mais inopérants et que les autres cultures rejettent. C’est pas le moment, l’Occident ne se rend pas compte de la dilution de son joli bébé dans l’eau acide du bain.

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      • ouvrierpcf // 17.08.2023 à 20h37

        Gdr mère Michelle il vous faut relire ou vous faire expliquer Marx sur la chute tandencielle du taux de profit il n’y a jamais eu de sur consommation dans le système capitaliste et il ‘y en aura jamais jamais jamais et jamais

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  • olivier // 15.08.2023 à 10h35

     » Cet écart de richesse raciale a des conséquences néfastes à long terme sur les familles : un enfant noir sur trois vit dans la pauvreté, contre moins d’un enfant blanc sur dix. »

    Les familles ? Un « détail » (encore un éléphant) qui éclaire la situation pour mieux comprendre que ce qui est écrit ici n’est qu’un recit construit pour justifier une idée.

    fait :
    « 72% des enfants noirs grandissent dans des familles monoparentales – c’est à dire sans père à la maison –, pour une moyenne américaine de 25% « 

    Il est de notoriété (meme chez nous INSEE 2021) que la monoparentalité est un facteur tres agravant en terme de pauvreté. « 41 % des enfants mineurs vivant en famille monoparentale (…) sont pauvres, contre 21 % de l’ensemble des enfants ». En France cela touche une famille monoparentale sur cinq.

    Ce constat n’est plus discuté par les spécialistes aujourd’hui.

    Ce débat est vieux comme la pluie au USA, ne pas en parler ici est un mensonge par omission.

    C’est le fameux Moynihan report, de 1965, rejeté par la communauté noire et le camp progressiste. Depuis du chemin a été fait et c’est su la place depuis longtemps : 1985 Newsweek dans un article “Moynihan: I Told You So” et en 1986 un documentaire de CBS, « The Vanishing Black Family »…

    Encore un article woke qui ne fera qu’aggraver les malheurs et la misère des premiers concernés.

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    • John V. Doe // 15.08.2023 à 12h47

      Quand la pauvreté et l’oppression augmentent, les familles monoparentales non-désirées se multiplient, indépendamment de la couleur de la peau ou de la localisation géographique. Nous pouvons constater cela en G-B où les Irlandais immigrés, ceux de Manchester comme les Gallois connaissent plus de mono-parentalité que les Anglais de la classe possédante. De même en Italie ou en Espagne comme en Belgique où les minorités opprimées et donc appauvries connaissent de semblable soucis.

      Je ne connais pas les chiffres pour la France mais je parie sur des chiffres comparables entre le Sud+Est et le Nord désindustrialisé + l’Ouest du pays.

      Il faut une bonne couche de racisme bien puant (puisque enfoncé profondément dans l’inconscient et ses peurs) pour évacuer cet élément qui est vieux comme l’histoire humaine.

        +6

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      • olivier // 15.08.2023 à 14h43

        « Il faut une bonne couche de racisme bien puant (puisque enfoncé profondément dans l’inconscient et ses peurs) pour évacuer cet élément qui est vieux comme l’histoire humaine. »
        Vous faite la même erreur que ceux qui ont rejeté le rapport Moynihan. Pour les USA, c’est l’anti-rascisme qui a empêché la prise en compte d’un facteur primordial. Lisez le rapport. Ce qui est puant c’est de porter des accusations de rascisme toute faite face à des problemes complexes, sans chercher a prendre la mesure du réel. Ce qui est puant c’est d’ecrire un tel article sur un sujet pourtant aussi balisé aux USA, ce qui est puant c’est d’omettre une telle donnée factuelle.

        « Quand la pauvreté et l’oppression augmentent, les familles monoparentales non-désirées se multiplient, »
        Ce que vous dite ne se vérifie ni en Grece ni au Portugal pourtant moins « riche ». La premiere cause de monoparentalité est le divorce, mais il y aussi les celibataires ce qui pose la question de la matertnité précoce, phénomène hélas endémique chez les noirs au USA (+ de 2X plus, de mémoire). La monoparentalité engendre la pauvreté et la précarité. C’est un fait. La dilution de la famile nucléaire et le mépris qu’elle engendre, la promotion du divorce, en sont des causes. La monoparentalité a explosé partout en Europe comme en France, la pauvreté et la précarité avec.

        Pour le reste de l’histoire humaine, vous méconnaissez manifestement le sujet, vous comparez ce qui ne se compare pas. Il y existent plusieurs modèles familiaux, tres différent. Je vous renvois à Emmanuel Todd sur le sujet…

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        • Fritz // 15.08.2023 à 16h14

          La monoparentalité (autrement dit : l’exclusion du père) est un facteur aggravant de pauvreté, mais aussi de délinquance. On le constate en France dans bien des banlieues.

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    • Lt Briggs // 15.08.2023 à 18h39

      Voyons donc ce rapport. Son auteur, Patrick Moynihan, écrit ceci au président Johnson : « sans accès au travail et sans les moyens de contribuer significativement au soutien d’une famille, les hommes noirs seraient systématiquement aliénés de leurs rôles d’époux et de pères. Cela ferait exploser les taux de divorce, (…) ce qui mènerait à une aggravation de la pauvreté ».

      Selon ce rapport, se voir privé d’un accès au travail – avec un salaire décent – constitue donc la base d’un cercle vicieux. La monoparentalité est-elle comme vous l’affirmez la principale cause du bas niveau de vie des Noirs, ou ne vient-elle qu’accompagner – voire révéler – un problème plus profond et plus ancien, à savoir les multiples barrières auxquelles sont confrontées les personnes de couleur pour travailler, se soigner et apprendre ?

      Voyez cet exemple ici : https://journals.openedition.org/mimmoc/11429
      Il y est notamment dit que la « ségrégation raciale dans le comté de Halifax, comme dans la majorité du territoire étatsunien est non seulement l’héritage de décennies de ségrégation raciale légale, mais également le fruit d’efforts ségrégationnistes contemporains, même après que la Cour Suprême a déclaré dans l’arrêt Brown v. Board of Education (1954) que la classification raciale explicite des écoles était inconstitutionnelle »

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    • Grd-mère Michelle // 15.08.2023 à 19h01

      « Travail, famille, patrie », cette devise (ce « slogan ») est vieille comme la pluie de bombes, de balles, de gazs, déversée sur des civils, hommes, femmes, enfants, vieilles personnes, faune et flore, pour maintenir la domination de dynasties « bien-pensantes » utilisant, manipulant, corrompant les politiques, les militaires, les religieux et les médias pour s’assurer, par tous les moyens, la pérennité de leurs pouvoirs et de leurs richesses.

      C’est ce que j’ai découvert très tôt, en écoutant les propos d’adultes qui parlaient des deux guerres mondiales, et en lisant des livres(débuts du livre de poche)/écoutant les radios (qui, heureusement et pour un court temps, sont devenues « libres »).
      Donc, mère-célibataire volontaire de trois enfants, j’avais décidé, dès mon adolescence rebelle, que je ne me marierais pas(mariage=un des piliers de la société de consommation
      + changement d’identité des femmes qui, à l’époque, devaient abandonner leur nom de famille) et que je ne tenterais rien pour devenir riche(captive d’une mentalité dégradante).
      Mes enfants, né-e-s « bâtards », « illégaux » (bien que « reconnus » par leurs deux pères, également célibataires) ont heureusement été « sauvé-e-s » par un changement de loi intervenu dans les années 70 en Belgique, qui a consacré l’égalité de droits de tous les enfants, quel que soit leur « statut ».
      Comme quoi, garder ses convictions, son intégrité, sa sincérité, peut faire « changer le monde »… surtout quand on n’est pas seul-e à le faire!
      Même si ce n’est pas facile de subsister en tant que « marginal-e »…

        +3

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  • petitjean // 15.08.2023 à 11h56

    Cet article refuse de nommer les CAUSES de cette situation. Ces CAUSES ont pourtant été analysées depuis longtemps.

    Comment résoudre un problème sans nommer et traiter les CAUSES ?

    Une majorité d’afro américain refuse toujours de faire son auto critique et rejette tout sur « l’Homme Blanc »

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    • Ke20 // 17.08.2023 à 20h12

      ´cause peut-être qu’ils n’ont pas envie de vivre et faire vivre un système qui les a déracinés, humiliés ,…..?
      Petit message mais grande réflexion ….
      CAUSONS-en !
      Quoique, ça m’a bien l’air d’être une CAUSE perdue avec des petits penseurs

        +1

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  • John V. Doe // 15.08.2023 à 13h08

    On est toujours le « nègre paresseux » de quelqu’un.

    Pour les Wallons de 1850 à 1950, les Flamands étaient des imbéciles et donc il était normal qu’eux-mêmes soient plus riches. Aujourd’hui, les plus riches Flamands sont persuadés que tous les Wallons, dont l’industrie est morte, sont des paresseux et des assistés. Tous deux considéraient encore il y a peu qu’au-delà de Quiévrain (célèbre poste-frontière belgo-français) commençait l’Afrique.

    Pour les riches Français du Nord qui se sont industrialisés les premiers (XIXe) en France, la côte du « continent noir » se situait de l’autre côté de la Seine. Les Sudistes n’étaient bon qu’à boire du pastis au soleil en ne faisant rien. Et croyez-moi, vous ne voulez pas savoir ce que les Vénitiens pensaient du Sud global à la Renaissance ou que les hautains Anglais et Américains pensent toujours du reste du monde.

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    • olivier // 15.08.2023 à 14h55

      Il existe même en Ardeche (comme partout) un village a flanc de colline où ceux d’en bas moquaient ceux d’en haut et inversement (Trempe-cul). Ailleurs c’etait du « mange corbeaux » ou « mange chèvre » d’un village a l’autre.

      C’est vrai, mais cela reste trop court et trop simple pour expliquer un phénomène anthropologique et social contemporain de la taille d’un pays-continent.

      En revanche, accuser l’autre de ses vicissitudes pour s’éviter d’en assumer la responsabilité est une habitude tres largement répandu, je vous l’accorde. C’est vieux comme l’humanité : c’est le bouc-emissaire.

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  • Fabrice // 16.08.2023 à 08h44

    Tant que la pauvreté se focalisera sur la couleur et non sur un système qui profite essentiellement à une minorité rien ne bougera car ce clivage empêche toute union et de combattre ces excès, cette minorité l’a compris depuis des siècles en divisant pour continuer à régner.

    Warrren Buffet disait «C’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner»

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  • olivier // 16.08.2023 à 10h16

    Avant de crier au racisme systémique : a revenus des parents égal, les ♀ noires font plus d’études que les ♂ blanc, les ♀ noires nées en Afrique ont des revenus plus important que les ♀ blanches US et les ♀ turques, libanaise, indienne ou iranienne gagnent plus que les ♂ blanc (US Department of Labor, 2020). Ne parlons pas des asiatiques.

    La famille noire et sa pauvreté ont fait l’objet de tres nombreuses études depuis 65 avec des résultats très contradictoires selon que l’étiquette politique ou scientifique. Acceptation plus forte des grossesses précoces ou hors-mariage, lien familiaux étendu etc furent notés mais les explications divergent. On a fini par abandonner le calque de la famille nucléaire blanche (colorblind). Certains expliquent l’etat des lieux par un héritage culturel africain (voir les modèles africain de la famille), d’autre un héritage de l’esclavage. L’esclavage et la ségrégation sont bien évidement a prendre en compte. Mais cela explique-t-il tout, beaucoup pensent que non. La est la question qui compte. Ex : Murray (84) va jusqu’a accuser l’affirmative action d’avoir mis les familles en crise. D’autres, environnementalistes : la structure des quartiers (Wilson 80). La question est complexe, mais le racisme comme cause unique à été dépassé. Cela fait des années que personne ne nient les dysfonctionnements au seins des familles noire, il a fallut sortir des approches monolithique pour comprendre et aider. L’anti-racisme qui vire au sectarisme empêche les bons diagnostiques.

    Je ne parle pas des avancées récentes, explosif pour notre universalisme.

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  • La main du Kremlin // 16.08.2023 à 22h10

    Je pense que lorsque les ressources vont commencer a se tarir ca va très mal se passer
    Les riches ne voudront rien lâcher et les pauvres n’auront plus d’autres choix que de les piller
    Et sinon les communautés Asiatiques ,qui vivent l ‘indifférence du blanc et sont très renfermées sur elles meme ne connaissent pas ces problèmes de pauvreté ni de délinquance , d’ailleurs
    Il est de réalités dont on ne peut pas parler

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  • bili // 18.08.2023 à 00h24

    Existe-il un racisme systémique de l Etat au USA envers la population noir ? La réponse est oui, et la partie la plus visible de ce racisme d état est l attitude des policiers et le différence de traitement lors d’une interpellation d’un blanc ou d’un noir.
    Est-ce que ce racisme d Etat explique touts les maux de la population noir ? Évidemment que non mais ca en explique une bonne partie.

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    • Patapon // 18.08.2023 à 13h02

      Tout ça me donnerait sérieusement envie de penser que les États-Unis ne sont plus qu’un wagon du train du monde et qu’on peut enfin cesser de s’en préoccuper à ce point mais hélas, c’est pas encore tout à fait le cas.

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