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12.janvier.201912.1.2019 // Les Crises

Alexis Tsipras en échec dans sa tentative de Sociale Démocratie. Par John Kiriakou

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Source : Consortium News, John Kiriakou, 10-12-2018

Le 10 décembre 2018

Le premier ministre qui a raté son bluff avec les créanciers internationaux en 2015 est en train de prendre une autre posture radicale en mettant les assassins en vacances, écrit John Kiriakou.

Tsipras a trahi le Peuple Grec

Le mot grec « syriza » signifie radical ou venant de la base. Mais cela ne décrit pas l’homme qui dirige Syriza, le parti du même nom au pouvoir en Grèce.

Le Premier ministre Alexis Tsipras a mal géré l’impasse dramatique avec l’UE et les créanciers internationaux il y a trois ans. Il s’immisce maintenant dans les lois antiterroristes du pays concernant l’Organisation révolutionnaire du 17 novembre, un groupe d’extrême gauche formé en 1975 qui a perpétré de nombreux assassinats.

Je ne suis pas impartial sur cette question. J’ai été officier de la CIA à Athènes de 1998 à 2000, travaillant contre le 17 novembre, qui a tué 23 personnes, dont des diplomates étrangers, l’éditeur grec d’un journal de droite, un député, un chef de département de la CIA à Athènes, deux attachés militaires américains et un sergent de l’US Air Force.

J’ai quitté la Grèce de façon brutale en août 2000 après l’assassinat par l’Organisation 17 novembre de mon voisin, Stephen Saunders, Attaché Militaire Britannique. Dans un communiqué publié par la suite, le groupe a précisé qu’ils avaient décidé de me tuer ce matin-là, mais ils ont vu que je conduisais un véhicule blindé et ils savaient que j’étais armé. J’ai été évacué deux heures après la publication du communiqué.

« La marche anti-impérialiste du 23 mai vers l’Ambassade d’Allemagne » « Celui qui a peur est déjà mort. » (John Kiriakou)

En vertu des réformes de Tsipras, tout prisonnier qui souffre de handicaps physiques importants et qui purge une peine d’emprisonnement à perpétuité peut être libéré sans condition. Cette loi ne concerne qu’une seule personne, Savvas Xiros, l’assassin de l’Organisation 17 novembre blessé par l’explosion de la bombe qu’il plaçait pour tuer un armateur dans le Port du Pirée. Xiros a perdu ses mains et un œil. Il pensait mourir de ses blessures, alors il a tout avoué à la police. Mais il a survécu. Pour le moment, il est toujours en prison.

Une autre disposition accordait une permission à tous les terroristes appartenant à 17 Novembre condamnés à perpétuité pour meurtre, y compris au fondateur du groupe, Alexandros Yiotopoulos, et à ses deux assassins en chef, Christodoulos Xiros et Dimitris Koufondinas. Ils purgent tous des peines de plus de 1 600 ans chacun. Il y a deux ans, alors qu’il était en permission de deux semaines à l’occasion de Noël, Christodoulos Xiros s’est tout simplement enfui. Il a été arrêté un an plus tard. Mais au lieu d’être puni par une sentence plus longue, il va bénéficier d’une nouvelle permission à Noël.

La trahison de Tsipras

Après être devenu Premier ministre en janvier 2015, Tsipras, alors âgé de 44 ans, a presque immédiatement commencé à laisser entendre que la Grèce quitterait la zone euro et reviendrait à la drachme comme monnaie nationale, à moins que la « troïka malfaisante » – la Banque centrale européenne, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international – ne réduise ses exigences en matière de réduction des dépenses publiques, principalement en ce qui concerne les retraites.

Il a envoyé son ministre des Finances de l’époque, Giannis Varoufakis, qui travaille actuellement avec le sénateur Bernie Sanders afin de former un mouvement progressiste international, qui aille de Berlin à Londres pour soutenir la position grecque le plus fermement possible. Varoufakis a fait ce qu’on lui demandait. Il a clairement indiqué que Syriza était prête à quitter l’Union européenne et à ne pas honorer ses prêts pour protéger les citoyens grecs de la misère. Ses commentaires ont ébranlé les marchés de changes et affaibli l’euro face au dollar.

Tsipras : promesses non respectées. (Wikimédia)

Dans le cadre de ces négociations difficiles aux enjeux élevés, la Grèce a fait défaut pendant 24 heures pour le paiement d’une échéance due à ses créanciers internationaux, ce qui a aggravé les tensions. Tsipras a ensuite fait un coup médiatique tristement célèbre. Il a organisé un référendum national sur le retrait de la zone euro, tablant sur le fait qu’il était voué à l’échec. Il n’avait aucune intention d’abandonner l’euro et de revenir à la drachme. Mais les électeurs ont approuvé le référendum.

Varoufakis, qui est un ami personnel, m’a dit qu’il était avec le premier ministre le soir du référendum. Quand il fut clair que cela passerait, il précise que Tsipras le regarda et dit : « Merde. En fait on va gagner là dessus. »

Tsipras a décidé d’ignorer les électeurs. Au lieu de tenir la promesse essentielle et originelle de son parti – résister aux demandes faites à la Grèce de coupes budgétaires massives et de licenciements dans le secteur public – Tsipras a capitulé.

Varoufakis endosse la responsabilité

Tsipras a aussi jeté Varoufakis aux loups. Varoufakis a été contraint de démissionner et le procureur en chef du pays a fini par l’inculper l’accusant de « saper la monnaie nationale » en affaiblissant l’euro par rapport au dollar avec sa menace de se retirer de la zone euro lors de réunions avec les Allemands.

Varoufakis a été inculpé de trahison et risque toujours d’être jugé, bien que cela prenne une bonne vingtaine d’années avant qu’il ne voit l’intérieur d’une salle d’audience. C’est le système judiciaire grec, les affaires de trahison y traînent généralement pendant des décennies avant de tourner court. La dernière condamnation pour trahison remonte aux années 1970, lorsque les dirigeants de la junte militaire de 1967-1974 ont été condamnés à la prison à vie. Ils y sont tous morts.

Au cours des années qui se sont écoulées depuis l’affrontement dramatique de la Grèce avec l’UE, le chômage est tombé de 30 % à 19 %. Le tourisme est en plein essor. Et le pays n’est plus au bord de l’insolvabilité. Mais tout cela n’a rien à voir avec le parti Syriza, son programme ou son chef. L’économie est en train de se redresser parce qu’elle a enfin trouvé un équilibre naturel, bien qu’à un niveau très inférieur à celui d’avant la crise, et cela, en dépit de la politique de Syriza.

Syriza est un parti relativement nouveau en Grèce, fondé en 2001 après que le parti socialiste PASOK se soit effondré sous le poids de sa propre corruption. Il est formé d’une coalition de rescapés du PASOK et de cinq petits partis Eurocommunistes. Sa plate-forme est tout à la fois socialiste et nationaliste : il s’agit de s’opposer aux politiques économiques néolibérales, protéger les travailleurs grecs, assainir l’environnement, pourvoir aux besoins des personnes âgées, entretenir de bonnes relations avec les voisins, s’opposer aux lois antiterroristes et accueillir les réfugiés.

Des actes capitalistes

Mais conformément aux conditions de renflouement posées par l’UE, Tsipras a fini par licencier des milliers de fonctionnaires, retirer 10 000 prêtres de la masse salariale du gouvernement et vendre des monopoles d’État à des investisseurs étrangers. Des milliers de Grecs ont soit perdu leur retraite, soit été privés d’une bonne partie de celle-ci. Pour la première fois depuis des générations, de nombreux Grecs ont eu faim et se sont retrouvés sans abri.

Rien de tout cela ne relève du socialisme. Il s’agit de capitalisme. Un dirigeant véritablement socialiste aurait augmenté les dépenses pour stimuler l’économie, tout en autorisant la propriété publique des industries clés. Il aurait augmenté les exportations des secteurs déjà socialisés, comme le ciment et la production d’huile d’olive.

La mine Skouries. (Wikimédia)

La mine Skouries exploitée par la Canadian Eldorado Gold Corporation dans le nord de la Grèce est un autre des échecs cuisant de Tsipras. La Grèce est un producteur d’or relativement important, mais l’exploitation d’Eldorado a provoqué d’importantes manifestations en faveur de la protection de l’approvisionnement local en eau. Dans le nord du pays, des graffitis résolument anti-Eldorado expriment en partie l’indignation locale. Au lieu de s’emparer de la mine, de la dépolluer et de vendre les droits miniers à un certain nombre de sociétés aurifères « vertes », Tsipras n’a rien fait. En conséquence, les mineurs ont fait grève l’an dernier et la compagnie a annoncé des mises à pied.

Dans la foulée de ces échecs, Tsipras a cherché des moyens de retrouver son statut de « socialiste démocrate », ce qui l’a conduit à sa débâcle actuelle.

Les prédécesseurs de Tsipras, les Premiers Ministres des partis conservateurs de la Nouvelle Démocratie mais aussi du PASOK socialiste, ont tous demandé l’aide des services de renseignements américains, britanniques et israéliens contre l’ Organisation 17 novembre. Faisant fi de ce précédent, Tsipras a décidé d’affaiblir les lois antiterroristes du pays. Dans la mesure où nombre de ces lois étaient d’inspiration américaine, Tsipras a vu là un moyen de se démarquer des conservateurs grecs.

Je suis citoyen grec depuis 2008. Le gouvernement Tsipras m’a engagé pour l’aider à rédiger une nouvelle loi sur la protection des lanceurs d’alerte, promulguée en avril. Mais Tsipras a tourné le dos au socialisme démocratique. Il a tourné le dos aux pauvres, aux personnes âgées, à l’environnement et même aux victimes du terrorisme et cela sans raison valable. Tsipras a fait reculer d’une génération son soi-disant socialisme démocratique.

John Kiriakou est un ancien agent antiterroriste de la CIA et un ancien enquêteur principal du Comité Sénatorial des Relations Étrangères. John est devenu le sixième lanceur d’alerte inculpé par le gouvernement Obama en vertu de la Loi sur l’Espionnage, une loi destinée à punir les espions. Il a passé 23 mois en prison pour avoir tenté de s’opposer au programme de torture de l’administration Bush.

Source : Consortium News, John Kiriakou, 10-12-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Toff de Aix // 12.01.2019 à 08h15

« Des mines aurifères vertes »… J’aurais raté un épisode? Depuis quand on n’a plus recours à des quantités massives d’eau et de poisons pour extraire le métal jaune qui rend fou?

Et, sur le coup des stats du chômage qui seraient en baisse, si c’est comme aux states, où les gens préfèrent abandonner et aller s’installer sous un pont… La vraie pertinence économique, c’est de montrer les stats concernant le nombre de SDF, la courbe d’espérance de vie, le nombre de suicides, de toxicomanies, de bénéficiaires des minima sociaux… Tous chiffres en explosion dans cette Grèce ravagée par la troika et le dogme europeiste. Rien que sur l’espérance de vie, la Grèce est revenue au niveau de certains pays du tiers monde, vérifiez si vous ne le croyez pas…

La vérité est que cette Grèce est un exemple, un message envoyé aux réfractaires, quels qu’ils soient…mais ca, kiriakou est incapable ne serait-ce que de l’envisager, tout engoncé qu’il est dans son costume de « socialiste mais pas trop », en fait un authentique social démocrate, qui, s’il était au pouvoir, n’aurait pas fait mieux que celui qu’il critique…

Kiriakou est devenu un opposant du gouvernement tsipras, très bien… Mais son opposition ne doit pas lui faire dire n’importe quoi.. En meme temps, la spécialité de la CIA, n’est-ce pas de tordre les faits pour les faire correspondre a leur réalité, du moins a la réalité qu’ils veulent faire passer dans les esprits ?

25 réactions et commentaires

  • aladin0248 // 12.01.2019 à 07h10

    On vérifie une fois de plus sur cet exemple que ce qu’on appelle aujourd’hui « démocratie », en fait un régime représentatif, n’a rien à voir avec l’étymologie du mot. C’est le royaume où prospèrent les affabulateurs, les menteurs compulsifs, les crapules et les psychopathes qui n’ont de comptes à rendre à personne. C’est supportable tant que tout va bien, mais lorsque ça dérape comme en Grèce, il est nécessaire d’en tirer les leçons.

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    • Glbert Gracile // 13.01.2019 à 22h43

      je comprends pas ce que c’est la « social-démocratie »… c’est juste un concept inexistant… c’est du capitalisme teinté de droits sociaux, qui existe lorsque le rapport de force et la situation historique sont favorables… Point… Dans une situation défavorable, les droits sociaux d’en vont, et il reste le capitalisme… Les gens ont l’air de redécouvrir les bases du marxisme !!! Et de découvrir que le capitalisme est l’oeuvre de personnes répugnantes et viles qui exploitent leurs frères humains… bref… on est revenu au 19ème siècle… pour mémoire, le « moment social-démocrate » a eu lieu après 2 guerres mondiales, et sous la menace soviétique, et dans une phase d’expansion du capitalisme américain industriel au détriment des capitalismes ouest-européens… Mais aujourd’hui ??

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  • Dbon // 12.01.2019 à 08h07

    Un de ex de la CIA en Grèce donne des leçons!!
    La fameuse organisation du 17 novembre (1973 , date du soulèvement des étudiants de l’école polytechnique d’Athènes contre les colonels , plus de 100 morts ,en plus des arestations ,des tortures, des disparitions ) c’est la poursuite de la lutte des Grecs contre l’impérialisme Américain.
    Ce personnage , je pense assez peu fréquentable, oublie de mentionner que Parmis les assassinats il y a eu des tortionnaires et leur assistants. Puisque ils se sont retrouvés libres après la chute des colonels.
    Eux mêmes ont finis leur vie libres , pour la plus part.
    Autant accusé de terrorisme jean moulin.

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    • aladin0248 // 12.01.2019 à 08h26

      Les ennemis de nos ennemis ne sont pas toujours des amis 🙂

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      • jmk011 // 12.01.2019 à 11h12

        J’ai dû manquer un épisode car’ à ma connaissance, Tsipras n’a jamais initié un référendum sur la sortie de la Grèce de l’euro, sachant très bien que les Grecs restaient malgré tout attachés à la monnaie européenne. Quant à Varoufakis, on ne compte plus ses va et viens politiques.
        De toutes façons il ne faut pas compter sur un ancien de la CIA pour être véritablement informé de la situation en Grèce.

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        • Weston // 13.01.2019 à 14h59

          Ou pour dire ce qu’il sait vraiment d’une situation donnée.
          Il est toujours délicat de donner du crédit à une organisation qui agit de façon clandestine sur tous les continents et parfois à l’encontre des intérêts direct des États-Unis.

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        • Dominique65 // 13.01.2019 à 15h03

          « Tsipras n’a jamais initié un référendum sur la sortie de la Grèce de l’euro »

          En effet, il est difficile de trouver une volonté de sortie de l’Euro dans la question posée lors de ce référendum :

          « Acceptez-vous le projet d’accord soumis par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international lors de l’Eurogroupe du 25 juin 2015 et composé de deux parties, qui constitue leur proposition unifiée ?
          Le premier document est intitulé « Réformes pour la réussite du programme actuel et au-delà », le second « Analyse préliminaire de la soutenabilité de la dette ».

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    • Chris // 12.01.2019 à 13h08

      Un texte très toxique qui mélange faits et narrative : une véritable épreuve pour mes facultés cognitives.
      Est-ce-que Kiriakou compte se dédouaner avec cette fable ?
      Je considère que les personnes « exécutées » par l’organisation 17 nov., n’étaient que les « soldats » de l’empire capital et sont morts à ce titre. Kiriouki en était, en tant qu’employé de ce gang international et mondialiste, vampire et exterminateur de peuples.

      Tsipras, Le Maire, Vauquiez, Schappia, Bezin, Trudeau, Macron, Sanders, Varoufakis, Salvini, Di Maio, etc j’en oublie une kyrielle, sont tous des yuppies oints par le capital néolibéral mondialiste pour faire perdurer ce système inique et mafieux qui, tel les sarcomes, métastasent le monde.
      Des nuisibles.
      Et ça continue : 12 janv. 2019 – L’or de la Banque de France n’est plus sanctuarisé
      https://www.businessbourse.com/2019/01/12/philippe-herlin-lor-de-la-banque-de-france-est-celui-des-francais-il-sert-de-garantie-ultime-en-faire-un-actif-mobilisable-pour-des-operations-financieres-est-une-trahison/
      Ils n’auront de cesse de nous ronger jusqu’à la moelle.

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  • Fritz // 12.01.2019 à 08h12

    Si j’ai bien compris, John Kiriakou, qui est un ancien agent de la CIA « antiterroriste » (sic) – nul n’est parfait – reproche à Tsipras sa fuite en avant gauchiste, qui ne pourra jamais effacer sa tromperie initiale : avoir fait campagne en 2015 sur la justice sociale et l’indépendance nationale.

    Promesse qu’il était bien décidé à ne pas tenir, comme il était déterminé à violer le résultat du référendum du 5 juillet si le NON à l’ingérence allemande et européenne devait l’emporter. Cela prit une semaine. Je me rappelle le regard torve du dénommé Tsipras au parlement européen, lorsque Nigel Farage l’incitait à résister.

    https://www.youtube.com/watch?v=94UcyJnRcGU

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    • Glbert Gracile // 13.01.2019 à 22h46

      Tsipras s’est couché… aujourd’hui, c’est Salvini en italie qui se couche… les peuples européens sont ils prêts à mener la lutte des classes dans toute sa vérité ??? Peut-être pas encore…

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  • Toff de Aix // 12.01.2019 à 08h15

    « Des mines aurifères vertes »… J’aurais raté un épisode? Depuis quand on n’a plus recours à des quantités massives d’eau et de poisons pour extraire le métal jaune qui rend fou?

    Et, sur le coup des stats du chômage qui seraient en baisse, si c’est comme aux states, où les gens préfèrent abandonner et aller s’installer sous un pont… La vraie pertinence économique, c’est de montrer les stats concernant le nombre de SDF, la courbe d’espérance de vie, le nombre de suicides, de toxicomanies, de bénéficiaires des minima sociaux… Tous chiffres en explosion dans cette Grèce ravagée par la troika et le dogme europeiste. Rien que sur l’espérance de vie, la Grèce est revenue au niveau de certains pays du tiers monde, vérifiez si vous ne le croyez pas…

    La vérité est que cette Grèce est un exemple, un message envoyé aux réfractaires, quels qu’ils soient…mais ca, kiriakou est incapable ne serait-ce que de l’envisager, tout engoncé qu’il est dans son costume de « socialiste mais pas trop », en fait un authentique social démocrate, qui, s’il était au pouvoir, n’aurait pas fait mieux que celui qu’il critique…

    Kiriakou est devenu un opposant du gouvernement tsipras, très bien… Mais son opposition ne doit pas lui faire dire n’importe quoi.. En meme temps, la spécialité de la CIA, n’est-ce pas de tordre les faits pour les faire correspondre a leur réalité, du moins a la réalité qu’ils veulent faire passer dans les esprits ?

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    • romain // 13.01.2019 à 12h37

      « Rien que sur l’espérance de vie, la Grèce est revenue au niveau de certains pays du tiers monde, vérifiez si vous ne le croyez pas… »

      je viens de vérifier et, comme je le pensais, c’est du n’importe quoi: l’espérance de vie semble stagner en grece depuis environ 2010 mais en aucun cas n’est descendu au niveau de celle d’un pays du triers monde.

      merci de ne pas noircir un tableau deja bien sombre.

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  • gracques // 12.01.2019 à 08h38

    Rappelle moi l’attitude du dit nigel farage après le brexit ?

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  • Jean-Do // 12.01.2019 à 09h23

    Je suis toujours sidéré par le niveau et la pertinence d’une part très importante des commentaires de ce site, surtout comparé à ce que l’on voit ailleurs. Je suppose que le choix des textes y est pour beaucoup mais pas seulement. Donc, merci à leurs auteurs, merci aux animateurs de ce site et merci aux modérateurs. Je continuerai de soutenir financièrement l’association 🙂

      +19

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  • Roger // 12.01.2019 à 11h15

    Un agent de la CIA, se baladant en voiture blindée, armé, dans un pays sous dictature militaire installée par les USA, peut-il avoir changé des décennies plus tard, au point de devenir crédible dans ses analyses?
    D’ailleurs, un « Américain » peut-il être crédible quand il parle d’un quelconque pays du ROW (Rest Of the World)?

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    • vlois // 12.01.2019 à 11h55

      Oui, John Perkins : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Confessions_d%27un_assassin_financier
      Je suis étonné de n’avoir jamais rien vu sur ce site (mais peut-être que je me trompe) sur ce qu’il raconte de ses expériences passés pour les services américains. Très instructif sur la stratégie de la dette comme outils de domination d’ailleurs !

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  • Chris // 12.01.2019 à 13h50

    Magistral. A écouter et ré-écouter et faire tourner.
    Afin que la population comprenne que la dette actuelle n’est pas un transfert d’argent entre une personne qui a épargné et une personne qui veut investir, mais un pur outil de domination par des intérêts privés que sont les banques.
    Ce qui rejoint mon commentaire dans « ma vie à crédit » :
    https://www.les-crises.fr/envoye-special-une-vie-a-credit/
    « Si j’ai un projet, je fais les économies nécessaires et l’achète cash. Si, si, ça marche, sauf que ça prend du temps !
    Et si ce n’est pas dans mes moyens, soit je renonce, soit je réajuste mes prétentions.
    Je reconnais que cette stratégie demande une forte résistance à la frustration {…} je suis riche de ma liberté mais aussi d’un certain capital qui me met à l’abri des pressions et mauvaises surprises !
    Et vous savez quoi ? Quand au bout de quelque temps, vous avez réuni quelques centaines ou milliers d’€, l’objet convoité est devenu obsolète tant dans son usage… que son utilité »
    Bien se mettre dans la tête qu’en signant un crédit, nous faisons notre propre malheur, mais aussi contribuons au malheur collectif qu’est la dette publique.

    Le niveau de dette française a largement rejoint celui de la Grèce d’il y a 9 ans !!!

    En d’autres termes, Macron après Hollande -mais il était son conseiller !- est en train de nous tsiprasiser ! Il utilise exactement les mêmes outils pour ce faire.
    Avec la bande de veaux que nous sommes, je doute que les GL puissent infléchir quoique ce soit !

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  • moshedayan // 12.01.2019 à 18h37

    Selon moi, ce n’est pas tellement la CIA ou des anciens de la CIA qui ont une influence aujourd’hui sur la Grèce, c’est maintenant les Allemands.
    Je m’appuie sur le voyage de Mme Merkel en Grèce pour parler du « problème » de l’appellation de la Macédoine du Nord avec les Grecs. Rien que ça suffit peut-être à énerver les Américains, mais en fond il y a bien les ambitions allemandes dans les Balkans.
    Berlin ne se cache plus: il s’érige en « commandeur » de la région. Il tente de faire pression sur la Serbie, la Bulgarie et la Slovaquie, parce que ces pays s’intéressent trop au futur « turkstream 2 » ou « bolgarostream » avec la Russie. Pour Berlin, il n’est pas tolérable de voir Serbes, Bulgares et Slovaques agir de façon indépendante. Après avoir avoir « foutu la m… » en Ukraine, Berlin poursuit son expansionnisme sous couvert de l’UE -Tsipras n’est qu’une girouette soumise au diktat allemand (et même Washington s’en fache). Tout cela finira mal pour Berlin…

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    • Chris // 13.01.2019 à 14h21

      « Tout cela finira mal pour Berlin… »
      Non, tout cela finira mal pour la France qui fait la pute comme le faisait Pétain en son temps : la guerre économique intra-communautaire fait rage.
      Déc. 2018 – Effondrement des salaires en Europe
      http://www.institutschiller.org/Effondrement-des-salaires-dans-les-pays-occidentaux-forte-augmentation-en-Chine.html
      A noter que Macron n’ira pas au raout de Davos… pour s’épargner les moqueries de ses pairs, je suppose.
      Les Italiens plus malins (ou ont-ils compris la leçon de Mussolini et Tsipras ?) se démènent pour créer une coalition contre l’axe FR/D au sein du PE en vue des élections de mai, probablement soutenu en coulisse par Trump… :
      https://francais.rt.com/international/57738-salvini-pologne-il-est-temps-remplacer-axe-franco-allemand-par-axe-italo-polonais

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      • moshedayan // 13.01.2019 à 16h03

        Bien d’accord avec vous, pour votre pays. Mais si vos Giletts jaunes réveillent le sentiment national c’est un espoir. A côte de cela, il est aussi vrai, vos élites politiciennes et journalistiques sont quasi-toutes « européistes » soumises à Berlin, slavophobes (pour synonyme d’antipopulistes aujourd’hui) russophobes c’est certain. Peu de jour où un journaliste ne « s’inquiète » pas de tel ou tel acte politique en Europe de l’Est quand il est « contraire à l’esprit universaliste de la France » -je traduis « mondialiste » en fait maintenant.
        A propos je me suis étonné ce matin de la façon dont votre ministre Marc Fresnau expliquait si sereinement sans marquer aucun regret le fait que des manifestants perdaient un oeil ou une joue arrachée avec les coups de vos policiers -tout cela lui semblait  » la routine » des inconvénients, des « pour cent » admis pour pertes? « za prosto… »
        Donc, vos inquiétudes sur l’avenir de votre pays sont justifiées, parce que si votre Président se plaît à rappeler les « heures sombres » de l’histoire de l’Europe, il en est un grand acteur. Il aime « fouetter » mais s’est bien abstenu de rappeler la honteuse traîtrise franco-britannique de 1938 lors de son séjour à Bratislava puis Prague.

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  • Frédéric // 12.01.2019 à 19h32

    Beaucoup de raccourcis dans le texte de Kyriakou. C’est peut-être la manière américaine de communiquer: on ne s’embarasse pas d’une ligne logique, on jette des bribes d’infos sans faire le lien. En ce qui concerne la mansuétude de Tsipras pour les terroristes, on ne comprend pas pourquoi, puisqu’il est un bon enfant obéissant aux maîtres du jeu européens, donc aussi américains, en tout cas pour le terrorisme en général. Et il ne faut pas oublier la complicité de Tsipras dans l’action en justice de la part d’un « Département pour la protection de l’État et du régime démocratique », placé sous l’autorité du ministre de l’ordre public (et non de la justice) « censée investiguer les activités liées au terrorisme et qui menacent la démocratie ». Il prend l’initiative de poursuites contre des activistes anti-saisies. Cela me rapelle les lois anti-terroriste en France contre les écolos.

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  • Renaud // 12.01.2019 à 19h45

    Je me demande si ce débat a une portée importante ou décisive? Sauf mauvaise compréhension de ma part, ce débat-là se situe en – aval – de la question majeure de l’appartenance à l’ « Europe » de la Grèce (comme d’autres) avec les conséquences épouvantables que ça a dans tous pays en question spécialement en « Europe » du Sud.
    À mon sens, la meilleure investigation, la plus élucidante et documentées est celle contenue dans le lien ci-après :

    https://www.youtube.com/watch?v=Mt1Q90Wip3s&t=48s

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  • Christian Gedeon // 12.01.2019 à 23h05

    Euh. Non. C’est l’echec du peuple grec pas celui de Tsipras. Parce qu’en définitive et assommé par tout ce qu’il
    A pris dans la gueule et il a pris très lourd le peuple grec n’a pas pu réussir le coup de l’Italie qui pardonnez l’aise quand même tout le monde sur le cul et très mal à l’aise les gauches bien pensantes européennes. Le but actuel des libéraux de droite et de gauche confondus est d’empecher Coûte que coûte la reedition de l’affaire italienne. Attention en Espagne Vox s’est alliée avec la droite en Andalousie et ce n’est qu’un début.

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  • Le Rouméliote // 13.01.2019 à 12h10

    Non mais, il se fiche de nous Kiriakou ? Ça va mieux en Grèce ? Regardez le dernier film de Yannis Youlountas : https://www.youtube.com/watch?v=wNSfoTYY3hA
    Ce monsieur oublie les pressions insupportables de la BCE, de l’eurogroupe et de la Bundesbank réunis pour mettre le pistolet sur la tempe de Tsipras et que Varoufakis a bien décrites dans Conversations entre adultes (livre à lire absolument pour les FAITS décrits).
    Une anecdote rapportée par Yannis Youlountas, lors de la présentation de son film jeudi dernier dans le Vaucluse : une amie à lui est décédée à 59 ans d’un cancer récidivant. Elle avait eu droit à une chimiothérapie avant la « crise ». Elle s’en était sortie. Mais, la maladie a récidivé l’année dernière. Elle en est morte parce qu’elle n’a pas eu droit à la chimio, parce que dans la Grèce au sein de l’UE, les malades sont TIRÉS AU SORT pour savoir qui aura droit au traitement ! Forcément ni la sécu, ni l’hôpital n’ont les moyens de payer cash les médicaments pour tous les patients. Le gouvernement Tsipras s’étant engagé à rembourser rubis sur l’ongle la « dette » due au MES !
    Quant aux chiffres du chômage, ils sont bidons : ce sont les radiés et l’émigration des jeunes qui les font baisser ! Le tourisme ne rapporte qu’à quelques îles et propriétaires, pour la plupart étrangers, de bidules à touristes.
    Il faudrait engager une action contre l’UE, l’Allemagne et leurs compradores grecs et européens, à commencer par Moscovici, pour crime contre l’humanité. Un point c’est tout !

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