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6.février.20156.2.2015 // Les Crises

Alexis Tsipras se retrouve au pied du « mur de l’argent », par Romaric Godin

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Excellent article du non moins excellent Romaric Godin de la Tribune (un vrai journaliste, lui…)

L’ultimatum de la Banque centrale européenne (BCE) remet la pression sur le gouvernement grec et consacre son rôle politique dans la crise grecque. Mais le jeu est très serré et très risqué, pour tous.

Le 21 juillet 1926 au matin, le président du Conseil français Edouard Herriot, qui vient de former un gouvernement, reçoit une lettre d’Emile Moreau, gouverneur de la Banque de France qui est alors une institution privée et indépendante. Cette lettre enjoint au président du conseil de réclamer un vote explicite du parlement pour augmenter le plafond des avances accordées par la Banque au gouvernement. Faute de quoi, la Banque cessera immédiatement ses paiements pour le compte du Trésor. La France sera alors immédiatement en faillite.

Aussitôt connue, cette lettre provoque un vent de panique chez les épargnants qui, craignant un impôt forcé sur les dépôts, se ruent aux guichets. Le franc s’effondre, il faut 235 francs pour une livre sterling (contre 25 avant la guerre et 179 un mois avant). Tous savent combien la majorité du gouvernement est fragile. En fin de journée, Edouard Herriot se présente devant la Chambre et est renversé par 290 voix contre 237. Pour sortir de l’Assemblée, il doit attendre que la police disperse la foule hostile qui entoure le Palais Bourbon. Le Cartel des gauches, élu deux ans plus tôt, a péri définitivement sous les coups d’une simple lettre d’un gouverneur de la Banque de France. Quelques jours plus tard, Raymond Poincaré, l’idole des marchés, battu en 1924, revient aux affaires.

Un souvenir de 1926…

On ignore si Mario Draghi connaît cet épisode de l’histoire de France qui a donné naissance à une expression, le « mur de l’argent ». Mais les similitudes avec la situation de ce mois de février 2015 sont frappantes. Le « Cartel des gauches » avait en effet remporté – du moins en sièges sinon en voix – les élections de 1924 sur un programme qui n’est pas sans rappeler – toutes choses étant égales par ailleurs – celui d’Alexis Tsipras : rétablir l’équilibre budgétaire par l’application rigoureuse de l’impôt sur le revenu – voté en 1914 mais encore appliqué sans convictions – et renforcer les lois sociales, notamment sur le temps de travail, le respect du droit syndical et les assurances sociales.

D’emblée, ce programme déplut aux puissances économiques françaises et aux banques américaines qui font alors la pluie et le beau temps sur le marché des changes. A l’instar du programme de Syriza qui déplaît aujourd’hui aux marchés. Pendant deux ans, la pression exercée sur les gouvernements du Cartel va en réalité les empêcher d’agir réellement et aggraver les dissensions internes entre socialistes, radicaux et républicains modérés. Jusqu’à ce que, le 21 juillet 1926, la Banque centrale porte l’estocade pour le compte des milieux d’affaires par un simple ultimatum qui n’est pas sans rappeler celui du 4 février 2015.

La BCE, acteur politique

Comme en 1926, ce 4 février 2015, le mythe de l’indépendance de la BCE a volé en éclat. La BCE, en tant que seule vraie institution « fédérale » de la zone euro, se considère comme le garant d’un ordre économique qu’elle veut défendre, semble-t-il, à tout prix. Ceci est logique : la BCE est la seule force capable, via les banques grecques, d’exercer une véritable pression sur Athènes. Rappelons en effet que les traités ne prévoient rien qui ressemble à une expulsion d’un mauvais élève budgétaire de la zone euro, même en cas de défaut sur la dette.

En revanche, si la Grèce se retrouve dans l’impossibilité pratique de disposer d’assez de liquidités, elle devra de facto sortir. Le geste politique est d’autant plus éclatant que la BCE fonde sa décision de mercredi sur une simple interprétation, sur une croyance, celle qu’aucun « programme » n’est susceptible de voir le jour. A priori, une institution indépendante aurait dû attendre de constater un échec des négociations. La partie se joue donc au niveau politique entre Athènes et Francfort. Comme entre Matignon et la Banque en 1926.

De quel jeu parle-t-on ?

De quelle partie s’agit-il ? Il s’agit d’intimider le plus possible l’autre joueur pour le faire « craquer » et accepter de céder sur l’essentiel. La question centrale de ce jeu, c’est évidemment de savoir jusqu’où l’autre est prêt à aller. En réalité, le véritable enjeu qui n’est jamais évoqué directement par les parties prenantes, c’est le Grexit. Chacun fait le pari que l’autre ne le veut pas.

Là où la partie est un peu vicieuse, c’est que pour faire craquer l’autre, on avance vers le Grexit pour tenter de lui faire croire que l’on est prêt à tenter ce saut. D’où une stratégie de la tension permanente… Tout ceci se fait évidemment très diplomatiquement, jamais explicitement. La question reste de savoir si ce jeu de dupes peut mal tourner ou non.

Le coup grec et la réplique de la BCE

Ainsi, vendredi, la Grèce avait pris l’initiative en « tuant » la troïka. Elle mettait une pression certaine sur la BCE qui a conditionné le soutien à la Grèce à un accord avec la troïka. Dès lors, le choix pour Mario Draghi était soit d’accepter le fait accompli et d’engager des négociations, mais alors sur la base grecque et acceptant la mort d’une troïka dont elle fait partie, soit de répondre au coup de force par un autre coup de force, celui de menacer de couper les vivres à Athènes. C’est cette dernière voie qu’elle a emprunté. L’équilibre est donc rétabli.

Un jeu de bluff

Certes, si on y regarde de près, les deux joueurs, tout en durcissant leur jeu, laissent des portes ouvertes à un accord, à un « match nul » par accord mutuel, comme il en existe aux échecs. Athènes a ainsi fait des propositions lundi et la BCE n’a pas coupé le robinet puisqu’elle a maintenu jusqu’au 28 février l’accès du système financier grec au programme d’accès à la liquidité d’urgence (ELA). Mais si les ponts ne sont pas coupés, à chaque fois qu’un joueur tente un coup de bluff, on se rapproche d’une fin que ni l’un, ni l’autre ne souhaite officiellement : que la table soit renversée. La BCE menace désormais clairement Athènes d’un Grexit, comme Athènes a menacé d’un défaut unilatéral vendredi.

La situation grecque

Après la décision de la BCE, la balle est dans le camp d’Alexis Tsipras. La question est de savoir si, comme le disait le ministre des Finances Yanis Varoufakis, « le gouvernement Syriza ne se comportera pas comme le gouvernement irlandais en 2010. » Autrement dit, s’il cédera comme Dublin voici 4 ans ou comme Edouard Herriot en juillet 1926. Mais la situation du nouveau Premier ministre grec semble plus forte. Il vient d’être élu, 70 % des Grecs le soutiennent et il dispose d’une majorité parlementaire qui semble solide et unie sur la question européenne. Cette force lui donne des obligations : celle de ne pas faiblir. S’il le faisait, il perdrait la confiance d’une partie de son électorat et sans doute de son allié de droite et d’une partie de son propre parti. S’il cède trop, il pourrait certes s’allier avec les « pro-européens », mais il sanctionnerait alors sa conversion en nouveau George Papandréou et celle de Syriza en nouveau Pasok. Le parti communiste et les néo-nazis pourront se frotter les mains. Compte tenu de ses forces intérieures, Alexis Tsipras ne peut guère faiblir. Mais s’il joue le durcissement, le gouvernement grec devra désormais préparer concrètement les esprits au Grexit – sans en parler ouvertement pour ne pas couper les ponts – pour faire croire qu’il ne bluffe pas. Au risque de se laisser emmener plus loin qu’il ne voudrait…

La situation de la BCE

La BCE est-elle mieux lotie ? Pour le moment, oui. Mais à mesure que la date du 28 février s’approchera et le risque du Grexit se précisera, la pression deviendra de plus en plus forte sur Mario Draghi dont on voit mal comment il pourrait accepter la responsabilité d’une rupture de l’irréversibilité de l’euro. La position de force de la BCE n’est que temporaire. Et Athènes pourrait être tentée de jouer la montre pour réduire les exigences de Francfort qui, du coup, sortirait perdante de l’affaire, surtout si elle doit accepter une renégociation de la dette et une remise en cause de l’austérité. Mario Draghi devra aussi prendre garde à ne pas apparaître comme le bourreau de la démocratie, mais il ne pourra pas non plus donner l’impression d’avoir trop reculé après s’être montré ferme. La crédibilité de la BCE est en permanence sous l’œil des marchés.

Le jeu est donc plus équilibré qu’en 1926. Il est aussi plus confus. Les deux parties recherchent sans doute un compromis, mais à leur avantage. Et la marge de manœuvre des deux acteurs est fort limitée. Un « Happy End » n’est pas certain dans ce jeu grec.

Source : La Tribune, 5/2/2015

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Commentaire recommandé

Mercure38 // 06.02.2015 à 06h49

Et si la Grèce tournait le dos à l’Europe pour se tourner vers la Russie?

70 réactions et commentaires

  • Grossomodo // 06.02.2015 à 05h36

    Sacrée partie d’échec !

    Mais je pense pas qu’il n’y ait la moindre improvisation du coté d’ A. Tsipras , de Syrisa , du gouvernement et de la majorité grecque …
    Sauf si amateurs , tous les scénarios ont du être envisagés .
    Et qu’ont à perdre les Grecs ?
    Une lente agonie ?

    (Hein, la Méluche !
    C’est pas si simple !)

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    • laurent // 06.02.2015 à 11h29

      Bonjour,

      Jai du mal à comprendre (cela dit très sincèrement et sans fausse naïveté) les critiques adressées sur ce blog à la Position de Mélenchon. Je ne suis pas mélenchoniste, mais il me semble que ses prises de position sur les problèmes financiers européens sont cohérents et argumentés.

      Quelqu’un pourrait-il m’expliquer en quoi Mélenchon est à côté des clous sur ces problèmes précis?

      Merci d’avance.

        +6

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      • LS // 06.02.2015 à 15h02

        Question intéressante. La position de Méclanchon est à la fois incomprise et difficile à comprendre (je pense qu’elle lui a coûté un bon nombre de voies).

        En gros, il a eu le même discours que Syrisa tenait pendant les élections. On ne veut pas sortir de l’euro/UE mais on négocie pour sortir de la politique économique actuelle. L’un comme l’autre n’ont jamais, à ma connaissance, acceptés de répondre à ce qui se passerait s’il y avait blocage de la discussion.
        Ce qui complique encore la lecture de sa position est que, à la différence de Syrisa, Mélanchon n’a aucune référence un tant soit peu nationaliste.

        Mélanchon à dit, à mots couverts, que la sortie unilatérale de l’euro, voire de l’UE, serait vécu comme un casus belli par l’Allemagne et qu’il serait mieux que la sortie devrait résulter d’une négociation même conflictuelle avec elle. Il a ajouté qu’une rupture complète avec l’Allemagne conduirait à une situation très dangereuse en Europe. Il a quand même ronchonné en disant qu’il n’était pas un novice en termes de tactique politique et saurait mener cette négociation. J’ajouterais que, si on était dans une situation de sortie unilatérale de l’euro et/ou de l’UE, la France serait dans une situation semblable à ce qu’elle à connue après la révocation de l’édit de Nantes (Cf son bouquin « qu’ils s’en aillent tous »).

        Tout cela n’est pas bien clair, comme le jeux actuel de l’Allemagne et de la Grèce, mais je n’ai rien de mieux à proposer. Bref, je ne connais pas la position réelle de Mélanchon sur ce sujet, il s’agit d’un avis personnel sur sa communication.

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        • francisco // 06.02.2015 à 15h22

          Bonjour
          suffit de lire ce qui suit
          http://lemoine001.com/tag/arnold-joseph-toynbee/

          … qui n’est qu’une pâle copie de la pensée de Toynbee (qui en plus ne disposez pas des outils scientifiques actuels qui nous expliquent comment fonctionne notre cerveau) pour commencer à essayer de comprendre …
          Christian

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          • boduos // 07.02.2015 à 00h45

            ce que l’on conçoit clairement s’enonce clairement ,meme si la simplicité demande du travail.
            je pense que Tsipras est parfaitement determiné à sortir la Grèces de l’UE si un compromis compatible avec sa volonté de desserrer le carcan des plans d’austérité et de nature à permettre une relance n est pas concédé par la troïka.
            il a bien montré les ouvertures que lui offre la russie (il vient d’etre invité par poutine le 9 mai a moscou pour le 70eme anniversaire de la victoire sur les nazis,tout un symbole puisqu’ils etaient dans le meme camp.
            Tsipras ne veut pas humilier ses interlocuteurs comme un vulgaire maitre chanteur,il ne veut pas insulter l’avenir mais je pense qu’il ne bluffe pas.
            merkel aurait beaucoup à perdre ,Tsipras c’est le petit boulon de la direction qui ,s’il venait à manquer ,enverrait la voiture UE dans le ravin.

            quelle que soit l’issue,il joue gagnant et la troïka perdant.

            et dire que nous sommes pendus aux initiatives de ce petit pays ,entravés que nous sommes dans cette caricature de démocratie qui ne respecte pas les referendums,nient les pétitions ,marginalise les majorité ,gouverne a l’émotion et au coup de menton, ….divise pour régner ….

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        • laurent // 06.02.2015 à 16h17

          En réponse à “LS”

          Bonjour et merci pour votre réponse.

          Je suis d’accord avec vous. J’ajouterai qu’à mon avis, Mélenchon n’est pas dupe et a tout à fait conscience des effets bénéfiques qu’entrainerait pour les populations européennes une sortie de la Zone Euro.

          Mais, étant en même temps persuadé (à tort ou à raison, peu importe) du caractère tragique et répétitif de l’histoire, il craint que cette sortie de l’euro n’entraine à terme une crispation identitaire, avec, peut-être, à la clef, une resucée de l’histoire (nationalisme allemand, partis extrémistes au pouvoir, guerre en Europe…)

          C’est ce qui l’empêche à mon avis de suivre par exemple les préconisations d’un Sapir ou d’un Lordon.

          (Ce que je dis là est une interprétation personnelle sur l’état d’esprit du bonhomme et nullement un argument avancé contre une éventuelle sortie de l’euro. Je ne crois pas pour ma part à une guerre en Europe, mais je peux me tromper).

          Amicalement

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          • Gaïa // 06.02.2015 à 17h08

            @ Laurent

            Cette crispation se fait et s’accentue justement parce que la gauche radicale n’a pas fait le choix entre l’euro et la souveraineté citoyenne. Il pense réformer la BCE et bien vous avez la réponse avec la Grèce . Cela devrait suffire pour accélérer une réflexion, non?

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        • françois // 06.02.2015 à 20h56

          Effectivement vous ne connaissez par la position de Front de gauche et de Monsieur Jean Luc Mélenchon.
          Petit détail Mélenchon et pas Mélanchon !

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      • Yves.jm // 06.02.2015 à 19h05

        Mélenchon est un internationaliste, en terme différent un mondialiste. Il gesticule beaucoup pour essayer de raccrocher toutes les voix qu’il peut, sans grand succès. Il n’a pas de colonne vertébrale idéologique.

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        • laurent // 06.02.2015 à 19h47

          Bonjour,

          Pouvez-vous préciser ce qu’est un mondialiste, ce n’est pas clair.

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      • Christiane // 07.02.2015 à 17h55

        En Grèce, la vie politique n’est pas axée sur 2 partis qui, comme en France, ont veillé à se partager le pouvoir en prenant soin d’en écarter un troisième comme le FN. Ce qui fait la force de Syriza, c’est que la partie eurosceptique de son programme est également partagée par les Souverainistes et Aube Dorée qui arrivent respectivement en deuxième et troisième position. Chez nous, l’ UMP et le PS se soutiennent mutuellement car ils sont tous deux mondialistes, atlantistes et amis de la finance internationale; Mélenchon l’est également. Il est faux de comparer le parti grec Syriza au parti de Mélenchon; — les médias adorent ce genre d’association — il ne faut jamais comparer deux formations politiques de pays différents, même s’ils semblent avoir des ressemblances; leur mentalité, leur formation, leur Historique n’est pas identique. D’ailleurs nous verrons si la suite qui évoluera au cours des mois va rencontrer l’ adhésion de Mélenchon dont les adeptes sont bien plus violents, plus agressifs et bien plus sectaires que ceux de Syriza qui, au cours des différentes manifestations n’ont menacé aucun de leurs compatriotes tout comme ceux d’ Aube Dorée,

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    • jacqucroquant // 06.02.2015 à 15h07

      Voilà ce qu’en dit la « Méluche » http://www.jean-luc-melenchon.fr/
      Il n’a jamais dit que se serait une partie de plaisir. Il connaît le fonctionnement de l’Europe et de la BCE il n’a cessé de dire qu’il faudra que les peuples d’Europe se mobilisent pour que la Grèce se relève.

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  • Patrick Luder // 06.02.2015 à 06h26

    Ah c’était couru d’avance.. Si la Grèce veut retrouver un semblant de pouvoir décisionnel, elle n’a pas d’autres choix de se couper de l’Europe et de son financement toxique … allez courage, le sevrage est un dur moment à passer.

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  • Mercure38 // 06.02.2015 à 06h49

    Et si la Grèce tournait le dos à l’Europe pour se tourner vers la Russie?

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    • Lage // 06.02.2015 à 08h37

      Peu probable… La Grèce est un peu trop près de la Turquie et en trop mauvais termes avec elle pour totalement renoncer à l’alliance atlantique.

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      • Arnould // 06.02.2015 à 11h02

        Sortie de l’alliance atlantique et traité de défense mutuelle avec la Russie courant février? Ca, ce serait une belle surprise dans cette partie d’échecs (je préfère au poker…).
        C’est qu’en effet, on ne lit pas souvent de commentaire sur la peur bleue des Grecs d’une nouvelle guerre ave la Turquie…

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      • Aurélien // 06.02.2015 à 13h03

        Mais la Turquie est un peu « amie » avec la Russie depuis l’abandon du pipeline south stream et un bloc greco-turco-russe pourrait avoir du sens. D’autant que les ridicules sanctions européennes contre la Russie à cause de l’Ukraine coûtent à la Grèce.

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        • Lage // 06.02.2015 à 23h00

          Il y a des raisons de fond aux tensions greco turques, entre Chypre et les eaux territoriales. Je ne vois pas trop quel sens aurait un tel rapprochement. En fait, il a fallu la menace sovietique pour les mettre dans le même camp !

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        • richard scan // 07.02.2015 à 19h10

          Bonjour Aurélien

          La Turquie n’est pas amie avec la Grèce.

          La Turquie, pour le moment, se rapproche de la Russie mais elle est toujours « occupée » par l’OTAN, il y a de nombreuses bases militaires pour entrainer des islamistes radicaux en Turquie et les Américains ont besoin de ces « salafistes » pour organiser un chaos en orient. D’autre part, l’oncle Sam va « augmenter » les tensions entre la Turquie et la Grèce (sud de la Crète) pour éviter justement un rapprochement dans la région avec l’ours ! Le South Stream ayant été abandonné suite à son blocage cet été ordonné par Bruxelles (aux ordres de Washington).

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    • Roberto // 06.02.2015 à 12h40

      Excellente idée. Vous imaginez un port Russe en Mer Méditerranée et l’exit, par la même occasion, de la Grèce de l’OTAN. ça mettrait encore plus de piment dans cette géopolitique Eurasienne un peu « molle » ces temps 😉

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      • Arnould // 06.02.2015 à 18h06

        Effectivement, c’est une idée, mais pas si originale. Les Islandais l’ont bien fait, et ils ne semblent pas s’en porter beaucoup plus mal. Je parle de l’accord militaire avec la Russie contre quelques milliards de dollars, c’est étonnant comme ce genre d’information est vite oubliée. A moins que je n’ai manqué un épisode et que ce ne se soit pas fait?

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        • Lage // 06.02.2015 à 22h57

          J’ai eu beau chercher je ne trouve rien sur cette histoire de base russe en Islande. quelqu’un aurait des informations ? cela me semble curieux, à vrai dire…

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    • Chris // 06.02.2015 à 12h45

      Oui, rêvons un peu ! Finalement, il s’agit d’un même combat : vouloir commander dans sa propre maison.

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  • caroline Porteu // 06.02.2015 à 06h52

    Encore une fois , je pense que le problème est bien plus profond que ce qu’on imagine .
    A la limite , le maintien ou non dans la zone euro n’a que peu d’importance par rapport au maintien ou non dans l’Union Politique Européenne .

    La Grèce est le pivot de toute la géopolitique américaine dans le bassin Méditerranéen , y compris en ce qui concerne les approvisionnements Européens en énergies (Gaz et pétrole) , sans parler du contrôle du fret maritime via les ports grecs .

    Le TTIP n’a pas besoin de l’euro pour s’exercer, mais il a besoin de l’UE

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    • boduos // 07.02.2015 à 00h57

      @caroline porteu

      très juste,et tellement que le mouvement vers la conflagration avec les russes est accéléré.en effet ,si le conflit est déclaré,Syrisa et Tsipras seraient traités en ennemis et en déserteur par L’OTAN.
      la paix ne se fera pas dans le donbass,Merkel et Hollande mettront un point final à ce dernier marché de dupes et afficheront leur bonne conscience en faisant porter l’échec à la Russie.
      accélère Tsipras,le compte à rebours est déclenché.

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  • paddy // 06.02.2015 à 06h57

    Qui peut prendre le risque que la Grèce fasse défaut ? Ou qu’elle sorte de l’Euro ? Ou qu’on vive avec la question Qui sera le prochain ?
    Draghi joue avec le feu.

      +13

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  • Timothée // 06.02.2015 à 07h14

    Un tiers de la population grecque n’a plus rien à perdre : ils n’ont ni travail, ni allocations, ni compte-banque, ni crédits, ni -presque- retraite, et leur enfants sont à l’abri à l’étranger.
    Contrairement à la France, en Grèce on peut encore trouver une bonne partie des journaux quotidiens qui mettent en avant les principes plutôt que le « réalisme » économique complice.

    Ça va être compliqué à faire pression sur Tsipras, il est déjà préparé.

    « Molon lavé » (Mολὼν λαβέ) comme disait Léonidas.

      +23

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  • Guy Liguili // 06.02.2015 à 07h21

    Désormais, qui déplace la moindre pièce a perdu !

      +0

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    • LS // 06.02.2015 à 15h38

      Oui, aux échecs, cela s’appelle un « zugzwang ». (humour)

        +2

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  • gripemino // 06.02.2015 à 08h21

    Bravo Romaric Godin pour cette excellente synthèse de la question.
    Tous les tenants et aboutissants sont bien repérés et étiquetés
    Oui O.B., on a affaire à un vrai journaliste.

      +7

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  • Roscanvel // 06.02.2015 à 08h55

    J’ai lu la déclaration de JL.Melenchon et le communiqué d' »Attac ». Je suis surpris par la naïveté de leurs commentaires. Ils se manifestent contre les atteintes à la démocratie. Allons…allons…c’est comme cela que fonctionne l’UE. Juncker l’a rappelé. L’UE se moque des résultats électoraux. Notre pays en sait quelque chose.
    La réaction de Melenchon et Attac est le résultat de leur position sur une éventuelle « Europe sociale ». La décision de la BCE démontre que c’est incompatible.

      +22

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    • jmdest62 // 06.02.2015 à 10h33

      « ….La réaction de Melenchon et Attac est le résultat de leur position sur une éventuelle “Europe sociale”. La décision de la BCE démontre que c’est incompatible…. »

      Si vous aviez tout lu (ou écouté) vous sauriez que la position de JL Mélenchon est de « sortir » du traité de Lisbonne qui est une véritable forfaiture (Rappel : les Français ont voté à 55% contre) pour repartir sur les bases d’une « autre » Europe avec une uniformisation fiscale , de vraies frontières Européennes , une harmonisation des systèmes sociaux , réforme des statuts de la BCE etc…et fin des politiques d’austérité.

      Pour ce qui est de la stratégie de Tsipras , je vous invite à lire cette analyse de Jacques Sapir :

      http://russeurope.hypotheses.org/3397

      Comme J Sapir le dit en substance : Les masques sont tombés ….allons nous continuer à accepter que des Draghi et Juncker continuent à se croire autorisés à dicter leurs conduites aux peuples de l’union Européenne.

      J’ai un peu honte pour la France que ce soit un petit pays (< 10 millions hab) qui nous montre la voie , la moindre des choses serait que nous l'aidions dans sa démarche.

      http://www.jean-luc-melenchon.fr/2015/02/05/grece-refuser-le-coup-detat-financier-de-la-bce/#more-21647

      @+

        +10

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      • Roscanvel // 06.02.2015 à 14h57

        J’ai tout lu!!! Et je maintiens que cela est impossible. L’UE ne fonctionne pas comme cela. Espérer la démocratisation de l’UE, c’est du rêve. Malheureusement c’est aussi nous maintenir dans cette illusion.
        Je vous conseille de lire le livre d’Annie Lacroix-Riz (éditions Delga), sur le « Carcan européen »

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      • Roscanvel // 06.02.2015 à 15h11

        J’ai tout lu!!! Et je maintiens que cela est impossible. L’UE ne fonctionne pas comme cela. Espérer la démocratisation de l’UE, c’est du rêve. Malheureusement c’est aussi nous maintenir dans cette illusion.
        Je vous conseille de lire le livre d’Annie Lacroix-Riz (éditions Delga), sur le « Carcan européen »
        Je n’ai pas émis de critiques sur la stratégie de Tsipras. Je prends le résultat des élections grecques pour ce qu’elles sont. Elles reflètent le niveau des luttes du peuple grec.
        Je ne regarde pas ces élections comme quelque chose de figée. Je regarde tout en mouvement . Je considère qu’elle sont un outil pour faire bouger les lignes. Mais j’y vois aussi un révélateur sur l’impossibilité d’une quelconque évolution de la démocratie dans l’UE.

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      • Roscanvel // 06.02.2015 à 15h35

        Puisque vous me conseillez de tout lire, puisque vous me citez J.Sapir. Je vous conseille aussi de bien lire les commentaires de J.Sapir. Je ne pense pas qu’il soit entièrement d’accord avec les positions de Melenchon et Attac.

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        • jmdest62 // 06.02.2015 à 18h30

          @ ROSCANVEL

          « ….En cela, l’issue pour la Grèce nous concerne tous.
          Voulons nous vivre libre ou acceptons-nous le joug ?.. »

          La réponse est dans la question Non !

          La dessus , au moins , JL Mélenchon et J. Sapir sont d’accord et comme beaucoup je partage sans restriction . « LIBERTE »

          Maintenant , il y a plusieurs manière de reprendre notre liberté …
          je pense que ce que propose le FdG est jouable ….
          si ça devait ne pas « marcher » alors , OK pour sortir de ce « bordel » mais faut se préparer (et je me prépare !) au pire.

          amicalement

          @+

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      • Rose du sud // 06.02.2015 à 16h07

        Au contraire, c’est bien logique car les Grecs n’ont plus rien à perdre comme le disait mieux que moi un commentaire précédent.
        Malheureusement en France nous ne sommes pas tombés encore au fond du trou pour réagir avec eux!

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    • jacqucroquant // 06.02.2015 à 15h09

      Le dire peut paraître naïf, mais le démontrer est plus fort pédagogiquement. Enfin pour ceux qui n’avait pas compris bien entendu.

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  • Timothée // 06.02.2015 à 09h05

    Lettre sur Mediapart de 300 économistes et universitaires ayant pour titre « Nous sommes avec la Grèce et l’Europe »

    Trois cents économistes et universitaires de tous les continents, de James Galbraith à Stephany Griffith-Jones, de Jacques Sapir à Dominique Meda, appellent les gouvernements européens et les institutions internationales à « respecter la décision du peuple grec » et à « engager des négociations de bonne foi avec le nouveau gouvernement grec pour résoudre la question de la dette ».

    Lien ici : http://blogs.mediapart.fr/edition/que-vive-la-grece/article/050215/nous-sommes-avec-la-grece-et-leurope

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    • Mathieu // 06.02.2015 à 11h13

      Je ne peux qu’approuver cette lettre. Il fut un temps où je pensais que ce genre de choses pouvait influer sur le cours des affaires, parce que les décideurs liraient, réfléchiraient, ne pourraient pas trouver d’arguments opposés, et s’y rallierait.

      Mais les décideurs vivent dans des cercles fermés, où personne parmi leurs conseillers et leurs interlocuteurs n’osent porter la voix dissidente. Bref, ce genre de « lettre » n’aura malheureusement pas d’effet, à part apaiser les signataires qui pourront se dire qu’ils ont fait ce qu’ils pouvaient.

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  • chris // 06.02.2015 à 09h07

    Ce n’est pas un bon journaliste car il explique, il analyse, il décortique simplement la situation, un bon journaliste aurait du verser dans le pathos, genre :
    … Les grecs après avoir profité des largesses de l’union européenne, … ne payent pas d’impôts, …. les paysans roulent en porsche (si si je l’ai lu une fois !), ….chaque contribuable français va devoir payer 800 euros pour la grèce, …. imaginez si vous alliez dire à votre banquier que vous ne voulez pas rembourser le crédit, …. Tsipras se rapproche de la Russie, etc… etc…. et blablabla et il est méchant, c’est un type d’extréme gauche, blablabla…

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    • Timothée // 06.02.2015 à 09h10

      Un bon journaliste est un journaliste qui ne mord pas la main qui le nourrit !

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  • cording // 06.02.2015 à 09h09

    Alexis Tsipras et son gouvernement notamment son ministre des finances Yanis Varoufakis ne sont pas des apparatchiks timorés comme le ci-devant président de la république française. En mai 2012 il s’est tout de suite couché devant Madame Merkel pour un simulacre de renégociation du Traité de stabilisation et de coopération gouvernementale dit TSCG.

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  • LA ROQUE // 06.02.2015 à 10h17

    Bonjour,
    je n arrive pas bien à saisir la différence entre le programme ELA et les LTRO, si quelqu un peut
    m ‘éclairer.
    Merci.

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    • rakosky // 06.02.2015 à 11h04

      Qui contrôle la dette grecque ? Pour 30 %, des banques privées qui en tirent de juteux intérêts. Pour 70 %, les Etats-Unis, le Japon, le FMI et les principaux pays européens (directement ou par le biais du Fonds européen de stabilité financière alimenté par leurs budgets et géré par la BCE).
      Pourquoi les pays européens ont-ils racheté la dette grecque en 2012 ? Parce que la troïka l’a exigé, afin de rassurer les spéculateurs qui possédaient cette dette, et d’imposer en échange les mesures de privatisation et d’austérité qui ont étranglé le peuple grec.
      Comment les pays européens ont-ils financé ce rachat ? Très largement en empruntant eux-mêmes… aux banques. Par exemple, le gouvernement français a emprunté en faisant valoir sa solvabilité pour rembourser les banquiers inquiets de l’insolvabilité de la Grèce ! Cette opération a gonflé encore un peu plus la dette des Etats, utilisée comme « argument » pour imposer austérité et contre-réformes. En France : le pacte de responsabilité et la loi Macron. Dans tous les cas, ce sont les banquiers et les spéculateurs qui gagnent. Dans tous les cas, ce sont les travailleurs et les peuples qui paient.
      La dette en France s’est constituée par un mécanisme comparable à la dette grecque. Elle a permis et permet de servir, sur fonds publics, de juteux intérêts aux marchés ainsi engraissés par les gouvernements successifs. Elle est tout aussi illégitime que la dette grecque.
      Les 2 dispositifs ont un même contenu politique
      « Pour Wolfgang Schäuble, ildoit renoncer à toutes ses promesses d’alléger l’austérité (notamment l’augmentation du salaire minimum et des petites pensions) et continuer à appliquer le mémorandum listant les réformes à accomplir. Il exige notamment que le programme de privatisation, suspendu par Athènes, reprenne, que la réforme des pensions soit poursuivie ou encore que la fonction publique soit amputée de 150.000 fonctionnaires supplémentaires (depuis 2010, leur nombre est passé de 900.000 à 656.000). De même, la Grèce devra continuer à dégager un surplus budgétaire primaire (hors intérêts de la dette) de 4,5 % du PIB, ce qui la prive de toute marge de manœuvre. Enfin, il n’est pas question que la Troïka disparaisse en dépit du refus d’Athènes de négocier avec des hauts fonctionnaires représentant la Commission européenne, la BCE et le FMI… »

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    • balthazar // 06.02.2015 à 19h57

      De ce que j’en comprends :

      ELA: programme de la Banque Centrale pour fournir des liquidités aux banques de dépôts qui font face à des clients qui retirent leur argent physiquement au guichet (pour rappel, seul 7% de la masse monétaire existante est imprimée en billet papier, les 93% restants ce sont des bits sur un ordinateur. Avez vous vu Fight Club ?)

      LTRO: une banque reçoit du cash « électronique » de la part de la Banque Centrale en échange d’une obligation (de plus ou moins bonne qualité)

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      • LA ROQUE // 06.02.2015 à 21h16

        Merci mais il me semble que les banques des autres pays doivent apporter également du collatéral ou monnaie banque centrale pour obtenir du liquide (billets).
        Je crois que la différence avec le programme ELA tient dans le fait que le BCE est moins exigeante concernant le collatéral.

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    • Surya // 06.02.2015 à 21h11

      C’est pas LTRO mais MRO dans ce cas 🙂

      MRO = Main Refinancing Operations

      Ce sont des opérations d’apport de liquidité à court / moyen terme en échange de titres (via des opérations de repos alias « pensions livrées » en bon Français). C’est pas cher (0,05%)

      ELA : Opérations de liquidité d’Urgence, à court terme. Exigences en collatéral assouplie mais coûtent plus cher. Le taux n’est pas public mais est estimé entre 100 et 150 points de base au dessus du taux overnight (actuellement à 0,30%)

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      • LA ROQUE // 06.02.2015 à 21h19

        Merci Surya ,
        Nos post se sont croisés, LTRO est effectivement du financement long terme.

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  • rakosky // 06.02.2015 à 10h46

    Tsipras avait raison,on ne négocie avec l’Enfer

    Des milliers de grecs rassemblés à Athènes et Salonique contre le diktat de la BCE.

    Au moment où l’Union européenne veut faire plier le nouveau gouvernement,c’est le peuple grec qui va se lever,pour « soutenir » son gouvernement et dire qu’aucun retour en arrière n’est possible,qu’il faut en finir avec la Troïka
    Tout commence,en Grèce et en Europe et si la BCE veut étrangler la Grèce pour imposer la poursuite de la politique d’austérité et l’abandon des premières réformes,c’est tout un peuple que ces bandits devront affronter.
    Ils étaient quelques milliers dans ce premier rassemblement spontané,mais ils expriment une vérité que tous doivent méditer avec profondeur,plus jamais aucun gouvernement ne parviendra à faire renoncer le peuple grec à la lutte engagé pour sa survie.
    Au terme de la tournée des dirigeants grecs,un constat s’impose,tous les chefs d’états,ceux de gauche et de droite,les durs et les modérés ont martelé une seule réponse,la Grèce doit payer jusqu’au dernier centime de cette Dette maudite.
    Les uns et les autres ont exprimé leur « sympathie » pour le peuple grec ou leur soutien à SYRIZA,mais au fond la décision brutale de la BCE,les manières de brutes des dirigeants allemands expriment leur position commune,la Dette ne peut être annulée,que périsse la Grèce pourvu que l’euro soit sauvé.
    Tous s’accordent sur les trois points suivants : d’une manière ou d’une autre, en tout ou en partie, rééchelonnée ou non, la dette devra être remboursée ; un accord devra être passé avec la BCE, le FMI et la Commission européenne ; les « réformes » (anti-ouvrières et antidémocratiques) devront se poursuivre.
    D’une certaine manière,le bilan de la tournée européenne de Tsipras confirme ce qu’il déclarait il y a quelques mois à propos du Mémorandum
    Il n’y a rien à négocier dans le mémorandum. On ne négocie pas avec l’enfer !
    Reconnaître cette dette publique, c’est maintenir le lien de subordination aux banquiers, aux spéculateurs, au capital financier, qui étranglent l’économie mondiale, nourrissent la misère et la déchéance, et entraînent l’humanité vers la barbarie. C’est se soumettre à une politique qui exige la poursuite des contre-réformes.
    Le mouvement légitime de résistance de la classe ouvrière contre les diktats de l’Union européenne appelle au plan politique une position nette : l’annulation pure et simple de la dette « due » aux banquiers et aux spéculateurs, celle de la Grèce, de la France et de tous les pays d’Europe.
    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/tsipras-avait-raison-on-ne-negocie-163223

    .

      +16

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  • qual // 06.02.2015 à 11h11

    Draghi fait probablement surtout pression sur le gouvernement allemand qui jusqu’ici a toujours été lent et timoré, trop tard, trop peu. Draghi joue le jeu de Tsipras, prendre de vitesse Merkel et Schaüble. Comme le mentionne Krugman :

    « Maybe it’s an effort to push the Greeks into reaching a deal, but my guess — and it’s only that — is that it’s actually aimed more at the Germans than at the Greeks. On one side, it’s the ECB making tough noises, which might keep Germany off their backs for a little while. On the other, it’s a wake-up call: dear Chancellor Merkel, we are *this* close to watching a Greek banking collapse and euro exit, and are you really sure you want to go down this route? Really, really? »

      +1

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  • BA // 06.02.2015 à 11h40

    Vendredi 6 février 2015 :

    ALERTE – Grèce : réunion extraordinaire de la zone euro le 11 février à Bruxelles.

    http://www.romandie.com/news/ALERTE–Grece-reunion-extraordinaire-de-la-zone-euro-le-11-fevrier-a-Bruxelles/563120.rom

      +1

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  • Grognard // 06.02.2015 à 13h38

    Il est possible d’engager un bras de fer avec un gouvernement.
    Si le Peuple décide de prendre le relais, là, la partie n’est plus la même.

    Quoi que puisse en dire Mr Junker et ses affidés, la souveraineté populaire c’est la foudre!

      +3

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  • Timothée // 06.02.2015 à 14h06

    Juste pour « corser » l’affaire (pour rigoler, je vais dire que ça « n’a rien à voir »), une nouvelle ce matin:

    Le Directeur Financier de Siemens qui était mouillé dans l’affaire des pots-de-vis de Siemens en Grèce, Heinz-Joachim Neubürger, a été découvert mort ce matin. Il appartenait au cercle de Merkel-Schaueble.

    Les détails de l’affaire : http://www.ft.com/intl/cms/s/2/20ba27a0-2484-11e0-8c0e-00144feab49a.html#axzz3QyAeqcoQ

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    • Chris // 06.02.2015 à 15h08

      Une mort fort opportune et commode. Ça permet de ne pas remonter trop haut dans la chaîne.

        +1

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    • Vallois // 06.02.2015 à 16h37

      Siemens dispose d’une licence bancaire il me semble ? Donc en tant que banque, Elle peut s’emprunter de l’argent en la créant par ligne de crédit ?

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      • Surya // 06.02.2015 à 21h18

        De nombreuses entreprises (multinationales) ont un accès direct à swift et à leur banque centrale sans pour autant avoir le droit d’effectuer des opérations de banque 😉

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    • Vallois // 06.02.2015 à 17h02

      Quelqu’un a t’il lu le livre de Yanis Varoufakis : le minotaure planétaire ?

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  • Carabistouille // 06.02.2015 à 19h36

    Voila ce qui devrait se passer dimanche soir:

    Annonce de Tsipras:
    1 sortie de l’euro
    2 défaut sur la dette
    3 dévaluation
    4 contrôle des changes

    Ou à minima, emission d’euros grecque par la banque centrale en lieu et place de la sortie de l’euro.

    S’il ne fait pas ça, il passera sous la table. Et ouvrira un boulevard pour les nazis.

      +2

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  • bertgil // 06.02.2015 à 19h53

    Tsipras devrait demander à la banque de Gréce de fabriquer des billets et monnaies.Il s’agirait dans un premier temps pour l’économie grecques de continuer à fonctionner en cas d’asséchement des liquidités par la BCE et pour Syrisa d’étre crédible, dans ses négociations.
    Le peuple grecque souhaite retrouver sa dignité et sa souveraineté.Si Syrisa trompait le peuple grecque s’en serait fini de l’espoir qu’il a créé.
    Le peuple grecque ne doit pas rester dans l’euro et les traités européens.

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  • mescalito22 // 06.02.2015 à 20h55

    Je suis d’accord avec Carabistouille: C’est ce que DEVRAIT faire Tsipras…ce que pense Sapir, sans doute…
    On n’a pas de boule de crystal, mais on va savoir très vite qui avait raison et qui avait tort.
    Et personnellement, en me basant sur l’analyse UPR pré-citée (et d’autres qui vont dans le même sen), j’ai ma p’tite idée :p
    PS> Et si je me suis trompé, je serai le 1er à le dire et à m’en féliciter d’ailleurs car c’est l’avenir CT de L’UE qui se joue à Athènes…
    JE SUIS GREC.

      +2

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  • Julian // 06.02.2015 à 22h15

    Monsieur Romaric Godin est un journaliste qui fait honneur à une profession en perdition.

    Remerciement à Olivier Berruyer, pour ce « petit fait sans importance » : nous avoir permis de lire l’analyse d’un homme intelligent, cultivé, libre, pertinent.

    Un journaliste qui ne se contente pas de réécrire la dépêche de l’AFP-Pravda.

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  • grand-père // 06.02.2015 à 23h02

    Le sujet est difficile, mais il ne faut pas oublier que derrière les méchants banquiers, il y a l’argent des épargnants notamment français, qui en ce qui concerne la dette grecque serait entre 40 et 47 milliards…

      +0

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  • BA // 06.02.2015 à 23h13

    Après l’ultimatum de la BCE, voici maintenant l’ultimatum de l’Eurogroupe.

    Vendredi 6 février 2015 :

    La Bourse de New York a perdu près de 0,5% vendredi, plongeant dans le rouge en fin de séance après que Jeroen Dijsselbloem, président de l’Eurogroupe, a dit que la Grèce avait jusqu’au 16 février pour demander un prolongement de son programme d’aide, faute de quoi le pays risquait d’être privé de soutien financier.

    http://www.challenges.fr/finance-et-marche/20150206.REU9325/lead-1-wall-street-finit-en-legere-baisse-avec-la-grece.html

    En clair :

    Lundi 16 février, si la Grèce ne demande pas officiellement un prolongement de son programme d’aide, la Grèce n’aura plus aucun soutien financier de la zone euro.

    Et si la Grèce ne reçoit plus aucun soutien financier de la zone euro, elle sera obligée d’en sortir.

      +0

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  • richard scan // 06.02.2015 à 23h15

    J’attends un autre renseignement essentiel demain ! Je ferais mon commentaire à ce moment-là. Il faut savoir que dans ce monde tout est lié. Je suis d’accord, la Grèce doit accepter les propositions de la Russie mais pas n’importe comment.

    Les USA sont parfaitement capables de déclencher un coup d’état en Grèce et Alexis Tsipras le sait très bien. Et pour une simple raison, toujours géostratégique, le coup d’état à Kiev en réponse à la Syrie qui ne s’est pas effondrée, quelle autre partie à jouer pour Athènes sachant qu’elle a largement de quoi s’en sortir avec des ressources très importantes en mer Égée, même si personne n’en parle.

    Il y a un point commun entre tous les pays de la zone euro : il faut se débarrasser des américains. C’est le problème numéro un, le problème fondamental aujourd’hui.

      +7

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    • MrExplcation // 06.02.2015 à 23h42

      Et vous croyez que les russes n’auraient pas les moyens de créer des coups d’états ou de nuissances aux Etats-Unis ?
      Avec toutes les fractures sociales, ethniques,…
      Cela ne doit pas être très compliqué de mettre le bordel chez eux.

        +0

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      • richard scan // 07.02.2015 à 18h57

        Bonjour MrExplication

        Je ne crois rien, j’observe ce qui se passe, c’est différent.

        La Russie défend son intégrité territoriale et ses valeurs. Elle défend aussi la paix dans le monde. Elle a fait une énorme bêtise en 1989 en abandonnant son « gigantesque rempart » appelé URSS et en laissant le « capital néo mondialiste conservateur pro US » pénétrer chez elle.

        Aujourd’hui la facture à payer est lourde ! L’ OTAN installe ses bases contre les flancs de la Russie et les « pro-occidentaux » comptent bien instaurer des exploitations de gaz de schiste et d’OGM dans l’est de l’Ukraine. Ce qui pour la Russie représente une agression évidente.

        1. La Russie est anti OGM et ne tient pas à ce que les territoires Russes soient « pollués »

        2. Le gaz de schiste américain est un « désastre environnemental » aux conséquences illimitées.

        3. Si Novorossia devait tomber, des missiles à têtes nucléaire pourraient, dans le cas où l’Ukraine adhèrerait à l’OTAN être pointés directement sur le Kremlin.

        Nos amis Russes se battront contre les plans d’invasion de l’Europe par l’OTAN.

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  • MrExplcation // 06.02.2015 à 23h41

    Pierre Noizat, Bitcoin « Tous banquiers ! »

    https://www.youtube.com/watch?v=cX6T9WlnRaM

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  • richard scan // 09.02.2015 à 17h12

    Le premier ministre Alexis Tsipras n’a pas l’intention de « céder » au chantage de la BCE.

    D’autre part il réclame à l’Allemagne la somme de 162 milliards pour les crimes commis il y a 70 ans. Ce qui correspond à la moitié de la dette !

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