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31.août.202231.8.2022 // Les Crises

Brésil : 125 millions de Brésiliens sont en proie à l’insécurité alimentaire. 55% ne peuvent plus s’offrir de viande

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Le Brésil est le plus grand pays exportateur de bœuf au monde, et pourtant la moitié de sa population dit ne plus pouvoir s’offrir de viande rouge. Le président Jair Bolsonaro réfute l’existence du problème, même si sa politique aggrave la crise du coût de la vie de beaucoup de Brésiliens.

Source : Jacobin Mag, Oscar Broughton
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le Brésil se dirige vers des élections présidentielles cet octobre ; et pour le Parti des travailleurs (PT) qui défie le président sortant d’extrême droite Jair Bolsonaro, les prix alimentaires sont en tête de l’ordre du jour. Ces dernières semaines, les réseaux sociaux ont été submergés de vidéos de soutiens du PT manifestant dans les supermarchés, collant des post-it sur des produits alimentaires pour montrer à quel point ils étaient moins chers sous le président de gauche Luiz Inácio Lula da Silva, ou Lula.

À côté de ces manifestations, des membres du Mouvement des sans-toit ont manifesté en juin dans les food-courts de centres commerciaux de luxe de la plus grande ville du Brésil, São Paulo. Pendant cette action, des manifestants tenaient des drapeaux repeints avec le mot « Fome » (Faim) et portaient des petits morceaux d’os, en référence aux images largement diffusées peu auparavant de gens cherchant des restes de viande dans les déchets de boucheries.

Ces actions ont été inspirées par un récent rapport atterrant publié par le Réseau brésilien de recherche sur la souveraineté et la sécurité alimentaires et nutritionnelles (PENNSAN). Il a mis la lumière sur cette sinistre réalité : 125,2 millions de brésiliens, soit 58,7% de la population, vivent couramment un certain degré d’insécurité alimentaire. La force de ce rapport s’est ressentie à travers tout le paysage médiatique du pays, de nombreux titres affichant le nombre 33,1 millions, le nombre de gens au Brésil qui souffrent de la faim au quotidien.

Derrière ces chiffres se cachent les liens implacables entre nourriture, politique et économie. Comme le constate clairement le rapport du PENNSAN, cette « régression historique » est le résultat direct de plusieurs facteurs évidents. À court terme, la forte inflation, en particulier sur les prix alimentaires, a été aggravée par la perturbation des chaînes d’approvisionnement due à la pandémie du Covid-19 et à la guerre en Ukraine. Cependant, s’y associe également le problème de plus long terme de l’accroissement des inégalités économiques, particulièrement depuis le nouveau programme d’austérité lancé en 2016.

Des steaks inaccessibles

Un repas brésilien classique se compose de riz, de haricots, de légumes, et d’un peu de viande, le plus souvent du boeuf, du poulet, du porc ou du poisson. L’augmentation du coût de la viande a été particulièrement dévastatrice : en 2021 elle a augmenté trois fois plus vite que le taux d’inflation global. Cela s’est traduit, dans un pays actuellement le plus grand exportateur de boeuf et de poulet et le quatrième exportateur de porc, par une population maintenant contrainte de restreindre sa propre consommation.

Story Instagram de l’ancien président Lula, qui montre des images de post-it dans les supermarchés faisant état de la baisse des prix des produits de base obtenue pendant son mandat.

La viande est un marqueur social particulièrement important dans la société brésilienne. Historiquement, c’est un élément central de nombreux plats nationaux célèbres, comme la feijoada, un ragoût aux haricots, porc fumé et boeuf séché. Pourtant, à cause de l’augmentation des prix, aujourd’hui 55% des brésiliens affirment avoir arrêté d’acheter de la viande rouge.

Le boeuf a tout spécialement une place à part dans la psyché nationale. Dans un pays qui s’enorgueillit du churrasco, un style de cuisine traditionnel sur feu ouvert avec un grill ou des brochettes, la consommation de boeuf est devenue un marqueur clé de l’identité brésilienne. Ce style de cuisine est devenu de plus en plus populaire au Brésil durant le milieu du vingtième siècle, quand l’ensemble de la population a acquis un accès croissant à de la viande bon marché grâce à la montée en flèche des taux de production de boeuf. En réponse, de nouveaux restaurants ont commencé à ouvrir à travers le pays, particulièrement dans les régions productrices de boeuf comme Rio Grande do Sul. Ces restaurants ont contribué à cultiver un sens croissant de l’intégration nationale, associée à des références aux éleveurs de bétail brésiliens, appelés gaúchos. De plus, le churrasco a une dimension très genrée. La cuisine et la préparation sont largement associés aux hommes : ne pas être capable d’avoir les moyens de cuisiner son morceau préféré de picanha (croupe de boeuf) est perçu comme émasculant.

Si le churrasco est une facette culinaire essentielle de l’identité nationale, l’importante inflation actuelle a placé la viande au-delà des budgets de nombreux brésiliens. L’inflation est à son plus haut niveau depuis 2003. D’après les données publiées par la Fondation Getulio Vargas en mai, les prix à la consommation au Brésil ont augmenté de 11,73% les douze derniers mois. Cela a conduit à l’augmentation vertigineuse de 72,9% du prix des produits alimentaires. Cette tendance a aussi été mesurée par le Département intersyndical de statistique et d’études socio-économiques (DIEESE), qui produit chaque année des études sur les prix des produits alimentaires pour le mouvement syndical brésilien. Plus récemment en mars, le DIEESE a mesuré des augmentations des prix des produits alimentaires dans les dix-sept capitales des États brésiliens, avec les augmentations les plus importantes à Rio de Janeiro (7,65%), Curitiba (7,46%), São Paulo (6,36%), et Campo Grande (5,51%).

Ces augmentations sont d’autant plus dangereuses qu’elles n’ont pas été accompagnées par une hausse des salaires. D’après le DIEESE, alors que le salaire minimum mensuel cette année s’élève à 1 212,00 réaux (225 dollars US), la somme réellement nécessaire pour subvenir aux besoins de base comme la nourriture a augmenté de 5 997,14 réaux (1 115 dollars US) au début de 2022, à 6 535,40 réaux (1 215 dollars US) en juin.

Ces chiffres sont confirmés par ce que disent les Brésiliens. Daniel Fabre, un avocat du travail de São Paulo, m’a déclaré : « Tous les membres de ma famille, y compris les plus riches, se plaignent des prix de l’alimentation… Je considère appartenir à la classe moyenne, mais pour moi et ma famille, il y a des produits que nous avons dû arrêter d’acheter. » À propos de son salaire, « proportionnellement, mon salaire est identique, mais les prix de l’alimentation ont crû beaucoup plus que les salaires. »

Rafael Lucio, un prévisionniste des ventes à São Paulo en couple avec un docteur, a une histoire identique. Il explique qu’ils avaient l’habitude de manger au restaurant et de commander des plats tous les jours. Cependant, « depuis les dix derniers mois, nous avons commencé à n’acheter que des produits surgelés car c’est bien moins cher. »

Normalement, le salaire de Rafael est ajusté sur une base annuelle indexée sur l’inflation, mais à cause des forts taux d’inflation des six derniers mois, il constate : « Je deviens de plus en plus pauvre chaque mois à cause de l’inflation. Il explique ensuite : J’avais l’habitude d’acheter cinq cents grammes de café 12 réaux (2,25 dollars US) il y a quelques années… et maintenant c’est littéralement deux fois plus cher. »

Comme la plupart des travailleurs brésiliens, Rafael reçoit chaque mois un ticket repas (vale-refeição et vale-alimentação) de son employeur évalué à 700 réaux (130 dollars US). Normalement, dit-il, cela couvrirait le coût de l’alimentation pour lui pour le mois entier. Pourtant, « en juin, j’ai épuisé ce ticket le 5, en seulement cinq jours… Ce n’était jamais arrivé avant. »

Cette grave situation économique s’ajoute à une situation politique déjà tendue au Brésil, qui va certainement empirer les prochains mois. Les élections présidentielles de cette année verront un affrontement majeur enre la gauche et la droite, le candidat du PT Lula, président de 2003 à 2011, affrontant le président actuel Bolsonaro. Dans cette compétition, l’accès à la nourriture est assurée de rester un sujet central, notamment vu les approches éminemment différentes prises par leurs gouvernements respectifs en matière de politique alimentaire.

Un gros mensonge

Sous le gouvernement actuel de Bolsonaro, l’alimentation est devenue extrêmement politisée, et la situation des brésiliens les plus pauvres encore plus difficile. Le président clame : « Dire que des gens souffrent de la faim au Brésil est un grand mensonge. » Ce déni ne reflète pas seulement une réticence à reconnaître le problème croissant de la faim au Brésil. Il cache également la manière dont la propre politique du président y a contribué.

Le 1er janvier 2019, son premier jour officiel à son poste, Bolsonara a aboli le Conseil national de sécurité alimentaire et nutritionnelle, qui aidait à élaborer des politiques assurant à tous les brésiliens un accès à la nourriture. Sous son mandat, le gouvernement a proposé de privatiser vingt-sept des quatre-vingt-douze centres de stockage utilisés par la CONAB (Société nationale d’approvisionnement) [Entreprise publique rattachée au Ministère de l’Agriculture, NdT], qui ont finalement été fermés. Les réserves publiques de denrées alimentaires qui composent la majorité des plats brésiliens, comme les haricots, le maïs et le riz, sont maintenant largement insuffisantes pour faire face à l’urgence alimentaire actuelle.

Les privatisations et dérégulations sont des pierres angulaires du programme du gouvernement de Bolsonaro. Cela a contribué à ramener le Brésil sur la liste du Programme alimentaire mondial en 2021, alors qu’il avait réussi à ne plus y figurer en 2014. Ces politiques ont été construites à partir d’un programme d’austérité hérité des gouvernements précédents, commencé en 2016.

En 2015-2016, l’économie brésilienne a été frappée par une récession économique majeure et un chômage croissant. Ces drames ont été intensifiés par une crise politique qui a finalement conduit à la destitution de la présidente Dilma Rousseff en avril 2016. Même avant, le gouvernement a dû réduire ses dépenses de quelque 70 millions de réaux (13 millions de dollars US) pour tenter de maîtriser la récession. Ce tournant vers l’austérité s’est intensifié sous le président suivant, Michel Temer, qui a introduit un nouvel amendement constitutionnel établissant un moratoire de vingt ans sur l’augmentation des dépenses dans les domaines de la santé et l’éducation. Ces coupes ont directement affaibli les efforts de santé publique qui promouvaient la consommation d’aliments sains pour combattre l’obésité excessive et les maladies liées à une mauvaise alimentation.

Une guerre pour sauver des vies

La situation au Brésil il y a vingt ans offre un contraste saisissant avec la politique alimentaire actuelle.

En 2003, le PT est entré au gouvernement sous Lula et a introduit un de ses projets phares, Fome Zero (Zéro Faim), avec pour but l’éradication de la faim et de l’extrême pauvreté au Brésil. Cela a pris la forme de mesures diverses, allant de transferts directs d’argent aux familles les plus pauvres via la Bolsa Familia (Allocation familiale), à l’ouverture de restaurants populaires qui fournissaient de la nourriture bon marché, la création de nouvelles citernes d’eau pour atténuer la pénurie d’eau, l’introduction de campagnes de nutrition, et la distribution de vitamines et de suppléments alimentaires.

Parmi ces mesures, Bolsa Família est sans aucun doute la plus remarquable. Pour être éligibles, les familles devaient prouver que leurs enfants suivaient l’école et étaient complètement vaccinés. Cette condition a depuis été abandonnée par le nouveau programme social de Bolsonaro, Auxílio Brasil.

Fome Zero, introduit pour la première fois en 2003, avait été conçu deux ans auparavant. De cette manière, le PT a pu développer un ensemble de mesures qui non seulement se sont avérées populaires et couronnées de succès, mais ont aussi démontré l’importance d’approches structurelles de long terme dans la construction de politiques.

Lors de son inauguration le 1er janvier 2003, Lula a insisté sur son importance :

« Nous allons créer des conditions appropriées pour que tous les gens de notre pays puissent avoir trois repas convenables par jour, chaque jour, sans avoir à dépendre de dons de qui que ce soit. Le Brésil ne peut plus tolérer de telles inégalités. Nous devons éradiquer la faim, la pauvreté extrême, et l’exclusion sociale. Notre guerre n’est pas destinée à tuer – elle est destinée à sauver des vies. »

Les systèmes alimentaires socialistes

La crise actuelle et la situation historique de la politique alimentaire au Brésil fournissent aux socialistes matière à réflexion, notamment sur l’importance de considérer structurellement les systèmes alimentaires.

La crise actuelle est le produit d’un mélange de tendances de court et long termes, comprenant des politiques d’austérité, la stagnation des salaires, et l’inflation rampante des prix alimentaires. Penser de façon structurelle l’alimentation offre aussi la solution à ces problèmes, comme l’incarne le cas historique de Fome Zero, qui se distingue par ses efforts considérables pour lutter contre la faim au Brésil. De plus, le fait que ce programme ait (au moins partiellemen) été imaginé de nombreuses années avant sa réalisation indique la nécessité d’approches structurelles de long terme pour résoudre et socialiser les systèmes alimentaires.

Réfléchir structurellement aux interactions entre alimentation, politique et économie est particulièrement important pour contrer les clichés perpétuellement repris dans les media libéraux comme The Guardian, qui disserte avec emphase sur la consommation individuelle comme solution au changement climatique, évitant d’aborder les situations qui créent la pauvreté alimentaire.

Les socialistes devraient éviter d’individualiser des problèmes structurels, permettant à des opposants puissants de se tirer d’affaire. Nous avons déjà vu cette logique à l’oeuvre avec des concepts comme l’empreinte carbone individuelle, pensée comme un moyen de reporter la responsabilité du changement climatique des grandes entreprises de combustibles fossiles vers les consommateurs individuels.

À l’inverse, les solutions aux problèmes collectifs doivent être collectifs – et donc politiques. Afin de surmonter la crise que le Brésil traverse aujourd’hui sous Bolsonaro, il est vital que le Parti des travailleurs revienne au pouvoir cette année, et que tout le soutien international disponible soit mobilisé vers cet objectif.

Contributeurs

Oscar Broughton est historien, il vit à Berlin et a récemment terminé sa thèse sur l’histoire du socialisme de guilde.

Source : Jacobin Mag, Oscar Broughton, 17-07-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Grd-mère Michelle // 31.08.2022 à 11h07

« La crise actuelle et la situation historique de la politique alimentaire (au Brésil) fournissent (aux socialistes) matière à réflexion, notamment sur l’importance de considérer structurellement les systèmes alimentaires. »
Remplaçons « au Brésil » par « dans n’importe quel État de Droit », ainsi que « aux socialistes » par « aux représentants politiques », et nous vérifions la pertinence universelle du propos contenu dans le dernier chapitre ci-dessus.
Il est plus que temps de considérer les populations humaines comme des êtres vivants, sensibles et pensants, et non comme des choses malléables et corvéables utiles à des « systèmes » abusifs, aux mains de quelques privilégié-e-s.

14 réactions et commentaires

  • Grd-mère Michelle // 31.08.2022 à 11h07

    « La crise actuelle et la situation historique de la politique alimentaire (au Brésil) fournissent (aux socialistes) matière à réflexion, notamment sur l’importance de considérer structurellement les systèmes alimentaires. »
    Remplaçons « au Brésil » par « dans n’importe quel État de Droit », ainsi que « aux socialistes » par « aux représentants politiques », et nous vérifions la pertinence universelle du propos contenu dans le dernier chapitre ci-dessus.
    Il est plus que temps de considérer les populations humaines comme des êtres vivants, sensibles et pensants, et non comme des choses malléables et corvéables utiles à des « systèmes » abusifs, aux mains de quelques privilégié-e-s.

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    • 6422amri // 31.08.2022 à 17h10

      Aavant que Bolsonaro ne soit dans le paysage Coluche avait procédé en France a la création des Restos du Coeur dont on attend un évènement festif célèbrant sa disparition, les grandes surfaces de distribution continuent a arroser de vinaigre ou d’essence les produits, parfaitement comestibles, dont la date de vente est périméee…afin d’éviter qu’elles ne soient utilisées.

      Près de 30 % des produits alimentaires proposés à la vente terminent dans les poubelles…

      Il y a au Brésil un combat titanesque entre le gentil Lula et le méchant Bolsonaro (un libertarien dont les politiques sont celles d’un libertarien comme celles de Modi en Inde d’ailleurs) ce qui permet d’oublier que plus de 40 % de la population mondiale est en état de disette permanente et que la majorité de la population mondiale ne dispose pas du minimum d’eau en état de consommation.

      Parfois agir localement, penser globalement semble un peu oublié…

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  • 6422amri // 31.08.2022 à 15h04

    Il y a 5000 enfants par jour qui décèdent de malnutrition peu importe l’endroit dans l’indifférence générale.

    L’obésité des habitants des pays les plus riches, dont le Brésil un membre de l’équipe des BRICS, se généralise, l’OMS s’inquiète a juste titre du diabète qui touche de plus en plus la population des 20 % qui se gave de 80 % de tout….Le diabète de type 2, dont les causes principales sont l’obésité, le manque de pratiques sportives, la sédentarité est devenu un problème chronique dans un pays comme l’Inde (ou j’ai fait de nombreux séjours) et ou j’avais été interloqué par les nombreux panneaux d’information sur le diabète, un peu partout dans les villes.

    Le pays le plus touché et surtout pour les enfants de moins de 20 ans, la Chine, ou la politique de l’enfant unique, gavé par la famille depuis sa naissance a des conséquences dramatiques, dans un pays ou la sécurité alimentaire n’existe pas, la Chine dépendant de l’importation pour nourrir sa population. L’appel de Xi l’année dernière à la population pour manger moins et limiter le gaspillage alimentaire des plus aisés ne peut tromper personne.

    Le gras du bide, avec l’image classique de l’américain obèse sur sa Harley-Davidson qui provoquait l’hilarité générale, est maintenant partout.

    Pour le Brésil ET l’Argentine ce sont des pays qui sont des géants de la production de viandes (avec les USA) et des endroits ou les investisseurs étrangers se précipitent pour y acquérir des domaines gigantesques. Aux USA Bill Gates est devenu le plus grand propriétaire foncier (à l’exception du gouvernement fédéral).

    Qui est le plus grand propriétaire de terres agricoles en Ukraine ? La Chine, qui de part le monde achète de vastes terres agricoles, destinées a alimenter sa population, l’Afrique étant sa principale cible. Notons que cette obsession des terres agricoles était aussi celle de Hitler d’ou son intérêt pour l’Ukraine…qu’il imaginait peuplée de paysans allemands.

    Jacobin nous parle des réussites socialistes et des réformes de Lula, très bien, plus que la quantité et l’accès à la bidoche c’est la variété et la localisation de l’alimentation disponible qui sont importants.

    J’ai lu l’article (en anglais) et découvert que le churasco est genré..

    Je ne suis pas végétarien mais l’alimentation carnée et industrialisée est un désastre environnemental et médical.

    Le passé des réformes socialistes de l’alimentation ont mené à des désastres comme les famines généralisées mais probablement n’est-il pas conseillé de le mentionner. Quand le paysan devient l’ennemi du peuple ou la victime des réformes ou spoliations foncières, le désastre n’est jamais loin.

    Mantenant pour rester local, la France est un pays ou la minceur des enfants et des adultes appartient à l’histoire, ou le diabète est de plus en plus présent et un pays fort éloigné du Brésil ou les organisations type Resto du Coeur ne suffisent plus à la tâche…

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    • Candide // 06.09.2022 à 05h13

      Qui est le plus grand propriétaire de terres agricoles en Ukraine ? Aucune trace de la Chine… ou alors loin derrière.
      « Le premier détenteur de terres agricoles est Kernel, propriété d’un citoyen ukrainien mais déclarée au Luxembourg, avec environ 570 500 hectares ; suivi par UkrLandFarming (570 000 hectares) Ukraine, la société d’investissement privée états-unienne NCH Capital (430 000 hectares), MHP (370 000 hectares) Ukraine, et Astarta (250 000 hectares) Ukraine. Les autres principaux acteurs comprennent le conglomérat saoudien Continental Farmers Group avec 195 000 hectares (Saudi Agricultural and Livestock Investment Company, Arabie saoudite), et la société agricole française AgroGénération avec 120 000 hectares. »
      Source: https://www.ritimo.org/A-qui-profite-vraiment-la-creation-d-un-marche-des-terres-en-Ukraine

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  • JPP // 31.08.2022 à 18h01

    De quoi peuvent se plaindre les 55% qui ne vont plus manger de la Viande puisque le Monde Entier et la France en tête doivent désormais banir les repas carnés pour sauver la Planête, les herbivores produisant catastrophiquement du méthane. Petit détail: comme il n’y aura plus de vache il n’y aura donc plus de lait donc plus de beurre de crême de gâteaux etc.. etc…

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    • 6422amri // 31.08.2022 à 18h34

      On peut avoir des vaches pour le lait sans maintenir d’immenses troupeaux de boeufs…de l’élevage intensif des cochons, des poulets, des lapins, de l’immense chaîne alimentaire pour ceux-ci à base de mais, des systèmes de transportation et de stockage frigorifiques, de l’utilisation constante et abusive des antibiotiques et additifs qui nous permettent d’acquérir une immunité naturelle entraînant la nécessité d’utiliser des antibiotiques de plus en plus ciblés et de plus en plus dangereux…Produire un poulet moderne (?) en 4 semaines, goinfré d’antibiotiques, élevé dans le noir, maintenant dépourvu de plumes (merci aux chercheurs israélien..) relève du Docteur Mabuse.

      J’ai vu en laboratoire, des melons expérimentaux, modifiés génétiquement , pour leur donner une forme carré enfin d’en mettre plus dans les boîtes de livraison… le saumon que vous mangez est gavé à la farine de hareng sans oublier les antibiotiques, 2 semaines avant de le tuer il est gavé de colorants…

      L’espérance de vie est passé de 55 ans, en 1950, à plus de 80 maintenant grâce a 2 facteurs..la pharmacopée moderne et les protéines supplémentaires (les gens sont plus grands car les maladies infantiles, grâce à la vaccination ont été largement éradiquées).

      Il suffit de voyager en Inde, un exemple, pour y découvrir que les végétariens même stricts vivent aussi longtemps que les autres.

      L’alimentation carnée n’a pas toujours été la norme et n’est pas la norme pour plus de 70 % de la population mondiale…qui dépend beaucoup plus des ressources halieutiques…

      Je ne suis pas végétarien, je n’écoute pas les sirènes ou prédicatrices vertes de LFI mais on ne peut ignorer les méfaits de l’alimentation carnée sur les populations, sur la géographie et sa pollution.

      C’est ca l’alimentation moderne et les saillies de certains candidats à la présidentielle sur la bidoche étaient pathétiques.

      Un signe qui ne trompe pas..les gens les plus riches se sont mis plus ou moins a des régimes végétariens.

      Comme le disait le bon roy (mot de l’époque..)..Henri IV..il faut que les français mettent la poule au pot une fois par semaine…

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      • geedorah // 31.08.2022 à 21h01

        « J’ai vu en laboratoire, des melons expérimentaux, modifiés génétiquement , pour leur donner une forme carré enfin d’en mettre plus dans les boîtes de livraison… »

        bizarre…
        au japon ils font pousser les pastèques dans des « emballages » de forme carré pour qu’ils prennent cette forme…

        https://fr.quora.com/Est-ce-que-les-melons-deau-cubiques-sont-OGM

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        • 6422amri // 31.08.2022 à 21h58

          Je connais. C’est le principe du tuteur comme pour les bonzai…Le laboratoire travaillait..pour les faire pousser…carrés..limitant les frais de main d’oeuvre et cherchait a étendre ces études a toute la famille des cucurbitacées qui comprend les pastèques, les melons, etc.

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      • JPP // 31.08.2022 à 22h49

        Un véto avait fait remarquer que la vache étant un mammifère la lactation est la conséquence d’une procréation
        qui va faire naitre une nouvelle femelle ou un nouveau mâle suivi d’un entretien naturel ou artificiel de la lactation Le jeune mâle ne pouvant produire du lait n’a pas de valeur économique autre que sa viande ou autrefois sa force musculaire pour les activités campagnardes quand on le laisse aller à l’âge adulte car sa nourriture a un coût . Que ce soit dans les élevages de poules pour les oeufs ou des vaches pour le lait l’immense majorité des mâles est condamnée à mort immédiatement pour les poussins ou à la fin de la première année pour les veaux, sauf à réussir à sélectionner des spermatozôides du géniteur coque ou taureau uniquement à orientation femelle.

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      • Grd-mère Michelle // 02.09.2022 à 12h29

        « L’espérance de vie est passée de 55ans… à plus de 80… »
        Encore une fois, l’estimation de ce « progrès » est basée sur la quantité(d’années) et non sur la qualité (de vie). Personnellement, si je devais passer mes vielles années enfermée dans une « maison de repos », je mettrais fin sans hésiter à ce qui est pour moi une torture (dépendance-privation de liberté à l’aide de la chimie). J’admets que la vieillesse diminue les capacités et impose de ralentir ses activités, mais le « repos » généralisé, forcé, est une atteinte grave à la dignité humaine, et l’acharnement thérapeutique n’est qu’un autre exemple de l’industrialisation du secteur de la santé.
        L’important n’est pas de vivre très longtemps mais de mourir content.
        L’insatisfaction continuelle que provoque la « société de consommation » (grâce, surtout, à la publicité-conditionner la demande à la production pour faire fonctionner « l’économie », c-à-d faire du profit) est directement imputable aux possédant-e-s/dominant-e-s, qui d’ailleurs en souffrent tout autant, les pauvres!

        Dans nos pays prospères, le trop a déprécié le bon.
        Nécessité absolue de re-définir le « progrès », dans tous les domaines.

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      • Grd-mère Michelle // 02.09.2022 à 13h17

        Le fait que l’être humain soit un mammifère omnivore est une des particularités qui ont contribué à son formidable développement, ce qui est rarement souligné, et qui contribue également à ses possibilités de liberté de choix, précieux « cadeau de la vie », avec la parole et la dextérité, qui nous distinguent de nos (presque) semblables à 4pattes.

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      • ouvrierpcf // 05.09.2022 à 16h32

        Un signe qui ne trompe pas les plus riches se sont mis a des régimes végétariens C’est cela ouais les plus gros clients de champagne sont les amicales de locataires des HLM de parfum Dior les comités d’entreprise les émissions de télé de bouffe de bonne bouffe c’est une vacataire de sfp production qui la filme avec son cabriolet rouge le foie gras est distribué gratuitement aux restos du cœur de Vénissieux les cailles congelées sont en stock a la cantine de la préfecture du Val de Marne des montagnes d’huîtres sont déposées aux trottoirs de la braderie de Lille Non 6422amri doit arrêter de fumer la moquette ou l’herbe qu’il trouve au rez-de-chaussée de son immeuble et pour sa morale à deux balles il peut se ma mettre ailleurs par contre des centres de réclusion intellectuelle philosophique religieux à foison sont disponibles moyennant des cotisations assez conséquentes ou l abandon de tous les revenus de compte bancaire au temple du soleil cela va jusqu’au bûcher final

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    • Grd-mère Michelle // 09.09.2022 à 15h17

      @JPP
      Le problème de l’élevage industriel d’animaux, ce n’est pas seulement qu’il produise du méthane en abondance (ni d’ailleurs les conditions déplorables dans lesquelles sont maintenus ces pauvres êtres sensibles et innocents).

      C’est aussi le fait qu’environ 50% des sols cultivables sont utilisés (à l’aide de machines hyper-polluantes et gourmandes en énergies fossiles) pour produire la nourriture nécessaire à leur croissance(sols qui pourraient être cultivés raisonnablement pour vaincre la faim dans le monde).
      Sans compter que des forêts entières (gorgées d’une biodiversité-faune et flore-utile à l’existence des humains et de la vie en général, même si les études à ce sujet restent balbutiantes) sont supprimées pour augmenter la surface des sols cultivables.
      Et que les animaux « transformés », tout comme la nourriture nécessaire à leur production, sont transportés continuellement, par air,mers et terre, grâce à des moyens tout aussi hyper-polluants.
      (De toute façon, rien que pour cette question du transport, les continents/pays/régions doivent tendre, autant que possible, à l’auto-suffisance alimentaire et énergétique).

      HALTE AU LIBRE-ÉCHANGE COMMERCIAL! (Voir les oppositions au « MERCOSUR », aussi fermes et nombreuses dans les pays d’Amérique du Sud concernés qu’en UE)

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      • Grd-mère Michelle // 09.09.2022 à 15h32

        Suite: L’alimentation carnée ne servant qu’à la « prospérité » des privilégié-e-s qui s’en gavent (ou qui, ayant appris qu’elle leur nuit, se contentent de convaincre les « consommateurs/trices » de s’en gaver, pour préserver leurs profits).
        Voir mon commentaire du 2/9 à 13h17
        Dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, les options individuelles sont AUTANT DÉCISIVES que celles des « autorités ».
        Oublié les tonnes de médicaments, adjuvants à la « santé » et à la croissance des animaux d’élevages, qui font le succès de l’industrie chimique(au moins autant que les vaccins!) au détriment de l’immunité naturelle de ceux/celles qui les ingèrent.

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