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3.janvier.20163.1.2016 // Les Crises

Dans l’ombre de Bachar El-Assad

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Source : Politique Internationale

Entretien avec Bouthaina CHAABANE

Conseillère politique du président Bachar el-Assad
conduit par
Frédéric PICHON
Chercheur associé à l’équipe « Monde arabe Méditérranée » de l’université François Rabelais (Tours).

Frédéric Pichon – Avant le conflit, vous étiez souvent présentée comme le visage « sophistiqué » de la Syrie, la face moderne du régime : anglophone, titulaire d’un doctorat de littérature anglaise, rompue aux rencontres diplomatiques avec les grands de ce monde. Beaucoup ont espéré en 2011 que vous feriez défection pour vous désolidariser de la politique menée par Bachar el-Assad. Pourquoi ne pas l’avoir fait et regrettez-vous votre choix ?

Bouthaina Chaabane – Si vous le voulez bien, j’aimerais d’abord revenir sur l’expression que vous avez utilisée, celle de visage « sophistiqué » de la Syrie. Les Occidentaux ont tendance à penser que les gens qui adoptent des comportements semblables aux leurs sont plus civilisés et plus modernes que les autres. Pour moi, au contraire, les personnes civilisées sont celles qui restent fidèles à la terre qui les a vues naître. Qu’y a-t-il de rétrograde à aimer son pays, à le servir, surtout dans les circonstances dramatiques que nous connaissons ? L’Occident a commis une grosse erreur en encourageant les Syriens à fuir le régime. Du reste, ces défections ont été très peu nombreuses malgré la constitution par le Qatar d’un fonds spécial destiné à aider financièrement les candidats à l’exil (1). J’ai pu mesurer combien cette démarche participait d’une sorte d’aveuglement occidental. L’Occident n’a rien compris à la Syrie, à son peuple et à son histoire. Notre pays a son propre agenda guidé par ses propres intérêts. Il refuse de voir sa politique dictée de l’extérieur. Je sais que mon départ aurait fait plaisir à tout le monde en Occident ; mais, que voulez-vous, ce n’est pas dans ma nature. Et soyez sûr que je n’ai pas choisi la facilité. J’aimerais être considérée comme « moderne », tout simplement parce que je reste déterminée à défendre mon pays et ma famille.

F. P. – Pourtant, en tant que proche conseillère de Bachar el-Assad, vous faisiez partie de ceux qui soulignaient la nécessité d’entreprendre des réformes. Ces réformes auraient-elles pu éviter la crise qui a éclaté en 2011 ?

B. C. – Vous avez raison, mais les réformes ne peuvent venir que de l’intérieur. Nous l’avons vu en Libye et en Irak : chaque fois que les médias ou les gouvernements occidentaux ont tenté de promouvoir la démocratie, cela a tourné au fiasco. Les « printemps arabes » se sont mués en « catastrophe arabe ». Quand est venu le tour de la Syrie, les mêmes ont commencé à parler de démocratie, de liberté, de droits de l’homme. Malheureusement, les gens soutenus par l’Occident pour mener à bien cette mission étaient soit des individus qui vivaient hors de Syrie depuis longtemps et qui ignoraient tout du pays, soit des extrémistes auxquels l’idée de démocratie était totalement étrangère. Dans leur esprit, le problème n’était pas politique ; il ne s’agissait pas d’encourager un changement de gouvernement ou de président. En fait, dès le départ, les Occidentaux avaient décidé de briser la Syrie. C’est pourquoi la crise actuelle met en cause la sécurité de notre pays et son existence même. Les tentatives occidentales visant à mettre des pays à terre sous prétexte de se débarrasser de personnages comme Saddam Hussein, Kadhafi ou Bachar el-Assad constituent des ingérences inacceptables, illégales au regard du droit international et teintées de colonialisme. Je ne parle même pas du résultat…

F. P. – En 2011, la Syrie fonctionnait selon un système de parti unique. Ne devait-elle pas sortir de cette situation archaïque ?

B. C. – Je sais bien que nous ne vivons pas dans un monde parfait. Il est clair que nous n’avons pas atteint tous les objectifs que nous nous étions fixés, y compris en matière de corruption comme l’a rappelé le président Assad lui-même lors de son discours d’investiture (2). Mais, en 2012, la Constitution syrienne a été modifiée : le système de parti unique a laissé place au multipartisme ; l’état d’urgence a été aboli ; des élections municipales et législatives ont été organisées. Ces réformes étaient nécessaires et sont absolument capitales. Comme à leur habitude, les Occidentaux ont accueilli ces avancées avec scepticisme. C’est à se demander s’ils sont vraiment intéressés par les réformes. Savent-ils qu’avant la crise la Syrie ne comptait aucun sans-abri, que les infrastructures sanitaires et éducatives fonctionnaient ? Chaque village comptait son école gratuite. Les étudiants allaient à l’université pour à peine 20 dollars par an ! Et, surtout, la Syrie n’avait pas de dette extérieure. C’est un point essentiel qui nous a attiré des haines tenaces. La crise a été un désastre pour le développement du pays…

F. P. – L’élection présidentielle du 3 juin 2014 a, elle aussi, suscité des réactions négatives de la part des médias occidentaux…

B. C. – Le contraire eût été étonnant. Pourtant, il fallait voir les milliers de personnes qui se sont précipitées dans les isoloirs, que ce soit en Syrie ou à l’étranger. À l’exception, bien entendu, de la France et de l’Allemagne qui ont interdit que cette consultation soit organisée dans nos consulats. N’est-ce pas un drôle de paradoxe ? Ces élections ont clairement montré que le peuple syrien soutenait le président. Pour une bonne raison : les Syriens veulent la sécurité et c’est lui, n’en déplaise à l’Occident, qui l’incarne. Le président Assad est perçu comme le seul qui soit capable d’assurer l’intégrité du pays et la paix. Les médias occidentaux et leurs gouvernements nous ont sous-estimés. Vous savez, nous sommes un peuple millénaire. Parlez avec les gens dans la rue, discutez avec les chauffeurs de taxi : s’il y a bien une chose qui ressort, c’est cette fierté. Nous appartenons, je le répète, à l’une des plus vieilles civilisations au monde. Damas fut l’une des premières villes habitées de l’histoire de l’humanité. Les Syriens ne sont pas naïfs, ils n’ont pas besoin des conseils de l’Occident. Ils n’acceptent pas qu’on leur dise pour qui voter, comme à l’époque des colonies…

F. P. – Vous avez participé aux négociations de Genève avec l’opposition. N’envisagez-vous pas de dialoguer un jour avec ces opposants ?

Suite de l’interview à lire dans l’excellente revue Politique Internationale

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Commentaire recommandé

Sébastien // 03.01.2016 à 02h18

Cette façon condescendante de demander des comptes à un pays étranger souverain est proprement insupportable.
Imagine-t-on n’importe quel journaliste occidental se comporter de cette manière avec Obama, Merkel, Cameron, Hollande….? Ce qui serait pourtant la moindre des choses, un journaliste étant -normalement- censé se préoccuper un peu plus du pays qui est le sien.

79 réactions et commentaires

  • Sébastien // 03.01.2016 à 02h18

    Cette façon condescendante de demander des comptes à un pays étranger souverain est proprement insupportable.
    Imagine-t-on n’importe quel journaliste occidental se comporter de cette manière avec Obama, Merkel, Cameron, Hollande….? Ce qui serait pourtant la moindre des choses, un journaliste étant -normalement- censé se préoccuper un peu plus du pays qui est le sien.

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    • Nosto Dramus // 03.01.2016 à 04h08

      Vous avez raison de vous indigner, mais peut-être vous trompez-vous de colère, car c’est bien ainsi que devraient être interrogés tous les dirigeants de ce monde. Sans ménagement, aucun.

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    • caliban // 03.01.2016 à 06h53

      Je suis d’accord qu’il s’agit là d’une anomalie, car jusqu’à preuve du contraire, l’Etat-nation est l’ultime entité légale (d’un point de vue des relations internationales, voir l’ONU) et l’unique cadre dans lequel peut s’exercer la souveraineté du peuple.

      Plutôt que de « condescendance », il faudrait parler de cynisme : vanter la démocratie universelle alors qu’elle sert de paillasson chez nous.

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    • Ashwolf // 03.01.2016 à 08h59

      Ce n’est pas un journaliste mais un chercheur qui mène l’entretien.

      Il suffisait de lire l’en-tête. Eh oui, ces damnés chercheurs, ils sont toujours à la recherche de la vérité, quitte à poser des questions qui dérangent.

      Reprocher aux gens de faire consciencieusement leur boulot, c’est quand même un comble…

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      • caliban // 03.01.2016 à 09h23

        Que ce soit un journaliste, un chercheur, un éditocrate … je trouve bienvenue la remarque de Mme Chaabane concernant l’expression « le visage « sophistiqué » de la Syrie ». Elle nous propose de nous regarder dans le miroir.

        Pour monter en généralité, on peut décrire ce qui se passe actuellement
        • non respect du Droit international (à titre d’exemple, n’importe quelle puissance peut entrer en Syrie ou en Irak comme dans un moulin)
        • et sentiment de supériorité des élites occidentales / mondialistes (je pense que c’est synonyme)

        … et trouver certains accents de la fin du XIXe, alors que les nations européennes partaient à l’assaut des peuplades barbares leur apporter la civilisation et leur soutirer les richesses minières.

        L’ethnocentrisme se porte bien, de mieux en mieux je trouve. Cela s’appelle la mondialisation 😉

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        • vinel // 03.01.2016 à 19h07

          Les élites occidentales ne sont que les exécutants ou troufions des multinationales.
          La Syrie est stratégique dans sa position géographique .
          De plus elle a un peu de ressources pétrolières.
          Tout cela suffit pour clamer la nécessité de la démocratie.
          L’histoire du XX° et de ce siècle montre comment la non démocratie (dictature) sont respectés et considérés sur toute la planète.
          La démocratie est la ligne de mire pour prendre les bénéfices des ressources naturelles « des pays libérés ».

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      • amer // 03.01.2016 à 20h26

        On aimerait voir les chercheurs faire le même travail tout aussi consciencieusement face aux politiques occidentaux….

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  • Astatruc // 03.01.2016 à 02h21

    Enfin et merci!
    Un point de vue mesuré qui exprime des véritées cachées,, une fierté d’être Syrienne et d’avoir B.Al Assad comme président.
    Après tous les boniments qui nous polluent de partout, merci d’avoir partagé cet entretien avec Madame Bouthaina CHAABA

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  • Patrick Luder // 03.01.2016 à 02h24

    Dommage qu’il n’y ait aucune mention des actions du gouvernement contre son propre peuple … n’est-ce pas le principal reproche faite à Bachar el-Assad ?

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    • Roland Marounek // 03.01.2016 à 09h50

      Si, la question est bien abordée dans la suite de l’entretien, et la réponse mérite vraiment d’être lue. Je trouve en passant dommage que OB n’ait pas reproduit toute l’interview, *chaque* réponse est remarquable (et certain ne suivent pas apparemment le lien : http://www.politiqueinternationale.com/revue/article.php?id_revue=146&id=1347)

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      • Patrick Luder // 04.01.2016 à 06h21

        Non, le sujet n’est abordé que d’un point de vue avec de grosses oeillères … à l’entendre, il n’y a pas d’opposition politique, seulement une opposition armée tenue par des terroristes (sans raison apparente). Il n’y a aucune bribe d’essais de comprendre les autres parties, aucune recherche de compromis, aucune remise en cause.

        Une guerre civile ne se fait pas sans motifs valables, et si chaque partie à une part de raison, chaque partie à également une part de torts. Ne pas chercher à comprendre les raisons et les torts ne donne pas les clefs à une sortie de la crise.

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        • step2 // 04.01.2016 à 14h29

          effectivement il manque la question du régime policier préexistant aux émeutes.
          Il y a un mini mea-culpa en filagramme. « tout n’était pas parfait ». Certes, c’est un euphémisme.

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        • Marie-Christine // 04.01.2016 à 17h20

          Une guerre civile !? Avec des hordes de mercenaires terroristes islamistes étrangers de plus de 100 nationalités – et ils sont arrivés très vite en masse!! cellules présentes dès le départ…
          Je crois qu’il faudrait revoir votre notion de « guerre civile » en ce qui concerne la Syrie…
          Même si tout n’était pas rose en Syrie, la majorité des Syriens qui ont participé aux premières manifestations du « printemps » l’ont fait pour demander des réformes, pas pour une guerre civile et pas pour le renversement du Président !!

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          • Vanklaus // 04.01.2016 à 20h10

            tout a fait d’accord il ne s’agit plus de guerre civile ou d’émeutes , cela était le cas la première année mais après la perte de contrôle sécuritaire du pays avec l’assassinat de centaine de millier de policiers et l’infiltration d’autre centaine de millier de terroriste venu de l’étranger les autorités ne sont plus confronté a un mécontentement populaire mais a une guerre de pays étrangers , bien que la Syrie soit confronté a une situation exceptionnelle elle a fait des reformes avec une ouverture du champ politique a l’opposition .

            @Patrick Luder
            j’aimerais bien écouter vos critiques pour des dictatures qui font autant de victime mais dont personne demande des comptes , au lieu de taper sur un pays a genou , il faut comprendre que la Syrie ne vit pas dans une paix post 2eme guerre comme la notre , elle subi des agressions de tout bord depuis son indépendance . perte de territoire ( Sandjak , Golan ) attentats , menace nucléaire israélienne et turque , j’aimerai bien voir quesque serai le régime politique français dans de pareille conditions .

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        • Angel // 04.01.2016 à 17h42

          Dommage mais il me semble que vous êtes un « nouveau né » dans la politique syrienne!
          Vous parlez de guerre civile sans connaitre le déroulement de l’agression contre la syrie depuis le début en 2011!
          Or en Syrie , comme en Tunisie et ou en Libye , voire en Egypte, au Bahrein, au Yemen…, si des manifestations de mécontentement populaire étaient réelles, elles étaient tout sauf une guerre civile! Les infiltrations de mercenaires étrangers, de politicards franco-anglo-US, d’armes sont venus expressément pour créer des conditions de sédition ingérables dans ce qui était TOUT SAUF une guerre civile!

          On ne peut pas mettre sur le dos de Bachar El Assad les actions de son père, jugées bien sur par les occidentaux comme mauvaises car venant contrer leur néo-colonialisme!
          Revoyez vos livres d’histoire avec l’oeil critique de celui qui s’occupe et dirige son pays attaqué par des vautours de tout poil! mettez-vous à la place de celui qui doit construire une nation et non de celui qui veut la spolier!

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        • Patrick Luder // 05.01.2016 à 04h17

          Les territoires occupés par daesh ou d’autres mouvances de « révolutionnaires » ne sont-ils pas habités aussi par des Syriens ?

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  • Louis Robert // 03.01.2016 à 02h35

    Manquent ici, chez qui pose les questions, l’essentiel:

    1. La référence aux desseins (connus de tous) éminemment colonialistes et impérialistes de l’Occident en Syrie, dans toute cette région du globe, bref sur tous les continents… et toujours mis en œuvre par un recours aux mêmes méthodes, parfaitement illustrées d’une façon exemplaire en Ukraine, du reste.

    2. À qui profitent la réalisation de ces desseins occidentaux, dont la destruction de tous ces pays de la région, à commencer par Israël dont, le plus souvent et le plus hypocritement du monde on ne souffle mot… Israël qui en profite le plus, précisément.

    Cette entrevue est biaisée au point d’être détestable dès le point de départ, ce qui ne se dément pas jusqu’à la toute fin, à savoir jusqu’à l’effronterie et l’indécence même.

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  • Episnon // 03.01.2016 à 03h00

    Le journaliste fait son travail, je ne vois pas tant de la condescendance qu’un peu de brusquerie, et c’est très bien. Un journaliste n’a pas à être complaisant avec son interlocuteur, mais doit en revanche lui permettre d’expliquer son point de vue sans vouloir le manipuler. Ce qui est le cas.

    Il manque même une question dérangeante, ou pas, sur les 50 000 photos d’exécutions et de tortures attribués à Assad.

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    • Anas // 03.01.2016 à 13h50

      Attribué par qui ?
      La seule source c’est l’OSDH qui est parti pris dans le conflit.

        +22

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    • Dominique // 03.01.2016 à 15h20

      « Il manque même une question dérangeante, ou pas, sur les 50 000 photos d’exécutions et de tortures attribués à Assad. »
      Elle sont rangées dans un coffre qui contient la fiole anthrax de Colin Powell.

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      • oz // 04.01.2016 à 01h32

        Les fameuses 50 000 photos de victimes de tortures du « régime de Bachar al-Assad », ce dossier financé par la famille régnante du Qatar… Même ceux qui le défendent reconnaissent maintenant qu’une bonne moitié des photos représentent des soldats syriens morts au combat (et non dans des geôles sous la torture). Donc on sait que le photographe (le fameux César) a menti sur l’origine de la moitié des images. Est-on sûr qu’il n’a pas menti sur les autres?
        Human Rights Watch (financé par l’agitateur atlantiste George Soros) a étudié les photos et semble-t- il identifié 27 victimes comme des dissidents syriens. 27 pour 50000 photos – pas très lourd donc.
        Pour des analyses critiques récentes (donc pas le Monde, qui a fait en décembre une pub monstre aux « preuves » de HRW – sans aucun pour faire capoter les négociations entre les E-U et la Russie), voir:

        http://libyancivilwar.blogspot.com/2015/12/fail-caesar-part-4-other-half-of-photos.html

        http://dissidentvoice.org/2015/12/caesar-photos-and-impunity-in-syria/

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  • bidule // 03.01.2016 à 03h31

    « Vous avez devant vous quelqu’un qui a un doctorat d’une université britannique, qui a enseigné et publié de nombreux livres aux États-Unis, qui a été nominé pour le prix Nobel de la paix en 2005 et que le gouvernement américain, à la demande de la France, voudrait sanctionner en inscrivant son nom sur une liste noire ! C’est aberrant… Pourquoi un tel acharnement ? Parce que je dis la vérité et que je ne suis pas achetable ? Parce que je n’ai pas fait défection ? »

    Quelle histoire !

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    • Dominique // 03.01.2016 à 14h55

      « Vous avez devant vous quelqu’un qui a un doctorat d’une université britannique »
      Si je ne m’abuse, c’est aussi le cas de Bachar al Assad. Ce doit être quelqu’un de « sophistiqué ».

        +3

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      • bidule // 03.01.2016 à 15h46

        Je ne comprends pas votre message, pourquoi commenter cette phrase :
        « Vous avez devant vous quelqu’un qui a un doctorat d’une université britannique ».
        La partie la plus intéressante est la suite :
        « nominé pour le prix Nobel de la paix en 2005 et que le gouvernement américain, à la demande de la France, voudrait sanctionner en inscrivant son nom sur une liste noire ! C’est aberrant…  » . Effectivement c’est presque Orwellien.

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  • bluetonga // 03.01.2016 à 04h12

    Purée, voilà une dame qui ne pratique pas la langue de bois (il faut lire l’article en entier)! Si tous les syriens sont de sa trempe, on comprend mieux que le pays ait résisté cinq ans contre toutes attentes (surprise occidentale relayée par le journaliste), et semble aujourd’hui s’éloigner lentement mais sûrement d’une catastrophe irakienne ou libyenne. Après tout, si Assad se traduit par « le boucher » pour des journalistes français en mal de neurones ou de testostérone, cela reste toujours « le lion » pour le reste du monde arabophone.

    Elle a raison aussi pour ce qui est de l’analyse générale : nous sommes à une époque charnière, où la domination américaine se dilue et d’autres grandes nations s’affirment. Les USA n’auront finalement connu que deux (?) grosses décennies d’unipolarité, les nations émergentes et résilientes ne se laisseront plus coloniser comme au bon vieux temps. Vingt-cinq ou trente ans après la chute du mur de Berlin, il va falloir envisager la chute de la rue du mur.

    Et comme elle le dit, pendant cet épisode, l’Occident et surtout les Européens se sont décrédibilisés aux yeux du reste du monde. Dans leur pathétique inféodation aux intérêts de Washington mais surtout dans leur infantile et arrogante tentative de perpétuation du modèle colonial. Ils ont joué l’épreuve de force, il n’ont malencontreusement rien prévu en cas de défaite.

    Franchement, je trouve que les Crises a sorti quelques très bon papiers et analyses ces derniers temps. Compte-tenu du fait que c’est un site dont la fréquentation va en augmentant, on ne peut que s’en réjouir. Je ne lis plus les articles en ligne des MSM comme le monde ou libération, qui insultent l’intelligence et l’honnêteté, mais je me remets à lire leurs fils de commentaires : clairement, les gens s’informent ailleurs (mais où donc?), et les réactions des lecteurs pourvoient régulièrement aux carences des journalistes. Les malheureux voient leurs copies systématiquement recalées par des quidams mieux informés et plus réfléchis que leurs écrits. L’alcool et l’abus psychotropes doivent commencer à faire des ravages au sein de la profession.

      +108

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  • georges glise // 03.01.2016 à 06h25

    l’ingérence des occidentaux dans les autres les pays pour y exporter la démocratie ne concerne pas que les pays arabes. il s’agit d’une stratégie washingtonienne globale dirigée principalement contre la russie. il y eut d’abord l’effondrement de l’union soviétique, avec l’allègre participation des idiots utiles gorbatchev et eltsine, puis la démolition de la yougoslavie avec l’allègre participation de kohl et mitterrand, l’intervention en afghanistan pour contrer les russes, avec la création d’al qaida, puis l’irak et la libye(avec l’appui des idiots utiles kouchner,bhl et sarko, puis l’ukraine, sans oublier l’égypte, et enfin la syrie. le seul printemps arabe réussi et spontané ne concerne en fait que la tunisie. les dollars, le gaz et le pétrole ont en réalité largement déterminé cette politique « occidentale » d’invasion,

      +42

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    • Anas // 03.01.2016 à 13h56

      « […]avec l’allègre participation des idiots utiles gorbatchev et eltsine […] »

      Gorbatchev oui, mais Eltsine pas pas tant que ça, c’est lui qui a poussé Poutine au sommet en réaction aux avancée de l’OTAN qui était sensé être démantelé en Europe de l’est.

        +2

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      • luc // 03.01.2016 à 19h58

        l’aide de eltsine à poutine était loin d’être désintéressée : en échange poutine devait amnistier eltsine, ce qu’il a fait…

          +4

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    • Angel // 04.01.2016 à 18h09

      bien sur, il n’y a pas de pétrole à spolier en Tunisie!

        +1

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  • Charles Michael // 03.01.2016 à 07h14

    Le processus de diabolisation précèdant les poussées interventionistes a une histoire encore plus longue, de l’incident du Maine en 1898 (LaHavane) à celui du Golfe de Tonkin.

    Au commencement de ce siècle était le Mensonge des armes de destruction massives de Sadham Hussein.

    Bien que complétement exposé et connu , il semble que le procédé de changement de régime(pattern en anglais) ait put être réutilisé avec succès (et la collaboration active des Mass Media), en Lybie et en Syrie, en passant par l’Ukraine, avec les mêmes terribles résultats.

    Je suis absolument stupéfait que ce processus mensonger répétitif, puisse encore fonctionner, y compris dans des milieux supposés éclairés; et ça me rend tout sauf optimiste pour la suite.

    Merci pour cet article, à lire en entier, bien sur.

      +54

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    • Anas // 03.01.2016 à 13h59

      D’ou la nécessité pour une nation de se doter des instruments de rapport de force. Seul facteur fiable de salut. Bachar l’a très bien compris, son vécu en occident lui a bien servi.

        +4

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    • chb // 03.01.2016 à 23h54

      La disparition sur ce thème de toute opposition politique est encore plus préoccupante que l’alignement des médias.
      Le mouvement anti-guerre en France est inexistant, et l’impérialisme est globalement considéré comme normal dans toutes ses turpitudes. C’est la fin de l’histoire, en quelque sorte.

        +6

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  • numéro 6 // 03.01.2016 à 09h58

    Encore une dame qui n’a aucune chance d’être invitée chez Calvi ou Pujadas !
    Pensez-donc , la propagande otanesque est trop bien huilée pour tolérer une critique des visées de l’Empire et de ses larbins comme Hollande et Fabius .
    Après avoir réussi à éliminer Saddam Hussein et Kadhafi , ils pensaient que la Syrie tomberait comme un fruit mûr ! Manque de pot , Bachar ayant quelques alliés de poids comme l’Iran et la Russie , les Fabius and Co ont été obligés de revoir leurs ambitions à la baisse .
    Ça ne marche donc pas à tous les coups , et c’est tant mieux !

      +43

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  • Nerouev // 03.01.2016 à 10h26

    Admirable cette Madame Chaabane, le document est à lire jusqu’au bout et devrait être publié partout. Quelle calamité pour nos dirigeants actuels et ceux qui ont préparé le terrain. Nos young leaders connaissent-ils la Syrie autrement que comme obstacle à un gazoduc ? Voilà la démocratie que nous vendons à tours de bras, et par des gens qui sortent de nos grandes écoles ! Nos institutions sont pourries jusqu’à l’os, qui va pouvoir nous sortir de là ?

      +34

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    • Louis Robert // 03.01.2016 à 13h36

      Qui? Nous-mêmes… ou personne.

      Tel est le sens de l’immortel Discours de La Boétie.

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    • Manant // 03.01.2016 à 16h40

      L’histoire du gazoduc qatari est un mythe. L’affaire a été soulevée officiellement une seule fois il y a trois ans lors d’une rencontre entre le précédent émir du Qatar et Erdogan. Il s’agissait d’une perspective jetée en l’air, comme souvent, dans cette région où il y a toujours loin de la coupe aux lèvres. Pour qu’un tel gazoduc puisse se réaliser, il faudrait en effet l’aval de l’Arabie saoudite, seule frontière terrestre du Qatar. Et Ryad n’accepterait jamais pour de multiples raisons tenant des rivalités régionales —politiques et économiques— et de la géopolitique.

        +1

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      • step2 // 04.01.2016 à 14h39

        ha tiens, j’avais entendu parler d’un gazoduc iran-nord de l’irak (kurdistan), syrie, pour permettre l’export via la Méditerranée de la production iranienne, ce que les pays sunnites du golfe ne veulent pas car ils encombreraient un marché du pétrole qui joue déjà à qui veut perdre des milliards.
        Ce qui est bien avec ces intérêts gazo-pétroliers dans la régions, c’est qu’on est sûr qu’ils existent, mais on est bien incapables de dire lesquels !

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  • philbrasov // 03.01.2016 à 10h35

    interview pour interview, je vous propose en lecture l’éditorial des échos ce matin par dominique moisi, a propos de la Russie de Poutine…
    Ça vaut son pesant de cacahuètes….
    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021591972626-comment-traiter-avec-la-russie-de-poutine-1188805.php

    extraits
    « On peut trouver l’Amérique trop envahissante dans ses pratiques d’espionnage de ses alliés et trop indécise dans la définition et l’application de ses objectifs de politique étrangère. On peut juger son système politique dysfonctionnel, le niveau de violence qui existe dans la société américaine, en particulier à l’encontre de sa population noire, révoltant et intolérable. Et pourtant, il existe entre nous et eux ce lien fondamental et presque invisible qui s’appelle la démocratie et qui se traduit par le goût irrépressible de la liberté et la quête du bonheur individuel. »

      +15

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    • bluetonga // 03.01.2016 à 11h55

      Pas mal. Ce n’est pas sans évoquer le lyrisme de « Nous Deux ». D’ailleurs, il n’y a pas à s’y tromper, il y a un peu de la femme battue mais consentante dans cette vision. Il suffit de transposer :

      « Bien sûr on peut trouver Kevin maladivement jaloux et intrusif dans la vie de Vanessa, et caractériel avec le reste du voisinage. On peut juger son équilibre mental instable et préoccupant, sa brutalité dérangeante, particulièrement à l’égard des enfants et des êtres sans défense. Et pourtant il existe entre eux deux ce lien fondamental et difficilement perceptible, qui s’appelle l’amour, et qui se traduit par une mansuétude et une loyauté infinie de Vanessa à l’égard de Kevin ».

      Si Monsieur Moïsi venait un jour à perdre son travail dans la rubrique relations internationales, et qu’il n’y aurait rien du côté de la chronique sportive, il pourrait toujours envisager le courrier du cœur.

        +64

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      • Astatruc // 03.01.2016 à 12h10

        Merci Bluetonga,
        Mon premier rire de l’annéé!
        ;O)

          +14

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      • Alae // 03.01.2016 à 12h25

        Très bon, bluetonga.

        Sinon, le consternant morceau de bravoure du sieur Moisi pourrait tout aussi bien se décliner en « on peut déplorer l’attitude bassement colonialiste du client, sa totale imperméabilité à tout sentiment humain, son invraisemblable arrogance, mais être unis à lui par les liens indéfectibles entre le cireur de chaussures et le bwana sans qui il ne mangerait pas. »

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      • amer // 03.01.2016 à 20h38

        Une franche rigolade ça fait du bien pour commencer 2016, merci bluetonga ; franchement le journalisme est en déclin en ce 21eme siècle qui s’annonce pourtant interessant en infos à décrypter pour la compréhension du lecteur mais les journalistes grand médias semblent avoir fait le choix de la carrière plutôt que du respect de la déontologie de leur métier…

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    • Dominique // 03.01.2016 à 15h06

      Pas de commentaires sur le site des Echos. On comprend pourquoi.

      P.S. Les auteurs sont aussi moïsis que les articles !

        +14

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  • francois marquet // 03.01.2016 à 11h00

    Merci Olivier, cette interview méritait vraiment d’être signalée.
    Bouthaina Chaabane a fait un choix courageux, elle aurait eu la vie plus facile en servant les intérêts occidentaux plutôt que les Syriens.
    Petite question: Bachar El assad avait aboli l’état d’urgence en 2012. Pour la France, ce sera quand?

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  • Jex94 // 03.01.2016 à 11h17

    Comme tous les empires, les USA et les pays qui la suivent courent à leur perte ! Qu’est ce qui a toujours mis fin aux grands empires ? (Romains, Egyptiens, Emprire Ottoman, Allemands…) : Leur soif de pouvoir et de conquête et leur volonté d’imposer au reste du monde un modèle violent, destructeur, et volonté enfantine d’être le number one, au détriment du respect des valeurs humaines et du respect de l’environnement… la monnaie, la monnaie, toujours plus d’argent et de richesse … mais de quelle richesse s’agit-il ? C’est du vent… seuls resteront reconnus par le plus grand nombre les valeurs humanistes, la culture et le folklore, les prix Nobel de la paix… c’est ça le vrai pouvoir (au cas où j’arriverai à convaincre un ambitieux de passage futur tyran..). Mais ce qui m’inquiète, c’est quel empire reprendra le flambeau, la Chine ? L’Inde ? La Russie ? Ça reste loin du monde idéal tout ça… Bref, on est vraiment pas nés à la bonne époque (ça reste plus sympa qu’au moyen âge cela dit…)

      +4

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    • Nerouev // 03.01.2016 à 13h08

      Vous avez oublié la Syrie, ils étaient heureux avant, tous le disent.

        +6

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      • Dominique // 03.01.2016 à 15h07

        « tous le disent »
        P’têt pas quand-même ceux qui étaient torturés dans les geôles.

          +2

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        • bidule // 03.01.2016 à 16h44

          Torturer les islamistes fanatiques n’est peut-être pas la bonne solution, vous avez raison, au fait vous parlez du qui : du « régime » syrien ou du « régime » américain ?

            +20

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        • Manant // 03.01.2016 à 16h45

          Et en France, tout le monde est heureux ? Vous vous êtes-vous arrêté sur ce détail relevé par Mme Châabane sans avoir l’air d’y toucher ? : en Syrie, il n’y avait pas un seul sans abri.

            +19

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    • Louis Robert // 03.01.2016 à 14h21

      N’ayez crainte, nous nous acheminons à marches forcées vers UN monde pour TOUS, sans colonies ni Empire.

      Patience! C’est pour bientôt… Les turbulences ne mentent pas.

        +2

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    • vinel // 03.01.2016 à 19h38

      Je suis persuadé que le destin actuel des payse puissance moyenne et inférieure est de se soumettre aux USA en se laissant posséder progressivement par les multinationales.
      L’Europe est en cours de passer sous domination économique totale avec TAFTA.
      Quel que soit ce que l’on peut penser des BRIC,ils restent les seuls contre pouvoir des USA.
      La recherche de la domination économique,militaire des Etats Unis est permanente.
      Poutine n’a guère de choix:subir comme actuellement ou montrer des signes d’indépendance!jusqu’à quand?
      Nous sommes concernés positivement par un équilibre des forces plus équilibré!

        +4

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  • vincent // 03.01.2016 à 11h23

    Assurbanipal power!

    Oui elle a bien raison de dire que c’est un peuple ancien, En tout cas j’espère que tout le monde aura noter que cette dame n’est pas soumise au voile, qu’elle a un poste important au sein de la syrie et a la courage de servir son pays. Moi je dis chapeau et respect. Et c’est pas avec les islamistes modéré que cela va évoluer dans le bon sens.

      +27

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  • Alae // 03.01.2016 à 11h55

    Ce que je trouve inquiétant, c’est qu’après la retape contre Saddam, les « armes de destruction massive » et les petites fioles de Colin Powell, la retape contre Kadhafi et la destruction de la Libye, certains donnent encore dans le même panneau contre Assad. Et demain, ce sera qui, le nouveau croquemitaine qu’on leur désignera et qu’ils poursuivront de leur vindicte programmée ?

    En attendant, j’ai trouvé ceci. Ça vaut ce que ça vaut et certains ne manqueront pas d’y voir, précisément, de la propagande pro-Assad, mais moi, ça m’a étonnée : L’accueil de la population de Homs à l’armée syrienne, juste après la libération de la ville contrôlée par des « rebelles modérés » depuis des années.
    Les gens qui se pressent sur le passage des chars ont l’air « terrorisés » par les troupes d’Assad, ça fait peur. 🙂 Nous aurait-on menti encore cette fois ?
    https://www.youtube.com/watch?v=PauFSKZafr4

      +22

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  • Owen // 03.01.2016 à 12h06

    Une chronique du début des émeutes en Syrie en 2011 qui me laisse toujours autant perplexe concernant Bachar El Assad.
    http://www.parismatch.com/Actu/International/Syrie-silence-on-tue-149895
    Et on peut vérifier sur Google images son frère Maher prenant des photos de suppliciés…
    Pour le moins, la Syrie avant guerre était habitué à un niveau de violence que l’on ne connaît pas en France.

    Quant-aux propos denses de Bouthaina Chaaban, c’est, somme toute, limpide:
    – La Syrie ne peut rien faire avec les mensonges permanents de la France.
    – Il y a une jalousie, ou un un mélange de déni et de morgue, pour un pays du Sud souverain qui ne connaissait pas de déficit.
    – Et si on ignorait encore la raison à cet acharnement du Gouvernement Français à chasser Bachar (encore plus que celui Américain, souvenons en 2013 après le gaz sarin répandu à Goutta), c’est parce que le Qatar achète le patrimoine français et que le gouvernement est maintenant son courtisan, larbin, caniche. Peu importe que ce soit l’un des pays les plus détestables au monde.
    La France d’aujourd’hui: triviale, sordide.

    Ce n’est pas le roi qui est nu, il s’en fiche, il prépare déjà 2017, en bon boutiquier des mandats et des échéances électorales à se partager entre les siens et ses compères. Que voulez-vous qu’il fasse d’autre ?

    C’est nous qui sommes nus, ou Moisi(s) comme le Dominique du commentaire au dessus, noyés par les tirades qui coulent comme l’eau tiède des robinets médiatiques.

    Pas besoin de déchéance de nationalité: nous sommes déjà apatrides au pays des songes creux.

      +21

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  • Booster // 03.01.2016 à 12h11

    Intéressant aussi la mention du fond qatari pour l’émigration. Ce serait donc eux qui ont financé le 1,5 millions de nouveaux allemands?

      +6

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  • couci couça // 03.01.2016 à 12h30

    Article passionnant qu’il faut lire dans son intégralité .
    D’un site remarquable .
    Merci les crises .
    J’y ai trouvé aussi cet article sur la Grèce :
    http://www.politiqueinternationale.com/revue/article.php?id_revue=0&id=1398&content=texte
    Apparemment datant de l’été 2015 .( dommage que les articles soient mal datés)
    Et il y a tant à découvrir ….
    Voilà une des raisons pour lesquelles je me suis désabonné d’un certain journal en ligne il y a quelques années où je me sentais un peu trop à l’étroit et manipulé …
    Le net permet de naviguer et de ne pas se contenter d’analyses circulaires et de points de vue récurrents .
    De plus il est parfois intéressant de jeter un oeil sur ce qui se dit ailleurs , « en face », histoire de garder un certain contact avec les réalités .

      +4

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  • tchoo // 03.01.2016 à 12h35

    c’est peut-être un chercheur qui cherche la vérité, mais rien que la première question montre bien que le personnage à une vision biaisée bien occidentale de la Syrie et des pays hors de sa sphère de pensée.
    La dame lui réponds d’ailleurs d’excellentes façon.
    Cet interview reste tout de même largement intéressant, par la confrontation de deux visions de la problématique syrienne

      +1

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  • Eric83 // 03.01.2016 à 12h37

    Merci pour ce remarquable entretien. Les questions sont « mordantes » et les réponses sont claires, fluides et sans langue de bois.

    Quand on lit ce témoignage sur les tenants et aboutissants de la situation syrienne d’une personne qui a été nommée en 2005 pour recevoir le prix Nobel de la paix, quelle crédibilité le gouvernement US peut-il encore avoir en ayant inscrit cette même personne sur sa « liste noire » ?

    D’autre part, il serait fort intéressant qu’un entretien tel que celui-ci soit conduit avec Eric Chevallier, l’Ambassadeur de la France en Syrie en 2011, afin d’avoir son éclairage sur sa position et celle du gouvernement français.

      +8

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  • naz // 03.01.2016 à 12h49

    Elle ne dit rien de plus que ce qu’on a entendu de la bouche de Bachar el Assad il y a plusieurs années déjà; et ceci a l’accent de la vérité, qui corrobore la situation.
    Personne ne parle du changement de constitution et de ce qui a été fait dans la foulée du printemps 2011; en revanche, quand Bachar el Assad libère, à la demande de l’opposition, les prisonniers politiques, l’occident déclare qu’il a fabriqué DAESCH et qu’il s’en est servi.
    À ce degré de mauvaise foi, oui, aucune parole occidentale ne pourra plus jamais être crue.

      +18

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  • Olympi // 03.01.2016 à 13h42

    J’hallucine la France qui interdit les élections présidentielle syrienne dans le consulat syrien.
    Je vois à quel point le gouvernement porte la démocratie dans son cœur.

    « Je me souviens très bien qu’en 1996, à l’époque où je travaillais aux côtés du président Hafez el-Assad, celui-ci avait imposé aux États-Unis la présence de la France lors des pourparlers sur le Liban. Washington avait dû accepter à contrecoeur. »
    Ça fait mal au cœur, un peu l’impression d’avoir trahis un allié.

      +12

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  • Perekop // 03.01.2016 à 14h08

    Remarquable !!! Merci OB de nous offrir une pareille séance de réinformation express. Je propose que chacun de nous fasse circuler ce texte auprès de toutes ses connaissances car il est vraiment convaincant.
    Quelqu’un ici même a parlé des « 50 000 photos » de corps torturés qu’on attribue à Assad. Franchement, depuis le temps qu’on nous raconte des bobards sur à peu près tout, toujours de la même provenance, j’ai de plus en plus de mal à ne pas y voir la propagande de l’Otan.
    C’est ça le problème, quand le fameux « Occicent civilisé et démocrate » prend la parole, aujourd’hui… on n’y croit plus. Il y a toujours, au minimum, 50% de doutes. Fâcheux. Et triste. Parce que le jour où, peut-être, ce sera vrai, il n’y aura plus personne pour le prendre au sérieux (enfin parmi les gens honnêtes).

      +10

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  • Spectre // 03.01.2016 à 15h00

    C’est quand même autre chose que les pitoyables gesticulations d’un Fabius et ses analyses stratosphériques type « M. Assad ne mériterait pas d’être sur la Terre » …

      +10

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  • Chris // 03.01.2016 à 15h39

    Les petits arrangements de la République : Libye, Afghanistan, Irak, contractors, etc…
    http://www.assemblee-nationale.fr/13/rap-info/i4350.asp
    On devrait suivre régulièrement les rapports d’information de l’Assemblée nationale. Ce sont des pépites de renseignements qu’on ne trouvera jamais dans les médias, car contradictoires avec les narratives qui y sont assénées.
    Que nos députés ne prétendent pas qu’ils ignoraient… juste peut-être avec quelque retard.

      +3

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  • Subotai // 03.01.2016 à 17h48

    J’ai bien aimé: « (la Syrie) n’avait pas de dette extérieure… »
    On comprend tout.

      +13

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  • Jex94 // 03.01.2016 à 19h19

    Les exactions de Bachar Al Assad sont démontrées et sont unanimes, il ne s’agit pas de mensonges ni de manipulations. Cependant, ce n’était pas nécessairement une volonté ni un ordre de sa part, il y a eu vraisemblablement une perte de contrôle de son armée, et une situation géopolitique locale bien complexe, qui amènent à se demander s’il y avait d’autres alternatives et si la situation n’aurait pas dégénéré de la sorte de toute façon, quelque soit son dirigeant.

      +2

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    • Theoltd // 03.01.2016 à 21h15

      « Demontrées et unanimes », manque encore le mot irrefutable, et la je serai totalement convaincu du contraire.

        +13

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  • Kiwixar // 03.01.2016 à 22h59

    Le gouvernement cherche à procéder à des économies budgétaires (ça se comprend), j’en propose une qui sera entièrement bénéfique : la fin des aides à la pressetitution (en incluant la fin des abattements fiscaux pour les pressetitués). Pour faciliter cette démarche, nous pourrions recycler les GRANDS moments de journalisme sur l’Ukraine avec le fait que Bachar a fait des études de médecine en se spécialisant en ophtalmologie :

    « Rien ne prouve — dans cette vidéo — que leurs yeux ensanglantés soient le fruit d’une torture au couteau, et non à coup de poing ou d’un autre ustensile. Une cuillère ? Une fourchette à escargot ? Un pic à glace ? Une pelle à gâteau ? Je ne peux le savoir de visu. » (Caroline Fourest)

      +4

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  • chb // 03.01.2016 à 23h41

    Le multipartisme est incontournable, selon la Démocratie exemplaire occidentale. Bon. Les USA n’en ont guère qu’une mascarade : passons. On aurait ici trois partis principaux, et une multitude de petits. Or l’UMPS est une réalité, si l’on en juge par la politique réelle suivie par le PS en matière économique et sociale, ou par les experts qui restent dans les ministères. Ca fait longtemps que l’Assemblée est croupion, le budget de la République ne relève plus qu’à la marge des décisions de nos représentants, et l’exécutif est en train de mettre le grappin sur le pouvoir judiciaire.
    Le P »S » lorgne même vers la droite extrême à en juger par l’état d’urgence, la déchéance de nationalité et l’appel à la peur (du terrorisme, de l’islam, des étrangers, des « dictatures », de la sortie de l’UE, de l’agressivité russe…). Le FN, depuis les magouilles mitterrandiennes pour le faire monter au détriment de la droite classique, est toujours le chouchou des médias quoique son rôle de repoussoir soit encore présent.
    Le PCF / FdG est épuisé, inexistant comme opposition puisqu’il a même appelé à voter à droite cette fois ! Quant aux petites formations, elles sont de plus en plus anecdotiques. Le choix pris pour verrouiller les « parrainages » aux présidentielles (voir http://www.holdup-presidentielle.fr/form/form_petition2.php) va efficacement les balayer du paysage.
    Voilà qui invalide à mon avis le caractère démocratique du pays, et rend encore plus cynique la propension à donner des (meurtrières!) leçons de respect du peuple à tout pays qui résiste.

      +7

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  • chb // 03.01.2016 à 23h48

    Le même F Pichon, sur http://arretsurinfo.ch/syrie-les-chretiens-dans-la-tourmente/, a interviewé le patriarche de l’Église grecque catholique. Celui-ci indique par exemple que
    « les évêques européens n’ont pas eu le courage de donner un avis qui contredise la politique résolument hostile à Assad des gouvernements de leurs pays respectifs. Ils n’ont pas osé. Au moins deux visites officielles d’ecclésiastiques en Syrie n’ont pas pu avoir lieu à cause des pressions politiques exercées par leurs pays d’origine. »

      +2

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  • justinos // 04.01.2016 à 08h11

    Je suis gêné par la plupart des commentaires qui se hâtent de tenir un contre-discours aussi caricatural que celui des opposants au régime d’Assad (régime à distinguer de la personnalité de l’héritier, Bachar, sans nul doute beaucoup plus amène que son redoutable père, Hafez, qui aurait, tout de même, fait assassiné l’ambassadeur de France). Je crois qu’il faut appuyer la Syrie contre ce qui la subvertit ou, en tout cas, c’est un minimum, ne pas participer soi-même à cette subversion, mais sans passer pour autant sous silence la brutalité atavique d’un régime qui garde au moins certaines caractéristiques des dictatures arabes de la grande époque, seraient-elles consenties par une majorité de la population, et devraient-elles être protectrices des minorités. – En ajoutant naturellement que c’est aux Syriens eux-mêmes d’établir la forme et les pratiques de leur Etat. Bachar paraît personnellement persuadé que des choses doivent être changées et je crois me souvenir que l’appareil étatique et son oligarchie faisaient justement de la résistance. Si c’est vrai, le genre de commentaires que l’on lit ici, n’est pas de nature à aider le réformisme utile dont il serait porteur.

      +3

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  • Charlie Bermude // 04.01.2016 à 09h54

    Rien que l’existence de cette femme est en soi un fait éclairant . Pourrait on en trouver une comme çà , rien que pour faire la potiche , chez nos alliés de la coalition ‘anti-terroriste’ en Arabie , Quatar , ou méme dans les pays libérés comme Turquie , Irak , Lybie ?
    En fait dans ces merveilles démocratiques créées par nos soins de nos amis US , on oserait méme pas l’exhiber .

      +3

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  • kopenhague // 04.01.2016 à 11h25

    excellent revue… mais très orientée pro européenne et anti Poutine quand on lit les autres articles

      +0

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  • ThylowZ // 04.01.2016 à 14h15

    « Les médias occidentaux et leurs gouvernements nous ont sous-estimés. Vous savez, nous sommes un peuple millénaire. Parlez avec les gens dans la rue, discutez avec les chauffeurs de taxi : s’il y a bien une chose qui ressort, c’est cette fierté. Nous appartenons, je le répète, à l’une des plus vieilles civilisations au monde. Damas fut l’une des premières villes habitées de l’histoire de l’humanité. »

    C’est beau de lire ce genre de choses, parce que ça devient tellement rare de par chez nous…
    On se fiche bien d’être une civilisation millénaire, vu qu’on est capable de se rendre dépendants des US, du Qatar, de l’Arabie Saoudite, sans que ça ne choque nos dirigeants. S’ils avaient une once de fierté je pense qu’ils éviteraient de tels acoquinements.

      +2

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    • step2 // 04.01.2016 à 15h00

      pas sûr que ce soit une question de fierté personnelle. Je pense surtout que nos dirigeants ne sont pas prêts à payer (et à faire payer) le prix politique des punitions qui s’abattraient sur notre pays.
      Souvenir du refus de suivre les US en irak : « ignorer l’Allemagne, et punir la France… ». Des marchés perdus à l’export ? des alliés régionaux châtiés ? En tout cas de cette phrase, il faut en retirer que nous sommes habituellement plus dociles…

        +3

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  • jef // 04.01.2016 à 20h11

    Tout d’abord j’adresse toutes mes félicitations à Madame Bouthaina Chaabane. Quand je lis son interview je me prends à penser que ses concitoyens Syriens ont de la chance dans leurs malheurs. Pour ma part je suis Français et je le ressens souvent comme une honte à cause des dirigeants que nous nous sommes donnés et qui nous ont livrés (pour quelle rétribution ?) aux ennemis de l’humanité, pour guerroyer à leurs côtés et détruire ceux qui osent refuser de se soumettre.

    La Syrie a été à deux doigts de succomber après la Lybie, L’Iraq et tant d’autres. Sa défense courageuse lui a permis de survivre jusqu’à l’arrivée du puissant renfort des Russes et des Iraniens, et la reconquête est en marche. Nos propagandistes atlantistes sont furieux, ils écument sur les média tandis que les peuples occidentaux se réjouissent sur Internet.

    Nous ne sommes pas des inconditionnels de VV Poutine ni de B Al Assad, comme les propagandistes le prétendent. Mais nous savons reconnaître des hommes qui agissent dans l’intérêt de leur pays et de leur peuple, avec courage et détermination, et nous les admirons pour cela. Au contraire, nous sommes dégoûtés des dirigeants lâches et vendus qu’un système électoral savamment truqué nous contraint à élire malgré nous. Nous espérons que la victoire du camp opposé ruinera enfin leur fausse démocratie, nous permettant de les renverser et d’instaurer un régime plus honnête oeuvrant pour le bien de nos peuples et aussi pour la paix avec tous les autres pays.

      +4

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  • Andrae // 04.01.2016 à 21h26

    De l’entretien: Savent-ils qu’avant la crise la Syrie ne comptait aucun sans-abri, que les infrastructures sanitaires et éducatives fonctionnaient ? Chaque village comptait son école gratuite. Les étudiants allaient à l’université pour à peine 20 dollars par an ! Et, surtout, la Syrie n’avait pas de dette extérieure.

    Voilà le problème. C’est “communiste, socialiste, indépendantiste”, fermé (pas de dettes), une cible obligée. Malgré le fait que la nouvelle Constitution (2012) a ouvert le paysage politique (on ne saura jamais quel effet) et qu’Assad a fait non seulement plein de maneouvres pour apaiser, de concessions, des pas vers la ‘modernité’ (annulation de subsides, manque de support pour les agriculteurs, augmentation des prix, problèmes d’eau insupportables, etc.) ouvrir le pays à la ‘Finance’ mondiale cela n’a bien sur pas suffit (aux yeux des dominateurs), et a, en même temps, boosté l’opposition dans le pays, ouvert une brèche pour des agitateurs puis mercenaires grassement payés et armés..

    La Syrie a passé son pic pétrolier depuis peu (baisse de revenus, bon c’était pas mirifique mais quand même une bonne source de revenus), la sécheresse a été dévastatrice, la campagne a été vidée en grande partie et les villes ont du accepter une masse de ‘pauvres’ sans travail, avec…hmm.. ce qu’on peut imaginer… C’est bcp pour un pays fragile. Bref, les questions de ressources (eau surtout, aussi politique avec pays voisins), de climat, etc. sont subsumées à des agissement politiques de personnalités connues. C’est commode, la faute à Assad / aux USA / etc.

    L’école gratuite cela marche quand les enfants mangent 3x jour, les parents gagnent leur vie, et le Gvmt. paye les fonctionnaires enseignants (la Syrie avait une éducation quasi 100% centralisée), l’infrastructure, la Mairie, etc.

    Juste pour dire qu’il y a plein de facteurs non analysés.

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  • cléa // 10.01.2016 à 18h40

    Lire cette presse -là est comme une bouffée d’air frais. Respect ému à Mme Chaabane et serrement de main chaleureux à 99,99% des commentateurs. Je ne me sens plus seule à exploser chaque fois que l’on mentionne la Syrie ou Bachar El Assad dans les médias.Merci merci!
    P.S. Hommage à ces soldats syriens héroïques qui chaque jour , quelle que soit leur communauté ,combattent sur le terrain , les seuls à affronter, à terre , l’hydre verte à 7 têtes, parfois rue par rue et maison par maison

      +1

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