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4.septembre.20204.9.2020 // Les Crises

En Colombie, la terre a été militarisée pour assurer les profits de l’élite

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Source : Consortium News

En Colombie, la terre a été militarisée pour assurer les profits de l’élite, écrit Vijay Prashad.

Il y a un quart de siècle, Victoria Sandino Palmera a rejoint les Forces armées révolutionnaires de Colombie – Armée du peuple (FARC-EP). Elle avait auparavant été militante au sein du Parti communiste et – lorsque les FARC-EP étaient en expansion dans les années 1990 – elle a rejoint l’Union patriotique. Mais la répression exercée par ce qu’elle appelle « l’oligarchie traditionnelle » l’a renvoyée sans cesse dans la jungle. Victoria Sandino a clairement indiqué qu’elle n’était pas enthousiaste à l’idée de cette guerre.

« Nous n’avons pas pris les armes parce que nous ressentions le besoin d’utiliser la violence », m’a-t-elle dit en 2015. « Nous avons pris les armes parce que nous avons essayé de résoudre la question agraire par des moyens démocratiques, ce à quoi l’État a répondu par la violence. La violence nous a été imposée. »

Le Groupe de la mémoire historique du Centre national pour la mémoire historique, basé à Bogotá, en Colombie, calcule qu’entre le 1er janvier 1958 et le 31 décembre 2012, au moins 220 000 personnes ont été tuées pendant la guerre civile. Le rapport phare du Centre national de la mémoire historique note que la cause profonde de cette guerre a été « l’appropriation, l’utilisation et la possession de la terre ».

Cette évaluation fait mal : « Les secteurs dont le pouvoir économique et politique a été basé sur la terre se sont frauduleusement opposés aux réformes agraires ainsi qu’à tout effort de démocratisation de la propriété foncière ou de restitution de ce qui avait été volé. Dans le passé comme dans le présent, ils ont utilisé des artifices juridiques ainsi que des méthodes violentes, notamment l’assassinat des dirigeants et la persécution des membres des organisations de petits agriculteurs ». Ceci est en accord avec la déclaration de Victoria Sandino selon laquelle la violence nous a été imposée.

« Pourquoi le gouvernement retire-t-il des droits aux autochtones pour les donner aux multinationales ? » Mobilisation dans le département du Cauca, 2013. (équipe de communication de la Marcha Patriótica)

Les accords de paix de La Havane

En 2016, les belligérants de la guerre civile ont signé les accords de paix à La Havane, qui promettaient d’ouvrir une nouvelle ère pour le pays. Victoria Sandino faisait partie de l’équipe des FARC-EP qui a négocié les accords. Quand je lui ai demandé ce qu’elle ferait quand la paix arriverait, elle m’a dit qu’elle aspirait à retrouver sa propre famille et qu’elle voulait retrouver la fille de sa camarade Laura, morte au combat. « Je veux lui dire », m’a dit Sandino, « que sa mère était une femme exceptionnelle. Je veux transmettre à sa fille tout l’amour que je ressentais pour Laura. »

Mais l’oligarchie – dirigée par l’ancien président Álvaro Uribe – s’est battue contre l’accord et a réussi à le faire échouer par référendum. Pourquoi l’extrême-droite, dirigée par Uribe, s’oppose-t-elle à un processus de paix et pourquoi est-elle – par conséquent – déterminée à poursuivre la guerre ?

L’oligarchie – et ses alliés impérialistes – sont engagés dans une stratégie d’accumulation qui non seulement préfère la guerre à la paix, mais qui exacerbe les racines du conflit. Cette structure comprend la prise de monopole par un petit groupe sur l’économie, y compris l’agriculture et l’exploitation minière.

La solution sri-lankaise

La terre a été militarisée pour assurer les profits de l’élite colombienne. C’est la raison principale de la guerre et de l’opposition de l’oligarchie à la paix. Plutôt qu’un processus de paix, l’oligarchie colombienne préfère la solution sri-lankaise – à savoir l’attaque armée brutale du gouvernement sri-lankais en 2008-2009 contre non seulement les Tigres tamouls (LTTE) mais aussi la population majoritairement tamoule de l’enclave de Jaffna.

À la fin de l’attaque, le gouvernement sri-lankais détenait plus de 300 000 civils dans des camps de concentration (en 2014, l’ONU a institué un tribunal pour enquêter sur les crimes de guerre au Sri Lanka, mais son gouvernement a refusé de coopérer à toute enquête de l’ONU ; le rapport produit par l’ONU est choquant). C’est ce qu’Uribe et ses partisans préféreraient – pas un processus de paix, mais une guerre totale.

Manifestation nationale indigène, mai 2016, département du Cauca. (Équipe de communication de la Marcha Patriótica).

La guerre est l’aboutissement logique d’un système fondé sur l’inégalité systémique. Si l’on ne permet pas à la grande majorité des habitants du monde de vivre dignement, ils se rebelleront contre leurs conditions. Même les manifestations les plus modestes (une marche) pour ce qui semble être des exigences raisonnables (la réforme agraire) sont contrées par ce que Franz Fanon appelait le « vieux bloc de granit » et par une violence asymétrique. Il est beaucoup plus coûteux de gérer un état de répression que de créer un état d’égalité, mais pour l’oligarchie – le vieux bloc de granit – l’argent dépensé pour la guerre est beaucoup plus efficace que celui dépensé pour la paix.

Dans ses manuscrits monumentaux – « Grundrisse » (1857) – Karl Marx écrivait : « Les conséquences de la guerre sont évidentes, car sur le plan économique, c’est exactement comme si la nation laissait tomber une partie de son capital dans l’océan ». Du point de vue de la société, la guerre et la répression sont illogiques ; du point de vue des capitalistes, la guerre empêche la révolution sociale et la guerre produit des opportunités de profit. Un synonyme du capitalisme est « l’économie de guerre permanente », dont le but n’est pas de créer de la sécurité mais de geler les relations de classe à perpétuité. C’est l’argument de base de notre nouveau dossier.

Il y a quelques jours, le Stockholm Peace Research Institute (SIPRI) a publié un rapport sur les ventes d’armes. Les ventes d’armes et de prestations militaires par les 100 plus grandes entreprises ont atteint 420 milliards de dollars en 2018, soit une augmentation de 4,6 % par rapport à 2017. La base de données constituée par le SIPRI commence à fournir des chiffres à partir de 2002. Les ventes d’armes et de prestations militaires ont augmenté de 47 % entre 2002 et 2018.

Pour la première fois depuis 2002, les cinq premiers vendeurs d’armes sont états-uniens : Lockheed Martin, Boeing, Northrop Grumman, Raytheon et General Dynamics. Ces cinq entreprises ont vendu à elles seules pour 148 milliards de dollars d’armes et de prestations , soit 35 % des ventes totales des 100 premières entreprises. Toutes les entreprises américaines ont vendu ensemble 59 % du total des ventes mondiales, soit l’équivalent de 246 milliards de dollars. Les États-Unis sont le plus grand fournisseur d’armes à destination de la Colombie.

Le Plan Colombie

Une commémoration de la crise du Palais de Justice de 1985, où des militants du M-19 ont pris d’assaut la Cour suprême. Lors du raid militaire contre eux, la moitié des juges de la Cour Suprême ont été abattus.

Les gouvernements américain et colombien ont renforcé leurs liens depuis le Plan Colombie (2001). Le Commandement Sud des États-Unis fait entrer l’armée colombienne dans la structure de commandement de l’armée américaine. Les troupes colombiennes se rendent régulièrement dans les bases militaires américaines pour des réunions et des formations, et les responsables colombiens de la défense se rendent souvent au Commandement Sud pour approfondir la coopération (cette année, le général de division Luis Navarro Jiménez de l’armée colombienne était l’invité de l’amiral Craig Faller, chef de la marine américaine à Doral, en Floride). Les prétextes de cette coopération n’ont souvent pas grand-chose à voir avec la réalité – les guerres contre la drogue et les réfugiés vénézuéliens – alors que sous la surface, la vraie raison est de maintenir le statu quo en Colombie.

L’oligarchie colombienne a raison sur un point : les troubles sociaux sont moins fréquents dans une société militarisée. Selon le Centro de Investigación y Educación Popular, l’agitation sociale a augmenté en Colombie depuis le début du processus de paix en 2012. Il n’est donc pas étonnant que les rues de la Colombie aient été envahies par des grèves importantes à partir du 21 novembre 2019. Les politiques néolibérales classiques du président Iván Duque – y compris la réduction des prestations des retraités et des travailleurs – ont provoqué l’agitation des syndicats, des organisations étudiantes et – finalement – de la majorité de la société. Duque, et son mentor Uribe, ont appelé à une solution militarisée aux manifestations – avec des policiers dans les rues (y compris le meurtre d’un étudiant, Dilan Cruz), et la conduite de raids dans les médias et les centres artistiques.

Lors d’un concert de rue, Bomba Estéreo s’est joint à 250 artistes pour chanter en même temps que les manifestants ; ils ont chanté una patria dormida que ya despertó….nuestra historia puede ser distinta, puede ser mejor. (Une patrie endormie qui s’est déjà réveillée …. notre histoire pourrait être différente, elle pourrait être meilleure).

Gabriela Ngirmang, du petit État insulaire des Palaos, a vu ce que cela signifiait de faire face au bloc de granit ; lorsqu’elle et ses camarades ont fait pression en faveur d’une constitution antinucléaire, ils ont rencontré une forte opposition de la part de beaucoup, y compris du gouvernement des États-Unis. Lorsque la Constitution a été soumise au vote en 1979, 92 % des Palaos ont voté en sa faveur. Les États-Unis voulaient une partie considérable de cette île du Pacifique pour son programme nucléaire, y compris pour le stockage d’armes.

Les pressions exercées par Washington ont forcé le population des Palaos à voter lors d’un plébiscite à 15 reprises entre 1979 et 1994 (lorsque les Palaos étaient sous tutelle américaine) pour maintenir l’intégrité de leur constitution. Le premier président des Palaos – Haruo Remeliik – a été assassiné en 1985 et la maison de Ngirmang a été incendiée. Le camp antinucléaire a perdu. Aujourd’hui, les États-Unis contrôlent les affaires militaires et diplomatiques des Palaos. Les soldats américains sont retournés aux Palaos en avril 2019 pour la première fois en 37 ans.

Si vous voulez la paix, vous avez la guerre ; si vous voulez la guerre, vous vous enrichissez

Vijay Prashad, historien, journaliste et commentateur indien, est le directeur exécutif de Tricontinental : Institute for Social Research et le directeur de Left Word Books.

Source : Consortium News

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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yack2 // 04.09.2020 à 08h05

Quand on vous dit que ce sont le Venezuela, le Nicaragua, Cuba, la Bolivie de Morales le problème! Je me rappelle une émission d’arrêt sur image avec notre géopoliticien Anthony Bellanger ( qui lit sur FI les papiers de la CIA) qui assénait, sans rire, qu’il fallait prendre exemple sur la démocratie exemplaire colombienne….Non rien…Il faudra bien un jour regarder les faits et considérer l’énorme arnaque que sont la communication et de l’information que l’on nous verse en rata dans nos assiettes….Les faits sont d’extrême droite, leurs récits Walt Dysney deviennent un conte pour enfants vivant dans des démocraties idéales…à l’inverse, tu votes une fois par an, tu gagnes à la loyale les élections, si tu es de gauche…Tu deviens dans la minute un dictateur….Pfffffffffff…

14 réactions et commentaires

  • RGT // 04.09.2020 à 08h03

    Triste réalité des gouvernements (plus ou moins) démocratiques : ils dépouillent allègrement les gueux sans leur accord (en privatisant le domaine public ou en expulsant les gueux de terres qu’ils possèdent depuis des générations à des prix « défiant toute concurrence » en abusant du concept « d’intérêt général »).

    La France n’est pas en reste d’ailleurs et il suffit de compter le nombre de « ZAD » pour comprendre l’ampleur du phénomène.
    Sans compter toutes les autres expulsions censées donner naissance à des projets utiles qui, quelques années après leur exécution, se retrouvent bradées à des groupes privés suite à l’abandon du projet initial.

    N’oublions jamais que le « droit de préemption » est gravé dans le marbre de la loi dans TOUS les pays et qu’il est très utile pour récupérer des terres convoitées.

    J’ai un ami qui a eu une agréable surprise récemment :

    Il avait acheté une petite maison avec un jardin située à proximité d’une usine.
    Bien sûr, il paye sa taxe d’habitation basée sur la surface enregistrée au cadastre, censé être le « Saint Graal » de la propriété foncière.

    Et il a appris depuis peu que son terrain (et tout le quartier aussi) « appartenait » en fait à l’usine depuis sa construction en 1950 alors que la maison existait bien avant et que ses propriétaires légitimes n’ont jamais été informés de ce fait…

    Donc, bien qu’ayant tout à fait légalement acquis ce bien qui était tout aussi légalement la propriété des anciens occupants depuis toujours il peut se faire expulser sans indemnisation (voire même devoir payer des dommages et intérêts à l’entreprise pour occupation illégale et devoir payer la destruction de son habitation) du jour au lendemain si l’entreprise souhaite étendre ses entrepôts.

    Là c’est très fort !!!
    J’achète légalement une maison, je paye des impôts sur cette propriété mais si l’entreprise souhaite s’étendre je suis considéré comme un simple squatteur et je dégage immédiatement.

      +17

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    • Rémi // 04.09.2020 à 09h49

      Euh, comment c’est possible? Le cadastre ne doit mentionner qu’un propriétaire et le notaire doit informer de ce genre de choses.
      Soit il y a une erreur factuelle dans ce que vous dites.
      Soit votre amis devrait consulter unavocat pour une action en responsabilité envers le notaire.
      Je penses qu’au final l’avocat découvrira que votre amis a été informé mais n’a pas compris ce qui lui a été dit.

        +2

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      • RGT // 05.09.2020 à 08h34

        Il est bien propriétaire de sa maison et du jardin qui l’entoure et possède l’acte notarié..
        Et le cadastre mentionne que cette parcelle lui appartient bien et il doit bien sûr payer la taxe foncière.

        Par contre, lorsque l’entreprise (que je nommerai pas, mais qui est un mastodonte US) a installé son usine, le « contrat » (toujours actif) qui la lie à l’état stipulait que TOUT le quartier devait lui être cédé.
        Certains propriétaires n’ont pas été expulsés à l’époque (expropriation « dans l’intérêt public » à 12 anciens francs l’hectare à l’époque) car ils faisaient trop de vagues et commençaient à remuer la m.. un peu trop fort.

        Comme leurs parcelles étaient en limite de propriété et que l’entreprise n’en avait pas besoin dans l’immédiat un statut quo s’est installé et ils n’ont pas été expropriés.

        Le problème est ressorti au milieu des années 2000, l’entreprise souhaitant étendre son parking et exigeant que son « bon droit » soit respecté, c’est à dire que les « squatteurs » soient expulsés sans délai de « SON » terrain acheté LÉGALEMENT 50 ans plus tôt…

        Intimidation de l’état et des « z’élus », commité de défense, avocats, menaces de tribunal, etc, etc…

        Les propriétaires ont finalement été sauvés par la crise économique de 2007 qui a bouleversé les plans de développement de l’entreprise.
        Qui a temporairement abandonné son projet d’extension et qui ne souhaitait pas une contre-publicité ravageuse à un moment critique.

        Mais ce n’est que partie remise.

        Si vous avez un bien convoité par un « gros poisson » je vous souhaite bonne chance.
        Les politicards de tous poils se bousculeront au portillon pour satisfaire son « bon vouloir » et signeront en toute discrétion la spoliation de vos biens sans le moindre état d’âme.

        Spoliation validée par les « hauts fonctionnaires » et qui pourra TEMPORAIREMENT être « mise sous le coude » en cas de tempête médiatique dérangeante, mais pas annulée pour autant.
        Si votre expulsion doit se faire elle se fera quand-même, même plusieurs siècles après la décision initiale.

        La seule solution consisterait à revendre le bien à son prix réel mais l’entreprise refusera de payer pour un bien qui lui a été OFFICIELLEMENT DONNÉ il y a plusieurs décennies.

        Autre solution (plus en conformité avec la « morale » des « élites » : Revendre le bien à un « pigeon » qui pourra dans quelques années se retrouver spolié sans possibilité de recours.

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        • Papagateau // 05.09.2020 à 15h47

          RGT, tu es contributeur régulier sur le site , et ce que tu racontes là mérite de rester sur le net.
          Aussi , je te suggére de proposer à Olivier un article car ton histoire se passe en France, où tout ceci ne peut avoir lieu (n’est-ce pas ?).

          Cet article ira très bien entre la « minorité » de 55℅ du traité de Lisbonne, et les yeux crevés modérément dans le respect des règles pour la démocratie en france.
          Et les bombardements de la « communauté internationale » pour la protection des opposants politiques a l’étranger.

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    • Quintus // 04.09.2020 à 17h15

      Attention à ne pas confondre la préemption et l’expropriation.
      La préemption est le droit accordé à certaines personnes morales d’acquérir le bien en priorité dès lors que son propriétaire en manifeste l’intention de le vendre.
      S’agissant généralement de la personne publique, le droit de préemption est une puissante arme d’urbanisme, ça sert énormément aux communes pour organiser leur territoire.
      L’expropriation est le fait de déposséder d’office un propriétaire de son bien, généralement contre indemnisation.

        +2

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    • Garibaldi2 // 05.09.2020 à 01h03

      Que votre ami ne s’inquiète pas, il lui suffit de demander l’application de l’article 2262 du code civil :

       »Toutes les actions, tant réelles que personnelles, sont prescrites par trente ans, sans que celui qui allègue cette prescription soit obligé d’en rapporter un titre ou qu’on puisse lui opposer l’exception déduite de la mauvaise foi. »

      Article de L’ Figaro sur la prescription trentenaire, appelée usucapion :

      http://leparticulier.lefigaro.fr/jcms/p1_1323253/j-occupe-sans-titre-un-bien-immobilier-depuis-plus-de-30-ans-quelles-demarches-dois-je-accomplir-pour-en-etre-reconnu-pleinement-proprietaire

      Lisez aussi cet article de Legavox : https://www.legavox.fr/blog/maitre-anthony-bem/prescription-acquisitive-meme-proprietaires-successifs-19020.htm

       »L’usucapion ou prescription acquisitive est le fait pour le possesseur d’un bien immobilier (appartement, maison, terrain, immeuble, etc …) d’acquérir juridiquement un droit réel (droit de propriété) sur ce bien, après l’écoulement d’un certain délai durant lequel il s’est comporté comme le propriétaire, sans en avoir le titre. »

        +1

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    • RGT // 05.09.2020 à 09h12

      Les cas de spoliations avérées concernant les ZAD concernent toutes des terrains qui appartiennent « officiellement » à l’état (ou à la mairie) ou des terrains RÉQUISITIONNÉS par l’état pour raison « d’utilité publique », donc à 2 centimes d’€ l’hectare quel que soit l’emplacement, même en centre ville (mais surtout pas dans les « quartiers chics » ou vivent les ploutocrates, il ne faut pas pousser).

      Donc un espace PUBLIC qui appartient à la collectivité juste avant sa cession au privé et dont les VRAIS propriétaires (vous et moi) n’ont JAMAIS été consultés pour valider cette transaction (trop cons pour avoir le recul nécessaire).

      Ces ZAD concernent des « projets » d’utilité douteuse (ex : Notre Dame des Landes, un aéroport en plein changement climatique avec des avions qui polluent sans complexe) et qui serviront surtout de « pompes à finances » pour les « partenaires » impliqués dans ce projet.

      Voire même la construction d’un parc d’attractions sur une ancienne forêt primaire refuge de nombreuses espèces protégées dans laquelle de nombreux promeneurs RESPECTUEUX DE LA NATURE viennent se promener le week-end depuis des lustres.
      Quelle horreur ! Un tels espace si attractif (et loin des activités humaines) qui n’est pas « optimisé » et qui ne participe pas à la « croissance » alors qu’il pourrait être « fructifié » avec beaucoup de talent par des « partenaires » compétents.

      De toutes façons, la décision est finalement prise par le préfet, énarque ET monarque absolu sur « ses terres » dont la décision ne peut faire l’objet d’aucune contestation sous peine de hordes de CRS enragés armés de LBD voire d’armes de guerre si nécessaire.

      Dans la même catégorie se trouvent AUSSI les services publics (hôpitaux, chemins de fer, entreprises critiques pour la nation) qui sont BRADÉS à des « investisseurs » pour être « optimisés ».

      C’est beau le « libéralisme d’état ».

      Socialisme pour les riches et libéralisme forcené pour les pauvres.

        +3

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  • yack2 // 04.09.2020 à 08h05

    Quand on vous dit que ce sont le Venezuela, le Nicaragua, Cuba, la Bolivie de Morales le problème! Je me rappelle une émission d’arrêt sur image avec notre géopoliticien Anthony Bellanger ( qui lit sur FI les papiers de la CIA) qui assénait, sans rire, qu’il fallait prendre exemple sur la démocratie exemplaire colombienne….Non rien…Il faudra bien un jour regarder les faits et considérer l’énorme arnaque que sont la communication et de l’information que l’on nous verse en rata dans nos assiettes….Les faits sont d’extrême droite, leurs récits Walt Dysney deviennent un conte pour enfants vivant dans des démocraties idéales…à l’inverse, tu votes une fois par an, tu gagnes à la loyale les élections, si tu es de gauche…Tu deviens dans la minute un dictateur….Pfffffffffff…

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  • Rémi // 04.09.2020 à 09h58

    J’aime beaucoup la phrase:
    Il est beaucoup plus coûteux de gérer un état de répression que de créer un état d’égalité
    Ne serais-ce pas la raison des investissement massifs américains et du soutient à Israel: Supporter une doctrine qui fasse enfin descendre le cout de la repression en dessous de celui de l’égalité.
    Si ils y parvienennent le monde va devennir un sale endroit.

      +4

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  • Onna // 04.09.2020 à 11h00

    Cela fait depuis 1945 que les états-unis font ingérence et surveillance de l’Amérique latine, au nom de la guerre contre le communisme. L’histoire de Klaus Barbie et de la Bolivie est un exemple parmi tant d’autres. La Colombie en est un autre exemple, la stratégie du choc est à géométrie variable, dosée comme il le faut pour chaque situation.
    Aujourd’hui regarder la carte politique de l’Amérique latine est parlant. à mettre en corrélation avec les bases militaires américaines tout autour du continent sud. Le brésil était bien surveiller, mais avec Bolsonaro, les Etats-unis peuvent passer de meilleures nuits.
    L’argentine est l’Expérience de la stratégie du choc et un exemple à la face du monde pour quiconque ose défier la volonté américaine.
    le Venezuela est un dernier bastion socialiste et on voit depuis Chavez les pressions infâmes (je ne suis pas particulièrement sociliste) sur ce pays.
    Rien de nouveau depuis 70 ans …

      +9

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    • Garibaldi2 // 05.09.2020 à 01h16

       »Depuis 1945 » ? Vous rigolez ou vous êtes sérieux ?!! Les USA n’ont pas attendu la  »guerre au communisme » pour considérer ‘Amérique Centrale et l’Amérique du Sud comme leur pré carré et y faire ce que bon leur semblait ! Vous n’avez jamais entendu parler de la  »doctrine Monroe » ?

      Allez vite lire : https://www.persee.fr/doc/polit_0032-342x_1982_num_47_2_3129
      pour vous faire une vraie culture sur le sujet !

        +1

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      • Onna // 05.09.2020 à 15h51

        Autres époques, autres mœurs, alors que vous parlez d’une géographie caraïbes Amérique centrale
        pré 2ème guerre mondiale, je me suis concentré sur la racine moderne post 2ème guerre, lutte anticommuniste extrême,
        utilisation des reliquats de l’appareil nazi et sur tout le continent américain nord/sud, et l’Europe, l’asie du sud-est.
        doctrines différentes, époques différentes.

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        • Garibaldi2 // 08.09.2020 à 04h58

          Au modérateur : c’est pénible cette censure. En quoi ma remarque à Onna est-elle contraire à la charte ? Si Onna pense qu’il a fallu attendre l’opération Condor pour que les USA fassent la police dans l’Amérique latine … !

          Avant la seconde guerre mondiale, les USA sont intervenus militairement au Mexique,en Haïti, au Nicaragua et en République Dominicaine.

          Je vous invite à lire dans l’article Wikipedia consacré au Nicaragua le chapitre  »Insurrection du général Sandino »

          Autres exemples: En décembre 1914, des troupes US s’emparent de fonds publics entreposés dans la banque centrale de Haïti et les transfèrent aux États-Unis, malgré les protestations haïtiennes contre un ‘acte de piraterie internationale  ».

          En République Dominicaine, en 1905 et 1907, après l’échec d’un contrôle privé des douanes dominicaines par des banques créancières nord-américaines et sur intervention armée des États-Unis, les douanes sont placées sous la tutelle de Washington. En novembre 1915, les États-Unis exigent de la République dominicaine de leur céder le contrôle de la collecte des recettes et des dépenses de l’État, ainsi que la dissolution de son armée et son remplacement par une gendarmerie formée et dirigée par des officiers américains. En mai 1916, les troupes américaines envahissent la République dominicaine et imposent une autorité militaire d’occupation qui devient le gouvernement du pays. La loi martiale est déclarée, les finances et l’administration sont entièrement sous le contrôle des États-Unis.

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  • Grd-mère Michelle // 04.09.2020 à 15h32

    En rapport avec cet article, à lire et à analyser, « peser »:

    https://venezuelainfos.wordpress.com/

    Surtout la  » thèse 8″: rappel de la nécessité de la « convergeance des luttes »

      +1

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