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16.juin.201516.6.2015 // Les Crises

Un entêtement suicidaire – par Milton Friedman 1/2 [1996]

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Friedman est l’un des pères spirituels du néolibéralisme, avec sa vision intégriste du marché, des inégalités et de l’égoïsme cupide. Ceci étant, disons aussi que ce néolibéralisme a échappé à ses créateurs, et que Friedman – pour intégriste qu’il fût – n’aurait très probablement jamais accepté les renflouements des banques en 2008, le non-retour à la séparation des activités bancaires, le retour des bonus faramineux et les interventions à outrance des banques centrales. Le néolibertarisme, c’est la liberté du libéralisme, mais surtout sans la contrepartie des responsabilités/sanctions.

Mais si on oublie son intégrisme des marchés, sa vision de la monnaie (c’était son sujet d’études économiques, qui lui a valu le prix Nobel) est des plus intéressantes, et il fait preuve ici de ce qui manque en général aux économistes (en particulier à Robert Mundell, autre prix Nobel et « père de l’euro », par exemple – car oui, « en théorie », ça peut marcher, comme le communisme…), à savoir le besoin de tenir compte AUSSI des réalités politiques ! Et encore, en tant qu’américain, il lui en manque certaines, ce qui explique ses erreurs dès la première question. Mais la suite est passionnante…

Vous retrouverez en gras ce que j’ai adoré, et en italique mes points de désaccord profond. À vous de vous faire maintenant votre opinion en exerçant votre esprit critique ! 🙂

Unification économique, unification politique et souveraineté
L’autonomie de la politique économique
Intégration par les marchés et Intégration politique


Unification économique, unification politique et souveraineté

Milton Friedman

Robert Lozada – Croyez-vous à la possibilité d’une monnaie unique en Europe ?

Milton Friedman – Pas de mon vivant en tout cas. Du vôtre peut-être, encore que je sois sceptique, mais pas du mien. Je ne crois pas à la création d’une monnaie unique en Europe dans les années à venir. Pas plus en 1997, la date originellement mentionnée, qu’en 1999, celle qui est maintenant avancée, qu’en 2002.

R.L. Mais n’en est-on pas à discuter la forme des pièces et la couleur des billets ? Un calendrier précis de mise en œuvre du projet a été établi et un nom nouveau, l’euro, a été adopté pour la monnaie européenne. Quelle preuve supplémentaire voulez-vous de la détermination de nos dirigeants à faire aboutir cette entreprise ?

Milton Friedman : Se mettre d’accord sur un nom est une chose. Rendre opérationnel un pareil projet est autre chose. Le rêve d’unification européenne ne constitue pas exactement ce que l’on peut appeler une récente découverte. Sans remonter plus loin, les projets abondent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La monnaie unique, on en parlait déjà au temps de l’Union européenne des paiements (UEP) et de la création du Marché commun dans les années 50, on en parlait encore à la fin des années 60 sous le nom de Communauté économique, on continuait d’en parler au temps du serpent monétaire de 1972 à 1978, puis du Système monétaire européen qui lui succéda en 1979 et dont la quasi-fixité des changes, avec une marge de fluctuation de chacune des monnaies limitée à 2,25 % de part et d’autre de la parité, était censée constituer un prélude à la monnaie unique.

Or, le système s’est, en fait, effondré, sinon officiellement, du moins en pratique sous le coup des crises de 1992 et 1993 qui ont conduit, soit à la sortie de certaines monnaies (lire, livre sterling), soit à l’élargissement des marges dans des proportions telles, 15 % de part et d’autre du taux pivot, que cela équivaut à un flottement de fait. Et je n’évoque pas ici les échecs d’autres tentatives de changes fixes non limitées à l’Europe : Le Fonds monétaire international dans sa version originelle de 1944 ou l’accord du Louvre de 1987 entre les sept pays les plus industrialisés. Pourquoi accorder davantage de chances de succès à la tentative en cours qu’aux précédentes ?

R.L. N’est-ce pas une affaire de volonté politique ? En Allemagne, le chancelier Kohl a imposé, en 1990, l’unification monétaire avec la RDA à un taux de parité entre les deux marks qui paraissait inconcevable à la Bundesbank. De la même façon, n’imposera-t-il pas sa vision politique pour la monnaie unique en 1998, au moment de la décision ?

Milton Friedman : Je n’ai aucun doute que M. Kohl croit sincèrement à l’opportunité de créer une monnaie unique en Europe. Mais cette aspiration ne fonde pas d’elle-même les institutions et les conditions économiques nécessaires à la réussite du projet. Or, ces conditions ne me paraissent pas réunies. Nous sommes nombreux sur cette terre à aspirer à des choses irréalisables. Le projet de monnaie unique suppose la suppression du rôle de toutes les banques centrales existantes, Banque d’Angleterre, Banque de France, Banque d’Italie, etc. Et même la Bundesbank. Toutes remplacées dans leurs fonctions essentielles par une Banque centrale unique, la Banque centrale européenne (BCE), dont les pays membres du système sont censés devoir accepter les décisions. À mon avis, pour que cette banque puisse imposer son autorité, il faut que la zone couverte soit politiquement unifiée ou dans une situation équivalente sur le plan monétaire.

On peut avoir une unification économique sans unification politique. À condition de combiner la liberté du commerce et des mouvements de capitaux avec des changes flottants, car ceux-ci préservent l’autonomie des politiques économiques des pays concernés. Si les changes sont fixes, cette autonomie disparaît. Il n’existe plus de politique économique spécifique à chaque pays et répondant aux conditions particulières existant dans le pays en question.

Considérez, par exemple, la situation des États-Unis au cours du demi-siècle écoulé. Il y a quelques années, la Nouvelle-Angleterre souffrait d’un ralentissement économique nettement plus marqué que celui sévissant dans le reste du pays. Les capitaux et les hommes fuyaient vers le sud des États-Unis. Si la Nouvelle-Angleterre avait été une entité nationale, elle aurait dévalué sa monnaie pour endiguer cette détérioration économique. Mais les liens politiques ancestraux empêchant de même songer à une pareille démarche. La situation en Europe est toute différente. Les pays de la zone n’ont pas la même homogénéité politique, sociale et culturelle que les cinquante États américains. La mobilité des hommes et même des biens et des capitaux reste limitée, les langues sont diverses, les autorités politiques des différentes entités nationales ne sont pas prêtes à sacrifier l’intérêt de leur pays, tel qu’ils le conçoivent, à l’intérêt supérieur de l’Union européenne et à ajuster leur politique économique à celle déterminée par la Banque centrale unifiée.

R.L. Il me semble que vous êtes en train de dire que l’unification européenne ne constitue pas une proposition politiquement réaliste. Pourtant, vous avez souvent souligné que les économistes devaient se limiter à évaluer la validité économique des projets qui leur sont soumis, sans chercher à estimer leur opportunité politique, car cette estimation est pleine d’aléas.

Milton Friedman : Non, mon jugement n’est pas strictement d’opportunité politique. Ce n’est pas exact. Il s’agit d’apprécier quelle institution politique est nécessaire pour qu’une Banque centrale européenne puisse réellement fonctionner.

Les citoyens des pays participants devront non seulement accepter l’effacement de leur propre Banque centrale, mais aussi les conséquences économiques qui en résulteront, par exemple davantage de chômage ou d’inflation, sans pouvoir essayer de tempérer ces conséquences. La monnaie unique fait perdre à chaque pays sa liberté d’appréciation concernant la politique économique qui est la plus appropriée à sa situation. C’est un sacrifice considérable auquel je ne crois pas les Européens prêts.

L’exemple le plus évident des problèmes qui se posent est celui de la réunification allemande. Avant cette réunification, l’Allemagne de l’Ouest avait un excédent de sa balance des paiements, elle vendait plus à l’étranger qu’elle ne lui achetait. Autrement dit, elle exportait des capitaux, pour l’essentiel vers les pays de la Communauté européenne. En un sens, les partenaires européens de l’Allemagne obtenaient de celle-ci des marchandises sans avoir à en payer le prix. Cette situation supposait que les prix allemands étaient bas relativement à ceux en vigueur chez leurs partenaires ou encore que le deutsche mark était sous-évalué par rapport aux autres devises européennes.

Survient la réunification. L’Allemagne ne veut plus être exportatrice de capitaux, mais importatrice, car elle a besoin de ces capitaux pour développer l’ancienne RDA. La réunification modifie le caractère de son économie et, en conséquence, de sa balance des paiements.

Cette transformation d’exportateur en importateur de capitaux suppose une modification du rapport des prix entre l’Allemagne et ses partenaires européens, dont la France. Cette modification peut se produire de trois façons : soit une inflation en Allemagne, ce dont les intéressés ne veulent pas et la Bundesbank agit en conséquence ; soit une dévaluation des monnaies européennes par rapport au deutsche mark qui, en rendant la monnaie allemande plus chère, freine les exportations de ce pays, stimule les importations et donc permet le renversement recherché de la balance des paiements; soit, troisième possibilité, une déflation chez les partenaires de l’Allemagne afin de faire baisser leurs prix chez eux par rapport aux prix allemands.

Très rapidement, en septembre 1992, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne n’insistent pas et choisissent la dévaluation. Par contre, la France adopte la voie du fameux franc fort, c’est-à-dire de la déflation. Non seulement en septembre 1992, mais même en août 1993, lorsque la spéculation oblige les autorités à une défense élastique en acceptant un élargissement des marges à 15 %, la Banque de France choisit de tenir le niveau du franc par rapport au deutsche mark par des taux d’intérêt à court terme élevés. Le coût inévitable est la montée du chômage dans votre pays.

Franchement, cet entêtement m’a paru à l’époque, et me paraît encore aujourd’hui, relever d’un comportement suicidaire.

R.L. Il prouve aussi qu’on ne peut pas écarter l’hypothèse que les autorités françaises, après tant de sacrifices, se sentent tenues, au moment de la décision de 1998, d’accepter le passage à la monnaie unique qui est en somme devenue la Terre promise.

Milton Friedman : C’est possible. D’autant plus que l’Allemagne est en récession, ce qui l’incite à une politique d’expansion monétaire de nature à aider la France à sortir de l’ornière dans laquelle elle s’est enfoncée. La politique du franc fort peut s’en trouver provisoirement revigorée. Mais, dans l’avenir, des tensions ne manqueront pas de réapparaître, car ces nations qui portent le poids d’une longue histoire distincte ne vivent pas rigoureusement au même rythme. D’autres crises surviendront jusqu’au moment où la tentative de changes fixes ou d’unification monétaire sans fusion politique s’effondrera.

Au demeurant, la question est de savoir s’il y aura une véritable monnaie européenne, c’est-à-dire incluant non seulement la France et l’Allemagne, mais également la Grande-Bretagne, l’Italie, l’Espagne, etc.

C’est cela le traité de Maastricht et non pas seulement une union monétaire franco-allemande complétée par les petits pays limitrophes de l’Allemagne et dont la monnaie est traditionnellement rattachée au deutsche mark : Benelux, Autriche et peut-être Danemark.

L’autonomie de la politique économique

R.L. Les partisans de la monnaie unique soulignent que celle-ci laisse place à des différences de politique budgétaire entre les pays participants. L’abdication de souveraineté ne serait donc pas totale.

Milton Friedman : Les États américains, Californie, État de New York, etc., ont chacun leur budget, mais ils n’ont pas la possibilité de battre monnaie. Leur capacité d’endettement est donc rigoureusement limitée. De plus, leur autonomie est réduite par l’accroissement de la puissance relative du gouvernement fédéral. La France est-elle vraiment prête à devenir… serait-ce même l’État de New York des États-Unis d’Europe ?

Il est vrai que l’on trouve sur la planète des pays indépendants, tous relativement petits, qui ne croient pas devoir posséder leur propre Banque centrale.

L’exemple type, à ma connaissance, est Hong-Kong. Ce territoire de six millions d’habitants utilise le dollar bien qu’il l’appelle dollar de Hong-Kong. Il a donc une monnaie commune avec les États-Unis tout en ayant une politique budgétaire bien différente. Mais Hong-Kong ignore les droits de douane et la structure des salaires y est extrêmement flexible. Incidemment, l’Argentine essaie, elle aussi, de lier sa monnaie avec le dollar, mais, comme dans le cas de l’euro, la réussite du projet est beaucoup plus douteuse parce que l’économie de l’Argentine est loin d’être aussi libre que celle de Hong-Kong.

R.L. Il existe des pays qui ont une Banque centrale et dont la parité avec une monnaie de référence n’est nullement mise en question. Les Pays-Bas et l’Autriche dont les monnaies respectives sont fixes par rapport au deutsche mark constituent des exemples frappants.

Milton Friedman : Je ne connais pas ces cas en détail. Mais la seule explication logique que je vois est que ces pays se comportent sur le plan monétaire comme si la Banque centrale n’existait pas. En principe, il est absolument nécessaire en matière monétaire, si l’on veut éviter un complet contresens, de distinguer l’unification des monnaies, type Hong-Kong (Luxembourg avec le franc belge ou encore Panama avec le dollar) où les partenaires du pays de référence renoncent purement et simplement à leur Banque centrale. Leur monnaie, même si elle existe sur le papier – la monnaie de Panama s’appelle en principe le balboa et non pas le dollar – est en fait celle du pays de référence. Par contraste, beaucoup de pays dans le monde prétendent lier leur monnaie à une autre ; c’est le cas des pays qui, dans le cadre du Système monétaire européen, sont attachés au deutschemark. Ils préservent, toutefois, l’existence de leur Banque centrale propre, ce qui prouve tout simplement qu’ils ne sont pas vraiment sérieux dans leur volonté de fusion monétaire puisqu’ils se gardent le moyen, sous la forme de leur institut d’émission, de reprendre éventuellement leur liberté monétaire si la politique de la Banque centrale de référence ne leur convient plus.

Sur le papier, les Pays-Bas et l’Autriche appartiennent à cette catégorie des  » changes administrés  » qui est radicalement différente de l’unification monétaire même si les apparences sont les mêmes. En pratique, tout se passe comme si la Banque centrale des Pays-Bas et celle d’Autriche se comportaient vis-à-vis du deutsche mark comme la caisse de conversion de Hong Kong se comporte vis-à-vis du dollar. C’est-à-dire de façon totalement passive. Il n’existe pas, semble-t-il, de politique monétaire néerlandaise ou autrichienne indépendante de celle de la Bundesbank. Ce qui explique la pérennité des taux de change. Dans d’autres cas, la situation est beaucoup moins nette parce que le petit pays, voisin du grand, n’abdique pas son indépendance monétaire. Pensez à la Suisse vis-à-vis de l’Allemagne ou au Canada face aux États-Unis (et qu’en serait-il si le Québec était indépendant?).

Or, la France, en principe, depuis la création du SME en 1979 et résolument depuis 1983, prétend se comporter monétairement à l’égard de l’Allemagne comme les Pays-Bas ou l’Autriche, tout en s’efforçant par le verbe de sauver les apparences d’un condominium monétaire franco-allemand. C’est un exercice d’équilibre qui n’est pas commode.

R.L. Une monnaie a besoin d’un point d’ancrage. Il est nécessaire de maîtriser sa production par un mécanisme ou par un autre. Au XIXe siècle, pour le franc, c’était l’étalon-or Aujourd’hui, c ‘est à la recherche de la fixité du change avec le deutsche mark que le gouvernement a recours pour assurer cette régulation. L’étalon deutsche mark a remplacé l’étalon-or. Est-ce inconcevable ?

Milton Friedman : Ce n’est pas inconcevable, mais c’est déconcertant. De même que Hong-Kong a choisi de se lier au dollar, la France est libre d’attacher sa monnaie au deutsche mark. C’est ce qu’elle fait avec une détermination digne d’un meilleur sort depuis dix ans. Ce qui revient à dire que les Français ont plus confiance dans la politique monétaire allemande que dans la leur propre. Je peux à la rigueur comprendre qu’un pays pratique une telle politique pendant un certain temps, mais qu’une nation de taille relativement importante et très sourcilleuse de sa souveraineté comme la France accepte de façon permanente de sacrifier son autonomie monétaire me paraît peu crédible. L’Allemagne, tout au long de son histoire, n’a pas toujours été un modèle d’orthodoxie monétaire. Elle a connu des hyperinflations, des dépressions, qui sait ce qu’il en sera dans l’avenir.

R.L. Les défenseurs (à Paris) de la monnaie unique expriment l’espoir que ce système rendra la politique monétaire de la France moins dépendante de la Bundesbank qu’elle ne l’est actuellement, car le pouvoir sera partagé au sein de la Banque centrale européenne.

Milton Friedman : D’abord, la France est monétairement dépendante de la Bundesbank parce qu’elle le veut bien. La seule façon indiscutable de recouvrer la pleine souveraineté monétaire serait non pas de se fondre dans un organisme collectif, mais de rompre avec l’attitude de soumission à l’égard du deutsche mark. L’économiste Alain Cotta écrit : « L’idée de derrière la tête de nos inspecteurs des Finances est de déterminer « enfin », « eux aussi », la politique monétaire européenne, une fois l’unification réalisée. Cette ambition tient de l’arrogance« . Je crains qu’il n’ait raison. D’ailleurs, si les autorités françaises ne se croient pas capables de mener une politique monétaire saine de leur propre chef, pourquoi croient-elles que leur action au sein de la Banque centrale européenne sera mieux inspirée ? Comme le dit un autre de vos économistes, Pascal Salin : « Ce qui est utile aux citoyens, ce n’est pas une monnaie unique, ce sont de bonnes monnaies, c’est-à-dire essentiellement des monnaies non inflationnistes ». A ce sujet, la libre circulation des capitaux et des monnaies constitue une condition plus décisive que la monnaie unique. Margaret Thatcher, elle aussi, distingue une Europe de nations indépendantes commerçant librement les unes avec les autres d’une Europe dominée par une bureaucratie centralisée qui prétend imposer ses règlements à l’ensemble des pays participants.

Intégration par les marchés et Intégration politique

R.L. Pascal Salin, que vous venez de citer condamne le concept d’intégration mis en œuvre par la Commission européenne, comme n’étant qu’une vaste politique de cartel s’exprimant en particulier par la fameuse  » harmonisation  » des politiques.

Milton Friedman : J’approuve complètement. Il faut distinguer l’intégration par les marchés d’un côté, la seule intégration authentique aux yeux des libéraux, de l’intégration bureaucratique qui prétend mettre en place des soi-disant politiques communes dans le but déclaré de permettre la fusion des différentes économies nationales et qui aboutit à la négation de l’économie de liberté.

L’action de la France depuis l’origine, c’est-à-dire la signature du traité de Rome en 1957, a tendu à faire triompher cette conception étatique et le projet de monnaie unique représente une expression caractéristique de cette tendance. La démarche doit aboutir à la formation d’un super-État européen, mais c’est une logique abstraite qui me paraît avoir peu de chance de résister à l’épreuve des faits.

J’éprouve beaucoup de difficultés à comprendre pourquoi les Français, qui constituent l’un des peuples de la Terre le plus attaché à son identité nationale, dont le patriotisme est proche du chauvinisme, pourquoi ce peuple croirait-il renforcer son autorité en se fondant dans un État multinational dans lequel il ne constituera qu’une minorité.

Revenons un instant à cette question centrale de la nécessité d’un point d’ancrage de la politique monétaire assurant la stabilité des prix. Une raison essentielle, semble-t-il, de l’opinion favorable dont bénéficie le Système monétaire européen en France tient au rôle décisif qu’on lui attribue dans la quasi-disparition de l’inflation dans un pays qui paraissait voué depuis 1914 à la dégradation monétaire. C’est une illusion d’optique, car le recul de l’inflation est un phénomène mondial et non pas uniquement français ni même européen. Le SME n’explique pas le ralentissement profond de la hausse des prix aux États-Unis, au Chili, en Nouvelle-Zélande ou même en Grande-Bretagne. Ce phénomène général tient moins à la mise en œuvre de tel ou tel mécanisme qu’à un changement d’attitude de l’opinion vis-à-vis de l’inflation et aussi à la quasi-disparition des avantages que les gouvernements pouvaient attendre de la hausse des prix (les tranches d’imposition sont indexées et le marché mondial des obligations est extrêmement sensible à toute déviation monétaire).

R.L. En 1984, à Paris, vous aviez, en effet, annoncé la probabilité de perspectives non inflationnistes à long terme dans le monde.

Milton Friedman : Et le SME ne jouait aucun rôle dans cette appréciation. Ce mythe d’un SME indispensable à la victoire contre le laxisme monétaire vous aura coûté très cher en entretenant la confusion entre discipline monétaire française et soumission à la règle allemande dans ce domaine.

R.L. Supposons que la Banque centrale européenne soit effectivement instituée en 1999. Comment voyez-vous le système fonctionner ?

Milton Friedman : Je ne me pose guère la question, car je crois qu’en quelques années au plus le système s’effondrerait. Comme se sont effondrées toutes les tentatives semblables depuis cinquante ans ?

R.L. Mais n ‘expliquez-vous pas que la différence entre une entreprise privée et une institution publique réside dans le fait que, en cas d’échec, la première disparaît tandis que la seconde continue et, au besoin, se développe ?

Milton Friedman : Pas dans ce cas. Le projet paraît si contraire à la tendance politique fondamentale que je ne crois pas même à la possibilité d’une survie artificielle. Je considère le patriotisme français comme une force politique fondamentale. De même que le nationalisme italien ou britannique. Je ne peux pas croire que la Grande-Bretagne soit prête à sacrifier la Banque d’Angleterre, une institution vieille de trois cents ans, sur l’autel de la monnaie unique.

R.L. La Grande-Bretagne a renoncé à des traditions qu’on aurait pu croire impérissables. Elle a décimalisé son système monétaire, elle a accepté le tunnel sous la Manche, surtout, elle est entrée dans le Marché commun européen en 1972. Pourquoi pas un renoncement supplémentaire ?

Milton Friedman : C’est vrai. La Grande-Bretagne a accepté bien des choses que je n’aurais pas cru possible qu’elle acceptât. Mais il y a des limites à ces renoncements. Je ne vois pas la vieille dame de Threadneedle Street (la Banque d’Angleterre) être jetée par-dessus bord afin de faire place à l’union monétaire avec l’Allemagne. Le Royaume-Uni est entré dans le Marché commun, mais il semble n’avoir jamais cessé de le regretter depuis lors. Si un référendum était organisé sur ce sujet, je ne suis pas certain que les partisans de l’Europe l’emporteraient. Pas plus qu’en Allemagne d’ailleurs. Mais les gouvernements de nos pays ne sont pas vraiment démocratiques.

R.L. En France, nous avons eu, en septembre 1992, ce référendum que vous évoquez. Vous connaissez le résultat : le traité de Maastricht a été approuvé par 51 % des voix contre 49%.

Milton Friedman : Je trouve démentiel un système politique qui permette une modification aussi fondamentale de l’équilibre politique de la nation que celle prévue par le traité de Maastricht au bénéfice d’une majorité aussi courte que 51 contre 49 ! Il faudrait une majorité massive, proche de l’unanimité, pour que le système ait une chance de fonctionner. Cette approbation, plus que chichement mesurée, présente toutes les apparences d’un  » oui  » de politesse qui n’engage, au fond, personne et dont les promoteurs du projet, eux-mêmes, ne sont pas sûrs de la consistance. Il me semble qu’il existe des cas évidents où la règle de la majorité simple ne devrait pas suffire. Si 51 % des électeurs votent en faveur de la mise à mort des 49 autres %, faut-il obéir à ce verdict ?

Suite de l’interview ici


P.S. Au début de l’interview, Friedman fait référence au célèbre Triangle d’incompatibilité de Mundell, principe monétaire qui indique que dans un contexte international, un État ne peut pas atteindre simultanément les trois objectifs suivants :

L’euro est un régime de change fixe, il faut donc choisir entre la libre circulation des capitaux et l’autonomie des politiques monétaires. La première étant un principe fondateur de l’Organisation de Bruxelles, c’est donc la seconde qui a été sacrifiée. Mais en fait, on observe bien qu’au delà de la politique monétaire, c’est bien la politique économique et même budgétaire qui sont à sacrifier.

Le tout pour une monnaie unique dont on se passait assez bien avant 1999…

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Commentaire recommandé

Kiwixar // 16.12.2013 à 02h51

La question est : à partir de quand l’entêtement sur l’euro quitte le domaine de l’incompétence aveugle pour aborder le domaine de la Haute Trahison ?

86 réactions et commentaires

  • Kiwixar // 16.12.2013 à 02h51

    La question est : à partir de quand l’entêtement sur l’euro quitte le domaine de l’incompétence aveugle pour aborder le domaine de la Haute Trahison ?

      +59

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    • Steve.C // 16.12.2013 à 11h21

      MODERATION: totalement hors sujet

        +5

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      • François // 13.02.2015 à 09h26

        Qui peut croire à une quelconque incompétence, à un tel niveau?

          +8

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      • METZGER Claude // 13.02.2015 à 12h52

        C’est bien le sujet ! Nos élites nous vendent. La mot de trahison n’est pas galvaudé. Notre fort ancrage démocratique nous oblige à respecter des dirigeants qui trahissent nos intérêts. Le fond du problème est bien là : pour qui roule Monsieur Macron, par exemple, et entre autres ? Il vient de la finance te y retournera, sa ville besogne accomplie au service de ses maîtres. Nos vies détruites, il n’en a cure. Nous savons le système suicidaire : ils le savent aussi. Nous ne pourrons à l’heure des comptes les décharger de cette responsabilité, sauf à endosser une fois de plus le fameux, responsables pas coupables. La modération, c’est vous qui êtes hors sujet !

          +29

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        • ulule // 15.02.2015 à 17h49

          « la France adopte la voie du fameux franc fort, c’est-à-dire de la déflation. Non seulement en septembre 1992, mais même en août 1993, lorsque la spéculation oblige les autorités à une défense élastique en acceptant un élargissement des marges à 15 %, la Banque de France choisit de tenir le niveau du franc par rapport au deutsche mark par des taux d’intérêt à court terme élevés. Le coût inévitable est la montée du chômage dans votre pays. »

          Alors que des alternatives existent, on continue sur la même trajectoire ?
          Si ce n’est pas de la haute trahison, comment qualifier un tel aveuglement, autisme des « politiques » ?

            +3

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  • Patrick Luder // 16.12.2013 à 06h57

    1996-2013, 17 ans de changements profonds,
    17 ans de prise de pouvoir de la finance sur l’économie et le privé.
    Je me demande ce que dirait MF aujourd’hui de toute cette gabegie …

    17 ans => Qui peut dire ce que sera le monde en 2030 ???
    M’est avis que nous ne faisons pas les bons combats !!!

      +7

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    • Anne // 13.02.2015 à 10h14

      De ce trés intéressant interview, il me semble que l’on peut conclure que les esprits soit disant les plus brillants et les plus aiguisés, n’ont qu’une vision parcellaire, que leur idéologie freine la puissance éventuelle de leur raisonnement.
      Entre autres détails observés, sur cet aspect des choses : MF en parlant de  » l’impossibilité pour la Californie de s’endetter plus que de mesure… » Cela laisse pantois….lorsqu’on sait ce qui est arrivé, exemple entre autres…

      La science économique me paraît une science bâtarde, c’est une science humaine qui cependant est basée largement sur des calculs des graphiques, des courbes mathématiques.
      Le problème c’est que cela donne l’illusion d’une rationalitè implacable, alors que ce n’est qu’un faux semblant, surtout exhibé à l’appui d’une théorie.

      Les chiffres sont manipulables, non forcément par malhonnêteté intellectuelle, mais ils ont des faculté quasi contorsionnistes, pour appuyer des théories qui souvent sont basées sur des dunes de sables mouvants.

      Notre monde marchand a besoin de ces courbes, calculs, prévisions, et c’est là le danger et le paradoxe, la puissance et la rigueur des mathématiques donne une fausse impression de solidité et d’exactitude, qui enfante des théories qui échappant à leurs modèles puis deviennent des monstres qui font penser au tableau de Goya : « Saturne dévorant ses enfants ».

      Les hasards de la vie m’ont fait connaître des économistes trés reconnus, des êtres extrêmement compétents et honnêtes, plus que reconnus dans leur domaine, des étres droits, à la fois dans leur profession et dans leur vie personnelle familiale et sociale….(ce qui en plus est rare de nos jours), mais cependant je me suis parfois demandée si la société et l’exercice de leur profession, ne réduisaient pas ces gens à seulement être d’ excellents techniciens, alors que leurs responsabilitès auraient exigé que toutes leurs qualités humaines et leurs talents soient exploités, reconnus et puissent mieux servir les sociétés humaines auxquelles ces théories et calculs allaient s’appliquer.

      Devenir une célébrité mondiale, comme MF, dans un domaine finalement si aride et si complexe, tend à transformer le spécialiste en gourou, et à devenir un personnage médiatique forçant le trait, alors qu’en réalité ils n’est qu’un spécialiste d’une science humaine faillible, dangereusement appuyée par le caractère quasi infaillible et presque sacré des mathématiques.

      Mais tel est notre monde, et des gens brillants et utiles à la société, qui sont des savants dans leur domaine, (mais des savants n’ayant pas le sens ni le gout du show biz) n’ont pas forcément l’audience qui aurait été utile finalement à tous.

      Enfin c’est ce que j’ai pu retirer de ma petite expérience.

        +17

      Alerter
      • Krystyna Hawrot // 13.02.2015 à 14h50

        Finalement Milton Friedman était un homme de l’ancien temps. Finalement, malgré toute l’idéologie absconse de « l’homo economicus » mu uniquement par son intérêt égoiste individuel à court terme, Milton Friedman croyait au « patriotisme français proche du chauvisime » pour arrêter les conneries de la monnaie unique!

        Hélas, tout cela est fini. L’homo economicus qu’il a si bien contribué à créer, un être soumis, totalement aliéné, au cerveau lavé par les médias, cet être a eu raison du patriotisme, nationalisme et autres valeurs collectives. Oui la créature néolibérale a bien échappé aux créateurs.
        2005 a été un baroud d’honneur du peuple français. La dernière fois il a su dire non. Depuis c’est la soumission.

          +17

        Alerter
        • Homère d’Allore // 14.02.2015 à 14h37

          Interview de Leo Melamed, dirigeant du Chicago Mercantile Exchange (MERC), en 2012.
          « J’ai rencontré Milton Friedman en juillet 1971 et je lui ai dit <> Il m’a répondu <>
          Alors, je lui ai dit <>
          Il me dit alors <>
          Je lui dis <>
          Finalement, l’étude nous a coûté 7500 $ et ces 7500 $ valent bien les 18 milliards que pèse aujourd’hui le MERC.
          C’était en juillet. En Août, Ninon suspendait la convertibilité du dollar. Alors, c’était certain que les taux fixes n’allaient pas durer.
          J’ai rencontré le Secrétaire au Trésor Georges Schultz après lui avoir envoyé l’article de Milton Friedman. Il m’a juste dit <> Son nom était magique !
          Après le lancement, j’ai rencontré tous les banquiers centraux en Europe et leur ai fait passer le message: le grand économiste Milton Friedman pense que c’est une excellente idée ! Et ça a marché « 

            +6

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          • Homère d’Allore // 14.02.2015 à 14h46

            La discussion entre Friedman et Melamed ayant disparu,
            La voici.

            M. Je veux lancer un marché pour les contrats à terme sur les devises
            F. C’est une idée formidable. Je ne sais pas quand ce sera possible car, pour l’instant, les taux de change sont fixes. Mais ça ne va pas durer. Vas-y !
            M. Personne ne va me croire
            F. Dis leur que c’est ma position
            M. J’ai besoin d’un texte écrit
            F Je suis un capitaliste
            M. Combien ?

            Quant à Schultz, il dit « Si ça convient à Milton, ça me va !

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            • Anne // 16.02.2015 à 00h01

              Super intéressant.
              Merci.

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  • BA // 16.12.2013 à 08h38

    Les 18 nations assisteront impuissantes à l’effondrement de l’euro.

    Et ensuite, les 18 nations reprendront le contrôle de leur souveraineté nationale, de leurs frontières nationales, de leur monnaie nationale.

    Ce sera le retour à ce qui se fait partout ailleurs, sur tous les autres continents, dans les 169 autres nations de la planète.

    Ce sera le retour à ce qui existe dans le monde réel : les 169 autres nations sont souverainistes.

    Ce sera le retour à la normale.

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    • jducac // 16.12.2013 à 11h21

      @ BA Le 16 décembre 2013 à 08h38

      Ce sera le retour à ce qui existe dans le monde réel : les 169 autres nations sont souverainistes. Ce sera le retour à la normale.

      Hélas rien ne dit que « la normale » soit l’optimum pour permettre à l’espèce humaine de se donner de meilleures chances de survivre à long terme.

      Du point de vue énergétique, la fragmentation entraîne des déperditions bien plus grandes que ce que permettent les regroupements. Un habitat isolé est bien plus gourmand en énergie qu’un habitat regroupé ou collectif.

      Du point de vue écologique, le regroupement rend le traitement des effluents et l’élimination des déchets plus faciles et efficaces.
      Du point de vue de la sécurité, c’est quand même moins coûteux d’avoir une défense regroupée plutôt que de se méfier de tous et se protéger de tous.
      Du point de vue de la gouvernance, c’est quand même mieux d’avoir à administrer des structures d’assez grandes tailles, plutôt que de disperser ses efforts collectifs dans une myriade de mini-structures à moindre efficacité.

      L’évolution naturelle s’est jusqu’alors faite par l’intégration, l’incorporation de nouvelles entités, aux entités déjà existantes, devenues les plus influentes et les plus fortes.

      Alors, voir « un entêtement suicidaire » là où il y a volonté d’aller vers ce qui pourrait conduire à une plus grande efficacité globale, mérite d’être discuté. Ne doit-on pas s’interroger sur la pertinence d’un changement radical de démarche dès qu’on rencontre une première difficulté ?

      Les pays d’Europe ont tenté durant une dizaine d’années, une expérience non concluante certes, mais qui a apporté des enseignements. Il n’est peut-être pas judicieux de les comptabiliser en pure perte, tant qu’on n’en a pas dressé le bilan complet. Le fait que cela nous ait permis de vivre en paix doit-il être ignoré ?

      D’ailleurs, si les pays du Sud de l’Europe, n’avaient pas exagérément augmenté leurs salaires, donc leur consommation, au regard de leur production de richesse, compte tenu de celle réinvestie en moyens de production judicieusement choisis, il y aurait certainement moins d’opposants à la monnaie unique.

      Bien plus que la monnaie, ce sont nos dirigeants politiques qu’il faut changer parce qu’ils se sont tous révélés nuls en économie. Ils pensent que c’est la politique qui commande l’économie, alors que c’est l’inverse. L’économie est une question d’équilibre physique. Tout ce qu’on consomme en trop dans le présent, nous condamne à devoir consommer beaucoup moins ensuite. Cela peut même aller jusqu’à nous faire verser dans l’effondrement et l’anéantissement accéléré.

        +8

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      • BA // 16.12.2013 à 13h56

        jducac écrit :

        « Les pays d’Europe ont tenté durant une dizaine d’années, une expérience non concluante certes, mais qui a apporté des enseignements. Il n’est peut-être pas judicieux de les comptabiliser en pure perte, tant qu’on n’en a pas dressé le bilan complet. Le fait que cela nous ait permis de vivre en paix doit-il être ignoré ? »

        Encore ?

        Encore ce pseudo-argument en faveur de la construction européenne ?

        Mais ce N’est PAS la construction européenne qui nous a permis de vivre en paix en Europe. C’est l’invention de la bombe atomique qui nous a permis de vivre en paix en Europe.

        Quand il y a des milliers de têtes nucléaires disséminées partout sur un continent, les nations de ce continent NE se font PAS la guerre, car elles ont peur de recevoir une bombe atomique sur la tronche.

        Dernier exemple en date : sur le gigantesque territoire de l’URSS, il y avait des milliers de têtes nucléaires disséminées partout, et donc les 15 nations de l’URSS ont repris leur indépendance nationale sans se faire la guerre les unes contre les autres. Lors de l’effondrement de l’URSS, les 15 nations ont repris leur indépendance sans se faire la guerre, car elles avaient peur de recevoir une bombe atomique.

        La peur de la bombe atomique est le commencement de la sagesse.

        C’est la peur de recevoir une bombe atomique sur la tronche qui a calmé les 15 nations de l’ex-URSS en 1991.

        C’est pareil en Europe de l’ouest.

        De la même façon, c’est la peur de recevoir une bombe atomique sur la tronche qui a permis la paix en Europe de l’ouest.

        Et ensuite, la paix en Europe de l’ouest a permis aux nations européennes de faire une expérience : la construction européenne.

        Autrement dit :

        L’existence de la bombe atomique est la cause de la paix en Europe de l’ouest.

        Et ensuite, la paix en Europe de l’ouest est la cause de la construction européenne.

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        • jducac // 16.12.2013 à 16h34

          @ BA Le 16 décembre 2013 à 13h56

          Et ensuite, la paix en Europe de l’ouest a permis aux nations européennes de faire une expérience : la construction européenne.

          Bien d’accord avec vous, mais la paix en Europe n’a pas empêché la guerre économique laquelle est régie par une loi simple et redoutable qui laisse sur le carreau ceux qui refusent de la respecter.

          Cette loi, valable pour un pays tout comme pour la terre entière, énonce qu’il faut utiliser les ressources disponibles et le temps présents, non pour se laisser vivre dans l’insouciance, mais, par un travail soutenu et prolongé, s’employer à donner de meilleures chances à sa communauté de survivre dans le futur. C’est la leçon que nous a donnée l’Allemagne lorsqu’elle a réintégré dans son giron, ses régions de l’Est.

          http://lexpansion.lexpress.fr/economie/allemagne-ou-en-est-le-rattrapage-est-ouest_240014.html

          Pendant ce temps la France se coucounait en travaillant moins (retraite à 60 ans et 35 heures). Sans avoir la charge qu’à eu l’Allemagne pour aider l’Est à se hisser au niveau de l’Ouest, nous aurions au moins pu faire en sorte de nous maintenir au niveau allemand, en nous décarcassant davantage au lieu de nous laisser entrainer dans la régression.

          La monnaie utilisée n’est pour rien dans cette affaire. Si demain nous devions abandonner l’€uro nous serions de toute façon contraints à réduire notre train de vie comme l’ont fait la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Italie. Notre honneur aurait voulu que nous le fassions de nous-mêmes, sans attendre d’y être acculés, mais notre inculture économique tant au niveau du peuple que des élites nous a empêchés de le faire, ce qui témoigne d’une perte de maturité.

          Notre culture de l’immédiat après guerre, bâtie sur le bon sens et la vénération du travail et de l’effort, bien plus que sur un objectif d’un très grand nombre de titulaires du Bac +++, ignorants des bases de l’économie, nous manque pour repartir d’un bon pied. Après les trente glorieuses, il y eut les trente piteuses et nous sommes entrés dans les trente ?????

            +5

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          • Christophe Vieren // 21.12.2013 à 18h19

            Incorrigible ce JDucac avec ses légendes (ses croyances ? Ses dogmes ?) : Les Français ne travaillent-ils pas assez ?, C. Chavagneux.

              +5

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          • Krystyna Hawrot // 13.02.2015 à 14h54

            Je me demande selon vous c' »est quoi réduire le train de vie de 10 millions de Français qui n’ont pas de logement décent et de 7 millions de chômeurs citoyens surnuméraires inutiles?

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        • Raphaël D. // 16.12.2013 à 17h09

          Je rajouterais, fait important, que les états unis d’Amérique se sont unifiés dans la douleur et la guerre.

          Certains oublient un peu vite la guerre civile américaine et ses ravages, qui sont pourtant un symptôme fort d’un fédéralisme subi.

          Les Etats Unis étaient pourtant bien plus homogènes sur le plan culturel, politique et linguistiques que ne pourrait être un fédéralisme européen.

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          • BA // 16.12.2013 à 17h54

            jducac, vous me donnez vous-même des arguments !

            Merci, jducac !

            Dans votre lien sur la réunification allemande, je lis ce passage fondamental :

            « Au total, les Länder de l’Ouest ont versé plus de 1400 milliards d’euros pour aider l’Est. Et le  » pacte de solidarité  » qui implique des transferts d’impôts entre l’Ouest et l’Est court jusqu’en 2019. »

            http://lexpansion.lexpress.fr/economie/allemagne-ou-en-est-le-rattrapage-est-ouest_240014.html

            Vous comprenez la différence, jducac ?

            Est-ce que vous comprenez la différence entre :

            – une nation

            – et un groupe de 28 nations ?

            Si vous ne comprenez toujours pas la différence, je vais vous la dire.

            – Dans le cas de la nation allemande, les contribuables de l’ex-Allemagne de l’ouest ont accepté de DONNER 1400 milliards d’euros entre 1989 et aujourd’hui pour aider l’ex-Allemagne de l’est.

            – Mais en revanche, dans le cas de l’Union Européenne, les contribuables allemands ont refusé de DONNER des centaines de milliards d’euros pour aider la Grèce.

            Donc les contribuables allemands ont PRETE des centaines de milliards d’euros à la Grèce, qui était déjà surendettée. Et ça a aggravé la catastrophe grecque.

            Ce faisant, ça a rajouté des montagnes de nouvelles dettes par-dessus les montagnes de dettes qui écrasaient déjà la Grèce.

            C’est aussi simple que ça :

            – à l’intérieur de la nation allemande, il y a des contribuables qui acceptent de DONNER 1400 milliards d’euros, et ça va continuer encore jusqu’en 2019.

            – Mais à l’intérieur de l’Union Européenne, aucun contribuable allemand ne veut DONNER de l’argent pour aider la Grèce.

            Conclusion :

            Le cadre maximal du consentement à l’impôt est le cadre national.

            Tout projet de construction supranationale est voué à l’échec.

              +25

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          • jducac // 17.12.2013 à 08h10

            @ BA Le 16 décembre 2013 à 17h54

            Conclusion : Le cadre maximal du consentement à l’impôt est le cadre national.
            Tout projet de construction supranationale est voué à l’échec.

            Pour qu’une affirmation soit solide, il ne suffit pas de l’énoncer. Il faut surtout qu’aucun fait probant ne puisse apporter une preuve contraire, un seul contre exemple peut suffire à la mettre à bas.
            Vous ne pouvez nier que l’Europe de l’aéronautique et de l’espace, par exemple, c’est construite à l’époque où la France était encore soucieuse de l’avenir. Cette industrie s’est construite grâce aux impôts que les habitants des nations européennes participantes aux projets européen ont consenti à payer pour financer les investissements initiaux.
            A l’époque, dans ce domaine, comme dans d’autres, la France était à l’initiative en Europe, mais elle n’a plus su tenir son rang, de sorte que maintenant les instances dirigeantes se trouvent en Allemagne.
            Aussi, la conclusion à tirer me semblerait plus judicieuse si elle était rédigée ainsi.

            La mise en commun des ressources, ne peut se concevoir que si tous les membres de la communauté consentent à se donner autant de peine pour la réunir que pour la consommer.

            Quand les Allemands ont vu les Français et autres peuples de l’Europe du Sud, laisser les Européens du Nord se décarcasser de sorte à être suffisamment compétitifs pour soutenir leur monnaie commune et préparer ainsi l’avenir, il n’y a rien d’étonnant à ce qu’ils ne se soient plus sentis solidaires de partenaires trop enclins à sacrifier le futur au profit du présent.

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        • Steve.C // 17.12.2013 à 13h33

          Jducac Vous vivez dans un monde imaginaire, ou plutot dans la magnifique fable Européenne que l’on vous à compté.

          1- L’airbus A300 été un avion à 92% francais, c’est par soucis d’apaisement que nous avons laisser faire la peinture au Allemand et que nous avons accorder par la suite un partenaria avec les anglais suite au réfu du genéral de les faire rentrer dans l’UE.

          Voici ce que disait le général sur la CECA ( extrait de C’était de Gaulle, Alain Peyrefitte, Fayard 1997, Tome 2, PP. 267-268 )
          //
          Charles-de-Gaulle : – Mais non ! Ce n’est pas la peine de raconter des histoires ! D’ailleurs, tout ce qui a été fait pour l’Europe, par ce qu’on appelle les « Européens », a très bien marché tant que c’était la France qui payait tout.

          On a commencé par la Communauté européenne du charbon et de l’acier. Ça a constitué en quoi ? En ce qu’on a rendu à l’Allemagne son charbon et son acier, qu’elle n’avait plus car on les lui avait retirés. On les lui a rendus pour rien. Et ça a consisté à donner aux Italiens ce qu’ils n’avaient pas : du charbon et du fer. Alors, ils ont pu faire une industrie métallurgique.

          Mais nous, nous n’avons pas retiré un rotin de la CECA, pas un rotin ! Nous avions un problème qui était la modernisation de nos mines, mais nous les avons modernisées sans que la CECA nous donne un sou.

          Voilà ce qu’a été la CECA ! C’était une escroquerie, au profit des Allemands et des Italiens !

          Après quoi, on a fait l’EURATOM. Et c’est la même chose. Dans l’EURATOM, nous apportons 95 %. Il n’y a que nous qui ayons une réelle capacité atomique. Les autres n’en ont absolument aucune, ni installations, ni spécialistes pour les faire tourner.

          Alors, nous mettons en commun nos 95 % de capacité atomique et les autres mettent leurs 5 % et on partage les résultats, chacun au même titre ! C’est une escroquerie !

          La Communauté européenne de défense, c’était la même chose.

          Pourquoi l’a-t-on inventée ? Parce que les Allemands n’avaient pas d’armée. Alors, comme on avait peur des Russes, il fallait qu’ils en fassent une, mais comment nous vous recommandons voulait pas qu’elle soit sous commandement allemand, on la plaçait sous le commandement du général Norstadt (Americain).
          //

          L’avion européen c’est du pipo, il s’agit aujourd’hui de partenariat industriel (francais, Allemand, Anglais, et un peu espagnol) 90% des pays de l’UE ne fournissent meme pas un boulon…
          Si l’aeronautique vous inetresse, l’article ci dessous devoile qu’il y a plus de valeur ajouté francaise dans un Boeig 787 que dans un airbus A380.
          http://www.upr.fr/actualite/monde/airbus-mondeu-europe-a320

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      • JCC // 17.12.2013 à 00h09

        « D’ailleurs, si les pays du Sud de l’Europe, n’avaient pas exagérément augmenté leurs salaires, donc leur consommation, au regard de leur production de richesse, compte tenu de celle réinvestie en moyens de production judicieusement choisis, il y aurait certainement moins d’opposants à la monnaie unique. » Peut être, mais si les « pays du Sud » n’avaient pas fait cela, l’Allemagne n’en serait pas là. Pour expliquer le probléme en Europe, ne doit on pas plutôt regarder du coté des banques qui après s’être pris une doudoune aux Etats Unis avec les subprimes ont voulu se refaire sur les dettes souveraines européennes.

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      • casper // 17.12.2013 à 00h50

        « L’évolution naturelle s’est jusqu’alors faite par l’intégration, l’incorporation de nouvelles entités, aux entités déjà existantes, devenues les plus influentes et les plus fortes. »

        C’est grossièrement faux. Les virus évoluent en autres virus, et pas en groupes de virus. Tous vos raisonnements reposent sur des prémisses grossièrement fausses extrapolées sans précaution.

        J’imagine que puisque « l’énergie est la seule ressource indispensable a la vie », chez vous on ne mange que des pommes de terre, des pâtes, du pain et d’autres sucres lents. Apres tout, les vitamines, le fer, le calcium, le phosphore, les protéines, et bien évidement la nourriture appétissante et qui a bon gout, c’est absolument inutile puisque ça n’est pas de l’énergie…

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      • FL // 13.02.2015 à 09h28

        Les hommes ne sont pas tous obsédés par les principes de la thermodynamique et de l’évolution des espèces. Certes ils est important de tenir compte du « rendement » lorsque l’on construit un moteur ou de l’évolution lorsque l’on cherche un vaccin ou tout autre chose et c’est bien ce que l’on fait malgré tout…mais les hommes se distinguent du reste du règne animal par leur aspiration à échapper aux lois naturelles. Ainsi ils apprécient la poésie ou le temps passé à simplement réfléchir à leur condition dans l’univers durant le court temps de leur vie entre naissance et mort.
        La politique est sans doute le lieu le plus approprié et nécessaire entres ces contraintes matérielles et ces aspirations spirituelles.

        Friedman ne nie pas le rôle fondamentale de la politique, au contraire il tente dans sa théorie, de maximiser son importance.
        Par contre, il nie l’intérêt de l’état en tant que régulateur optimal ou à tout le moins nécessaire de l’organisation des société laissant cette fonction aux marchés.
        Mais dans cette vision qu’est-ce que la politique?

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        • jducac // 13.02.2015 à 15h13

          @ FL Le 13 février 2015 à 09h28

          Certes ils est important de tenir compte du “rendement” lorsque l’on construit un moteur ou de l’évolution lorsque l’on cherche un vaccin ou tout autre chose et c’est bien ce que l’on fait malgré tout….mais les hommes se distinguent du reste du règne animal par leur aspiration à échapper aux lois naturelles.

          Les hommes, appartiennent au monde animal et au-delà, au monde des organismes vivants. Quelles que soient leurs aspirations, ils restent soumis à leur condition de vivants. Ils ne peuvent vivre et se perpétuer qu’en « puisant dans l’environnement l’énergie et les composants nécessaires »

          http://fr.wikipedia.org/wiki/Organisme_(physiologie)

          Même si elle aspire à échapper aux lois naturelles, l’humanité est de plus en plus contrainte à s’y soumettre à cause de la finitude de notre planète, de l’accroissement de la population mondiale et de l’accroissement du niveau de vie moyen.
          En conséquence, sans que cela ait été déclaré, l’humanité à engagé ses membres regroupés en divers sous ensembles, dans une vaste compétition permettant aux groupements les plus performants, ceux qui atteignent les « meilleurs rendements », de se donner de meilleures chances de survivre.
          Dans ces conditions, ce ne sont probablement pas les communautés humaines s’adonnant le plus à la poésie, à la spiritualité, aux jouissances et autres agréments qu’elles peuvent s’offrir « durant le court temps de leur vie entre naissance et mort », qui préparent leurs descendants aux meilleures conditions d’existence et de survie.

          Friedman ne nie pas le rôle fondamentale de la politique, au contraire il tente dans sa théorie, de maximiser son importance.

          Tels que nous les avons vu agir depuis « la révolution de 68 » en France, les responsables politiques ont surtout montré leur inaptitude à préparer le pays aux contraintes qui se posent maintenant à lui. Ils ne se sont pas fait une représentation réaliste de ce que nécessite la vie dans un monde en évolution où il sera de plus en plus difficile de survivre.

          Ceux qui, à mon avis, sont les plus aptes à piloter une structure humaine aujourd’hui, appartiennent à la race des chefs rodés à affronter le danger et à faire survivre leurs entreprises dans le champ des concurrences internationales.

          Ce ne sont certainement pas les responsables politiques qui n’ont connu depuis leur prime jeunesse que les doux cocons, vivant hors des contraintes mondiales, sous la protection, et l’alimentation de structures fonctionnarisées au niveau local, départemental, régional, étatique ou européen.

          Parmi les responsables politiques en place ou prétendant à le devenir, en voyez-vous beaucoup qui répondent à ces critères ?

            +0

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      • hdfc // 13.02.2015 à 09h45

        @jducac: Respectueusement, vous me semblez appartenir à la famille nombreuse des « eurolatres ». En forçant le trait, jusqu’à peut-être la caricature, mais j’assume, pourrait-on presque voir dans les arguments avancés par les membres de cette congrégation, ce qui relève d’un messianisme.

        Je sais, ça parait exagéré. Mais que penser quant on voit systématiquement ces adeptes qui, après avoir épuisé tous les arguments objectifs et rationnels possibles, pourtant réfutés par des économistes et des historiens éminents, vous sortent toujours les arguments ultimes tendant à faire penser qu’en dehors de ce fédéralisme de l’UE, il n’y a point de salut et qui surtout prédisent l’issue cataclysmique en cas d’abandon du grand projet salutaire. Malheur à ceux qui ne suivent pas la voie du salut.

        Cette myopie réductrice et manichéenne de l’histoire européenne de l’après seconde guerre me semble caractéristique d’une vision dogmatique.

        Il serait trop long de commenter nombre des remarques de vos différents posts, ce que d’autres ont fait déjà avec pertinence. Mais je voudrais juste souligner un exemple qui a particulièrement attiré mon attention et me semble caractéristique de la vision irrationnelle des eurolatres.

        Vous dîtes à un moment: « L’évolution naturelle s’est jusqu’alors faite par l’intégration, l’incorporation de nouvelles entités, aux entités déjà existantes, devenues les plus influentes et les plus fortes ». Voulant je pense, suggérer qu’une Europe, qui resterait constituée d’entités autonomes (nations, pays) ne pourrait pas, par définition d’ordre systémique et « naturel », s’organiser de manière à produire une forme d’évolution vers un plus grand potentiel d’action. Vous semblez donc nous dire que la collaboration plus efficace implique nécessairement l’incorporation à un ensemble plus vaste où chaque entité incorporée devrait nécessairement perdre son autonomie, comme une rançon versée à l’intégration à un système plus performant.

        Cela me donne l’impression en prémisse d’une projection fallacieuses de votre motivation psychologique sur la définition d’un cadre systémique censément « d’ordre naturel », et qui voudrait par là même suggérer que vos motivations subjectives soient elles aussi implicitement « naturelles » donc indiscutables. C’est une manière un peu biaisée de poser le débat.

        Si la complexification des organismes est indubitablement une caractéristique de l’évolution, elle n’en est pas l’alpha et l’oméga et la nature regorge d’exemples d’organismes simples qui ont traversé les âges. Et surtout, la complexification des organismes suit immanquablement leur spécialisation dans le processus d’adaptation et a souvent été la cause de la disparition de lignées entières du vivant. Je regardais l’autre jour un documentaire passionnant sur un botaniste russe qui avait fait le choix de résider dans l’environnement hautement contaminé de Tchernobyl. Ses nombreuses observations des végétaux lui ont permis de vérifier que ceux dont la structure d’ADN était la plus simple devenait prépondérant dans cet environnement, car moins sujet aux détériorations structurelles dues au bombardement permanent de particules radioactives.

        La nature est surprenante. Mais surtout, ses mécanismes de construction et d’évolution sont probablement assez différents de ceux qui régissent la vie des systèmes humains. Vouloir mélanger les deux notions me parait potentiellement assez dangereux.

          +10

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      • Téji // 13.02.2015 à 09h55

        Jducac, vous dites :
        « Du point de vue de la gouvernance, c’est quand même mieux d’avoir à administrer des structures d’assez grandes tailles, plutôt que de disperser ses efforts collectifs dans une myriade de mini-structures à moindre efficacité. »
        Je pense que cette affirmation n’a pas de validité dans une démocratie participative.
        Seule une administration centralisée, hiérarchique, pyramidale, peut se contenter de ce simulacre de démocratie.

          +5

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        • K // 13.02.2015 à 12h57

          Judac, pour vous la France est une mini-structure ?!
          Un pays qui fait 3% du PIB mondial est minuscule ?

          La politique de décentralisation a justement été appliquée car jugée plus efficace que la politique nationale (ce qui a été contredis par les faits).
          Je remarque que les partisans de la décentralisation sont souvent les mêmes qui soutiennent la construction européenne. C’est toute l’escroquerie : la France serait trop grande pour être dirigée de manière centralisée mais trop petite pour se passer de l’UE, cherchez l’erreur…

            +6

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      • ulule // 15.02.2015 à 19h02

        Par contre en matière de conflit d’intérêt, sport (trans)national bruxellois, nous sommes perdants.
        Dans quelle mesure les structures actuelles de l’UE sont le fruit de pressions industrielles : avec entre 20 et 30.000 lobbyistes représentant aujourd’hui les seuls intérêts commerciaux à Bruxelles, une force de frappe que les autorités publiques et la société civile organisée (syndicats, associations…) ne parviennent en général pas à contrecarrer efficacement, la disproportion de moyens étant trop importante ?

        Le CEO, très ironique acronyme de l’Observatoire de l’Europe industrielle (Corporate Europe Observatory), une dixaine de chercheurs indépendants, financé par une poignée de fondations et d’associations caritatives, suit l’évolution de la politique européenne sous l’angle particulier du lobbying industriel et des risques qu’il fait peser sur la démocratie, l’équité, la justice sociale et l’environnement.
        Outre le récent Lobby Planet, le CEO est l’auteur de rapports très fouillés sur certaines pratiques de lobbying ayant cours à Bruxelles. Toutes ces publications (en anglais) sont disponibles sur http://www.corporateeurope.org

        Rubrique Revolving doors
        Corporate backgrounds détaillé des futurs (nouveaux) commisionnaires européens : conflits d’intérêts éventuels contraires à la promotion des intérêts des 500 millions de citoyens européens.
        ça vaut son pesant de moutarde ! EFFRAYANT ! (suivre tous les fils conducteurs de ce lien
        http://corporateeurope.org/revolving-doors/2014/09/new-infographics-expose-corporate-backgrounds-new-eu-commissioners

          +1

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        • ulule // 15.02.2015 à 19h04

          Pour aller plus loin…

          Il y a quelques années, le collectif a signé le très remarqué Europe Inc.
          http://www.dessousdebruxell.es/spip.php?article40
          Des extraits sont accessibles à la rubrique « Salon des lobbies » :
          L’Europe des grandes firmes : European Round Table (ERT), Le Dialogue sur le commerce transatlantique [TABD] par dessus la démocratie, AmCham EU, l’ami américain, EuropaBio, les OGM et les brevets sur le vivant,
          Terra Nova, le think-tank préféré des industriels,
          Ces anciens commissaires européens devenus mercenaires des lobbies (Bastamag.net),
          Le Groupe Bielderberg, La Commission trilatérale,
          Euractiv, les médias et les affaires européennes,
          etc.

            +2

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    • Hachi // 17.12.2013 à 11h59

      Bonjour

      Et non les nations ne retrouverons pas leurs monnaies national. Car le projet de nos maîtres est l’union Transatlantique et donc pour 2018 une monnaie EURO DOLLARS.

        +5

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  • Loran // 16.12.2013 à 09h48

    Ca fait trois jours que j’ai dans la tête ce qui disait la semaine dernière Todd dans Mots croisés, quand il se demandait quels mécanismes permettent la fabrique d’élites qui trahissent la France.

    C’est le mot trahison qui m’interpelle. Plus j’y pense, et plus je me rapproche de son idée. Ce sont effectivement des traitres.

      +19

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    • Patrick Luder // 16.12.2013 à 10h14

      quels mécanismes ? (ou quelles écoles ?)

      Quand on n’apprend qu’à se concentrer sur le présent,
      et dire que l’avenir se suffira à lui-même …

      Quand on ne pense qu’au bien d’une catégorie bien précise,
      on oublie toutes les interactions entre le fonctionnement de tous les paramètres de la société …

      Quand on apprend que ce sont les élites, seuls, qui conduisent à l’avenir,
      on oublie volontairement la liberté des 99.9% restants …

      Quand on apprend la toute puissance du monde de la finance,
      on oublie que la finance n’est qu’un moyen et non un but …

        +20

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      • Ankou // 16.12.2013 à 17h04

        « Quand on apprend la toute puissance du monde de la finance,
        on oublie que la finance n’est qu’un moyen et non un but … »

        C’est exact, le but c’est le Bonheur de « l’Homme »

          +5

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  • Fabrice // 16.12.2013 à 10h00

    Olivier si votre site est si intéressant c’est que vous livrez justement différentes visions pour que l’on puisse se faire son avis, le jour où je vous ne suivrez qu’une ligne (même si elle me convient) pour orienter vos lecteurs, là je me poserais des questions.

    Je préfère pester contre certaines de vos positions ainsi que contre certains des références que vous nous présentez, que de hocher bêtement de la tête sur du prémâché.

    Le gros problème de la France c’est de mettre les gens dans des cases en refusant qu’elles en sortent, alors que notre sauvegarde viendra que l’on cesse de tout croire comme parole d’évangile et que tout est immuable, bref enfin revenir au bon sens qui pourtant était (paraît-il) un trait de caractère des français.

      +9

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  • Mesher // 16.12.2013 à 11h02

    Sur un autre sujet mais un article incroyable (pour ceux qui ne le connaisse pas déjà) :

    http://www.rollingstone.com/politics/news/gangster-bankers-too-big-to-jail-20130214

      +2

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  • boino // 16.12.2013 à 11h34

    Comme Loran ou Todd (même si c’est à demi-mot), je pense qu’il faut appeler un chat un chat.
    Article 3 de la Constitution :
    « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
    Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »

    Le contournement du référendum ayant dit non au traité européen était une trahison.
    Faire perdurer une monnaie unique suicidaire dans le seul but de favoriser une oligarchie est une trahison.
    Promouvoir le grand remplacement des français par des immigrés, importés massivement dans ce but, tout autant.

    Car aucun mandat n’a été donné en ce sens aux cliques en place ici ou à Bruxelles.

    Hollande, Draghi et consorts devront donc être jugés et s’en expliquer.
    Et, dans peu de temps, il faudra savoir résister à l’oppression

      +7

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    • METZGER Claude // 13.02.2015 à 13h07

      Oui, je pense qu’il y aura un Nuremberg pour comprendre les raisons et les responsabilités de cet énorme gâchis ! Les coupables, nous les connaissons. Le problème est seulement de savoir par quels mécanismes mettre en place ce tribunal ? Échapperons-nous à la case révolte armée ? Coup d’état ? Cela fait encore tellement peur que les modérateurs suppriment (courageusement) tout allusion à cette issue. Mais les guerres proches devraient nous faire réfléchir. Ce blog a cette vocation. Alors pourquoi s’interdire d’y penser ? Pourquoi cette censure ?

        +2

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      • Alain C // 16.06.2015 à 15h27

        Parce que, hélas, ce blog est probablement (très certainement) sous surveillance….

        Si vous voulez en parler, il faut faire preuve de subtilité et de modération

          +2

        Alerter
  • JBD // 16.12.2013 à 11h40

    Pas la peine d’user de néologisme comme néolibertarisme. Quand l’Etat intervient dans l’économie, c’est du socialisme !
    Sur Maastricht, il y a quelques pages qui pourraient vous intéresser dans « le Sorcier de l’Elysée » sur la manière dont les conseils en communication de Mitterrand se sont aperçus in extremis de l’extrême impopularité de l’Europe. Il a fallu que le Président, déjà gravement malade, se fende d’une émission spéciale à la Sorbonne pour emporter le morceau (de peu). Le discours de Séguin à l’Assemblée était prémonitoire ! Extrait choisi :

    « Craignons alors que, pour finir, les sentiments nationaux, à force d’être étouffés, ne s’exacerbent jusqu’à se muer en nationalismes et ne conduisent l’Europe, une fois encore, au bord de graves difficultés, car rien n’est plus dangereux qu’une nation trop longtemps frustrée de la souveraineté par laquelle s’exprime sa liberté, c’est-à-dire son droit imprescriptible à choisir son destin. »

    http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/revision5_philippeseguin_Maastricht.asp

      +4

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    • step // 16.12.2013 à 12h17

      Quand l’Etat intervient dans l’économie, c’est du socialisme ! … ce n’est pas le cas ici : On a une logique privée et une compensation par l’état. Le socialisme implique un monopole sur l’action, donc les bénéfices et les pertes pour l’état. Ici c’est un système mixte ou ce qui est dévolu à l’état est de gérer les externalités du système privé. On est bien sur un système dont le coeur est privé donc une forme de libéralisme ou l’état (le public) est usé en tant que palliatif à ses dysfonctionnement. libéralisme sur les gains, socialisme des pertes, sachant que l’initiative des gains/pertes est d’essence libérale. Le néolibertarisme pourquoi pas, même si néo est un mot tiroire sans intérêt. Il est difficile de nommer un sytème avec un mot alors qu’il y a de fait deux systèmes fonctionnant en parallèle et s’appliquant à des couches sociales différentes.

        +6

      Alerter
      • JBD // 16.12.2013 à 13h44

        On parle de deux pays différents, il est de toute façon difficile de comparer. Mais dans les deux cas, je vois une manière d’assurer la prospérité d’une petite élite en faussant les règles du marché.

          +1

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        • Amsterdammer // 17.12.2013 à 21h38

          Un marché pur, non-régulé, ça n’existe pas, c’est un objet introuvable, improbable, impossible. Le marché ne saurait exister sans Etat ‘régulateur’.
          Le discours néo-libéral est simplement un enfumage légitimant les captations de l’oligarchie. Et comme tel, il s’adapte aux circonstances et aux besoins de l’heure. On a pu le constater une énième fois lors du momentum Lehman Brothers et ses suites.

            +18

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    • Gibbus // 16.12.2013 à 14h46

      @JBD
      Je pense que vous vous méprenez: Quand l’état intervient dans l’économie, c’est du Colbertisme… Sinon De Gaule était socialiste !!
      .

        +5

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      • Maurice // 13.02.2015 à 10h42

        Oui et Colbert était bien un VRAI patriote, même s’il employait son talent au service du Roi et au système de la « royauté ».
        La devise de sa maison est TOTALEMENT SANS AUCUNE AMBIGUITé sur ce sujet !

        Pro rege saepe, pro patria semper!

        Ce que l’on traduit habituellement par: pour le Roi souvent, pour la patrie TOUJOURS.

          +5

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    • Zasttava // 13.02.2015 à 15h27

      Merci JBD de rappeler ce discours !
      Vous auriez du inclure aussi le paragraphe d’avant, d’une actualité brûlante :

      « Bref, quand, du fait de l’application des accords de Maastricht, notamment en ce qui concerne la monnaie unique, le coût de la dénonciation sera devenu exorbitant, le piège sera refermé et, demain, aucune majorité parlementaire, quelles que soient les circonstances, ne pourra raisonnablement revenir sur ce qui aura été fait. »
      Les Grecs sont en plein dedans, Seguin l’annonçait en mai 1992 !

        +5

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  • DAELIII // 16.12.2013 à 12h04

    Si les lecteurs de ce site souhaitent réellement savoir pourquoi et comment nous en sommes arrivés à ce point, et pourquoi et comment nos hommes politiques de tous bords sont TOUS devenus effectivement des traitres, qu’ils lisent ces deux ouvrages incontournables :
    pour le côté PS(dit pour faire court) « Un paradoxe Français » de M. Simon Epstein, chez Albin Michel
    pour le côté UMP (dit pour faire court de même) « Industirels et banquiers sous l’occupation » de Mme Annie Lacroix-Riz, chez A. Colin.
    Chez ces deux bords les motifs sont, comme ils pourront le voir, différents. Le résultat est le même.

      +9

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    • Maurice // 13.02.2015 à 10h46

      Cette remarque est d’une pertinence particulièrement avérée !

      Toutes personnes ayant connaissance de ces ouvrages ne peuvent qu’abonder dans le sens de DAELIII et c’est pour cette raison que je le fais également.

        +1

      Alerter
  • Dourte // 16.12.2013 à 12h55

    Visiblement, on ne peut plus citer Milton Friedman sans prendre beaucoup de précautions oratoires. On dirait que pour certains, c’est l’incarnation du mal…

    Heureusement, que olivier ne rejette pas en bloc tout son apport à la science économique.
    Merci de le citer.

      +2

    Alerter
    • Raphaël D. // 16.12.2013 à 16h47

      Friedman reste l’un des grands théoriciens de la pensée doctrinaire libérale.

      A ce sujet, je suis atterré de voir à quel point le site wikiberal.org est bien référencé sur internet, parfois mieux que wikipedia sur certains sujets. Bien sûr, l’internet libre doit permettre à tous de s’exprimer, mais il n’y a pas de wiki sur d’autres types de pensées, alors que selon moi le projet participatif de type Wiki est l’un des plus efficaces pour la diffusion d’idées et d’informations de grande qualité.

      D’ailleurs les articles de Wikiberal sont bien écrits, bien qu’indigestes voire sectaires sur le plan idéologique.

      Cet article par exemple, n’est qu’un vaste réquisitoire sur le marxisme : http://www.wikiberal.org/wiki/Marxisme

      Celui là en revanche, nous explique à quel point associer pauvreté et libéralisme est un mensonge éhonté (bien entendu, ils évitent de parler d’inégalités dans cet article):
      http://www.wikiberal.org/wiki/Pauvret%C3%A9

        +2

      Alerter
      • Un naïf // 16.12.2013 à 17h05

        Je vous invite à lire ce billet de Rouziès-Léonardi concernant l’école de Chicago et donc de Friedman :
        http://www.pauljorion.com/blog/?p=55776

          +2

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        • Raphaël D. // 16.12.2013 à 21h19

          Je connaissais déjà dans les grandes lignes le « génie » de l’école de chicago, c’est effrayant (moins que la neuroéconomie naissante, mais tout de même !), mais cet article est particulièrement bon.

            +1

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        • DOURTE // 16.12.2013 à 22h59

          Bon, l’article offre un point de vue mais personnellement, après lu plusieurs ouvrages de Friedman, vu pas mal de vidéos et appris quelques-un de ses apports à la théorie économique… je ne reconnais pas trop le friedman décrit dans l’article.

          En deux mots, je dois admettre que M. Friedman ne traquait pas les inégalités. D’ailleurs, ce mot si simple est particulièrement difficile à définir (inégalité par rapport à quoi, à qui, sur base de quelle « morale ») mais peu importe, j’admets que je trouve son explication du marché libre pour diminuer les inégalités est un peu courte.

          Cependant, il a travaillé dans les années 60-70, dans les périodes ou l’inflation menaçait l’économie et c’est un des reproches qu’il faisait aux politiques keynésiennes.

          La « Flat Tax » est un système assez proche de certains systèmes actuels d’impôts qui fonctionnent fort bien dans quelques pays européens, pas spécialement libertaires.

          L’impôt négatif est une forme de solidarité, comme tout autre… je ne vois pas de différence fondamentale entre ce système et d’autres, plus complexes.

          Il était épris de liberté et je pense que beaucoup ferait bien de découvrir ses livres par eux-mêmes avant de succomber à une pensée commune et aisée.

          Ceci dit, à chacun son opinion mais je ne vois personnellement dans cet article rien de bien fondé et étayé, seulement beaucoup d’opinions personnelles de l’auteur.

            +2

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          • casper // 17.12.2013 à 02h37

            « Il était épris de liberté »

            Mais malheureusement, il confondait la liberté et la licence, comme beaucoup d’autres.

              +4

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          • toutouadi // 13.02.2015 à 09h25

            « Il était épris de liberté »

            Moi aussi je suis épris de liberté, d’ailleurs je milite pour la dépénalisation du viol qui, à mon avis, est une atteinte insupportable à nos libertés sexuelles.
            Il ne faut pas exclure, non plus, que l’accès à ce sain loisir peu couteux pourrait dégager du pouvoir d’achat qui en se fixant sur des domaines de consommation courant relancerait le PIB et contribuerait ainsi à la lutte contre le chômage.

              +5

            Alerter
  • Casquette // 16.12.2013 à 15h45

    Sa remarque sur la politique du franc-fort adopté par Trichet est surprenante ,sachant que Friedman est généralement présenté comme le père spirituel de notre ex gouverneur central adoré.
    Je suis pas assez calé sur sa pensée économique pour savoir sur quels points exactement l’élève divergeait du maître , mais je remarque qu’il reprend la thèse des économistes hétérodoxes et euro critiques sur le choix de l’arrimage au deutschmark et sur la ligne déflationniste supposément compétitive adoptée par le gouvernement ,les 2 devant préparer le passage à l’euro.
    Y compris sur les causes du dysfonctionnement de la ZE on entend les mêmes sons de cloche (économie divergente , histoire et modèle social différent entre les pays)…après coup je suis pas étonné de voir tant de libéraux sauter dans le wagon eurosceptique , les raisons des dysfonctionnements sont plus structurels qu’idéologiques , je veux dire par la qu’il ne s’agit pas de savoir s’il faut aimer ou non l’euro ou l’UE que de savoir si les 2 projets sont viables.

      +2

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  • ril // 16.12.2013 à 17h05

    Ce qui reste curieux c’est cette politique procyclique en Europe, alors que les redémarrages économiques du passé était contracycliques, new deal, politique de Schleicher et Schacht, plan Marshall…

      +2

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  • Ankou // 16.12.2013 à 17h11

    Olivier a dit: « Je n’ai d’ailleurs aucun doute que, si Internet avait existé à l’époque, le Non l’aurait emporté comme en 2005. »

    C’est bien mon avis!

    Aurait-on eu un Politique (ou des) qui aurait fait un Lisbonne bis?

    Aujourd’hui, ce sont les médias, inféodés au monde de la Finance, qui freinent l’information de base au Peuple.

      +4

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    • Maurice // 13.02.2015 à 10h55

      Il ne fait AUCUN DOUTE que la presse, quasi intégralement, est stipendiée !

      La « pensée unique » imposée par les merdias en est la preuve incontestable.

      Si nous étions vraiment en démocratie, plusieurs courants de pensées différentes et même antagonistes pourraient librement s’exprimer…

      Ce qui aurait eu pour effet que tous le médias n’auraient pas été unanimes pour réclamer un « OUI » lors du vote pour la « contitution européenne »

        +1

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  • pyrrhogaster // 16.12.2013 à 18h35

    Permettez moi une citation qui me parait très actuelle :

    « Aujourd’hui l’Allemagne tente de refaire, dans les procédures de la paix, un empire germanique qu’elle n’a pu réaliser par la guerre »

    Elle provient de « Grandeur et misères d’une victoire » livre posthume de Georges Clemenceau publié en 1930 (Clemenceau est mort en Novembre 1929).

    L’histoire est un éternel recommencement.

      +6

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  • BA // 16.12.2013 à 22h17

    Le parti politique Europe Ecologie Les Verts (EELV) est pour la dissolution de la France et des nations d’Europe.

    Lundi 9 décembre 2013, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie Les Verts, Emmanuelle Cosse, déclare :

    « Je pense que l’Europe sera d’autant plus intéressante pour tout le monde qu’on arrivera à une dissolution de l’Etat nation. »

    « Je pense qu’il faut arrêter avec ce sentiment national. »

    Yves Calvi lui répond : « Vous nous décrivez une France qui serait une région européenne, plus qu’un pays. »

    Emmanuel Todd lui fait remarquer : « C’est ce que veulent les Allemands ! »

    http://www.youtube.com/watch?v=4_NdzyBw_RQ

      +6

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  • Thibaud // 16.12.2013 à 23h42

    Super cet article, notamment le passage sur l’illusion d’optique de la désinflation. Un sujet que je ne connaissais pas et que je vais creuser. Merci.

      +2

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  • tchoo // 17.12.2013 à 13h24

    Je suis comme vous, Olivier, persuadé que si internet avec la somme d’informations qu’il véhicule avait existé en 1992 le traité de Maastrich aurait été rejeté.
    nous n’avions pas toutes les informations ni le recul nécessaire qu’elles permettent, beaucoup d’entre nous ont voté oui pour des raisons que je qualifierais de romantiques, pensant que c’était l’aboutissement d’une réconciliation définitives des européens et éloignant pour toujours les risques de conflit.
    Terrible erreur, non renouvelée pour ma part en 2005

      +5

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    • Chris // 13.02.2015 à 15h44

      Pourtant Philippe Seguin avait fait un splendide réquisitoire contre le traité de Maastricht, à l’assemblée nationale :
      https://www.youtube.com/watch?v=_oN-DxnGPZQ
      Une version plus courte pour les pressés :
      https://www.youtube.com/watch?v=mTaPLQtFHsY
      Un vrai politicien conscient des enjeux. La version lecture :
      http://www.assemblee-nationale.fr/connaissance/revision5_philippeseguin_Maastricht.asp

      « Voilà trente-cinq ans que toute une oligarchie d’experts, de juges, de fonctionnaires, de gouvernants prend, au nom des peuples, sans en avoir reçu mandat des décisions dont une formidable conspiration du silence dissimule les enjeux et minimise les conséquences. (…)

      Quand, du fait de l’application des accords de Maastricht, notamment en ce qui concerne la monnaie unique, le coût de la dénonciation sera devenu exorbitant, le piège sera refermé et, demain, aucune majorité parlementaire, quelles que soient les circonstances, ne pourra raisonnablement revenir sur ce qui aura été fait. (…)

      Enfin, et je souhaite insister sur ce point, la normalisation de la politique économique française implique à très court terme la révision à la baisse de notre système de protection sociale, qui va rapidement se révéler un obstacle rédhibitoire, tant pour l’harmonisation que pour la fameuse « conver­gence » des économies. (…)

        +3

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  • maitresse // 17.12.2013 à 18h37

    non à maastricht et au traité européen , je croyais vivre dans une démocratie….désabusé, indigné, révolté…j’attends un grand chambardement pour y participer…même à 71 ans…!!!

      +8

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    • Maurice // 13.02.2015 à 11h11

      J’ai le même âge et j’attends aussi avec grande impatience!

      Bien que athée, je voudrais presque mettre un cierge, pour hâter les choses!

      Et en attendant, je conseille à tous ces oligarques, sans foi ni loi, de méditer une vielle maxime latine dont la pertinence ne s’est jamais démentie, au fil des siècles et depuis deux mille ans:

      ARX TARPEIA CAPITOLI PROXIMA

      (la roche tarpéienne est près du capitole)

        +1

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      • Carabistouille // 13.02.2015 à 11h21

        Ou comme disait encore avant le sage et grand roi Salomon: « la hauteur précède la chute, l’orgueil précède la ruine ».

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  • Theodorum // 28.12.2013 à 11h41

    Dans cette interview de Milton Fridman par Robert Lozada on peut remarquer un bon sens général et un pessimisme sur la pérennité de l’ Union Européenne en train de se confirmer. Un minimum de règles fiscales et sociales communes s’imposait pour tout esprit logique, comme un approfondissement de l’ Union avant son élargissement. En fait l’erreur a été de laisser entrer l’ Angleterre dans l’ Europe.
    Outre le fait que Milton Fridman a le tort de considérer que l’homme doit être au service de l’ Économie et l’inverse impossible, je remarque dans la 1ère partie de l’interview 2 gros points d’interrogation.
    « L’exemple le plus évident des problèmes qui se posent est celui de la réunification allemande. Avant cette réunification l’ Allemagne de l’ouest avait un excédent de la balance des paiements, elle vendait plus à l’étranger qu’elle ne lui achetait. Autrement dit elle exportait des capitaux, pour l’essentiel vers les pays de la communauté européenne. En un sens, les partenaires européens de l’ Allemagne obtenaient de celle-ci des marchandises sans en avoir à payer le prix. »
    Ah, bon ! 1ère nouvelle ! Mon entreprise achetait à l’époque des camions Mercédes et devait les payer ! D’ailleurs les délocalisations avaient commencé 20 ans avant et c’est vers l’ Asie que les capitaux se dirigeaient, puis depuis 1990 vers l’ Est, si proche de l’ Allemagne !
    «  Survient la réunification. L’ Allemagne ne veut plus être exportatrice de capitaux, mais importatrice, car elle a besoin de ces capitaux pour développer l’ancienne RDA. La réunification modifie le caractère de son Économie, et en conséquence de sa balance des paiements. »
    Dans une lettre où je contestais sa position dans La Croix : «  Il serait démagogique de promettre que la réduction et la souplesse des horaires de travail soient possibles sans réduction des rémunérations, sauf à éviter de tomber dans l’inflation » j’écrivais à Pierre Longonne le 20/02/1995 : «  Un pays développé, qui a du savoir-faire, n’a pas besoin de capitaux, et ne doit donc pas craindre leur fuite ». Par contre il peut emprunter car il inspire confiance.
    « Cette modification peut se produire de 3 façons : soit une inflation en Allemagne, ce dont les intéressés ne veulent pas, et la Bundesbank réagit en conséquence . »
    Inutile de citer les 2 autres façons : d’après le site Global-rates.com entre 1990 et 1995 l’inflation a été de 21.7 % en Allemagne et de 14.5 % en France, puis de 10,18 % de 1996 à 2002 contre 10 % en France, pénalisée par les 35 H , sous l’influence d’un nouveau facteur modérateur, la mondialisation.
    C’est vrai qu’à l’époque il était moins facile d’être informé, Internet débutait ! Mr Fridman n’était donc pas infaillible ! Et l’ Allemagne non plus : J’entendais sur ARTE au printemps 1996 qu’alors que la construction à Berlin Est était en plein boom que 10.000 ouvriers du bâtiment y étaient au chômage, les entreprises adjudicatrices , moins disantes, préférant employer des ouvriers portugais !
    Pas vraiment un bon moyen d’aider l’ancienne RDA et d’améliorer la balance des paiements !

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  • Crapaud Rouge // 13.02.2015 à 05h44

    « Et je pense qu’il y a souvent des choses intéressantes dans tous les bords intellectuellement charpentés, et qu’il est toujours utile de ne pas tout rejeter en bloc avant d’avoir écouté et analysé. » : très vrai, y compris avec le FN. Vu ses scores, on est bien obligé de savoir ce qu’il raconte, même si l’on n’est pas d’accord. [Modéré]

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    • Christophe Vieren // 13.02.2015 à 11h05

      Il n’est pas besoin de prendre connaissance du « programme » du FN pour apprécier ou non les penseurs/intellectuels/experts/spécialistes/…. qui l’inspirent. Concernant la sortie de l’Euro, en particulier !

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  • Crapaud Rouge // 13.02.2015 à 06h22

    Édifiant ! Nos élites, qui s’accrochent au mark sans raison valable, ou en espérant dicter un jour la politique monétaire de l’Europe, confirment qu’elles ont honte de la France. Il y a probablement beaucoup de préjugés honteux attachés au fait de dévaluer, c’est-à-dire que « faire perde de sa valeur » à la monnaie passe pour être infamant. Cela pose la question de savoir si l’on peut avoir de la croissance, (ce que l’on recherche avec l’énergie du désespoir), sans augmentation des prix. A mon avis non, car, pour qu’il y ait croissance, il faut que la demande augmente avant l’offre. L’inflation en découle tout naturellement. Notons enfin que l’inflation, ne se révélant que par comparaison d’un pouvoir d’achat à des époques différentes, ne peut intéresser que les rentiers et les épargnants.

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    • Micmac // 14.02.2015 à 02h11

      Tout à fait. D’ailleurs, concernant la France, on constate empiriquement, que tant que les politiques menées n’ont eu que faire de l’inflation et ont considérées l’emploi comme une priorité, on avait de l’inflation, et le plein emploi.

      Puis, lorsque les idées des monétaristes (Friedman entre autres) ont pris le dessus, au cours des années 70 (Pompidou puis Barre), dés l’on a considéré la lutte contre l’inflation comme une priorité, paf! Le chômage explose…

      C’est peut-être un peu schématique, je ne conteste pas qu’il y a eu des facteurs externes à la crise des années 70, mais je suis bien certain que la lutte contre l’inflation a beaucoup contribué à la pérennité de cette crise, puisqu’on en est jamais sorti…

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  • lorsi // 13.02.2015 à 06h24

     » les abeilles pillotent decadela les fleurs et font apres le miel qui est tout leur et ce n est plus ni thym ni marjolaine .. » FORMATION DU JUGEMENT LES ESSAIS MONTAIGNE

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  • olivier imbert // 13.02.2015 à 09h15

    En effet, Friedman limite surtout sa science macroéconomique d’un point de vue quantitatif, à une corrélation simple et très anciennement constatée, mais n’ayant pas de lien avec le concept opératoire et quantitatif d’unité de mesure diverses d’équivalent général marxiste et marxien, il ne peut que laisser Hayek toucher à l’anticipation de l’évolution sectorielle de la production et des prix de productions en terme microéconomique; alors que la dynamique macroéconomique mise en œuvre dans Le Capital, s’appuie sur les rotations de durées différentes des secteurs de productions et de commerces de marchandises, y compris pour la fixation des prix et de valeurs( en fonction des unités de mesures et de démesures( dés-utilités et suppressions relatives des faux frais) en fonction des masses de demandes, soit de biens intermédiaires, énergies et capital constant circulant ou fixe pour la consommation productive et maintenance, ou soit de luxe soit de masse pour la consommation.

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  • dany 2 // 13.02.2015 à 13h25
  • Chris // 13.02.2015 à 14h34

    Je n’ai pas envie de discuter des vues bonnes et/ou partielles d’un Milton Friedman et autres.
    Je préfère m’intéresser à la réalité du moment.
    12 février 2015 – Un remarquable tour d’horizon d’un trader canadien : récession et déflation mondiale
    https://www.youtube.com/watch?v=n6cyDe0f4r8#t=1255
    Mais aussi un long interview d’Olivier Delamarche datant de mai 2014, mais toujours d’actualité :
    La dette est telle qu’elle ne peut pas être remboursée : https://www.youtube.com/watch?v=tDIjiIj0zmw
    On a laissé la finance faire n’importe quoi, comme en 1929 nous paierons un prix exorbitant.
    Les problèmes monétaires deviennent marginaux…

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  • daniel sachet // 13.02.2015 à 16h48

    Pour commenter, je me suis contenté de mettre en gras ce que j’ai adoré, et en italique mes points de désaccord profond. À vous de vous faire maintenant votre opinion en exerçant votre esprit critique !
    Olivier continuez cette pratique.
    je suis lent d’esprit et aime bien savoir à qui j’ai affaire.
    cordialement.

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  • etienne // 14.02.2015 à 12h50

    « Aujourd’hui, c ‘est à la recherche de la fixité du change avec le deutsche mark que le gouvernement a recours pour assurer cette régulation. L’étalon deutsche mark a remplacé l’étalon-or. Est-ce inconcevable ?

    Milton Friedman : Ce n’est pas inconcevable, mais c’est déconcertant. De même que Hong-Kong a choisi de se lier au dollar, la France est libre d’attacher sa monnaie au deutsche mark. C’est ce qu’elle fait avec une détermination digne d’un meilleur sort depuis dix ans. Ce qui revient à dire que les Français ont plus confiance dans la politique monétaire allemande que dans la leur propre. Je peux à la rigueur comprendre qu’un pays pratique une telle politique pendant un certain temps, mais qu’une nation de taille relativement importante et très sourcilleuse de sa souveraineté comme la France accepte de façon permanente de sacrifier son autonomie monétaire me paraît peu crédible.
    […]
    D’abord, la France est monétairement dépendante de la Bundesbank parce qu’elle le veut bien. La seule façon indiscutable de recouvrer la pleine souveraineté monétaire serait non pas de se fondre dans un organisme collectif, mais de rompre avec l’attitude de soumission à l’égard du deutsche mark. L’économiste Alain Cotta écrit : “L’idée de derrière la tête de nos inspecteurs des Finances est de déterminer “enfin”, “eux aussi”, la politique monétaire européenne, une fois l’unification réalisée. Cette ambition tient de l’arrogance“. Je crains qu’il n’ait raison. D’ailleurs, si les autorités françaises ne se croient pas capables de mener une politique monétaire saine de leur propre chef, pourquoi croient-elles que leur action au sein de la Banque centrale européenne sera mieux inspirée ? »

    Ce passage résume la capitulation politique et idéologique des élites françaises depuis 30 ans, évolution particulièrement criante au sein du PS, qui produit ce qu’on connaît aujourd’hui: Hollande et Macron. Or ces deux-là ne sont que les héritiers directs des Delors, Bérégovoy et Lamy: une génération traumatisée par l’expérience de 1981-83.

    Il faudrait faire une simple sociologie des élites PS depuis 1983 pour comprendre une chose: l’horreur de la politique dans cette génération. Les traumatismes de l’échec de la relance de 1981, les dévaluations successives et l’inflation à deux chiffres ont été le cadre historique de cet abandon en rase campagne de la politique économique, monétaire d’abord – bien avant Maastricht avec la politique du « franc fort », et budgétaire aujourd’hui.

    Ce n’est donc pas pour complaire à Berlin que nos dirigeants socialistes sont devenus ses caniches, mais faute de pouvoir ASSUMER, politiquement et intellectuellement, une politique économique autonome. En d’autres termes, CELA LES ARRANGE BIEN.
    Cela explique pourquoi Hollande au moment de la crise de la dette grecque, soit complètement hors jeu: les cadres du PS ont renoncé il y a 30 ans à entrer dans le jeu.

    C’est cela que Friedmann ne pouvait pas comprendre: il en était encore à observer les traditions politiques du gaullisme et du mitterandisme première mouture. Or cette « nouvelle » génération inaugurée par les Delors et Rocard – Chevènement étant le seul contre-exemple – était encore à l’état naissant: il fallait dès lors pour cette génération consacrer l’abandon pur et simple de la souveraineté économique, non pas par IDEOLOGIE libérale, mais simplement par FAIBLESSE, manque de courage politique et INCAPACITE intellectuelle à résoudre la crise et le chômage de masse des années 1980-90.

    Dans leur esprit, si le keynésianisme social-démocrate avait échoué après 1982, il fallait non pas seulement faire une pause dans le programme de transformation sociale et économique de 1981, mais, pire encore RENONCER purement, simplement et DEFINITIVEMENT à l’autonomie des politiques économiques.

    On ne peut pas comprendre le renoncement actuel total de Hollande aux instruments monétaires et budgétaires, laissés totalement aux mains de l’eurozone et de la Commission, si l’on ne comprend pas que c’est ce qu’ils VOULAIENT il y a déjà 30 ans: on ne sait plus comment mener une politique économique, on fait l’aveu de notre ECHEC, et l’on n’y touche plus en s’en remettant à des institutions extérieures.

    Cette vision ordo-libérale est tout à fait conforme à l’idéologie allemande, mais en contradiction totale avec la tradition française, qu’elle soit de gauche ou de droite par ailleurs. De l’autre côté, il est assez naturel de la part de la droite libérale française de rejeter l’interventionnisme économique, ce qui avait commencé avec Pompidou, Giscard et Barre, même si, là aussi, la tradition gaulliste et souverainiste était une particularité française.

    En revanche, du point de vue de la culture historique de la gauche française, cette trahison des élites du PS est un non sens absolu, qui ne s’explique que par la médiocrité intellectuelle et politique de ses cadres, impliquant le renoncement à la politique: « face au chômage, on a tout essayé » avait dit Mitterrand, qui signait là cet abandon.

    Ce qui est incroyable, c’est finalement qu’un petit milieu élitiste de centre gauche, celui du PS des années 1980-90, formé par l’ENA et l’Inspection des Finances, ait ainsi pu entraîner un pays entier vers cette dérive pour des raisons bêtement sociologiques et symboliques: tenaillés par la honte des échecs de 1981-83, concurrencés par une droite libérale revivifiée intellectuellement par le néo-libéralisme, résolus à apparaitre comme MODERNES et non plus ARCHAIQUES, les membres de cette élite ont tout simplement capitulé devant leur tâche.

    Or en tout, les membres décisifs de cette élite politique, dont les membres actuels du gouvernement sont les héritiers directs, doit représenter à peu près une cinquantaine de personnes: des gouvernants ayant volontairement renoncé à gouverner.

    Le gros contresens est de penser que ces gens ont trahi « la gauche »: c’est bien pire que cela, ils ont RENONCE à la politique, tout en gouvernant.

    Hollande ne vient donc pas de nulle part: c’est le rejeton tardif d’une aristocratie sociale-libérale complètement dégénérée, qui ne sait même plus pourquoi elle fait de la politique, puisque justement elle n’en fait plus.

    Même un néolibéral comme Friedmann, père du monétarisme – qui est la doctrine même du renoncement à la politique monétaire active – était incapable d’anticiper une telle déconfiture intellectuelle et politique des élites « progressistes » françaises: il trouvait « peu crédible » qu’un pays de la taille de la France, compte tenu de sa tradition politique puisse renoncer ainsi à sa souveraineté monétaire.

    En fait personne ne pouvait vraiment anticiper un tel renoncement collectif, tant il est contre-intuitif pour un politique de renoncer à ce point de renoncer à la chose pour laquelle on est élu: gouverner. Ce qui est difficile à comprendre pour un sujet isolé l’est encore plus pour une génération entière de cadres politiques d’un parti aussi puissant que l’était le PS, aujourd’hui en complète déconfiture.

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    • Sycophante // 15.02.2015 à 13h14

      Très bon commentaire..Friedman ne connaissait pas bien l’Europe, d’où qq erreurs de jugements politiques, notamment sur la France.

      Le fond de l’analyse est juste. Le coût du maintien de la zone euro va croissant et loin de diminuer, l’hétérogénéité de la zone augmente, un résultat prévisible de l’adoption d’une monnaie unique dans une zone monétaire non optimale comme l’a montré Krugman (1991). C’est pourquoi la zone euro durera moins longtemps que les impôts..

      Même si Mundell, mal inspiré pour le coup, sans doute par ignorance des économies européennes lui aussi, était favorable à la monnaie unique, en faire l’un des pères de celle ci comme le dit O Berruyer est excessif et faux. Son analyse théorique sur les zones monétaires optimales, qui lui a valu le Nobel, va en sens inverse…

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  • Pierre // 27.02.2015 à 16h26

    Walter Hallstein, un ancient NAZI est le père de l’Union européenne, Walter Hallstein a pronounce un discour à l’exposition de Paris en 1941 pour vanter les mérites de la grande Europe, de l’Europe créée par la guerre, par Hitler si Hitler avait gagné.
    NASF, Hoechst, BAYER ont financés Hitler pour le cartel pharmaceuthique.
    François Asselineau et le Dr Rath explique ces faits sur youtube.

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  • JOURDON Philippe // 16.06.2015 à 01h25

    Voilà qui est fascinant …

    « L’exemple le plus évident des problèmes qui se posent est celui de la réunification allemande. Avant cette réunification, l’Allemagne de l’Ouest avait un excédent de sa balance des paiements, elle vendait plus à l’étranger qu’elle ne lui achetait. Autrement dit, elle exportait des capitaux, pour l’essentiel vers les pays de la Communauté européenne. En un sens, les partenaires européens de l’Allemagne obtenaient de celle-ci des marchandises sans avoir à en payer le prix. Cette situation supposait que les prix allemands étaient bas relativement à ceux en vigueur chez leurs partenaires ou encore que le deutsche mark était sous-évalué par rapport aux autres devises européennes. »
    KEYNES avait parlé dans les années 30′ des pays qui « exportaient leur chômage » vers d’autres pays ( parce que leur industrie était plus puissante , etc. ).
    FRIEDMAN a dit « aujourd’hui, en un sens, nous sommes tous keynésiens » ( interview au New York Times vers 1968). Et dans ce texte il nous parle d’exporter du capital en exportant des produits.
    Des monétaristes de gauche (une partie ceux qui ont programmé la monnaie européenne depuis 1970 jusque 1999-2002…] pourraient dire « en un sens aujourd’hui nous sommes tous friedmaniens ».
    A une époque où la bourse n’était pas florissante (dans les années 30′ ) les conséquences des ajustements économiques en termes humains pouvaient s’avérer à la fois dramatiques et immédiats.
    A l’époque de FRIEDMAN, on voit le Père des monétaristes Américains placer en avant une STRUCTURE qui serait la monnaie: c’est pour cela que je dis que ce serait fascinant. Ladite monnaie pourrait servir soit de filtre fiscal, soit de chambre de compensation… mais aussi autre chose!!

    « Survient la réunification. L’Allemagne ne veut plus être exportatrice de capitaux, mais importatrice, car elle a besoin de ces capitaux pour développer l’ancienne RDA. La réunification modifie le caractère de son économie et, en conséquence, de sa balance des paiements. »
    La France ne peut s’ajuster sur le rythme allemand que par rapport au temps.
    L’Allemagne dans une logique d’intégration a décidé de passer à l’euro pour que RDA et RFA retrouvent la solidarité de leurs grands-parents. La France a suivi à cause de l’Alsace et la Lorraine, souvenirs qui nous ramènent à 1870.
    Ici seul le temps compte pour moteur d’impulsion!

    « Cette transformation d’exportateur en importateur de capitaux suppose une modification du rapport des prix entre l’Allemagne et ses partenaires européens, dont la France. Cette modification peut se produire de trois façons : soit une inflation en Allemagne, ce dont les intéressés ne veulent pas et la Bundesbank agit en conséquence ; soit une dévaluation des monnaies européennes par rapport au deutsche mark qui, en rendant la monnaie allemande plus chère, freine les exportations de ce pays, stimule les importations et donc permet le renversement recherché de la balance des paiements; soit, troisième possibilité, une déflation chez les partenaires de l’Allemagne afin de faire baisser leurs prix chez eux par rapport aux prix allemands. »
    Quand on dit que les monnaies autrichienne ou hollandaise sont arrimées au deutsche mark on parle de forme de clearing c’est-à-dire un filtre qui contrôle soit les capitaux, soit l’ajustement entre budget et liquidités, soit les demandes de crédit et les demandes de compensation.
    Alors qu’il y a aussi une autre comparaison qu’évoque FRIEDMAN et qui est le « currency bond » (dollar singapourien par rapport au dollar américain; Argentine par rapport à dollar américain ) : une monnaie nationale est arrimée à une devise mondiale ou quasi-mondiale par un rapport d’élasticité entre les cours, qui dérivent uniquement de la rationalité des mécanismes budgétaires d’un côté, et de l’autre côté de l’évolution des cours de bourse au niveau mondial et arbitrée par les marchés. En clair pour « rationalité des mécanismes budgétaires » il faut comprendre qu’avec une feuille de calcul EXCEL on y arrive très bien déjà.
    Entre la France et l’Allemagne et c’est ce qui est nouveau il ne s’agit ni d’un « filtre-fiscal » du type néo-clearing avec une grande part de discrétion des mécanismes décisionnaires, ni de la transparence de la rationalité de la décision budgétaire en créant une nouvelle feuille de calcul pour un projet ( mais uniquement privé …)) en utilisant EXCEL, puis sa conséquence comme création de masse monétaire mais entre les deux ( monnaie – budget …] l’impact des résultats des réactions des marchés aux variations de cours annoncées et en fonction de phénomènes d’élasticité: il s’agit uniquement du temps compris presque comme une donnée philosophique: retrouver une histoire commune un calendrier commun entre France et Allemagne!!!

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  • JoeLeTaxi // 16.06.2015 à 01h41

    « ce qui prouve tout simplement qu’ils ne sont pas vraiment sérieux dans leur volonté de fusion monétaire puisqu’ils se gardent le moyen, sous la forme de leur institut d’émission, de reprendre éventuellement leur liberté monétaire si la politique de la Banque centrale de référence ne leur convient plus. »

    Je pense que dans la version anglaise il a dit « eventually », ce qui ne veut pas dire éventuellement mais plutôt finalement, à terme.

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  • Jourdon // 16.06.2015 à 01h43

    La discussion typiquement friedmanienne entre pouvoir économique, pouvoir politique, et souveraineté: est intéressante, mais l’expérience de la construction européenne semble renvoyer à cette problématique un écho pas friedmanien du tout.
    En clair, les penseurs importants de la monnaie AGLIETTA & ORLEAN dans « La monnaie souveraine » affirment que la monnaie contrairement à ce que l’on serait intuitivement porté à penser aurait moins à voir avec la notion d’échange qu’avec celle d’intégration: la monnaie est porteuse de souveraineté.
    Cela me fait penser aussi au livre de Yann DE L’ECOTAIS « Naissance d’une nation » (Grasset, 1990…]: qui explique les différentes formes de la résistance des administrations nationales au phénomène de la construction européenne… Bien sûr ce phénomène de résistance prend aussi du temps, donc la construction européenne avance quand-même et les peuples auront leur mot à dire…
    Mais au final cela révèle un idéal-type européen en matière de SOUVERAINETE qui certes passe par la MONNAIE mais pas dans le sens que FRIEDMAN développe…
    La souveraineté européenne renforce la souveraineté de chaque Etat de l’UE pris séparément: parce qu’il fournit un cadre au débat sur l’évolution et / ou l’adaptation … et que ce cadre est rationnel. Et bien sûr ce cadre passe par la monnaie!

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  • Pierre Ratcliffe // 16.06.2015 à 08h10

    Merci de nous avoir publié cet entretien de Milton Friedman. Coincidence pour moi, je vous suggère ce billet de Frances Coppola « les balances par secteurs doivent nécessairement avoir pour somme zéro » (les déficits dépenses des uns sont équilibrés par les excédents épargnes des autres)

    http://bit.ly/1HNkcwc

    Un billet qui mériterait une traduction dans votre processus collaboratif.

    Cordialement

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  • philbrasov // 16.06.2015 à 14h07

    Friedman a une vision encore très « gaullienne » de la France.. je ne crois pas qu’il ai a cette époque évalué déjà le changement incroyable de la mentalité francaise née de 68.
    D’une France chauvine nationaliste, souverainiste, de l’après guerre, incarne par De Gaulle, qui aux yeux du monde, represantaient les cliches ancestraux de la France historique, cette France des annees 90-2000, s’est laisse doucement convaincre, par le multiculturalisme, la mondialisation dont l;europe serait une étape.
    justifiant ainsi , tous les renoncements a la souveraineté, non seulement dans le domaine monétaire mais dans le domaine social et sociétal.
    Au nom de ces principes d’abandon, la porte « France » s’est grande ouverte dans tous les domaines, au point de mettre désormais en péril, le pays même….. sa structure, son histoire, sa souveraineté,

    La plupart des souverainistes, ont disparu en France, Villiers, le courant Seguin, Chevenement ( je ferme ma gueule ou je ferme ma gueule…), laissant la place au seul courant d’importance existant a savoir un FN sous la houlette d’un homme PROVIDENCE ( JMLP) pour tous les autres courants de pensée en France, tant il inspirait un rejet massif aux yeux des français,,,,
    Francais qui du reste ne se souciaient peu du discours de l’homme, mais de l’image que les medias en faisaient.
    Jospin en son temps avait avoue que JMLP ne représentait en aucune façon un danger pour la république… il en va de même aujourd’hui avec la remontée spectaculaire des souverainistes, et du FN notamment , le danger est inexistant..
    Mais les médias, aides en cela, par les renonciateurs de droite comme de gauche, continuent , encore et encore, a agiter le chiffon rouge, contre tous ceux qui se battent contre tout ce qui peut aller a l’encontre de la dilution de la France, avant disparition.
    La France de friedman a bien change, elle était déjà mure lorsque cet interview intelligent de clairvoyance, fut fait.
    je ne suis pas sur que même si il devait y avoir une dissolution de la zone euro, cette France millénaire, n;aille finalement pas vers sa disparition…le cancer est de mon point de vue bien trop avance, et les métastases sont trop nombreuses.

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