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6.février.20196.2.2019 // Les Crises

« La tragédie de l’Euro » ou l’incroyable bulle cognitive dans laquelle l’Europe s’est enfermée

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OB : J’ai trouvé cette interview vraiment remarquable. Je vous recommande de la lire entièrement.

« La tragédie de l’euro » ou l’incroyable bulle cognitive dans laquelle l’Europe s’est enfermée : interview exclusive de Ashoka Mody, auteur du livre économique de l’année 2018 aux États-Unis.

Source : Atlantico, Ashoka Mody, 02-02-2019

En exclusivité pour la France, Ashoka Mody répond aux questions d’Atlantico sur son livre EuroTragedy : un drame en 9 actes, livre de l’année 2019 aux Etats-Unis. Cette histoire de l’euro que nous refusons de voir.

Publié en juin 2018 aux Etats-Unis, « EuroTragedy : un drame en 9 actes » (disponible uniquement en anglais) vient d’être consacré Livre économique de l’année 2019 par l’association des éditeurs américains. En moins de 500 pages, Mody nous raconte notre histoire, celle de l’euro, et de l’aveuglement de nos dirigeants portés par une ambition politique dénuée de tout sens économique. Ashoka Mody n’est pas un économiste hétérodoxe, ancien du FMI et de la Banque Mondiale, proche du Prix Nobel George Akerlof -époux de Janet Yellen, ancienne présidente de la FED- Mody fait intervenir dans son livre une énorme quantifié de références, une succession d’avertissements provenant des plus éminents économistes de la planète, dont de nombreux Prix Nobel. Des avertissements qui n’ont jamais été pris en compte, rejetés par les certitudes franco-allemandes. Alors que l’Europe et l’euro se présentent au monde comme l’émanation de la « raison », Mody détricote les règles qui en sont l’architecture, en démontrant comment cette pensée « super-orthodoxe » qui s’est greffée sur une construction déjà imparfaite, a produit de considérables dégâts sur les pays de la zone euro. Du mandat exclusif de stabilité des prix de la BCE, aux règles budgétaires -les fameux 3%- en passant par les « réformes structurelles », Mody nous raconte comment les européens ont bâti un monde parallèle, une « bulle cognitive » basée sur des règles dépourvues de toute raison économique. La capacité de déni des européens devient alors la ligne rouge de ce livre. Pourtant, à aucun moment, Mody ne recommande d’en finir avec l’euro. Il ne fait que constater, décrire, raconter, l’histoire intégrale de cette folie économique qui domine la question européenne, ou comment, comme il l’indique dans notre interview, l’euro a inversé les immenses bienfaits issus des origines des premiers pas de la construction européenne. EuroTragedy n’est pas encore traduit en Français, et comme Ashoka Mody nous l’a indiqué « J’ai voyagé dans toute l’Europe pour le livre, mais en France, personne ne semble vouloir écouter ».

Atlantico : Vous écrivez à propos de l’euro : « l’intention initiale – poursuivie par trois présidents français pendant un quart de siècle, a été d’utiliser l’union monétaire pour contrôler le pouvoir allemand. Le contraire est arrivé. » Pouvez-vous résumer cette histoire ?

Ashoka Mody : L’histoire commence en 1969 avec Georges Pompidou. Quelques mois auparavant, Charles de Gaulle avait refusé de dévaluer le Franc à un moment où il apparaissait pourtant clairement que cela était nécessaire. La dévaluation était devenue le stigmate de l’humiliation française. Ce choix fait par Charles de Gaulle a été soutenu par une majorité de Français parce qu’ils y voyaient une restauration de l’honneur du pays face à l’Allemagne. Mais objectivement, cela n’était pas tenable et la première action de Georges Pompidou, une fois élu, a été de dévaluer le Franc. Il a ensuite rapidement choisi de tenir cette réunion à la Haye ou il a proposé l’union monétaire. Les biographes de Georges Pompidou indiquent que l’union monétaire est alors devenue une priorité pour lui. Il a également été beaucoup influencé par Valéry Giscard d’Estaing qui était imprégné de cette idée – connue dans la littérature économique européenne comme « ancrage externe » – qu’il est nécessaire d’avoir une contrainte extérieure. Je ne crois pas que Giscard et Pompidou étaient sur la même ligne sur cette question, mais ils étaient en accord en ce qui concerne l’objectif d’une union monétaire.

Dès le départ, les Allemands étaient réticents à l’idée de dire « non » aux Français, pour des raisons historiques que nous pouvons tous comprendre. La position allemande était alors de dire qu’il s’agissait d’une bonne idée, mais que cela était prématuré. Plus de préparation, plus de convergence, plus d’unité politique étaient alors considérées comme nécessaires. A ce moment, les objectifs paraissaient inatteignables, et il apparaissait que ce projet d’union monétaire allait mourir de lui-même. Puis, Helmut Schmidt et Valéry Giscard d’Estaing ont essayé de faire revivre l’union monétaire, le président français ayant indiqué dans ses mémoires qu’il s’agissait de son idée. Et ceci toujours pour la même raison : à chaque fois que les Français se trouvaient dans une situation de devoir dévaluer, ils développaient un complexe d’infériorité. Pourtant, il est totalement erroné de considérer une dévaluation comme un déshonneur national, cela relève de la psychologie. Si Pompidou puis Giscard croyaient en cette idée de monnaie unique, l’histoire et l’expérience démontraient déjà que toutes formes de taux de change fixes étaient une mauvaise idée. Le Serpent monétaire européen a été rapidement obsolète, le mécanisme européen de taux de change européen (ERM) a explosé. Malgré cela, le projet est resté ancré dans la psyché européenne, et était toujours considéré comme une bonne idée.

Puis, ce fut au tour de François Mitterrand de soutenir l’union monétaire dans une vision explicitement tournée vers une volonté d’équilibrer le statut économique français avec celui de l’Allemagne. C’est une idée curieuse de penser que des taux de change permettent d’équilibrer le statut économique des pays. Il est possible d’en conclure que François Mitterrand, tout comme ses principaux conseillers – comme Jacques Delors- ne comprenaient pas l’économie. Penser que la situation d’un pays va s’améliorer par la vertu d’y ajouter une monnaie unique est absurde, et cette idée reposait sur des extrapolations économiques non garanties.

Le référendum français de septembre 1992 a été particulièrement important dans ce processus pour plusieurs raisons. La première est de comprendre que sociologiquement et économiquement, les personnes qui ont voté NON correspondent aux Gilets jaunes d’aujourd’hui. Ce moment a donc révélé qu’il existait déjà une profonde fracture en France, même si celle-ci ne s’est pas toujours reflétée dans les élections. Les politiques français ont pensé trouver dans l’euro une solution à leurs problèmes économiques, alors qu’il s’agissait avant tout de problèmes domestiques : manque de croissance, inégalités, fragmentation sociale. Mais l’idée selon laquelle l’euro allait résoudre ces problèmes n’a rien en commun, ni avec la théorie, ni avec la pratique économique. Le deuxième message de ce référendum, est que ceux qui ont voté NON avaient peur de voir l’Allemagne devenir le pays dominant de l’Union monétaire. Et la logique de ce raisonnement est facile à comprendre : puisque l’Allemagne est le pays le plus puissant sur le plan économique, l’Allemagne aura l’influence la plus forte sur la zone euro. Ce qui est remarquable, et je crois beaucoup à la sagesse des peuples, c’est que dès septembre 1992, les Français ont articulé cette vision que l’Allemagne deviendrait le pays dominant. Helmut Kohl a fait partie de cette machine publicitaire qui a essayé de faire croire que cela n’arriverait pas, et le fait que cela puisse devenir une réelle possibilité a toujours été écarté.

Ainsi, et alors que les politiques français avaient pour objectif de lutter contre une supériorité économique allemande, et malgré la clairvoyance des Français qui s’inquiétaient que cette domination puisse réapparaître sous une différente forme, l’euro a produit l’inverse du résultat recherché. Et en certains aspects, cette domination est apparue sous une forme encore plus désagréable, parce que maintenant, les allemands ne seraient plus seulement économiquement supérieurs, ils auront en plus la possibilité d’imposer des réformes économiques allemandes à l’Europe et à la France. Cela est exactement ce qu’il s’est passé au cours de ces 20 dernières années, avec des ministres des finances allemands qui ont, implicitement ou explicitement, essayé de dire à la France quelles étaient les politiques économiques qu’ils devaient mettre en œuvre. Une union monétaire ne change pas les équilibres de pouvoir entre nations, ces équilibres réapparaissent sous une autre forme.

« Réformes structurelles », « stabilité des prix », « mettre de l’ordre dans ses affaires budgétaires ». Vous décrivez une situation que vous nommez « bulle cognitive » qui ferait désormais partie de la culture et de l’identité européenne, mais qui se serait construite sur une folie économique. A quel point cette folie économique est-elle éloignée de la réalité ?

Le point crucial, c’est que François Mitterrand et Jacques Delors ont souhaité l’euro, ce que Helmut Kohl a accepté. Mais en des termes allemands. Jacques Delors avait pourtant réalisé, à la fin des négociations relatives au traité de Maastricht, que l’euro qui se profilait divergeait de l’euro qu’il avait imaginé. Il a utilisé le terme de « super-orthodoxie » pour qualifier ce que serait le cadre politico-économique de la monnaie unique. Mais il était allé si loin dans ce projet – dont il rêvait – que lorsqu’il a réalisé que cela serait un euro qui provoquerait des problèmes économiques et politiques, il n’a pas été capable de se retirer. Les deux points sur lesquels l’Allemagne a insisté ont été les règles budgétaires et le mandat de stabilité des prix de la Banque centrale européenne.

Quelles sont les principales erreurs de conception de la monnaie unique qui forment cette « bulle cognitive » ?

La principale erreur est en réalité très basique. Il n’y vraiment aucun mystère ici, et de nombreux auteurs avaient averti de cette situation dès 1969. Une politique monétaire appliquée à plusieurs pays provoquera toujours une situation qui ne correspond aux intérêts d’aucun pays. La politique monétaire sera trop restrictive pour les pays les plus fragiles et elle sera trop souple pour les pays les plus forts. C’est une évidence inhérente à la monnaie unique. Pour faire face à cela, il pourrait y avoir des mécanismes de compensation. La version initiale était qu’il fallait parvenir à une importante mobilité des travailleurs, et à une union fiscale. Il y a eu un long débat dans les années 70 sur la taille que devrait avoir une telle union fiscale, et la conclusion était qu’il fallait mettre en place un budget correspondant au moins à 5 – 7% du PIB. Ce qui signifie que chaque pays devrait contribuer à hauteur de 5-7% de son PIB à une union fiscale qui serait utilisée dans les périodes de récession ou de crise. Mais dès le début des négociations, il a été parfaitement clair que les allemands – ils l’ont toujours dit – ne participeraient pas au sauvetage des autres pays.

Dans son discours au Bundestag en avril 1998, Helmut Kohl a dit à deux reprises que l’Allemagne ne paierait pas les factures des autres pays. Depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui, il y a une vision allemande constante et uniforme dans tout le spectre politique, mais également dans la population et dans le monde économique allemand : l’Allemagne ne paiera pas les factures des autres pays. Et cela est le principal défaut. Parce qu’une union fiscale n’est pas possible sans une union politique.

Pourtant, les Allemands disent vouloir une union politique, mais cela signifierait que le parlement européen serait supérieur au Bundestag. Et toute autre chose que cela n’est pas une union politique. Dans une union politique, le Bundestag aurait la même relation au parlement européen qu’un Lander avec le Bundestag aujourd’hui. Alors il s’agirait d’une union politique. Quand Helmut Kohl dit vouloir une union politique tout en disant que l’Allemagne ne paiera pas les factures des autres pays, c’est un oxymore. La contradiction se joue à deux niveaux. Au niveau économique, ou une union monétaire nécessite une union fiscale, mais aussi au niveau politique. Cette duplicité dans le langage est devenue endémique à la construction de l’euro, elle est devenue partie intégrante de la culture de l’euro.

Vous avez construit votre livre sur une base chronologique prenant en compte l’ensemble des avertissements déployés, depuis les origines, en provenance d’économistes de renom et de certains Prix Nobel d’économie. Comment expliquez-vous que ces avertissements aient été ignoré par les dirigeants européens ?

Parfois, nous créons une fiction qui devient une réalité dans nos esprits et qui devient une motivation qui nous fait avancer. Je rends Helmut Kohl responsable de cette situation. Il est à l’origine de l’idée que […]

Suite à lire sur : Atlantico, Ashoka Mody, 02-02-2019

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Toff de Aix // 06.02.2019 à 07h58

On se rappelle (presque) tous des réserves du grand gourou en chef, milton Friedman himself, qui avait mis en garde à plusieurs reprises :

« L’euro va être une grande source de problèmes, non pas une source d’aide. »

https://www.contrepoints.org/2012/07/31/92188-milton-friedman-le-centenaire

Selon Friedman lui-même, la zone euro « ne survivrait pas plus de dix ans » à un problème économique sévère… Il avouait qu’il y avait quand même beaucoup d’incertitudes, mais les zones de marché commun étant ce qu’elles sont (et avec les usa, il savait de quoi il s’agissait), les disparités énormes à l’intérieur de la zone euro, et son cadre très rigide, tout ceci faisait qu’il n’y avait aucun doute sur le « si », mais plutôt sur le « quand »..

Et c’est là qu’on constate toute la schizophrénie hallucinatoire de nos gouvernants, et au premier chef de notre conducator actuel, emmanuel le grand démocrate éborgneur en chef : ils vivent, pensent et respirent selon le dogme européiste et libéral chaque seconde de leur misérable vie, mais occultent soigneusement les mises en garde qui viennent de leur propre camp, de leur premier gourou même !

Il faut le lire pour le croire, comment avons-nous pu en arriver là ?

80 réactions et commentaires

  • Fritz // 06.02.2019 à 07h23

    Merci pour ce texte bienvenu. L’euro (quel nom ridicule, soit dit en passant), l’euro serait donc une idée française qui s’est retournée contre la France. Pompidou, Giscard et Mitterrand ont voulu tenir en laisse la RFA, puis l’Allemagne réunifiée, et ils ont ouvert la voie au IVe Reich. Il aurait mieux valu faire confiance à une Allemagne libre, indépendante et neutre – après tout, l’Autriche avait été neutralisée en 1955, au moment de l’évacuation des quatre puissances occupantes.

    La surdité française est bien établie : « J’ai voyagé dans toute l’Europe pour le livre, mais en France, personne ne semble vouloir écouter ». Ou plutôt, ceux qui veulent écouter se font traiter de fous par les sourds.

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    • Sandrine // 06.02.2019 à 08h01

      Je pense que la phrase cruciale dans cette histoire est « il est possible de conclure que F.Mitterrand comme J.Delors ne comprenaient pas l’économie»

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    • Sandrine // 06.02.2019 à 08h26

      En réalité l’Allemagne ne veut pas d’union politique, elle n’en a jamais voulu. Elle ne veut pas se « mélanger » aux autres.
      C’est la France, avec son indecrotable universalisme (et son désir aussi peut-être de refusionner avec une germanite originelle perdue) qui veut l’union politique.

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      • Chris // 06.02.2019 à 11h00

        Oui, dès le départ l’Allemagne s’est profilée comme un empire, faisant confiance à la discipline et ténacité de ses peuples pour surmonter ses handicap d’après-guerres.
        YES WE CAN et ils l’ont fait !
        La réunion des 2 Allemagnes a été décisive. Non seulement le club a payé plein pot pour ce faire (fonds structurels spéciaux 1), mais en plus Bonn héritait d’un réservoir d’emplois bon marché, corvéable et très compétent, en plus d’un nouveau marché (2) induis par le démantèlement des industries de l’Est par une fiduciaire spécialement nommée.
        http://tsunamifinancier.blogspot.com/2011/09/en-allemand-dans-le-texte-128eme.html
        1) 34 milliards€ rien que pour la période 2000-2006.
        2) « Une étude de l’institut de recherches IWH de 2009 confirme que les transferts de l’Ouest vers l’Est sur vingt ans se sont élevés en total à 1300 milliards €, pour un PIB de 2.500 milliards € » : fallait bien un retour sur investissement, non !

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        • Chris // 06.02.2019 à 11h00

          Suite…
          Un article à lire attentivement, si on veut comprendre comment fonctionna la réunification et ce qu’elle a donné au sein de l’UE :
          https://www.cairn.info/revue-vingtieme-siecle-revue-d-histoire-2011-2-page-97.htm
          « Face aux transferts financiers considérables à prévoir pour les années à venir, il fallait s’attendre à une baisse des dépenses sociales et écologiques en Allemagne de l’Ouest »
          D’où la création et mise en place du plan Hartz. Et qu’elle impose au reste de l’UE, d’où l’éclosion des Gilets jaunes
          On comprend aussi que l’union monétaire (l’euro), fut un des instruments servant la réunification et FEDERALISATION de la nouvelle Allemagne.
          Chaque pays européen a son histoire.
          L’utopie européenne apparait encore plus démentielle quand on connait chacune d’elle : ça ne peut que dysfonctionner.

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          • vert-de-taire // 08.02.2019 à 15h09

            dès lors que l’UE met chacun de nous en concurrence avec non seulement les autres pays de l’UE mais avec le monde, il ne peut rien arriver d’autre que nous abaissions MASSIVEMENT notre niveau de vie pour le rapprocher des plus bas au monde.
            Sauf pour une élite.
            C’est ce que nous montrent les États-Unis, l’Angleterre : misère des travailleurs.
            Le capital va à la meilleure rente, DONC IL CHOISIT et nous subissons.
            ceci a un nom : la dictature du capitaliste.
            A force de voter pour eux …

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    • Kesse // 06.02.2019 à 08h43

      J’aimerais tellement pouvoir discuter de l’euro … mais, les interlocuteurs que j’aimerais pouvoir confronter, tout rationnels qu’ils soient en d’autres circonstances, refusent d’écouter.

      Très vite, ils n’ont rien à répondre. Manque d’arguments. La foi n’en a pas. Et je les vois se renfrognés. Je deviens suspect.

      Ce qui est suspect, c’est que j’ai des arguments contre. Il doute alors de ma raison. Suis-je tomber dans une fabrique à fake news ?… suis-je un de ces pourvoyeurs de fausses nouvelles? cynique ou abusé? suis-je manipulé par le Kremlin?

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      • Kokoba // 06.02.2019 à 10h01

        J’ai le même problème.
        Même avec des gens trés intelligents, cultivés, expérimentés, c’est impossible d’en discuter.
        Il y a un blocage mental total sur ce sujet.

        Si vous annoncez vouloir sortir de l’Euro, ils deviennent comme fous et prédisent l’apocalypse, le chaos, la ruine de toute civilisation.
        Vous avez beau rappeler que la France vivait très bien avec le Franc, qu’eux mêmes se rappellent de cette époque pas si lointaine, qu’on a des preuves irréfutables que le pays peut très bien marcher sans l’Euro, rien à faire.

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        • kess // 06.02.2019 à 10h12

          Et le dernier argument en vogue: « La crise de 2008 aurait ete un cataclysme pour la France sans la protection de l’euro. » Et quand on leur demande « Pourquoi? », la meilleure reponse que l’on peut obtenir, c’est qu’on aurait ete attaque de toute part.
          – Par qui?
          – Par tout le monde, les banques, les pays?

          En faite, l’euro est un bouclier magique pour paranoiaque. L’idee de symbiose economique et de cooperation leur est tout a fait etrangere.

          Quand les enfants se poursuivant, montent sur un banc, un bout de trottoir et arretent a ce titre la poursuite, ils ne devraient plus crier « maison » mais « euro ».

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          • Binou // 07.02.2019 à 07h43

            « En faite, l’euro est un bouclier magique pour paranoiaque »
            Ça me fait penser à l’euro comme un traitement homéopathique : c’est cher et ça sert à rien 🙂

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            • Jules Vallés // 07.02.2019 à 09h30

              Ah bon, le traitement homéopathique, c’est cher?

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        • Moussars // 06.02.2019 à 11h26

          C’est exactement la même chose avec le climat.
          Les amerloques ont tellement façonné l’Europe que ce qui nous sert élites est plus libéral que les US…

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          • Renard // 06.02.2019 à 12h09

            Malheureusement le Front National a posé sa marque d’infamie sur l’idée d’une sortie de l’euro, ce qui l’a disqualifié. C’est aussi à ça que les Le Pen sont utiles..

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            • herve.rumin@orange.fr // 07.02.2019 à 20h34

              Vous avez raison, à la réserve près que le RN dit maintenant ne plus faire une priorité de la sortie de l’euro, voire ne plus vouloir le remettre en cause.

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      • Pinouille // 06.02.2019 à 10h18

        Un moyen simple et utile de convaincre que l’euro est une impasse est de montrer ce graphique et de l’expliquer:
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_transferts_express_automatis%C3%A9s_transeurop%C3%A9ens_%C3%A0_r%C3%A8glement_brut_en_temps_r%C3%A9el#/media/File:TARGET2_balances.png
        Un ami voulait changer de vie et déménager avec sa famille en Italie. Il s’est ravisé à la vue de ce graphique.

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        • calal // 06.02.2019 à 13h18

          et de l’expliquer:

          lol etes vous capable d’expliquer ce graphique?
          de ce que j’ai lu a gauche a droite deux explications s’affrontent:
          – l’allemagne a fabrique et donne plein de choses et a recu plein de billets en echange:demain on arrete tout (fin de l’euro a t) l’allemagne peut acheter des trucs avec ses billets au prix et au change t+1…
          – ou l’allemagne a echange plein de choses contre des dettes: a t+1, elle peut aller reclamer ses dettes a ses partenaires avec sa gross armee…

          on peut aussi continuer comme jusqu’a present,l’allemagne travaille et nous on achete…sauf qu’a priori les allemands commencent a se dire qu’ils ont un gros tas de monnaie ou de dette et qu’ils devraient quand meme en faire quelque chose… d’ailleurs ils ont achete montsanto au moment ou la boite perd ses proces et la https://www.zerohedge.com/news/2019-02-06/eu-competition-officials-kill-siemens-alstom-merger

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          • Lapin compris // 07.02.2019 à 12h36

            Pour le coup le solde target2 est assez simple à comprendre, il n’y a pas de transferts de fonds entre banque centrales dans la zone euro. C’est du jeu d’écriture, et ce n’est pas que pour les prêts, c’est pour tout.
            Exemple, si vous transférer demain votre compte d’une banque française vers une banque allemande, l’argent n’ira pas en Allemagne, il y aura juste des écritures dans des livres de comptes, et la banque centrale allemande se retrouvera avec le montant de votre compte en dette due par la Banque de France. Sauf que cette dette est reconductible automatiquement sans limitation dans le temps et sans intérêts.
            A l’origine ils ont pensé que les soldes s’équilibreraient naturellement … grossière erreur.

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            • RV // 08.02.2019 à 19h40

              …/… il n’y a pas de transferts de fonds entre banque centrales dans la zone euro …/…
              Pas plus qu’entre banques nationales.
              Les seuls transferts se font vers les Distributeurs Automatique de Billets.
              Vous en doutez ?

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        • Sandrine // 06.02.2019 à 13h44

          Tiens, pour une fois, vous ne nous proposez pas votre argument favori «c’est parce que les gens sont comme ça» et vous faites confiance à la rationalité de nos concitoyens pour peu qu’elle soit (bien) éclairée…

          Je ne pense pas que l’adhesion a l’euro et à l’Europe soit l’objet d’un choix rationnel. La confiance dans le bien fondé de la construction européenne relève à de nombreux égard de la pensée magique, surtout chez cette fraction de la population qui est passée par l’enseignement secondaire et universitaire.

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          • Pinouille // 06.02.2019 à 17h26

            Le propre de la pensée radicale (de tous bords) est de ne reconnaître de la rationalité que dans les propos qui vont dans son sens et de diaboliser (mal/incompétents/corrompus/ignorants/naïfs/etc…) le reste via un processus assez identifiable. Je ne me situe pas dans cet état d’esprit (ref thinkerview de F Taddei: remarquable).
            Dénier à l’Euro et à l’Europe toute rationalité est clairement le signe d’une radicalité. Tout comme dénier toute rationalité aux acteurs de cette construction. Ces derniers avaient été alertés sur les déséquilibres mécaniques que génèrerait la monnaie unique. Mais ils ont fait en toute connaissance de cause le pari que les pays européens poursuivraient et rééquilibreraient cette construction avec une harmonisation fiscale, sociale, budgétaire, etc… La courbe de mon précédent commentaire fait clairement apparaître que ce projet, qui était réalisable avant la crise de 2008, ne l’est plus maintenant: l’effort à fournir par l’Allemagne est budgétairement et politiquement impensable. Et l’effort à fournir par la Grèce, l’Italie, l’Espagne (et la France aussi manifestement) est trop grand pour que la situation actuelle se prolonge d’avantage. Bref, c’est plié.
            Ceux qui prédisaient l’échec ont ou vont avoir le beau rôle. Mais il ne faut pas oublier que la politique consiste principalement à faire des paris sur l’avenir. Et personne ne peut prédire l’avenir.

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            • Sandrine // 06.02.2019 à 18h03

              Faire des paris, ce n’est pas forcément très rationnel, et ça relève justement largement de la pensée magique. Le fait que des économistes réputés (MFriedman pour ne citer que lui) aient prédit la catastrophe avait de quoi mettre la puce à l’oreille des plus prévoyants bien avant 2008.

              Concernant la première partie de votre message: le mot « radicalité » pour vous est apparemment un gros mot. J’aimerais donc vous demander: qu’est-ce ce qui est pour vous l’opposé du radicalisme ? L’opportunisme (comme du temps de la IIIe République)? Le « Et en même temps » de Macron (qui pourtant en connaît un rayon en matière de diabolisation)?
              Être radical, c’est aller au fond des choses, c’est s’interroger sur les « racines » ; je ne vois pas en quoi cela impliquerait nécessairement une logique en termes d’ami-ennemi.

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            • Pinouille // 06.02.2019 à 19h44

              La radicalité consiste à ne reconnaître de vérité que la sienne seule et à considérer toute opinion différente comme mauvaise, voire condamnable. Elle exclut donc la nuance, le doute, la pondération, la complexité.
              L’opposé du radicalisme est parfaitement illustré par les phrases (je vous laisse deviner où je les ai prises. Indice: « Citations portant nos valeurs ») et vidéo suivantes :
              « Réfléchir c’est difficile, c’est pourquoi la plupart des gens jugent. » [Carl Gustav Jung.]
              « Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou. » [Friedrich Nietzsche.]
              « La culture ce n’est pas avoir le cerveau farci de dates, de noms ou de chiffres, c’est la qualité du jugement, l’exigence logique, l’appétit de la preuve, la notion de la complexité des choses et de l’arduité des problèmes. C’est l’habitude du doute, le discernement dans la méfiance, la modestie d’opinion, la patience d’ignorer, la certitude qu’on n’a jamais tout le vrai en partage; c’est avoir l’esprit ferme sans l’avoir rigide, c’est être armé contre le flou et aussi contre la fausse précision, c’est refuser tous les fanatismes et jusqu’à ceux qui s’autorisent de la raison ; c’est suspecter les dogmatismes officiels mais sans profit pour les charlatans, c’est révérer le génie mais sans en faire une idole, c’est toujours préférer ce qui est à ce qu’on préférerait qui fût. » [Jean Rostand.]
              https://www.youtube.com/watch?v=KIwtT8cAAKI (9:40 – 13:30)
              https://www.youtube.com/watch?v=3HgwtHenFWs (1:08:30 – fin)

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            • Sandrine // 06.02.2019 à 21h17

              Le problème des gens qui prétendent « lutter contre la radicalité » (et il en a beaucoup en ce moment, c’est un slogan très à la mode), c’est que sous couvert d’ouverture et de prise en compte du « point de vue de l’autre », ils sont en fait beaucoup plus intolérants que ceux contre qui ils prétendent lutter. Ils prennent leurs préjugés pour des faits de nature et considèrent les convictions d’autrui, si elle les remettent en cause, comme d’intolérables offenses à la vérité. Et lorsqu’on leur met le nez dans leurs contradictions, ils peuvent devenir extrêmement violents.

              Je vous laisse méditer sur la définition de « radicalité »
              http://www.cnrtl.fr/definition/radicalité
              Avouez que c’est tout de même un comble de citer Nietzsche pour critiquer la « radicalité »….

              Vous n’avez pas répondu à ma question : qu’est-ce ce qui selon vous est l’opposé de la « radicalité »?
              Allez, je vous mets sur la piste: Je pense que vous confondez radicalité et extrémisme.
              Et je tiens, à ce propos, à vous rappeler que le libéralisme et le centrisme peuvent tout à fait être extrémistes. Nous en faisons chaque samedi amèrement l’experience.
              Le libéralisme… en voilà une idée radicale… nous sommes gouvernés par d’affreux radicaux, chaque jour de plus en plus extrémistes…

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            • Pinouille // 07.02.2019 à 09h44

              « Avouez que c’est tout de même un comble de citer Nietzsche pour critiquer la « radicalité »…. »
              Si Nietzsche se réduit à l’idée que vous vous en faites, oui. Mais c’est justement un comportement radical que de le réduire à cette idée et de dénier toute légitimité à une quelconque autre représentation. J’ai lu ici une phrase lapidaire qui réduisait l’intégralité de la pensée de Nietzsche à une aristocratie esclavagiste. De l’art d’essentialiser…
              C’est la même chose pour la définition que vous faite du libéralisme. S’il doit se réduire à l’idée que vous vous en faites, je ne peux que vous rejoindre sur votre lecture de ce monde. Mais il ne se réduit pas à cette idée, ni d’ailleurs à la mienne. D’où l’intérêt de nous ouvrir constamment à l’altérité: donner du crédit aux autres et élargir notre champ conceptuel.
              Comme le dit très justement F Taddei, les opinions se durcissent, se radicalisent de tous bords. C’est clairement lié à l’augmentation des tensions sociales qui a trop longtemps été oubliée, mise sous le tapis, par certains.
              Je concède que le radicalisme est un puissant catalyseur dans un combat à mener. Il est utile actuellement.
              Mais je doute que l’on puisse bâtir quelque chose de solide/pérenne sur l’idée d’un combat permanent. Il faudra donc bien qu’un jour les différents camps déposent les armes et que le combat laisse place au débat (sans référence au débat national actuel) et à la transigeance.

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            • Pinouille // 07.02.2019 à 11h57

              A part ça, je suis d’accord avec votre premier paragraphe. Le mouvement des gilets jaunes est manifestement la réaction à l’impossibilité d’une partie de la population à se faire entendre dans le cadre officiel: ce bâillonnement est une violence qui refuse de s’avouer comme telle, et le fruit d’une certaine radicalité qui se donne les apparences contraires. Il sera nécessaire d’analyser comment ce glissement s’est opéré sur le long terme.

              « qu’est-ce ce qui selon vous est l’opposé de la « radicalité »? »
              La citation de Jean Rostand en donne une bien meilleure définition que celle que je pourrais formuler.

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            • Sandrine // 07.02.2019 à 12h23

              @Pinouille. J’aime bien dialoguer avec vous, mais vous avez parfois des idées très arrêtées et beaucoup de mal à reconnaître que les arguments que vous identifiez comme provenant des gauchistes de ce site peuvent être autre chose que de simple éléments de langage d’un discours idéologique… Et sont peut-etre un peu plus que de simples lubies ayant germé dans un cerveau radicalisé, vous ne pensez pas?

              Je doute que vous ayez pu lire de ma part que je « réduis l’intégralité de la pensée de Nietzsche à une pensée esclavagiste » (Ou alors il va falloir que vous le prouviez…)
              Pourquoi alors faire l’amalgame avec moi? Je note que vous tombez joyeusement dans le travers que vous dénoncez.

              Je me permets d’insister, car peut-être vous n’avez pas bien compris ce que j’ai voulu dire. Nietzsche est l’un des penseurs les plus radicaux de notre modernité; radical car il questionne les idées morales que nous pensons comme allant de soi et en fait systématiquement et sans complaisance la généalogie.
              Quand au libéralisme, que vous et moi soyons trop limités intellectuellement, trop peu et mal instruits, que nos connaissances soient trop patellaires pour nous permettre parvenir à une compréhension juste et totale du libéralisme est une chose… Mais cela ne veut pas dire qui nous allons nous en « tirer » simplement en nous « ouvrant constamment à l’altérité ». C’est malheureusement un peu plus difficile que ça.

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            • Sandrine // 07.02.2019 à 14h14

              @Pinouille. Je n’avais pas vu votre deuxième message. Il me semble que la citation de Jean Rostand concerne « la culture » et non pas la « radicalité ». Dois-je en conclure que pour vous « radical » est synonyme de « bête et méchant » (cad. non seulement déficient intellectuellement mais en plus dominateur et manipulateur) ?
              Ah! Novlangue quand tu nous tiens…

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            • Pinouille // 07.02.2019 à 16h44

              « mais vous avez parfois des idées très arrêtées »
              Je ne le pense pas. Je me donne toujours la possibilité d’en changer: les gilets jaunes m’ont fait reconsidérer beaucoup de choses, par ex. En revanche, j’essaye d’argumenter mes positions.

               » Et sont peut-etre un peu plus que de simples lubies ayant germé dans un cerveau radicalisé »
              Je ne parle pas de lubies. Je parle d’un discours monolithique qui considère comme ennemi tout ce qui ne s’en rapproche pas.
              Le fait de ne pas adhérer au discours radical de certains n’empêche en rien de reconnaître la légitimité du mouvement des gilets jaunes. C’est juste qu’il y a bien d’autres manières d’interpréter/qualifier les évènements que la ligne reprise en boucle ici. Et ne pas adopter cette ligne n’a rien de condamnable/immoral/détestable/etc… C’est juste avoir un point de vue différent qui peut (ou pas) avoir sa pertinence et qui ne s’inscrit pas obligatoirement dans la lutte des classes.

              « Mais cela ne veut pas dire qui nous allons nous en “tirer” simplement en nous “ouvrant constamment à l’altérité”.  »
              C’est ce que le dernier paragraphe de mon avant dernier commentaire développait: il y a un temps ou le radicalisme a son utilité (quand le rapport de force est primordial) et un temps ou il est plutôt contre-productif (quand il faut construire).

              Je ne m’attarde pas sur Nietzsche. Je n’ai pas soupçonné que vous partagiez le point de vue aristocratie esclavagiste. Je soulignais juste que ce type de point de vue était très réducteur et fermé à toute autre interprétation. Bref, radical.

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            • Sandrine // 08.02.2019 à 07h52

              @pinouille, un argument (radical ou non), de mon point de vue, n’a pas à être « utile » ou « contre-productif » , il doit avant tout être vrai. C’est ce qui lui confère sa légitimité. Vous, vous mettez sur le même plan « pensée «  et « idéologie », alors que ce sont deux choses (radicalement) différentes – A moins que vous ne vous réclamiez (a votre insu ;))) d’une vision marxiste du monde…

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      • Jérôme // 08.02.2019 à 10h08

        Mis vous savez, vos contradicteurs attachés à l’euro n’ont pas complètement tort. Ils ont même raison.

        Non pas sûr le principe (car c’est une loi économique d’airain qu’aucune Union monétaire ne peut tenir sans union politico-budgétaire).

        Mais à l’instanot present, l’euro boiteux a déjà produit tellement de dégâts dans de nombreux pays, notamment en termes de flambée de l’endettsèment, que si on en sortait on n’eviterait pas un choc très violent.

        Comme le dit très bien Jacques Sapir, on a le choix entre (je ne reprends peut-être pas exactement les bons termes mais c’est l’idee) une lente agonie aboutissant à une mort certaine ou une amputation violente à laquelle on n’est pas sûr de survivre. Et on a choisi une mort certaine au terme d’une lente agonie.

        Après eux le déluge.

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    • jmk011 // 06.02.2019 à 11h59

      L’euro, nom ridicule certes, mais Giscard voulait l’appeler l’ecu, nom tout aussi ridicule. A part ça, cet article d’un économiste pourtant orthodoxe est remarquable. Si le livre est finalement traduit en français, je l’acheterai certainement.

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      • Sandrine // 06.02.2019 à 13h31

        La volonté d’utiliser le terme « Écu », vieille monnaie française datant de l’epoque féodale, est tout à fait emblématique de cette illusion française, incarnée par la figure de Giscard, que la France dominerait symboliquement l’Europe quoiqu’il arrive et même sans disposer des « arguments » économiques de cette domination.

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      • xc // 06.02.2019 à 18h56

        L’acronyme ECU (European Currency Unit) a vraiment été utilisé:
        https://fr.wikipedia.org/wiki/European_Currency_Unit

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    • Alexandre Maffre // 06.02.2019 à 12h17

      Bonjour,
      Que Pompidou ET Giscard aient été banquiers d’affaires et travaillaient tous deux pour la finance internationale, ça ne parle à personne ? L’oligarchie financière voulait 1) Paralyser les états-nations pour les privatiser 2) Affaiblir la France et son horrible système social publique 2) Contrôler d’un coup tous les pays sans que ceux-ci puissent répondre, avec l’inspiration de l’état fédéral américain contrôlé par Wall Street.
      Tout cela c’est le projet européen QUI A DÉJÀ UN SIÈCLE, la période néolibérale (la Nation c’est mal, les frontières c’est facho) ayant permis la chose.
      C’est le plus mauvais article que j’ai lu ici ces 10 dernières années. Je trouvais étrange de voir comme source « Atlantico », le TF1-web du bobo libéral. Je trouve étrange de voir un tel article de propagande (le hasard, la faillibilité des hommes, l’étrange surdité des élites, l’étrange incompétence des élites, les étranges liens de parenté des élites) sur ce site que je ne cesse de recommander.
      Bien à vous,
      Alexandre Maffre

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    • Albert-Nord // 06.02.2019 à 19h11

      On ne me fera jamais croire ceci :
      «Il est possible d’en conclure que François Mitterrand, tout comme ses principaux conseillers – comme Jacques Delors- ne comprenaient pas l’économie. Penser que la situation d’un pays va s’améliorer par la vertu d’y ajouter une monnaie unique est absurde, et cette idée reposait sur des extrapolations économiques non garanties».
      Assurément non ! Car c’est penser que la haute administration des finances ainsi que la grande bourgeoisie industriel et bancaire française était complètement niaise et stupide.
      On est ici dans du roman.
      Si l’Euro est, c’est qu’il a été pensé et réfléchi pendant des décennies comme un instrument parfait pour les résultats que l’on connait aujourd’hui.
      L’idée de l’Euro était déjà explicité dans le film français « Le Gorille vous salue bien » en…1958 !

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      • Valmeysien de Bouvines // 07.02.2019 à 20h47

        Moi aussi j’ai du mal à croire à cette idée selon laquelle l’euro aurait eu pour fonction de contrôler l’Allemagne.
        Ni l’Allemagne, ni les Etats-Unis, leur premier allié, n’aurait autorisé que la France finisse par être le pays dominant en Europe. Un plan qui aurait eu ça comme objectif aurait immédiatement été torpillé par les Américains et les Allemands comme ce fut le cas avec le Traité de l’Elysée, or il n’en a rien été pour l’euro.

        L’hypothèse de Ashoka Mody (qui est une hypothèse courante) suppose plusieurs choses peu vraisemblables : que les élites françaises aient été assez stupides pour croire qu’un euro-mark allait bénéficier à la France, que les élites américaines regardaient ailleurs à ce moment pour laisser la France prendre le dessus en Europe, et que les élites allemandes obtinrent le pouvoir en Europe sans jamais le chercher. Trois choses peu vraisemblables.

        Cette stratégie avait manifestement pour but premier de faire de l’Allemagne le pays dominant en Europe, de telle sorte que les Etats-Unis aient un grand vassal capable de contrôler efficacement cette partie de l’empire sans qu’ils aient à trop s’investir eux-mêmes.

        Cette hypothèse que j’évoque là, ne suppose pas de comportements absurdes de la part des grandes puissances : les dirigeants américains voyaient d’un bon oeil que leur grand allié gagne en puissance, ceux allemands obtenaient la domination en Europe, et la grande bourgeoisie française obtenait la domination allemande en Europe (ce qui est le souhait de notre capitalisme « compradore », eh oui nos élites sont PARTICULIEREMENT viles).

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      • Mouise // 08.02.2019 à 11h26

        Pour poursuivre dans ce sens : https://www.upr.fr/wp-content/uploads/dossiers/DEPARTEMENT-D-ETAT-AMERICAIN-Note-du-11-juin-1965-V15.pdf
        Ce document analyse une note confidentielle du département d’Etat US (présentée en fin de document), déclassifiée en 2000. Le 11 juin 1965, Robert Marjolin, vice président de la CEE, rend compte des projets de la CEE auprès du département d’état US (souveraineté quand tu nous tient!?). Le passage sur l’adoption d’une union monétaire est assez alambiqué mais on comprend à demi-mot que l’initiative va dans le sens de ce que souhaite les USA, pour la bonne raison que lorsque ce n’est pas le cas, Marjolin le signale à ses interlocuteurs (la question des tarifs douaniers vis à vis du Maghreb).
        Les français sont très utiles comme paravent en cas de débâcle possible…

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  • Daniel // 06.02.2019 à 07h44

    Delors sous Mitterrand :
    1- mise en place de la banque universelle (union de la banque de dépôt et de la banque d’investissement).

    2- Mise en place de l’Euro qui est la monnaie des banquiers et pas des peuples.

    Cela nous a donné la crise de 2008, et pour résoudre la crise sous la pression de l’UE et en Défense de l’Euro, les États ont renfloué toutes les dettes ( celles des gens mais surtout tout les paris spéculatifs !!!)
    Depuis 2016, c’est le renflouement interne Bail in qui fait la loi.
    Pour gérer la suite de la crise de 2008, le minimum est de revenir sur ces actions de Delors.

      +5

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  • Toff de Aix // 06.02.2019 à 07h58

    On se rappelle (presque) tous des réserves du grand gourou en chef, milton Friedman himself, qui avait mis en garde à plusieurs reprises :

    « L’euro va être une grande source de problèmes, non pas une source d’aide. »

    https://www.contrepoints.org/2012/07/31/92188-milton-friedman-le-centenaire

    Selon Friedman lui-même, la zone euro « ne survivrait pas plus de dix ans » à un problème économique sévère… Il avouait qu’il y avait quand même beaucoup d’incertitudes, mais les zones de marché commun étant ce qu’elles sont (et avec les usa, il savait de quoi il s’agissait), les disparités énormes à l’intérieur de la zone euro, et son cadre très rigide, tout ceci faisait qu’il n’y avait aucun doute sur le « si », mais plutôt sur le « quand »..

    Et c’est là qu’on constate toute la schizophrénie hallucinatoire de nos gouvernants, et au premier chef de notre conducator actuel, emmanuel le grand démocrate éborgneur en chef : ils vivent, pensent et respirent selon le dogme européiste et libéral chaque seconde de leur misérable vie, mais occultent soigneusement les mises en garde qui viennent de leur propre camp, de leur premier gourou même !

    Il faut le lire pour le croire, comment avons-nous pu en arriver là ?

      +29

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    • Fabrice // 06.02.2019 à 10h09

      Nous en sommes là car nous avons eu la bêtise de croire que démocratie voulait dire pouvoir des puissants par les puissants et pour les puissants!
      Et bien que nos représentants d’aujourd’hui fassent appliquer sans contrepouvoir possible cette hegemonie oligarchique; rien! Il ne se passe rien… pas plus que les allemands n’avaient vu venir la folie de leur guide, la France broute paisible, c’est pas moi c’est l’autre, l’étranger…on connait la suite.

        +6

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    • visiteur // 06.02.2019 à 15h03

      Les avertissements ? Mais ils n’ont pas manqué venant de tous ceux qui s’y connaissaient en économie, monnaie ou finance, par exemple (parmi d’autres) :

      1. Wynne Godley;

      2. Milton Friedman;

      3. Peter Garber;

      4. Gerard Lyons.

      Leur message ? « Ce que vous voulez faire avec l’Euro, ça ne va pas marcher; ça ne peut pas marcher; ça n’a jamais marché ».

      On a refusé de les écouter, et l’on a introduit l’Euro. Qui ne marche pas. Pour une surprise, c’est une vraie surprise.

        +10

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    • LBSSO // 06.02.2019 à 19h02

      Oui ,bien lire A Mody., pour éviter « la bulle cognitive » qui n’est pas celle que de nombreux commentaires dénoncent.
      Dans ce texte , il est clairement écrit :

      « Pourtant, à aucun moment, Mody ne recommande d’en finir avec l’euro ».

      A Mody fait parti de ces économistes qui au sein même du FMI ont fait admettre que les mesures d’austérité (à l’époque la Grèce) ,auparavant défendues par cette institution , avaient été un échec.
      En 2018, époque à laquelle le livre de l’auteur sort, le FMI , fait feu de tout bois – en particulier C Lagarde – expliquant que  » l’architecture qui sous-tend l’union monétaire de l’Europe demeure inachevée et laisse la région exposée à de futures crises financières « .
      Cette construction est fragile car il n’existe pas de redistribution suffisante au sein de la zone euro d’une part et d’autre part d’union politique.Ces différentes prises de position ont pour objectif de mettre la pression sur l’Allemagne.
      La solution d’ A Mody ne consiste pas à proposer une sortie de l’euro mais une relance ( budget européen, investissements) :

       » C’est donc un moment ou l’Europe a besoin aussi bien d’un soutien économique de court terme que d’un important investissement pour son futur ».

        +0

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  • Robert // 06.02.2019 à 08h28

    Article passionnant. Finalement les Français, du moins ceux qui les représentent, ont remis leur destin entrer les mains des Allemands… L’ histoire se répète… certes sans les Panzers !

      +8

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    • calal // 06.02.2019 à 08h51

      certes sans les Panzers !

      c’est un progres appreciable…
      un peu comme l’esclavage par la dette: c’est quand meme quelques coups de fouet que l’on a pas recus…
      quoique « le progres » ne semble pas etre « ineluctable »:https://www.zerohedge.com/news/2019-02-05/la-goes-medieval-suffers-outbreak-flea-borne-disease-typhus
      120 cas de typhus l’annee derniere a los angeles…

        +3

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    • Dominique65 // 06.02.2019 à 12h02

      La troïka a-t-elle fait moins de dégâts en Grèce que l’auraient fait des panzers ?
      Combien de morts par la misère, les suicides, le manque de soins dans les hôpitaux ?

        +11

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    • Le Rouméliote // 06.02.2019 à 12h14

      Les Grecs l’avaient bien compris, comme le prouve le graffiti (en anglais, pour la rime) à Athènes, il y a 8 ans : « Avant, ils avaient les tanks, aujourd’hui, ils ont les banques ».

        +13

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  • Rond // 06.02.2019 à 08h40

    Merci pour ce texte. Une foule de propos frappés au coin du bon sens ! Mais, comme il semble, les Français restent distants. Qui, pourquoi, comment, par quels artifices avons-nous été hypnotisés à ce point par cette folie monétaire, notamment ? Les mêmes questions peuvent être posées pour bien d’autres domaines qui font surface aujourd’hui.
    Un bon sens pris au hasard : « Penser que la situation d’un pays va s’améliorer par la vertu d’y ajouter une monnaie unique est absurde ».
    Un autre, pour la route mais pas au hasard : « … et je crois beaucoup à la sagesse des peuples… », à propos du référendum de septembre 1992. Moi aussi, et j’ajouterai qu’en complément indispensable, ils ont une vision, contrairement à nos représentants. Ces derniers, quant à eux, ont tout intérêt personnel à ce que ça ne se révèle pas, toutes tendances confondues. Les uns sont à la manœuvre, les autres, en retrait mais n’en pensant pas moins, comptent les points et attendent l’essoufflement du « premier de cordée ». Manigances prédatrices pathétiques.
    Restons sages et créatifs !

      +4

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    • Chris // 06.02.2019 à 11h32

      https://www.lematin.ch/monde/hexagone-dote-dune-loi-anticasseurs/story/28895890
      Je suis très inquiète pour la suite du mouvement Gilets jaunes, car cette nouvelle loi si le Sénat l’accepte, va être l’arme fatale contre eux !

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    • Suzanne // 06.02.2019 à 12h12

      Pourquoi avons-nous été hypnotisés? Pour la même raison, toujours : parce que nous ne décidons rien du tout, parce qu’on ne nous demande pas notre avis, parce que nous n’avons aucun pouvoir.
      Nous n’avons pas du tout été hypnotisés, on nous a juste volé notre pouvoir de décision.
      Nous n’avons aucune manière d’agir sur ce qui nous arrive : ni en économie, ni en politique, ni en écologie.
      Tant que nous n’avons pas récupéré ce pouvoir, c’est absolument inutile de déprimer en se demandant pourquoi ceci et pourquoi cela.

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      • herve.rumin@orange.fr // 07.02.2019 à 20h45

        Si, nous avons la possibilité de choisir, par le vote.
        Malheureusement, les Français ont voté oui en 1992.
        Malheureusement, les Français continuent de donner leur voix, en dernier ressort, aux représentants de l’oligarchie.
        Peut-être cela ne durera-t-ll pas, la scandaleuse et antidémocratique séquence de 2005 / 2008 ne passant pas.

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  • calal // 06.02.2019 à 08h43

    Difficile de faire le tri. L’austerite necessite pour se debarrasser des dettes sans les repudier ou mise en esclavage des peuples? Une europe sous domination allemande ou une france souveraine dominee par les grands bourgeois francais? une europe allemande qui se rapproche de la russie avec le projet nord stream 2 ou une france avec une grande facade maritime qui pourrait s’allier avec oceania?
    Bah,je fais confiance a l’agregation des desirs par les marches et les elections pour decider.Les 10 ans qui viennent de s’ecouler depuis la crise de 2008 m’ont appris que le temps long ben c’est vraiment long et que les choses importantes ne changent pas vite. Tant mieux…

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  • Urko // 06.02.2019 à 09h12

    L’Euro est un avion dans lequel il ne fallait surtout pas monter mais dont on ne peut plus sauter maintenant qu’il a décollé. Mais ne croyez pas que nos dirigeants n’aient pas compris ce que stiglitz, krugman, sen, allais et tant d’autres ont décrit : ils savent très bien que l’Euro est une ineptie qui lamine le tissus économique des pays les plus fragiles et qu’il ouvre à des conflits plus ou moins durs, mais ils ne savent pas quoi faire de cette information. Du reste, à leur place, que pourrions nous donc faire pour se sortir de ce piège parfait ?

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    • Nakor le cavalier bleu // 06.02.2019 à 11h17

      Sortir dudit piège par exemple ? Sortir de l’Ue et de l’euro. Avec les articles qui y sont. Comme pour les brits. Ça demande même pas d’avoir des reins solides (c’est moins douloureux que de rester). Rien que de pouvoir respirer dehors ça ferait du bien à l’économie (pourvu qu’on ait pas des abrutis de dernière catégorie aux commandes, et encore…).

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      • herve.rumin@orange.fr // 07.02.2019 à 20h48

        Entièrement d’accord ! La sortie de l’UE est un droit, prévu par les traités, ce droit peut être exercé librement, souverainement, par tout peuple qui souhaite remettre en cause son appartenance à cette organisation inter-nationale qu’est l’UE.

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  • Patrique // 06.02.2019 à 09h24

    Heureusement l’Italie semble être en train de préparer une sortie furtive de l’euro, ce qui permettra à la France d’en être débarrassé.

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    • Urko // 06.02.2019 à 09h33

      Que de larmes versées sur des vœux exaucés… Il ne fallait pas adopter l’Euro, mais en sortir sera dur.

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    • Kokoba // 06.02.2019 à 10h04

      wishfull thinking…
      J’y croirais quand je le verrais.

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  • Kiwixar // 06.02.2019 à 09h54

    Tr*hison, volonté politique de rendre le retour au franc plus difficile : sabordage volontaire de l’imprimerie Arjowiggins. Les militaires français n’ont-ils pas fait serment de protéger la France, son territoire, l’indépendance nationale?

    Qu’est-ce qu’ils font à aider des dictateurs en Afrique alors que la France est mise en pièce, vendue, foulée aux pieds par du personnel politique manifestement vendu aux intérêts étrangers? Et que des Français se font mutiler, ébrogner sur le territoire national?

      +13

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    • Calal // 06.02.2019 à 10h34

      Ben comme tout le monde,ils échangent leur obéissance contre des promesses…

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  • Gabriel51 // 06.02.2019 à 10h06

    Excellente argumentation a posteriori d’un scénario annoncé a priori par quelques-uns d’entre-nous, abondamment raillés. Et les eurolâtres persistent dans le déni.

      +3

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  • Albert Charles // 06.02.2019 à 10h47

    Que ce soir Le Rot (L’Euro) ou Les Culs (l’Ecu), une monnaie unique ne fera pas une Union Politique, encore moins un nouvel Etat Nation. Le cheminement historique de toutes les monnaies qui sont devenues efficaces et reconnues par les populations et les acteurs économiques concernés, est au contraire un processus inverse: un Etat (grosso modo), avec son budget, sa structure administrative et son territoire, puis une monnaie. Les Boeufs devant la charrue, tout… »bêtement » !. Si la CEE puis l’UE n’avaient pas couru à toute vitesse pour élargir l’Europe, les choses auraient pu se consolider à 9 ou à 12 Etats historiques de développement équivalent. Nous allons passer bientôt à 30, avec des Etats aux économies parfois totalement divergentes ! Et cela va se faire, encore une fois, sans aucune consultation démocratique ! Comme le dit Ashoka Mody: « La politique monétaire sera trop restrictive pour les pays les plus fragiles et elle sera trop souple pour les pays les plus forts ». On n’est pas sorti des problèmes, liés à l’Euro mais aussi à l’inexistence d’une véritable Etat Nation européen (c’est lié): balances commerciales déséquilibrées entres membres de l’UE, par exemple. Bref. Ce n’est pas tant Le Rot qui est un problème que l’Europe qu’on nous propose.

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  • Haricophile // 06.02.2019 à 11h36

    «Prix nobel»… en ce qui concerne le «prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel» c’est l’équivalent de «Jambon de Paris». Il y a Paris dans le nom parce que ça donne une bonne image, mais ça n’est que de la réclame.

    Déjà que le fameux «prix Nobel» peut être critiquable, mais là c’est carrément comme la comédie musicale «Mozart, l’opéra rock» qui est un spectacle sans rapport avec la choucroute et dont la qualité technique de la composition musicale a autant à voir avec un Opéra de Mozart que mon grand père chantant sous la douche «J’fais pipi sur l’gazon» a 96 ans.

    Tous ça pour dire que je vous serais gré de dire «prix de la Banque de Suède en sciences économiques», c’est peut-être prestigieux et gage de qualité pour la profession, je n’en sais rien, mais ça éviterait en tout cas d’injurier les capacités intellectuelles des lecteurs en appelant ça «Prix Nobel» même si c’est «vu à la télé».

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    • Louis Robert // 06.02.2019 à 15h55

      Pourquoi pas tout simplement «prix de la Banque de Suède en économie »?

      Laissons la science aux scientifiques, de préférence aux idéologues.

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  • yann // 06.02.2019 à 12h48

    « Je rends Helmut Kohl responsable de cette situation.  »

    Ce qu’il y a de drôle c’est que l’auteur n’imagine même pas qu’il y est une stratégie de domination allemande derrière ces choix. Si l’on prend l’euro comme un moyen de domination du continent pour une Allemagne en déclin inéluctable à cause de sa démographie c’est loin d’être idiot. S’il est probable que la bêtise crasse et l’idéologie étaient à l’origine des choix français, j’y crois beaucoup moins dans le cas de l’Allemagne. Elle est le grand gagnant du système et elle a enfin mis à terre l’Italie et la France . Pensez qu’il ne s’agit là que d’un hasard produit par l’idéologie c’est un peu court comme raisonnement.

    Je rajouterais que l’euro a été une formidable aubaine pour détricoter les systèmes sociaux européens pour cause de course à l’échalote commerciale. Faute de pouvoir dévaluer, il a bien fallu réduire les salaires et compresser les systèmes sociaux. C’était là l’un des objectifs réel de la monnaie unique et ça a réussi. Il ne faut pas croire que nos dirigeants cherchent l’intérêt général, la croissance et le plein emploi. Ils défendent surtout leur classe social et veulent l’inflation la plus basse possible et les baisses de salaires avant tout le reste. L’euro était un moyen d’y arriver, c’était le cheval de Troie du néolibéralisme total.

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  • Louis Robert // 06.02.2019 à 14h29

    Je m’intéresse tout particulièrement à ce qu’on écrit à propos de la Chine sur les-crises. J’estime donc que le présent rappel de l’auteur est très opportun…

    « Ce qui est important dans la période actuelle est que le commerce mondial est lui-même fonction -à un point énorme – de la croissance chinoise, parce que la Chine domine le commerce mondial… En 2018, lorsque la Chine a retiré son soutien à l’économie, le commerce mondial, et l’Europe ont ralenti…

    Nous sommes à un moment où l’Europe est potentiellement sur une ligne de déclin économique en comparaison des nations asiatiques…

    Si vous regardez le revers de la médaille, vous constatez que la force économique européenne est en déclin, qu’il y aura de nouvelles crises, et que l’euro restera longtemps politiquement dysfonctionnel, et ce, avec des profondes faiblesses économiques. Chaque crise fera naître de nouveaux défis pour lesquels l’Europe sera de moins en moins préparée.

    Et si le déclin économique continue, notamment en Allemagne, je pense que cela affectera la capacité des européens à faire face. »

    C’est dire que dans la présente guerre (commerciale, etc.) de l’Empire avec la Chine, notamment, le rôle que la France choisit de jouer à l’égard de la Chine mérite mûre réflexion. Pour ce faire, vraiment connaître la Chine devient dès lors, pour ainsi dire, un « impératif catégorique ».

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  • yapluka // 06.02.2019 à 14h42

    une monnaie crééé en facilitant au maximum les vases communicants par les directives européennes va automatiquement au lieu le plus sûr. A chaque seconde qui s’écoule l’Euro ressemble de plus en plus à un nouveau Deutschmark. Les élites de tous les pays du sud, au lieu d’investir dans leur propre pays, succombent au tropisme du « made in Germany » et des banques allemandes. Les banquiers allemands eux-mêmes s’inquiètent de 1000 milliards en trop sur leur propre sol. Or même si cette monnaie a été créée à Pessac par exemple, du moment qu’elle est en Allemagne elle devient « allemande » dans le sens où elle est automatiquement gérée par la Bundesbank. Les banques allemandes, comme n’importe quelle banque, s’appuient sur leurs fonds en réserve pour lancer des prêts… allemands plus souvent qu’autre chose… Par ce mécanisme ils « germanisent » des fonds initialement étrangers… or si un bateau se retrouve très chargé à l’avant ou à l’arrière et non de façon uniforme…. IL COULE. J’ai compris là ?

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  • moshedayan // 06.02.2019 à 19h27

    Les Allemands avaient-ils des idées claires de domination économique ? Pour moi, pas forcément mais dès l’année 1995, ils est clair qu’une fois absorbé le gros choc de la réunification, ils ont compris leur intérêt avec ce phénomène : l’appétit vient en mangeant. Face à la destructuration de toutes les économies post-socialistes en Europe de l’Est, ils ont avancé à grands pas leurs pions. Chez certains Allemands d’ailleurs le désir de « ‘revanche historique » apparut même avant 1995, avec leurs activités ( patronat et services secrets) pour précipiter la dislocation de la Yougoslavie. L’euro ne fut qu’une autre étape.
    Mais je pense que cette Allemagne est au faîte de sa puissance et entamera son déclin avec la chute de sa monnaie. Si elle en a conscience , voilà pourquoi, elle devient dangereuse avec la complicité de la France qui veut la réarmer.

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  • tchoo // 06.02.2019 à 20h01

    L’euro aurait été probablement viable avec une union politique et fiscale avec des transferts de monnaie entre pays comme cela se passe entre départements français
    A partir du moment où les allemands comptaient profiter de l’union sans en assumer les devoirs c’était voué à l’échec. En plus ils sont persuadés que leur supposée bonne santé est due à leur orthodoxie économique, ils ont oublié qu’il leur a fallu des partenaires consentant et complaisant pour y arriver

      +1

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    • yann // 06.02.2019 à 21h19

      Non même avec ça cela n’aurait pas marché. Les allemands sont des allemands les français sont des français. Le comportement la langue et la culture sont des barrières beaucoup plus lourdes que ce que vous croyez ou que les vendeurs de nuage de la simplification au tout économique croient. Sans une nation une culture et un langue commune il n’y a pas de marché commun et d’unification monétaire possible. Ou alors c’est un désastre qui fait exploser les inégalités entre les territoires. D’ailleurs même dans des pays relativement unifiés il y a des gagnants et des perdants.

      L’unification monétaire italienne par exemple a été un désastre pour le sud du pays. De la même manière la réunification allemande et son échec relatif pour l’Est du pays montre que c’est loin d’être simple même quand on partage la même histoire culture et langue. C’est d’ailleurs en partie pour ça que les coréens hésitent à faire une réunification.

      De toute façon il faut tordre le cou à l’idée qu’une grosse nation c’est mieux qu’une petite. Les pays les mieux gérés sur terres sont généralement petit. Il faut arrêter avec la folie des grandeurs ridicules. La France est assez grande pour gérer ses affaires toute seule comme elle l’a toujours fait.

        +7

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  • Ando // 06.02.2019 à 20h22

    Mise à part la mise en lumière des motivations des décideurs qui ont voulu l’euro je ne vois rien de particulièrement nouveau dans le fond de cet article. Il me semble que Jacques Sapir est allé plus loin dans l’analyse. Les Européens faisant partie de la zone euro sont encore attachés à l’euro en raison de son pouvoir d’évocation symbolique, comme le lien supposé réunir dans la paix des nations différentes. Renoncer à l’euro serait renoncer à cet espoir de paix. C’est évidemment une illusion : la paix qui existe encore en Europe (Ukraine excepté) n’a strictement rien à voir avec le règne de l’euro. Il est établi que les effets délétères de l’euro vont largement au delà de la préoccupation symbolique. C’est un boulet qui nous pousse encore davantage à sortir de l’histoire. Les nations qui font partie du club UE ont adopté en grande majorité cette monnaie unique. Couplé à la sujétion voulue à l’égard du grand-frère étasunien, le boulet sus-nommé nous éloigne encore davantage de la nécessité d’assumer notre destin dans un monde où les nations souveraines reviennent dans l’histoire par la grande porte. Il est étonnant de constater qu’une partie de l’Europe est engagée dans un mouvement d’affirmation de souveraineté (Russie au premier chef, bientôt peut-être la GB), et en tire des profits importants, tandis que la masse de l’autre est comme saisie de torpeur et d’impuissance, prise dans les filets des « politiques européennes » corsetées par les « Traités européens ». C’est donc si compliqué d’inventer quelque chose qui fonctionne en Europe, entre égaux et sans monnaie commune ?.

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  • Albert-Nord // 06.02.2019 à 22h23

    L’idée de l’euro était dans les tiroirs en France dès la fin de la guerre. Ce n’est en aucune façon « une erreur » ou une « étourderie » des élites françaises.
    1952
    https://www.youtube.com/watch?v=eYVhn5_ADUA
    1958
    https://www.youtube.com/watch?v=0RgMOSUFfNw

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  • Jerome_Montreal // 06.02.2019 à 23h57

    L’Euro a donc été conçu et adopte au moment ou  » Les crises  » et ses confreres des medias dits alternatifs n’existaient pas. Qui a cette époque aurait pu developper une thématique de bon sens pour expliquer qu’un objectif de parités fixes (le bon vieux SME) couplé a un suivi nécessaire d’outils de macro-économie (balance du commerce extérieur + balance des comptes courants) aurait, si nécessaire, permis de la souplesse en cas de divergences économiques trop importantes entre les différents pays de la zone concernées ? On aurait pu avoir le meilleur des deux mondes : un sommet de chefs d’Etats européens tous les ans par exemple, des objectifs réalistes de convergences fiscales/sociales/industrielles projetés, une volatilité des parités de change réduite, et un discours que tout le monde comprendrait. Certains doutent que F. Mitterrand ait pu ne rien comprendre a l’économie. C’est toutefois en effet plus que probable, non pas parce qu’il était bête, mais parce qu’il devait ne pas avoir trop de mal a imaginer que l’intendance suivrait, vu qu’il avait vécu comme cela toute sa vie. Il s’honorait ainsi a ne jamais avoir de liquide sur lui, tant et si bien qu’il fallait toujours que quelqu’un paye a sa place. Pas de media alternatif, peu d’opposition, et qui pouvait s’opposer frontalement a l’Inspection des finance et Bercy, tous au service du monarque, utilement seconde par son  » mamelouk  » Charasse ?

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  • Anonymousse // 07.02.2019 à 06h57

    Je ne comprends pas et je n’ai jamais compris ce problème de monnaie unique.
    ok on ne peut pas dévaluer notre monnaie. Mais pour fixer un prix P avec un montant M et une valeur de monnaie V l’équation est bien la suivante P = M x V
    Si V est invariable, pour faire varier P on peut toujours modifier le montant M. Où est le problème exactement ?

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    • Invasif // 07.02.2019 à 15h46

      Prix pour un produit fabriquer en francais:
      P_F = Cout du travail + cout des matériaux

      Prix pour un même produit importe:
      P_I = (Cout du travail + cout des matériaux)*taux de change

      Donc dans un monnaie unique le variable de change c’est le cout du travail et c’est tres dur de faire baisse ou monter le paye de tout les travailleurs d’un coup pour retablir un balance dans l’economie.

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  • cedivan // 07.02.2019 à 12h15

    Je crois que l’Euro a été voulu pour saper les nations européennes et les rendre vulnérables, en faisant ainsi des proies faciles pour la finance internationale. Pompidou, en interdisant à la Banque de France de faire son boulot, a posé la première mine. L’Euro a été la deuxième.

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  • Nanker // 07.02.2019 à 16h35

    « Je pense que la phrase cruciale dans cette histoire est « il est possible de conclure que F. Mitterrand comme J. Delors ne comprenaient pas l’économie»

    Et « Dieu » a persisté dans son forfait en confiant vers 1994 à G.M. Benhamou « je suis le dernier des grands présidents. Après moi, il n’y aura plus que des financiers et des comptables! ». Quand même quelle morgue et quelle perte du sens des réalités…
    Et si seulement après 1995 on avait pu avoir un type pragmatique avec la tête sur les épaules… mais non on a eu Chirac! Remarquez à « gauche » c’était soit Jospin l’ahuri… ou Delors! Qui finalement se dégonfla début 95 en annonçant qu’elle ne se lancerait pas dans la course à la présidentielle.

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  • Jerome_Montreal // 07.02.2019 à 18h31

    En y réfléchissant bien, l’insistance française a creer l’Euro coupait l’herbe sous le pied aux syndicats et aux communistes. Les dévaluations devaient a l’époque être l’arme atomique des négociations salariales : nous voulons une augmentation/pas possible on ne sera plus compétitifs/mais si il suffira de dévaluer un peu plus tard si besoin. Mitterrand qui n’aimait pas les communistes, que les postures de la CGT auront finalement desservis, a du se dire qu’il les mettait hors-jeu en liant le Franc au Mark pour de bon.Pour résumer, une division interne, réelle, s’est transformée en abandon économique de souveraineté. C’est pas glorieux …

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    • Patapon // 08.02.2019 à 21h18

      Mais que diable allaient-ils faire dans cette galère ? Mais bien sûr, pour garder son poste tout en évitant les emmerdes, il faut verrouiller tout ce qui s’apparente à la vraie décision politique derrière les portes de bronze d’une institution comptable ! Le tour est bien joué.
      Donc, ce n’était peut-être pas une erreur, mais un calcul. Maintenant, le grain de sable s’appelle « peuple » éveillé. Et pas qu’un grain, populo soit loué.

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  • Nanie // 08.02.2019 à 14h40

    Cet excellent article doté d’une analyse perspicace et d’ un raisonnement à toute épreuve, confirme l’inévitable dislocation, à court ou à long terme, d’une Europe fondée sur des intentions et non sur la réalité qui révèle l’incompatibilité totale entre la finance et le social caractérisant les nations
    On sait d’ avance qui paiera la note du désastre à venir.

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  • traroth // 12.02.2019 à 15h25

    L’euro ou la démonstration limpide que nous sommes gouvernés par des andouilles, et depuis longtemps !

    Au point où nous en sommes, je pense que c’est exactement ça qu’on chercher à nous dissimuler. Aucun de ces « génies » ne veut reconnaître qu’au minimum au niveau de l’union monétaire européenne, ils font n’importe quoi depuis presque 40 ans. S’ils faisaient cet aveu, comment pourraient-ils continuer à dicter péremptoirement la politique ?

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