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Glenn Greenwald : « Trump contrôlé par Poutine ? Sur Nord Stream 2, c’est Biden le pro-russe »

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L’idée que Trump était contrôlé par Poutine et était utile à l’agenda de ce dernier a été à l’opposé de la réalité. D’abord Obama, et maintenant Biden, ont été bien plus accommodants avec Moscou.

Source : Substack – Glenn Greenwald
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’idée que le Kremlin a pris le contrôle des institutions politiques américaines en faisant chanter l’ancien président Donald Trump a été une théorie du complot médiatique aussi omniprésente que farfelue. Ce scénario autrefois passionnant a été exhumé des sous-sols de la CIA datant de l’époque de la Guerre froide, dépoussiéré par ses agents, puis relancé via la diffusion délibérée par la communauté du renseignement du dossier Steele, aujourd’hui démenti. Et une fois ce conte de fées lancé, il n’y a apparemment plus eu aucune limite aux profondeurs dans lesquelles les figures médiatiques se sont abaissées à le promouvoir.

Le Premier ministre russe de l’époque, Vladimir Poutine (à gauche), et le vice-président américain de l’époque, Joe Biden (2e à droite), se rencontrent le 10 mars 2011. Le 10 mars, Poutine a proposé à Biden que la Russie et les États-Unis suppriment les visas dans une mesure « historique » pour sceller un renouveau des liens. (Photo : ALEXEY DRUZHININ/AFP via Getty Images)

Des journalistes ont publié des livres à succès et des chroniques sur ce mélodrame à base d’intrigues internationales. Dans ce qui n’a été qu’un des nombreux points faibles, Chris Hayes, l’animateur de MSNBC, a interviewé avec sérieux Jonathan Chait, du New York Magazine, au sujet de son article de 2018 annoncé en couverture, qui spéculait sur le fait que Trump pourrait avoir été préparé comme un atout [un agent de très haut rang, NdT] des services de renseignement russes depuis 1987. « Improbable mais possible » affichait le bandeau au bas de l’écran de la chaine câblée pendant que Hayes parlait, résumant le renoncement des médias de l’ère Trump à tous les critères de rationalité et de preuve pour diffuser des conspirations insensées à leur public, à grand profit pour eux-mêmes, mais à grand préjudice pour tout et tous les autres.

Dans la réalité, c’est exactement le contraire qui s’est produit. Lorsqu’il s’est agi d’intérêts russes vitaux réels – par opposition aux gestes symboliques grossis par le cirque libéral de la télévision câblée et des pages d’opinion – Trump et son administration ont affronté et sapé le Kremlin d’une manière que le prédécesseur de Trump, Barack Obama, avait, à son crédit, résolument refusé de faire.

En effet, le trait de politique étrangère attribué sans relâche à Trump à l’appui de la théorie du complot datant de la guerre froide promue par les médias – à savoir une aversion pour la confrontation avec Poutine – a été, en réalité, une croyance générale et explicite de la politique étrangère du président Obama, et non du président Trump. Au cours de l’élection présidentielle de 2012, Obama et le Parti démocrate ont, de manière notoire et répétée, tourné en dérision les avertissements du candidat républicain, Mitt Romney, concernant la menace posée par la Russie, les qualifiant de « vestige de la Guerre froide ».

Conformément à ce point de vue, Obama a rejeté les demandes bipartites d’envoyer des armes létales à l’Ukraine tout au long de 2015 et en 2016. Même lorsque la Russie a réaffirmé son contrôle sur la Crimée en 2014 après que ses citoyens l’ont approuvé à une écrasante majorité lors d’un référendum, Obama n’a guère fait plus que d’imposer quelques sanctions inoffensives (bien qu’il ait présidé, si ce n’est organisé, les efforts de changement de régime en Ukraine qui ont balayé le dirigeant pro-Moscou et l’ont remplacé par un laquais pro-américain). Obama a travaillé directement avec Poutine pour forger un accord avec les alliés de la Russie à Téhéran afin de lever les sanctions contre l’Iran et ramener ce pays au sein de la communauté internationale, puis il a publiquement félicité le dirigeant russe pour le rôle constructif qu’il a joué dans ce qui allait mener à la conclusion de cet accord.

Et, faisant enrager la communauté bipartisane de la politique étrangère américaine, Obama a même refusé de donner suite à sa propre « ligne rouge » déclarée, pour attaquer l’allié clé de la Russie en Syrie, le président Bachar el-Assad. En effet, même après que la Russie a affirmé son contrôle sur la Crimée, et même après que la Russie a été accusée par les agences de renseignement d’avoir piraté le DNC (Comité National Démocrate) et les ordinateurs de John Podesta, Obama, en 2016, a cherché à former un partenariat avec la Russie en Syrie pour bombarder conjointement des cibles considérées par les deux gouvernements comme des « terroristes.»

La « mansuétude » d’Obama à l’égard de Poutine a été une ligne d’attaque commune, non seulement de la part des faucons républicains comme les sénateurs John McCain (R-AZ) et Marco Rubio (R-FL), mais aussi de la part d’experts faucons et libéraux, et même de nombreux parlementaires démocrates. Même sa réponse aux allégations de piratage russe – j’ai dit à Poutine d’arrêter – n’a suscité que des moqueries sur la faiblesse d’Obama face à Poutine.

Pourtant, Obama est resté ferme sur ses convictions, comme il l’a exprimé dans une longue interview concernant la politique étrangère qu’il a accordée en 2016 à Jeffrey Goldberg de The Atlantic. Lorsque le journaliste néocon de longue date a pressé de questions Obama sur son refus de bombarder les forces d’Assad, Obama lui a répondu : « Je suis très fier de ce moment. » Quant à son refus d’envoyer des armes létales au voisin russe, Goldberg écrit : « La théorie d’Obama est simple : l’Ukraine est au cœur des intérêts russes, mais pas des intérêts américains. » En effet, pour vilipender Trump en tant qu’agent du Kremlin, les démocrates, comme je l’ai rapporté en 2017, ont été implicitement contraints de répudier pratiquement chaque volet de la politique étrangère accommodante d’Obama envers la Russie.

Pendant ce temps, Trump – alors même que les figures médiatiques se gavaient de la théorie du complot selon laquelle il était un agent du Kremlin – a renversé pratiquement tous ces accommodements de l’ère Obama envers Poutine. A multiples reprises, Trump a agi à l’encontre des intérêts fondamentaux du Kremlin. Après avoir publiquement menacé la Russie au sujet de la Syrie, Trump a bombardé à deux reprises cet allié clé de Poutine au Moyen-Orient – ce qu’Obama a refusé de faire – suscitant les applaudissements de la toujours malveillante Hillary Clinton et même de l’ancienne secrétaire d’État Madeleine Albright (qui avait joué dans une vidéo du DNC en 2012 se moquant de Romney pour avoir considéré la Russie comme une menace sérieuse). Trump s’est retiré de l’accord sur l’Iran malgré les objections véhémentes du Kremlin.

Trump a également renversé la politique d’Obama sur l’Ukraine, en envoyant précisément ces armes létales aux éléments anti-russes qu’Obama avait prévenus qu’ils menaceraient directement le Kremlin et seraient donc excessivement provocateurs. Trump a peuplé son administration de faucons anti-russes de longue date qui n’auraient jamais été accueillis dans l’administration Obama (notamment le directeur de la CIA et secrétaire d’État Mike Pompeo, le conseiller à la sécurité nationale John Bolton, l’ambassadeur de l’OTAN Richard Grenell et l’ambassadrice des Nations unies Nikki Haley).

Il est vrai que Trump, comme Obama avant lui, a parlé du potentiel d’avoir la Russie comme partenaire plutôt que de la considérer comme un ennemi, tout comme il est vrai que les deux présidents ont imposé des sanctions à Moscou. Et il est également vrai, et compréhensible, que Moscou a probablement favorisé une victoire de Trump plutôt que d’avoir le faucon va-t-en guerre suprême qu’aurait été Hillary Clinton à la Maison Blanche (c’est la même raison qui a conduit l’Ukraine a travailler en 2016 à aider Hillary à gagner).Mais à maintes reprises, Trump a sapé, et non fait progresser, les objectifs fondamentaux de la Russie. Comme Obama lui-même l’a dit en 2016, il est difficile d’imaginer faire quelque chose de plus provocateur et de plus nuisible aux intérêts vitaux russes que d’envoyer des armes létales à l’Ukraine – exactement ce qu’Obama a refusé de faire, malgré la pression bipartisane.

Pourtant, l’administration Trump a rapidement fait exactement cela : un comportement étrange pour un super agent du Kremlin, pour ne pas dire plus.Trump a trouvé une chose encore plus menaçante pour les intérêts vitaux du Kremlin que d’armer les Ukrainiens : à savoir, faire tout ce qui était possible pour annihiler la capacité de la Russie à achever la construction de son nouveau gazoduc sous-marin, Nord Stream 2. Ce nouveau gazoduc est conçu pour doubler la capacité de vente de la Russie à une Union européenne accrochée au gaz naturel russe bon marché, ce qui produira des revenus considérables pour l’économie russe et donnera à Moscou plus de poids dans ses relations avec ses voisins européens. Mais il offre un avantage encore plus important : il permet à la Russie de contourner l’Ukraine et d’autres pays d’Europe de l’Est, évitant ainsi de coûteux frais de transit et les risques d’instabilité politique ou de manipulation anti-russe par des forces extérieures, y compris le gouvernement américain.

Pour toutes ces raisons, pour Poutine et l’économie russe, il y avait peu de priorités plus importantes que ce nouveau gazoduc. Pourtant, pendant au moins les deux dernières années de sa présidence, Trump – alors même qu’il était dépeint de manière criante comme un agent du Kremlin – a été obsédé par le fait de bloquer ce pipeline russe et donc par le sabotage du projet géopolitique clé de Poutine.

L’administration Trump a provoqué l’arrêt du projet en 2019 lorsqu’elle a imposé des sanctions aux entreprises qui y travaillaient. Trump a fait tout ce qu’il pouvait pour faire pression, cajoler et même menacer les Allemands pour qu’ils se retirent de l’accord, avertissant qu’il laisserait une Europe en proie à l’hiver, à la merci de la pression russe et insistant sur le fait que Berlin avait l’obligation d’acheter du gaz aux États-Unis, et non à la Russie, étant donné les dépenses de l’OTAN pour protéger les Allemands. Trump a même essayé de retirer près de 10 000 soldats américains d’Allemagne pour faire pression sur le gouvernement Merkel, mais l’alliance pro-guerre des faucons démocrates et des républicains néoconservateurs dirigés par Liz-Cheney a voté en faveur du financement de cet effort.

Tous les médias un tant soit peu rationnels ou honnêtes auraient pris note de ces événements et auraient instantanément réalisé que leur théorie conspirationniste, qui dure depuis des années, selon laquelle Trump serait contrôlé par Poutine, était une absurdité de deuxième zone, le contraire de la vérité. Qu’un super agent russe contrôlé par Poutine envoie des armes létales à l’Ukraine et fasse tout son possible pour saboter Nord Stream 2 était une absurdité si flagrante que seul un média agressivement engagé dans la diffusion de désinformation et de mensonges pouvait endosser.

Tout cela est devenu encore plus clair mardi lorsque le président Biden est revenu sur le blocage par Trump du gazoduc russe. Jonathan Swan, d’Axios, a rapporté que « l’administration Biden allait lever les sanctions contre la société et le PDG qui supervisent la construction du gazoduc russe Nord Stream 2 vers l’Allemagne », ce qui « indique que l’administration Biden n’est pas prête à compromettre ses relations avec l’Allemagne au sujet de ce gazoduc.» Swan a écrit, ce qui est tout à fait vrai : « l’achèvement de Nord Stream 2 serait une énorme victoire géopolitique pour Poutine et lui donnerait un nouveau levier substantiel en Europe. »

Cette « énorme victoire géopolitique pour Poutine » est exactement ce que le super agent présumé du Kremlin à la Maison Blanche a passé des années à empêcher et que Biden remet en selle maintenant. En effet, cette décision de l’administration Biden contredit directement les assurances que le sénateur Ted Cruz (R-TX), faucon anti-russe de longue date, a obtenues du secrétaire d’État Antony Blinken lors de l’audition de confirmation de ce dernier en janvier. Cruz a demandé à Blinken s’il s’engagerait à maintenir les efforts de l’administration Trump et d’un groupe bipartisan de sénateurs pour utiliser des sanctions afin d’empêcher l’achèvement du pipeline russe, et Blinken a promis qu’il le ferait :

Sénateur Cruz : Maintenant, de manière préoccupante, il est suggéré du côté de Moscou et de Berlin que l’administration Biden pourrait réduire la pression et les efforts pour arrêter Nord Stream 2. Pouvez-vous vous engager aujourd’hui devant cette commission à ce que l’administration Biden tienne la ligne, maintienne les sanctions et empêche la réalisation du gazoduc Nord Stream 2 ?

Blinken : Deux choses, si vous le permettez, Monsieur le Sénateur. Tout d’abord, le président élu est tout à fait d’accord avec vous pour dire que Nord Stream 2 est une mauvaise idée et il a été très clair à ce sujet. Je dois examiner la législation actuelle. Je suis déterminé à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher cet achèvement, les cent derniers mètres, je suis tout à fait d’accord.

Comme Swan l’a dit : « ce mouvement planifié » pour lever les sanctions clés « semble en contradiction » avec l’engagement de Blinken. C’est en effet le cas. Bien que l’administration Biden ait l’intention de maintenir certaines des sanctions imposées par Trump, les dérogations qu’elle compte accorder permettront l’achèvement de Nord Stream 2, un cadeau gigantesque à Poutine.

Ce qui rend le revirement de Biden encore plus stupéfiant, c’est qu’il intervient quelques semaines seulement après que les États-Unis ont affirmé que les Russes étaient à l’origine d’un piratage assez important d’un gazoduc américain, qui a provoqué de graves pénuries de carburants sur la côte Est. Les responsables américains affirment que, même s’ils n’ont pas encore de raison de croire que le Kremlin lui-même est responsable, ils pensent que les pirates étaient des citoyens russes et/ou opéraient depuis la Russie. Un Sénateur Cruz en colère a déclaré mercredi matin : « Biden a considérablement renforcé les mains de Poutine aux dépens du reste du monde libre. » Hier, il a tweeté ceci :

/ TWEET
Stupéfiant. Au mépris des lois américaines, Biden aide activement Poutine à construire son pipeline. Objectivement parlant, l’administration Biden s’annonce comme l’administration la plus pro-russe de l’ère moderne.

Imaginez ce qui se passerait en ce moment si c’était Trump, plutôt que Biden, qui venait de remettre à Poutine son gazoduc sous-marin, quelques jours seulement après que des pirates informatiques russes aient prétendument provoqué de graves pénuries de gaz aux États-Unis.

Des articles d’opinion chauvins rempliraient les pages du New York Times et du Washington Post, mettant en garde contre le contrôle des États-Unis par le Kremlin ; CNN et MSNBC convoqueraient un panel après l’autre de leurs anciens agents du FBI et de la CIA pour accuser Trump de trahison pour avoir subordonné les intérêts des États-Unis aux intérêts russes ; Rachel Bennett, la directrice générale de l’agence de presse américaine, s’en prendrait à la Russie. Rachel Maddow serait au bord des larmes de vertu et d’indignation en consacrant son monologue de 20 minutes à décrier la tragédie que nous vivons tous sous le règne de Poutine ; et Nancy Pelosi tiendrait une conférence de presse pour répandre davantage d’insinuations sur le chantage de Poutine sur Trump tout en exigeant une enquête du DOJ.

Rien de tout cela, inutile de le dire, n’arrivera dorénavant. En effet, quelques heures seulement après que Swan a fait état de cette levée de sanctions, les journalistes ont ricané et se sont pâmés après que Biden a plaisanté sur le fait de tous les écraser avec sa voiture comme condition pour répondre à leurs questions sur la guerre à Gaza, puis ont ricané et se sont pâmés encore plus quand il est parti en trombe.

Pendant cinq ans, la majeure partie des médias américains a poussé et approuvé une théorie conspirationniste démente et dangereuse sur la deuxième plus grande puissance nucléaire du monde qui non seulement manquait de preuves, mais était contredite par chaque événement pertinent. Comme je l’ai documenté fin 2016, puis à nouveau en 2018, il existe une base plus solide pour affirmer qu’Obama a été nettement plus accommodant envers Poutine que Trump ne l’a jamais été. Et après seulement quatre mois de mandat, il en va de même pour Biden. Mais pour un média qui suit son agenda plutôt que la vérité, la destruction inexorable de leur théorie du complot n’a pas d’importance.

Source : Substack – Glenn Greenwald – 19-05-2021
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Commentaire recommandé

Anfer // 27.06.2021 à 09h05

Cette assertion d’un Trump « agent russe », n’a jamais été convainquante, elle est même assez embarrassante.

Elle supposerait que les russes aient non seulement la capacité de prédire l’avenir, mais en plus que la fédération de Russie actuelle serait capable de choses que l’URSS, bien plus puissante, n’aurai pas été capable de faire.

https://www.acrimed.org/Quand-les-complotologues-de-Franceinfo-font-l?recherche=Steele

Un petit rhabillage de Rudy Reichstadt par Acrimed.

21 réactions et commentaires

  • Fabrice // 27.06.2021 à 07h34

    Nous ne sommes plus depuis longtemps dans les médias dans une reflet plus ou moins proche de la réalité mais une « storytelling » qui décrit comment les propriétaires des médias veulent influencer notre vision du monde.

    En France l’élection d’un candidat poussé par les médias en ruinant les chances des opposants tout en le favorisant est l’un des derniers en date mais on l’a vu avec le traité de Lisbonne qui vit tous les medias faire bloc pour le oui et en semant le discrédit sur ceux qui étaient contre, récemment aux régional on avançait un duel le parti présidentiel contre la RN ce qui fut contredit encore une fois pas la réalité.

    Que ce soit aux USA ou en France (et ailleurs) le discrédit n’est pas lié à un fantasme conspirationniste mais bien à une réalité qui est amplifié par leur tentative d’étouffer d’autres sources d’information comme les crises en lâchant sur eux des meutes de soi disant « décodeur » ou « zeteticien » souvent peu compétent car ils veulent garder le contrôle de la vision du monde qu’ils imposent.

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    • daniel // 30.06.2021 à 19h07

      Très juste.
      Ce sont les moyens d’info qui sont conspirationnistes.
      Ils veulent nous faire avaler leurs fables. Ces fables sont-elles démenties par les faits ou les élections? Ils en rajoutent une couche.
      Ils sont inlassables dans la négation du réel.
      Ils n’ont même pas l’excuses de faire de la copie pour faire rentrer l’argent. Leurs ‘productions’ ne se vend pas et leur crédibilité en souffre. Peu importe, ils continuent.

        +1

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  • Furet // 27.06.2021 à 08h35

    Affirmer que le gazoduc Nord Stream 2 est au coeur de la géopolitique russe et qu’il donnera à la Russie, outre des revenus financiers colossaux, un levier d’influence fantastique sur l’Europe, me parait TRES exagéré et douteux. Il me semble, au contraire, que le Kremlin a toujours maintenu le caractère strictement commercial du projet.

      +16

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    • jacques // 27.06.2021 à 08h57

      Tout à fait c’est d’ailleurs pour échapper aux menaces faites par les pays de l’est traversés par le pipeline actuel que le nouveau à été créé.
      Le risque pour les allemands c’est que Poutine fasse un pipeline vers la Chine qui est toujours à la recherche de matière première ,et que le marché européen devienne secondaire.

        +10

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      • LibEgaFra // 27.06.2021 à 10h57

        « Le risque pour les allemands c’est que Poutine fasse un pipeline vers la Chine q »

        C’est déjà fait:

        https://duckduckgo.com/?t=ffsb&q=gazoduc+russie+chine&ia=web

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        • jacques // 27.06.2021 à 11h20

          @LibEgaFra et Dominique65
          J’avais loupé cette info donc pour Poutine Il a un débouché sûr pour son gaz donc je comprend mieux sa gestion de la crise et que les allemands aient envoyé aux pelotes les USA sur ce sujet.

            +5

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        • EugenieGrandet // 28.06.2021 à 18h46

          @LibEgaFra
          Vous faites erreur. Ce tuyau que vous pointez amène du gaz russe à la Chine qui n’alimentera jamais l’Europe.

          Le vrai risque est que le gaz qui va depuis 40 ou 50 ans vers l’Europe soit un jour (et un projet théorique mais j’ai toujours trouvé que c’était juste une agitation des chinois.) envoyé en Chine.

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      • Dominique65 // 27.06.2021 à 11h10

        « Le risque pour les allemands c’est que Poutine fasse un pipeline vers la Chine »
        Pardon, mais c’est déjà fait, et c’est pas un petit !
        https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/un-monde-d-avance/force-de-siberie-un-gazoduc-geant-entre-la-russie-et-la-chine_3707919.html

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    • eugenieGrandet // 27.06.2021 à 10h14

      @furet et jacques
      Absolument. Cela trahit une méconnaissance totale du sujet. Bref cet auteur est décrédibilisé car il roule pour une idéologie.

      Encore une fois, Nord Stream 1 est en fonction depuis de nombreuses années. Avec Nord Sream 2, la capacité totale de transport sera de l’ordre de grandeur de celle des réseaux de gazoducs terrestres qui arrivent à Baumgarten en Autriche depuis 40 ou 50 ans.

      Il n’y aura pas (ou pas beaucoup) de volumes additionnels qui y passeront ! C’est juste un nouveau chemin qui évitera d’être intercepté par l’ukraine (et/ou le Bélarus.) Autrement dit aucun levier russe supplémentaire sur, non pas l’europe, mais surtout l’allemagne (le plus gros importateur européen de gaz russe).

      Et enfin rappeler qu’au temps de la guerre froide, la russie n’a jamais arrêté ses livraisons de gaz. Donc oui c’est commercial (et financier -devises).

      Il suffit aussi de regarder quels sont les partenaires de Nord Stream …

      Mauvais article. je ne vais pas au bout.

        +1

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    • moshedayan // 27.06.2021 à 13h28

      Tout à fait exact, l’impact du N S 2 est exagéré, j’ai entendu votre RTL – Calvi déclarait sa « flamme » pour le gaz Norvégien, plutôt que le russe qui lui donnerait la nausée selon son ton. Si Calvi lit ce site. Eh bien qu’il l’achète son Gaz Norvégien…
      les Russes sont prêts à ne pas livrer ce Gaz que vous Français détestaient ( d’ailleurs vos factures sont en train de bien augmenter -Gaz et Electricité.
      Le hic c’est que l’Allemagne veut du Gaz aussi pour ses dérivés (dont le potentiel krakage vers l’hydrogène…).
      Les neutres hommes d’affaires slovaques souhaitent le South Stream 2 pour un projet dans ce domaine, ils s’entendent bien avec la Serbie sur ce plan… Et là encore l’UE, l’Otan, et ses sbires corrupteurs poursuivent inlassablement leurs pressions en Bulgarie pour empêcher l’aboutissement du chantier… La Serbie et la Slovaquie ont un savoir-faire pour là aussi travailler les dérivés du gaz naturel, le krakage vers l’hydrogène.
      Vos larbins américanisés n’ont nullement envie de voir des pays européens acquérir des savoir-faire dans ce domaine – surtout quand ces pays ne pensent pas UE Lgbt…. Le S S 2 nous permettrait aussi et surtout du gaz d’AzerbaIdjan, Kazakhstan et Turkménistan… … avec l’industrie automobile déjà présente c’est évidemment peut-être la création d’une filière moteur hydrogène…(y compris avec la Corée du Sud-Kia Motors…donc l’Allemagne aussi n’a pas intérêt à l’achèvement du S S 2…)

        +9

      Alerter
  • jacques // 27.06.2021 à 08h52

    Le fond de l’affaire c’est le gigantesque budget militaire occidental qui cumulé atteint 1200 milliards de $ un gâteau qui diminuerait si les tensions baissaient . Le camp occidental s’achetant les armes entre eux ,on peut comprendre que des sociétés d’armement puissent faire du lobbying pour soutenir les positions les plus anxiogènes.
    D’ailleurs les progrès que semble avoir fait les chinois et la Russie au niveau des armements à du réjouir ces sociétés qui y ont vu de nouveaux marchés à venir de nouvelles armes de supériorités ou de contremesures.
    En ce qui concerne le sujet du gaz russe les allemands ne laisseront pas leurs approvisionnements dans les mains des pays de l’est raison de la création du nouveau pipeline.

      +5

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  • Jean-Do // 27.06.2021 à 08h57

    Mais, bien sûr, c’est sur internet que se trouvent toutes les « fake news » bienheureusement démontées par les journalistes armés de leur carte de presse.
    Dois-je ajouter que c’était ironique ?

      +3

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  • Anfer // 27.06.2021 à 09h05

    Cette assertion d’un Trump « agent russe », n’a jamais été convainquante, elle est même assez embarrassante.

    Elle supposerait que les russes aient non seulement la capacité de prédire l’avenir, mais en plus que la fédération de Russie actuelle serait capable de choses que l’URSS, bien plus puissante, n’aurai pas été capable de faire.

    https://www.acrimed.org/Quand-les-complotologues-de-Franceinfo-font-l?recherche=Steele

    Un petit rhabillage de Rudy Reichstadt par Acrimed.

      +18

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  • Gabriel51 // 27.06.2021 à 09h31

    Caricaturalement schématique. 1) on minimise toujours les continuités dans la conduite des administrations étasuniennes 2) la crise ukrainienne fut le fait de l’administration Obama, avec les sanctions contre la Russie, l’hystérie russophobe etc. Avec l’appui britannique pour le coup monté Skripal et les âneries de Sarkozy pour la Libye.

      +16

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  • tchoo // 27.06.2021 à 10h49

    Peu importe que l’histoire soit vrai, du moment qu’elle sert ceux qui en sont à l’origine. Elle est répétée à l’infini, chaque média se servant de la publication de l’autre pour accréditer le thèse.
    Et pendant ce temps, les tenants de la vérité s’échine à démontrer que tout est faux, sans que peu de monde les écoutent, et quand bien même le font-ils c’est juste pour inventer un complotisme
    Pendant, des années et des années, ce sera répété au détour d’un phrase insidieusement, cela rentre dans les consciences de tous.
    Dans 20 ans, quand on parlera de Trump, on parlera encore du manipulé par Poutine

      +6

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    • LibEgaFra // 27.06.2021 à 11h02

      « Et pendant ce temps, les tenants de la vérité s’échine à démontrer que tout est faux,  »

      Karl Rove disait que nous (les yankees) créons la réalité et pendant que vous étiez en train d’étudier cette réalité, nous en créions une autre, etc.

        +5

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  • Christian Gedeon // 27.06.2021 à 12h06

    Saint Barak Hussein priez pour nous! Article manipulateur de bout en bout sans interruption. Qui déclenche la guerre en Syrie? BHO! Non pas le L le O. Au Yémen?BHO. En Lybie? Encore BHO. Il a été gentil(sic!) avec Poutine? Ben voyons! Non mais vraiment du n’importe quoi!

      +7

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  • koui // 27.06.2021 à 12h54

    Cette histoire de Trump espion russe était vraiment une théorie du complot extravagante. Je suis très déçu de voir autant de gens intelligents qui y ont souscrit. Beaucoup ont encore l’impression qu’il y avait quelque chose de vrai la dedans en dépit de l’absence totale de preuves. Il n’y a aucune analyse a posteriori du type de celle qui a suivie l’absence des armes de destruction massive de Saddam. C’est vraiment la preuve que la description du Monde promue par les médias est une imposture très efficace. Après ça, il est difficile de croire les histoires qu’on nous raconte et au bon sens des têtes parlantes qui en font la promotion. Je comprends très bien Mélenchon quand il refuse de donner son avis sur la dernière narration a la mode.

      +8

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  • paulo // 27.06.2021 à 16h09

    Je connais un certain bloggeur, grand représentant de la pensée socialiste libérale , qui a toujours prétendu que Trump était un agent russe et qu’un jour on  » allait voir ce qu’on allait voir  » .
    On attend ….

      +1

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    • patoche // 27.06.2021 à 18h29

      Socialiste libéral, hum… social-traître est plus mordant. Le terme qualifié de désuet voire pire par les chiens de garde reprend de la vigueur, c’est bon pour le moral.

        +1

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