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23.février.201323.2.2013 // Les Crises

[Reprise] L’illusion du redémarrage américain, par Nouriel Roubini

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NEW-YORK – Si le risque d’une crise désordonnée de la zone euro est parfaitement reconnu, il n’en est pas de même en ce qui concerne les USA qui suscitent un certain optimisme. Au cours des trois dernières années, tout le monde pensait que leur économie était sur le point d’entamer un redémarrage solide et auto-entretenu qui amorcerait une croissance forte. La réalité a été différente : un processus douloureux d’assainissement budgétaire (dû au surendettement du secteur privé et à son transfert au secteur public) a limité la croissance – une croissance qui au mieux atteindra à peine sa valeur potentielle pendant les années à venir.

Nouriel RoubiniCette année aussi presque tout le monde s’est trompé en croyant que la reprise permettrait d’atteindre un taux de croissance du PIB supérieur à la croissance potentielle – qui dépasserait 3%. Or le taux de croissance du premier semestre dépassera probablement à peine 1,5% dans le meilleur des cas – un taux encore plus bas que celui, lamentable, de 1,7% en 2011. Et maintenant après cette erreur d’appréciation, beaucoup croient à nouveau au conte de fée selon lequel la combinaison de la baisse du prix du pétrole, de la hausse des ventes dans l’automobile, de la remontée des prix dans l’immobilier et du volume de la production manufacturière aux USA va doper la croissance au cours du deuxième semestre et permettra d’attendre un taux supérieur à celui de la croissance potentielle en 2013. La réalité sera à l’opposé, la croissance va encore ralentir au cours du deuxième semestre, un mouvement qui se prolongera en 2013 pour frôler la stagnation. Ceci pour plusieurs raisons :

1) Le taux de croissance qui atteignait la valeur médiocre de 1,8% au cours du premier trimestre a encore fléchi car la création d’emplois (environ 70 000 par mois) s’est effondrée.

2) Le retour à l’augmentation automatique de la fiscalité et la baisse des dépenses programmées pour la fin de l’année pèsera sur la consommation et la croissance jusqu’à cette échéance. Il en est de même des incertitudes quant au résultat de l’élection présidentielle de novembre, au taux d’imposition et au niveau de la consommation. Sans compter le risque d’une nouvelle crise de trésorerie de l’Etat, en raison d’un plafonnement possible de la dette et la menace d’un abaissement de la note du pays par les agences spécialisées si l’impasse politique continue à empêcher l’adoption d’un plan de consolidation budgétaire à moyen terme. Dans ces conditions, la plupart des entreprises et des ménages se mettront en position d’attente et restreindront leurs dépenses, ce qui affaiblira encore davantage l’économie.

3) S’il est mis fin aux réductions d’impôt et à certains transferts sociaux et que le budget soit soumis à des coupes drastiques, cela pèsera à hauteur de 4,5% du PIB en 2013. Ce sera beaucoup moins si ces mesures sont nettement moins sévères. Mais même dans ce cas, si elles ne pesaient qu’à hauteur de 0,5% du PIB, et si le taux de croissance à la fin de cette l’année est de 1,5% comme c’est probable, cette politique conduirait l’économie au bord de la stagnation avec un taux de croissance de tout juste 1%.

4) La croissance de la consommation des ménages au cours des derniers mois ne reflète pas l’évolution des salaires réels (ils sont à la baisse). La croissance du revenu disponible (et par conséquent de la consommation) se maintient cependant depuis l’année dernière grâce à une baisse d’impôt de 1400 milliards de dollars et à des transferts sociaux qui ont creusé la dette publique d’un même montant. Contrairement à la zone euro et au Royaume-Uni où une récession à double creux est déjà à l’oeuvre en raison d’une politique d’austérité, les USA ont évité de désendetter les ménages en creusant encore la dette du secteur public, autrement dit en portant atteinte la croissance future.

En 2013, avec la suppression des transferts sociaux et la fin progressive des allégements fiscaux, la croissance du revenu disponible des ménages et la croissance de la consommation seront faibles. Les USA seront alors confrontés non seulement aux effets directs des restrictions budgétaires, mais aussi à ses effets indirects sur la consommation des ménages.

5) Quatre forces extérieures interviendront aussi pour freiner la croissance : la crise de la zone euro qui va s’aggravant, l’atterrissage économique brutal de la Chine, le ralentissement économique généralisé des pays émergent lié à des facteurs cycliques (la faible croissance des pays avancés), des facteurs structuraux (un modèle de capitalisme d’Etat qui affecte le potentiel de croissance) et le risque d’une hausse du prix du pétrole en 2013 (les négociations et les sanctions ne réussissant pas à convaincre l’Iran d’abandonner son programme nucléaire).

Les mesures politiques n’auront qu’un effet très limité pour empêcher la paralysie totale de l’économie américaine : même si l’incidence négative de la politique budgétaire sur la croissance est limitée, le dollar va probablement se renforcer car l’euro s’affaiblit en raison de la crise de la zone euro et du retour de l’aversion au risque. La Réserve fédérale américaine aura encore recours au relâchement monétaire cette année, mais ce sera à pure perte : les taux d’intérêt à long terme sont déjà très faibles et les diminuer encore sera sans grand effet sur la consommation. Le dollar ne va donc pas s’affaiblir, car d’autres pays vont aussi appliquer une politique de relâchement monétaire. Le canal du crédit est gelé et la monnaie ne circule plus que très lentement, tandis que les banques accumulent de plus en plus de monnaie centrale sous forme d’un excédent de réserves.

De la même manière, la Bourse sera probablement plus sensible au malus de la faible croissance qu’au bonus du renforcement du relâchement monétaire, d’autant qu’elle n’est pas aussi déprimée qu’en 2009 ou 2010. Les revenus des entreprises vont bientôt stagner, car la baisse de la demande affecte leur rentabilité.

Une correction boursière significative pourrait faire basculer en 2013 l’économe américaine dans une contraction brutale. Et si les USA (qui restent la première économie mondiale) éternuent à nouveau, le reste du monde – déjà affaibli par le malaise de l’Europe et le ralentissement des pays émergent – va être frappé de pneumonie.

Nouriel Roubini, 20 juillet 2012

Traduit de l’anglais par Patrice Horovitz

Source : Project-syndicate.org

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68 réactions et commentaires

  • BA // 23.02.2013 à 08h30

    Samedi 23 février :

    Daniel Tarullo : « La crise émane du néolibéralisme mais il faut accepter cette évolution »

    La crise actuelle est l’aboutissement de trois décennies de politiques néolibérales, a estimé vendredi Daniel Tarullo, gouverneur à la Réserve fédérale américaine (Fed), sans pour autant prôner un retour à la situation des années 1970.

    A bien des égards, cette crise a été l’aboutissement de changements fondamentaux tant dans l’organisation que dans la réglementation et la surveillance des marchés financiers qui ont commencé dans la décennie 1970, a déclaré M. Tarullo dans un discours dont le texte a été transmis à la presse.

    Selon ce texte, M. Tarullo fait valoir que les réformes entreprises aux Etats-Unis à la suite de la crise des années 1930, en particulier la séparation hermétique entre banques de dépôt et banques d’affaires, a assuré bon an mal an 40 années de stabilité au système bancaire, qui était alors raisonnablement rentable, quoique pas particulièrement innovant.

    M. Tarullo a expliqué que les choses ont changé à partir de la décennie 1970 pour déboucher sur une période de presque 30 ans au cours de laquelle un grand nombre de contraintes imposées aux banques ont été assouplies, conformément au credo néolibéral.

    Le point culminant de ce cycle de législation a été la loi Gramm-Leach-Bliley de 1999, rappelle-t-il.

    Cette loi, qui allait faire sauter les derniers verrous empêchant une intégration complète entre banques d’affaires et banques de dépôt, avait été écrite sur mesure pour autoriser la naissance de Citigroup.

    Ce mastodonte, qui avait été conçu pour être un supermarché de la finance proposant la gamme de produits et services financiers la plus large possible, s’est écroulé pendant la crise et a été l’une des banques les plus renflouées par les autorités américaines.

    Plutôt que de prôner un retour à la situation qui prévalait avant le grand mouvement de déréglementation financière, M. Tarullo estime que la nécessité de s’attaquer aux conséquences de l’intégration progressive des activités de prêt traditionnel, de négoce, et d’opérations sur les marchés de capitaux est au coeur (des) défis d’après-crise qui se posent à la Réserve fédérale, et, avec plus ou moins d’acuité, à beaucoup d’autres banques centrales dans la détermination de leur politique de surveillance du système financier.

    Dans leur entreprise de réforme du système financier, les Etats-Unis, ont fait, comme la France, le choix de ne pas instituer une séparation totalement hermétique entre banques d’affaires et de dépôt.

    http://www.romandie.com/news/n/_La_crise_emane_du_neoliberalisme_mais_il_faut_accepter_cette_evolution_83230220130148.asp

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    • Patrick Luder // 23.02.2013 à 13h11

      Ah BA, il n’y a pas de solution … quand on vit des décennies à crédit (finance, biodiversité, ou ressourcrs non renouvelables), il est tout à fait normal que les générations futures en paient les frais => nous y serons bientôt !!!

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  • caroline Porteu // 23.02.2013 à 09h48

    La seule reprise a été celle des indices boursiers , mais il parait que c’est une manipulation totale de la FED d’après Dick Fisher , Président de la Dallas Federal reserve Bank
    http://www.examiner.com/article/fed-admits-that-stock-market-gains-are-tied-to-central-bank-manipulation

    et les 14 indicateurs qui indiquent qu’il n’y a pas de reprise que vous trouverez au bas même de la page de l’examineri sont tous assortis d’un commentaire chiffré , effectivement le rideau de fumée ne devrait plus tarder à s’estomper . (sont pris en compte des paramètres comme les nouvelles mises en chantier, les ventes au détail de wal mart , les bons alimentaires) ..

    Autre signal convergent : le président de la Citibank qui repousse aux calendes grecques la séparation des activités de la banque car le moment ne s’y prête plus, alors que c’en était l’un des plus ardents défenseurs.
    (Wall street journal)

    Et l’abaissement des garanties de dépôt modifié depuis le 1er Janvier 2013 , par la FDIC ..

    Le seul constat ne peut être que : la soi-disant reprise américaine n’a existé que dans l’esprit de ceux qui ne voulaient pas regarder la réalité en face .. Quand à la manipulation des indices , ce n’est plus vraiment un secret , les robots sont là pour çà .

    Mais peut-on encore parler de « marché  » à ce niveau de manipulation , et je croyais théoriquement que les manipulations des cours de sociétés cotées faisaient partie des interdictions totales .. Visiblement la justice américaine a également abdiqué de ce côté .

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  • Winslow Leach // 23.02.2013 à 10h30

    A voir l intervention de Jancovici a l assemblé national.sur croissance et énergie le 6 février 2013.
    http://www.youtube.com/watch?v=xxbjx6K4xNw&feature=youtu.be

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    • Hijak // 23.02.2013 à 13h39

      Voilà, je pense exactement la même chose que lui. A voir absolument

      Merci

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      • Marcus // 23.02.2013 à 14h09

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        • Lisztfr // 23.02.2013 à 17h20

          Je ne pense pas la même chose, parce que l’économie a ses mécanismes propres qui ne doivent rien à l’abondance/rareté de l’énergie disponible. La crise économique existe indépendamment du reste.

          Et l’économie n’est pas une machine à transformer les matériaux etc. Il a une vision totalement fausse de l’économie. La seule chose qui détermine l’économie pour le moment est l’état de la demande solvable. Lui s’adresse à des gens de l’UMP qui n’ont aucune idée des problèmes il est normal qu’il n’en sorte RIEN de bon !

          Il a une vision a-économique de l’économie. Comme si l’on pouvait balayer d’un revers de main toute la pensée économique depuis le début.

          L’Allemagne et la Grèce payent l’énergie au même prix, on voit bien que ça n’a aucune incidence sur leurs économies respectives.

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          • Winslow Leach // 23.02.2013 à 19h10

            L économie comme on en parle c »est de l »astrologie Mais comme en parle Jancocvici c »est de l »astronomie alors il ne faut pas confondre l »astrologie science aléatoire et je suis généreux en parlant de science et l »astronomie science des astres qui marche.Mais c »est bien avec l »astrologie tu peux dire n »importe quoi.

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          • Tycer // 23.02.2013 à 19h23

            Il a pourtant raison!!

            Bravo à ce M. Jancovici

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          • Patrick // 24.02.2013 à 20h12

            L’économie a évidemment ses mécanismes propres, qui doivent peut-être plus à la sociologie qu’à la physique. Mais l’accès à l’énergie et à la matière première est un pré-requis à l’activité économique. Le oil peak montre bien que l’on touche à la finitude de notre monde. L’économie globalisée peut s’arrêter très vite s’il n’y a plus de sources d’énergie pratiques et transportables pour alimenter bateaux, avions et camions.

            Malheureusement Jancovivi énonce tout cela avec une provocation certaine, comme s’il était un vrai scientifique apportant la vérité aux alchimistes-amateurs de l’économie. Manque de diplomatie ?

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    • // 24.02.2013 à 12h44

      Le politique dans toute sa splendeur: on lui fait un topo scientifique d’une dimension qui le dépasse, et s’il consent à écouter jusqu’à la fin sans bouder qu’on lui fasse la leçon, il te répond guéguerre politique « Sarko il est beau » « Hollande est le plus fort ».

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  • Macarel // 23.02.2013 à 10h33

    La fête est finie, maintenant c’est la gueule de bois. Sauf pour les quelques Happy Few qui se sont gavés comme des malades.
    Enfin, s’ils ont la gueule de bois, ce n’est pas pour les même raison que ceux (les plus nombreux), qui doivent maintenant payer l’addition…
    C’est un peu ce qui s’est déjà passé dans les années 20, dites « Les annéees folles », ou au début du XIXième siècle avec la « Belle époque ». Deux périodes de surchauffe économique débridée, qui ont débouché sur des catastrophes européennes et mondiales.
    Le plus curieux, c’est que l’on malgré ces expériences historiques, la communauté des nations recommence les mêmes erreurs. Les même causes produisant les mêmes effets, on ne peut qu’être inquiet de la suite.
    Mais l’appât du gain est trop fort, le capitaliste trop rapace, et il finit toujours par faire sauter, avec l’aide de ses amis politiciens, les garde-fous qui avaient été mis en place pour réguler le système.
    C’est bien ce qui s’est passé ces dernières décennies avec le néo-libéralisme (entre parenthèse forme très dégénérée, si ce n’est dévoyée du libéralisme philosophique).
    Maintenant les fêtards passent l’addition aux « bon peuples », qui n’en peuvent mais…
    Le capitalisme, ce magnifique système qui privatise les gains, et socialise les pertes.
    Pour ce qui est de socialiser les pertes, les « socialistes » se sont toujours montrés de zélés serviteurs du capital, avant on disait « le mur de l’argent ». Ils le montrent encore une fois avec le gouvernement Hollande/Ayrault, qui applique en bon élève les politiques d’austérité voulues par les marchés, les institutions européennes, internationales, et par le patronat français tout simplement.
    Au risque de désespérer le petit peuple, et le fond du panier des classes moyennes.
    Mais apparemment ils sont prêts à courir le risque. Comme l’a dit Moscovici: « Il vaut mieux un euro fort, qu’un euro mort. ». Pour ce qui est de l’euro, il n’est peut-être pas la cause intrinsèque de nos maux, mais dans le contexte disons « géopolitique », européen et mondial il aggrave les disparités entre pays de l’UE, et entre l’UE et le reste du monde. Mais apparemment, il vaut mieux sacrifier certains pays et leurs peuples sur l’autel d’une monnaie commune, mal conçue dès l’origine, et qui loin d’apporter la prospérité dans la maison Europe, apporte la misère aux plus faibles, et une aisance relative aux plus forts.
    Mais comment pourrait-il en être autrement, dès lors que les égoïsmes nationaux prévalent, il en est d’ailleurs de même à l’intérieur de chaque nation, entre riches et pauvres.

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    • jducac // 23.02.2013 à 17h28

      @ Macarel Le 23 février 2013 à 10h33

      Mais apparemment, il vaut mieux sacrifier certains pays et leurs peuples sur l’autel d’une monnaie commune, mal conçue dès l’origine, et qui loin d’apporter la prospérité dans la maison Europe, apporte la misère aux plus faibles, et une aisance relative aux plus forts.
      Mais comment pourrait-il en être autrement, dès lors que les égoïsmes nationaux prévalent, il en est d’ailleurs de même à l’intérieur de chaque nation, entre riches et pauvres.

      Pourquoi toujours tout présenter de manière négative ? Pour attiser les haines entre les riches et les pauvres, entre les forts et les faibles ? Pour créer des conditions d’incompréhension et d’opposition de façon à pousser à l’affrontement et à l’élimination par la violence ?

      Ne vaudrait-il pas mieux amener les uns et les autres à comprendre le problème à résoudre ensemble ?

      Il faut bien le reconnaître, le processus de développement de type capitaliste s’est imposé sur toute notre planète face à celui mis en œuvre par la voie socialo communiste. Les pays d’Europe de l’Est, l’ex URSS, la Chine et d’autres, par pragmatisme et alors qu’ils n’étaient contraints par personne, s’y sont convertis de leur plein gré, reconnaissant de fait la supériorité du système qu’ils ont fini par adopter.

      Les populations d’Europe du Nord ont en général mieux compris que celles d’Europe du Sud l’intérêt, dans un milieu hostile fondé sur la sélection des meilleures pratiques individuelles et collectives, de chercher à dégager le maximum d’énergie du système exploité, tout en veillant à en consommer le moins possible.

      Lorsqu’on pratique ainsi on s’enrichit, on capitalise, c’est-à-dire qu’on se donne plus de ressources, plus de capital pour investir pour s’adapter à l’évolution, afin de faire survivre sa lignée, son pays, sa civilisation, son système social. Fondamentalement, c’est ça le capitalisme.

      Il existe de fortes relations entre l’argent (la monnaie), l’énergie et le travail fourni, les deux derniers s’exprimant dans les mêmes unités. (kWh, tep, joule, eV….). Comme le commerce de l’énergie se règle en dollar, on peut considérer que toutes ces grandeurs sont, à un coefficient près, liées entre elles. On notera toutefois que la monnaie n’a plus rien de physique. Elle n’est qu’une vue de l’esprit, une variable qui facilite la vie, ce qui est beaucoup, mais n’est pas le fond du problème à résoudre.

      Il faut surtout bien noter que l’énergie est essentielle à la vie. Sans énergie à consommer, il n’y a pas d’êtres vivants, donc ni hommes ni femmes.

      Or, il se trouve que les pays d’Europe du Nord, qu’ils aient adopté ou non l’€uro, utilisent mieux l’énergie que ceux du Sud. Ils équilibrent mieux leurs recettes et leurs dépenses que dans le Sud et ne sont pas autant contraints à avoir recours à l’endettement, ce qui témoigne d’une plus grande efficacité dans l’exploitation de leurs ressources et dans l’adaptation à l’évolution de leur milieu, devenu aujourd’hui, le monde entier.

      C’est à mon avis ce que « l’on » veut faire comprendre aux peuples de l’Europe du Sud, « On » les invite à réfléchir à ce problème de survie de l’espèce humaine, en les poussant à se prendre en charge, à faire preuve de maturité et de responsabilité. Hélas nos dirigeants qui ne sont pas assez physiciens et surtout formés à tout résoudre par la levée d’impôts, n’arrivent pas encore à le comprendre.

      Le monde humain est né d’un capital : l’énergie. Il ne survivra qu’en compensant au mieux sa consommation par du travail positif, principalement de réflexion et de prise de conscience des conditions de son existence consommatrice d’énergie.

      L’énergie ne manque pas, il suffit de la capter en mettant en jeu le capital disponible et en premier le plus précieux de tous, le capital humain. Il faut l’amener, individuellement et collectivement, à produire des richesses à la hauteur de sa consommation, ce qui n’est pas le cas actuellement en Europe du Sud.

      Cela n’est pas le cas, non plus, au niveau de la planète entière. Mais cela viendra quand tout le monde aura compris.On y parviendra en fournissannt un important travail de réflexion et d’explication tout en réduisant les consommations inutiles dans lesquels se ruinent et s’éliminent ceux qui ne pensent ni au futur ni à leurs descendants, contrairement à ce que font les capitalistes.

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      • toutouadi // 23.02.2013 à 18h47

        « Pourquoi toujours tout présenter de manière négative ? Pour attiser les haines entre les riches et les pauvres, entre les forts et les faibles ? Pour créer des conditions d’incompréhension et d’opposition de façon à pousser à l’affrontement et à l’élimination par la violence ? »

        Ha bin c’est sûr !! Si les pauvres, les faibles, et les dominés pouvaient accepter leurs sorts…
        Tout serait bien plus facile et harmonieux !!
        Je les soupçonne même d’être aigris, haineux et potentiellement violents !! Mais que fait la police ??

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      • Macarel // 24.02.2013 à 00h20

        @jducac

        « Pourquoi toujours tout présenter de manière négative ? Pour attiser les haines entre les riches et les pauvres, entre les forts et les faibles ? Pour créer des conditions d’incompréhension et d’opposition de façon à pousser à l’affrontement et à l’élimination par la violence ? »

        Mais c’est le système qui est violent, les pauvres, les faibles me semblent bien résignés. Pourtant ils sont de plus en plus matraqués au nom de la survie d’un système que vous chérissez au plus haut point, et qui indiscutablement est de votre point de vue indépassable. Qui a éliminé les indiens d’Amériques ? Il me semble que ce sont les ancêtres de ceux que vous présentez comme des victimes, c’est une technique bien connue que d’inverser les rôles, et de faire passer le bourreau pour la victime.

        Pour moi l’avenir passe par d’autres chemins, par le dépassement de ce système qui nous mène chaque jour un peu plus dans une terrible impasse. Vous appelez négatif, ce qui pour moi ne peut-être que positif, mais c’est normal, j’ai compris depuis un bon moment que nos points de vue sur la question étaient opposés. Pour autant, parler d’incitation à la haine, par le simple fait de ne pas partager votre enthousiasme pour le système capitaliste, me semble inacceptable. Souhaiter le dépassement de ce système, est fort différent de pousser à l’affrontement. Ce système possède en effet tous les moyens de répression les plus sophistiqués possibles, et les forts, les riches ont tous les moyens pour écraser dans la violence, en ultime recours, toute révolte. C’est donc bien d’un dépassement de ce système dont je parle.

        Plus de sobriété énergétique par la sortie du productivisme et du consumérisme effrénés, une répartition plus juste des richesses – et le temps n’est pas la moindre de ces richesses -, sont selon moi des conditions nécessaires pour que ce monde reste vivable, et humain.

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      • Stéphane Grimier // 04.03.2013 à 16h32

        « Il faut bien le reconnaître, le processus de développement de type capitaliste s’est imposé sur toute notre planète face à celui mis en œuvre par la voie socialo communiste. Les pays d’Europe de l’Est, l’ex URSS, la Chine et d’autres, par pragmatisme et alors qu’ils n’étaient contraints par personne, s’y sont convertis de leur plein gré, reconnaissant de fait la supériorité du système qu’ils ont fini par adopter. »

        Le capitalisme ne s’est pas imposé tout seul, et surement pas par et pour des peuples informés.
        Il l’a été par des prédateurs indignes et dégénérés qui tuent, sans besoin, pour le plaisir, sur le dos des peuples à qui les censeurs laissent pour seule alternative dite intelligente et adulte, qu’une discussion psychanalytique avec leurs bourreaux autour un thé miel-camomille.

        La réalité est toute autre : c’est pas la négative d’une discussion de comptoir qu’ils vont manger, mais une fourche dans le dos, ou ailleurs d’ailleurs.

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  • Alex Hanin // 23.02.2013 à 12h18

    Le problème américain est exemplaire. Le secteur privé ne peut se désendetter qu’à condition que la balance commerciale américaine soit positive, ce qui n’arrivera pas avant longtemps, ou que les déficits publics se creusent, ce que personne ne souhaite.

    A l’échelle mondiale (où les surplus et les déficits commerciaux s’annulent), il n’est pas possible de désendetter simultanément le privé et le public. C’est pourtant ce que tout le monde essaie de faire.

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    • Patrick Luder // 23.02.2013 à 13h14

      c’est ce qu’on appelle la décroissance … seule slution d’avenir …

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      • Winslow Leach // 23.02.2013 à 13h44

        A Patrick Luder en quoi la décroissance serait une catastrophe on peut très bien s »éclater en décroissant c’est juste une question philosophique et je vous rappellerai Parmenide d ‘ellee (moins 400 av JC) l’humain n’exprime que des opinions, idée conviction comment le libéralisme veut interdire ce fait

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        • Alex Hanin // 23.02.2013 à 13h49

          Patrick est pour la décroissance, si j’ai bien compris. Moi aussi, d’ailleurs ; je pense juste qu’aucun pays ne choisira la décroissance avant d’y être contraint. Combien de votes récolterait le « Parti de la décroissance » ? Sûrement pas bcp.

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      • Alex Hanin // 23.02.2013 à 13h44

        Pour que le privé se désendette, c.-à-d. présente un surplus, il faut que le secteur public s’endette, c.-à-d. présente un déficit. La croissance/décroissance est un autre problème.

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  • fabien775 // 23.02.2013 à 14h48

    Si tout les pays pouvaient rembourser toutes leurs dettes, ce serait une catastrophe car il n’y aurait plus d’argent en circulation. Le système mondial est basé sur l’argent-dette et tant que ce système perdurera, nous serons dans une impasse mortifère.

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    • Alex Hanin // 23.02.2013 à 15h19

      L’argent a toujours été une dette, et il n’y a pas de raison que ce soit mortifère. Evidemment, quand on dérégule à tour de bras, le système se casse la gueule.

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      • Lisztfr // 23.02.2013 à 17h24

        Non l’argent n’a pas toujours été une dette, lorsqu’il était créé par les banques centrales de chaque pays ! C’est quand même incroyable cette association d’idées.

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  • Vince // 23.02.2013 à 15h25

    Ben oui…mais aux USA, TOUT, absolument TOUT est basé ou indexé sur les marchés boursiers : les salaires, les pensions, les taux de remboursement et les primes des assurances, les frais médicaux et scolaires/universitaires, les prix etc etc…
    De surcroît, le système ne « fonctionne » que si que les marchés montent.
    Le mot « décroissance » ou même stagnation n’a aucun sens aux USA. Ce n’est même pas concevable en théorie.
    Les conditions de vie (pouvoir d’achat, crédits….) ne peuvent que monter, comme les marchés boursiers car si ceux-ci stagnent ou, à fortiori, descendent….cela signifie simplement la paralysie du pays et la mort en quelques mois, sans doute ….car plus rien ne pourra plus fonctionner : les salaires ne seront plus versés, les pensions auront disparu, les assurances feront faillite etc…
    Il n’y a aucun garde fou (genre protection sociale, solidarité …..) ni aucune marge de manœuvre politique ou autre façon de manœuvrer politiquement, tout simplement car le système est comme ça et uniquement comme ça.

    C’est la raison pour laquelle la priorité absolue est le soutien des marchés. TOUT l’argent des QE part dans les banques (suivant mécanisme déjà décrit) et sert en quasi totalité à soutenir (et si possible faire grimper) les marchés…même si on sait que cela est virtuel, que derrière, il n’y a aucun investisseur !
    Les USA n’ont aucun autre choix.

    Maintenant, il est bien évident que ce système que l’on tient coût que coûte et vaille que vaille par tous les moyens, ne pourra plus durer longtemps. On ne pourra plus arranger les chiffres beaucoup plus longtemps, la FED sera sans doute bientôt contrainte de réduire les injections de liquidités, la confiance des étrangers est très émoussée ….

    Je pense que personne n’est capable d’appréhender ni même d’imaginer les conséquences potentielles d’un arrêt du système du capital, aux USA !

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    • Alex Hanin // 23.02.2013 à 15h50

      Je suis d’accord quand vous dites que les USA sont dans de sales draps, mais vous évoquez encore une fois un scénario apocalyptique pas très réaliste et certaines de vos affirmations ne tiennent pas la route.

       » la FED sera sans doute bientôt contrainte de réduire les injections de liquidités, la confiance des étrangers est très émoussée …. » Les injections de liquidités de la Fed sont conditionnées par la confiance des étrangers ? Si vous disiez que la Fed doit racheter la dette américaine parce que plus personne n’en veut, ce serait faux, mais au moins concevable. Mais là ça n’a aucun sens.

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      • Winslow Leach // 23.02.2013 à 16h08

        Entre nous Alex pour qui le défaut de la France ou des États-Unis serait l »apocalypse allez soit franc dit le nous pour qui c »est la apocalypse?

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        • Alex Hanin // 23.02.2013 à 16h12

          Je n’ai pas compris votre question.

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          • Winslow Leach // 23.02.2013 à 16h20

            Qui sera impacter le plus par le défaut sur les dettes d’une nations comme les États-Unis qui perdrai le plus d »argent?

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          • Alex Hanin // 23.02.2013 à 16h24

            Ce serait un cataclysme, mais je ne sais absolument pas quelles seraient les conséquences exactes.

            Cela dit, la dette américaine est exclusivement libellée en dollars, qui est une monnaie fiduciaire, donc un défaut ne pourrait être que volontaire.

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          • Winslow Leach // 23.02.2013 à 17h11

            @ Alex Comme je peut pas répondre a votre dernière intervention j’en prend une antérieur. Et lors de votre dernière intervention vous dites le défaut des Etat-Unis ne peut être que volontaire si se sont des gens intelligent j »espère qu »il le feront parce que les donne physique tel la loi de la gravite montre que nous somme dans une folie idéologique sans fondement concret Aux Etat-unis sur 350 Million de personne 50 Million qui vivent grâce au ticket alimentaire de qui se moque t-on quand on parle de reprise Au Etat-unis les pauvres deviennent des serials killer en France il s »immole devant l ANPE ce qui prouve que 40 Ans de série Américaine débile a la télé ne changerons jamais un homme et son langage Et pour répondre a lo question que je vous posais qui sera impacter le plus par un défaut d »une nation quelconque aujourd’hui »hui et bien ceux qui la possède essentiellement les riches alors je suis désoler mais l »apocalypse les pauvres la connaissent déjà aujourd’hui »hui Le défaut d »une grande nation ne changera pas grand chose.

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    • Alex Hanin // 23.02.2013 à 16h04

      Vous constaterez sur Bloomberg (http://www.bloomberg.com/quote/USB2YBC:IND) que le bid to cover ratio des titres du Trésor (c.-à-d. le nombre d’acheteurs potentiels pour chaque titre émis) est actuellement de 3,75. La fuite des investisseurs est un problème qui n’existe que dans votre tête.

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      • Vince // 23.02.2013 à 17h18

        Je me doute bien que vous êtes payé pour intervenir ici (et sans doute ailleurs) sur ce sujet en particulier (et sans doute bien d’autres ailleurs)….c’est la raison pour laquelle je n’essayerai même pas une nouvelle fois d’entretenir une quelconque conversation avec vous.
        J’ajouterai juste que si votre boulot a fonctionné un temps sur le Net, c’est maintenant peine perdue : Quel que soit le sujet, votre boulot est connu de tous et de telles interventions sont dorénavant prises pour ce qu’elles valent …c’est à dire l’inverse de ce qu’elles veulent démontrer …et plus personne ne tombera dans le jeu du « chaos » !
        Ceci dit, dans le contexte actuel plus que jamais le dicton est vrai « il n’y a pas de sot métier » !

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  • cording // 23.02.2013 à 17h52

    Dommage que cette opinion aie déjà 7 mois mais pour autant elle reste d’actualité!

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    • Winslow Leach // 23.02.2013 à 20h29

      Je vous signale que c »est une reprise bien indiquer sur le blog et si je me souviens bien de la pub tous le monde se lèvent pour Danone ; a merde rater c »est dadone.

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  • Lisztfr // 23.02.2013 à 21h03

    De toute façon, étant donné ce qu’à très bien mis en évidence J.B. Say à savoir qu’une entreprise ne peut générer plus de pouvoir d’achat que d’offre, puisque ce pouvoir d’achat provient justement de l’offre, du produit de ses ventes, – son revenu -, comment voulez-vous qu’il y ait de la croissance ?

    La croissance est une fiction du point de vue comptable, à moins de faire intervenir des facteurs extérieurs comme le « crédit ». Il y a plus de bon sens à croire en la résurrection :

    Jean Passerat ici sommeille,
    Attendant que l’ange l’éveille,
    Et croit, qu’il se réveillera,
    Quand la trompette sonnera.

    Nul besoin de chiffres pour savoir qu’il n’y aura pas de reprise, et Roubini est bien gentil de confirmer. Tout ça est de l’ordre de la lapalissade, la demande n’est que la réciproque de l’offre, les deux se mordent la queue à la manière d’un Ouroboros, – à condition de relier ces deux notions à l’entreprise, ce qu’oublient pas mal d’olibrius.

    Je suis en droit mettre l’entreprise au centre, parce que c’est l’endroit stratégique qui l’a toujours été, depuis Smith, depuis Locke, le travail étant ce qui créé la « valeur », – parce que de son fonctionnement dépend le nombre de ceux qui y seront employés, ou non. Si jamais le monde de l’entreprise n’est pas en équilibre il faudra trouver un mécanisme compensatoire et depuis 1930 on n’en a pas trouvé.

    Si Roubini disait le contraire, il aurait tort tout Roubini qu’il est.

    Il y a plusieurs façons de considérer un objet, l’une angoissée cherchant à le pénétrer d’emblée et à le cannibaliser, d’en dire tout ce qui est possible et de l’analyser jusqu’à l’os, et déjà Proust disait qu’il n’avait de considération que pour ceux qui savent dire à la fois le proche et le lointain. La façon d’essayer de prendre une citadelle d’emblée est suicidaire. L’autre façon est de rester à l’extérieur, de simplement nommer. Il y a des objets fermés, impénétrables, l’infracassable noyau de nuit de Breton, l’inconscient par définition, mais aussi des objets translucides.

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    • Benjamin Franklin // 23.02.2013 à 23h09

      « Comment voulez vous qu’il y ait de la croissance ? »

      En créant plus de richesses avec autant de travail ? Le progrès quoi ? Il n’y a pas eu de progrès depuis 1930 ?

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      • dadone // 23.02.2013 à 23h52

        Ne pas confondre croissance et richesse.
        Un pays n’a pas d’avion de guerre ni de bateau.
        Il construit dix mirages et un porte avion, il y a de la croissance mais aucune richesse créé c’est même le contraire car il faut désormais entretenir ce matériel.
        Le pays c’est appauvri, d’ailleurs c’est ce qui se passe pour les USA avec un budget militaire qui ruine le pays….
        .

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      • Inox // 24.02.2013 à 01h39

        Si !

        1930: 2 milliards d’habitants.
        2012: 7 milliards d’habitants.

        Si nous ne voulons pas que l’histoire de nos 8 dernières décennies ressemble à celle d’une étoile filante, il va falloir très sérieusement revoir notre manière de vivre. Dans TOUS les domaines. A moins d’un miracle énergétique.

        Quoi qu’il en soit, une décroissance fera mal.

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        • Benjamin Franklin // 24.02.2013 à 12h22

          Et donc il serait devenu impossible de créer de la richesse à présent ?

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          • Inox // 24.02.2013 à 13h18

            « En créant plus de richesses avec autant de travail ? »

            « Avec autant de travail » sous entend concrètement, par exemple, « Avec un apport d’énergie pour alimenter nos progrès mécaniques ».

            Alors oui, sans plus d’énergie, il n’y aura pas plus de richesses. Car la transformation des ressources en richesses demande de l’énergie.

            Sans oublier que le but de tout ceci, à mon sens, est de faire vivre une population croissante. La production de richesses sert ce but.

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          • Benjamin Franklin // 24.02.2013 à 19h53

            Et le nucléaire de générations 3 et 4 ne suffira donc pas à assurer cette énergie, d’après vous ?

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          • Valérie // 24.02.2013 à 20h26

            @Benjamin Franklin

            Non, personne ne pense que le nucléaire pourra un jour fournir une quantité d’énergie équivalente à celle fournie par les énergies fossiles aujourd’hui. Même simplement « remplacer » le pétrole est impossible, aucun expert sérieux ne pense cela. Même qqu’un comme JM Jancovici vous expliquera que le nucléaire est adapté à des pays stables et développés comme la France, mais pas à des pays moins avancés. Et même pour la France, pays le plus nucléarisé du monde, le nucléaire fournit 15-20% de l’énergie consommée (80% de l’électricité certes, mais elle-même ~20% de l’énergie totale consommée). Même pour nous, multiplier par 5 le nombre de tranches nucléaires est irréaliste.

            Quand on s’intéresse au problème de l’énergie, on a beau retourner le problème dans tous les sens, simplement « remplacer » ne serait-ce que le pétrole est pratiquement impossible. Or l’énergie et la croissance sont fortement liées. Regardez vraiment la video de JM Jancovici donnée plus haut par Winslow Leach pour comprendre pourquoi.

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          • Benjamin Franklin // 24.02.2013 à 22h05

            A votre avis, si on utilise le pétrole plutôt que le nucléaire, c’est parce que le nucléaire ne peut pas produire plus, ou bien parce que le coût marginal du pétrole est à l’heure actuelle plus faible que celui du nucléaire ?

            On maîtrise déjà les technologies capables de synthétiser des hydrocarbures, il s’agit simplement de procédés à rendement inférieur à 1.

            Au fur et à mesure que le pétrole s’épuisera, son prix grimpera, et on fera appel de plus en plus massivement au nucléaire (ou peut être à d’autres énergies disponibles d’ici là, mais inutile de tirer des plans sur la comète), à la fois pour fournir de l’énergie et pour produire des hydrocarbures de synthèse. Et le coût marginal du nucléaire baissera au fur et à mesure des investissements.

            Non, on ne manquera jamais d’énergie. Les stocks de carburant du nucléaire couvrent des millions d’années de consommation.

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          • Valérie // 24.02.2013 à 22h44

            Je suis surprise de vous voir prendre le pb énergétique avec tant de légèreté. JM Jancovici et autres ingénieurs/scientifiques pointant le pb ne sont pas des écologistes bobos-attardés-mettons-des-éoliennes-partout, vous savez.

            « On maîtrise la fabrication de carburant synthétique, il s’agit simplement de rendement inférieur à 1. »

            Avoir un EROEI < 1 est fondamentalement grave, car cela veut dire que vous dépensez plus d'énergie pour produire ce carburant que l'énergie que ce carburant va fournir. Ce genre de jeu ne peut pas durer très longtemps…

            Par ailleurs, l'humanité consomme environ 90 millions de barils de pétrole *par jour* (en gros, un bon 1/3 de l'approvisionnement énergétique mondial). Vous croyez qu'on est près, ne serait-ce à moyen terme, de faire du carburant synthétique à cette dose ? Encore une fois, c'est impossible. Faire du pétrole à partir d'algues requiert du CO2…en faire "en masse" requiert bcp de CO2…qui viendrait d'où ? De centrales cramant du charbon par ex., par capture…et in fine, on ne fait que déplacer l'émission de CO2 fossile de la centrale à charbon au carburant à base d'algue…aucune économie là-dedans !

            Quant au nucléaire (je ne suis en rien contre), c'est une énergie très capitalistique, qui requiert des investissements énormes, que l'on n'a pas fait depuis 40 ans. Une EPR ne se construit pas en 6 mois. Pire, l'uranium n'est pas inépuisable (à des exploitations économiquement rationnelles, s'entend. Bonne chance pour aller extraire l'uranium dans l'eau de mer), et la filière thorium n'est pas encore prête.

            Je peux faire ainsi la longue liste de "solutions" avancées et qui ne seront jamais à la hauteur de notre consommation énergétique actuelle, foi dans la science incluse…

            Bref, traiter l'énergie comme un simple problème que le marché résoudra en se tournant vers d'autres sources et en mettant les sous qu'il faut : c'est une erreur fondamentale. Encore une fois, regardez la video de Jancovici (ou celle-là, que je trouve meilleure personnellement : http://videos.senat.fr/video/videos/2012/video12508.html).

            Pour moi, on ne peut pas comprendre l'économie et sa structure (et une des causes fondamentales de la crise actuelle) en faisant l'impasse là-dessus…

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          • chris06 // 24.02.2013 à 23h50

            @Valérie,

            « Bref, traiter l’énergie comme un simple problème que le marché résoudra en se tournant vers d’autres sources et en mettant les sous qu’il faut : c’est une erreur fondamentale.  »

            l’erreur fondamentale consiste à croire que la planification étatique, et surtout la planification d’Etats qui sont tous en conflit d’intérêts et cherchent désespérément à augmenter leur parts du gâteau, permettra de mieux résoudre le problème de l’énergie, c’est à dire un problème aussi complexe et avec autant d’inconnues (capacité d’innovation, de recyclage, quantités de ressources disponibles, capacité à améliorer ou non l’efficacité énergétique), que des marchés libres décentralisés et la création destructrice inhérente au capitalisme!

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          • Valérie // 25.02.2013 à 00h04

            @Chris06
            je n’ai jamais dit le contraire. D’ailleurs une des solutions préconisées par Janco est la fameuse « taxe carbone », qui taxe au kWh consommé toute forme d’énergie carbonée. A la limite, même pas besoin de faire le distinguo carbone/pas carbone: il faut économiser l’énergie, donc on taxe fortement l’énergie au kWh consommé, punt. Et on détaxe fortement le travail, par exemple…

            On ne favorise ainsi aucune sorte d’énergie (et surtout pas ces subventions absurdes à l’éolien et au photovoltaïque qui représentent des pouillièmes) et on voit ainsi ce qui émerge naturellement. Tous les détails ici:
            http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/02/21/la-production-totale-des-5-majors-du-petrole-est-en-declin-depuis-2004/#comment-14483

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          • Inox // 25.02.2013 à 00h20

            « Non, on ne manquera jamais d’énergie. Les stocks de carburant du nucléaire couvrent des millions d’années de consommation. »

            Vous avez raison d’espérer, c’est un de nos principal moteur d’innovation. Mais cela reste un rêve pour le moment.

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          • chris06 // 25.02.2013 à 00h29

            @Valérie,

            très bien donc on est d’accord. Ce que je voulais dire aussi à propos de la remarque de Benjamin sur la prétendue impossibilité de croître dans l’avenir c’est qu’à mon avis, il est tout aussi absurde de croire en l’inéluctabilité de la croissance comme le font de nombreux économistes et politiciens actuellement, que de croire en l’inéluctabilité de la décroissance.

            On ne peut pas prévoir ce qui va arriver dans les décennies qui viennent, vouloir prétendre le contraire c’est se mettre le doigt dans l’oeil. C’est l’incertitude extrême qui va être la principale caractéristique de la période qui vient, pas la décroissance dont on ne sait rien à priori.

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          • Valérie // 25.02.2013 à 10h27

            @chris06

            je crois que l’interaction forte énergie/croissance mérite d’être approfondie un peu plus loin que « nous ne savons rien, nous verrons bien », « la science et le marché s’en occuperont ». Par rapport à la société agraire d’avant la révolution industrielle (il y a 8 générations seulement!) où 2/3 de la population faisait pousser des patates et où l’espérance de vie était de 25 ans, ce qui a permis notre croissance fabuleuse, c’est l’accès au charbon d’abord, au pétrole ensuite. Un chiffre pour fixer les idées: un pauvre litre d’essence contient 35 mégajoules (MJ), un homme très entraîné fournit grand max. 1.5 MJ par jour (cela correspond à monter au sommet du Mt Blanc depuis Chamonix en une journée…).

            Or, les réserves de pétrole sont comptées, cela fait des décennies désormais que l’on consomme plus que ce que l’on découvre. Même les grandes compagnies pétrolières (savez-vous que leur production a diminué de 25% depuis 2004?http://petrole.blog.lemonde.fr/2013/02/21/la-production-totale-des-5-majors-du-petrole-est-en-declin-depuis-2004/) et les grands Etats producteurs reconnaissent le souci émergera dans la décennie à venir (certains pensent que l’on est déjà en plein dedans). Les principales réserves découvertes (et que l’on commencent à exploiter) sont du pétrole très difficile d’accès, très difficile à raffiner pour en faire du carburant exploitable. En d’autres mots, leur EROEI (Energy Return on Energy Invested) est proche de 1. On estime qu’il faut un EROEI de 10 pour faire tourner l’économie (cela veut dire que 10% ou moins de l’énergie extraite sert à extraire de nouveaux barils; le reste va « alimenter » l’économie). Si l’EROEI est de 1, cela veut dire que *toute* l’énergie extraite va servir à extraire d’autres gisements, et plus rien n’est disponible pour l’économie : c’est la limite absolue du système, que nous approchons dangereusement avec les carburants de synthèse, les pétroles de schiste, l’offshore ultraprofond, etc. Bref tout ce qui est présenté comme « le futur et qui va nous permettre de continuer comme maintenant ». On dit souvent que le pic pétrolier n’est pas un pb de réserves, mais de débit et d’EROEI…

            Il faut donc imaginer un « breakthough » technologique dans les décennies à venir si l’on veut continuer à croître à qques % par an (indépendamment du souhait d’émettre moins de CO2 because changement climatique, et en faisant comme si les ressources -eau, surfaces cultivables, etc.- étaient infinies pour 7 milliards de terriens!). Je ne crois pas à « l’ère du gaz », car c’est une énergie moins dense, moins « facile » (à extraire, à transporter, à rendre utilisable pour tous les usages) que le pétrole. Même si les réserves sont gigantesques, c’est encore une fois un pb de débit d’extraction, de retour sur l’énergie investie, etc.

            Toute autre solution technologique reste du domaine de l’inaccessible à l’horizon de la décennie (=l’horizon auquel le pétrole viendra « à manquer », cf plus haut). Et il ne faut pas se leurrer : de la découverte au développement à une échelle industrielle, il faut bcp plus qu’une décennie… J’ai souvent remarqué que plus une personne s’y connaît en science et techniques, moins elle croit à un « miracle énergétique » (la mise au point d’une nouvelle forme de production d’énergie).

            Voilà. Je pense donc que tout ça mérite une réflexion un peu plus approfondie que « personne ne sait, nous verrons bien ».

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          • Benjamin Franklin // 25.02.2013 à 10h52

            @Olivier
            Désolé mais là vous vous plantez.

            Les centrales de seconde génération tournent effectivement à l’uranium enrichi qui ne représente qu’une infime fraction des stocks d’uranium.
            Les centrales de quatrième génération en développement peuvent utiliser n’importe quel uranium. De l’uranium, il y en a pour des milliers et des milliers d’années.
            http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_nucl%C3%A9aire_%C3%A0_sels_fondus (par exemple)

            Le CEA planche déjà sur ces technologies.

            @Valérie,Inox
            J’ai lu les travaux de Jancovici et j’admire son travail. Néanmoins il ne peut pas être au courant de tout. Il n’est plus dans la recherche fondamentale. J’ai des camarades de promo qui font de la recherche nucléaire, et la 4e génération verra le jour avant qu’on ne manque de pétrole.
            Le pétrole a une utilité comme source d’énergie, et comme source de matière premières pour la pétrochimie. La première fonction peut être remplacée par le nucléaire, la seconde par les hydrocarbures de synthèse.

            Et si je ne nie absolument pas le pic pétrolier, j’ose affirmer que les hydrocarbures non conventionnels rendront la transition suffisamment progressive pour qu’on ait le temps de construire les centrales nucléaires en question, dont le prix sera rendu compétitif par la montée du prix du baril.

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          • Benjamin Franklin // 25.02.2013 à 17h15

            @Olivier
            Ca marche déjà. Le prototype d’Oak Ridge est parfaitement fonctionnel, et la Chine a prévu des centrales de ce type dans moins de 20 ans.
            En plus, certaines de nos centrales actuelles consomment déjà du MOx, massivement composé de déchets de la technologie de 2e génération. Le stock de matière fissile utilisable s’accroît de jour en jour.

            Et pour que ça se développe, vous n’écriviez pas vous même il y a quelques jours que le prix du pétrole était plutôt bas ? Avant de passer aux RSF, faudra d’abord épuiser le pétrole…

            Il y a quelques semaines de ça, vous disiez que les libéraux devaient forcément nier le réchauffement climatique par idéologie, parce qu’il rendait nécessaire une planification d’Etat honnie.
            Le fait est que dans une certaine mesure et concernant pas mal de libéraux, vous avez raison.

            Mais est-ce que vous ne tomberiez pas dans le même travers ? Nier par idéologie la possibilité technique d’énergies alternatives crédibles au pétrole, parce que cela renverrait la décroissance aux oubliettes ?

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          • Inox // 26.02.2013 à 08h57

            « Mais est-ce que vous ne tomberiez pas dans le même travers ? Nier par idéologie la possibilité technique d’énergies alternatives crédibles au pétrole, parce que cela renverrait la décroissance aux oubliettes ? »

            Qu’il y ait quelques prototypes encourageants, c’est bien. Mais attention de ne pas tomber dans le travers « Ça y est on a résolu le problème énergétique, c’est bon nous avons trouvé l’équivalent du pétrole bon marché, nous pouvons être 2 fois plus nombreux dans 50 ans dans la joie et la bonne humeur ». Il y a beaucoup d’incertitudes encore…

            Dans tous les cas, si la prolifération des centrales nucléaires est la clé, alors j’ose espérer que les risques d’accidents seront quasi nuls. Enfin, même dire « quasi » me pose problème avec le nucléaire.

            Je ne suis pas du tout anti-nucléaire, le nucléaire est une avancée majeure. Mais nous maîtrisons encore très mal cette énergie, quoi qu’on en dise. Même si les progrès sont encourageants, elle n’a pas fait ses preuves en tant qu’énergie de substitution, très loin de là même…

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          • Benjamin Franklin // 26.02.2013 à 10h47

            Il ne s’agit pas crier victoire prématurément. Il s’agit de dire que déclarer qu’il n’y aura plus assez de pétrole (ce qui est vrai) donc nous sommes condamnés à la décroissance par manque d’énergie, est une affirmation idéologique et pas forcément rationnel.
            Avant d’en arriver là, on aura accru l’efficacité énergétique (qui est encore notoirement faible dans les pays émergents – et le fait qu’on leur sous-traite une partie de notre production industrielle n’a en réalité qu’un effet marginal). La population humaine se sera également stabilisée (10 à 12 milliards d’humains maxi d’après l’ONU, qui avait sous-estimé la rapidité de la transition démographique dans les années 70). La consommation des voitures est déjà tombée de 20 litres aux 100 à 3 pour les derniers modèles en moins d’un siècle, et malgré ça les moteurs thermiques ont encore un rendement énergétique inférieur à 0.5 . Que ne peut-on pas encore attendre ?

            Sur le site de Jancovici, on trouve également quelques perles déclarant que les surgénérateurs permettent déjà de résoudre le problème du combustible. Superphénix, malgré tous ses défauts de conception, a fourni de l’électricité au réseau plusieurs années, et a été fermé pour des raisons d’abord politiques. La Russie dispose également d’un réacteur à neutrons rapides (http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9acteur_%C3%A0_neutrons_rapides) connecté au réseau.

            Donc oui, on dispose déjà des technologies fournissant de l’énergie en quantité illimitée à l’échelle de notre espèce. Le problème est plutôt comme Valérie l’écrivait précédemment qu’elles nécessitent des investissements initiaux très importants, qui ne seront rentables que quand les hydrocarbures seront chers.

            Et je ne suis pas non plus un partisan absolu du nucléaire, je dis simplement qu’à défaut de tout le reste, cette technologie peut déjà résoudre les problèmes d’énergie. Il est plus constructif de préparer la transition énergétique que de sauter sur sa chaise comme un cabri en criant « décroissance! »

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  • Marcus // 23.02.2013 à 23h46

    Souvenirs, souvenirs, Saint Preux, concerto pour une voix :

    http://www.dailymotion.com/video/xvmzc_saint-preux-concerto-pour-une-voix_creation?start=145#.USlFiYX6S_E

    Bonne nuit

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  • fabien775 // 24.02.2013 à 00h30

    Il y a eu beaucoup de progrès depuis 1930, à commencer pas la mécanisation, puis la robotique et l’informatique. Le seul petit problème est que ce progrès en augmentant de manière astronomique la productivité a négligé le fait que cela provoquait un véritable gâchis humain en terme d’emplois. Il n’y aura jamais plus d’emplois pour tout le monde dans les pays occidentaux et ce n’est pas d’aujourd’hui. Les politiques ont une énorme responsabilité car il était évident qu’il fallait réfléchir à une autre forme de société qui ne serait plus basée essentiellement sur la valeur travail. Le discours sur la croissance est un vaste mensonge qui veut nous faire croire que c’est la solution pour éradiquer le chômage. C’est tout simplement un foutage de gueule.

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    • dadone // 24.02.2013 à 00h45

      C’est même le plus gros mensonge économique de tous les temps…car passé un certain stade de développement la croissance non seulement n’enrichit plus le pays mais l’appauvri (voir l’exemple ci-dessus) !
      La croissance est donc bien le problème et aucunement la solution !

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    • Benjamin Franklin // 24.02.2013 à 12h45

      Ce n’est pas un peu usé ça comme idée ?

      Quand on est passé à la révolution industrielle, tous les paysans se sont retrouvés au chômage ?
      Quand on est passé à l’électricité, les fabricants de chandelles se sont retrouvés au chômage ?

      En France, on a donc trop de profs, trop d’infirmiers, trop de médecins, trop de chercheurs, trop d’ingénieurs, trop de plombiers, trop d’électriciens, trop de développeurs web, trop d’informaticiens ?

      Déjà dit ailleurs, mais quand un emploi peu qualifié est remplacé par une machine, ça libère un salaire et un travailleur pour produire des biens plus élaborés et les payer.

      Mais c’est bien connu que les besoins humains sont limités. A-t-on vraiment besoin de smartphones ? A-t-on vraiment besoin d’internet ? A-t-on vraiment besoin d’organes artificiels, d’ordinateurs, de téléphones portables, de lave-vaisselles, de réfrigérateurs ? A-t-on vraiment besoin de voitures, d’avions, d’engrais, de médicaments, de radios, d’ampoules ?

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  • fabien775 // 24.02.2013 à 15h06

    @Benjamin Franklin
    Vous oubliez que les machines produisent déjà des produits très élaborés. Vous ne voyez pas l’étendue du problème dans son intégralité.

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    • Benjamin Franklin // 24.02.2013 à 20h00

      Pour que les machines produisent des produits très élaborés, il a fallu une chaîne de production humaine encore plus élaborée. Il a fallu des chercheurs et des ingénieurs, de plus en plus, et de plus en plus qualifiés.

      Et ces ingénieurs et chercheurs, qui disposent de hauts revenus grâce aux gains de compétitivité des machines, dépensent leur argent dans de la culture, des soins, de la nourriture de meilleure qualité, dans du tourisme. Et font donc vivre plus d’artistes, plus de médecins, plus d’agriculteurs bio, plus d’hôteliers.

      Les 90% d’agriculteurs dans la population active de 1800 sont-ils devenus 90% de chômeurs ?
      Les 45% d’ouvriers dans la population active de 1970 sont-il devenus 45% de chômeurs ?

      Vous allez sans doute me dire « oui mais il y a 3 millions de chômeurs aujourd’hui ».
      Et bien je vous répondrai que des milliers de postes d’informaticiens et de personnel de santé ne sont pas pourvus, que les CAP chaudronnerie s’arrachent, qu’on manque de plombiers, etc. Et que des pays qui ont le même niveau de vie que le nôtre, par exemple les pays scandinaves, ont moins de chômage.

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  • bastien775 // 25.02.2013 à 16h33

    Comment comparer les pays scandinaves avec un pays comme le notre, ce n’est pas à la même échelle de problèmes auxquels nous sommes confrontés. Vous parlez de 3 millions de chômeurs, vous en oubliez 3 autres qui sont en emploi précaire et qui ne font que subsister. Combien de postes sont à pourvoir en ingénieurs, chaudronniers, infirmières, etc, même pas 400 000. Je redis que notre système est basé sur la croissance pour créer des emplois et que vous pouvez toujours l’attendre, elle ne reviendra pas.

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    • Benjamin Franklin // 25.02.2013 à 17h33

      La Scandinavie dans son ensemble, 25 millions d’âmes, on peut même arrondir à 30 avec les pays baltes. Quelle population faut-il pour avoir la même « échelle de problèmes » ?

      La richesse créée par 400 000 ingénieurs, chaudronniers et infirmières de plus rend solvable une demande accrue. Qui fera vivre plus d’hôteliers, de restaurateurs, de concessionnaires automobiles, d’opérateurs télécoms, de vendeurs d’ordinateurs, de magasins de bricolage, etc.

      Et puis, « même pas 400 000 », qu’en savez-vous ?

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  • bastien775 // 25.02.2013 à 22h24

    Pouvez-vous m’expliquer pourquoi tout ses emplois ne sont pas pourvus, personne n’en veux ?

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    • Benjamin Franklin // 26.02.2013 à 08h05

      Pas assez de gens formés dans ces filières, tout simplement.
      Parce qu’il s’agit de filières techniques et scientifiques, où il faut soit se creuser la tête, soit se salir les mains, soit les deux.

      Et que les pouvoirs publics ont préféré pousser les jeunes dans des filières généralistes surpeuplées (sciences humaines, filières professionnelles courtes commerciales ou culturelles) où les étudiants ont l’impression de pouvoir refaire le monde façon café philo mais n’apprennent pas un vrai boulot.
      Que ces étudiants se retrouvent en inadéquation complète avec le marché du travail qui réclame des gens qui savent calculer ou se servir de leurs dix doigts.
      Les pouvoirs publics ont encore créé un débouché artificiel à ces formations en en remplissant leurs administrations (l’ENA en étant le summum – des gens formés à rédiger des notes de synthèses), et en distribuant des emplois aidés aux doctorants en sociologie qui ne trouvent pas d’emploi.

      Les formations professionnelles « utiles » se sont vues collées une image dégradante (pourquoi le fils à papa irait faire chaudronnier même s’il est pas doué à l’école, alors que l’administration ou un journal subventionné l’embauchera pour faire des analyses de tendance culturelle ?).
      Les formations scientifiques manquent de moyens, facs (pas assez de profs, pas assez payés), ou coûtent trop cher pour être étendues (prépas, iut, écoles). Forcément, il est hors de question de laisser les entreprises les financer comme ça se fait partout ailleurs sur la planète, pour pas créer de déséquilibres avec les filières à humanités.

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  • Yannick29 // 25.02.2013 à 23h27

    Bonsoir,
    Je suis un peu surpris par la date du billet qui est de juillet 2012.
    6 mois après, finalement, avait il raison ?
    Yannick

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  • bastien775 // 26.02.2013 à 21h11

    Je suis assez d’accord, mais il est avéré également que les ingénieurs se dirigent pour la plupart dans les métiers de la finance pour des questions de salaires.

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    • Benjamin Franklin // 27.02.2013 à 13h26

      Ce simple constat confirme déjà qu’on manque d’ingénieurs. Il serait plus nombreux, leurs salaires dans la finance seraient moindre, pour commencer (l’offre et la demande).

      Ensuite, la finance est un secteur porté à bout de bras par les pouvoirs publics, en dépit des apparences. Quel autre secteur peut se vanter d’avoir des dizaines de milliers de pages de réglementations qui paralyse toute concurrence ou entrée de nouveaux acteurs, d’être renfloué systématiquement par le contribuable en cas de soucis, de se voir offrir des prêts à taux préférentiels en cas de problèmes de liquidités, d’être nourri depuis 40 ans par la dette publique, de voir son principal produit, la monnaie, être imposée de force par l’Etat à la population ? C’est logique que le secteur puisse grassement rémunérer ses employés.
      En 2007-2008, quand la finance avait commencé à dévisser, les salaires et bonus des traders ont temporairement dégringolé pour se rapprocher de la moyenne des travailleurs de leur niveau de qualification. Et ensuite on a sauvé les banques avec l’argent public et déversé des liquidités.

      Rétablissez la concurrence, arrêtez les subventions directes et indirectes, et les salaires de la finance seront corrigés.

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